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10 mars 2020, 19:50
Le feu de l'ombre  PV 
19 janvier 2045
Couloir — Poudlard
4ème année



Le couloir n'est guère fréquenté. Peut-être est-ce pour cela que la fille peut agir en toute impunité, sans que qui que ce soit ne vienne la déranger. Cela fait quelques minutes que je me suis arrêté pour la regarder. Je pensais passer mon chemin, ne pas perdre de temps, mais les drôles agissements de cette blonde de Serdaigle m'ont arrêté en plein mouvement. Et me voici désormais adossée au mur à quelques mètres d'elle, l'observant sans avoir l'air de le faire. Elle est occupée à écrire quelque chose du bout de sa baguette sur la pierre vierge du château. Les Autres qui passent devant nous regardent à la dérobée ce qu’il se passe avant de fuir sans ne rien dire.

Mon cœur bat trop rapidement contre ma cage thoracique. J'ai conscience que ce que fait cette fille est interdit, les premiers mots qui sont d'ailleurs inscrits en lettres de feu me font froid dans le dos. Mais j'ai davantage conscience de l'heure qui file ; dans quelques minutes tout au plus, la sonnerie résonnera et nous verrons dégueuler dans le couloir des hordes d'élèves survoltés. La fille a intérêt d'avoir disparue d'ici là, et moi également.

À grand renfort de gestes et de Flambios, la grande blonde *sixième ou septième année* inscrit son message sur le mur. Au départ, je me demandais l’intérêt de tout cela. Pourquoi prendre la peine d’écrire un message qui disparaîtra dans quelque temps ? Mais après avoir lu le mot moldus, j'ai fini par comprendre qu'elle ne barbouillait pas les murs pour s'amuser. Et tout à coup, mon attention s'est accrue et je suis restée non pas pour observer son étrange manège, mais par compréhension du message qu'elle veut faire passer.

Les lettres de feu envahissent le château depuis que le Secret Magique s’est cassé la gueule. Pas autant que je le pensais, mais ils sont assez nombreux pour attirer mon attention. Ils disparaissent au bout de quelques temps, mais restent gravés dans les esprits de ceux qui les voient. Ainsi, les À mort les moldus ! et Unissons-nous pour survivre sont dans toutes les bouches et attisent les tensions déjà présentes dans l’école. Le message que je vois se former devant mes yeux n'appelle pas à la haine ou au sacrifice, contrairement aux précédents. Il dénonce une vérité avec laquelle je suis d’accord. Je me demande quel impact il aura sur les s...

« Eh ! »

Je sursaute fort, le cœur à l'envers. Mais pas autant que la fille qui, perdant le contrôle de sa baguette, foire son message en traçant un long trait à l’horizontale à la fin du "s" du mot oubliettes. Comme elle, je me tord le cou pour regarder s'avancer à l'autre bout du couloir un roux de *Poufsouffle*. Je le reconnais aussitôt. *Shannon*. Un grand de sixième ou septième année ; et réputé pour être un adorateur du règlement. Mais s’il est aussi gentil que le disent les rumeurs, la fille s'en sortira avec une remontrance tout au plus.
Mais cela elle l’ignore. La Serdaigle jure en voyant le faux-préfet s’approcher et rengaine aussitôt sa baguette magique. Je pensais qu'elle allait la jouer penaude et innocente, mais je me trompais. Sans attendre que Shannon arrive à elle pour l’engueuler, elle détale à toute vitesse dans la direction opposée, passant devant moi sans me regarder, la peur faisant briller son regard. Elle disparaît à l'angle du couloir.

« C'était qui ? T'as vu qui c'était, Bristyle ?  »

L'Autre trottine jusqu'à moi ; il a l'air prêt à prendre la fille en filature dès lors que j'aurais craché le morceau. Sauf que je n'ai rien à cracher. Je hausse les épaules et laisse mon regard traîner sur le message brillant en lettres de feu sur le mur. Le grand roux regarde dans la même direction.

« Ça doit pas rester impuni, j'vais l'attraper. » Puisque ça ne m'intéresse pas, je ne réponds pas. Déjà, Shannon s'éloigne. Mais avant de disparaître il me lance :  « Efface-le ! Tu l'effaces, hein ?
Oui, oui ! » marmonné-je.

Et il disparaît. Amusée et sans avoir aucunement l'intention d'effacer cette belle œuvre, je me plante devant elle et l'observe avec attention, les mains enfoncées dans les poches de ma cape.

LES MOLDUS AUX OUBLIETTES

Le long trait qui achève l’oeuvre n'est finalement pas aussi moche que cela. Il ajoute un effet qui me plaît. Certains pourraient croire qu'il s'agit là d'un message haineux défendant les violences faites aux moldus — qui sont, d’un point de vue objectif, bien plus rares que les violences des moldus à notre encontre. Certains le croiront certainement. Moi, ce que je comprends, c'est un appel à laisser ce peuple non-magique vivre dans leur petit monde étriqué pour nous préserver, nous sorciers. Ce que je comprends, c'est que les moldus n'ont absolument rien à faire chez nous ; leurs autorités, leurs armes, leurs haines et leurs violences ne sont bon qu'à nous détruire. Nous nous portons bien mieux loin d'eux ; dans l’oubli, cachés.
En effet, aux oubliettes les moldus.
Donc non, je n'effacerais pas ce message.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 13 mars 2020, 14:51, modifié 1 fois.

12 mars 2020, 17:51
Le feu de l'ombre  PV 
Les journées, toutes plus longues les unes que les autres. Il y a encore quelques mois, Alice réussissait à se concentrer sur ses cours et uniquement eux, sans que jamais son attention ne l’abandonne. Mais depuis son retour à Poudlard, c’était différent. Alice réfléchissait, se remémorait, pestait, s’inquiétait, haïssait, soupirait, et tout cela tenait son inconscient loin des leçons. Cela n’allait pas, c’était dangereux pour son avenir. Imogen et Kenneth... ils revenaient sans cesse dans ses pensées. Surtout Imogen, d’ailleurs, elle et ses vilains mots. Ses vilains mots si vrais. * Tu les mets en danger * se répétait-elle souvent , * Sois différente *. Mais comment être différente ? La sorcellerie coulait en elle jusqu’au bout des ongles, elle ne pouvait pas être différente ! Ses cheveux, sa peau, ses yeux, c’était son héritage, c’était Alice Sangblanc. Elle ne pouvait pas être différente, c’était impossible. Ce n’était pas comme oncle Kenneth qui pouvait cacher ce qu’il était, lui n’avait de sorcier que le sang, et puis c’était un Sang-Mêlé, c’était plus facile pour lui. Imogen se rendait-elle compte de ce qu’elle reprochait à la petite fille ? Alice ne pouvait cependant pas lui en vouloir, Imogen voulait seulement se protéger et protéger son mari. Et la seule présence d’Alice réduisait à néant les efforts de la Moldue.

Ses cours terminés depuis quelques heures maintenant, Alice marchait dans les couloirs comme souvent, cela lui permettait de pouvoir réfléchir sans alerter ses amis. Elle prétextait devoir aller retrouver Christopher, ou demander des explications sur quelques devoirs à un professeur, et s’évadait pour retrouver le calme des couloirs. C’était une promenade qui n’avait rien d’agréable, Alice ne prenait plus aucun plaisir à admirer les tableaux qui décoraient les murs, elle ne les avait que trop vu à force de se perdre dans le château. Marcher, seulement marcher, c’était cela qui plaisait à l’enfant. Marcher en réfléchissant, et seulement cela.

Sa marche s’arrêta lorsque la Serpentard manqua d’être renversée par un - ou une élève, d’ailleurs - qui passa ores d’elle en courant. La fillette pivota sur elle même pour regarder cette drôle de fuite, ses sourcils froncés sur ses yeux. Des idiots, elle en rencontrait tout le temps, mais en général ils s’arrangeaient pour ne pas lui rentrer dedans.
Jetant un dernier regard derrière elle, Alice poursuivi sa marche, froissée par cette indélicatesse. Elle s’arrêta à nouveau cependant, ses yeux posés sur une jeune fille qui semblait être Aelle Bristyle. Elle le savait, même si les traits de la Poufsouffle étaient communs, et passe partout. Elle ne l’avait pourtant regarder dans les yeux qu’une seule fois, mais Alice n’avait pas oublié, et la raison était le drôle de renard qui était toujours auprès d’elle. Elle ne savait pas de quoi il s’agissait, elle s’était posé de nombreuses questions à son sujet, et toutes sans réponses.
Mais ce ne fut pas Aelle qui accapara son attention, ni le renard bleu. Non, c’était ces mots enflammé écrits au mur. La fillette s’approcha, lentement, obnubilée et foudroyée par ce qu’elle craignait de lire.
LES MOLDUS AUX OUBLIETTES
Ces mots frappèrent Alice en plein cœur. Voilà, ça commençait, les vilains messages à l’attention des élèves naissaient sous ses yeux. Alice eut une pensée pour Imogen qui défendait son époux envers et contre tout, qui se battait certainement sur son lieu de travail pour protéger les sorciers. Et voilà que ces mêmes sorciers condamnaient les Moldus. C’était désagréable.

Ses yeux se posèrent alors un instant sur Aelle. Pourquoi regardait-elle ces mots sans rien faire ? Ce n’était pas elle qui avait écrit cela, Alice était persuadée d’avoir croisé le malfaiteur.

« Pourquoi est-ce que tu regardes ça comme ça ? »

Ça, la preuve formelle que des élèves en avaient contre les Moldus. Il fallait effacer ça avant que d’autres ne le voit. Il n’était pas bon de laisser des idiots s’abreuver d’idioties.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN

13 mars 2020, 17:57
Le feu de l'ombre  PV 
« Pourquoi est-ce que tu regardes ça comme ça ? »

La voix arrive de ma gauche, légèrement derrière moi. Je ne sursaute pas. Il n'y a que ma tête pour me hurler, dans sa panique, un : *elle va croire que c'est toi !*. Mais la pensée s'en va à l'instant même où je la comprends ; je me fous que l'on pense que ces mots viennent de moi. La surprise me force néanmoins à me tordre le cou pour m'enquérir de l’identité de la personne ayant parlé. Cette voix ne m'est pas inconnue et, effectivement, apparaît sous mes yeux un visage qui m'est familier.  Mes yeux tombent dans des orbes lunaires et j’en oublie totalement mes précédentes pensées. *L'Étonnante !*. La pensée s’impose ; je ne me rappelais pas d’elle jusqu’à présent, mais l'avoir sous les yeux me donne l'impression que jamais elle n'a quitté ma mémoire. Malheureusement, le souvenir que j'ai d'elle est entaché par ce qu'il s'est passé dans la foulée : le même jour, quelques minutes après avoir rencontré ce même regard, je me disputais avec Thalia. Mais inutile de m'encombrer avec cela ; je repousse mes souvenirs d'un coup de pied mental. 

Je me tourne carrément dans la direction de la fille, laissant le joli message dans mon dos et autorisant mon regard sombre à dégringoler le long de son corps. J’englobe ses long cheveux blanc, sa peau pâle et les formes harmonieuses de son visage. Je reste silencieuse parce que j’apprécie ce que je vois. Comme la toute première fois où j’ai plongé mes yeux dans les siens, me vient l'opinion que cette fille n’aurait jamais pu être aussi belle en était normale — non, son étrangeté lui convient à merveille. Même si elle souffre d'un défaut qui me met mal à l'aise. Sans m’en rendre compte, je baisse les yeux sur la compresse qu’elle porte à la joue. J’ai entendu parler de cette histoire, tout comme j’entends régulièrement parler de Harrison, la fille de l’infirmerie. Je m’en détourne presque aussitôt ; les cicatrices, cachées ou non, sont dérangeantes et celle-ci ne fait pas exception. J'étudie une dernière fois l'incroyable clarté des yeux de l'Étonnante avant de me retourner vers le message. 

« Ça ? Parce que c’est beau. »

Je croise les bras sur ma poitrine et laisse un petit sourire me manger le visage. D’habitude, je ne perds guère de temps à parler des choses sur lesquelles je n’ai aucun contrôle — le contexte mondial actuel en fait partie. Je me moque des discussions qui envahissent la Salle Commune tous les soirs, des rumeurs qui circulent dans les couloirs, ou même des réactions des Autres qui découvrent la Gazette chaque matin. Même avec Thalia, je ne parle pas de cela. De toute façon, Thalia ne parle plus de rien. Mais ce message, dont j’ai assisté à la création, m’attire particulièrement. Peut-être parce qu’il m’arrive de rêver des Moldus et de leurs armes monstrueuses, peut-être parce que je m’inquiète pour Narym qui vit au milieu d’eux, peut-être parce que les actes meurtriers de ces derniers se multiplient ? Ou peut-être tout simplement parce que ces mots de feu font écho à une pensée qui ne m’a jamais quitté : les moldus et les sorciers sont des êtres différents et ils ne sont pas faits pour vivre ensemble.

Je tourne mon sourire en direction de la toute-blanche. Son nom me quitte ; peu importe. Je plonge dans son regard de lune, l’observe avec curiosité. Impossible de ne pas me poser des questions sur elle : qui est-elle ? Pourquoi toute cette blancheur ? Comment fait-elle pour avoir l’air si peu *banale ?*.

« Et que je suis d’accord avec ça. »

Je déploie ma phrase avec langueur et une articulation exagérée — je suis obligée de le faire depuis le bal. Ainsi, je ne prends pas le risque de bafouiller et d’oublier des mots. Et face à cette fille, quelque chose me dit que je n’ai pas intérêt à perdre mes mots. Elle a l’air plus âgé qu’elle ne semble l’être, sa tronche me rappelle l’air de Natanaël quand il pense qu’il sait mieux que tous les autres. Cet air un peu pincé et hautain.

01 avr. 2020, 21:06
Le feu de l'ombre  PV 
Ses yeux étaient restés braqués sur Aelle un moment. La façon dont la regardait cette dernière était particulière, Alice n’aurait su dire si c’était quelque chose de positif ou de négatif. C’était, tout simplement. Aelle ne semblait pas être une personne à s’encombrer de choses comme le bon ou le mauvais : elle faisait les choses, voilà tout. Et à ce moment précis, elle la dévisageait comme elle le voulait, sans chercher à comprendre si cela était gênant pour Alice ou non. C’était ainsi que la Serpentard voyait Aelle Bristyle, comme une rivière aux courants incontrôlables et incontrôlés.
Aelle regardait ailleurs désormais, Alice en profita pour jeter son regard sur le message au mur. La seule chose sur le corps d’Alice qui aurait pu forcer Aelle à baisser les yeux, c’était bien sûr sa blessure, fort heureusement caché. Qu’est-ce que cela lui inspirait ? Imaginait-elle les horreurs que la compresse cachait ? Savait-elle ? Avait-elle été abusée par les rumeurs des couloirs ? Si Aelle posait ses yeux sur sa blessure, que penserait-elle ? Si la poufsouffle se moquait de l’avis des autres, ce n’était pas le cas d’Alice qui craignait chaque remarque, chaque murmure, chaque pensée. Elle était devenue laide, elle le savait, chacun le savait. Aelle le savait, elle aussi.

Parce que c’est beau ? Alice haussa un sourcil devant cette réponse inattendue. C’était des vilains mots enflammés, cela n’avait rien de beau. Cela ne méritait pas le sourire qui avait jailli aux lèvres rosées d’Aelle. Etait-elle amusée, ou pourvue d’un goût artistique douteux ? Alice n’aurait su dire. Elle ne savait quoi penser de cette jeune fille, et cela depuis les premiers mots qu’elle avait entendu sur elle. De l’irrévérence, il y en avait beaucoup en Aelle. Ce n’était pas quelqu’un avec qui Alice s’entendrait facilement pour cette seule et unique raison. Mais… il y avait autre chose. Alice ne savait quoi.

Elle s’était tournée vers elle, Alice s’était dressée, attendant patiemment qu’elle ajuste, qu’elle aiguise les premiers mots qu’elle lui avait adressé.
Aelle était d’accord avec ces mots crachés au mur, la fillette aux cheveux blancs s’en trouva vexée. Elle aurait préféré qu’Aelle soit de son côté et trouve ces mots révoltants. Quand bien même Alice ne savait pas bien comment considérer Aelle, elle savait pourtant qu’elle préférait l’avoir de son côté.

« Ces mots vont faire du mal aux enfants qui ont des parents Moldus » lança Alice en jetant un regard au message avant de reposer ses yeux sur Aelle. « Les Moldus ne sont pas tous comme ceux qui saignent les nôtres dans la rue, comme nous ne sommes pas ceux qui tuons les leurs. »

Alice s’étonnait à parler avec cette bienveillance pour les Moldus, monsieur Penwyn serait fière d’elle. Elle l’était, en tout cas. Elle n’avait pas toujours été ainsi, fort heureusement elle avait ouvert les yeux. Avec difficulté, certes.

« Ce genre de message n’est fait que pour diviser. Nous n’avons pas besoin de ça maintenant. »

Il y avait déjà bien assez d'horreur en dehors de l'enceinte de Poudlard pour ne pas avoir à en ajouter un peu plus dans le château.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
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08 avr. 2020, 11:22
Le feu de l'ombre  PV 
Les mots fort joliment énoncés de l’Étonnante me font perdre mon sourire. Je m’habille de sérieux, oubliant un instant l’endroit où je suis et le risque que l’on nous surprenne ainsi, pour écouter avec une attention accrue les paroles qu’elle me délivre. Mes sourcils se froncent, d’abord légèrement puis un peu plus fort. Comme tantôt, je m’abandonne à cette fille, je me détourne de l’oeuvre pour accorder toute mon attention à celle qui m’énonce si facilement des paroles qu’elle ne semble pas comprendre.

« Pas besoin de ça maintenant ? soufflé-je, ahurie. C’est justement maintenant qu’on en a besoin. »

Quand voudrait-elle que ce genre de message apparaisse ? Quand la guerre sera terminée, que les Moldus nous aurons tous massacrés avec leurs armes inhumaines ? Lorsque le monde Sorcier sera tombé dans l’oublie parce que ces Moldus ne peuvent pas accepter qu’un monde vit à côté du leur ? Parce que ce sont des idiots haineux qui ne savent pas penser, pas réfléchir ? C’est cela qu’elle est en train de me dire ? Qu’il faudrait laisser couler toutes ces violences ? Qu’il faudrait, par principe qu’il pourrait y avoir dans le nid de vipères quelques spécimens viables, accepter de se faire malmener ? Que parce que quelques gamins s’affligeront de comprendre que leurs parents ne sont pas comme eux, nous devrions nous la fermer, subir sans nous dresser contre l’ennemi qui est à notre porte ? C’est cela qu’elle est en train de dire ? Que le monstre qui nous menace n’est peut-être pas si monstrueux que cela ?

« C’est maintenant que les choses doivent changer, pas quand on s’ra tous morts. »

Je me décale pour englober le message inscrit en lettres de feux sur le mur de mon regard. Je l’observe quelques secondes avant de me tourner vers cette étrange personne qui s’y oppose. Je suis agacée, agacée qu’elle soit contre moi. Pourquoi s’efforcer de défendre un peuple qui ne nous veut que du mal ? Perplexe, je lui offre mon regard quelques secondes sans trouver que dire.

« Pourquoi tu les défends ? demandé-je sérieusement, le menton dressé. Ils ont rien à apporter à notre monde, ils sont pas comme nous. Peu importe que… » Je réfléchis à la manière dont exprimer mes pensées. « Qu’ils soient pas tous des monstres. C’est pas ça le problème. Ils ont rien à faire avec nous, c’est tout. »

Je secoue légèrement la tête, observe la marque de feu puis en revient à la fille et son étrangeté.

« Ce message est d’accord avec moi, conclus-je, mes yeux plantés dans les siens. Les moldus aux oubliettes. On aurait été bien mieux si c’était comme ça depuis t-toujours. »

*Foutu bégaiement*. Honteuse, j’abandonne les yeux lunaires pour me balader sur son visage harmonieux. *L’est belle*. C’est une pensée étonnante. Comment puis-je penser à ça maintenant ? Comment puis-je trouver belle une chose, une personne qui me déplaît ? Parce qu’elle me déplaît avec ses sous-entendus de petite fille qui n’y connaît rien à la vie. Sans doute doit-elle adorer les Moldus, peut-être même est-elle fascinée par leur monde, sans savoir que derrière les quelques particularités appréciables de ce peuple, se cachent des armes terrifiantes ; de celles qui me font frémir la nuit. 

09 avr. 2020, 07:44
Le feu de l'ombre  PV 
Cette fille et ses pensées ne plaisaient pas à Alice. Pas du tout. Et dans son regard, elle y lisait quelque chose de similaire. Aelle Bristyle prônait là désolation et la destruction. Aelle Bristyle voulait entretenir le feu qui animait déjà les sorciers. Le nom de cette Poufsouffle étaient sur de nombreuses lèvres, mais pourquoi finalement ? Parce qu’elle était une anti-moldue violente ? Non, ça n’avait jamais été la raison. Pourquoi diable tenait-elle un tel discours ? Personne ne devrait avoir à penser de la sorte, surtout pas une élève aussi réputée. Alice en était toute retournée.

La question qui suivit œuvra a blessé un peu plus Alice, et tout ce qui suivi. Était-ce de la haine, ou bien de la peur ? La limite entre les deux s’amenuisait à chaque jour, à chaque victime que faisait cette guerre. Aelle ne voulait pas d’eux dans leur monde. Elle avait raison, dans un sens. Le monde des Moldus et celui des sorciers n’auraient jamais dû se rencontrer, mais c’était chose faite à présent, et il fallait avancer avec cela, et ne pas condamner la différence. On mourrait au dehors, et tant que chacun pensera que l’un vaut mieux que l’autre, que l’un est un monstre et l’autre une victime, on continuera à mourir.

Alice garda le silence un moment, bien incapable de répondre devant tant de haine. Aelle ne semblait pourtant pas mettre tout son cœur à défendre ses opinions. Peut-être Alice pourrait-elle lui faire entendre raison ? Elle était convaincue d’avoir raison. Et elle avait raison.
Le regard d’Aelle détaillait le visage d’Alice, mais elle ne s’en formalisa pas. Elle avait l’habitude. Sa peau pâle comme la Lune, des cheveux blancs comme la neige, ses yeux rayonnants comme deux cristaux, et à présent cette compresse disgracieuse... tout cela changeait du commun de chacun.

« Avant je n’aimais pas les Moldus » dit Alice en s’approchant d’un pas, d’un seul. « Parce que je ne les connaissais pas, je pensais que nous étions supérieur à eux. Et puis on m’a montré qu’ils ne sont pas si différents de nous. Ils n’ont pas de magie, ils vivent différemment, mais ... »

Elle cherchait des mots qui ne venaient pas de suite. Alice avait tant à cœur de changer les moralités de ses contemporains, elle en faisait une affaire personnelle. Il le fallait, pour Imogen.

« Mais eux aussi peuvent avoir peur. Comme nous. Ils se défendent, comme nous nous l’aurions fait. Nous devons tous apprendre à vivre avec ce qui s’est passé, eux comme nous. Un jour ils entendront raison. J’en suis convaincue. »

Des mots pleins d’espoir. Alice y croyait-elle vraiment ? Enfant pleine de mauvaise foi qui peinait à réaliser que le monde ne sera jamais comme elle aimerait le voir.
Mais si il y avait un espoir, un seul, Alice se devait de s’y accrocher.

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11 avr. 2020, 10:30
Le feu de l'ombre  PV 
Ce n’est pas une adoratrice des Moldus. Elle le dit elle-même. Elle ne les aimait pas, mais elle a appris à les observer avec un autre regard. Les sourcils froncés, mes yeux ont retrouvé les siens et ne les quittent plus. La moue qui s’installe sur mon visage parle de ce que je pense des paroles qu’elle m’offre, mais je me garde d’intervenir, écoutant ce qu’elle a à me dire. Pourtant dans ma tête, mes pensées fusent. Mes futures paroles s’expriment dans un coin de mon esprit, prêtes à s’échapper dans le monde pour s’inscrire dans les oreilles de cette fille qui n’a pas tout à fait compris ce que je suis en train de lui dire. Ce n’est pas de sa faute, après tout, elle a des idées préconçues dans la tête et il doit être difficile de s’en éloigner pour me comprendre. Ce n’est de toute façon pas ce que j’attends d’elle ; les Autres ne me comprennent jamais. Et cette fille a beau paraître différente au premier abord, avec son aspect lunaire, elle est comme les autres, je le sais déjà.

Elle remplit le silence de ses mots. Ce n’est pas une simple réponse qu'elle me donne, non. C’est un message plein d’ardeur, comme celui qui existe dans mon dos. Cette fille essaie de me faire comprendre quelque chose.
Et je comprends très bien quoi.
Mais je ne suis pas d’accord.

« J’ai aucun problème avec ce peuple, asséné-je calmement dès qu’elle cesse de parler. Je pense même pas qu’on leur est supérieur. »

C’est un léger mensonge, comprends-je en l’énonçant. Les Moldus n’ont pas de magie, les Moldus n’ont pas tout ce que nous avons. J’ai toujours pensé que notre monde était meilleur que le leur et je le pense encore. Mais ce n’est pas important.

« Ils font des choses sympas, ils sont intelligents. Ils ont leur qualité, conclus-je en dressant le menton, je suis d’accord. Mais leur monde empiète sur le nôtre. On a pas besoin d’eux, de leurs armes, de leur façon d’penser. Avant que le Secret se casse la gueule, c’était déjà limite, mais c’était mieux que maintenant. Les Moldus sont moins dangereux quand ils sont ignorants. »

J’abhorre l’ignorance, je la méprise. Mais certaines personnes ne sont pas faites pour savoir, pour connaître et comprendre. Les Moldus en font partie. Ils auraient pu nous prouver qu’ils étaient à la hauteur de notre secret, mais ils ne l’ont pas fait. Ils ont répondu par la violence, par les meurtres, par la destruction. Parce que ce sont des idiots. Et des monstres. Je ne veux pas d’eux dans mon monde et cela ne changera jamais. Ils sont mieux dans leur coin et nous dans le nôtre. Chacun chez soi. Pour notre sécurité. Pour notre survie.

Mes yeux dansent d’une pupille lunaire à l’autre, essayant de comprendre comment cette enfant peut croire, après tout ce qu’il s’est passé, que ce peuple violent pourrait vivre en accord avec le nôtre. Même leurs appareils ne fonctionnent pas en présence de la magie, et pour moi cela a toujours été une preuve que les Moldus ne sont pas destinés à vivre avec nous.

« C’qui s’est passé est regrettable, c’est sûr. Moi, je le prends comme une preuve. Une preuve que les Moldus et les Sorciers ont rien à faire ensemble. Ils se défendent ? » Un ricanement me secoue les épaules. « Ils nous exterminent, Sangblanc. »

Le nom m’est revenu si soudainement que j’en perds le fil de mes mots. Il me faut quelques secondes pour le retrouver.

« Peu importe qu’ils entendent raison, affirmé-je en tournant la tête de gauche à droite, ou même qu'ils aient peur. On est pas com-compatible, c’est tout. »

Je me tais et tourne la tête vers le message enflammé, légèrement agacée que cette fille soit contre moi. Peut-être déçue, également, de ne rencontrer que les mêmes personnes — ceux qui prônent la cohésion, ceux qui croient aux chimères. Une rapide inspiration soulève mes épaules et je rends mon regard sombre à Sangblanc.

« Nous devrions nous séparer d’eux une bonne fois pour toute, » dis-je d’une voix douce. Je hausse les épaules. « C’est mon avis. »

Et je n’ai aucune envie d’en changer.

19 avr. 2020, 23:35
Le feu de l'ombre  PV 
Ses yeux dans ceux d’Aelle, Alice gardait le silence alors que la jeune fille avait déjà repris la parole, balayant sans honte ses précédents mots. Elle était bornée, autant qu’Alice ne l’était. Elle avait foi en ce qu’elle disait, et petit à petit, mot après mot, les épaules d’Alice retombaient. Il y a avait tellement de vérité qui sortaient d’entre ses lèvres. Des vérités qu’Alice ne préféraient pas connaître. Elles lui étaient douloureuses, elles soulignaient la bêtise d’Alice. Par Merlin, ce qu’elle aurait préféré que ne jamais les entendre dans la bouche de cette fille.

Les Moldus n’étaient pas dangereux avant de connaître l’existence de leur univers. Mieux aurait valu qu’ils restent cacher. Mais, en ce cas, jamais il n’y aurait eu de Sang-Mêlé, jamais il n’y aurait eu d’Imogen. Ils seraient resté entre sorciers et leur espèce aurait disparu, Alice en était persuadée. Oh, elle ne l’avait pas toujours été, on lui avait ouvert les yeux, c’était seulement cela.

Alice déglutissait, incapable de rétorquer quoi que ce soit. Elle était muette face à Aelle Bristyle, sa sagesse et son message en lettre de feu. Non, elle ne pouvait pas seulement accueillir les mots d’Aelle, les acquiescer et lui donner raison. Il y avait du faux dans ses paroles ! Il y avait des points sombres.

« Se séparer d’eux une bonne fois pour toute ? » répéta Alice après un silence. « Tu n’as pas de parents moldus, Aelle. Cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Comment escomptes-tu nous séparer des Moldus sans demander aux Nés-Moldus et aux Sang-Mêlés de faire un choix entre notre monde et le leur ? »

Alice ne laisserait pas Aelle s’en tirer ainsi, avec de telles idées utopistes et cruellement sombres. La fillette aux cheveux blancs s’avança, ses yeux sur le message. Elle voulait qu’il disparaisse, avant que quelqu’un n’en souffre.

« Ce message, il est terrible pour ceux qui n’ont pas le choix. » lança t-elle en le désignant d’un coup de menton. « Et il sera bien plus terrible encore pour ceux qui ont de mauvaises intentions envers ceux qui ont du sang moldu. Ils s’en serviront pour faire plus de mal qu’ils n’en font déjà. Alors, s’il te plait, efface le. Efface le avant que quelqu’un n’en souffre. »

Ses yeux étaient à nouveaux dans ceux d’Aelle. Que ce soit une grande ou non, Alice devait maintenir ses propos, ne pas courber l’échine, et assumer ses idées.

« Quelque soit ton avis, il ne doit pas blesser qui que ce soit. »

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22 avr. 2020, 13:43
Le feu de l'ombre  PV 
Elle se rapproche, mais je ne bouge pas. Je soutiens son regard et écoute ce qu’elle dit. Le silence qu’elle a imposé avant de parler m’a fait espérer. J’ai cru que mes mots l’avaient changé, qu’elle réfléchissait à mes paroles, qu’elle leur trouvait une vérité. Mais je me trompais. Elle campe sur ses positions, comme je campe sur les miennes. Et encore une fois ce qu’elle sous-entend n’est pas ce que je suis, elle ne comprend toujours pas. Cependant cette fois, nul regard froncé, nul agacement. J’écoute, je comprends, j’attends que ce soit à mon tour de parler.

J’aurais dû me douter qu’elle parlerait des Sang-mêlés et des Nés-Moldus. Tout le monde ne pense qu’à eux. La plupart des gens pensent que ceux qui n’aiment guère les Moldus n’aiment guère ces gens-là non plus. Mais ils ont tort.

Je me plonge dans le regard lunaire et impose, moi aussi, quelques secondes avant de lui offrir mes paroles. Pour laisser s’installer le suspens, peut-être, ou rassembler mes idées, ou plus vraisemblablement pour prendre le temps d’observer ce regard, cette tête, cette petite personne qui, je crèverais plutôt que de l’avouer, ne me laisse pas indifférente avec sa façon de s’exprimer, son maintien princier et la force qu’elle cache dans son regard — et ce pansement, aussi.

« Ils n’ont pas à faire de choix, dis-je alors, évitant consciemment de répondre à ses dernières paroles. Les Sang-Mêlés et les Nés-Moldus. Par Moldus, je parle pas des familles, de ceux qui connaissent notre monde. Je parle des autres. » Je marque un temps de silence. « De ceux qui ne nous connaissaient pas, qui ont aucun lien avec nous. »

Dressant le menton, j’observe le visage de la fille sous toutes ses coutures. Ses expressions, son regard, son nez, sa bouche. J’essaie de comprendre, de saisir, de tâter le terrain ; est-ce qu’elle partage ne serait-ce qu’une seule once de mes convictions ? J’en doute, mais cela n’importe peu. Mon coeur s’agite dans mon corps. Je ne quitterais cet endroit pour rien au monde. Même si cette fille me frustre avec ses paroles, il n’y a rien de mieux que de rencontrer un avis contraire au sien pour approfondir ses idées. Je l’ai toujours pensé, et je le pense encore. Le désaccord mène à la compréhension des choses. Je laisse un léger sourire flotter sur mes lèvres et tant pis si elle l’interprète mal.

« Je dis juste qu'on doit vivre dans l'ombre et prendre ce dont on a besoin, prononcé-je en haussant les épaules. Sans qu'ils nous prennent quoi que ce soit. »

Me détournant de Sangb

lanc, je regarde le message sur le mur. Mon regard me permet de le voir tel quel : beau. Cette fille, elle, le voit avec un autre regard. Elle voit la douleur qu’il pourrait causer.

« Alors sous prétexte que ça pourrait faire souffrir des gens, dis-je lentement, on devrait garder nos pensées pour nous ? »

Je hoche la tête, comme pour dire : très bien, je vois, alors que je ne vois pas du tout. Je ramène mon regard sur la Lunaire.

« Les Sang-Mêlés et les Nés-Moldus sont autant sorciers que moi. C’est pas à m-moi de les protéger. Si y’en a un qui passe par là, qu’il efface ce message. Moi je le ferais pas, j’en vois pas l’intérêt. »

Un dernier regard et je m’éloigne, faisant quelques pas dans le couloir. Je m’adosse au mur face au message, l’observe, le détail. Puis, bras croisés sur la poitrine, je désigne Sangblanc du bout de mon menton.

« Toi... T'es du genre à vouloir sauver tout le monde, hein ? Peu importe ce qu'ils ont fait. »
Dernière modification par Aelle Bristyle le 25 avr. 2020, 12:13, modifié 1 fois.

24 avr. 2020, 21:12
Le feu de l'ombre  PV 
Un silence fleurit entre les deux filles. Aelle prenait peut-être conscience des mots d’Alice, peut-être réalisait-elle la portée de ses pensées. Alice n’aurait su dire.
Et puis Aelle reprit la parole, contredisant Alice. La Poufsouffle ne lâcherait pas l’affaire aussi facilement, il fallait s’en douter.

Les yeux plissés, les bras croisés sous sa poitrine, Alice réfléchissait à mesure qu’Aelle parlait. Elle ne comprenait pas cet acharnement a vouloir revenir dans le passé. Car c’était cela, vraisemblablement. Les choses étaient ainsi à présent, les Moldus savaient pour le monde des Sorciers, et il faudrait apprendre à vivre avec cela. On ne pouvait plus se séparer d’eux, c’était une fatalité, remuer le couteau dans la plaie ne servait à rien, Aelle ne comprenait pas cela. Au lieu de jeter des messages haineux au mur, il serait plutôt préférable de trouver des solutions, tous ensemble.
Des solutions, il n’y en avait pas cependant. Alice le comprenait, mais refusait de l’avouer… ce serait accepter la fatalité.

Au bout du compte, qui avait raison entre elles deux ? Celle qui voulait afficher la vérité, ou celle qui voulait les taire pour ne pas blesser ? La réponse lui paraissait bien trop évidente, Alice en maudissait Aelle. Ses sourcils s’étaient quelque peu froncés. Elle ne savait pas où se trouvait sa place, elle ne savait même pas comment considérer Aelle Bristyle qui avait le courage, ou bien le toupet, de dire tout haut ce que le château murmure. Alice était-elle une utopiste ? Une fantaisiste ? Non, bien sûr que non. Ce n’était pas elle. Alice voulait seulement… Que voulait-elle ?

Aelle avait chamboulée Alice, c’était désagréable, inconfortable. Etait-ce le doute qui s’immisçait en elle ? Son combat était juste, Alice avait raison de vouloir adoucir les pensées de chacun. Elle avait raison de vouloir protéger les Sang-Mêlés et les Nés-Moldus du feu des mots. De ces mots là.

« Quoi, c’est mal de vouloir que tout le monde se sente bien ? » demanda Alice avec brusquerie. Elle ne trouva rien d’autres à répondre. Aucun argument ne lui venait, il n’y avait que l’agacement d’avoir été ainsi balayée avec ses idéaux.

Les Moldus aux oubliettes. Les Moldus loin des Sorciers. C’était cela qu’avait voulu dire Aelle ? Oh il y avait bien une utopiste, ici.
Et ce n’était pas Alice.

Sixième année RP - 741B47
Étudiante à Beauxbâtons depuis Janvier 2046
Fondatrice du MERLIN