La jeune Poufsouffle sembla vouloir manger seule. Je sentis mon cœur tomber au fin-fond de ma poitrine. Elle ne veut pas de moi, pensai-je. Je ne sais pourquoi je n’abandonnai pas la partie, je ne bougeai pas de place et continuai à essayer de lancer la conversation :

- Au fait, tu t’appelles comment ? On t’a déjà dit que tes yeux sont magnifiques ?

En même temps que je posai ma question, je regardai vers l‘endroit que la blonde m’avait indiqué comme étant l’endroit où étaient ses amies. Je plissai les yeux et fronçai les sourcils. Il n’y avait pas beaucoup d’élèves paraissant vouloir manger avec la Poufsouffle. Je souris et dit :

- Tes amies n’ont pas l’air de vouloir manger avec toi… Tu as mangé ? Les muffins ont un goût délicieux...

Je ne savais plus ce que je disais. C’était sûr : j’avais perdu la tête.

Voici, @Eryne O'Kieran !

C’était officiel : la fille devant moi avait complètement perdu les pédales. Elle avait sérieuse. L’air on ne peut pas plus sérieuse. C’était peut-être un gage, pour la Saint-Valentin ? N’est-ce pas ? Je croisai les doigts pour que ce soit ça. Elle voulait maintenant connaître mon prénom, et mes yeux étaient… Euh… *Pardon ?* Faute de pouvoir avancer, je reculai d’un pas. Il fallait que je m’invente un nom. *Va voir là-bas si j’y suis* Une fausse identité pour qu’elle me laisse éternellement tranquille. Je pouvais m’appeler…

La folle interrompit mes pensées. Maintenant elle m’apprenait que les muffins étaient délicieux. *Au secours*

– Ouais, j’en suis sûre, murmurai-je.

Je la contournai à la vitesse de l’éclair et analysai la table. Je cherchai une personne de ma connaissance à l’horizon et *personne*. Je m’assis alors seule à une place et baissai la tête pour éviter de croiser de nouveau son regard.

Je croise les doigts pour qu'Eryne ne mange pas, @Ivy Mercer

Jeanne se leva, toute déprimée. Elle savait très bien ce qui l’attendait dans la grande salle, quand elle viendrait prendre son petit-déjeuner. Ça s’offrirait des fleurs, des boîtes de chocolats, des bisous, des câlins, des mots doux...Ils seraient tous avec quelqu’un. Mais elle, ne serait avec personne. Ses parents ne cessaient de dire que ce n’ était qu’une fête commerciale, mais pourtant, elle avait le cœur lourd. Pourquoi quelqu’un voudrait d’elle ? Les garçons de l’école étaient beaucoup trop mignons pour elle. Elle avait beau essayer de se dégoûter de l’amour, mais elle n’y arrivait jamais assez longtemps.

Elle descendit donc prendre son petit-déjeuner dans la grande salle, penaude. Elle arriva quand même à manger quelque chose. Les muffins roses avaient bonne tête, et bon goût. Le glaçage fondant sur son palais la convainquit d’en prendre d’autres.

Un couple de deuxième année vient s’asseoir en face d’elle et commença à s’embrasser joyeusement sans même faire attention à elle. Elle préféra changer de table, mal à l’aise. La jeune fille savait qu’elle ne recevrait aucune lettre d’amour ni rien mais rajusta quand même ses cheveux et son haut légèrement taché de confiture à la rose. Elle voulait quand même se faire jolie, on ne sait jamais.

N’hésitez pas à engager la conversation avec Jeanne, elle se sent seule

En entendant Charlotte s'asseoir à-côté d'elle, elle fut pendant un instant pris de panique.
La dernière fois qu'elle avait mangé avec la première année, cela avait été... *Infernal. Horrible. Dévastateur.*
Elle aurait encore pu lister longuement des mots qui venaient se fracasser contre son crâne comme des vagues. Crâne qui commençait à l'élancer curieusement à cause de tout le rose.

Alors, elle fit ce qu'elle s'était juré de ne pas faire.
Elle plongea sa main dans un des plats de muffin et mordit rapidement dans l'un d'entre eux, pour s'éviter de répondre.
*Pas si immondes.*

Mastiquant lentement, elle s'efforça de ne pas penser à la couleur saugrenue des gâteaux, puis elle avala sa première bouchée.
Une douce chaleur se répandit dans tout son corps.

Un peu grisée par cette sensation, elle laissa un instant ses yeux se perdre entre les pierres du mur, remonter le long des colonnes, puis redescendre brutalement en se rappelant qu'elle avait une question à laquelle répondre.

Tournant la tête vers Charlotte, elle amorça un :
"Salut Ch...", avant de se figer.

Elle se raidit sur sa chaise, paniquée par son cœur s'affolant sans raison, et pour une cause qui lui était inconnue. À moins que les deux yeux qu'elle avait croisée ne soient responsables de ce bordel dans son être?

Le petit couple qui s'était assis en face de toi allait sûrement passer une merveilleuse Saint-Valentin, puisque Cupidon les avait fait tomber amoureux l'un de l'autre. Mais c'était sans compter sur ces muffins ensorcelés. Ta camarade de poufsouffle que tu connaissais de vue puisque c'était celle dont le pot s'était cassée commença à te regarder de ses yeux pétillants. Ces joues étaient passées de roses à rouges et son regard rempli d'étoiles était manifestement fixé sur toi. *Oulah, bizarre cette meuf* Ouais, bizarre, comme tu dis. En fait, c'était presque comme si Cassandre était soudainement tombée amoureuse de toi. Vous savez, comme la légende du coup de foudre ou un truc ridicule dans le style.

Lorsque son copain lui adressa la parole, tu faillis vomir. Toutes ces choses qui faisaient référence à l'amour (chocolat en forme de coeurs, bouquets de fleurs, bisous, câlins, surnoms mignons...), ça te donnait la gerbe. Enfin bon décidément, la brune était vraiment étrange puisqu'elle te dévisageait avec passion, ne parvenant apparemment pas à dévier le regard de ta personne. C'était vraiment dérangeant, d'être fixée comme ça. Alors, sur un ton agressif comme à ton habitude, tu lui crachas à la figure :

"Tu veux ma photo ?"

Pis encore, elle le repousse. Jamais douleur ne lui avait semblé si forte. On le repousse lui, Samy, celui n'a jamais eu de mal à séduire ? Il aime ce petit jeu auquel se prête sa nouvelle conquête. C'est la règle du suis-moi je te fuis, suis-moi je te suis. Elle veut qu'il lui courre après ? C'est comme si c'était fait !

- Ma chouquette, c'est ça ton prénom : Chouquette. Tu vois que je te connais bien. Hey non, ne pars pas ! Reste, sans toi je ne suis rien...

Il tend les lèvres, pour lui montrer qu'il est prêt à l'embrasser. Avec un peu de chance, l'élève changera d'avis.

- Je ne comprends pas, tu ne m'aimes plus ?

@Sophie Prior

Owen, après être sorti des bras de Morphée à la
sonnerie de son réveil, s’était préparé comme à son habitude et était descendu prendre son petit-déjeuner dans la Grande Salle. Ce n’est qu’en franchissant les portes de celle-ci qu’il se rappela alors l’importance de ce jour particulier : la Saint Valentin ! Enfin, important... tout dépend pour qui ! C’est une bien belle fête pour les amoureux mais pour ceux qui n’ont pas de Valentin ou de Valentine il est banal.

Et bien justement non ! La direction de Poudlard avait visiblement décidé qu’il en serait autrement et que chaque personne ici présente serait plongée dans cette ambiance festive, où Cupidon répand l’amour autour de lui. Il y avait du rose et du rouge paaaartout ! Des petits coeurs, des fleurs, la décoration avait même été poussée jusqu’à la nourriture servie comme les petits chocolats !

Alors que le jeune professeur longeait les différentes tables pour rejoindre celle des professeurs, une envie irrésistible de croquer l’un de ces muffins à pleine dent s’empara de lui. Il en saisit donc un et ferma les yeux en le mâchant pour le savourer pleinement. Lorsqu’il les rouvrit, son regard se posa sur sa collègue professeur de Runes en face de lui. Il ressenti à ce moment-là une vague de bonheur, bien vite remplacée par de la jalousie, car Joanne ne semblait avoir d’yeux que pour son collègue sexagénaire.

Charlotte espérait pouvoir repartir sur de nouvelles bases avec la plus âgée qu'elle ne considérait pas vraiment comme plus vieille. Étrangement, même si le dernier repas qu'elles avaient partagé c'était relativement mal passé, elle avait confiance. Tout devait bien se passer, ça commençait à faire quelques temps déjà...

Elle déposa son verre de jus sur la table avec détermination. Les gâteaux étant disposé avec les autres aliments ne lui paraissaient pas accueillant. Elle décida de renier tout ce qui venait de la Saint-Valentin et sortit de sa poche ses précieux caramels. Tant pis s'ils étaient plein de sucre mais elle refusait de goûter à cet objet du démon. Elle ne comprenait pas tout ce qui touchait à l'amour.

La voix d'Alison lui fit brusquement tourner la tête dans sa direction. Peut-être qu'elle devait lui proposer un caramel ? Elle tendit son petit paquet vers sa voisine et croisa son regard qui lui paraissait un peu étrange. Elle avait un gâteau dans la main et s'était arrêtée en plein milieu de sa phrase. Charlotte s'interrogea.

- Mmh ça va ?

@Alison Morrow voilààà

Je retiens mon souffle en attendant sa réponse.

Et si elle disait non ? Et si elle osait prononcer cet abominable mot ? M'en remettrais-je un jour ? Pourrais-je simplement me regarder dans le miroir après avoir commis le plus mortel de tous les crimes et de maintenant devoir en assumer les conséquences ?

— NON !

Trop tard. Elle a disparu.

Et je n'ai pas même pas eu ma réponse.

Je perds mes repères sans ses profonds yeux de glace. Je ne sais où je vais. Ni comment je vais. Ni pourquoi je vais. Ni même qui je vais. Comment savoir qui je vais sans mon phare à la lueur gelée pour me repérer dans cette nuit perpétuelle ? C'est impossible.

Oh !

Je me redresse en hâte de la table sur laquelle je m'étalais de désespoir : elle m'est réapparue. Et mille fois plus près. Encore plus près. Toujours plus près.

Je suis enfin à portée de toucher ses si divines bouclettes de lion. Mais je n'ai, encore une fois, pas le temps de faire quoi que ce soit : mon cœur loupe un battement lorsqu'elle me desserre le sourire le plus éblouissant, rayonnant, suave, charmant et aguichant qui n'ait jamais été fait. Et sincère, en plus de ça ! Parfait, tout simplement.

Je frémis au bref contact que l'on a. Bref mais si puissant. Si je suis un cognard, elle doit bien être un éruptif pour frapper avec tant de force dans mon malheureux cœur. Et cela ne m'étonnerait même pas au vu de la crinière qu'elle arbore.

Mon souffle se fait plus irrégulier alors qu'elle approche ses nobles lèvres de l'oreille qu'elle m'a dégagée. Ne plus me noyer dans ses yeux de glace ne me gêne plus en cet instant : je sais qu'elle est là. Tout près. Elle est là, avec moi. Prête à vaincre le monde avec moi. C'est nous deux contre le monde.

Je ne sais comment j'ai pu retenir un cri de joie en entendant sa réponse à sa question : non seulement elle le pense vraiment mais, en plus, elle éprouve aussi des regrets à avoir attendu tant de temps. Elle sent aussi cette infâme culpabilité due à l'ignorance mutuelle qu'on s'est accordée tant d'années durant. Je n'ai pas envie qu'elle ressente cela. J'ai simplement envie de profiter d'elle. À jamais.

— Qu'importe.

Je profite de sa proximité pour porter ma tête toujours plus près. Là, sur son épaule. Sentir son aura chaleureuse suffit à me parcourir de frissons.

— Tu es là, maintenant.

Je ne peux empêcher mon bras de tendre vers sa seconde épaule. Il agit peut-être de sa propre initiative mais je n'ai absolument pas envie de m'opposer à cela.

Les magnifiques yeux de Charlotte s'entrechoquèrent avec les siens.
Baissant la tête en rougissant, elle ne put s'empêcher de revoir les yeux bleus, océans, profonds et clairsemés d'étoiles.
*Elle...Elle est...Magnifique...*

"Mmh ça va ?"

La voix lui sembla timide, inquiète. Son cœur fit un bond à ce constat.
Elle reposa le gâteau, tremblante et transie d'un sentiment qu'elle ne connaissait pas, le rouge toujours empourprant son visage.

Relevant la tête, elle détailla malgré elle Charlotte, s'attardant sur ses lèvres, ses pommettes qui semblaient si douces, si douces...
Sa main se tendit pour tenter d'effleurer cette peau de velours.
Mais qu'est-ce que tu fous?
*J-J'l'aime...*
Mais c'est quoi ces conneries ? ARRÊTE TOUT DE SUITE!

Hypnotisée par Charlotte, elle ne pouvait faire autre chose que de l'admirer, approchant encore ses doigts jusqu'à ce qu'ils se posent, froids, contre la peau chaude.
Elle était là, sans reculer, la première année. Elle lui pardonna brutalement tout : les questions stupides sur les oiseaux en mie de pain, sur Daï, les plaies qu'elle avait rouverte.
Elle voulait entendre trois mots dans la bouche de la gamine, trois mots qui la feraient imploser de bonheur, elle le sentait.

Imbriquant ses yeux verts dans ceux de Charlotte, elle articula avec difficulté :

"T-t'es belle..."