Se rendre au bureau de sa directrice de maison dès le deuxième jour après la rentrée, ce n'est pas souvent bon signe mais, heureusement, tu t'y rends pour un petit entretien avec Miss Taylor, afin qu'elle t'explique au mieux en quoi consiste ton nouveau rôle de préfète. S'il y a bien un mot pour te décrire actuellement, stressée est on ne peut plus parfait : cette année, ce n'est pas une, mais bien deux nouvelles responsabilités que tu vas devoir apprendre à gérer, en plus de devoir continuer à faire de ton mieux en cours. C'est beaucoup pour toi, même si tu savais depuis un moment que tu deviendrais la nouvelle capitaine de l'équipe des Crocheers. Lorsque tu as ouvert, cet été, la lettre qui contenait la liste des fournitures scolaires que tu te devais d'avoir pour la rentrée, tu étais loin d'imaginer qu'un insigne de préfet s'y trouverait également. Tu dois avouer que tu doutes être une des deux personnes les mieux placées pour remplir ce rôle au sein de Serpentard mais, au fond, tu penses bien que Miss Taylor n'a pas fait ce choix au hasard.

Tu marches donc assez rapidement pour rejoindre le bureau de ta directrice de maison, l'insigne sur ton uniforme. Tu le tritures dans tous les sens jusqu'à ce que tu sois obligée de le lâcher pour toquer à la porte. Il te faut encore un peu de temps pour t'habituer à ce petit signe de distinction. Dès que tu entends une réponse de la professeure d'études de runes, tu ouvres la porte, lui souris et tu n'oublies pas de la saluer :

- Bonjour Miss, me voici, comme demandé de votre part.

Tu t'approches de son bureau assez lentement, presque intimidée par les responsabilités que la directrice de Serpentard t'énumèreras sûrement dans quelques minutes.

@Joanne Taylor

Une nouvelle rentrée, de nouvelles choses à faire. Les choses se répétaient – et Joanne s’étonnait d’être encore à Poudlard. N’aurait-elle pas dû être virée ? Ou n’aurait-elle pas dû fuir, simplement, comme la lâche qu’elle était ? Elle secoua délicatement sa tête, ses cheveux retombant le long de son visage elle chassa rapidement les mèches rebelles pour les coincer derrière son oreille. Un geste presque automatique alors qu’un léger bruit retint son attention : quelqu’un frappait à la porte de son bureau. Après avoir invité son visiteur à entrer, la directrice de Serpentard se rendit compte qu’il s’agissait de Lili Cooper, sa nouvelle préfète. « Bonjour Miss Cooper, asseyez-vous s’il vous plait ».

Ses yeux azuréens observaient la jeune fille qui prenait place face à elle. Elle avait, bien entendu, plusieurs choses techniques à lui dire mais elle pouvait prendre le temps de la discussion. Après tout, elles formaient une sorte d’équipe et Joanne tenait à ce qu’une relation de confiance s’établisse entre elles deux. Lili serait ses yeux au milieu des élèves, elle appliquerait les consignes que Joanne lui donnerait, elle en était certaine. Après tout, les préfets étaient choisis pour leurs profils adéquats vis-à-vis du poste. « Etes-vous contente d’être revenue à Poudlard Miss Cooper ? ». L’insigne brillait sur la robe de la jeune sorcière, alors Joanne ajouta « Et êtes-vous fière de cet insigne qui brille sur votre uniforme ? ». Le sourire était sincère, l’enseignante aimait que les élèves se sentent bien, quand bien même cela pouvait être difficile par les temps actuels.

En entendant la voix de ta directrice, tu t'exécutes et tu t'assieds en face d'elle. En t'installant, tu sens que ton stress baisse peu à peu et Miss Taylor n'y est pas pour rien : elle a l'air de vouloir te mettre à l'aise et, après tout, ce n'est pas étonnant puisque vous risquez de vous fréquenter assez souvent cette année. Tu attends patiemment que la directrice de Serpentard aille dans le vif du sujet mais, au lieu de ça, elle décide de discuter un peu avec toi, ce qui t'étonne un peu, tu dois l'avouer. Mais, après tout, si vous avez un peu de temps devant vous, pourquoi pas ? C'est toujours plus agréable que de commencer directement par parler des détails pointus de ta nouvelle responsabilité.

Tu écoutes attentivement ses questions avant de lui répondre le plus sincèrement possible. Tu lui rends un sourire radieux, heureuse de voir que ta professeure a l'air de se soucier de toi, sûrement pour commencer à poser des bases les plus solides possibles entre vous.

- Oui, je suis très contente ! C'est une année chargée qui m'attend mais j'ai hâte. Et, ça fait du bien de revenir ici après deux mois de vacances. Pour ce qui est de l'insigne, je dois dire que je ne pensais pas la mériter lorsque j'ai reçu votre lettre mais maintenant, oui, je suis fière de savoir que vous avez pensé à moi pour cette responsabilité, je l'avoue. J'espère pouvoir être à la hauteur et ne pas vous décevoir, Miss.

Pour ce qui est de la deuxième réponse, tu n'as même pas marqué une pause pour réfléchir dans ta tête, tu as préféré le faire à haute voix afin que ta professeure de runes sache exactement ce que tu en penses.

Joanne adressa un sourire à la jeune fille. Il était de bon ton de bien s’entendre, elles allaient probablement passer l’année à remettre dans le droit chemin les brebis égarées alors il convenait qu’elles puissent se faire l’une et l’autre confiance. Si Joanne avait choisi Lili pour ce poste, il était clair que cela indiquait qu’elle lui faisait confiance, mais l’inverse était-elle vrai ? Les adolescents avaient cette fichue habitude de ne pas faire confiance aux adultes encadrants. Comme si ces derniers étaient destinés à leur mettre des bâtons dans les roues de manière constantes, alors que, la plupart du temps, il s’agissait de leur propre sécurité.

« Je suis ravie de vous avoir à mes côtés pour cette année Miss Cooper ». Le sourire était sincère, tout comme l’étaient les propos, cela ne faisait aucun doute. « Toutefois, vous vous doutez qu’au vu du contexte national et les évènements étant ce qu’ils sont, il vous faudra une très grosse dose de sang-froid cette année. Souvent, les élèves remettront vos ordres et vos avis en cause. Il ne vous faudra pas lâcher, jamais ». C’était une mise en bouche. « Au-delà de cet ordre pratique, il vous faudra également faire appliquer le règlement de Poudlard, même si cela veut dire qu’il vous faut remonter les mauvaises actions de vos amis ou proches. Pensez-vous en être capable Miss Cooper ? »

Il est temps de passer aux choses sérieuses et ta directrice de maison commence par te parler de ce dont tu devras faire preuve, notamment de patience et de détermination. Pour la première qualité, ce n'est pas un problème pour le toi, tu le sais bien. Pour ce qui est de se montrer déterminée et ferme au cas où un élève remettrait en cause tes paroles, tu sais qu'il y a encore du chemin à faire mais celui-ci est déjà bien entamé depuis ta première année. Tu hoches simplement la tête lorsque Miss Taylor prononces le mot "jamais", bien décidée à lui montrer que le message est bien passé.

Faire appliquer le règlement, c'était une évidence pour toi lorsque tu as découvert l'insigne, notamment en ce qui concerne le couvre-feu. Cependant, tu n'avais pas vraiment pensé au fait que cela voudrait dire que tu pourrais tomber sur un ou une de tes amis en flagrant délit. Néanmoins, bien que tu sois loyale, ton sens de la justice est bien plus fort à ce niveau-là, tu ne vas pas donner à tes amis une raison pour ne pas respecter le règlement de manière effrontée simplement parce que tu es préfète, désormais. Non, tu sais que ce serait manquer à tes devoirs. S'ils veulent faire une bêtise, tu espères qu'ils en assumeront les conséquences et qu'ils seront assez grands pour ne pas rejeter la faute sur toi, juste parce que tu les as vus faire.

La réponse qui te vient en tête est "Oui, je ferai de mon mieux". Seulement, tu trouves qu'elle ne ressemble pas vraiment à une réponse pleine de détermination, c'est pourquoi tu regardes ta directrice dans les yeux, avant de lui répondre :

- Oui Miss, je m'en sens capable. Je vous l'ai dit, je ne veux pas vous décevoir et il n'y aura aucun traitement de faveur, soyez-en sûre.

Je suis désolée pour ce retard intolérable

L’adolescente semblait comprendre les missions qui lui étaient demandées. Elles n’étaient pas particulièrement compliquées, juste que, parfois – pour ne pas dire souvent – les élèves avaient tendance à faire n’importe quoi. Il fallait donc que la nouvelle préfète de Serpentard soit prête, pas seulement pour faire régner l’ordre mais prête pour être prise à partie dans des histoires dont, si elle n’avait pas été préfète, elle n’en aurait pas entendu parler. Mais c’était ainsi.

« Bien, je suis très satisfaite de votre réponse. J’ai hâte de voir ce que cela va donner lorsque vous serez dans le feu de l’action ». L’enseignante repris sa plume, prête à continuer son ouvrage et donc à laisser la jeune fille sortir de son bureau mais, comme si une pensée s’était imposée à elle, Joanne releva la tête. « Je suppose que vous connaissez l’existence de la salle de bain des préfets ? ». Joanne ne comprenait pas forcément pourquoi les préfets avaient ce genre de privilège par rapport aux autres élèves mais elle se garderait bien d’en faire la remarque à sa supérieure. Après tout, si cela faisait plaisir aux préfets, elle n’allait pas gâcher leur petit bonheur.

« Je compte sur vous pour ne pas partager ce petit secret ». Un frisson de dégout lui parcourut l’échine. Les élèves étaient beaucoup trop jeunes pour penser à ce genre de chose. Mais, au cas où, elle faisait cette petite précision. En regardant la jeune Cooper, Joanne se rassura : Lili serait plus intelligente que ça.

Tu hoches la tête en entendant la réponse de ta directrice de maison. Tu te doutes bien que ce ne sera pas toujours facile lorsque tu auras affaire à ces situations - théoriques pour le moment, mais tu es réellement déterminée à faire de ton mieux pour ne pas décevoir Miss Taylor ou créer une quelconque injustice. Cette nouvelle responsabilité te permettra de travailler sur ta fermeté, ce qui n'est pas une mauvaise chose.

Tu pensais que cet entretien était terminé, lorsque la femme en face de toi reprend la parole. Tu avais déjà entendu parler de cette salle de bain mais de manière assez vague, tu n'as jamais vraiment cherché à savoir si c'était vrai ou une simple légende parce que, jusqu'à maintenant, ça ne te regardait pas. Néanmoins, Miss Taylor a bien fait de t'en parler car tu n'y avais absolument pas pensé sur le coup. Depuis que tu as reçu la lettre accompagnée de l'insigne de préfet, seules les responsabilités de ce poste te sont venues en tête, pas le bruit de couloir sur un lieu qui ne te concernait pas jusqu'à l'an dernier.

- Oui. Je garderai ça pour moi, vous avez ma parole.

Tu regardes ta professeure de runes, te demandant si tu aurais des questions à lui poser. Comme rien ne te vient et que vous semblez avoir fait le tour, tu reprends la parole :

- Est-ce que vous vouliez me parler d'autre chose ? demandes-tu en souriant légèrement. De mon côté, je n'ai pas de questions pour le moment mais si vous avez d'autres informations ou conseils à me fournir, je prends volontiers.

Cela ne fait qu'un an que Miss Taylor est la directrice de votre maison mais peut-être a-t-elle pu remarquer certaines choses que les préfets feraient mieux de savoir lorsqu'ils prennent leurs fonctions. En tout cas, tu dois bien avouer que ça te rassurerait d'avoir toutes les cartes en main avant de quitter le bureau de ta directrice.

Lili Cooper était une jeune fille sérieuse, cela ne faisait aucun doute. Et si Joanne l’avait choisi comme préfète, cela voulait dire qu’elle lui faisait confiance. Mais la directrice de Serpentard aimait bien confirmer ses impressions comme elle le faisait actuellement. Des fois, des mauvaises surprises pouvaient arriver. Les élèves savaient y faire pour se montrer sous leur meilleur jour pour, finalement, n’être qu’un ramassis de bêtise pas mieux qu’un tas de fumier d’hippogriffe. C’est dire. Joanne n’était pas encore certaine que Lili ne lui fasse pas quelques ennuis mais elle était certaine qu’elle avait un bon fond, c’était déjà bien et, à vrai dire, elle n’en demandait guère plus.

« Non Miss Cooper, j’ai fait le tour de la question, je sais que vous serez digne de porter cet insigne ». Une faible esquisse de sourire se dessine sur le visage de l’enseignante alors qu’elle rajoute « Je vous libère, vous pouvez y aller. Merci d’être venue ». Rien de plus à ajouter après tout. Si elle avait des questions, Joanne était sûre que Lili serait capable de venir la trouver – elle ou ses collègues d’ailleurs. Mais pour l’instant, il fallait laisser le temps à la jeune fille de digérer cette nouvelle. La plupart des nouveaux préfets avaient cette inquiétude de ne pas être à la hauteur. Et, alors qu’elle regardait la jeune Cooper face à elle, Joanne était certaine que cette inquiétude-là traversait aussi l’étudiante en ce moment même. Pourtant, elle se garda bien de faire tout commentaire, ajoutant simplement « Pensez à bien fermer la porte en sortant s’il vous plaît ».

Être digne de cet insigne, voilà quelque chose dont tu n'étais pas aussi certaine que ta directrice de maison, du moins pour le moment, tu préfères attendre de voir comment tu te débrouilles sur le terrain avant de te prononcer mais tu sais au fond que tu feras de ton mieux pour ne pas décevoir Miss Taylor : tu t'en voudrais profondément et tu n'imagines même pas la honte que tu pourrais ressentir si jamais cela arriverait un jour. En entendant ses premières paroles, tu hoches la tête, bien que tu sois déçue de ne pas avoir plus de cartes en main que cela, tu as l'impression que de nombreux doutes pourraient surgir tout à coup et ne pas pouvoir, éventuellement, les faire taire te fait un peu peur. Heureusement, tu relativises en te disant que tu pourras toujours poser tes questions si jamais tu en as et qu'il vaut mieux que tu ne cherches pas à trop emmagasiner des informations sur ton nouveau rôle dès le départ.

D'accord, Miss. Au revoir ! dis-tu en te levant et en lui adressant un dernier sourire.

Tu sors de la pièce et tu n'oublies pas de refermer la porte avant d'aller plus loin, comme cela t'avait tout juste été demandé. Tu la refermes doucement et tu fais quelques pas avant de ralentir la cadence pour te demander où tu pourrais aller pour passer un peu de temps seule. Finalement, c'est l'idée d'aller au parc qui t'emballe le plus alors tu reprends un pas plus rapide et tu sors prendre l'air : tu en as besoin et tu comptes bien profiter du week-end avant le début des cours lundi. Tu n'oublies cependant pas les rondes qui, elles, commencent à partir de ce soir et tu paries que ce sont elles qui vont occuper tes pensées jusqu'à ce soir.

Depuis cet été et la réception de son insigne, une certaine crainte de cette rentrée était née chez Bad alors qu’il réalisait ce qu’impliquait de devenir le préfet de sa Maison. C’était un honneur mais aussi une véritable responsabilité que d’endosser ce rôle. Allait-il être à la hauteur ? Arriverait-il à allier cela à ses études ? Qu'adviendrait-il de ses relations avec ses amis ? Toutes ces questions, auxquelles seul le temps avait une réponse, trottaient dans l’esprit du garçon.

En route vers le bureau de sa directrice de Maison, Miss Holloway, le Serdaigle avait une petite boule dans le ventre. Il savait qu’il y allait pour une bonne raison mais il avait du mal à se sentir légitime pour ce rôle. Il était vrai qu’il avait certaines qualités qui pouvaient faire de lui un bon préfet comme un goût prononcé pour la résolution de conflits, un véritable instinct protecteur et un immense respect pour l’institution de Poudlard. Mais à l’inverse, une facette de sa personnalité l'amenait parfois à contourner les règles ou à s’emporter lorsqu’il semblait avoir affaire à une injustice. Cependant, sa directrice de Maison devait avoir des raisons légitimes en prenant cette décision et, malgré l’appréhension, ce fut la curiosité de les découvrir qui dominait les pensées de Bad en cet instant.

Arrivé devant la porte, l’adolescent vit l’écriteau ‘Je suis là, veuillez frapper avant d'entrer !’. Prenant une grande respiration, le Serdaigle suivit les consignes et frappa trois petits coups contre le bois. Après qu’une voix de l’autre côté l’eut invité à entrer, Bad poussa la porte et salua Miss Holloway d’un sourire un peu crispé.

« Bonjour, miss. Comme prévu, je viens vous voir pour le rôle de préfet. »

@Amy Holloway Je me suis permis d’anticiper la réaction de votre personnage et d’entrer dans votre bureau pour que ce soit plus simple Si cela pose souci, je modifierai