UNNA BRIGHT - 12 ans Le samedi 4 novembre 2045, vers 15h Avec @Louise Leench

C'était un samedi maussade. La pluie ruisselait sur les vitres de la salle commune de Serdaigle. On aurait dit qu'il faisait nuit alors qu'on était en plein milieu de l'après-midi. Les nuages étaient tellement noirs et épais que Unna se demandait si une tempête n'allait pas faire rage d'un moment à l'autre. Après avoir bouquiné un moment, au coin du feu, pelotonné sur un fauteuil de la salle commune, elle se dit qu'il fallait vraiment qu'elle fasse ses devoirs. Elle récupéra ses manuels et parchemins et sortit du petit salon dans le but d'aller jusqu'à la salle d'étude, où elle savait qu'elle ne trouverait pas de distractions.

Elle passa la porte et avança dans le couloir mais s'arrêta net lorsqu'elle aperçut une lueur au bout du couloir. Une autre Serdaigle, qu'elle ne connaissait que de vue, s'était arrêtée à côté d'elle et observait la lueur avec de grands yeux. Elle avait des cheveux noir de jais, coupés courts et des lunettes.

- Salut, je m'appelle Unna. Viens, on va voir ce que c'est ! dit-elle avec enthousiasme.

Et la jeune aiglonne s'élança vers la lueur. Après tout, les devoirs attendraient. Un peu d'action en cette journée morose ne lui ferait pas de mal ! Arrivée au bout du couloir, à moins d'un mètre de la petite lumière, celle-ci disparut instantanément pour se retrouver un peu plus loin, à une nouvelle intersection. Unna resta interdite quelques instants.

Louise avait passé la major partie de sa journée avachie dans les grands fauteuils de la salle commune. Le temps était chaotique au-dehors et la chaleur de la cheminée ne l'aidait pas à se donner du courage.
Pourtant elle ressentait le besoin de se dégourdir les jambes. Après tant d'heures sur le canapé, une petite marche dans les couloirs du château lui ferait le plus grand bien. Elle profita de l'élan d'une élève de deuxième année pour suivre son exemple. Elle sortit de sous son plaid et en quelques secondes, elle était dans les couloirs froids de Poudlard.

Elle vit la jeune fille qu'elle avait suivie à l'angle du corridor. Celle-ci était comme figée. Arrêté dans le temps pour on ne sait quelle raison. Elle observait quelque chose, juste là, devant elle. Louise la rejoint d'un pas curieux et craintif.
Une simple lueur, comme une vapeur dorée volée à quelques centimètres du sol. Les deux aiglonnes restèrent silencieuses, les yeux fixés sur ce qui ressemblait à un mirage.

- Salut, je m'appelle Unna. Viens, on va voir ce que c'est !

Et la jeune blonde s'élança vers cette petite lueur, Louise sur ses talons.

- Enchantée !! Moi, c'est Louise. lança-t-elle sans trop savoir si Unna pouvait l'entendre.

Alors que les deux filles atteignaient cette petite onde de vapeur, elle disparut et se téléporta au bout du couloir suivant.

- Je ne sais pas toi, mais moi, je veux savoir ce que c'est !! dit Lou d'un air déterminé. Tu as une idée de ce que ça peut être ?

La jeune fille qui s'appelait apparemment Louise arriva à sa hauteur.
- Enchantée également Louise.

Cette dernière avait l'air partante pour partir à l'aventure ! Elle demanda ce que ça pouvait bien être.
- Oui moi aussi, j'ai envie de découvrir ce que c'est ! Je ne suis pas vraiment sûre, ça ressemble un peu à un Feu follet ou à un Pitiponk mais je ne pensais pas qu'ils pouvaient venir dans les bâtiments... Habituellement, ils peuplent surtout les zones marécageuses. Je ne vois vraiment pas ce qu'il pourrait venir faire ici.

Unna était d'un naturel curieux, elle n'allait pas abandonner facilement, tant qu'elle n'aurait pas compris ce que c'était. La lueur les attendait sagement au bout du couloir. C'était comme si elle les narguait.

- On y va ?
La jeune aiglonne s'élança, le plus vite qu'elle le put, en espérant atteindre cette petite lumière avant qu'elle ne disparaisse à nouveau. Unna était plutôt rapide. Elle allait souvent courir dans le parc. Mais c'était peine perdue, à chaque fois que ses doigts se rapprochaient de quelques centimètres, elle disparaissait, jusqu'au prochain croisement. Elles avaient croisé très peu d'élèves, cette partie du château était peu fréquentée, Unna n'était même pas sûre d'y être déjà venue. Les quelques élèves qui les avaient vues passer, les regardaient avec étonnement, se demandant sans doute pourquoi elles courraient comme ça. Au bout d'une quinzaine de minutes d'une course effrénée, Unna s'arrêta, à bout de souffle. Les mains sur les genoux, elle respira à pleins poumons.

- Louise, je ne comprends pas ce qu'elle veut, cette peste de lumière ! Tu crois vraiment que ça va nous mener quelque part ?

Les deux jeunes filles couraient à corps perdu vers la petite lueur. Couloir après couloir, poussées par leur curiosité, elles se jetaient l'une derrière l'autre entre les pierres du château. Après une quinzaine de minutes, elles s'arrêtèrent pour reprendre leur souffle. L'une penchée sur ses genoux, et l'autre appuyé sur un mur froid.

- Honnêtement ... je n’en sais rien ...

Elle n'avait pas une grande connaissance des esprits. Elle les connaissait au travers des quelques histoires que l'on racontait aux enfants.

- D'après les histoires que me racontaient mes parents ... Si c'est un pitiponk, elle toussa en reprenant son souffle, on va juste finir dans un marais ... Si c'est un feu follet ... Il veut nous amener quelque part ... Dans les deux cas, il vaut peut-être mieux que l'on prenne quelque temps pour réfléchir avant de se remettre à courir.

Elle s'essaya adossée contre le mur. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, malgré le froid ambiant. Cette course l'avait réchauffée et lui avait offert l'occasion de se dégourdir les pattes. La curiosité restait bien présente, elle n'avait pas l'intention d'abandonner la lueur, mais elle méritait une pause.

- J'ai les jambes en compote à force de courir comme un lapin

Après quelques secondes, la jeune fille releva la tête. Elle observa les murs, les tableaux et les armures. Elle ne connaissait pas cette partie du château. Elle ne savait ni l'étage ni l'aile. Elle ne pourrait même pas la situer sur une carte, ni même rentrer au dortoir d'ici.

- Tu sais où l'on est ? demanda-t-elle avec un mélange de curiosité et de crainte.

Les deux jeunes filles avaient sans doute assez couru pour la journée.

- Après tout, ça ne sert à rien de courir, on n'arrive jamais à la rattraper et puis elle nous attend. On a qu'à la suivre tranquillement.

Louise avait l'air de s'inquiéter de ne pas reconnaître les environs. C'est vrai que Unna ne savait pas non plus où elles étaient. Elle n'était jamais venue par ici. L'étendue de ce château l'étonnerait toujours. Même après sept années d'études à Poudlard, elle n'aurait sans doute pas encore parcouru tous les couloirs.

- Ne t'inquiète pas, j'ai toujours une carte du château dans mon sac. Même si cette petite lumière nous perd, on pourra toujours retrouver notre chemin.

Unna se mit alors à marcher tranquillement, sans se presser en se disant que la lumière allait bien s'arrêter à un moment ou un autre. En attendant, elle pensa que ça pourrait être une bonne idée de faire la conversation avec Louise. Après tout, elles ne se connaissaient pas et elles n'avaient rien d'autre à faire.

- Tu avais prévu de faire quoi avant que cette petite chipie attire notre attention ? Moi j'allais aller en salle d'étude pour faire mes devoirs, j'en ai vraiment beaucoup ! Mais finalement, cette petite aventure est beaucoup plus amusante. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour repousser une tâche ennuyeuse ? dit-elle avec un sourire espiègle.

Unna commençait à prendre la mauvaise habitude de tout remettre au dernier moment. Elle se rassura en se disant qu'il lui restait tout le dimanche pour faire ses devoirs.

Louise se détendit en voyant la carte de Unna. Au moins, elles n'étaient pas perdues pour toujours. Le château était si grand … La première année n'avait toujours pas trouvé ses marques … et elle savait qu'il lui faudrait quelques années pour s'y retrouver à travers ses grands couloirs.
Louise avait rattrapé Unna dans le couloir. Les deux jeunes filles marchaient tranquillement, côte à côte, dans le calme des couloirs.

- Je pense que je serais prête à tout pour éviter de faire mes devoirs … dit- elle en riant. La deuxième année demande tant de travail que ça ? Je veux dire, tu dis en avoir beaucoup et être dépassé, mais tu as pourtant l'air d'une élève sérieuse.

Il était rare qu'un Serdaigle se laisse dépasser par ses devoirs. Ils étaient connus pour être souvent les meilleurs élèves de leur promotion. Si la deuxième année avait réussi à fatiguer Unna, c'est qu'elle devait vraiment être impardonnable.

- Je n'allais nulle part en particulier. J'avais juste besoin de marcher. Je dois avouer que je n’ai pas fait grand-chose aujourd'hui ... J'ai passé ma journée sous un plaid, dans les fauteuils de la salle commune. Je t'ai vu te lever, tu m'as donné le courage d'aller faire un tour, donc je t'ai suivi.

Louise sourit en pensant à son inactivité du jour. Malgré leur mésaventure avec la lumière, Louise passait un très bon moment en compagnie de Unna. Après tout, les feux-follets sont connus pour changer le destin de ceux qu'ils rencontrent. Peut-être que cette rencontre avec la jeune blonde changera le destin de Lou.

- Oh, je ne suis pas débordée à ce point mais c'est vrai qu'il y a quand même beaucoup de devoirs en deuxième année ! En général, je les fais au fur et à mesure, mais j'avoue que cette semaine, je me suis laissée envahir par la procrastination... Ça m'arrive parfois, mais ne t'inquiète pas, j'arrive toujours à rattraper mon retard, quitte à me lever à cinq heures du matin pour terminer mes devoirs !

Les deux jeunes filles continuèrent à discuter en suivant l'étrange lumière à quelques mètres de distance. Prise par la discussion, Unna ne remarqua même pas que le feu follet s'était arrêté devant une grosse porte en bois. Elle le remarqua juste au moment où elle failli le toucher. Elle fit glisser ses mains tout autour et essaya de l'effleurer. Elle ressentit une douce chaleur. La lumière était évanescente, comme un fantôme. Elle semblait montrer la porte.
- Qu'est-ce qu'il y a, tu veux qu'on entre ?

Le feu follet montrait à nouveau la porte. Oui, il semblait bien attendre qu'on l'ouvre. Unna regarda Louise.
- Qu'est-ce que tu en penses ? J'ai vraiment l'impression qu'il veut qu'on entre !

Unna prit son courage à deux mains et actionna la poignée, en pensant que la porte serait sans doute fermée à clé. Mais non, elle s'ouvrit lentement. La jeune aiglonne entra. Et elle resta bouche bée devant le spectacle qui s'offrait à elle. Un nombre incalculable de feux follets virevoltaient dans la pièce. C'était un spectacle vraiment magique.

Louise étouffa un couinement alors que Unna approchait du feu-follet. Pourtant, lorsqu'elle le prit dans ses mains, elle ne semblait montrer aucun signe de douleur. Les légendes qu'elle avait entendues étaient donc fausses. Il était parfaitement possible de les toucher sans se bruler ou se glacer les mains.

- S'il insiste, allons-y ...

La jeune fille n'était pas sûre d'avoir fait le bon choix. Elles auraient peut-être dû rebrousser chemin, oublier cette lumière et ne jamais revenir. Et si quelque chose de dangereux, pire, quelque chose de mortel était caché derrière la porte. Ce ne serait pas la première fois que l'école accueillait des bestioles plus que douteuse.
Unna poussa la porte. Louise la vit entrée et aperçue, cachée derrière son ainée, le merveilleux spectacle qu'offrait la pièce. Dans une pièce pas plus grande que son dortoir, des dizaines, peut être même des centaines de feux follets voletaient. Elle referma la porte derrière elle et prit quelques instants pour observer la scène. Malgré l'absence de fenêtre, la pièce brillait comme en pleine journée. Les créatures n'avaient pas l'air d'avoir noté la présence des deux jeunes filles. Ils continuaient de traverser la pièce, dans un chaos organisé.
Absorbé par le spectacle, elle se trouvait au milieu de la pièce, le nez en l'air, ébahis.

- Tu comprends ce que ça veut dire ? Tu penses qu'ils vivent ici ? demanda-t-elle d'une voix calme. Il parait qu'ils se présentent à nous lorsqu'on peut changer de destin. J'avoue que je ne comprends pas vraiment ce qu'il y a changé, ni pourquoi il nous a amené ici.

Unna s'avança un peu dans la pièce et rejoignit Louise au milieu. Les feux follets s'écartaient lentement sur son passage. C'était tellement beau et relaxant de se trouver entourer de toutes ces petites lumières. Elle était tellement heureuse de vivre cette aventure en compagnie de Louise. Elles ne se connaissaient pas il y a encore quelques heures mais elle avait pourtant l'impression que cet épisode était en train de les rapprocher.

- Non, je ne pense pas qu'ils vivent ici, ce n'est pas vraiment un endroit pour des feux follets !

Unna réfléchit à la remarque de sa camarade sur le destin. Cette idée lui plaisait assez. Son destin allait changer... Mais de quelle manière ? Est-ce qu'elle souhaitait vraiment qu'il change ? Quoi qu'il en soit, la vie est changement, tout change a chaque instant. Ces petites lueurs étaient peut-être simplement là pour le lui rappeler.

Après quelques minutes d'immobile contemplation, les feux follets commencèrent à s'agiter et se mirent à tournoyer autour des deux jeunes filles. Unna avait la tête qui tournait. Ils dessinèrent quelques tours autour d'elles, puis sortirent de la pièce à toute vitesse par la porte entrouverte. La jeune aiglonne les suivit en courant. Ils s’échappèrent alors par une fenêtre ouverte non loin de la pièce où ils étaient enfermés. Unna les observa s'envoler vers la forêt interdite.

- Finalement, je crois simplement que ces feux follets étaient enfermés ici et qu'ils cherchaient un moyen de sortir de cette pièce. Tu as vu, on aurait dit qu'ils nous remerciaient en tournoyant autour de nous ? C'était vraiment incroyable ! C'est pour ça que je ne me lasserai jamais de vivre à Poudlard ! Et je suis contente qu'on ait partagé cette aventure toutes les deux, dit-elle à Louise en souriant.

Le tourbillon m'éblouit. C'est beau, c'est doux. Ils nous enveloppent dans une sorte de bulle, loin de tout, comme pour nous protéger. Lorsque je reviens à moi, les feux follets fuient vers la porte, Unna sur leur talon. Le temps que je cours à la porte, la jeune blonde est déjà penchée par la fenêtre. Ils ont dû partir par là.
Je rejoins ma camarade près de la fenêtre. Je suis sereine et détendu, ça doit se voir sur mon visage.

- Ça ressemblait à un remerciement, ça, c'est sur. Mais qui est assez fou pour enfermer ces mignonneries dans un placard abandonné ? Et depuis combien de temps ils étaient là ? Peut-être que quelqu'un les collectionnait.

Je rigole à ma propre blague. Je suis tellement reconnaissante à ces petites lueurs de nous avoir rapprochés. Je souris largement à la belle blonde.

- Je suis contente aussi d'avoir partagé ça avec toi. Peut-être que c'était ça le changement de destin, notre rencontre. Je veux dire, en plus de les libérer

Je suis un peu gênée, mon résonnement peut paraitre fou, mai maintenant que je la connais, la rencontre me parait évidente. Le feeling passe bien entre nous deux et c'est peut-être annonciateur de grandes choses.
Je me laisse guider par mon ainé à travers les couloirs du château. Après quelques hésitations, un ou deux demi-tours et beaucoup de rires, on se retrouve enfin devant la porte de notre maison. Après notre course effrénée, un peut de repos autour de la cheminé me parait bien mérité. On pousse la porte ensemble, nous voilà de retour de notre aventure.



@Unna Bright je me suis permise de clôturer le RP n'hésite pas si tu veux que je le réouvre ou le modifie J'ai adoré écrire avec toi, j'espère qu'on se retrouvera vite