Cela faisait un peu plus d'un mois qu'Eileen était rentrée à Poudlard. Elle était si émerveillée, si heureuse. Elle s'habituait tout juste aux odeurs de sa Salle Commune qu'elle partait déjà explorer le château à la recherche de nouvelles pièces à visiter. Elle avait bien évidemment déjà repéré ses endroits préférés : la Grande Salle, le Lac, le terrain de Quidditch et, étonnamment, le bureau du concierge. Pourquoi ? C'était plutôt simple, c'est une cave aux mille-et-un trésors qu'elle ne voulait tarder de découvrir. Elle savait qu'elle devait préparer un plan d'attaque pour échapper à la vigilance du fantôme de Rusard. Il était si vieux qu'il devait déjà avoir tout vu, surtout si on en croyait la légende des frères Weasley qui avaient eux aussi côtoyés Poudlard. Ces deux derniers, Eileen les prenait d'ailleurs en modèle, rêveuse de pouvoir elle aussi se créer une réputation de pitre. Il était toujours assez curieux de se demander pourquoi la blonde vénitienne tenait tant à détourner le règlement mais elle aimait ça, c'est tout.

Entre deux cours, la jeune fille avait décidé d'explorer un peu plus la grandeur de Poudlard pour peut-être dégoter des merveilles. Le pas chantant, elle se gambadait en passant devant de nombreuses portes. Parfois, elle les ouvrait, découvrant des salles ou encore des placards. À chaque fois qu'elle trouvait une nouvelle pièce, c'était comme si dix nouvelles s'ajoutaient. Les couloirs n'en finissaient pas mais ce n'était pas pour lui déplaire. Après avoir fermé une énième pièce, elle se retourna et fut percutée de plein fouet par quelque chose de terriblement dur. Son corps fut projeté contre le sol sans ménagement. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un ! Levant la tête , elle tomba nez à nez avec un garçon aux cheveux châtains clairs et le regard aussi perdu que le sien. Elle se releva doucement, se frottant son front douloureux. Elle ne savait pas qui il était, mais pour avoir réussi à la heurter aussi violemment, il devait être pressé !

"- Aïe..., gémit-t-elle dans sa barbe."

Elle toisa le garçon en fronçant les sourcils. Elle avait l'impression de l'avoir déjà vu et étant donné sa taille, il ne devait pas être beaucoup plus vieux qu'elle. Peut-être était-ce à la cérémonie de répartition ? Fort probablement. D'ailleurs, il portait les couleurs de Gryffondor.

Ses oreilles bourdonnaient à cause de la collision et elle était persuadée qu'elle aurait une bosse d'ici une ou deux petites heures. En retroussant son nez, elle s'adressa au jeune garçon :

"- Je peux savoir où tu allais pour courir aussi vite ?, demanda-t-elle, le ton légèrement accusateur et gémissant."

Eileen n'était pas en colère contre le garçon, ni même énervée, mais la douleur contrôlait le ton de sa voix pour le moment. Elle ne se voulait pas âcre mais les circonstances rendait cela quelque peu compliqué. Elle tendit alors sa main pour l'aider à se relever à son tour et lui montrer qu'elle n'était pas rancunière. Après tout, ils avaient tous les deux subi l'impact avec violence. Tout ce qu'elle pouvait dire, en tout cas, c'était que le Gryffon paraissait complètement perdu.

@Alexandre Bellanger J'espère que cela te convient.

Sa vessie était sur le point d'exploser.

Pourquoi iles Fondateurs avaient-ils aménagés dans leur château des escaliers qui tournaient, selon leur propre volonté, et faisaient changer de direction les élèves dessus qui se retrouvaient pris en otage ? Il avait encore un peu de mal à se retrouver dans tous ces couloirs immenses et les farces sournoises de ces escaliers ne l'aidaient pas.

Avant son prochain cours, qui se déroulait heureusement dans une heure, Alexandre souhaitait soulager un petit besoin aux toilettes, ceux du troisième étage, mais les escaliers avaient préféré l'amener au second avant de se dérober à nouveau, le forçant à rester là. Il se décida à s'engager dans le couloir mais s'y perdit bien rapidement. Pour couronner le tout, son besoin se pressait de plus en plus. Il se mit à accélérer.

Il devait trouver des toilettes.
Au plus vite.
Ou sinon...
Il préférait ne pas songer ce qui se passerait autrement.

Au détour d'un couloir, trop pressé pour regarder devant lui, Alexandre bouscula une autre personne et tous deux basculèrent au sol. Il resta un moment immobile, des barres dans le ventre. Sa vessie le torturait à un point inimaginable. Et son front aussi lui faisait mal. Il entendit une voix féminine qui semblait 'agacer après lui. Le garçon releva la tête, penaud.

"Pardon... Je ne voulais pas..."

Elle semblait heureusement pas rancunière. Elle lui tendait la main pour l'aider à se relever.

"Je.. je cherchais les toilettes. J'allais au troisième étage, là où je sais qu'il y en a mais les escaliers m'ont amené au troisième. Je ne sais plus où aller. Et.. Et j'ai besoin d'y aller, là."

@Eileen Adams

Serait-ce mal de le piéger ? Non, elle ne pouvait pas. Mais... Si ce n'était pas méchant ? Après tout, il lui avait fait plutôt mal. Elle qui n'était pas rancunière, elle avait pourtant l'envie très prononcée du lui jouer un tour. Et puis, s'il était rapide, il ne prendrait pas assez de temps pour que cela ne lui cause du tort. Un rapide débat se déroulait dans le cerveau de la vipère. D'un autre côté, il avait l'air de se sentir si mal pour l'avoir percutée... Mais bon, une petite blague n'avait jamais tué personne.

"- Les toilettes ?, fit-elle, un sourire sur le visage."

Elle se frotta une dernière fois l'arrière de la tête avant de pointer le bout du couloir d'où venait le garçon.

"- Je suis presque sûre qu'il y en a par-là. Viens, je vais te montrer. Au fait, je suis Eileen."

Elle le dépassa, n'attendant pas de réponse et son petit sourire se transforma en rictus machiavélique. S'il y avait bien un endroit où elle pouvait le piéger et, en plus de cela, avoir une bonne dose de rire, c'était en l'emmenant au bureau du concierge et qu'il croise le fantôme de Rusard. De plus, rien ne pouvait mieux tomber, elle connaissait le chemin exact. Elle commença à marcher vers sa destination d'un pas déterminé, suivie du garçon à qui elle n'avait pas vraiment laissé le choix d'accepter sa proposition ou non.

Au creux de ses pensées, tout son plan se dessinait. Elle l'emmènerait au bureau, le laisserait entrer sans toquer puis le laisserait tomber nez à nez avec le fantôme de Rusard. N'ayant aucune mauvaise intention envers le jeune homme, elle avait également déjà planifié son sauvetage et il devrait s'en tirer sans aucun problème. Elle ne tenait pas du tout à l'embarrasser, plutôt à déclencher sa propre hilarité et peut-être la sienne s'il n'était pas trop susceptible. Et puis, elle comptait bien finalement lui montrer le vrai chemin vers les toilettes pour qu'il s'en sorte sans encombre.

Quand ils furent à la même hauteur et marchant au même rythme, elle abandonna son sourire malicieux et lui mima un sourire qui paraissait des plus francs et angéliques. Mais comme on dit, l'habit ne fait pas le moine.

"- Et toi, c'est quoi ton prénom ?, alimenta-t-elle la conversation sur le chemin."

@Alexandre Bellanger

Alexandre se sentait désolée pour cette fille qu'il venait de bousculer involontairement. Et si elle le prenait mal ? En plus, elle était à Serpentard, lui à Gryffondor. Et si elle créait un conflit à cause de ces rivalités entre leurs maisons ? Il se sentait teriblement mal à l'idée à cette idée.

Mais elle souriait.
Il répondit lui aussi par un sourire doux et confiant.
Elle était intelligente et avait compris la coïncidence malheureuse.

Elle lui proposait même de lui montrer le chemin es toilettes. Elle était vraiment très gentille. Sans la moindre méfiance, Alexandre la suivit dans les couloirs, sans rien suspecter. Du reste, sa vessie sur le point d'exploser lui donnait plus envie que jamais de croire en autrui. Elle dit à un moment se nommer Eilen. Eilen... C'était un beau nom.

Les deux enfants déambulaient dans les couloirs et Alexandre s'émerveillait que sa guide sache si bien se repérer. Pourtant, elle était aussi une première année. Comme lui. Comment avait-elle su si bien prendre rapidement ses marques ? Il aurait aimé cependant aller plus vite. Sa vessie le brûlait de plus en plus.

Elle se retourna soudain pour lui demander son nom. Alexandre rougit d'avoir oublié de se présenter. Quel imbécile ! Ses bones manières seraient-elles tombées avec sa vessie ?

"Pardon. Moi, c'est Alexandre. Alexandre Bellanger. Mais tu peux m'appeler Alex, si tu trouves ça trop long."

Cela le gênait de la busquer mais il n'en pouvait plus.

"Dis... Euh... on est bientôt arrivé ?"

@Eileen Adams

Ha ! Le garçon, prénommé donc Alexandre lui demandait s'ils étaient bientôt arrivés. Si seulement il savait ce qui se tramait... Eileen arbora un sourire en coin et hocha la tête. Elle pointa le bout du couloir de son doigt.

"- Oui, c'est juste au coin de ce couloir-là."

Elle lui sourit et en voyant l'urgence qu'avait le garçon à devoir aller aux toilettes, elle eut presque un pincement au coeur de se jouer de lui ainsi. Mais d'un autre côté, y'avait-il quelque chose d'aussi satisfaisant que de parvenir à piéger quelqu'un sans qu'il ne s'en doute une seule seconde ? Elle se languissait déjà de sa réaction, étant toute excitée à l'idée de le voir complètement pétrifié face au fantôme de Rusard. Si excitée qu'elle en sautilla. Ses longues ondulations blondes vénitiennes dansaient dans son dos et elle sourit grandement au garçon. Il n'avait pas intérêt à être trop susceptible sinon, il en ressortirait traumatisé à vie.

Les deux enfants arrivèrent finalement au bout du couloir, Alexandre de plus en plus haletant au fur et à mesure que son besoin devenait pressant. Autant dire qu'il allait bientôt fondre si Eileen ne lui montrait pas immédiatement les toilettes. Un court instant, la Vipère songea à bifurquer vers les toilettes pour sauver le garçon de son supplice, mais était-ce à ce point nécessaire ? Était-ce aussi enviable que la satisfaction de son piège ? La jeune fille, encore jeune, laissa sa maturité d'enfant de onze ans décider que non. Elle s'arrêta alors avant de tourner dans le couloir et se tourna vers Alexandre :

"- C'est la première porte à droite, dit-elle avec un calme olympien."

Elle lui adressa un dernier sourire, cachant sa sournoiserie avant de le laisser s'enfoncer dans le couloir. Elle se dissimula derrière le mur, ne laissant que sa tête dépasser pour pouvoir assister à la scène qui allait se dérouler devant ses yeux. Une scène aussi plaisante pour elle qu'elle n'allait être terrifiante pour lui.

@Alexandre Bellanger

Alexandre suivait d'un pas très rapide Eillen, le ventre plus que jamais tendu. Il entendit en plus à ce moment des gouttes de pluie frapper les carreaux d'une fenêtre devant laquelle ils passèrent et la vision et le bruit de l'eau alimenta son envie pressante. Quand allaient arriver ? Il n'allait pas tenir. I allait se répandre quelque part dans ce couloir.

"C'est encore loin ?"

Elle affirmait que c'était à la fin de ce couloir. Mais c'était encore trop loin. A chaque nouveau pas, Alexandre sentait les muscles de sa vessie le brûler. Il n'en pouvait vraiment plus de se retenir.

Finalement, Eillen s'arrêta devant une porte pour signaler qu'ils venaient d'atteindre leur but? Le Saint Graal. Trop pressé par son besoin imminent, Alexandre oublia de la remercier et tira immédiatement sur la poignée. Il s'apprêtait déjà à déboutonner son jean, pour ne pas perdre de temps, quand il serait dans la cabine, quand le garçon se figea.

Le fantôme de Rusard se trouvait devant lui.
Flottant dans les airs.
Et ce n'était pas les toilettes.
C'était... C'était un bureau.
Celui du concierge.

Il se rappela avoir été surpris, en pleine nuit, par ce fantôme qui s'était moquéé de lui et ses amis.
Sa gorge se serra.
qu'avait-il fait de mal ?
Qu'allait-il lui arriver ?
Alexandre était tétanisé, la vessie toujours aussi bien pleine, la peur au ventre.

@Eileen Adams

Les yeux globuleux du fantôme de Rusard erraient dans le vide devant lui. Ils étaient perdus dans des pensées aussi floues que sa peau. Les plaisanteries de Peeves l'insupportaient et il planifiait un plan redoutable de vengeance. Soudain, un intrus s'immisça dans son champ de vision. Un rictus s'empara immédiatement de la bouche à la dent saillante du concierge pour déclencher un petit ricanement. Premièrement, il s'agissait d'un Gryffondor. Première raison de haïr la graine de garnement de première année. Deuxièmement, il ne le saluait même pas, lui, le seul Cracmol devenu fantôme de l'histoire de Poudlard -que dis-je, de l'histoire de la magie depuis ses débuts-, l'extraordinaire et unique concierge maître de toutes les allées et venues du château. Troisièmement, il ne l'avait pas croisé plus tard que la semaine dernière, déjà en infraction du règlement. Le fantôme de Rusard n'était pas du genre à attendre de bonnes raisons de maudire quelqu'un. Alors avec trois raisons, il lui fallut tout au plus trois secondes pour ouvrir grand sa bouche et hurler : 'BELLANGER !! LA PUNITION DE LA DERNIÈRE FOIS NE VOUS A PAS SUFFI, PEUT-ÊTRE ?' L'ironie amère dégoulinait de ses mots et de son sourire narquois. 'JE VAIS LA TRIPLER JUSQU'À CE QUE VOUS L'IMPRIMIEZ !' Il attrapa l'oreille du garnement et le tira jusqu'à la chaise de son bureau pour l'asseoir. Le tenant entre quatre yeux, il le fixa profondément pour sonder les intentions du vilain.

Alexandre n'hésita pas une seule seconde avant de rentrer dans le bureau du concierge, pas une ! Le plan d'Eileen se déroulait à merveille. Elle entendit alors la voix du fantôme de Rusard s'élever dans les airs avec puissance mais surtout, avec fureur. Elle éclata de rire en se tenant le ventre. Non, ce qu'elle venait n'était vraiment pas gentil, voire même mesquin, mais qu'est-ce que c'était drôle. Elle se tint le ventre tant ses rires la prenaient aux tripes et finit même par essuyer une larme au coin de ses yeux. Et apparemment, ce n'était pas la première fois qu'Alexandre avait affaire au fantôme étant donné la réaction démesurée de ce dernier. Elle ne pouvait plus respirer, la situation était beaucoup trop amusante.

Mais il était de remettre de l'ordre dans tout ça. Elle s'éclaircit rapidement la gorge, approcha la porte entrouverte avant de prendre inspiration et ouvrit la porte à la volée, comme si elle avait foncé vers cette dernière :

"- Alexandre !, dit-elle, le souffle court pour imiter une course épuisante. Oh, Rusard, rajouta-t-elle, le regard interloqué pour imiter l'étonnement. Désolée de vous déranger. Alexandre, Mrs. Loewy te cherche pour... je ne sais pas trop, mais elle le demande immédiatement !"

Eileen s'avança vers Alexandre, le prit par le bras et le tira vers la sortie sans ménagement.

"- Désolée, il faut vraiment y aller rapidement, on vous retrouvera une autre fois !"

Elle lui sourit de toutes ses dents avant de tirer Alexandre de la pièce pour lui éviter une quelconque punition. Avant de fermer la porte, elle passa sa tête et, les yeux mielleux, elle regarda le fantôme avec une admiration - fausse bien sûr - exacerbée.

"- Vous êtes radieux, Mr. Rusard, aujourd'hui. Je vous avais déjà dit que j'ai toujours trouvé incroyable que vous soyez un fantôme ? Vous êtes vraiment unique. Le fruit d'une magie encore plus forte que la nôtre."

C'était presque trop. Mais presque. Un dernier sourire faussement sincère et Eileen ferma la porte avant que Rusard ne puisse riposter. Elle se retourna alors vers Alexandre et lui reprit le bras pour le faire courir afin d'éviter une quelconque course-poursuite avec Rusard. Ce n'était pas le moment pour qu'il cherche à recevoir encore plus de compliments.

"- On l'a échappé belle !, rit-elle, dans leur course."

L'ironie de cette phrase était plutôt mal placée, étant donné qu'Eileen était celle qui était à l'origine de toute cette mascarade. Pour chance, le Gryffon ne serait pas trop en colère...

@Alexandre Bellanger

Rusard n’était plus furieux, il était hors de ses gonds en entendant un rire éclater dans le couloir. Il n'était jamais beau de voir un corps translucide de fantôme trembler sous le coup de la colère, une légende sorcière portait que cela annonçait un malheur.


Sans frapper, sans se présenter et sans respect aucun du matériel claqué sans ménagement, la responsable ouvrit la porte.
Sans adresser aucune demande au fantôme de Rusard à ce propos, elle traversa le bureau pour emporter son camarade, avant d'avancer un mensonge évident à détecter.
Sans respect envers les lieux, le fantôme de Rusard ou son camarade comme à sa désormais habitude, la Serpentard claqua la porte au nez et à la barbe mal rasée de Rusard.
Inutile de préciser qu'elle ne prit pas la peine de dire au revoir, vous l'aurez deviné.


La jeune fille se perdit dans un sourire arrogant et des paroles sur la magie. Rusard en perdait son langage de concierge : une fillette qui savait mentir et blesser sans savoir lui dire bonjour, il fallait dire que la Serpentard savait se faire une place dans le panthéon des pires garnements dans son esprit. Si la jeune fille avait eu l'extrême délicatesse de viser le point faible du fantôme au statut de Cracmol, il y avait une chose dont elle pouvait être sûre : Rusard fâché, blessé, vexé ne risquait pas d'oublier son nom pour plusieurs centaines d'années.

Le fantôme se précipita de toute la vitesse de son expérience de concierge de Poudlard pour saisir la jeune fille par les épaules et la faire atterrir pile sur le siège de son bureau, la fixant d'un regard mauvais. Tandis qu’il transportait la Verte riant comme pour exaspérer encore davantage le concierge, il lança : 'Bellanger ! Vous me suivez dans le bureau !'.

Ne lâchant toujours pas du regard la Serpentard désormais assise sur la chaise du bureau, il lui cria de sa voix rocailleuse, hachée par la colère : 'Vous me devez le respect !!'. Il attendit quelques secondes pour ménager son effet avant de se lancer dans sa tirade à toute voix.

'On frappe avant d'entrer dans mon bureau ; on attend que je réponde et on dit bonjour en entrant ; on me demande avant de se déplacer;' *et de déplacer un camarade ça semblait aller de soi de mon temps manqua-t-il de siffler, retenant dans sa gorge une partie de sa rancoeur* 'on dit au revoir Monsieur Rusard en partant AVEC MON AUTORISATION. *Et vif d'or sur le match* Vos moqueries sont DEPLACEES.'

Il se pencha un peu plus vers la Serpentard qui, après pu avoir une vue complète sur la dentition manquante du concierge au fur et à mesure de cette cascade de "on" où il se complaisait, eut le loisir d'admirer de près les yeux globuleux et la barbe mal soignée du fantôme. Puis rajouta lentement, dans un ton de voix presque doux, prenant un malin plaisir à imiter l'air mielleux et insidieux que la fillette avait eu quelques instants auparavant : 'Je veux votre nom et vos excuses, immédiatement.'. Il articula de façon excessive, pour savourer la phrase qui lui caressait l'ego et qu'il entendait si peu souvent : 'Je vous prie de m'excuser, Monsieur Rusard, pour mon comportement totalement inapproprié.'

Mais le Gryffondor n'allait pas s'en sortir d'une façon si aisée non plus : 'BELLANGER, que faisiez-vous dans MON bureau ?'.

Debout, sur le seuil de la porte, Alexandre tremblait.
Ses pensées étaient incohérentes dans sa tête : Rusard... bureau du concierge... danger... colère... Il ne comprenait rien de ce qui lui arrivait. Mais ce devait être une erreur. Ce ne pouvait être qu'une erreur. Eillen avait cru l'emmener aux toilettes mais celle-ci s'était trompée au détour d'un couloir pour arriver à cette maudite porte. Ce n'était qu'une mauvaise coïcincidence.

Rassemblant le peu de courage, le garçon leva la tête vers le fnatôme et murmura :

"Pardon..."

Il s'apprêtait à expliquer la méprise, que cette fois il n'avait aucune mauvaise intention à l'esprit, mais Eillen apparut pour annoncer que la directrice cherchait le fantôme du concierge. Il l'observa, perplexe. Comment pouvait-elle le savoir ? Ni lui ni elle n'avait croisé Mme Loewy. Ses yeux s'écarquillèrent de la voir flatter Rusard. Qu'est-ce qui lui prenait ? ? elle allait le mettre plus en colère. Du moins, si c'était possible.

"Eillen..."

Tout ceci puait.
Cela allait mal finir.

Brusquement, Eillen le tira par le bras pour le pousser à courir vers le couloir. Alexandre était confus, se laissant faire, incapable de penser de manière cohérente. Pourtant fuir au lieu de s'expliquer lui semblait une mauvaise idée.

C'était même une très mauvaise idée. Car Rusard ne les abandonna pas et vit voler dans les airs la jeune fille pour la transporter à nouveau au bureau. Alexandre était livide et suivait, instinctivement, sans oser penser à fuir ou répliquer. A ce moment, dans sa peur, les muscles de sa vessie lâchèrent et l'urine coula dans son pantalon.

Alexandre tremblait de plus en plus quand le fantôme s'adressa à nouveau à lui.

"Je... Je voulais pas vous déranger. Je le jure ! Je.. je cherchais les toilettes. Et... Eillen a dit.. elle m'a dit que y en avait ici."

Il baissa la tête, honteux.

"Mais elle a dû se tromper. Nous étions perdus tous les deux dans les cours. Alors... alors elle a dû se mélanger.? Pardon monsieur. Pardon !"

@Eileen Adams