Lumah était un pleine forme. Quelques heures auparavant, elle avait mangé des chocolats étranges, puis elle avait remis à sa place Aliosus... Mis à part ce satané mal de crâne, elle vivait très bien son 14 février. Elle avait même pris le temps de saluer les statues du couloir, ce qu'elle avait toujours rêvé mais n'avait jamais eu le temps de faire ; et elle aurait même juré voir s'esquisser un sourire sur leurs visages, casque ou pas. Et puis elle avait fait un câlin à un arbre qu'elle avait croisé tout seul, par compassion. Elle comprenait ce pauvre arbre, en fait.

C'est dans cet esprit gai que Lumah faisait le tour du château. Certains étaient allés à Pet-au-tard, mais elle n'avait pas eu le courage d'y aller. Déjà parce qu'elle n'avait personne à y rejoindre, puisqu'elle avait appris que sa meilleure amie était avec Bêt- Non, Brett là-bas, alors bon, elle ne voulait pas les gêner. En plus, ils leurs faisaient peur quand ils étaient tous les deux, Bwet lui donnait de drôles d'idées et ils montaient des plans machiavéliques ensemble. A éviter, donc.

L'ennui, c'était que Lumah était trop pompette pour se rappeler qu'elle n'avait pas de sens de l'orientation et qu'elle avait beau avoir passé deux années et des brouettes au château, elle était toujours incapable de s'y repérer, alors elle avait fini dans de drôles d'endroits ; mais ça ne l'empêchait pas de recommencer, parce que personne n'était là pour la guider, étant tous à Prêt Haulard. Quelle fut sa joie quand elle aperçut au loin une silhouette ! Enchantée, elle courut vers celle-ci, avant de découvrir qu'elle n'appartenait à personne d'autre qu'Edmund Dale, le numéro un de ses ennemis.

« Bah alors, t'es tout seul, Ed' ? », lui lança Lumah du même ton qu'il usait envers elle en général.

Cette Saint-Valentin a été une catastrophe.

J'ai passé le reste du cours de métamorphose à l'éviter en essayant de me retenir de vomir face au dégoût que je me procurais. Dès que la sonnerie a retenti, j'ai tapé mon meilleur sprint hors de la salle de cours en direction des toilettes. Hors de question pour moi d'essayer la salle commune : beaucoup trop loin et elle y a accès. Dans les toilettes, au moins, je suis un minimum seul, enfermé dans ma cabine. Et je peux vomir ou pleurer autant que je veux. Peut-être que d'autres garçons viendront me juger mais ils n'auront aucune idée de mon identité. Je suis en sécurité. Tout comme ma réputation.

Tout ça à cause d'une petite bouchée d'un minuscule muffin au chocolat, quoi... Ça m'apprendra à me fier aux apparences. Je suis sûr que les céréales en forme de cœur et les confitures à la rose étaient tout aussi bonnes sans pour autant dissimuler un philtre d'amour à la noix ! Mais bon. J'avais un peu la flemme de me servir cela, oui.

Et encore. J'aurais pu me rattraper si j'avais été à la table de Serpentard. Mon coup de foudre aurait pu être pour elle ! Mais non, bien évidemment. Il a fallu que mon cerveau se dise qu'il aurait une vision d'ensemble en se glissant chez les rouges.

Et encore ! J'aurais pu au moins ne pas croiser le regard d'une adversaire. Pire : d'une capitaine adverse. Mais non. BIEN EVIDEMMENT.

Je me dégoûte. J'avais prévu ça de si longue date... Il a fallu que Cupidon fasse le malin au dernier moment. Et j'ai plongé tête la première dans son odieux piège. Je me dégoûte.

Hélas, cette malheureuse bouchée de muffin parfumé n'a pas suffi à me faire tenir la journée. Ainsi, j'ai beau me dégoûter du plus profond de mon âme, rien n'a pu sortir de ma gorge. Mon corps a donc dû se rabattre sur une double-ration de larmes de honte pour compenser.

Maintenant que j'ai fini de sortir toutes les larmes de mon corps, j'ai l'air bien bête.

Non seulement quelques sanglots me secouent encore mais, en plus, le surplus d'eyeliner dont je me suis muni exprès en l'honneur de cette fête a bien pris le temps de couler sur mon visage. Et de sécher, bien sûr.

Mes mains sont noires du produit de beauté à force de frotter mes yeux. Mais cela n'a pourtant pas empêché ce dernier d'en plus bien tirer sur mes joues. Et puis je suis coincé dans une cabine de toilettes minuscule... La position parfaite, quoi. Au summum du confortable.

Après... Cela doit bien faire plus d'une heure que je n'entends plus d'allers et venues. Peut-être que je peux me permettre un petit raid aux lavabos pour me débarbouiller ?

Un coup d'œil à ma montre : neuf heure du soir. Ça explique beaucoup de choses.

Je prends une profonde inspiration dans le vain but d'apaiser les hoquets qui me prennent depuis le début de l'après-midi déjà.

Allez, Edmund. C'est l'heure du couvre-feu. Personne ne va traîner dans les couloirs à cette heure-ci, surtout après une journée si éprouvante.

Le grognement de mon ventre encourage les pensées motivantes que j'essaye de me formuler. J'ai abominablement faim. Les elfes laisseront-ils une âme en peine répondre aux besoins de son estomac ou se contenteront-ils de lui offrir une retenue pour avoir bravé le couvre-feu ? Hélas, la seconde option me semble être la plus réaliste : si tout le monde se levait dans la nuit avec pour excuse d'avoir sauté le dîner, ce serait le chaos.

Je sors finalement de ma cachette en essayant de faire abstraction à la douleur que me procure mon ventre. Ça va aller, je vais survivre.

En revanche, le coup que me font les lavabos me plaît bien moins : j'ai beau me débarbouiller de toute la volonté que j'ai à me débarrasser de cet eyeliner, ça ne bouge pas. Pire : ça s'étale, par moment.

Bon. Il est neuf heures. Personne n'est censé se balader dans les couloirs à cette heure-ci. Ça va aller, je ne vais croiser strictement personne et je mettrai la capuche de ma cape pour passer tel un fantôme en salle commune. Personne ne verra mon visage, tout va bien se passer. Au pire, si elle demande à un garçon de me suivre dans les dortoirs, je m'enfermerai dans la salle de bain et tout va bien se passer.

J'inspire profondément, histoire d'apaiser un minimum ces sanglots, avant de me saisir de la lanière de mon sac et d-...

C'est une blague ?!

Cette lanière, autrefois brune, est devenue noire ! Noire d'eyeliner !

Donc ça s'étale vraiment partout mais ça ne daigne pas s'enlever ? C'est une blague !

Dès les vacances de Pâques, j'harcèle Maman pour qu'elle me rende tout ça imperméable de manière permanente parce que ça commence à bien faire.

C'est d'un pas mêlé d'énervement et de fatigue que je quitte finalement les toilettes.

Qu'ai-je fait, Merlin, pour mériter un tel quatorze février ?! Qu'ai-je fait, je vous le demande !

Hélas, je n'ai pas le temps de me lamenter plus que ça :

— Bah alors, t'es tout seul, Ed' ?

C'est une voix que je connais bien. Celle de Lumah.

Je me hâte de rabattre ma capuche. Hors de question qu'elle ne voit mon visage à l'eyeliner étalé et aux yeux rouges. Ma journée est déjà assez nulle comme ça, elle n'a pas besoin d'en rajouter.

— Casse-t-...

Un hoquet brise ma voix au moment de la dernière syllabe. Bien sûr.

Qu'importe : la façon dont j'ai commencé ma phrase était déjà bien assez froide. Elle comprendra que c'est pas le moment. Elle a intérêt, en tout cas.

Je m'apprête à reprendre ma marche mais m'arrête bien vite en me rendant compte qu'elle est totalement sur mon chemin. J'ai pas envie d'avancer face à elle : ce serait trop cramé. Plus qu'à croiser les doigts pour que ma déclaration suffise à la faire disparaître.

Il était bien bizarre aujourd'hui, le Edmund, se dit Lumah en l'inspectant de haut en bas. Avec sa capuche sombre enfoncée sur la tête, il ressemblait à s'y méprendre à Poulpoutine - non, Palpatine - dans Star Wars. Or le Edmund que la petite connaissait était toujours impeccable et fier, il se montrait rayonnant et brillant, et ne se serait par conséquent jamais encombré d'une capuche. C'était un menteur aussi, pour des raisons que Lumah ne connaissait pas, parce qu'elle l'aimait malgré ça auparavant, et qu'elle avait décidé de l'oublier après : un menteur soucieux de son apparence plus que de la vie des autres. Or en cet instant, il semblait avoir laissé son rôle derrière lui. Le voir aussi négligé... C'était inhabituel.

Mais Lumah nageait dans une euphorie étrange, et elle n'en avait donc rien à faire.

Elle se concentra en revanche sur les paroles du garçon, qui lui semblaient plus intéréssantes, même si elle n'en comprenait pas la raison ou le sens. C'était drôle de le voir aussi sensible, mais ça la mit également de mauvaise humeur ; il était bien rigolo, à soudain la prendre comme une moins que rien. C'était donc soit ça, soit elle lui servait de sac à patates ? Et pourquoi daignait-il l'ignorer, hein ?

« Me cassser ?! », répéta la blondinette. « Et en quel honneur ? », continua-t-elle les sourcils froncés, avant de croiser ses bras, pour une raison tout autre, cependant. Elle venait en effet de remarquer la mine tristoune de Moond mais surtout, de drôles de traces noires sur le visage.

La Poufsouffle s'avança soudain vers lui avec une confiance qui lui était étrangère, bien décidée à savoir ce qu'étaient ces marques, et ôta la capuche du garçon avec une drôle d'aisance pour ses un mètres quarante.

« Tiens, t'as pas l'air bien », remarqua-t-elle enfin, avant de mettre ses mains comme les détectives à la télé, analysant le shmiliblick qu'il avait sur le visage.

Ma vie est une blague.

Je m'appelle Edmund Dexter Marcus Ulrick Newton Dale. Je suis né un premier avril. Et ma vie est une blague.

Cela fait très approximativement un an, cinq mois et quatorze jours qu'elle me demande que je m'éloigne d'elle. Et, maintenant que je lui demande de s'éloigner de moi, qu'est-ce qu'elle fait ? Elle refuse. Je lui offre ENFIN la possibilité qu'on se sépare et, pourtant, elle le refuse.

Ma vie. Est une. Blague.

— En ton honneur.

Perfect timing : ma phrase a été ponctuée d'un hoquet. Cela a gâché tout le sérieux et la froideur que j'ai essayé de faire transparaître au travers de ma réponse mais il n'a au moins pas interféré en plein milieu de ma phrase. Ce qui aurait été dix fois pire.

— Toi qui me repousse toujours... Tu devrais en être heureuse.

Mais elle ne semble pas s'attarder plus que ça sur mes dires : elle... Se fiche totalement de mes dires, en fait. Je doute même qu'elle ait écouté ne serait-ce qu'une syllabe : elle s'approche de moi à grands pas sans que ses lèvres ne dessinent un semblant de réponse. Soit l'exact inverse de l'acte demandé que j'ai pourtant si bien défendu quelques secondes plus tôt sans une once de répondant. Et elle... Hé ! NON MAIS OH !

— NE ME TOUCHE PAS.

Je m'éloigne violemment en esquissant par réflexe des pas vers l'arrière... Soit encore plus loin que ma destination désirée.

Non mais sérieusement ?! Je lui demande gentiment de s'éloigner. En prenant le temps de réfléchir à des arguments viables et tout. En ne disant MÊME PAS pourquoi je n'ai pas envie qu'elle s'approche de moi. Et qu'est-ce qu'elle fait ? Elle tape directement là où il faut pas ! NON MAIS J'HALLUCINE, LÀ.

Bah voilà, c'est bon ! T'as vu que j'avais les yeux rougis et de l'eyeliner partout ! T'es contente ?! Donc, maintenant, tu me laisses en paix !

Je remets rageusement ma capuche sur ma tête avant de reprendre le chemin de ma salle commune en prenant le temps, cette fois-ci, de bien rentrer dans cette infâme créature afin de la bousculer comme il se doit.

Lumah observa, sans se défaire de son air guilleret, le visage d'Edmund se décomposer progressivement. On aurait pu croire que tout cela l'amusait, mais la vérité était qu'elle ne se rendait pas compte de la situation actuelle, ni de ce que pouvait ressentir le garçon ; et à vrai dire, qu'elle en soit consciente ou non, le vert et argent lui faisait le même genre de sournoiserie, alors elle pouvait très bien ne pas s'en priver en retour.

Enfin, pour le moment, elle était plus occupée à zoomer et dézoomer son appareil photo imaginaire en approchant et écartant ses mains. Et ce, jusqu'à ce qu'Edmund prenne la parole. Alors, elle décomposa son soit-disant instrument en séparant ses mains auparavant jointes pour former un rectangle... Mais la seule chose qu'elle ne réussit à faire fut d'étouffer un rire : adieu charisme et tout le tralala, un hoquet était venu gâcher sa réplique.

« Et si je te disait que mon honneur ne veut pas faire ce genre de choses ? », lui répondit Lumah en penchant sa tête sur le côté. « Tu le connais bien mal. », ajouta la petite en esquissant un sourire, avant de surenchérir, la mine pensive : « Ah, ça... Ma foi, pas vraiment. Là, j'ai envie de te parler, tu vois ? »

Mais le gugus n'était vraiment pas ce mood : le voilà qui éleva sa voix face à une Lumah tant prise de court qu'elle en avait bondit de quelques bons centimètres.

« Oups ? », dit-elle en guise d'excuse (bon, ça n'en était bien évidemment pas : c'était une exlamation comme les autres, mais prenez-le ainsi, c'est plus glorifiant)

La blondinette avait beau avoir gardé un calme et une joie olympienne (non, ça ne se dit pas, en effet), le fait qu'Edmund ose la bousculer sur son passage réveilla la karatéka en elle. Sa main droite attrapa fermement une manche du garçon tandis que l'autre aggrippa sa ceinture et , un quart de secondes plus tard, Chippeur était passé du stade de souris à celui d'un écureuil volant. Sa prise fut si efficace que le roisième année se retrouva à nouveau collé dos au mur, Lumah le surplombant totalement.

ET BAH MOI J'AI PAS ENVIE.

Je te rappelle qu'on est actuellement en train de littéralement enfreindre le règlement en débordant sur le couvre-feu de quelques minutes donc laisse-moi tranquillement rejoindre mon dortoir pour ne plus voir ton infâme tête de dégénérée qui semble avoir mangé un muffin parfumé à l'élixir d'Euphorie mal préparé avant demain. Merci. Il faut que je lui sorte ça, oui.

Mais je n'en ai pas le temps : elle enchaîne directement sur le fameux enlevage de capuche.

J'ai le temps de faire à peine quelques pas après l'avoir bousculé que... Gné ?

Il y a une seconde à peine, j'étais debout, dos à elle, prêt à tracer jusqu'à ma salle commune sans un regard en arrière. Et, maintenant, je me retrouve à terre, dos à un mur avec une Lumah vénère en face de moi. GNÉ ?

Elle commence sincèrement à me casser les chocoballes. C'était déjà le cas auparavant mais, là... Je vais la gifler pour que les effets de son élixir d'Euphorie se dissipent, elle va voir flou.

— Je t'ai déjà demandée de ne plus me toucher. J'ai pas le temps de jouer avec toi.

Je ne tarde pas à me relever pour mieux la pousser de nouveau pour forcer le passage.

J'ai beau faire deux têtes de moins par rapport à toutes les perches de garçon dont cet école est composée, je n'en surplombe pas moins les un mètre cinquante de muscles frêles qui me font face. Je me suis juste laissé surprendre, il y a dix secondes, mais je reste celui avec le plus d'expérience dans le physique.

La tête renfrognée d'Edmund était quelque chose qui n'était pas donné à tout le monde de voir, c'est pourquoi la petite Greenleaf aurait aimé que ses yeux fassent un focus, parce qu'elle voyait tout flou. Du coup, jusqu'à ce qu'ils veuillent bien lui rendre la vue moins floue, elle devait grappiller du temps, et l'agacer encore plus. Elle voulait débloquer un nouvel achèvement : elle avait déjà Edmund-qui-pleure et Edmund-en-colère. Tiens, ça lui rappelait cette scène dans les tribunes, avec Q- Non, c'était avec un B- Un G, peut-être ? Ah, oui, c'est ça, Ralvane Gytz. Elle fronça les sourcils. Galvane Rytz. Oui, ça devait être ça, ça sonnait tout de suite mieux. Ce même Galvane était sans doute le premier garçon qu'elle ait jamais vu pleurer. Sa réalité se déformait ; Edmund venait de le confirmer, détruisant un de ses préjugés. Il n'avait même pas cherché à effacer l'eye-liner qui avait dégouliné sur son visage... Lumah aurait aimé prendre une photo.

Mais là- Pépite ! Mama mia. Elle sourit, un grand sourire fier et quasi-démoniaque. Une prise lui avait suffit afin de débloquer un Edmund choqué. Oh non, c'était beau, c'était beau. Merci, Elicia, Ô grand merci d'être partie en compagnie de l'horrifroyable Brett Carter. Trois achèvements en une soirée. Trois ! Quatre, si elle comptait la tête d'Aliosus de ce matin. Doux Merlin, c'était le plus beau jour de sa vie.

Elle plia ses jambes, glissant sa main à côté du visage d'Edmund, et se rapprochant de lui, le recouvrant de son ombre.

« Je t'avais jamais vu sous cet angle. », commença-t-elle, laissant un suspens s'installer.

« On dirait une petite souris, c'est mignon. »

Elle l'embrassa, avant de s'éloigner.

« On aurait presque envie de te manger, haha ! », s'exclafa-t-elle avant de se relever. Il se faisait tard, après tout. Allez hop, retourner au dortoir, et vite ! Harriet la Gnome allait être tout colère si elle rentrait trop tard, autrement.

Hmm... C'est ennuyeux...

Bonjour, ici la Plume d'Edmund. J'ai conscience que, habituellement, j'écris les pensées d'Edmund. J'ai d'ailleurs souvent eu quelques latences lors de la transmission de ses pensées, latences souvent dues à un certain choc, que j'ai toujours écrites sous forme de "...". Mais il semblerait que, cette fois-ci, j'aie totalement perdu le signal avec les pensées de mon personnage. Lui qui, d'habitude, réfléchis trop vite pour que je parvienne à l'écrire... Là, je me retrouve dans une situation à laquelle je ne m'étais jamais confronté auparavant : plus aucune pensée ne lui traverse l'esprit depuis que les lèvres de Lumah l'ont touché. Il est dans un état de choc si avancé que ses neurones ont décidé de partir en vacances, l'espace de quelques instants. Ils soufflent un bon coup afin de se préparer à modéliser l'événement qui vient d'arriver dans le futur. Si vous voulez une idée de son état physique actuel, dites-vous simplement qu'il est figé, le regard dans le vide. Parce qu'au niveau de son état mental, il n'y a plus rien du tout, il faut pas chercher.


Aah ! J'ai de nouveau un signal ! Un signal certes faible mais un signal tout de même.


Hmm... Il semblerait que ses neurones refusent formellement de formuler une quelconque pensée logique pour l'instant. Ils se remettent encore du choc.


C'est bon ! Le zombie bouge ! Je répète : le zomb-... Eeuh... Edmund bouge ! Il garde le regard dans le vide mais il connaît assez bien les couloirs de l'école pour, de toute manière, ne pas avoir besoin de ses yeux. Bras ballants, seules ses jambes semblent être en état de fonctionner. Ses valeureux petits pieds connaissent bien le chemin de sa salle commune. Je compte sur eux pour le mener à bon port.

Je crains hélas ne pas arriver à recouvrer le signal avant que quelqu'un d'autre ne le ramène à la réalité... Ce sera donc sur un cerveau vide que se conclura cette rencontre entre Lumah et Edmund.