Adulith frôlait les murs, son sac serré contre sa poitrine, elle marchait sur la pointe des pieds mais avait l'impression que tout le château l'entendait avancer dans le silence. Son sac s'agita étrangement, elle chuchota en direction du mouvement :

"Chut ! Tu vas nous faire repérer ! On rejoint Lumah et on verra ce qu'on va faire de toi, mais tiens-toi tranquille !"

Quand elle avait récupéré Monsieur Botruc une semaine auparavant, elle n'avait pas pensé que ce serait si compliqué de s'en occuper. Mais à présent, les cernes de la jeune serdaigle témoignaient du fait qu'avoir un animal clandestin dans son dortoir n'était pas de tout repos. Il fallait le nourrir, le surveiller sans cesse et l'occuper. Elle avait bien essayé de le promener et de l'amener avec elle dans la journée, mais elle avait trop peur de se faire prendre. Pourtant elle aimait bien Monsieur Botruc, mais la semaine avait été longue, et la joie de la brunette à l'idée d'avoir un animal avait été éclipsée par les dégâts causés par Monsieur Botruc dans ses affaires.

Et elle n'était pas la seule à avoir du mal à gérer son nouvel ami, Lumah aussi de son côté avait quelques soucis avec son niffleur qui lui donnait du fil à retordre. En même temps, c'est encore plus difficile de cacher un niffleur qu'un botruc... Quand elles avaient pu se voir dans la semaine, elles s'étaient rendu à l'évidence qu'elles ne pourraient pas garder leurs animaux, il leur fallait trouver une solution. C'est pourquoi elles s'étaient donné rendez-vous ce soir là, en compagnie de leurs nouveaux amis. Adulith songea à Panthéa, la serdaigle n'avait pas voulu les retrouver, elle avait laissé sous-entendre qu'elle s'en sortait bien toute seule, et Adulith espéra que c'était bien le cas.

En attendant, il lui fallait retrouver Lumah. C'est ici qu'elles avaient prévu de se rencontrer, la poufsouffle ne devrait pas tarder. Adulith attendait donc, les yeux écarquillés pour essayer de percer la pénombre, il lui sembla entendre un bruit, elle hésita entre se cacher ou se montrer, ce pouvait être Lumah, ou quelqu'un d'autre, et cette deuxième solution leur apporterait forcément des ennuis...

Quatre-vingt-dix-sept kilomètres à pied, ça use, ça use, quatre-vingt-dix-sept kilomètres à pied, ça use les souliers, chantonna Lumah dans sa tête - car elle ne pouvait pas le faire à voix haute, à moins de vouloir l'échec de sa mission - en même temps que de déposer avec toute la délicatesse qu'elle pouvait sa pointe de pied sur le sol dallé du couloir pour la quatre-vingt-dix-septième fois d'affilée. Il faisait sombre, trop sombre, mais la petite ne pouvait s'aider que d'un pauvre Lumos, légèrement camouflé par son autre main, afin de ne pas réveiller les tableaux ou quinconque d'autre ; elle ne savait donc absolument pas où elle allait ; elle ne savait même pas si elle arriverait à son point de rendez-vous, à ce train-là. Avancer lui était un calvaire, parce qu'il fallait qu'elle fasse bien attention à chaque enjambée de ne pas émettre le moindre bruit. Elle ne pouvait pas se le permettre. Et puis d'un autre côté, elle devait vérifier que Filou, son Niffleur, n'avait pas bougé d'un pouce. Elle avait beau l'avoir mis dans sa poche, elle connaissait l'ampleur des dégâts qu'il pouvait produire et n'avait aucune envie qu'il ne refasse de catastrophe, pas maintenant.

C'était justement en partie à cause de lui qu'elle s'était échappée de son dortoir, cette nuit-là, car le couvre-feu était déjà amplement dépassé. En fait voilà, elle l'avait trouvé adorable sur le coup, mais couvrir ses bêtises s'était avéré plus rude que prévu ; elle devait le cacher, certes, mais comment justifier le fait que tous les objets les plus rares de ses camarades de dortoir avaient disparues, et s'étaient pour certaines retrouvée sur le lit de Lumah ? Elle avait bien trouvé quelques excuses, mais quand il s'en était pris aux autres Poufsouffle, elle avait contacté Adulith, sa partenaire d'excursions, en toute urgence. D'ailleurs, elle aussi peinait à garder son botruc en place. Cette nuit-là, donc, elles avaient souhaité se rejoindre pour discuter de ce qu'elles allaient faire des bestioles.

Lumah s'arrêta soudain, et, aux aguets, rangeant sa baguette pour disparaître dans la pénombre ; cependant, elle eut le temps d'aperçevoir une silhouette à da droite. Prise de frayeur, elle lâcha un hoquet de surprise qui résonna dans le château comme pour lui rappeler sa maladresse. Morte de honte car elle avait entre-temps compris que la silhouette n'apparetenait à personne d'autre qu'Adulith, la blondinette plaqua sa main contre sa bouche, puis la plaqua sur sa poche en sentant Filou esquisser un mouvement pour s'en échapper. Oh misère.

« Ohlala, pardon », chuchota-t-elle, désolée, à l'attention d'Adulith. « Dire que j'avais réussi à être discrète jusque-là... Euh... » Elle hésita un instant. Il fallait qu'elles se dépêchent au cas-où quelqu'un ne les ait entendus, mais l'empressement lui avait ôté les mots de la bouche. « Tu avais une idée en tête, du coup ? »

Et Filou qui faisait son idiot dans sa poche... Lumah se pinça les lèvres, tentant au mieux de le rentrer dans sa poche, encore et encore ; il allait les faire repérer, si ça continuait !

Adulith soupira, soulagée : c'était bien Lumah ! Et à voir la manière dont bougeaient ses habits, elle n'était pas seule.

Elle tendit l'oreille à l'affut du moindre bruit, elle y avait un peu réfléchi sur le trajet mais n'était pas parvenu à grand chose. Elle continuait d'ailleurs d'y réfléchir tout en partageant ses réflexions avec son amie :

"J'ai un peu réfléchi. On pourrait les laisser tout simplement dans le Parc, le plus loin possible du château. Peut-être qu'ils pourront rejoindre leurs amis ou d'autres animaux... On sait pas trop d'où ils viennent mais je suppose qu'ils ont bien un endroit où aller... Sinon je ne vois pas d'autres solutions, je sais juste qu'on ne peut pas les garder plus longtemps. A moins qu'on trouve quelqu'un pour nous aider à les faire sortir de l'école... Tu en penses quoi ? Tu as une autre idée ?"

Elle avait chuchoté tout ça d'une traite, elle savait qu'elle n'avait pas vraiment résolu leur problème, mais elle n'avait pas trouvé de solution parfaite. Elle craignait qu'en relâchant les animaux au château ils soient perdus, ils risqueraient de se blesser, d'être attaqués par un autre animal... D'un autre côté elles étaient peut-être obligées de faire confiance à leurs nouveaux compagnons, après tout, ils n'étaient pas totalement sans défense. Mais elle savait qu'elle s'en voudrait s'il leur arrivait quelque chose.

Quoi qu'il en soit, elles devaient prendre une décision rapidement et ne pas rester ici, où elles avaient toutes les chances d'être surprises. Non seulement elles étaient dehors après le couvre-feu, mais en plus elles avaient des animaux avec elles... En même temps comment résister à ces petites créatures ? Il faudrait avoir un cœur de pierre pour ne pas vouloir en avoir une !

@Craig Devon
@Lumah Greenleaf

RP en tant que fantôme d'Argus Rusard, concierge de Poudlard à la date du RP .

Plus d'infos sur lui par ici.

Les sorties le soir n'amusaient pas vraiment le fantôme d'Argus, qui arborait un demi-sourire mal luné sur son visage mal rasé. Parfois, pourtant, il prenait un malin plaisir à surprendre des élèves apeurés. Après tout, prendre sur le fait était le passe-temps de ses journées et il préférait être craint que ne pas être respecté. Il ressentait ainsi un malin plaisir en créant de nouveaux tours pour passer aux élèves l'envie de retourner partir en randonnée dans l'obscurité.

L'empathie était un concept qui lui était pour ainsi dire étranger, et au moindre élément prêt à grincer, il fonçait tête transparente baissée à travers l'obscurité. Des cheveux blonds aux reflets clairs l'avaient cette fois alertés. Naturellement, comme à leur habitude, les garnements ne pouvaient s'empêcher de faire un entraînement groupé pour ne pas respecter le règlement fixé. Non seulement, un corps était associé aux cheveux clairs repérés, mais un deuxième était à côté. Il allait leur faire peur, pour les impressionner.

Un sourire de fierté -il était le seul Cracmol devenu fantôme de toute l'histoire des sorciers- méchamment installé sur le visage, il contourna les deux enfants, qui durent sentir le souffle froid de son passage dans leur dos. Faire froid dans le dos, sa spécialité. Placé derrière elles, il laissa passer ses bras transparents autour d'elles en les faisant légèrement frissonner, avec cet air fantômatique si caractéristique pour leur faire peur, avant de les contourner.

La dernière étape de son plan pour rappeler la présence du couvre-feu était presque prête. Tout proche d'elles, il prépara sa voix retentissante et rocailleuse et s'écria, avec un ton qui n'avait en tant de temps acquis aucune trace de délicatesse : "BOUH !".

Dans la pénombre d'après couvre-feu, l'effet frayeur devait être parfait. Il se replaça face aux deux élèves cette fois et fixa de ses yeux globuleux accusateurs les deux élèves. Le moment des réactions était un moment de prédilection. Il leur ordonna d'allumer une lumière - en tant que Cracmol, il ne pouvait utiliser de magie. Il voulait profiter aussi des expressions de leurs visages pendant leurs explications.

Il gronda sans ménagement : "Qu'est-ce que vous faites là ?" avant d'ouvrir de grands yeux ronds horrifiés en découvrant qu'ils n'étaient pas deux mais quatre pris en pleine infraction.

Adulith se tut.
Elle attendait la réponse de Lumah, une idée, mais ce qui l'avait incité à faire silence, ce n'était pas juste le désir d'entendre les idées de son amie.
Non, il lui semblait avoir senti une présence.
Elle resta sans bouger, questionnant Lumah du regard : est-ce qu'elle aussi avait ressenti cette présence ? Tout était calme pourtant. Elle sentait Monsieur Botruc s'agiter comme si de rien n'était, mais elle n'osait pas bouger pour le calmer.

C'est alors qu'elle sentit la présence devenir plus forte, comme un courant d'air qui les aurait enveloppées, et elle frissonna, les yeux grands ouverts, essayant de percevoir d'où il venait. Elle commençait à avoir vraiment peur.
Quelqu'un avait dû les surprendre, une personne qui ne se montrait pas tout de suite, elle réfléchit très vite, il n'y avait pas beaucoup de possibilités. Elle voulut avertir la poufsouffle et commença à chuchoter précipitamment :

"Lumah je crois que..."

Elle fut interrompu en plein milieu de sa phrase par un cri horrible et glaçant tout proche d'elles. Adulith poussa un cri et agrippa Lumah par la manche, son mouvement brusque dut faire peur à Monsieur Botruc qui sortit fort mécontent de sa cachette. Une voix leur ordonna d'allumer la lumière. Rusard ! Il avait fallu qu'elles tombent sur lui. Jamais il n'allait prendre en pitié de petites créatures mignonnes ! Encore tremblante, elle agita sa baguette sans réussir à l'allumer, elle finit par faire surgir une faible lumière au bout de plusieurs tentatives bien piètres. Le concierge apparut dans un halo blafard, son regard sévère posé sur elles.

Mais le pire, ce fut l'expression de Rusard lorsque la lumière fut assez forte pour qu'il puisse voir qu'elles étaient accompagnées. Adulith poussa un gémissement et lança un regard affolé à Lumah. *On est fichues*.

J'ai répondu avant toi @Lumah Greenleaf, mais si ça te dérange tu me dis.
Merci @Craig Devon pour ton intervention terrifiante

« Un autre idée... », répéta Lumah à voix basse, avant de confirmer « Non, aucune. » Elle avait beaucoup réfléchi avant de retrouver son amie, et il lui en était venu plein, des idées, mais celle-ci était celle qui lui était apparu en conclusion comme étant la meilleure, et de loin, tout comme ç'avait sûrement été le cas pour Adulith.

Elle jeta un coup d'oeil au Niffleur qu'elles avaient déniché, quelques semaines auparavant. Il avait une bonne bouille, c'est sûr, et c'est la raison pour laquelle elle n'avait cherché que des solutions visant à le garder en premier lieu, mais il suffisait qu'elle repense à toutes les bêtises qu'il avait commises pour qu'elle soit convaincue que sa liberté d'antan était pour le mieux.

Elle jeta un coup d'œil décidé à Adulith avant de se figer. Elle n'osait pas détacher son regard de celui d'Adulith. La peur l'en empêchait. Puis, d'un coup, un BOUH résonna juste à côté d'elles ; et si Lumah ne hurla pas en retour, son cerveau s'était mis en veille, et elle, à trembler. Quant à sa peau, si le plus blanc que blanc existait, elle devait être autour de là.

Elle n'osa regarder celui qui leur avait adressé la parole qu'après la question qu'il leur posa, mais ses mots étaient toujours bloqués au fin fond de sa gorge.

« Ah » fut le premier son qu'elle laissa échapper. « On, euh nous... Nous som-mmes croisées par hasard. J-j'ai fait un cauch-chemard », articula difficilement la petite, cherchant à mentir de manière subtile.