Hazel était excitée comme une puce. Si il n'y avait pas eu autant de monde autour d'elle qui étaient susceptibles de la regarder d'un mauvais œil, elle sautillerait volontiers partout dans la Grande Salle. Mais elle s'efforçait tant bien que mal à rester là où elle était, immobile au milieu de l'attroupement de Premières Années qui attendaient de passer sous le Choixpeau. Son nouvel ami, Jason, était déjà passé et avait été réparti à Poufouffle. La petite était un peu déçue, elle qui espérait plus que tout aller à Serdaigle comme May et Diana, voilà que le seul ami qu'elle s'était fait pour l'instant n'y était pas allé. Elle relativisait, se disant qu'elle se ferait certainement d'autres amis à Serdaigle, si elle y allait, et que Jason n'allait pas disparaître de la surface de la Terre de toutes façons ; et puis ce n'était pas interdit de parler avec des gens d'une autre maison.

La file dans laquelle était encore Hazel diminuaient peu à peu. Elle savait qu'elle passerait parmi les tous derniers, ses soeurs lui avaient dit. Avec un nom de famille commençant par un W, ce n'était pas bien compliqué de passer en dernière. Enfin, son nom résonna dans ses oreilles. La petite s'avança, s'assit sur le tabouret, le vieux chapeau posé sur la tête. Sa jambe tremblait un peu, mais elle se concentrait sur la voix qui résonnait dans sa tête. La voix du Choixpeau, dont ses soeurs lui avaient aussi tant parlé. Elle avait beau son concentrer dessus de toutes ses forces, la seule chose qu'elle retint fut le 'POUFSOUFFLE' lancé à la cantonade dans toute la Grande Salle.

Elle n'eut pas besoin de se forcer pour refouler les quelques larmes qui menaçaient de s'écraser sur ses joues, elle était tellement occupée à vite s'asseoir parmi les autres Poufsouffle qu'elle en oublia même qu'elle avait un peu envie de pleurer. Elle s'était laissée tomber à côté de Jason qui avait jugé bon de lui garder une place au cas où sans un mot. Dos aux Serdaigle, ce n'était pas plus mal, elle était sûre de ne croiser ni le regard de ses sœurs, ni d'être encore plus déçue qu'elle ne l'était déjà.



Hazel était en marche avec Jason pour rejoindre leur salle commune. Contre toute attente, elle s'y plaisait bien, à Poufsouffle, mais elle aurait réellement préféré aller à Serdaigle. Dès qu'elle croisait une personne de la maison bleue, son sourire d'habitude constant s'effaçait légèrement, faisant remonter se déception de ne pas y être elle aussi allée. Cela finira par se tasser, certes, mais tout de même. Elle en avait parlé avec ses sœurs, May avait dit qu'elle la voyait mieux à Poufsouffle qu'à Serdaigle de toutes façons, et cela l'avait déçue encore plus. Elle n'était donc pas faite pour aller à Serdaigle, si même sa propre sœur le lui avait dit ?

La petite chassa cette pensée de sa tête, se concentrant sur ce que venait de lui dire son ami à côté d'elle.

- Mais non on s'est pas perdus ! On va la retrouver l'entrer, ça devrait pas être si compliqué même si il est immense le château, viens !

Elle tira le brun par le poignet vers des escaliers qui descendaient. Ils étaient peut-être allés trop haut dans les étages. Arrivés devant les escaliers, ils passèrent devant deux Serdaigle, un peu plus grandes qu'eux. Hazel soupira puis se tourna vers Jason.

- Tu sais que les Serdaigle ont pas de mot de passe eux ? C'est l'aigle sur leur porte qui leur donne une énigme et c'est que si ils donnent la bonne réponse qu'ils peuvent rentrer, c'est ma sœur qui me l'a dit ! Je trouve ça trop classe par rapport à un mot de passe tout simple, j'te jure j'aurais trop voulu y aller...

Elle se retourna, cherchant les deux grandes Serdaigle du regard.

Et voilà @Helene Siller, dis moi si quelque chose ne va pas

Et une nouvelle rentrée, une. La troisième pour moi. Plus que cinq ans et je me trouverais enfin libre de ce vieux château antique. Oui, je n'aime pas Poudlard. S'il n'y avait pas eu Melissa, il y aurait déjà longtemps que plus personne ne m'aurait vu en cours. Mais voilà, elle était toujours dans mon dos, à m'obliger à perséverer, à me remonter le moral quand j'en avais assez de ces murs de pierre brute, à suivre tout mon aprentissage et à m'aider dans mes devoirs. Elle n'en avait pas marre de moi et de mon caractère buté ? Melissa se comportait avec moi comme si elle était ma mère. Elle-même ne s'était jamais autant occupée de moi.

Mais bref, sortons de ma litanie. Je disais donc que je venais d'entamer ma troisième année à Poudlard. J'avais choisi de continuer en Tronc Commun, et pour l'instant, j'étais plutôt satisfaite de ce choix. Je m'étais habituée au matières dites "principale" et je ne me sentais pas trop aller étudier ces sales moldus et leurs inventions loufoques. Je gardais les mêmes matières que les deux années précédentes, mais en plus développé et détaillé.

En ce 3 septembre, je déscendais de la salle commune en compagnie de Mel, pour nous mettre quelque chose sous la dent dans la grande salle. Dans le couloir, on discutait de nos premiers cours et Melissa me racontait à quel point les professeurs les mettaient en stress pour les BUSEs alors qu'il leur restait plus d'un an avant de devoir les affronter.

Ah ouais, ils sont pénibles. C'est pas comme si les BUSEs étaient pour demain non plus.

En descendant les escaliers, nous sommes passées près de deux jeunes Poufsouffles, un garçon et une fille, sûrement des premières années. Je ne le voyais pas à leur taille ou à l'âge apparent sur leurs visages, mais plutôt à leur mines. Je voyais sur leurs visages des traces de joie et d'excitation à l'idée d'être à Poudlard. Mais je ne leur accordais pas plus d'attention que ça.

À quelques marches plus bas, je m'arrêtai près d'une fenêtre et m'assit sur sa corniche. J'en avais plus que marre de marcher.

Attends un peu, juste deux minutes, dis-je à Melissa. Celle-ci s'immobilisa, s'adossa à un mur et ouvrit un des livres qu'elle tenait dans ses bras.

Reconnaissante, je me suis mise à regarder les élèves passer devant moi, certains montants, d'autre descandants les marches. Et c'est là que je remarquai les deux Poufsouffles de première années qui se tenaient toujours sur la même volée de marche qu'une minute plus tôt. Mais ce qui m'intrigua vraiment, c'est la fille. Elle nous regardait, Mel et moi.

Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ?, l'interpellai-je, d'un ton qui signifiait clairement "J'ai pas de temps à perdre avec les fantaisies des nouveaux."

@Hazel Wilson Hein ? Un pavé ? Où-ça ?

La petite était toujours à moitié tournée vers les deux grandes, en écoutant la réponse de Jason. Comment ça il préférait un simple mot de passe à retenir qu'une énigme alors que c'était bien plus classe et cool à faire ? Alors qu'un mot de passe... Certes, ce n'est pas moldu de retenir un simple mot, d'autant plus qu'elle n'avait qu'à arriver près de la porte de la salle commune et lancer le mot connu uniquement des Poufsouffle pour rentrer. Alors que franchement, une énigme... Et puis, c'était bien pour rencontrer de nouvelles personnes, pour elle qui adorait cela, chercher la réponse pour rentrer dans la salle commune ensemble !

Hazel s'apprêtait à détourner le regard de la fille pour répondre à son ami mais elle fut coupée, par la fille qu'elle observait. Ses joues virèrent au rouge pivoine sans qu'elle n'ait le temps de faire quoi que ce soit et elle s'arrêta net de marcher, levant un regard hésitant vers Jason.

Elle aurait pu faire comme si elle pensait que ce n'était pas à elle que la Serdaigle s'adressait. Elle aurait pu continuer son chemin comme elle l'avait prévu : en répondant à Jason et continuer ainsi leur mini débat sur les énigmes et les mots de passe ; mais elle s'était stoppée net. Et n'était-ce pas pire encore de partir maintenant, faisant comme si de rien n'était, alors qu'elle venait clairement de montrer qu'elle savait que l'on s'adressait à elle ?

Elle souffla. En fait, elle n'aurait jamais dû les regarder, les deux grandes là-bas.

- Rien, rien, dit-elle en relevant la tête vers la brune.

Le ton qu'avait employé la grande ne donnait qu'une envie à Hazel, se retourner et partir loin, limite en courant. Elle sentit vaguement son ami lui donner un coup de coude, l'air de dire "vient on y va" mais resta les yeux plantés sur la Serdaigle, les sourcils légèrement froncés. Une petite partie d'elle-même lui disait de partir avec Jason retrouver leur salle commune, l'autre lui disait de rester parce que la brune dégageait quelque chose qui intriguait Hazel.

- T'es à Serdaigle non ?

Finalement, elle avait juste dit la première phrase qui lui passait par la tête, alors qu'elle avait pertinemment la réponse de cette dernière. Et Hazel ne savait absolument pas dans quel terrain elle s'embarquait en demandant cela.

Ah, les petits nouveaux quand ils s'y mettent ! Ils finissent par me faire maudire le destin qui m'a mis sur leur chemin. Surtoût celle-là. Les phrases qu'elle me sortait n'avaient absolument rien de bien pensé. À première vue, la phrase - ou plutôt la fraction de phrase - qu'elle me lança semblait faite sur mesure pour m'énerver. Elle n'avait qu'à baisser un peu ses yeux plantés dans les miens pour se rendre compte des couleurs arborées sur ma robe. Ce n'est quand même pas moldu.

N'empêche, quelque chose dans son regard m'intriguait et m'empêcher de partir sans lui répondre. C'est qu'elle fronçais les sourcils la petite. Elle essayait sûrement de se donner un air de "Je suis petite mais pas dupe." Je levai un sourcil et me retournai vers Melissa. Celle-ci m'ordonna du regard "Viens, on s'en va. On n'a pas que ça à faire."

C'est à ce moment là que je me suis rendue compte qu 'un regard pouvait dire exactement cette phrase : "Viens, on s'en va On n'a pas que ça à faire." J'ai levé mon index pour solliciter une minute de plus. Quand elle baissait le nez d'un livre dans lequel elle était plongée, c'était qu'elle voulait vraiment partir et que je n'avais pas intêret à la faire poiroter sur place. J'ai alors sauté à terre et je me suis approché de la Poufsouffle. En m'approchant, j'ai pris soin de garder un air quelque peu hautain et fier pour ne pas rompre le respect que je lui avais imposé en l'abordant.

Oui, je suis une Serdaigle. Et fière de l'être si tu veux savoir. Il y a un problème peut-être ?

Mettons les choses au clair. "Fière de l'être" tirait quand même un peu sur le mensonge. Honnêtement, je me fichait complètement de ma maison, que ce soit Serdaigle ou autre. Du moment que je finis mes études et quitte Poudlard au plus vite, tout me va. Loin de servir à défendre l'honneur de la maison bleue, cette expression me servait plus à lui fermer le clapet si elle envisager de faire une remarque désobligeante sur le sujet.

Après lui avoir lancé ces propos, j'attendis sa réponse calmement, un sourire nonchalant aux lèvres, en me promettant de rejoindre Melissa et de reprendre notre trajet vers la Grande Salle dès que j'aurais constaté sa réaction.

@Hazel Wilson Mais je t'assure que je suis sympa IRL.

Sa bouche était grande ouverte suite l'approche et la réponse de la brune, elle allait finir par gober des mouches à force. Elle ne cachait pas sa surprise ou son absence de répartie, loin de là, alors elle restait immobile à fixer la fille, la bouche béante. Hazel avait l'air d'un poisson se rendant compte qu'il n'était plus dans l'eau, et elle voyait du coin de l'oeil Jason à deux doigts d'éclater de rire face à son visage.

Elle passa sa main dans ses cheveux en refermant la bouche, pour se donner une certaine contenance, qu'elle n'avait visiblement pas d'ailleurs. Elle n'osait même pas regarder la fille dans les yeux.

- N-non, non, non, non

Et voilà qu'elle bafouillait maintenant. Mais pourquoi avait-elle perdu son assurance qu'elle aimait tant juste maintenant ? Maintenant ! Le moment où elle en avait le plus besoin ! De plus, elle ne savait pas quoi répondre, sa question sur la maison de la Serdaigle ne la menait à rien, elle le savait depuis le début. Il fallait qu'elle réfléchisse beaucoup plus avant d'agir parfois, voilà où cela la menait : nulle part, dans une situation où elle ne souhaitait plus qu'une chose, déguerpir vite et bien.

- Juste je voulais aller à Serdaigle c'est tout comme mes sœurs mais voilà.

Hazel sentit d'avance qu'elle allait regretter d'avoir dit cela. Bien sûr, c'était la vérité, mais en voyant l'attitude de la fille qui semblait vraiment vouloir lui faire comprendre qu'elle n'avait pas que cela à faire que de "parler" avec elle, la petite se dit qu'elle aurait mieux fait de se taire.

- Nan mais après tu as peut-êtres des trucs et moi aussi de toutes façons j'ai des trucs à faire je crois donc bah voilà c'est pas important, enchaina-t-elle sans même prendre son souffle.

Autant dire : elle n'avait rien du tout à faire en soi, mise à part si chercher l'entrée de sa salle commune était considéré comme "une chose à faire". Mais si cela lui permettait d'éviter un nouveau moment en mode poisson-à-peine-sorti-de-l'eau, Hazel ne disait certainement pas non.

Je n'en doute pas.

Franchement, en utilisant le classique du "ça te pose un problème ?" je ne pensais vraiment pas faire autant d'effet sur la petite. Elle semblait littéralement sidérée par ma réponse et je me surpris à culpabiliser légèrement de lui avoir parlé sur ce ton. Ce n'est pas du tout la première fois que je le fait. La réponse dédaigneuse est incontestablement la meilleure technique pour esquiver une discussion gênante, agaçante et inutile. C'est pourquoi je m'y suis toujours fier pour, jusque là, je jamais le regretter. Mais là...

N-non, non, non, non

Ça arriver à en bégailler, aussi. Je commence à me sentir vraiment mal. Après tout, ça fait à peine quelques jours que la Poufsouffle a débarqué à Poudlard. Si moi, je n'aime pas cette école, ce n'est pas une raison pour traumtiser les nouveaux à vie et la leur faire détester à leur tour. Ma haine je la garde pour moi et moi seule. Faut croire que je peut avoir une once de bonté dans ma vie quand je ne pense pas à mes traumatismes passés. Je ne suis pas un monstre non plus.

Juste je voulais aller à Serdaigle c'est tout comme mes sœurs mais voilà.

Et paf !, le coup de grâce en plein coeur. Cette phrase là m'a vraiment donné l'impression d'un cognard dans la poitrine. Quoique, je n'ai jamais eu à le vivre... mais bon, vous m'avez comprise.

Oh... ouais... c'est pour le moins... pas de chance.

En une demi seconde, je suis passé de la troisième année agaçée par la nouvelle collante à l'élève aux allures de grande soeur portant la maison de rêve de la petite nouvelle. Donc en deux mots : Adieu réputation. Mais avec un peu de chance, elle n'avait pas entendu ma réponse. Après tout, je l'ai murmuré tellement bas que j'ai failli ne pas l'entendre moi-même.

Nan, je crois pas non. On allait juste se prendre un casse-croûte avec Mel.

Je jetai alors un coup d'oeil en biais à ma cousine qui suivait discrètement la conversation et semblait jusque là amusée par mes gaffes. Mais quand j'ai inséré son nom dans le sujet, son sourire glissa sur son visage comme une coulée d'Empestine. Elle laissa tomber sa tête dans sa main et se mit à hocher l'ensemble de gauche à droite. À mon tour amusée par sa réaction, je me mordis la lèvre pour me retenir de rire au visage de la Poufsouffle et me tournai pour lui faire face de nouveau.

Oh, la chute imprévisible.

Ses yeux avaient fait les allers-retours entre le sol, Jason, et la fille, jusqu'à ce qu'elle voit les lèvres de cette dernière bouger sans qu'elle n'entende quoi que ce soit. Elle ne savait pas encore lire sur les lèvres, malheureusement. Et puis de toutes façons, Hazel n'avait aucune envie de s'étaler, de chercher à comprendre ce qu'avait dit la grande. Elle se tourna tout de même vers Jason, cherchant dans son regard s'il avait entendu ou compris quelque chose, lui, et visiblement il avait compris la même chose qu'elle : soit rien du tout.

Tout ce qu'avait compris Hazel, c'était que la fille avait subitement changé d'ambiance. Elle semblait être passée d'une fille presque hautaine à une fille gentille. Oh, la petite n'allait pas s'en plaindre, évidemment qu'elle préférait que la fille soit gentille plutôt qu'autre chose ! Elle l'intimidait d'ailleurs beaucoup moins comme ça.

Tiens, elle n'était pas la seule à n'avoir rien à faire, la grande lui dit qu'elle allait prendre un casse-croûte avec une certaine Mel. Hazel suivit le regard de la Serdaigle pour se poser sur une fille donc le menton était posé dans le creux de sa main. C'était donc elle, cette Mel ! La fille avec qui était l'autre fille tout à l'heure.

- C'est elle Mel ? Et c'est son vrai prénom ou c'est un surnom ? Et c'est quoi ton prénom à toi ? Moi c'est Hazel ! Et lui, elle désigna le brun d'un geste du menton, c'est Jason

La petite se décala pour se mettre à côté de son ami, qui se mordait la lèvre pour ne pas rire, sûrement encore de la tête de poisson-à-peine-sorti-de-l'eau qu'elle faisait quelques instants plus tôt. Très bien, il préférait rigoler plutôt que la soutenir un petit peu, elle retiendrait...

Elle est parfaite.

Mon côté dédaigneux remontais lentement mais sûrement à la surface. Ce qui était à la fois dangereux tout en m´assurant une protection contre une quelconque réaction désobligeante de la part de Hazel. Car c´est ainsi que se prénommait la petite Poufsouffle. Elle avait présenté son ami, carrément effacé derrière la jeune fille ainsi qu´elle même par la même occasion.

Hmm... beau nom Hazel, commentai-je, un sourire indulgent au lèvres. Oh, et Jason, c´est marrant, ça me fait penser à...

Mais je m´interrompit d´un coup et me mordis la lèvres pour me punir d´avoir presque balancé mon secret. Même Melissa n´était pas au courant de celui-là. Jason... la toison d´or... la mythologie moldue. Et même en connaissant l´origine des histoires légendaire de ces héros grecs, je n´arrive pas à m´en défaire. Pourquoi ? Pourquoi suis-je suffisemment faible pour être fascinée par des histoires moldues ? Beurk.

Habituellement, je ne dis jamais ce que je pense même si je pense ce que je dis. Alors pourquoi est-ce que j´ai failli me livrer à une gamine de 11 ans maintenant ? Je crois que j´ai un vrai problème.

Ouais, et... moi je m´appelle Helene.

*Comme la femme de Pâris, oui.* Achevai-je pour moi-même. Cette Helene qui, à cause de son égoïsme et de la stupidité de son amant gâté, a causé la mort de milliers de soldats et la destruction de Troie. Pour l´amour. Pfff... égoïsme. Ma passion honteuse me suivait jusqu´à mon prénom. Le comble, quoi.

Hein ? Non, c´est moi qui l´appelle comme ça. Son vrai prénom est Melissa. C´est ma cousine.

Au moins, elle avait été épargnée du nom mythologique, elle. Melissa n´avait strictement aucune raison de se plaindre que deux Poufsouffle de première année connaissaient son prénom à présent.

Bon et bien, maintenant que les présentation sont faites, voulez-vous nous accompagner à la Grande Salle ? Vous m´avez l´air sympas, on pourra toujours discuter en route et... tu me diras peut-être pourquoi tu nous fixais ainsi, Hazel. Ah et... j´ai entendu dire que les elfes de maisons avaient inclus de la glace au dessert d´aujourdhui.

Voulant à tout pris éviter leur refus, j´ai parlé de glace alors que je n´avais aucune idée de l´excactitude de mon information. Mais la promesse de glace reste la phrase d´accorche parfaite pour apater les gamins. Je sais bien de quoi je parle. Après tout, j´avais maintes fois usé de cette technique pour convaincre Karl de faire... plusieurs choses...

Absente jusqu´au 21 août, hein ?

Hazel reste sidérée face à la phrase coupée net de la fille. Pourquoi s'était-elle tut tout d'un coup, comme si elle s'apprêtait à dire la plus grosse bêtise du siècle et qu'elle s'en était rendue compte juste à temps. Sauf que Hazel était curieuse, et elle aurait bien voulu savoir ce à quoi le prénom de son ami lui faisait penser. Il lui avait fait penser à un personnage de la mythologie grecque, à elle au tout début, mais elle ne connaissait le personnage juste de nom, sa mère lui avait raconté trop de mythes, elle ne se souvenait pas de tout.

- Jason c'est comme celui dans la mythologie grecque, mais je sais plus ce qu'il fait et tout, elle se tourna vers son ami, tu sais toi ?

Jason haussa les épaules, il était né-sorcier lui, il ne connaissait rien sur les histoires moldues, contrairement à Hazel.

- Bah c'est plus rapide à dire, Mel, en même temps. Mais j'aime bien vos prénoms

Donc il était déjà presque dix-neuf heures ? Sérieusement ? Elle qui pensait qu'il était beaucoup plus tôt, qu'ils avaient encore bien le temps de retrouver leur chemin avant d'aller dîner, visiblement, elle s'était bien trompée. Si ils n'avaient pas rencontré les deux filles, peut-être même qu'ils n'auraient même pas eu le temps de manger en arrivant trop tard dans la Grande Salle.

- Ah c'est déjà l'heure d'aller manger ? Je croyais qu'il était plus tôt que ça moi ! Mais on vous suit, hein Jason ? En plus si il y a de la glace... mais ça dépend de laquelle quand même, certaines elles sont pas bonnes. Bref, vous êtes en quelle classe ? Parce que en fait j'ai mes sœurs qui sont à Serdaigle, et moi j'aurais voulu aller à Serdaigle, mais tant vous les connaissez. C'est May et Diana, elles sont blondes aussi et en Troisième Année là.

Elle s'était déjà mise en marche en sautillant, sans même vérifier si les trois autres la suivait.

Oui pourquoi ?

Hum... oui, c´est.. quelque chose comme ça. Mais, c´est pas important. Lui-même n´a rien fait de bien important dans sa vie... j´espère que ce ne sera pas le cas pour toi, Jason.

Pas la peine de s´attarder plus longtemps sur le sujet. Sinon, on ne pouvait que déboucher sur deux fin. Soit j´entonnerai un long monologue ennuyeux sur la richesse et la diversité de la culture grecque, ce qui ne manquera pas de lasser les deux gamins, quoi qu´ils m´affirment. On alors, je sombrerais dans des pensées agaçantes et hautement personnelles en essayant de trancher entre le ¨mais c´est trop cool, la mythologie grecque !¨ et le ¨C´est moldu, c´est répugnant¨. Dans les deux cas, on finira en embarra général. Le mieux était de changer de sujet dès maintenant.

Donc, revenons sur la tactique de la glace. Visiblement, ces gosses avaient la même façon de penser que tous les enfants de leurs âge puisque, dès que je prononçai le mot magique, il y eu un déclic et Hazel déclara avoir faim. Ou, pour le moins, vouloir nous suivre. Mais quand on se précipite comme ça vers là où réside la nourriture, c´est qu´on a véritablement faim. J´emploi le verbe précipiter sans exagérer le moins du monde car, n´attendant même pas de voir si son ami et nous deux la suivaient, elle engagea le pas et eu vite fait de s´éloigner en sautillant.

Je me retournai vers Mel et, la tirant pas la manche :
Allez, viens. Ce soir, on ne mange pas seules. Le truc, c´est qu´on est sur le point de perdre notre invité d´honneur. On y va, vite.

Je n´avais pas pris la précaution de m´eloigner de Jason pour parler avec Mel. Avait-il entendu ? Savait-il maintenant que je tenais à leur compagnie ? Et pourquoi y tenais-je, en fait ? Aucune idée. Tout ce que je sais, c´est que cette fille et ses manières m´intriguaient et que je voulais pousser notre rencontre un peu plus loin encore.

Mel acquieça et se leva d´un bond. C´est vrai qu´un peu de compagnie ne nous ferait pas de mal pour une fois. D´aussi loin que mes souvenirs à Poudlard me portent, on a toujours partagé un repas à deux de sorte que nous en sommes arrivées à instorer la tradition du duo de table. Tradition que nous nous apprêtions pertinemment à briser.

J´entendis quelques bribes de paroles émaner de la jeune blonde avant d´être suffisemment proche d´elle pour bien comprendre ce qu´elle disait. Elles parlaient de soeurs, probablement de ses soeurs à elles.

[...]May [...] Diana [...] blondes [...] Troisième[...]

J´arrivais enfin à son niveau et réglai mon pas sur le sien. May et Diana, donc ? Hum... deux blondes en troisième année.

Euh, oui, oui il m´est arrivé de les croiser en cours. Au fait, leurs lits sont justes en face du mien dans le dortoir. Sauf qu´on ne s´est jamais vraiment parlé, concluais-je en me rappelant les longues soirées muettes dans les dortoirs bleus. Mais je ne manquerais pas d´évoquer notre rencontre, ce soir, ça égayera la soirée...

Je me tus. Mel venait d´arriver. La faim commençait à pointer véritablement. Témoins, mes phrases de plus en plus courtes. J´espère qu´il y a quelque chose de bon au dîner.

@Hazel Wilson À toi de voir si Jason m´a entendue ou pas.