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04 sept. 2021, 19:26
 Pv. Ella D.   Rp+  "Personne ne voudra de toi"
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23 Avril 2046
Deuxième année
feat. @Ella Davis
Nouvelle Lune
***
"Taste me
These salty tears on my cheeks
That's what a year long headache
Does to you
I'm not okay I feel so scattered"

Billie Eilish - Listen before I go
Attention sujet sensible :Crise d'angoisse, dissociation, mention de médicament (anxiolytique), mention de disparition
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"Personne ne voudra de toi, Eugène."

Il aurait souhaité être inébranlable, indifférent face aux mots d'Erza et il avait essayé. Il avait essayé de garder la tête haute, de se persuader le contraire. Il avait essayé. À présent seul, traversant plusieurs couloirs de son pas boitant, Eugène se questionna. Et si tout compte fait, personne ne voulait de lui ? Comme ce fut toujours le cas ? Qui lui dit que ses amis actuels seront toujours là demain ? Et si du jour au lendemain, il se retrouvait seul ? Comme ce fut toujours le cas.

Eugène avait du plomb dans le moral. Un petit nuage noir qui le suivait à la trace. Il s'inquiétait, angoissait et ça même malgré l'anxiolytique qu'il avait pris dans la matinée. Eugène tâtonna fébrilement ses poches et soupira ; il n'avait pas pensé à prendre un "si besoin" en pensant que cette journée se déroulerait pour le mieux. Stupide, pensa-t-il. Il n'avait rien pour faire taire ses pensées moroses, rien pour calmer son cœur prit de tachycardie. Je suis stupide, se répéta-t-il.

Il n'avait pas le courage de continuer son chemin. Il s'arrêtait là, entre rêve et réalité. Eugène lâcha sa canne et son sac, avant de se laisser glisser le long du mur. Bien sûr, sa hanche protesta sur le coup, mais bon sang, il en avait rien à foutre du tiraillement qui pulsait tout le long de son muscle. Ce qui l'importunait à cet instant, était son fichu cerveau qui rejouait les paroles d'Erza :

"Personne ne voudra de toi, Eugène. T'es né-moldu, tu comprends."

Non, il ne comprenait pas et il ne voulait pas comprendre. Ce n'était pas de sa faute s'il était né comme ça, s'il était capable de faire de la magie au même titre qu'un Né-sorcier. Lui, à la toute base, il n'avait demandé et c'était ça le plus triste : il n'avait rien demandé, on le plonge dans un monde qu'il n'était pas le sien et malgré tout les efforts qu'il entreprenait, on le traite comme un chien à cause de son sang. Eugène renifla. En voilà un beau point commun entre les Sorciers et les Moldus : l'intolérance. C'était la même merde. Et lui, il se retrouvait au milieu de tout ça, alors qu'il n'avait rien demandé. Comme si tout le reste ne suffisait pas, pensa-t-il.

Le reste, c'était sa santé physique et mentale, sa phobie sociale et la disparition de son père. Il en avait déjà gros sur la conscience, mais le Bon Dieu avait décidé de lui rajouter une épreuve en plus. Comme si tout le reste ne suffisait pas, se répéta-t-il. Mécaniquement, Eugène attrapa son sac et le fouilla minutieusement, sans pour autant trouver ce qu'il cherchait. Il n'avait ni de "si besoin" et encore moins son pilulier qu'il avait laissé dans sa chambre. Il ne bougea pas, fixant l'intérieur de son sac. Il n'avait rien pour calmer cette montée d'angoisse qui comprimait son cœur, rien pour calmer la voix stridant d'Erza :

"Elle t'acceptera jamais."

Et si elle avait raison, finalement ? Et si Erin ne voulait pas de lui ? Et si elle le côtoyait uniquement par pitié ? Non, ce n'est pas son genre, voulut-il se persuader. Eugène voulait y croire, mais l'angoisse le poussait à douter, à ruminer sur cette pensée devenue obsessionnelle. Personne ne voudra de lui. Il se leurrait depuis le début et depuis trop longtemps.

Mécaniquement, Eugène fouilla avec minutie son sac, sans pour autant trouver ce qu'il cherchait. Il n'avait ni de "si besoin" et encore moins son pilulier qu'il avait laissé dans sa chambre. Il ne bougea pas, fixant l'intérieur de son sac. N'avait-il pas déjà cherché ? Il ne savait plus ce qu'il faisait, engloutit dans un flot d'émotion qu'il ne pouvait calmer. C'était brut, douloureux. Son cœur lui faisait mal, son corps se vidait de ses larmes, sa voix se faisait muette, alors qu'il aurait aimé crier. Il se sentait lourd, épuisé, à bout de tout. Il ne savait même plus où il était, à quoi il pensait. Avait-il déjà fouillé son sac ?

Il resta planté là, en pleine crise et avec l'étrange sensation de dissocier.

Personne ne voudra de lui et pouvait-il en vouloir au monde ?
Il était cassé, paumé et impur.

Avait-il déjà fouillé son sac ?
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Dernière modification par Eugène Harlow le 06 oct. 2021, 09:33, modifié 1 fois.

"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras

01 oct. 2021, 17:59
 Pv. Ella D.   Rp+  "Personne ne voudra de toi"
Le cerveau en ébullition, c’est armée d’une pile indécente d’ouvrages me bouchant la vue que je quitte la bibliothèque. Témoin d’une journée banale et morose à l’image du ciel filtrant à travers les carreaux ; ces jolies pluies glacées d’une fin de mois d’avril décousue. Heureusement que les devoirs sont là pour me remonter le moral, pensé-je ironiquement. J’ai certes un don pour la procrastination, mais pas au point de remettre au lendemain le travail à faire pour le lendemain en question.

Je fredonne une mélodie qui refuse de me sortir de la tête, ne prêtant aucune attention aux élèves qui passent comme des coups de vents que l'on sent sans voir. Car aujourd’hui, rien ne peut me détourner de mes objectifs pour une fois bien rédigés sous forme de liste. Enfin, leurs objectifs ; j'ai beau posséder des tas et des montagnes de rêves inaboutis qui pourraient recouvrir à eux seuls la surface de l’école – savoir lire la musique, classifier toutes les espèces de papillons, me balader sur les toits de Londres à la nuit tombée –, apprendre par cœur la liste des dangers liés aux potions n'en fait définitivement pas partie.

D’une inutilité
Frivole
Que l’on
Méprise, je sais.


Je marche résolument en direction de la tour de Gryffondor. En arrière plan, ma vision périphérique me signale la présence d’un corps statique sur la gauche, puis d’un bâton que je contourne avant de poursuivre mon chemin. Attends… la pile bancale résiste par miracle à la manœuvre lorsque je pivote brusquement sur moi-même. Il me faut une seconde pour analyser le visage, vide, la canne, au sol, le sac, renversé. Deux pour lâcher mes livres sur la pierre froide. Trois pour me précipiter aux côtés d’Eugène.

Adossé au mur en plein milieu du couloir, il fixe son sac d’un air absent. Sentant mon sang pulser plus fort et plus rapidement, je m’agenouille face à lui pour le forcer à me regarder dans les yeux. Saisis fermement ses deux mains, la gorge nouée.

« Eugène ! Eugène, regarde-moi. »

J’t’ai promis
Tu te
Souviens ?


J'aperçois le petit garçon qu’il était un an auparavant, recroquevillé sur le sol de la bibliothèque telle une loque humaine et mon cœur se ratatine dans ma poitrine ; l’adolescent d'aujourd'hui est dans cette même position, blessé et seul. De ses yeux habituellement si pétillants, toute vie semble avoir été aspirée. Je suis prise d'une soudaine envie de hurler contre tous ces coups de vents qui ne lui ont prêté aucune attention. Au lieu de cela je comprime nos mains davantage comme pour obliger cette douleur indicible à changer de corps. Rien n'aurait pu me détourner de mes objectifs. Mais c’est lui. C'est tout.

@Eugène Harlow, je te dois une montagne de cookies :unsure:

Avatar réalisé par ~ en commun avec ~ l'incroyable Eugène Harlow. "Laissez passer les queen !"

04 oct. 2021, 10:15
 Pv. Ella D.   Rp+  "Personne ne voudra de toi"
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23 Avril 2046
Deuxième année
feat. @Ella Davis
Premier Croissant
***
"Taste me
These salty tears on my cheeks
That's what a year long headache
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Billie Eilish - Listen before I go
Attention sujet sensible :Crise d'angoisse, dissociation
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Eugène en avait connu des crises d'angoisses, mais jamais de cet envergure. C'était la première fois qu'il dissociait à cause du contre coup lié au stress et à l'angoisse sûrement bien trop violent à supporter et qui le poussa à se retrancher au plus profond de lui. À cet instant, il était comme anesthésié, tant physiquement que mentalement. Paralysé et déconnecté de tout ; en à peine une seconde, sa tempête intérieure avait cessé.

Tout n'était qu'un fouillis sans nom. Il n'avait plus la moindre perception sensorielle, plus la moindre flot émotionnel. Il était comme vide, juste un corps avachis contre un mur, sans vie, bien qu'il continue de respirer. Quel étrange sensation. C'était désagréable, mais Eugène était incapable de mettre des mots sur ce qu'il ressentait à l'heure actuelle. Même ses pensées n'étaient plus. Son cerveau était bien trop occupé à réparer les dégâts causé par cette maudite McGowan, l'obligeant à s'isoler quelque part dans son subconscient. Pour autant, il ne faisait pas totalement noir. Eugène distinguait encore le couloir, son sac et son corps, mais impossible d'interagir avec son environnement.

Il était comme derrière une fenêtre, observant une nature morte.

D'ailleurs, depuis combien de temps était-il ici, à observer sans rien voir le fond de son sac ? Il était aussi perdu qu'un enfant en pleine foret, mais contrairement à ce dernier, il était incapable de hurler à l'aide, ni de prier pour un miracle. Il voulait s'évader de sa propre tête, fuir cette autopsie imposée par son cerveau. Eugène ne savait même plus ce qui était le mieux. Être submergé ou se sentir sans vie ?

Maudite
Maudite
Maudite petite peste de McGowan.

Elle qui avait quitté la salle d'étude sans aucune blessure profonde. Elle qui avait le privilège d'être une née-sorcière. Elle qui, à cet instant précis, n'avait pas l'horrible sensation de ce consumer comme une cigarette. Était-ce de la colère qui grondait bien au fond de lui ? Une rage en dormance depuis bien trop longtemps ?

Eugène perçoit quelque chose dans son champ de vision, ou plutôt quelqu'un. Il voulait lever la tête, se reculer ou même fuir, mais rien ne répondait. On lui parlait, Eugène en avait parfaitement conscience, mais ce bouillis de mot n'avait aucun sens. Son cerveau avait une autre urgence à gérer, quelque chose de bien plus important que la communication. Sa tête restait donc résolument penché vers son sac et de temps en temps, ses yeux clignaient. En définitif, Eugène n'était clairement plus conscient depuis une bonne demi-heure, si bien qu'il n'eut aucune réaction quand ce quelqu'un joignait ses mains avec les siennes tout en continuant de l'interpeller. Cette personne n'aurait aucune réponse et pour cause...

Son cerveau était résolu. Son entrevue avec McGowan devait-être oublié, au risque de passer l'entièreté de cette journée à la trappe.
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"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
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