- Elyna !

Eileen se mit à courir, traînant sa valise derrière elle et marmonnant des "pardon !", "désolée !", "excusez-moi !" à chaque personne qu'elle bousculait avec son coude. Elle avait trouvé Elyna, il était hors de question qu'elle la perde de vue et qu'elle fasse le tour de tous les wagons pour la trouver. Elyna n'était pas bien loin d'elle, avec un peu de chances elle l'avait entendue et s'était arrêtée, cherchant qui pouvait bien l'appeler. Mais c'était sans compter le brouhaha incessant omniprésent sur le quai noir de monde, de sorciers qui montaient dans le train pour retourner à Poudlard après les vacances de Noël.

Eileen n'avait pas spécialement envie de retourner à l'école, et d'une autre part si. D'un côté, elle voulait revoir Elowen, Elyna, Lumah, Laurence, les filles du dortoir, les gens des autres maisons, supporter les Ailes d'Airains dans les tribunes, retrouver les cours de Botanique et de Potion... mais de l'autre elle n'avait pas envie que la réalité la frappe d'un coup en arrivant, avec le collier de ronce dans le coup des quatre élèves sélectionnés pour le tournoi. Elle savait qu'Elowen y allait, qu'elle avait ce fichu collier de ronces, qu'Irene aussi puisque sa copine lui avait dit, mais elle n'avait pas envie de savoir qui étaient les deux autres à y aller.

Elle arriva au niveau de son amie qui l'avait attendue et se jeta dans ses bras en souriant, la serrant très fort contre elle. La Troisième Année lui avait manqué, durant ces deux semaines. Ce n'était pas grand chose deux semaines au final, mais Eileen était tout de même plus qu'heureuse de retrouver Elyna. Elle se dégagea des bras de son amie et rattrapa sa valise qui était à deux doigts de se faire emporter par les gens qui se dirigeaient vers le train.

- On monte ?

Elyna acquiesça. La rouquine attrapa sa main et la tira dans le train. Elle s'installa dans le premier compartiment vide qu'elle trouva et sortit Lahkar de sa poche. La pauvre, elle était restée une bonne quinzaine de minutes dans la poche de la veste de la petite sorcière.
Eileen regarda quelques instants le quai, toutes ses familles qui disaient au revoir à leurs enfants montés dans le train... Elle, cela s'était passé avant qu'elle ne disparaisse entre les voix neuf et dix de la gare, les moldus ne pouvaient pas entrer sur le Quai 9 3/4. Puis elle se tourna vers Elyna.

- Alors tes vacances toi ? Elles se sont bien passées ?

Actions d'Elyna vues avec la Plume !
@Elyna Oak et voilà poulette

L'apparence plutôt détendue, immobile dans la foule, invisible — ou presque. L'air est froid, aujourd'hui et ce depuis déjà quelques temps. L'Hiver a pris les rênes sans préavis, répandant une Vague-de-Froid aussi glaçante que le Tournoi au Dominion qui aura lieu en mars. Le vingt, pour être précise. Cette date, tu l'as retenue par cœur depuis le moment où tu l'as entendue. La date. Pas cette date, tu te corriges. Le jour que tout le monde redoute, sans compter les quelques inconscients qui n'attendent que l'explosion. De Douleur, de Cris, de Malheur. Qui peut donc s'impatienter pour... ça ? Un tel désastre n'est guère désirable, et pourtant il a fallu que ça tombe sur Poudlard, encore une fois.
Ces deux semaines loin de toute cette agitation ne t'ont malgré tout pas apaisée. Au contraire. Loin de Poudlard signifie aussi loin de la communication avec des sorciers, donc loin des informations concernant le Tournoi ou tes amis. Frustrant, épuisant de se demander comment vont les gens que vous aimez sans pouvoir prendre de leur nouvelles.

Des Bruits de pas te sortent de ta rêverie comme d'un lac d'eau brûlante très profond. Ils sont très proches et rapides. Prise d'une bouffée d'angoisse, tu te retournes et cherches des yeux la provenance de cette agitation. Lorsqu'une voix s'élève en appelant ton nom, tu la reconnais. Eileen. Enfin ! Arrivée à ta hauteur, elle saute dans tes bras et tu l'enlaces. Elle respire la chaleur la plus douce du monde, de celles qui dissipent toute Pensée stressante et oppressante en l'espace d'une seconde. Tu souhaiterais que ce moment ne s'arrête jamais. Que les Émotions remplissent l'Atmosphère dépourvu de Mots encore longtemps. Cependant, la partie consciente de ton esprit sait que ça ne ferait que vous ralentir. En effet, le train partira d'ici une petite dizaine de minutes et vous feriez mieux d'entrer et de commencer à chercher une place.

Parfois, il y a des personnes liées par des liens inexplicables. Comme Eileen et toi. Sans vous concerter, vous avez les mêmes idées, en même temps. Ensemble, vous montez dans le train, comme deux aimants qui s'attirent.

Une fois installées confortablement, la Rousse prend la petite boule de poils violette dans ses bras. Lahkar. Qu'elle est mignonne ! Tu la salues d'une caresse délicate tandis qu'Eileen détourne le Regard vers l'Extérieur. Tu l'imites, par curiosité. Pourtant, rien de spécial n'est à déclarer, dehors. Qu'est-ce qui peut l'attirer ?

— Alors tes vacances toi ? Elles se sont bien passées ?

Les Émotions te surprennent trop facilement ces derniers temps. Elles rampent jusqu'à Toi, t'encerclent et se resserrent en étau tout autour. Elles forcent tes Larmes à couler, tes lèvres à se tordre en sourire, ton Cœur à sauter au plafond à n'importe quel moment de la journée. Tes yeux sont embués. Tu repenses à l'appréhension que tu as de lui poser la question. Elowen partira-t-elle au Dominion ? Tu angoisses à cette idée.

— Oui, oui. Bien. Et les tiennes ?

Une Pensée sort de l'Ombre, surgissant de ta mémoire. Avec toi, tu as emporté un cadeau. Enfin... des cadeaux. Eileen a treize ans maintenant. Elle les a eus le jour du départ, jour où tu l'as volontairement évitée, n'ayant rien à lui offrir. Aujourd'hui, tu as tout prévu. Goûter surprise, cadeaux à gogo et amour à donner. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour qu'Elowen n'ait pas été sélectionnée et que l'ambiance sera donc optimale durant le voyage.

— 'Leen, j'ai une surprise pour toi, tu permets une seconde ?

Impatiente de voir sa réaction, tu plonges ta main dans ton sac et en ressors une petite boîte, puis une deuxième et enfin une troisième. Saehna grimpe sur la table, sûrement a-t-elle perçu l'odeur de la nourriture. Elle risque de gâcher la surprise, mais à quoi bon l'en empêcher, Eileen en profiterait sûrement pour jeter un coup d'œil dans les boîtes !
De tes mains agiles, tu ouvres la première boîte. On peut y découvrir des cookies en forme de cœur¹. En fixant la Petite du Regard, tu retires le couvercle du second récipient contenant des gaufres au miel², elles aussi en cœur. Enfin, la dernière s'ouvre avec une facilité déconcertante et renferme des biscuits en forme d'oursons tenant de jolis cœurs roses au sucre³.

— Joyeux anniversaire en retard ! J'ai tout fait moi-même, j'ai juste reçu un peu d'aide pour les oursons. Et t'imagines bien, les jumeaux ont donné du leur aussi, jusqu'à en avoir assez.

Tu lèves les yeux au ciel en rigolant.

— Ah, et j'ai encore quelque chose pour toi ! Cette fois, ce n'est pas à manger, devine ! Tu as deux chances. Si tu ne trouves pas, j'te dis. T'inquiètes, je ne vais pas le garder pour moi, hein !

Un sourire plus pur et naturel qu'il t'est rarement arrivé de montrer se dessine sur ton visage, te faisant complètement oublier les inquiétudes qui te rongeaient un peu plus tôt.




Me voilà !
On dirait presque qu'Ely est heureuse, profitons du spectacle avant que tout ne s'écroule