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04 août 2021, 13:16
Vertige émotionnel  + 


— silence —

Et maintenant ?




24 JUIN 2046,
POUDLARD EXPRESS

Alyona, 16 ans



C'est une douleur dans ma poitrine ; je ne saurais situer l'endroit exact – peut-être mes poumons ou mon cœur ? à moins que ce ne soit quelque part entre les deux ? ou les deux ? – mais c'est profond et cela me fait mal. J'ai l'impression que c'est lourd dans mon corps et qu'il me serait impossible de me lever sans que mes jambes ne tremblent alors qu'un poids semble s'être en même temps miraculeusement dégagé de mes épaules. Parallèlement à cela, une certaine douceur accompagne cette sensation, comme si je venais de réaliser un effort enfin terminé et que j'allais pouvoir me reposer, reprendre mon souffle et soupirer pour de bon, un sourire aux lèvres. Pourtant, ce vide dans le creux de ma poitrine ne disparaît pas au fur et à mesure, au contraire, je crois qu'il prend de plus en plus de place et me fait un peu plus mal à chacune de mes respirations. Tout est étrangement douloureux sous ma cage thoracique, je manque de force dans mon corps et ma tête est vide. C'est une fatigue puissante qui me saisit en même temps que ce trou se fait ressentir davantage dans mon corps. Je suis épuisée, à bout de souffle, incapable de faire quoi que ce soit sur cette banquette abîmée par le temps. Je ne comprends pas ce vide étranger dans ma poitrine. Je ne comprends pas son arrivée soudaine et le brusque besoin de pleurer qui tente de s'en prendre à moi alors même que je le repousse en clignant des paupières. Merlin, je ne comprends plus rien et ce creux dans mon corps me fait tant souffrir ! C'est comme si toutes les émotions trop fortes et dévastatrices que j'avais ressenties cette année me laissaient tout à coup, créant ce grand trou en moi. J'ai l'impression de me réveiller d'un long cauchemar ou de me remettre d'un choc important ; je ne me rends pas encore bien compte de ce qu'il s'est passé cette année et seul le trou dans ma poitrine me rappelle que tout est fini. Et je me retrouve vide de sentiments, d'émotions et de questionnements. Il ne me reste que ce creux, sa douleur et quelques pensées désordonnées.

Il m'a fallu un certain temps avant de me rendre compte que c'est bon, tout était terminé. Les BUSE et la pression, l'inquiétude presque constante, les émotions trop fortes et trop complexes, les événements tels que l'arrivée de l'urne, les rencontres surprenantes et déstabilisantes, la culpabilité et les regrets, tout cela est terminé maintenant. *Mais pour combien de temps ?* L'année scolaire est arrivée à sa fin et me voici bientôt partie pour deux mois et demi à tenter de me vider la tête et l'esprit et de me reconcentrer sur les choses simples et basiques de la vie qui ne me feront pas souffrir. Je crois qu'elle vient de là, la douceur qui se balade au bord de mon vide. Elle vient de mon soulagement et de la fuite soudaine de tout ce qui m'encombrait l'esprit. C'est agréable et déstabilisant de ressentir cela, j'ai l'impression que c'est mal de me réjouir de mon départ. Mais peut-être que cette année a été plus compliquée que les précédentes. En fait, je crois qu'elles deviennent de plus en plus difficiles pour moi. Chaque fois, je me dis que la suivante ne pourra pas être pire que celle qui s'est terminée, et elle l'est à chaque fois. Merlin, quand donc tout cela s'arrêtera ? Aurais-je une fois la chance de jouir d'une année sans ouragans, émotions douloureuses et moments compliqués ? Une année normale, à profiter de la compagnie de ceux auxquels je tiens sans m'inquiéter sans arrêt ?
Je l'espère ; je l'espère avec tant de force !

Je me suis réveillée ce matin, complétement vidée de toutes mes forces. L'Océan de mes pensées me paraît être à marée basse ; que c'est étrange ! Les quelques heures qui se sont déroulées entre mon réveil et mon arrivée dans le train ont été bien déconcertantes. J'avais le crâne presque vide, les pensées seulement occupées par les tâches que je réalisais. Aucun sentiment n'avait l'avantage dans mon esprit, aucune préoccupation majeure ne me torturait l'âme. Un silence accompagné par ce grand vide dans ma poitrine et cette sensation tellement étrange d'être en dehors de toute la vie qui se déroulait avec vigueur autour de moi, comme si l'année scolaire qui venait de se terminer m'avait laissé dépourvue de tout ; coquillage vide abandonné sur la plage, vestige d'un bateau échoué sur la côte. Je crois que cela me fait peur d'être ainsi vidée de tout ce qui m'épuisait tant. Une grande peur qui ne trouve même pas sa place dans le creux bien trop plein de ma poitrine, paradoxe invraisemblable.

Ecco remue soudainement contre ma cuisse droite avant de se rouler en boule contre moi. Je le regarde un instant et la douceur semble revenir caresser mon esprit. Finalement, peut-être que ce vide est une bonne nouvelle car, après tout, tout est fini. Ma cinquième année à Poudlard est en train de se clore et avec elle tout ce que j'ai vécu durant ces dix mois. Bientôt, je reprendrai ce train pour commencer une sixième année *il ne me reste que deux ans ici* ; le temps continue sa route sans se soucier de nous, Marcheur inarrêtable.

Je détourne mon regard pour le poser sur la fenêtre à ma gauche. J'ai toujours aimé suivre le paysage des yeux durant mes trajets à bord du Poudlard Express. La nature écossaise est magnifique et je crois que je ne me lasserai jamais de ses plaines, ses collines et ses forêts. Laisser mes yeux se perdre dans l'horizon m'apporte également une certaine sérénité et un grand calme. Alors, cette fois-ci, j'espère que cela pourra me permettre d'effacer partiellement le vide qui me déchire la poitrine ; ce serait tellement plus agréable.

Ainsi, je laisse mes yeux s'accrocher au quai et à ses murs gris, espérant silencieusement que la douleur derrière ma cage thoracique s'estomperait et que tout irait mieux. Pourtant, dans mes pensées, les images de cette année ne font que repasser en boucle, comme si elles avaient quitté mon cœur pour grimper dans mon crâne.
L'urne noire dans laquelle j'ai glissé mon nom il y a déjà quelques mois semble gravée sous mes paupières, faisant ressurgir du creux de ma poitrine mes regrets et ma culpabilité.
Merlin, les fins sont-elles toujours si difficiles ?



Plume de @Canelle Johnson et Plume d'@Élina Clarke, en espérant que ce Pas vous plaise ! N'hésitez pas à me dire si le titre ne vous convient pas, je peux tout à fait le changer.

Alyona est située, quand on entre dans le compartiment, au fond à gauche. Elle est assise en tailleur sur son siège avec son rat à ses côtés et a le regard tourné vers la fenêtre.
Dernière modification par Alyona Farrow le 04 juin 2023, 18:24, modifié 2 fois.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique
présence partielle

12 août 2021, 16:29
Vertige émotionnel  + 
Vertige émotionnel
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Image

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DIMANCHE 24 JUIN
CANELLE JOHNSON, POUDLARD EXPRESS

Première année, 12 ans


Canelle pénétra dans le Poudlard Express parmi les premiers, bien que rentrer chez elle ne l'enchantait que très peu. Elle avait seulement envie de trouver un wagon vide et de passer le trajet seule. Ses pensées lugubres n'étaient pas vraiment adaptées pour une conversation avec quelqu'un aussi préférait-elle être seule. C'était certainement la meilleure chose à faire en ce jour pour le moins redouté. *Un peu trop* Tout le monde souhaitait rentrer chez eux, revoir leur famille, leur amis qui n'étaient pas à Poudlard, etc. Mais pas elle. La jeune première année angoissait à l'idée de revoir ses frères et son père. Elle avait pris un soin exagéré à éviter sa grande soeur, à partir dans la direction opposé quand elle la voyait depuis mai. Malheureusement, elle ne pourrait certainement plus faire ça dans les couloirs étroits de sa maison à Bletchley.

La jeune fille avança de quelques pas dans le train, bien plus lentement que les autres. En pensant à sa famille, elle avait oublié d'aller vite. Elle soupira en réalisant que toutes les places allaient certainement être prise. Elle allait devoir se rajouter dans un wagon et cela ne l'enchantait vraiment pas. *Va falloir que j'sociabilise.* Si Canelle n'avait jamais été quelqu'un de très bavard et sociable, cela s'était beaucoup empiré depuis l'annonce du coma de sa mère. Bégayement, rougissement à chaque fois que quelqu'un lui parlait, évitement de ses amies à qui elle n'avait rien raconté... Cela faisait un petit moment que la jeune fille ne parlait plus vraiment aux autres personnes, à part à sa meilleure amie et à quelques personnes par-ci par-là. En tout cas, ce n'était jamais de son plein gré.

Regardant dans chaque wagon à la recherche d'un vide ou presque, Canelle commençait à perdre espoir. Elle n'en trouverait certainement aucun où il y aurait peu de monde. Chaque compartiment comportait déjà au moins trois personnes et la jeune Serdaigle ne se sentait vraiment pas de parler avec trois personnes. *Comme d'hab* La jeune fille n'aimait pas trop s'éloigner de sa zone de confort apparemment, et parler avec plus de deux personnes en même temps lui semblait bien trop compliqué en cet instant. Elle avait chaud, l'été était déjà bien entamé et n'avait vraiment aucune envie de parler avec d'autres personnes. Peut-être réussirait-elle à trouver quelques personnes qui n'avaient pas envie de discuter. C'était parfois rare, à Poudlard.

Arrivant finalement devant un compartiment ne comportant qu'une seule personne, Canelle décida d'y aller. La fille qui se trouvait assise sur la banquette avait, en plus, l'air de ne pas avoir envie de discuter. Assise en tailleurs sur la bouquette rouge et moelleuse, la jeune première année ne pouvait voir son visage, celui-ci étant tourné vers le paysage. Son rat était à côté d'elle et bien que la jeune sorcière n'appréciait pas grandement les rongeurs, elle préféra la compagnie de celui-ci à celle d'un autre sorcier. *Etonnant* Celui-ci avait heureusement l'air plutôt calme et ne semblait pas trop excité.

Poussant délicatement la porte, Canelle tenta de faire le moins de bruit possible. Elle ne voulait pas déranger sa camarade qui semblait être bien seule mais ne pouvait aller dans un autre compartiment bondé. La moindre des choses était donc de faire le moins de bruit possible, même si elle était parfois maladroite. *Parfois... Toujours* Elle allait essayer d'être la plus délicate possible à ce moment-là.

-Exc..excuse-moi, bégaya-t-elle. Je peux me mettre là ?

Et voilà qu'elle avait recommencé à bégayer. Ce n'était pas possible de parler normalement trente secondes ? Apparemment pas pour elle. Canelle était intimidée, sa camarade avait l'air plus âgée qu'elle et elle se sentait ridicule. Elle ne pouvait rien faire pour arrêter son stupide bégayement et allait probablement se retrouver seule avec quelqu'un de plus vieux. Ce n'était pas simple de faire plus idiot qu'elle. *Même très compliqué* Elle retint un soupir de sortir de sa bouche et attendit la réponse de sa camarade en collant un sourire faux mais qui se voulait vrai sur son visage.

@Alyona Farrow et @Élina Clarke, j'espère que ce pas vous convient, s'il y a quelque chose à réctifier, n'hésitez pas à me le dire. C'est un honneur de faire ce RP avec vos deux plumes, hâte de voir où nos mots nous mèneront pour cette danse.
Dernière modification par Canelle Johnson le 03 août 2023, 18:30, modifié 2 fois.

Evie Supremacy - vive les patates
Aimer la rose, c'est aimer ses épines
Quatrième année RP / Color RP: color=#84774d

12 août 2021, 17:24
Vertige émotionnel  + 

J'étais incroyablement stressée, comme si ça changeait quoi que ce soit à mon état habituel, mais cette fois, comme à chaque voyage en train, je sentais que cette nervosité était beaucoup plus présente que lorsque je dinais simplement dans la grande salle. Et Merlin savait à quel point je détestais ça. Il y avait tellement de bruit, de mouvement, de personne dans cette salle que chaque repas devenait une épreuve. C'était l'une des choses qui ne me manquerait pas à Poudlard durant cet été, la trop forte présence d'inconnu à chaque détour de couloir. Moi qui pensais qu'être sorcier était quelque chose d'assez rare, j'aurais dis tout le contraire en regardant le nombre d'étudiant présent dans l'établissement. Quoi que, si on comparait le tout avec le reste de la population mondial, la proportion de personne magique était beaucoup plus faible que celle moldue. Mais bref, aujourd'hui n'était pas vraiment une bonne journée pour s'adonner à ces magnifiques calculs. Même si c'était une bonne distraction à ce qui m'attendait chez moi, je n'arrivais pas à me concentrer sur autre chose.

C'est donc ma malle à la main et Loria sur les talons que je m'empressais d'entrer dans le Poudlard Express. Je détestais cet endroit. Encore plus que la grande salle. Je n'avais aucun souvenir heureux à l'intérieur de ces compartiments. Et plus j'avançais, plus je me sentais oppressée par les murs du train. *Pourquoi fallait-ils que les créateurs créer le train si étroit ?* C'était à ça que servais la magie non ? À faire de l'impossible possible. Alors pourquoi ne pas lancer un petit sort pour faire en sorte que l'intérieur soit plus spacieux qu'il n'y paraissait ? Je l'aurais bien fais moi-même, mais avec mon faible niveau, j'ai plus de chance de faire flamber le tout que de réussir.

Comme j'avançais vers le fond du train, mon espoir de trouver un wagon vide pour le trajet amoindrissait à vue d’œil, chaque fois que je passais mes prunelles brunes sur un compartiments, plusieurs têtes s'y trouvait déjà et je refusais de me retrouver avec un trop grand nombre de personne. Il en était hors de question, pas avec mes crises de paniques qui était pour le moins fréquente dans cet endroit. Même si j'avais pris soin de m'apporter de quoi m'occuper pour ne pas revivre la même gêne qu'avec Eryne, je n'avais absolument pas envie de me retrouver avec trop de personne. *Maximum trois personnes de plus* Et ce que je voyais à travers les petites fenêtres ne correspondait absolument pas à mes critères. Laissant échapper un soupir de découragement, j'étais sur le point de me faufiler entre un corps et le mur du train lorsque mes yeux accrochèrent le compartiment convoité par le corps. Corps qui, soi dit en passant, me disait quelque chose. Oui, après quelques secondes d'observations, je reconnus la jeune serdaigle qui avait foncé dans un mur au cours de l'hiver. J'avais essayé de l'aider et lamentablement échoué avant de lui proposer de l'amener à l'infirmerie, chose qu'elle avait refusé. Je l'avais trouvé assez étrange, mais bon, c'était mieux ça qu'un wagon bondé.

Alors que j'étais sur le point de prendre la parole et ainsi savoir si les places étaient occupés, Loria sa glissa entre mes jambes et celle de la futur deuxième année pour prendre place sur l'un des sièges, comme si elle souhaitait réservé ou imposé ma présence. Rouge pivoine, je lâchai ma malle et agrippa mes mains l'une à l'autre pour masquer mes tremblements de nervosité avant de m'excuser rapidement.

-Dé...désoler pour Loria, je... je sais pas ce qui lui a prit, habituellement el... elle est plutôt calme.*Faux*

C'était une vrai tête de mule ce chaton, mais ça, les deux filles n'avaient pas besoin de le savoir, surtout si je souhaitais prendre place avec elle.

-Je... est-ce qu'il reste une place de libre ? Comme mon chat à décider à ma place...

Attention, tentative d'humour foireuse en vu. Et avant de regretter ce que j'allais dire, je fermais ma bouche, attendant l'approbation, ou pas, de la rousse pour savoir ce que j'allais faire. Trépignant sur place, j'essayais de ne pas trop gigoter, mais j'étais tellement nerveuse.

Plume d'@Alyona Farrow et de @Canelle Johnson, et voilà pour moi. C'est un plaisir partager d'écrire avec vous, j'ai hâte de voir où nos mots nous porterons.

-6 heure avec la France | #356f68 | Cinquième année RP | Les Elin’s
• Membre de l'organisation la plus secrète des secrètes, la RASA ! •

18 sept. 2021, 14:22
Vertige émotionnel  + 
J'ai l'impression de me tenir au bord du vide. En fait, je crois que je suis proche de celui-ci depuis un certain temps mais que mes yeux étaient fermés. Les voici désormais ouverts, contemplant du haut de mon corps ce précipice vertigineux qui se trouve je ne sais où. Je n'avais jamais eu le vertige avant ce moment-là. Certes, je sais me débrouiller avec un balai et me servir de ma Magie mais j'ai l'impression que face à cette situation, tout cela est inutile. Alors, vient me bercer doucement le cœur cette étrange peur de tomber dans ce trou qui ne mène nulle part. J'ignore pourquoi cela me saisit tout à coup alors que je n'avais jamais ressenti une telle sensation. J'ignore également comment vaincre cela, passer au-dessus de ma peur et chasser ce grand vide de mes pensées. Est-ce parce que ce creux est en moi que je le crains ? Mais, l'est-il vraiment ? Je balaye l'espace autour de moi du regard. Mon compartiment est vide, rempli seulement par un silence symbolisant également l'absence, mais cette fois-ci de bruit. Ma bouche ne contient rien, mes mains ne tiennent rien, mes pensées ne mènent nulle part et sont dénuées de sens, mon cœur me semble également dépourvu de ce qui devrait le remplir — mais qu'est-ce ? et, est-il vraiment vide ou n'est-ce qu'une impression ? — ; tout me paraît creux et absent. Alors, une grande peur menace de m'emporter. *Je vais tomber*, me murmure mon esprit. *Je vais tomber !* Mais où vais-je chuter ?

Les souvenirs m'échappent. Ils fleurissent comme des fleurs pourpres dans mon esprit. Et se mêlent et s'entremêlent les sensations et les images ; des mains dans les miennes, des sourires hésitants, des silhouettes absentes, des cris, des pleurs, des plafonds étoilés ; tout cela forme un nœud immense dans ma gorge. Je crois que ce sont toutes ces émotions emmêlées qui me laissent vide. À moins que ce ne soit l'absence de ces émotions, au contraire ? Merlin, je n'en sais rien. Je suis confuse, mon esprit est embrumé par ce creux profond et je ne parviens pas à séparer mes sentiments de mes recherches de sentiments. Tout est flou, tout est si proche que je ne distingue rien, mes émotions, mes pensées, mes souvenirs, toutes les barrières semblent s'être écroulées. Et moi, je reste là, perdue, le regard dans le vide, le cœur battant rapidement, ne demandant qu'à comprendre ce qui s'emmêle dans mon être. Et si tout n'était pas trop présent au lieu d'absent ?

Je prends une grande inspiration, cherchant un moyen pour m'extirper de ce désordre qui m'embrume l'esprit. Tout est tellement flou que j'ai l'impression d'être au cœur d'une lutte constante pour ne pas me laisser glisser en moi-même et exploser en sanglots bruyants comme une gamine. Je cligne plusieurs fois des yeux et tente d'attraper les sons au passage pour comprendre une quelconque information qu'ils me transmettent. Cependant, tout ceci ne mène à rien, je suis incapable de me concentrer sur quelque chose de concret, trop attirée par mes émotions et les images qui défilent devant mes yeux. J'ai l'impression d'être au centre d'une bulle de savon et de ne pas parvenir à m'en échapper : tout autour de moi le monde est flou et je sens que je suis en train de tomber dans un vide — ou de m'envoler ? — sans réellement savoir ce qui m'arrive. Ma tête me tourne. Une grande douleur occupe mon ventre. Je crois que j'ai un peu peur.

Soudain, ma petite bulle de savon en percute une autre. Je tourne vivement ma tête vers la provenance de la voix, la surprise peinte sur mon visage. Les mots de la blonde sont hésitants et confus, pourtant je les comprends bien. Je m'apprête à lui répondre positivement quand Ecco se met à bondir de terreur pour se réfugier entre mes genoux, tremblant. *Qu'est-ce que...?* Mon regard désormais posé sur mon rat est vite détourné par un mouvement brusque en face de moi. C'est un chat, assez jeune, qui bondit sur la banquette opposée à la mienne. Aussitôt, je me retourne vers la blonde, cherchant la compréhension dans ses yeux. Cependant, c'est une autre fille que je découvre derrière elle, une brune. Elle s'excuse à propos de *Lauria ?* — peut-être le chat ? — et finalement, termine par me demander si elle peut également s'asseoir dans le même compartiment que moi.

Je regarde tour à tour ces deux filles qui me font face, tentant de déceler les éléments que j'aurais manqué pour mieux comprendre ce qu'il se passe. Au final, je me rends compte que c'est peut-être impoli et étrange de ma part de les faire ainsi attendre, mais mon esprit est entouré d'un brouillard épais et mes pensées semblent avancer dans un sol hautement boueux. Je cligne une nouvelle fois des yeux et pose une main sur Ecco pour le calmer mais également pour sentir les battements de son petit cœur sous mes doigts, cela m'aide à me concentrer.

« Bien sûr, installez-vous. » J'ai l'impression de parler au ralenti. Je me sens complètement perdue et ailleurs. D'ailleurs, cela se voit sur mon visage. L'hébétement se dessine sur mes traits. Je suis hésitante, mon regard cherche un point d'accroche et ma bouche est très légèrement ouverte, assez pour dévoiler une partie de mes dents. Je ne me rends pas compte à ce moment que je suis dans un état second, un peu choquée. Cette année m'a touché beaucoup plus que je ne me l'avoue et à la simple vision de l'urne qui tourne dans ma tête, j'ai l'impression d'être encore confrontée au choix de mettre mon nom, à la douleur d'Alison, aux nuits sans rêves, aux peut-être, aux pourquoi, à la peur, aux visages des sélectionnés, aux images de la fumée, à la culpabilité, à ce sentiment de ne rien pouvoir faire et à cet abysse sans fin de « et si » et de « j'aurais pu ». Et je chute progressivement dans ce trop-plein de souvenirs et de sentiments, bouleversée par mes sensations.


Par Circé, Aly est complètement perdue ! Je suis navrée que vos personnages aient à subir ce silence pesant de sa part.

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique
présence partielle

22 sept. 2021, 20:40
Vertige émotionnel  + 
Un silence légèrement gênant s'installa dans le compartiment, si bien que la jeune fille commença à se demander si sa camarade l'avait entendue. Mais avant que son hypothèse n'ai pu être confirmée, sa camarade se retourna pour la regarder d'un air perdu. *Elle comprend pas ?* Canelle elle-même ne comprenait pas vraiment, un chat était arrivé et le rat de sa camarade sautait sur celle-ci visiblement terrifié. La jeune fille ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait, d'où venait ce chat ? La réponse arriva bien vite, immobilisant la jeune fille.

Alors que la jeune première année était toujours debout devant les portes ouvertes, à se demander ce qu'il se passait, une voix plus ou moins familière la tira de ses questionnements. Canelle se retourna et découvrit avec stupéfaction la fille qui l'avait aidée en début d'année. *Enfin aider...* On ne pouvait pas vraiment dire que celle-ci l'avait aidée puisque son sortilège avait raté, mais elle avait quand même fait l'effort de s'arrêter pour lui proposer son aide. C'était déjà ça, bien que cela avait moins utile que gênant. *Pas grave*

Canelle sourit timidement à la tentative de blague de sa camarade. Elle ignorait si la brune avait remarqué que l'ambiance était un peu électrique, ou si elle avait juste envie de passer un bon trajet, mais en tout cas, elle lui en était légèrement reconnaissante. Elle avait beau ne pas avoir envie de discuter, la jeune première année ne voulait pas non plus passer un voyage complétement déprimant. Quoique... *La préparation avant l'enfer* Oui, elle considérait son retour chez elle comme cela. Elle le redoutait, et n'avait aucune envie de s'y rendre. Exactement comme l'enfer. Quoique, la jeune sorcière ignorait si cela existait vraiment.

La jeune première année resta quelques instants encore debout, attendant la réponse de sa camarade qui commençait à se faire quelque peu longue. Le silence était pesant, bien que bien moins lourd que son coeur à ce moment-là. Canelle commençait à peine à réaliser qu'elle allait vraiment rentrer. Ce n'était plus juste une idée, une date lointaine, non, c'était réelle. *J'veux pas y retourner* Non, elle ne voulait pas. Une envie pressante de prendre ses jambes à son cou et de courir le plus vite possible en dehors du train pour ne plus jamais y retourner commençait à se faire dans son esprit. Mais elle ne pouvait pas, elle n'avait pas le droit. Abandonner sa soeur de la sorte lui ferait trop de peine, et ses frères lui manquaient tout de même, bien qu'elle avait peur de leur réaction. *Stop* Il fallait qu'elle se calme.

-Merci, murmura la jeune fille d'une voix grave, toussotant légèrement. Elle devait avoir l'air franchement étrange, mais elle ne s'était pas attendue à entendre la voix de sa camarade. Cela faisait longtemps qu'elle attendait la réponse, aussi avait-elle fini plongée et perdue au milieu de son océan de pensées. *Ca fait pas si longtemps qu'ça* La jeune fille avait beau avoir l'impression que cela faisait des heures qu'elle attendait la réponse de sa camarade, elle était bien obligée de se rendre à l'évidence: ce n'était pas du tout le cas. Le train n'était même pas encore parti.

Sans plus attendre, Canelle fit quelques pas hésitants -avait-elle perdu l'usage de ses jambes ?- vers la banquette faisant face à sa camarade et s'y assit délicatement. La douleur lui tiraillait le ventre, si bien qu'elle avait envie de hurler et de pleurer. *Mais j'peux pas* Elle pourrait toujours attendre d'être à la gare à Londres, quand elle et sa soeur verront que leur père les avait oubliées. Peut-être était-elle trop pessimiste, mais c'était bien le genre de l'homme qui lui servait de figure paternel. Parfois, la jeune blondinette avait du mal à admettre qu'une personne pareille pouvait être son père.

Laissant lourdement tomber son sac à dos à ses pieds, ses grands yeux bleus-verts avaient beau passer et repasser sur ses deux camarades, c'était comme s'il n'y avait personne. Elle ne voyait plus rien, à part la triste vérité qui se présentait devant ses yeux. Elle rentrait. Pour de bon. Il lui semblait que toutes les peurs qu'elle avait pu avoir jusqu'à présent ne représenter plus rien face à celle-ci. *Je vais rentrer* Ces mots lui faisaient l'effet d'un coup de poing, et Canelle aurait presque pu sentir la douleur physique que lui aurait donné un coup. C'était étrange. Bien plus qu'elle ne l'aurait pensé. Elle se sentait si différente de ses deux camarades à cet instant-là.

@Élina Clarke et @Alyona Farrow je crois que Canelle ne comprend plus rien...
Dernière modification par Canelle Johnson le 03 août 2023, 18:33, modifié 1 fois.

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11 nov. 2021, 01:09
Vertige émotionnel  + 
Mes yeux se posaient n'importe où sauf sur mes deux futurs camarades du *Je sais pas combième* trajet en train. Je ne voulais pas avoir l'air trop insistante en regardant fixement la rousse et la brune, mais c'est que les autres compartiments avaient l'air assez plein et puis Loria s'était déjà installé. Ce qui étais pire que d'être rejeté d'un wagon quasiment vide serait forcément se faire rejeter et que mon chat, lui, soit accepté. Que ça serait étrange. Et malgré tout, c'était une possibilité. J'en avais vu des choses depuis que j'étais à Poudlard et celle-ci ne ferait que se rajouter à la longue liste de ce qui était hors du commun.

Mais alors que j'étais sur le point de reposer ma question, pensant logiquement que mon ainé ne m'avait pas entendu, elle nous invita à entrer, chose que je fis dès que l'espace se libéra devant moi. La blonde s'étant installé en face, banquette que Loria occupait également, je conclu que ma place était aux côtés de la rousse. Souriant timidement à celle-ci, je la remerciais du regard, incapable de faire sortir un son de ma bouche. Ma gorge était sèche et mon estomac tout entortillé. Comme à chaque fois que je rentrais à la maison au final. Ou même que je la quittais. Je n'étais pas vraiment cohérente. Après, est-ce qu'il y avait une seule personne de cohérente à Poudlard. Je ne pensais pas.

J'étais toujours en train de chercher mentalement une personne que j'avais rencontré pouvant convenir à ma définition de cohérente lorsque je remarquais finalement le petit animal que la rousse tenais entre ses genoux. *Et merde* J'étais vraiment la personne la plus malchanceuse du monde. Il fallait que Loria décide de s'approprier le compartiment où un rat, proie que pourrait prendre en chasse ma chatte si je ne la connaissais pas et donc savais que c'était impossible. Certes, peut-être que l'envie lui prendrait de s'amuser avec la petite bestiole, mais jamais elle ne voudrait lui faire de mal. Je me sentais vraiment mal pour le petit rat. Il n'avait rien fait pour mérité d'avoir peur ainsi et c'était de ma faute.

-Oh, euh, désolé, j'avais pas vu qu't'avais un rat, j'voulais pas que Loria lui fasse peur. Mon... mon chat j'veux dire.

Je justifiais rapidement le nom que je venais d'utiliser en expliquant que c'était celui de la bestiole rousse sur la banquette avant. Je ne voulais pas qu'on me prenne pour une folle qui s'imaginais des fantômes ou des amis imaginaires.

-Elle lui fera pas de mal, ça peut p't-être pas le rassurer lui, mais toi p't-être, dis-je en pointant le rat du doigt.

La chose dite, je me renfermais dans le silence, ne sachant pas quoi ajouter. Mes camarades semblaient préoccupé, chose que je comprenais parfaitement. Et malgré ma gène, ma timidité et ma nervosité, j'avais envie de les aider à oublier pour un instant ce qui les mettait dans cet état. Prenant ma propre expérience comme repère, j'assumais que ça concernait l'été à venir et je ne pouvais qu'avoir envie de me mettre dans leur état de pensée, mais je n'en avais pas envie, pas cette fois. Oui, nous n'avions plus nos baguettes. Oui, nous allions retourner chez nous, endroit qui était peut-être encore plus l'enfer qu'ici, mais en ce moment, dans l'interlude entre deux temporalité, nous pouvions passer un bon moment, non ?

Je pris donc une inspiration avant de rapidement prendre la parole.

-Aloors euh... Est-ce que vous voulez jouer à un jeu ? Devine à quoi je pense ?

C'était assez simple comme jeu et ça nous permettrait de nous détendre. Enfin j'espérais.

Désolé pour ce retard :sweatingbullets:

-6 heure avec la France | #356f68 | Cinquième année RP | Les Elin’s
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26 déc. 2021, 12:05
Vertige émotionnel  + 
Tout est sombre dans mon esprit. C'est terrifiant, et pourtant, je ne ressens que de l'hébétement. Je marche dans le noir de mes pensées sans me soucier de la direction que je prends, des embûches sur mon chemin et de ma destination. Je ne discerne rien autour de moi, j'ai l'impression d'être au milieu d'une foule : les autres sont si nombreux que je me fonds littéralement parmi eux, petite couleur entourée de différentes couleurs. Cependant, ce que je ressens n'est pas tout à fait semblable à cela car je me situe au fond de moi — à moins que ce ne soit la surface ? J'ai du mal à le deviner. J'ai plutôt la sensation de me trouver au cœur d'un épais brouillard. Discerner réalité et souvenirs est complexe. Les images se mélangent et dansent devant mes yeux, les sons s'éteignent comme si un Nox avait été lancé sur eux, les idées m'échappent et mes pensées glissent entre mes doigts. C'est silencieux et en même temps, tellement bruyant. Le silence fait-il du bruit ? Ou alors, est-ce plutôt l'absence de bruit qui nous informe que le silence règne en maître ? Alors, l'absence de bruit peut nous enseigner autant que le bruit ? Oh Merlin, je me perds une nouvelle fois. Comment penser sans se faire emporter par la stupeur qui habite mon esprit ? M'a-t-on lancé un sort pour que mon crâne soit autant plongé dans le noir ? Allumez les lumières ! Je trébuche sur mes pensées et m'écrase sur mes problèmes.

*C'est fini.* Est-ce la seule réflexion cohérente que j'ai ? Je ne parviens pas à me concentrer longuement sur une autre idée. *C'est fini*, me répété-je. Je crois que j'ai du mal à le réaliser, comme si cela me semblait impossible. *C'est impossible.* J'inspire grandement. C'est terminé, oui, alors pourquoi revois-je sans cesse les mêmes images ? Pourquoi cela me semble-t-il si improbable ? Comment est-ce possible que tout se termine aussi brutalement ? Merlin, cela m'a fait si mal ! L'urne, la peur, les remords, l'angoisse, les BUSE, pourquoi tout cela reste-t-il gravé dans mon crâne ? C'est fini mais toujours aussi présent. Ai-je les pensées hantées par mes souvenirs et mes sensations ? Mais dans ce cas, comment faire fuir mes fantômes ? Comment se réveiller définitivement de ce cauchemar ? Car, ce n'est pas fini, non ; les images occupent encore l'intérieur de ma tête. Suis-je prise au piège avec elles ? Mais quand partiront-elles, par Hermès ?!

Je suis de nouveau ramenée dans le wagon par des mouvements autour de moi. Les deux autres inconnues se sont installées. *J'les avais oublié*, c'est terrifiant. Je baisse mon regard vers Ecco qui me fixe de ses yeux débordants de peur. Pourquoi semble-t-il soudainement si craintif ? *Le chat !* Bien sûr, un chat s'est installé dans le même compartiment que nous. J'attrape mon rat de mes deux mains, lui fait un petit bisou entre les deux oreilles et le pose sur mon épaule gauche en souriant. C'est fou comme il parvient si aisément à m'apaiser, il a un pouvoir étrange sur mes pensées.

J'écoute la brune d'une oreille, concentrée sans le souhaiter sur mes réflexions. Je perçois quelques mots dans ces paroles entassées les unes aux autres. Les pensées et les paroles sont-elles vraiment si semblables ? Je veux dire, parfois, nous disons exactement ce qui nous traverse l'esprit à un moment et d'autres fois, les mots sont choisis avec soin. Alors, penser et parler, c'est assez similaire, non ? Pourtant, la brune ne s'excuse certainement pas en elle-même. Alors, réfléchir et dire, ce n'est pas tout à fait pareil. Les souvenirs et les photos sont-ils également semblables ou l'un est construit grâce à l'autre ? Les deux sont capables d'être le présent un instant puis le passé un instant suivant. Quelqu'un a-t-il pris une photo de l'urne ?
Merlin, je m'emmêle encore dans mon crâne. Pourquoi tout revient sans cesse aux événements de cette année, comme s'ils n'étaient pas encore terminés ?

Je me raccroche au museau froid d'Ecco contre mon cou pour sortir de mes pensées. La brune à mes côtés attend-elle une réponse à ses excuses ? Mais qu'a-t-elle dit d'autres ? Par Circé, me voici enveloppée de ridicule, je ne l'ai même pas écouté mais je dois lui répondre. Je cligne plusieurs fois des yeux. Que dire ? « C'est rien. », balbutié-je du bout des lèvres.

Le silence revient peser sur le wagon et je me retrouve de nouveau englobée par mes pensées. *Taisez-les.* Je ferme mes yeux mais rien n'y fait : l'urne enveloppée de fumée grise danse sur mes paupières.

La brune reprend la parole et j'ai la brusque impression de chuter brutalement hors de mon crâne. *Un jeu ?* Je ne me souviens plus du dernier jeu auquel j'ai joué. Est-ce cela, grandir ? Oublier les moments d'innocence et ressasser sans cesse ceux qui nous ont marqué au fer rouge ? Peut-on replonger en enfance ? Suis-je désormais trop grande pour me considérer comme une enfant ? Malheureusement, je le crains. Le temps passe et nous force à nous concentrer sur d'autres choses. Nous ne perdons plus notre temps à jouer ou à rire, les problèmes prennent toute la place, le brouillard de mes pensées prend toute la place. M'est-il cependant encore permis d'oublier pendant un instant les soucis et de replonger en enfance ? Je n'y crois pas vraiment mais... qui sait ?

J'avance mon buste pour poser mes coudes sur mes genoux. Mes yeux viennent chercher ceux de la brune pour s'y accrocher. Puis, j'y plonge comme s'ils étaient la porte permettant d'accéder à mon âme.

Alors, elle veut jouer ? Je ne sais pas si elle a vraiment envie de savoir à quoi je pense. C'est tellement emmêlé dans mon crâne. Comment puis-je discerner une pensée d'une autre ? Peut-être dois-je me concentrer sur une image. Je ferme les yeux un instant puis les réouvre subitement pour plonger plus en profondeur dans ceux de la brune.

« D'accord. Alors, à votre avis, à quoi est-ce que je pense ? »

Sous mes pieds, je perçois quelques petites secousses. Le Poudlard Express semble enfin démarrer.


Joyeux Noël en retard !

#466962Étudiante à l'Institut de Médicomagie et des Sciences Magiques — spécialité botanique
présence partielle

19 févr. 2022, 22:34
Vertige émotionnel  + 
La jeune fille regarda sa camarade s’installait à côté de la fille aux cheveux roux. Observer les autres lui permettait de mettre pause sur ses pensées, de les faire taire. Était-ce seulement possible ? Canelle se le demandait franchement. Son cerveau était toujours en activité, en alerte. Quand elle était avec les autres, elle réfléchissait à ce qu’elle allait dire pour ne pas dire de bêtises, de choses blessantes ou autres. Mais quand elle était seule, elle s’imaginait des choses, revivait des scènes dans ses souvenirs, s’acharnait à essayer de comprendre le comportement des autres. *C’est curieux* Son cerveau ne s’arrêtait jamais, pas même la nuit. Les cauchemars s’enchaînaient depuis des mois, aussi la blonde en était presque venue à avoir peur de s’endormir. Les pensées noires de ses nuits blanches devenaient même mieux que de s’endormir. Son cerveau ne s’éteignait jamais.

Ses yeux se posèrent sur les deux filles tandis que l’une s’excusait pour son chat. La blonde était à part, les laissant discuter sans participer à la conversation. A vrai dire, il ne lui semblait pas qu’elles était dans une discussion bien animée. Canelle avait l’impression que les deux filles étaient presque aussi déconnectées de la réalité qu’elle. Si c’était le cas, c’était une plutôt bonne nouvelle puisque ça voulait dire qu’elle ne risquait pas d’avoir l’air trop étrange. *Au pire c’est pas très grave* Ses camarades étaient toute deux plus vieille qu’elle, la première année en était sure. Elle ne les reverrait donc pas bien souvent, même s’il lui semblait que les deux étaient dans la même maison qu’elle. Leurs visages lui étaient familiers. *Trois Serdaigle dans un wagon* C’était amusant. La fillette n’était cependant pas d’humeur à en rire.

La première année tourna la tête, posant ses yeux sur la fenêtre. Le paysage était vraiment beau. La blonde avait régulièrement admiré le château, que ce soit pour dessiner ou juste pour contempler le paysage. A ce moment-là, elle se rendait compte de à quel point c’était beau et de à quel point ça allait lui manquer. Ne plus s’endormir avec la respiration posée de ses camarades de dortoirs. Ne plus pouvoir aller courir dans le parc le dimanche matin. Ne plus aller passer des heures à la bibliothèque le mercredi après-midi. Ce n’était que maintenant que la jeune fille réalisait que toute cette routine qu’elle s’était installée pendant toute l’année allait terriblement lui manquer. *Et c’est pas juste parce que j’ai pas envie de rentrer* Même si sa mère avait été réveillée, ç’aurait été difficile. Beaucoup moins. Mais difficile quand même.

C’était il y a plusieurs mois déjà. Une lettre si courte. Dénuée de sentiments. La blonde n’avait pas compris qu’on puisse parler à sa fille d’une tel façon. Comme si c’était naturel. Canelle plaignait ses frères qui devaient supporter son père tous les jours. Quoique, la jeune fille n’était pas sure que son père soit très présent pour eux, même s’il était supposé prendre soin d’eux. *Il connaît pas la date de nos anniversaires* Toute la journée la jeune fille avait attendu une lettre. Même pas un cadeau. Juste une lettre. Pas forcément longue, juste une phrase. Joyeux anniversaire. Ce n’était pas si compliqué de dire ça, si ? Pourtant, son père l’avait oublié ce jour-là. Ou alors, elle ne comptait pas assez à ses yeux pour qu’il utilise du papier pour lui souhaiter un joyeux anniversaire.

Ses lèvres se crispant contre son gré, la jeune fille secoua la tête dans un mouvement imperceptible. Il ne fallait pas qu’elle se concentre sur des choses comme celle-ci. Il fallait qu’elle pense à autre chose, qu’elle se concentre sur des événements plus joyeux de sa vie. Elle aurait bien l’occasion de ruminer contre son père à la gare, quand elle et sa sœur réaliseraient qu’il les avait oubliées. *Allez, t’es pas seule* La présence de ses camarades lui permettait de rester à peu près calme. Si elle avait été seule, la jeune fille se serait certainement mise à hurler. Pour tenter de défaire le noeud qui lui serrait le ventre. Pour tenter de calmer son cœur qui battait à cent à l’heure. Ce n’était pas normal d’avoir autant de stress rien qu’à l’idée de voir son père.

Sortant de sa stupeur, la jeune fille ne put s’empêcher d’afficher une mine étonnée. Un jeu ? C’était peut-être une bonne idée. Juste pour détendre un peu l’atmosphère. Ça permettrait peut-être à la blonde d’oublier un peu tout ce que si passait dans son cerveau. Et puis, ça pouvait toujours être sympa de parler un peu plus avec ses camarades. *On verra bien* Le train partait à peine, si les trois filles ne parlaient pas, le trajet allait être bien long.

-Euh, oui, répondit-elle en souriant timidement. S..si vous voulez.

A quoi pouvait bien penser sa camarade ? Canelle ne pouvait pas savoir. Elle attendit la réponse de la brune avant de continuer.

Désolé du retard :/

Evie Supremacy - vive les patates
Aimer la rose, c'est aimer ses épines
Quatrième année RP / Color RP: color=#84774d