La première semaine de cours touchait à sa fin.
Sophie Anderson, première année à Gryffondor, se décida donc à aller découvrir la bibliothèque, puisqu'elle n'en avait pas encore eu le temps.

- Enfin un peu de temps pour se détendre ! Que vais-je bien pouvoir lire ce week-end ? Enfin... il faudrait peut-être que je travaille, il y a certaines matières où j'ai quelques difficultés, se dit-elle en traversant les couloirs vers sa destination.

La jeune fille, en entrant dans la bibliothèque, ne pût s'empêcher une exclamation ébahie. La bibliothèque était si grande et si impressionnante pour Sophie, qui n'avait jamais vu que celle de son village.

Elle ne savait pas du tout par quoi commencer quand elle remarqua une élève qui devait avoir environ quinze ans dans un coin de la bibliothèque.
Elle était plongée dans un livre, concentrée et calme. Son visage était parsemé de tâches de rousseur et ses yeux bleus traduisaient une grande intelligence. À n'en point douter, c'était une élève de Serdaigle.
Sophie sut tout de suite qu'elle l'apprécierait et décida d'aller lui parler malgré sa peur.
En effet, durant toute la semaine, elle n'avait pas beaucoup parlé de peur d'ennuyer les autres. Mais elle ne pouvait pas rester éternellement seule, et puis elle était une Gryffondor, même si elle se trouvait plus de ressemblances avec les Serdaigle.

En s'approchant, elle remarqua qu'elle lisait un ouvrage de Botanique.
La Botanique ? Quelle chance ! Sophie avait justement besoin d'explications sur cette matière, car elle n'avait pas tellement de connaissances mais cela l'intéressait.
Elle pris une grande inspiration et avant de changer d'avis elle s'élança :
- Bonjour ! Je m'appelle Sophie Anderson et je suis en première année !
Désolé de te déranger, j'ai vu que tu lisais un livre de Botanique et je me suis dit ... Que tu pourrais peut-être m'expliquer deux trois trucs ...

Qu'est-ce que je fais ?! Je suis sûre qu'elle a plein de choses à faire et pourquoi elle voudrait m'aider ?
Et si elle me rejette ? Peut-être qu'elle me trouve bête ? Inintéressante ? Ennuyeuse ?
Il faut que je me reprenne ! C'est sûr que si je suis au bord d'une crise nerveuse elle va se poser des questions.
Il ne va rien se passer. Reste toi-même et tout ira bien.

@Solwen Estendle

Que m'arrivait-il ?

Maintenant que les mots étaient sortis de ma bouche, il m'apparaissait clairement que c'était une mauvaise idée. Très mauvaise idée. Je ne vais faire que l'ennuyer.

Elle paraît tellement surprise par ma présence et ma demande qu'elle reste muette et hausse un sourcil.
J'en étais sûre. Je la dérange.

Je commençais à devenir toute rouge et à entortiller mon pull entre mes mains.
Il allait être tout froissé, mais tant pis. Je ne pouvais pas m'en empêcher, c'est mon tic nerveux quand je suis stressée.

Puis elle me fit signe de m'installer à la place en face d'elle. Enfin, c'est ce que je compris de son petit geste de la main.
Doutant de sa signification, je n'osais pas m'asseoir mais je me rapprocha de la chaise, mon sac posé sur la table mais toujours dans mes mains.

Je l'entends respirer un bon coup, puis elle me sourit et me dis :

- Je devrais pouvoir t'aider oui si tu me dis de quoi tu as besoin.

Elle ne m'avait pas ignorée ! Et elle a accepté de m'aider !
Enfin ne nous emballons pas trop vite. Elle a sûrement accepté par politesse.

-Moi c'est Solwen au fait.

C'est vrai, j'avais oublié de lui demander !
D'ailleurs, je trouve que son prénom est très joli et original. Je n'allais pas lui dire évidemment !
Mais après tout, je m'étais déjà surpassée en faisant le premier pas. J'étais encore toute émue de mon propre progrès !

Voyant un autre blanc en perspective, je me hâtais de lui répondre :

-Je me demande comment les plantes magiques poussent, dans quel lieu, et si tu pouvais me donner des précisions sur la matière...
En fait, je suis tout simplement curieuse.

J'espèrais que ma curiosité ne serait pas mal vue. Il est vrai que la plupart des informations seraient données plus tard en cours, mais je ne pouvais pas attendre pour satisfaire ma soif de connaissances sur la Botanique.
J'avais toujours aimé la nature et découvrir de nouvelles plantes, avec des propriétés magiques, m'avait instantanément fait découvrir un intérêt qui ne demandait qu'à grandir pour cette nouvelle matière.

Profitant de son temps de réflexion, je me remémorais notre échange, essayant d'analyser son comportement.

Je me rappellais qu'elle avait respiré un grand coup avant de me parler.
Elle est sûrement timide et n'aime pas s'exprimer.
Un peu comme moi ?
Curieusement, cette pensée me rassurait : je n'étais pas la seule à stresser pour parler.

Avais-je trouver quelqu'un qui me comprendrait et qui m'apprécierait ?

D'un coup d'œil, je vois tout de suite que la jeune fille qui me fait face ne semble pas beaucoup plus à l'aise que moi. Lorsqu'elle s'approche de la place que je lui ai indiquée je vois qu'elle a les joues teintées de rouges et que ses mains maltraitent son pull. Elle m'a écoutée, a posé son sac sur la table juste devant mon livre, mais ne s'est pas assise. Je suppose qu'elle ne doit pas oser, j'aurais dû lui dire à haute voix, plutôt que de me contenter d'un simple geste.

Au moment où je m'apprête à réparer mon erreur, elle s'empresse de se remettre à parler. A-t-elle peur de ne plus oser s'exprimer si elle attend trop longtemps ? Ou craint-elle un blanc entre nous ? Aucune idée. Je sais qu'à son âge le silence avait tendance à me faire "peur", je détestais le laisser s'installer, en tout cas c'était vrai avec ma famille et avec mes amis. Avec les inconnus c'était généralement l'inverse, j'ai plutôt toujours eu tendance à m'y enfermer, parce que c'est un bon moyen de se faire oublier.

- Je me demande comment les plantes magiques poussent, dans quel lieu, et si tu pouvais me donner des précisions sur la matière...

*Oulah* Sa demande me laisse de plus en plus perplexe, je ne vois pas comment il est possible que je puisse y répondre en quelques minutes. Elle est presque en train de me demander de résumer tous les cours de Botanique de Poudlard -et même au-delà- en une réponse, ce qui est juste impossible. Il y a tellement de choses à dire sur le sujet, c'est pas pour rien qu'il existe des centaines et des centaines de bouquins là-dessus et que cette matière est si passionnante. C'est justement parce que chaque plante est différente, a ses propres besoins et particularités que la Botanique est un domaine si vaste.

- En fait, je suis tout simplement curieuse.

*Ça j'ai cru le remarquer.* Malgré tout, j'apprécie sa curiosité, je déborde de la même quand on me parle de Botanique. Mais il va quand même falloir qu'elle refreine son entrain si elle veut que je puisse l'aider, parce que si elle continue avec des questions aussi vastes il ne me restera qu'à lui conseiller l'entièreté de la section Botanique de la Bibliothèque. Et ça pourrait aussi bien alimenter sa curiosité que la faire retomber devant les innombrables ouvrages sur le sujet, ce qui n'est pas mon objectif. Je préfèrerais l'encourager à s'intéresser à ce domaine plutôt que l'en dégoûter si je le peux. Alors je respire de nouveau un bon coup et tente de remettre mes pensées en ordre pour lui répondre à peu près correctement.

- Euh... Là comme ça je vais avoir du mal à satisfaire ta curiosité tu sais, il y a tellement de choses à dire sur le sujet que c'est difficile te répondre de manière concise si tu ne précises pas.

J'ajoute un petit sourire à mes paroles pour lui faire comprendre que ce n'est aucunement un reproche, mais que ma demande de précision a uniquement pour but de pouvoir mieux l'aider derrière.

Etrangement, je me sens déjà un poil plus à l'aise. C'est léger, mais le fait qu'elle se montre intéressée, qu'elle soit plus jeune que moi et que je parle de ma matière de prédilection aide fortement. Je n'irais pas juste qu'à dire que je suis détendue, mais mes mains ont perdu leur moiteur et mes jambes ne tremblent plus.

- Et euh... Assieds-toi voyons, ce sera plus simple pour discuter.

Autre sourire, un peu moins marqué cependant, que j'accompagne d'un rapide geste pour recoincer la mèche rebelle de mes cheveux derrière mon oreille pour la énième fois. Je ne sais pas pourquoi je m'obstine à faire ça, parce que je sais pertinemment qu'à chaque fois que je m'embête à la mettre là elle n'y reste pas, mais c'est devenu une habitude.

Remarquant que j'ai laissé mon livre ouvert devant moi, je le referme d'une main et le pousse à ma gauche pour montrer à Sophie que mon attention est concentrée sur elle. Je relève ensuite mon regard vers le bleu du sien.