Les vacances approchent à grand pas et tu dois bien avouer que tu as hâte de reprendre le train pour rejoindre ta famille et passer un peu de temps avec eux. Depuis quelques jours, la fatigue se ressent de ton côté et un peu de repos ne te fera pas de mal pour repartir du bon pied dès janvier. Avec ce départ temporaire de Poudlard vient le moment pour toi de rendre les livres que tu as pu emprunter pour faire tes devoirs dernièrement. C'est quelque chose que tu préfères faire le mercredi après-midi car le jeudi et le vendredi sont très chargés pour toi.

C'est pourquoi, après le repas de midi, tu te rends dans ton dortoir pour prendre les livres que tu dois rendre. Tu arrives à ton bureau et tu t'aperçois rapidement qu'il manque un livre : ce matin, il y en avait trois et, là, il n'y en a plus que deux. Malheureusement, personne d'autre ne se trouve dans ton dortoir au même moment donc tu vas devoir te rendre à la bibliothèque en t'imaginant tous les scénarios possibles qui pourraient expliquer la disparition de ce livre. Avant cela, tu as tout de même refait un tour complet de tes affaires pour t'assurer que tu ne rêvais pas et que ce livre est bel et bien manquant et, malheureusement, c'est effectivement le cas.

Tu montes les escaliers qui te mènent au rez-de-chaussée, un peu honteuse. Comment vas-tu pouvoir l'expliquer au bibliothécaire ? Tu empruntes des livres toutes les semaines depuis que tu es arrivée à Poudlard et c'est bien la première fois que cela t'arrive, il ne manquait plus que cela, toi qui pensais que les derniers jours seraient un peu plus calmes, il faut croire que c'est tout le contraire.

En arrivant devant les portes de la bibliothèque, tu ralentis avant de te décider à y entrer. Tu te dis que, si tu lui expliques bien la situation, peut-être que le bibliothécaire comprendra que tu n'as aucune mauvaise foi et que tu feras ton possible pour retrouver ce livre manquant. Lorsque c'est ton tour, tu soupires doucement avant de lui adresser la parole :

- Bonjour ! Avec les vacances qui arrivent, j'aimerais vous rendre ces deux livres-là. Tu marques une pause, déglutis le plus discrètement possible avant de poursuivre. Il y a un autre livre que j'ai emprunté.. un livre de métamorphoses, que je pensais vous rendre aujourd'hui mais.. Je ne sais vraiment pas où il est passé. J'ai préparé les trois livres à vous rendre ce matin mais, après le repas, il n'y en avait plus que deux sur mon bureau.. Je vais faire de mon mieux pour le retrouver avant les vacances et vous le rendre dès que je le retrouverai, je vous le promets et.. Je m'excuse sincèrement, je sais que je devais le rendre aujourd'hui.

Tu esquisses une légère grimace, peu sûre que tes paroles soient suffisantes. Tu fixes le comptoir du bibliothécaire une fois que tu as terminé, incapable de le regarder dans les yeux plus longtemps et tu te demandes ce que pourraient bien penser les autres élèves : une préfète qui perd un livre de la bibliothèque ? Quel exemple ! Néanmoins, tu étais sincère ; c'est vrai, tu n'as pas forcément beaucoup de temps le jeudi et le vendredi mais tu mettras à profit les moments de liberté que tu auras pour retrouver l'ouvrage manquant avant vendredi soir.

« Les matins se suivent et se ressemblent quand l’amour du travail fait place au quotidien » ; je ne pouvais que donner raison à cette maxime réinventée par ma mère. Ce travail était tout ce que j’avais de précieux dans ma vie d’homme, alors, oui, je percevais chaque relevée comme la continuité réelle de la précédente, mais cela n’était pas dérangeant ; il y avait toujours de quoi s’occuper : le bureau des orientations et d’informations, la restauration de vieux ouvrages, l’enregistrement des départs et des retours des livres empruntés. Ou encore, conseiller les élèves de nouvelles lectures. Mais tout ce que je retenais de tout cela, c’était le sourire que possédaient les apprentis sorciers chaque fois qu’ils entraient dans ce lieu de découverte et de savoir. Bien sûr, cela avait plus d’importance que toute autre chose.

Pourtant, ce jour-là, j’eus été pris d’un drôle de pressentiment ; comme si quelque chose allait briser la continuité de l’instant ; tout comme si tout n’allait plus fonctionner d’une manière correcte. Je le sentais, mais eussé-je raison de croire cette impression qui se perpétua une bonne partie de l’après-midi ? J’espérai que non, mais il ne fallait jamais renoncer à sa première idée.

Je venais de terminer un nouveau retour quand je l’aperçusse entrer dans la bibliothèque : miss Lili Cooper. Elle était une grande préfète pour Serpentard, mais ce que je vis dans son regard troublé et remplis d’incompréhension. Que se passait-il ? Cela était intrigant.
Pourtant, rapidement, j’entendis ses mots ; ses excuses ; mais au lieu de ressentir de la tolérance, ce fut un sentiment froid qui m’enserra le cœur et cela se retrouva dans le flot de paroles que je me permis d’émettre.

– Bonjour, Miss Cooper. Je suis surpris, voire choqué, de voir qu’une personne dont la responsabilité d’exemple est importante ; les espoirs placés sont grands soit dans l’incapacité de rendre en temps et heure l’ensemble de ses livres empruntés. Certes, vos livres, ici, restitués sont en règle de temps, mais vous en avez tout de même perdu un ; ce qui peut être fortement dommageable pour vos autres camarades qui ne pourront pas acquérir de ses connaissances. Un livre perdu est un livre à racheter et cela peut demander du temps pour en retrouver un.

Je repris mon souffle, me concentrai même pour ne pas perdre pied ; je ne pouvais pas — et ne voulais pas — être blessant envers elle. Elle avait un parcours prodigieux, c’était ce que je retenais des dires de mes collègues. Pourtant, en cet instant, je ne savais pas si je devais m’y fier ; elle mettait quand même l’ordre et l’organisation de la bibliothèque en péril, même quand cela n’était qu’un seul volume ; mais c’était ainsi que fonctionnait la dure loi de la littérature classifiée. Je posai, ensuite, mon regard sur la pile des livres présentés. Eux étaient intacts ; une preuve que la jeune fille ne leur avait pas manqué de respect à eux.

– Vous savez, vous avez respecté ces livres rendus, c’est une très bonne chose, et cela, je le retiens. Cependant, cette perte modifie modérément ce respect et ce n’est pas totalement excusable ; il était tout de même sous votre responsabilité. Les vacances arrivant, je ne pourrais pas garantir le retour imminant, s’il vous a été volé, peut-être ne reviendra-t-il jamais. Et c’est à cause de cela que je suis choqué et en indignation sur le fait que vous n’y ayez pas fait attention ; mieux, j’aurais en outre préféré que vous me les donniez ce matin avant que vous n’alliez manger pour être certaine que cela était fait ou que vous veniez me voir avant l’ouverture de la bibliothèque. Avec votre responsabilité de préfète, j’aurais fait abstraction de cette entrée aurorale surtout pour un retour d’avant vacances et cela aurait tout évité.

Ma colère se tassait un peu, l’insatisfaction de ce retour restait bien trop grande ; j’avais même cette impression de ne pas faire mon métier correctement ; et c’était bien la première fois que cela m’arrivait et cela en était horrible.

– Toutefois, j’apprécie votre honnêteté, votre sincérité expéditrice. Je peux vous donner le droit jusqu’à vendredi — dix-huit heures trente pétantes — pour le retrouver avant de le notifier définitivement perdu ; je vous avoue ne pas avoir envie de le faire, car je ne veux pas vous priver de potentiel emprunt pour donner suite aux retours que vous avez toujours effectués convenablement, comme ces deux livres aujourd’hui revenus. Est-ce que cela vous va ? Mais puis-je vous demander encore une chose, quelle personne pouvez-vous imaginer vous avoir fait égarer cet ouvrage ?

Veuillez m'excuser, Miss, pour ce retard J'espère que cela vous conviendra, j'ai fait assez long pour respecter le caractère de Lancelot quand il lui arrive une perte, mais sachez que ce qui est dit n'est nullement pensé par le joueur Je préférais le préciser, car je sais que — parfois — cela peut toucher personnellement

Tu écoutes attentivement les paroles de Monsieur O'Lake et tes joues rougissent au fur et à mesure de ses réponses : tu as honte et cela se voit, que ce soit par ton regard qui a du mal à soutenir celui du bibliothécaire ou encore par la légère grimace qu'esquisse ta bouche. Tu as fait une erreur mais tu n'aurais pas pensé t'en prendre autant d'un coup : tu comprends bien la gravité de cette perte mais tu trouves injuste le fait de voir que cette unique perte prime sur tout le reste, ou presque. Tu essaies de faire de ton mieux dans tout ce que tu entreprends et tu n'apprécies pas importuner les autres avec des erreurs de ta part et là, tu le ressens comme un véritable coup de massue : ce n'est pas totalement de ta faute, si ? Y peux-tu quelque chose ? Tu comprends bien que tu aurais dû y faire plus attention mais ton but n'était clairement pas d'arriver ici et d'annoncer ce livre comme perdu et tu trouves le bibliothécaire un peu dur, bien que ce soit sûrement bien nécessaire pour que l'ordre règne dans cette bibliothèque.

En entendant Monsieur O'Lake mentionner la possibilité de rendre tes livres avant les heures d'ouverture, tu prononces simplement à voix basse, réellement concernée et désolée par la situation :

- Je n'y avais pas pensé.. Jusqu'à maintenant, ça n'avait pas posé de problème..

Lorsqu'il mentionne le délai supplémentaire qu'il t'accorde, tu hoches lentement la tête et tu laisses de côté ta honte : tu veux lui prouver que tu vas tout faire pour retrouver ce livre avant les vacances. Tu n'as pas envie de trainer cela jusqu'en 2046 et encore moins de devoir engendrer cette démarche qui désignerait ce livre perdu, tu es certaine que tu pourras éviter cela, il te suffira simplement de parler avec tes camarades de dortoir ou bien de chercher un peu mieux dans ta salle commune jusqu'à le retrouver.

- Oui, bien sûr ! Je vais faire mon possible pour le retrouver, je vous le promets. Je ne sais pas vraiment, peut-être qu'une de mes camarades l'a pris en pensant que c'était le sien ? En tout cas, je devrais pouvoir retrouver ce livre : je vois mal les autres filles de mon dortoir me le voler volontairement, c'est sûrement une erreur.

Tout en prononçant cette dernière phrase, tu retrouves peu à peu ton état habituel : légèrement souriante, optimiste et déterminée à faire au mieux. Certes, tu n'as pas été très exemplaire en perdant ce livre mais tu peux au moins montrer que tu n'en as pas rien à faire et que tu prends tes responsabilités quant à cette perte très au sérieux.

Je m'excuse pour ce retard ! Ne vous en faites pas, j'ai eu mal pour Lili mais je ne l'ai pas pris personnellement

Les mots eurent un impact important dans la psyché de l’enfant ; de la préfète qui se trouvait face à moi. Elle se sentait honteuse, je le concevais, mais je devais être le même avec tous — sévère et intransigeant — face à la bonne manipulation des livres en dehors de ce lieu. Toutefois, je comprenais effectivement ce sentiment négatif que pouvait être le regret ou même le remords ; j’avais moi aussi durant ma tendre jeunesse été un peu négligent avec certaines œuvres ; cela n’était pas excusable en outre si — pour mon moi de l’époque — cela n’était qu’un transfert de ma colère à l’égard de la passion familiale. Et pourtant, j’étais là, vivant à mon tour cette passion dévorante.

Je laissai, ensuite, mon regard sur l’adolescente et posai ma main sur son épaule avant de la serrer légèrement. Peut-être devrais-je reprendre une expression moins irascible — plus rassurante — même si ce qu’il se passait était, à mon sens, particulièrement grave. Mais elle avait en même temps raison ; il était difficile de croire un membre de notre maison capable de nous voler nos ouvrages, néanmoins…

— Je conçois ce fait, mais cela est malheureusement possible. Tout le monde n’est pas tout blanc, ni tout noir. Nous possédons, tous et toutes, cette couleur grise de la neutralité, et il peut qu’elle dérive un jour ou l’autre, même pour rire, vers l’une de ces teintes. Donc il est probable, même si je l’imagine mal des « héritiers » de Serpentard, que l’une de vos camarades vous l’ait substitué pour son propre compte sans savoir que vous en aviez besoin. Mais son acte, comme cela vient de se passer, remet en cause et en doute votre organisation. C’est pour cela que pour vous — et pour les autres préfets — cela ne me dérange pas que vous me rendiez vos livres avant l’ouverture ou après la fermeture, vos responsabilités sont aussi importantes que vos études. Alors oui, n’hésitez pas à réaliser cela. On évitera cette problématique les prochaines fois.

Ma colère s’était effacée au fil de mes paroles. Après une « engueulade », il fallait toujours passer par une phase de réconfort, même si nous en voulions encore à la personne ; ici, je souhaitais qu’elle eût compris que j’attendrais ce livre, mais qu’elle devait être capable de mêler études, responsabilités et petites complications de la vie quotidienne. On vivait tous différemment, mais nous devions nous entrecroiser à tellement de choses dans la vie active qu’il valait mieux l’apprendre le plus tôt possible…

Veuillez m'excuser pour ce retard "

Il faut le dire, tu n’aimes pas t’attirer des ennuis et le fait de te sentir impuissante car tu ne peux pas réparer rapidement ton erreur te frustre. Cependant, ce n’est pas grave, tu sais que tu vas faire de ton mieux pour que les choses rentrent dans l’ordre. Le contact de sa main te rassure et te permet de relativiser un peu, bien que tu saches pertinemment que cette erreur n’est pas à prendre à la légère et qu’il faudra faire plus attention la prochaine fois.

- Très bien, je n’hésiterai pas les prochaines fois et je vous ramènerai ce livre avant les vacances, je vais faire de mon mieux pour le chercher et vous l’apporter dès que je l’aurai. Merci pour ce délai supplémentaire et à bientôt, monsieur !

Tu laisses donc ta place à l’élève suivant et tu quittes la pièce pour profiter du temps libre que tu as pour rechercher à nouveau ce livre, peut-être étais-tu simplement un peu un côté de la plaque tout à l’heure lorsque tu es allée les chercher ?


Cela fait maintenant deux jours que tu as parlé avec le bibliothécaire et tu n’as toujours pas retrouvé ce fameux livre. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir fouillé la chambre de fond en comble plusieurs fois, tes camarades étaient sans doute à deux doigts d’en avoir marre de toi. D’ailleurs, tu les as également questionnées, sans succès.

Ce n’est qu’en retournant dans ton dortoir après une longue journée de cours que tu aperçois le livre sur la table de la pièce qui vous est commune à toutes : tu n’as donc aucune idée de qui aurait bien plus le prendre mais, quoi qu’il en soit, tu sais que tu ne l’as pas posé ici. Tu le prends dans tes mains et tu t’assures qu’il soit en bon état et, heureusement, c’est bien le cas. Tu soupires enfin, contente de l’avoir retrouvé, puis tu poses rapidement ton sac dans ton dortoir avant de te rendre à la bibliothèque.

Ton pas est rapide, tu ne veux pas faire attendre une seconde de plus Monsieur O’Lake, il l’a déjà bien assez fait. Tu arrives finalement à la bibliothèque puis tu attends patiemment que ce soit ton tour. Tu es encore un peu honteuse de rendre un livre en retard mais, au moins, tu l’as retrouvé, il n’est donc pas définitivement perdu. Quand vient ton tour, tu lui adresses un léger sourire puis tu lui tends le livre.

- Bonjour Monsieur ! Je viens tout juste de retrouver le livre alors le voici pour vous. Je m’excuse encore pour ce retard, je ferai en sorte que cela n’arrive plus, je le promets.

Son acceptation à ma requête fit disparaître la rancune et la colère qui enlaçaient mon cœur à la suite de cette perdition ; la jeune préfète était compatissante sur ce point, et je l’en remerciais au plus profond de moi-même. Je pouvais lui faire confiance sur ce retour avant les vacances ; elle en avait montré l’ambition de le retrouver et se donnait même l’objectif de réaliser cela au plus vite. Ce n’était, certes, pas surprenant de la part d’une jeune préfète, mais sa conviction pour ce retour était bien plus belle que je ne l’eusse imaginé auparavant.



Deux jours furent passés, et les vacances approchaient bien trop vite. Installé au comptoir j’effectuais les dernières reprises de livre pour ceux qui partirait bientôt en train. Pourtant, il manquait toujours quelque chose : le livre que devait me rendre la jeune préfète. J’espérais sincèrement qu’elle le retrouve avant son départ ; toutefois, je ne voulais pas m’en inquiéter de peur de coincer mon esprit dans un scénario anticipatoire surtout lorsque j’avais vu les efforts de la jeune préfète pour reconquérir l’ouvrage. Je l’avais entendu enquêter et il n’était pas rare d’écouter des murmures dans la bibliothèque ; surtout de jeunes premières années indiscrètes par rapport à la situation.
Je n’avais, donc, peut-être pas eu tord de lui donner quelques jours supplémentaires pour me le rendre. Et ce que je voyais à présent me le confirmait. Elle était ici — un livre entre ses bras — essoufflée par l’effort qu’elle venait sans doute de réaliser. Je me permis de lui adresser un léger sourire avant de terminer avec l’élève qui la précédait. Elle posa l'ouvrage en affichant un magnifique rictus que je restituai.

— Bonjour Miss Cooper. Je vous remercie pour ce retour tant attendu, mais ce n’est rien, j’ai assez bien entendu de vos recherches effectuées ; vos camarades ne sont pas très discrets.

Je ris doucement en achevant ma phrase, je voulais qu’elle se détende à présent, car je me doutais des nombreuses émotions qu’elle avait dû vivre ces derniers jours.
Le livre retrouvé, je me permis quelques instants pour en analyser son état ; il était parfait, les coutures internes et reliées à la tranche n’avaient pas été abimées, les pages ne possédaient aucune encornure, et surtout il restait dans une condition neuf. Il n’avait pas éprouvé une aventure aussi grande et difficile de ce qu’eut vécu la préfète.

— En tout cas, vous l’avez rendu dans le temps complémentaire avant les vacances et dans une excellente constitution ; on voit que vous aviez eu tout le respect du monde envers ce dernier avant sa disparition, et qu’il vous est revenu dans un état identique. D’ailleurs, puis-je connaître le lieu où vous l’avez retrouvé ?

Lorsque tu entends que tes recherches ont été un sujet de discussion pour certains, tu es quelque peu embarrassée : c’est sûr, tu n’as pas été discrète car tu t’y es mise plusieurs fois depuis que tu as quitté la bibliothèque mercredi dernier, et ce, du mieux que tu pouvais : tu ne voulais pas décevoir le bibliothécaire et tu n’avais pas envie non plus de quitter le château pour les vacances sans avoir retrouvé ce livre. Tu sais que cela t’aurais beaucoup rongé, l’avoir rendu à temps est donc un soulagement pour toi.

Tu ne t’attendais, certes, pas à ce que certains en parlent mais cela ne te dérange pas plus que ça, au moins tu as réussi à le trouver et c’est le principal à tes yeux. Là, tu sens qu’un poids s’est enlevé de tes épaules et ça te fait du bien, la culpabilité s’est envolée et le comportement du bibliothécaire t’aide à ne plus te soucier de la perte temporaire de ce livre. Tu te demandais si, malgré que tu le retrouves, il t’en voudrait toujours un peu mais ça ne semble pas être le cas, ce qui est plutôt rassurant.

Monsieur O’Lake souhaite savoir où se trouvait le livre avant que tu l’apportes ici, ce que tu peux comprendre. A vrai dire, tu ne sais pas comment il a pu atterrir sur la table où tu l’as trouvé mais tu trouves dommage que la Serpentard qui ait pris ton livre, – volontairement ou par accident, ne te l’ait pas rapporté ou n’ait pas fait au moins en sorte de le rendre à la personne qui l’aurait emprunté, si elle n’avait aucune idée à qui il aurait pu temporairement appartenir. Cela te semble un peu malhonnête mais tu pourrais comprendre ce comportement au cas où cette personne n’aurait pas fait exprès : peut-être avait-elle peur de ta réaction ? Tu ne le sais pas mais c’est oublié pour toi puisque le livre a été retrouvé.

- Oh, il était sur une table dans les dortoirs des filles, dans notre pièce commune. Je ne sais pas qui l’a posé là, du coup.. J’ai eu beaucoup de chance de tomber dessus en allant dans ma chambre.

Je souris lentement — pris par un certain sentiment de culpabilité — face aux paroles de l’adolescente. Son enquête s’était soldée en une retrouvaille sur la scène du crime. Elle avait ipso facto cherché longtemps, et je le sentais, pour que finalement l’auteur de ce vol rapporte discrètement l’ouvrage sans même se montrer.
Je ne pouvais, donc, pas lui en vouloir ; je possédais des preuves sur sa sincérité, sur son honnêteté, et je regrettai de l’avoir grondé, mais sur le moment même, je ne pouvais que ce que je voyais. Elle ne l’avait pas alors qu’elle en était la locataire, l’emprunteuse ; je me rendais, de cette façon, compte que je prenais bien trop à cœur certaines des priorités de mon travail ; mon éducation m’eut été faite ainsi conformément aux envies de ma mère avant que cela ne devienne réellement une passion pour moi-même. Finalement, les valeurs du métier se transmettaient de génération en génération, comme toutes les autres, malheureusement.

Je plaçai ensuite mes mains dans les poches de mon pantalon et affichai un nouveau sourire.

— Je vous crois, ne vous en faites pas. D’ailleurs, je tenais à vous présenter mes excuses par rapport aux mots dits il y a quelques jours, maintenant. Je suis — en toute bonne foi — désolé de ne pas avoir conjecturé vos premières assertions, à votre sincérité, mais je ne faisais que mon travail. Je m’en rends compte, j’ai été assez dur avec vous, alors que vous êtes une personne de confiance sinon vous n’auriez pas été choisie pour être préfète ; je comprendrai si vous ne les acceptiez pas, vous êtes libre de cette décision.

Tu n'auras sans doute jamais tous les éclaircissements nécessaires pour comprendre ce qu'il s'est réellement passé avec ce livre et cela risque de te travailler pendant un long moment mais l'important à tes yeux reste tout de même d'avoir pu rapporter le livre en bon état à la bibliothèque. Dans le cas contraire, tu envisageais même de finalement rester à Poudlard pour les vacances car cet ouvrage était sous ta responsabilité et tu n'as pas su t'en occuper convenablement pour le rendre à temps. Certes, tu n'aurais pas pu prévoir qu'une telle chose n'arrive mais ça n'aurait pas été une raison pour partir tranquillement en vacances si jamais tu ne l'avais pas retrouvé, du moins pas selon toi. Cette histoire t'aurait sans doute rongée jusqu'à la rentrée et tu n'aurais pas su profiter de tes vacances. Heureusement pour toi, tout est rentré dans l'ordre à temps.

Tu entends les excuses du bibliothécaire, un peu surprise. Certes, ses paroles prononcées deux jours plus tôt t'ont touchée mais, avec du recul, tu as bien compris l'importance de tout ce qu'il a pu te dire et c'est pour cette raison, en plus du fait que tu te sentais responsable de ce problème occasionné, qui t'a boostée à faire ton maximum pour retrouver le livre à temps. Tu lui souris puis tu lui réponds sincèrement :

- Oh, ne vous en faites pas, vous n'avez même pas à vous excuser. Je comprends très bien qu'égarer un livre peut être un problème, je n'imagine pas comment vous pourriez gérer les choses si jamais nous étions plusieurs à le faire plus ou moins en même temps. Non, on se doit de faire extrêmement attention car ces livres nous appartiennent pas et c'est plutôt à moi de m'excuser vu que je n'ai pas su le faire cette fois-ci. Que je sois préfète ou pas, c'est tout de même un dommage, je trouve, donc je comprends très bien la réaction que vous avez eue, vraiment.

Tu restes là un instant, silencieuse, puis tu regardes autour de toi : des élèves attendent patiemment – ou pas, ça dépend des personnes, leur tour pour rendre des livres.Cela signifie qu'il est temps pour toi de te retirer.

- Une longue file d'attente commence à se former derrière moi, je vais donc vous laisser. Encore merci pour le délai que vous m'avez accordé et passez de bonnes vacances ! ajoutes-tu avant de quitter la pièce.

Avec ces recherches, ta valise est plus à faire que faite, ce qui est rare chez toi la veille d'un départ. Il vaut donc mieux que tu te hâtes de la terminer à moins de vouloir le faire demain matin en dernière minute.

Fin du RP pour moi, merci à vous !

Ce que j’exprimais comme étant des regrets me revint à la figure avec surprise ; elle n’envoyait pas de rancune envers mes prétextes, au contraire, elle les validait très subtilement et m’annonça même que c’était à elle de s’excuser. Néanmoins, elle n’avait pas tort sur cela, malgré tout, elle m’avait soumis ses excuses en m’apportant l’ouvrage manquant et je ne pouvais en lui en vouloir plus longtemps. Les excuses furent ainsi acceptées mutuellement.

Toutefois, son discours se tut quelques instants pour laisser son regard balayer ce qui se déroulait autour de notre unité ; un bon nombre d’élèves se présentaient dans une file où l’attente franchissait doucement, mais sûrement, la limite de l’intolérable et la jeune préfète qu’était Miss Cooper l’eut parfaitement compris. Alors, me remettant encore de ma surprise, je repris une attitude plus conventionnelle et acceptai sa demande à me quitter afin de lui permettre la préparation de ses vacances qui se faisaient attendre depuis tellement de temps.

Un hochement de tête, et je m’autorisai une nouvelle salve de paroles.

— Très bien, vous avez totalement raison par rapport à ma réaction à propos des livres, mais je n’aurais tout de même pas dû être aussi sec, alors que vous avez un important rôle sur les épaules ; même si l’on ne cesse de dire que de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités. Néanmoins, le livre est rendu dans le délai supplémentaire, et pour cela, je vous en remercie encore, Miss. C’est pour cette raison que je vous souhaite, pareillement, de passer d’excellentes vacances et de bien en profiter.

Sur ces derniers mots, elle partit. Après tout, les villégiatures n’attendaient pas et défilaient comme un film au cinéma. Je me retournai, finalement, vers la file qui s’était créée ; ma journée n’était pas prête de se terminer.

— Bonjour, que puis-je faire pour vous, Monsieur Johnson ?


Merci d'avoir partagé ce RP avec moi, cela me fit très plaisir.