@Lumah Greenleaf

Avant de partir de chez elle pour Poudlard, soit de sa résidence à Nemphlar, en Écosse, Lumah prenait toujours soin d'emporter dans sa valise quelques ouvrages qu'elle avait récemment achetés, ou d'autres qu'elle souhaitait relire. Parce qu'en effet, la blondinette était mordue de lecture et appréciait d'entamer quelques pages avant d'aller se coucher afin de se demander toute la journée ce qui allait se passer dans la suite - bon, elle en devenait un peu moins attentive en cours, mais qu'importe !
Cependant, avec la suppression de quelques matières depuis cette année, Lumah avait deux fois plus de temps duquel elle profitait donc pour avançer ses lectures, sauf que, par conséquent, elle les terminait deux fois plus vite. Aussi, des dix tomes qu'elle avait prévus pour cette année, il ne lui restait absolument rien, puisque la petiote ne comptait pas les relire, ne voyant pas l'intérêt de suivre une histoire déjà connue, qui n'offrait donc aucun suspense mais de la lassitude...

...Et ceci expliquait donc sa présence assez régulière à la bibliothèque du château.

Elle y était allée dès le début de l'année pour divers emprunts destinés à ses études, en particulier, mais désormais, la pièce aux murs de livres était devenu un de ses lieux de flânerie préférés. Pour y avoir dormi une fois (ou deux, voire trois), la petite pouvait affirmer qu'elle était confortable - et c'est pourquoi elle préférait y rester pour lire sur place plutôt que de devoir se déplacer et se perdre sur le chemin... Elle avait mémorisé l'aller, le retour aurait été de trop. La blondinette avait également passé un certain temps à connaître les rayons et savoir y chercher ce qui pourrait lui plaire. Elle avait son coin préféré, donc, bien que parfois, elle piochait un livre au hasard et s'étouffait en voyant qu'il s'agissait de Romance, d'étude de corps humain ou de potions. Elle avait quelque peu horreur de ces sujets et tenait à garder ses yeux aussi éloignés que possible d'eux. Elle supportait aussi mal la violence à l'écrit désormais, alors si elle devait donner son genre favori, ç'aurait été la tranche de vie, ainsi que le fantasy.

Ce jour-ci, la petiote était venue avec un objectif précis en tête : empruter la suite d'un roman dont elle avait terminé les deux premiers tomes. Elle visualisait déjà parfaitement l'emplacement du troisième. Un rayon plus loin... Là, en haut ! Lumah tendit son bras, puis, voyant les centimètres qui la séparaient de l'ouvrage, elle se résigna à monter sur une table disposée devant. Assise sur ses genoux, Lumah atteingnait désormais l'objet qu'elle désirait. Sa main avait eu le temps de caresser sa reliure, mais elle s'en détacha aussitôt, car tout son corps fut emporté en arrière, faute à elle d'avoir placé son pied de manière trop peu sûre.

« Jvhdzygsgg », jura la petite avant que sa tête ne heurte l'étagère de derrière.

Le choc de son corps frêle contre l'étagère réussit malgré tout à faire dégringoler de la bibliothèque une bonne dizaine de livres - quoiqu'elle ne pouvait que l'estimer, sa vue s'étant brouillée derrière de multiples pages ouvertes. Elle avait également eut l'honneur d'atterir dans la plus risible des positions, tant et si bien qu'elle se demandait s'il n'était pas impossible de voir sous sa jupe (fort heureusement elle avait eu le réflexe de mettre un short, alors elle était juste ridicule, tout au plus, et sauvée d'un quelconque autre malaise)

La petite n'en restait pas moins absolument confuse, parce qu'elle était quand même assise à essayer d'attraper un livre deux secondes auparavant. Les chutes survenaient toujours trop vite à son goût, et trop fréquemment, aussi. Lumah aurait d'ailleurs aimé porter plainte, mais elle ne connaissait aucun bureau de la maladresse, à son plus grand dam.

Elle ne fut que plus abasourdie lorsqu'on l'interpella - sa voix ne lui paraissait d'ailleurs pas inconnue - en la traitant de relou. Mais qu'est-ce que ? Lumah s'empressa de retirer les livres qui l'avaient quasiment recouverte - et l'empêchaient d'être libre de ses mouvements -, puis s'assied afin de découvrir à sa droite un garçon qui la surplombait entièrement, aux cheveux bruns en bataille et au visage fermé, presque froid.

« Baheuhj'suistombéequoi, j'saispas », balbutia la blondinette, avant de murmurer des excuses quasi-inaudibles.

Ça ne fut que lorsqu'il reprit la parole que son esprit fit le lien.

« Galvane ?! », s'exclama Lumah à voix basse (car elle avait prit le réflexe de s'auto-corriger désormais, à force d'être reprise par des « Chttt » agacés), saisissant sans aucune hésitation la main qu'il lui avait tendue, qui contrastait d'ailleurs énormément avec les siennes, aussi minuscules que pâles.

Lorsqu'elle fut remise sur pieds, Lumah se dépoussiéra et plissa les yeux, esquissant un léger sourire. « Tu as un drôle de sens de l'humour », lui dit-t-elle, avant d'ajouter : « Ça va mieux maintenant que tu m'as aidée, merci ! J'arrête pas de me casser la margoulette... J'étais bien partie pour rester allongée sur le sol à déprimer » (elle rit nerveusement)

« Et toi ? Qu'est ce que tu faisais ici ? »