Cela faisait maintenant trois jours que j'étais dans ce château, et j'avais pourtant l'affreuse impression d'y être depuis beaucoup plus longtemps que ça. On ne pouvait pas vraiment dire que l'année avait bien commencé ! Mon pauvre tibia me le rappellait à chaque pas que je faisais, si bien que quand je marchais j'avais une démarche plutôt bancale. J'aurais pu aller à l'infirmerie, bien sûr, mais hors de questions que j'aille me plaindre après trois jours de présence. De plus, j'avais autre chose à faire.

Si mon altercation avec la Serpentard il y a deux jours m'avait apporté une douleur lancinante, elle m'a aussi fait prendre conscience que sans un minimum de connaissance de ce foutu monde, j'allais me faire écraser. Avoir une grande gueule n'allait pas vraiment suffire, il allait falloir que je m'informe. C'est ce qui expliquait ma présence dans cette bibliothèque si tôt dans l'année. Dès mon premier pas dans la pièce, je compris que les recherches allaient être compliqué : la bibliothèque était immense ! Comment allais-je faire pour m'y retrouver, moi ? Sans un regard pour les élèves présents ou même le bibliothécaire, je me mis en quête de la section qui m'intéressais. Mais laquelle, au juste ? Même moi je ne le savais pas. La première qui me semblera correcte pour trouver les informations que je cherchais serait la bienvenue.

Mes pieds foulèrent pendant un moment le sol marbré de la bibliothèque. Et ma patience, qui n'est pas vraiment ma qualité première, était à son plus bas. Alors, agacé, je tournai entre deux rayonnages et me plantai devant les rangées de livre, mes yeux parcourant les vieux bouquins à la recherche de celui qui aurait pu m'aider. Mais de toute évidence, je n'étais pas au bon endroit. Je changeai de rayonnage. Et puis je rechangeai. Et je finis par trouver quelque chose d'intéressant. Je l'ouvris et m'assis sur une table entre les rangées. Vu de l'extérieur, j'aurais pu passer pour une élève studieuse qui commençais déjà à s'informer pour ses cours. La vérité était tout autre, évidemment. Mes yeux avaient à peine parcourus les premières lignes que déjà, j'étais perdue. Je jettai un coup d'œil aux alentours. Personne à cet endroit. Je repris ma lecture, mais rapidement je soufflai, agacé. Rien. Je n'y comprenais rien. La seule chose que j'avais saisis, mais je n'avais pas eu besoin de ce bouquin pour ça, c'était que les sorciers avait un problème avec les gens comme moi. Les moldus. La voix insupportable de Erza résonnait dans ma tête. Sang de bourbe. Je refermai violemment le livre dans un boucan monstrueux.

- Fais chier.

Bordel, dans quoi avais-je mis les pieds ?

Et voilà pour toi

Un nouvel environnement. De nouvelles têtes. Des tas de choses auquelles tu dois t'adapter. Voilà ce que représente Poudlard pour toi.

Cela faisait déjà trois jours que tu étais au château. Tout s'était passé trop vite.
Ton arrivée au château, ta répartition à Serpentard, ton intégration au sein de la maison, ta visite au château, en passant par la rencontre de cette Emma qui est un gros point d'interrogation pour toi.

Et tu étais envoyée à Serpentard. Grand-Père devait s'en réjouir à l'heure qu'il est.
Super...
Lui et son discours sur la “supériorité des sang-purs”, commençaient sérieusement à te taper sur les nerfs.

Tu rôdes à travers le château sans suivre d'itinéraire précis, te laissant guider par tes pas.
Tu arrives devant la bibliothèque, l'endroit que tu avais toujours rêver de visiter à Poudlard, quand tu étais petite.

Tu passes le seuil de la porte.
Une odeur de vieux livres et de pages jaunies par le temps t'envahissent soudain.
Tu souris en parcourant les rayonnages, les scrutant un par un.
Le bruit d'un livre que l'on referme violemment attire ton attention.
Tu te retournes vers l'origine du son, et vois remarques une Serpentard agacée.

— Fais chier.

Tu t'approches de la Verte, malgré cette voix qui te crie de rester en retrait.

— Euh... J'peux t'aider ?

Tu tripotes ta manche en attendant sa réponse, avec une pointe d'apréhension.

Je tournai la tête vivement vers la personne qui venait de s'adresser à moi et remarquai une fille de ma maison. Je la détaillai au maximum. Sa main tripotait sa manche en signe d'appréhension et sa voix était plutôt hésitante. Il était clair qu'elle n'était pas à l'aise. Je la fixai dans les yeux avant de répondre.

- A moins que tu sois une pro sur le contexte de ce foutu monde qui semble bien chaotique non, tu ne peux pas m'aider.

Je me levai de la chaise sur laquelle j'étais assise et rangeai le bouquin que j'avais déposer sur la table. A nouveau, je cherchai de quoi répondre à mes questions. Tellement de mots m'étaient inconnus ! Sang de bourbe, par exemple. Et ce contexte ! Il y avait tellement de choses. Il était tellement... Complexe ! N'y avait-il donc aucun livre suffisamment simple pour des cas comme le mien ? Je commençais à me dire qu'écouter maman aurait été plus judicieux. Elle m'avait prévenu, elle me l'avait dit. Je ne pouvais pas débarquer comme ça sans aucune connaissance. Elle avait plutôt raison, je dois malheureusement l'avouer. Je jettai un coup d'œil vers l'autre fille qui m'avais abordé il y a quelques minutes.

Non. Non non et non ! Sors cette idée de ta tête !

Je changeai de cible et revins sur les nombreux livres présents autour de moi. Mais l'agacement me fit rapidement perdre patience et je ne pus m'empêcher de taper du pied en jurant.

La Vert et Argent tourne vigoureusement la tête vers toi. La fille devant toi te dévisage rapidement, te regardant droit dans les yeux.

Tu la regardes, amusée. Chaotique ? Tu n'avais pas pensé à ce mot pour décrire le monde sorcier, mais il était clair qu'il le définissait totalement. Chaotique. Brutal. Cruel.
Un flash.
Sang de bourbe. La voix de Grand-Père résonne dans ta tête.
Ils valent pas mieux qu'ces moldus.


Tu clignes des yeux, chassant ces pensées de la tête.

Tu en déduis qu'elle n'était pas issue d'une famille de sorciers.

— Hmm, aquiesces-tu, pensive.

La fille se lève de sa chaise pour aller ranger le livre qu'elle consultait il y avait quelques secondes.

Elle regarde les rayonnages, sans doute en quête d'un livre qui lui donnerait des informations sur le monde magique.
Ta camarade jeta un coup d'oeil vers toi, avant de reprendre ses recherches. Tu la regardes taper du pied en étouffant des jurons.

Après quelques hésitations, tu lâches en direction de la Verte :

— Dans ce cas, je pourrai peut-être t'être utile... Je ne pense pas qu'un livre pourrait te donner des informations claires et précises sur le contexte actuel. Moi, je peux éventuellement t'aider.

En attendant sa réponse, tu fourres ta main dans ta poche, pour tenter de stopper ton tic nerveux, en vain.

- Dans ce cas, je pourrai peut-être t'être utile... Je ne pense pas qu'un livre pourrait te donner des informations claires et précises sur le contexte actuel. Moi, je peux éventuellement t'aider.

Je tournai la tête vivement vers ma camarade. Que pouvait-elle bien savoir de ce qu'il se passe dans ce monde ? Et sans bouquin, en plus ? Pour en savoir autant, il n'y avait pas une montagne de solutions : elle était née-sorcière. Et dans ce cas-là, il était logique qu'elle n'ai pas eu besoin de livres pour avoir connaissance de ce qui se passait chez les sorciers.

A nouveau, les paroles de Erza me revinrent en tête. Sang de bourbe. Je fixai la Serpentard devant moi et lui crachai mes paroles.

- Parce que t'accepte d'aider les sangs de bourbe, toi ? Laisse moi rire.

Je détournai de nouveau mon attention sur les rayonnages. J'étais injuste, je le savais. Tous les sorciers ne sont pas comme Erza, contrairement à ce que je pouvais dire. Ma camarade m'avait proposé son aide. C'était une bonne action. C'était même plutôt sympa de sa part. Mais comme toujours, je rabattais ma carapace. Mes yeux se tournèrent pour la troisième fois vers elle. J'hésitais. Peut-être que devrais-je accepter non ? Il fallait bien que je l'admette : le peu de patience en moi s'évaporait au fil des secondes. Mais ma fierté m'empêchait de revenir sur mes paroles. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle tente une nouvelle fois de m'aider. Ce qui ne m'étonnerait pas, car même si elle semblait plutôt hésitante, elle n'avait pas l'air d'être à abandonner si facilement. Elle ne serait pas restée là, sinon. Je l'avais déjà rembarré une fois - deux maintenant - et elle était resté. Il n'y avait plus qu'à attendre.

A ton tour

Ta camarade vert et argent tourne ta tête vers toi une énième fois et te fixe.
Tu baisses les yeux vers le sol, évitant son regard.

— Parce que t'accepte d'aider les sangs de bourbe, toi ? Laisse moi rire. te crache-t-elle, avant de se retourner vers les rayonnages, continuant ses recherches.

Tu lèves les yeux vers elle, surprise de sa réaction.
Sang de bourbe ? Jamais tu n'oserais insulter quelqu'un de la sorte.

— N...non ! Je me fiche de ton statut de sang. Je veux juste t'aider, il n'y a aucun sous-entendu là-dessous, fis-tu, même si tu te doutais bien de si elle t'écoutait vraiment.

Tu vois qu'elle hésite, mais ne reviendra pas sur ses paroles. Tu la comprenais, étant donné que tu étais comme elle.

Tu réfléchis un instant. Les sentiments humaines étaient si complexes, et tu n'étais pas douée pour les déchiffrer. Voulait-elle que tu partes ? Après tout, elle avait refusé ton aide à plusieurs reprises et il serait peut-être la lâcher et de reprendre ton chemin. Si elle ne voulait pas de ton aide, tant pis.

Tes yeux se posent sur la Vert et Argent. Elle était toujours en train de perdre patience devant des livres qui ne lui seront sûrement d'aucune aide. C'est là que tu changes d'avis ; pas par pitié, mais par compassion.

— Je veux... j'veux simplement t'aider. lui souffles-tu au bout de quelques instants.

Ma réaction semblait l'avoir surprise. Elle répliqua aussitôt qu'elle voulait juste m'aider, et ce peu importe mon statut de sang. Pendant plusieurs secondes, elle sembla hésiter. Me serais-je trompé ? Comptait-elle partir, contrairement à ce que je pensais ?

- Je veux... j'veux simplement t'aider. Finit-elle par souffler.

J'arrêtai ma main, qui avais amorcée un mouvement en direction de je-ne-sais quel livre de cette bibliothèque, et tournai la tête vers ma camarade dont j'ignorais toujours le nom. Je la fixai quelques secondes avant de la contourner pour m'asseoir sur la chaise où j'étais quand elle est venue me voir. Mon corps était tourné vers elle, mes bras étaient croisés et mes yeux la fixaient toujours. D'un mouvement de tête, je lui fis signe qu'elle avait mon attention. J’espérais qu'elle avait du temps, parce que ça risquait d'être long. Mes connaissances sur ce monde se résumaient à cette école dont je ne connaissait que le nom et les maisons, ainsi qu'à cette foutue guerre qui semblait opposer sorciers et moldus. Le pourquoi du comment de cette situation m'était inconnu, comme tout le reste. Il fallait dire que je n'avais fais aucun effort. Je n'avais pas vraiment envie de venir ici, au départ. Mais j'avais finis par me dire que ça ne pouvait pas être pire que chez moi. De toute évidence, je m'étais trompée, et lourdement. Les choses étaient à l'identique de chez moi, si ce n'est pire puisqu'il y avait beaucoup plus de monde ici. J'avais espéré des jours meilleurs, j'étais tombé tout droit dans un cauchemar.

Et voilà pour toi

La Vert et Argent te fixe quelques instants avant de prendre place sur une chaise. Sa tête est tournée vers toi, et elle te dévisage. Puis, elle opine du chef, te faisant signe que tu avais son attention. Toi qui pensais qu'elle te repousserait une troisième fois, tu fus agréablement surprise.

Mais, par où commencer ? Il y avait tant de choses à raconter sur ce vaste univers qu'est le monde magique.

– J'suis Ava, en première année. fis-tu. Autant commencer par les présentations.

Tu marques une pause, avant de commencer les explications :

– La création de cette école remonte à des siècles auparavant, au Moyen Age. Les noms des maisons viennent de leurs fondateurs : Salazar Serpentard, Rowena Serdaigle, Helga Poufsouffle, et Godric Gryffondor. Chaque fondateur voulait une qualité spécifique chez ses élèves : Serpentard voulait des élèves rusés, Serdaigle, des personnes créatives, Godric des élèves courageux et Helga, des gens... patients.
Il y avait des tensions entre maisons, notamment entre Godric et Salazar, pour une question de pureté de sang.

Nul besoin s'attarder sur le sujet de sang, et étant donné que ton interlocutrice était une née-moldue, cela risquerait de la blesser.

Tu marquas une pause, laissant ta camarade digérer ces informations. Tu avais encore beaucoup de choses à lui dire, et tu risquais de la perdre parmi toutes ces annecdotes. La Chambre des Secrets, il faudra aussi évoquer Harry Potter, la guerre des sorciers, Ursula Parkinson, le Conseil des Sorciers, et tout le tralala du contexte actuel. Tu réfléchis un instant de comment tu pourrais récapituler toutes ces informations.

Elle commença par le début : les présentations. Elle s’appelait Ava. J'enregistrai son nom dans ma tête, en espérant ne pas l'oublier d'ici peu, ce qui serait pourtant probable. Puis à mon tour, je me présentai rapidement...

- Clarke.

...Très rapidement.

Elle commença ensuite ses explications, et je posai mon coude sur la table et mon menton dans ma main, sans détacher mon regard d'elle. A la fin de son premier monologue, je ne pus empêcher ce léger ricanement sarcastique de sortir de mes lèvres. J'avais déjà compris que le sang était un problème, j'en avais même déjà fais les frais. Et pourtant, je devrais avoir l'habitude. Elle ne s'attarda pas sur ce sujet, et je l'en remercia silencieusement. Il n'y avait aucun doute quant à mon besoin d'aide - aussi difficile que cela soit à admettre - et il valait mieux ne pas rendre les choses plus compliqués qu'elle ne l'étaient.

J'acquiesçai pour lui signifier que je la suivai, sans pour autant savoir si cela durerai encore longtemps. Je ne la quittai pas du regard, sachant pertinemment que si je le faisais, je serais distraite rapidement par autre chose. Car même si je savais faire preuve d'attention, cela était plus simple quand le sujet était intéressant. Là, ça ne me passionnais pas particulièrement, mais avais-je réellement le choix ?

En voyant que tu avais son attention, et qu'elle ne t'avait pas perdue (pour l'instant) tu repris :

– Le fondateur de notre maison, Salazar, a créé une chambre, la Chambre des Secrets, sans mettre au courant les trois autres fondateurs. Il y a enfermé un basilic, et seule une personne parlant le Fourchelang, la langue des serpents, pouvait ouvrir cette fameuse chambre. Elle sera ouverte ensuite par Voldemort, un des plus grands mages noirs de tous les temps, qui sera ensuite tué par un gars de dix-sept ans, Harry Potter, qui tuera également le basilic lors de ses douze ans.

Tu marques une seconde pause, le temps de ravaler ta salive et de reprendre ton souffle.

– Ce fameux Harry Potter, a survécu à un sortilège de la mort lancé par le seigneur des ténèbres, alias Voldemort, chose qu'on croyait impossible jusqu'alors. Voldemort, quant à lui, sera dans un état entre la vie et la mort durant une dizaine d'années. Il aurait pu mourir, mais il a utilisé de la magie noire bien avant l'incident pour laisser une partie de son âme dans sept objets et êtres différents ; des Horcruxes. Il faut donc détruire tous les horcruxes pour pouvoir le tuer.
Voldemort réapparaitra au monde sorcier au bout de treize/quatorze ans, grâce à une incantation. Harry Potter réussira à détruire tous ces horcruxes et ensuite le tuer lors de la première guerre des sorciers. récites-tu.

Tu guettes sa réaction, te demandant si elle avait bien tout suivi.

– C'est... compréhensible ? lui demandes-tu, les joues écarlates.