Nos baguettes dans la poche, rayonnantes de plaisir, nous nous promenions sur le chemin de Travers, sans savoir où aller ensuite. C'est alors qu'en passant devant la boutique de glaces de Florian Fortarôme, je sentis une douce odeur sucrée et parfumée filtrer vers mes narines à travers la porte entrouverte. J'avais très chaud et cette odeur me donnait envie de manger une bonne glace. Ma mère surprit mon regard et chuchota quelque chose à l'oreille de mon père. Il sourit alors et nous poussa à l'intérieur de la boutique.

L'odeur sucrées des glaces emplit mes narines et je frétille de plaisir. Bien sûr, je suis déjà venue ici, mais à chaque fois, la différence de l'ambiance entre l'intérieur et l'extérieur de la boutique me choque. Une petite photographie de Florian Fortarôme encore endormi est accroché derrière le petit comptoir vitré.

Mais mon regard s'attarda surtout sur le comptoir où s'étalaient des bacs contenants les différents parfums proposés. Nous nous en somme rapproché, et puis, soudain, une jeune femme d'une vingtaine d'années surgit de derrière le comptoir rayyonante de plaisir, ce qui me choqua, vu que tous les commerçants que j'avais vu aujourd'hui avait l'air grognon de celui qui sortait du lit contre son gré.

Elle nous dit qu'elle s'appelait Annie Carroll et qu'elle était une employée ici. Ensuite, elle nous demanda quels parfums on désiraient pour nos glaces. Je sourit et répondit aussitot : "Ce sera une boule bulle baveuse et une crapaud à la menthe pour moi, s'il vous plait."
L'employée me sourit d'un air entendu et se tourne vers mes parents qui formulent à leur tour leurs demandes. Pendant ce temps, je me tourne vers Erin qui regarde les parfums en fronçant les sourcils, je me dit qu'elle n'est peut etre pas habituée aux gouts sorciers.

"Qu'est-ce que tu prendras-toi ? Tu sais, ils ont aussi des gouts plus classiques comme chocolat, vanille, ou fraise."

@Erin Bain, miam !

Nous flânons dans le chemin de traverse, indécises où aller ensuite. Le soleil matinal d’Aout est déjà très chaud, bien qu’il ne soit à peine sept heures. La rue, qui était presque déserte à mon arrivée, ne l’est plus autant, et je remarque quelques autres jeunes sorciers de mon âge.

Nous passons alors devant le magasin de glace Florian Fortarôme. La porte est légèrement ouverte, et une odeur sucrée se diffuse dans tout le périmètre. Malgré l’heure matinale, je salive, et je me rend compte que je prendrai volontiers quelque chose à manger, car j’ai été si pressée et excitée ce matin que je n’ai pas peut avaler le moindre bout de pain.

La mère de Linda a repéré vers où nos regards se tournent, et quelques secondes plus tard, nous nous retrouvons dans la boutique. Une glace au petit déjeuner. Il y a un début pour tout. Et, honnêtement, je ne vais pas me plaindre.

Je promène mon regard autour de la petite boutique. Un comptoir qui occupe tout un mur propose de nombreuses glaces colorées, et je me demande comment je vais pouvoir choisir.

Je remarque aussi une petite photo d’un homme endormi. Je sursaute légèrement quand il bouge dans son sommeil. Je me m’attendais pas à que les photos vivent. Mais après tout, je ne m’attendais pas exactement à être un sorcière non plus.

Derrière le comptoir, une jeune femme blonde surgit. Elle semble littéralement rayonner, et l’heure matinal ne semble pas la déranger plus que ça. Elle se présente, mais je suis trop occupée à regarder les glaces pour entendre son nom. D’une oreille distraite, j’entends les Layton demander leurs glaces tour à tour, mais je n’arrive pas a décider. Il y a tellement de parfums que je change d’avis toutes les secondes. J’aimerais pouvoir revenir tous les jours jusqu’à avoir tout goûter, mais il faut que je choisisse aujourd’hui. Maintenant. Toute suite. Tache impossible. Et de toute façon, la moitiés des parfums me sont inconnus. Je fronce légèrement les sourcils. Je reviens sur terre quand Linda m’enfonce discrètement son coude dans les côtes, signe que c’est à mon tour.

-« Qu'est-ce que tu prendras-toi ? Tu sais, ils ont aussi des gouts plus classiques comme chocolat, vanille, ou fraise. »

-«Euh... » j’hesite. Je sais que mon temps est venu, pour ainsi dire.

-«Je vais prendre tarte à la citrouille aux épices d’hiver et citron-vert aux éclats rose cristallisés. »

Parfums originaux, j’imagine, mais dont je sais à peu près à quoi m’attendre. Pour cette fois-ci, je n’ai pas osé prendre des parfums sorciers. En voyant la glace que me tend la vendeuse, je salive d’avance. En voyant mon comportement enfantin, Linda sourit et levé les yeux aux ciel.

@Linda Layton Si seulement ma glace pouvait vraiment apparaître dans ma main... Peut-être si je cris Accio?

Dans ce cas, tu seras ravie à la fin de ce RP. Suspens...

Nous nous installons sur la terrasse, dehors, au soleil qui vient tout juste de se lever et qui semble nous regarder manger en colère, parce qu'il ne peut plus nous atteindre maintenant avec sa chaleur.
"- C'est bien la première fois qu'une glace me sert de petit déjeuner, lance ma mère en nous souriant. Mais bon, il faut bien un début à tout."

Mon père éclate de rire, mais moi, je suis bien trop occupée à manger pour m'en soucier. En plus du bon gout de la bulle baveuse, je sens dans ma glace un petit plus, surement le fait que c'est la première que je partage avec ma nouvelle amie. Je n'ai aucune idée de ce qu'elle en pense, si elle a aimé sa glace, si elle a pris son petit déjeuner avant... mais je n'ose pas lui parler. Ce serait comme rompre la paix et la bonne ambiance qui règnais sur la terrasse.

Ma glace n'a pas résisté longtemps. Bout par bout, elle a vite disparue de ma main. Je regardait Erin mager la sienne en pensant... et si elle n'allait pas dans la meme maison que moi ? Pourrons-nous rester amies malgré tout ? Je secouai la tete pour en chasser ces méchanétes pensées. Il était encore bien trop tot pour s'en soucier. En essayant de prendre un air naturel et détendu, j'ai demandé :

" Dis, comment ça s'est passé; quand... tu sais... quand tu a reçu la lettre et tout ça ?"

@Erin Bain

Une fois sortie de la boutique, nous nous installons autour d’une des tables de la terrasse. Les parasols, à cause de l’heure matinale, ne sont pas encore levés, et j’oriente mon visage vers le ciel pour profiter un peu des doux rayons du soleil. Grâce à ma glace, il ne me semble plus du tout aussi ardent, mais je ne veux pas imaginer comment ça va être dans quelques heures.

La mère de Linda dit mes pensées de plus tôt à voix haute, ce qui me fait rire intérieurement.

L’ambiance est bonne autour de cette table. Le père de Linda rit aux éclats, et tout deux regardent leur fille, qui dévore sa glace, avec amour. Je m’en veux un peu pour ça, mais je ne peux m’empêcher de comparer ça avec ma propre famille. Mes parents sont loin de me négliger, mais l’atmosphère n’est pas exactement la même à la maison.

Puis, comme d’habitude, mon attention ne reste pas plus d’une minute sur la chose et se met à voyager autre part. J’essaie tout d’abord d’imaginer à quoi ressemblera Poudlard. Sera t-elle comme mon ancienne école, un bâtiment fade, avec des professeurs moroses, et des journées enfermés dans des salles de classe alors que je ne veux que courir dans les prés et grimper aux arbres? Et les élèves, m’apprécieront ils? Ou vais-je encore sembler bizarre, avec mes manières un peu brusques et sauvages?

Je me rends compte que je n’ai pas parlé depuis un bout de temps quand Linda prend la parole. J’espère que mon silence n’a pas paru malpoli.

" Dis, comment ça s'est passé; quand... tu sais... quand tu a reçu la lettre et tout ça ?

J’essaie de répondre, m’étouffe sur ma glace, avale de travers, me met à tousser, et fini par un mal de tête passager atroce quand je croque dans la nourriture froide.
La classe légendaire d’Erin Bain quoi.

Nous nous regardons dans les yeux avec Linda pendant quelques secondes, puis nous éclatons de rire. Mon embarras a au moins servi à détendre l’atmosphère.

Calmée, je reprend la parole :

-“ Bah, comment dire...Je ne m’y attendait pas du tout, évidement. C’est comme si on te disait que t'étais réellement une extraterrestre et que tu devais déménager sur Mars. Mais d’un autre côté, je pense que j’ai été soulagée, tu vois? Ça paraît probablement normal pour quelqu’un élèvé par des parents sorciers, mais j’ai parfois montré des petites traces de magie. Un sol qui devenait mou et rebondissant quand je tombais d’un arbre... Des coups de boxe qui étaient mystérieusement forts... Évidemment, j’en ait parlé à personne, et j’essayais de me convaincre que je n’étais pas folle. Donc cette lettre, et la visite de ce professeur de Poudlard m’ont apporté comme une confirmation que je ne savais pas que j’attendais, et des réponses dont j’avais désespérément besoin. Mais mes parents ont été beaucoup plus sceptiques, je croient qu’ils avaient peur aussi d’avoir encore plus de responsabilités, avec déjà Maïa et Liam. Désolé, je vais finir par t’ennuyer si je continue à parler. Et si on faisait à tour de rôle? Quelques informations chacune. .

@Linda Layton Désolé j’avais pas vu ta réponse, je pensais recevoir une notification.

Elle avale sa glace de travers, et se met à tousser en essayant de répondre à ma question. On se regarde un long moment sans rien dire. J'aipeur qu'elle n'ai pas aimé la question. Soudain, sans préambule, on éclate de rire. Je me sens soulagée. Ce rire me fait du mien autant qu'à Erin, je pense, car bientot, elle prends la parole et me raconte ses traces de magie enfantines, son soulagement à la découverte de leur cause, la réaction de ses parents... je m'y attendait un peu, en fait. L'histoire classique des nés-moldus.

Et si on faisait à tour de rôle? Quelques informations chacune.

-Heu... Oui, pourquoi pas. Et bien, moi, comme tu l'as dit, mes traces de magie étaient naturelles, pour ainsi dire, elles étaient meme attendues, pour tout te dire. Ca constituait la preuve que je n'était pas une Cracmol, et ça a constitué un vrai soulagement pour mes parents. La lettre est ensuite venue toute seule. Mais ce n'est pas que je n'était pas exité de la recevoir, loin de là. Car comme tu l'as vu toi meme, je suis venu à 5 heures du matin pour acheter mes fournitures. Et... attention, Erin, ta glace !

Trop tard, sa boule avait glissé du cornet et s'était écrasée sur la table, à moitié fondue.

"Ne vous inquiétez pas, intervint mon père."

Il agita sa baguette, et aussitot, la boule de glace s'envola pour réatterir sur le cornet d'Erin, aussi fraiche que si elle venait tout juste de sortir du congélateur. Soulagée, je la regardai en souriant.

Bah voilà, tu as un petit aperçu de tout ce qu'on peut faire avec la magie, lui dis-je, amusée.

@Erin Bain