Il été incapable de lui faire du mal, il le savait, ça avait toujours été comme ça depuis qu'ils se connaissent. Jamais il ne lui criait dessus, lui faisait de reproches ou autres, il s'était toujours démené pour elle et être présent autant qu'il le pouvait et qu'elle le laisser être. C'est ce qu'elle connaissait de lui, car c'est ce qu'il était, et là d'un simple geste incontrôlé il avait tout remis en question, tout détruit. Mis à mal une année de passion et d'amour, si encore il avait voulu ça, si il avait sciemment embrassé Irene, il n'aurait pas eu aussi mal. Mais s'il avait était comme ça, il ne serait pas là à pleurer, à se dire qu'être un salaud lui aurait ôté la culpabilité.

Les larmes, les cris, les coups, chaque action d'Alice étaient comme un coup de poignard dans son cœur, car il était coupable de ceux-ci, mais le coup de grâce arriva quand elle s'arracha de rage le pendentif qu'il voyait à son cou depuis le mois de Septembre, ce vif d'or qu'il lui avait offert pour son anniversaire. Symbole de ce qui les avait réunis puis unis. Voyant le bijou au sol, il n'eut pas la force de se baisser pour le ramasser, il revoyait la petite balle dorée voler devant lui quelques minutes auparavant. Et s'il ne l'avait pas capturé ? Si Eider avait réussi à s'en emparer avant lui... Irene ne serait pas venu courir vers lui... Ils ne se seraient pas embrasséq... Il serait dans les bras d'Alice qui le réconforterait de son échec. S'imaginer ça était si douloureux, jamais, plus jamais, il ne serait à nouveau dans ses bras, jamais plus il n'aurait ses douces lèvres sur les siennes. Son beau sourire ne serait plus pour lui.

Ce sourire, il le revoyait, dans les tribunes, un peu plus d'un an auparavant, son parapluie au-dessus d'elle, elle lui demandait si elle pouvait s'asseoir auprès de lui, très rapidement elle lui avait plu, une obsession qui l'avait suivit dans ses rêves. Il revoyait cette Alice imaginaire sur un bûcher, c'était lui le danger, pas Carry... C'était lui qui mettait le feu au brasier détruisant son Alice. Son estomac se serra encore plus, une étreinte qui avait était agréable quand elle provenait des bras d'Alice qui l'encerclaient et le serraient de peur alors qu'ils étaient à quelques mètres du sol. Tout cela appartenait au passé. Ses bras, c'était ici, à l'endroit où elle venait de jeter le symbole de leur amour, qu'il l'avait enlacé pour la première fois et qu'il avait compris ses sentiments, ses yeux passèrent par-dessus l'épaule d'Alice pour se poser sur leur arbre, celui qui avait était le témoin de leur premier baiser. "Nous vivrons encore des journées meilleurs" C'était la promesse d'Alice, et pourtant depuis... Avaient-ils eu une seule journée de bonheur ? Puisant dans ses souvenirs, c'était la dernière fois qu'il était sincèrement heureux, sans qu'il n'y ait une ombre au-dessus de lui. Sans qu'il y ait une crainte de voir un malheur arriver autour de lui, autour d'elle, autour de leurs amis et proches. Dans cette tempête qu'avait amené le Conseil avec lui, Alice avait été un rayon de soleil. La raison de ses sourires et de son espoir de voir des jours meilleurs. Il perdait ça aujourd'hui, elle l'avait dit, c'était terminé.

Il voulait fuir, c'était trop dur, cette réalité l’anéantissait, il ne pouvait plus rien dire, il était coupable de cette finalité. Mais rester ici face à Alice, face à cette nouvelle réalité était bien trop dur. Il ne pouvait faire demi-tour, entrer dans ce vestiaire, faire face à l'exaltation de ses coéquipiers, à Irene... Il voulait être seul, loin de tous, loin de tout. Il n'avait cependant pas la force de marcher devant lui, de contourner Alice et de marcher sous son regard. Les mains sur son Manchevif, il avait là sa seule échappatoire, la seule qu'il pouvait envisager. Alors, les yeux toujours rivés vers le pendentif, il serra le manche de son balai entre ses doigts et se laissa emmener par celui-ci, décolla à 2 mètres avant de l'enfourcher correctement et de s'envoler plus haut sans un regard pour Alice qu'il laissait au sol avec le pendentif à ses pieds. Il était lâche, mais tout ça était trop dur pour lui, il fila s'isoler vers le lac noir. Là-bas, il pourrait hurler toute sa douleur et évacuer toutes ses larmes, il y resta jusqu'au coucher du soleil, bravant le couvre-feu, s'assurant de ne croiser personne jusqu'à ce qu'il soit au fond de son lit où ses larmes continuaient de couleur avant qu'un sommeil difficile à trouver l'emporte pour une nuit salvatrice qui rendit enfin ses tristes pensées silencieuses.

Irene regarda Christopher s'éloigner. Elle cru sentir son coeur se déchirer alors qu'elle restait ainsi, immobile à regarder le beau blond disparaître, sans un regard pour elle. Le sourire qu'elle s'était forcé à afficher en réponse à celui qu'il lui avait offert glissa instantanément et elle se contraint à retenir ses larmes. Juste deux minutes. Juste le temps de disparaître. Irene s'adressa à son équipe avant de courir vers les vestiaires, batte et balais perdu au cœur du terrain en liesse :
- Prendre une douche.

Elle pénétra dans les vestiaires, la porte opposait claquait, manifestement Christopher venait de le quitter. Les larmes d'Irene commencèrent à couler et elle s'enferma dans une des cabines de douches. Elle arracha quasiment ses vêtements, les abandonnant sur le sol et alluma l'eau chaude, se recroquevillant dessous. Quelle idée avait-elle eue ?! Pourquoi avait-elle fait ça ?! Qu'est-ce qui lui était passé par la tête ?! Comme si Christopher allait arrêter de regarder Alice pour elle. Comme si elle avait le droit de lui faire du mal. Pourtant, Irene ne l'avait pas imaginé, elle avait bien senti qu'il avait répondu à son baiser. Peut-être... Ce n'était pas la question, il n'était pas question d'espérer. Elle devait réparer ce qu'elle venait de briser. Mais le pouvait-elle ? Le voulait-elle seulement ? Si elle écoutait son coeur, elle aurait aimé que Christopher quitte Alice, elle aurait aimé être celle qu'il regardait comme il regardait Alice. La jalousie, la tristesse et la colère tordirent les entrailles de la jeune rousse alors que les gouttes bombardaient la peau de son dos, tandis que ses cheveux détrempés pendaient devant son visage. Qu'avait-elle de plus qu'Irene, cette balafrée ? Cette gamine qui se croyait si supérieure à tous et qui rendait malheureux Christopher en l'empêchant de l'aider comme il voulait l'aider. Qu'est-ce qu'il lui trouvait encore à cette persifleuse de Serpentard ? Mais aussi n'était-ce pas une chose qu'Irene aimait chez lui, le fait qu'on pouvait lui faire confiance qu'il ne laissait jamais tomber les gens qui lui étaient chers ?

Irene rumina ses pensées un petit moment, ses larmes finirent par arrêter de couler alors que les sanglots qui la secouaient se calmaient doucement. Elle aurait aimé rester là à jamais, mais elle entendait ses coéquipiers joyeux de l'autre côté de la porte qui l'invitaient. Ils ne devaient pas la voir dans cet état. Irene leur dit qu'elle les rejoignait et plongea sa tête entre ses genoux, attendant de ne plus entendre le moindre bruit pendant un long moment pour éteindre l'arrivée d'eau. Elle se sentait presque comme assommée.

Quelques minutes plus tard, habillée de vêtements propres et ayant récupéré sa batte et son balai que l'un de ses coéquipiers avait gentiment ramené dans le vestiaire, Irene poussa la porte et sorti en direction du château. La solitude qu'elle ressentait lui courbait l'échine, pesant lourd sur ses petites épaules. C'est alors qu'un éclat brillant sur le sol attira son attention. Intriguée, la jeune fille s'accroupit. Etait-ce... le vif d'or d'Alice ? Irene sentit une vague de remords l'écraser alors qu'elle tendait la main vers le bijou. La chaîne avait été brisée. Irene ramassa le bijou et le cacha honteusement dans sa poche, elle trouverait peut-être un moment pour le rendre à Christopher, si il acceptait de lui reparler...

Fin du RP ! Merci beaucoup à vous deux