Alors que la capitaine sifflait la fin de l'entraînement et que l'ensemble de ses coéquipières regagnent le sol, Ennis resta en l'air encore un peu. Voler seule et sans réel but était un moment propice à la réflexion et au tri de ses pensées. Alors très régulièrement, elle prolongeait l'entraînement. Entre deux piqués, deux feintes ou deux changements brusques de direction, elle organisait méticuleusement son esprits et les symboles graphologiques qu'il contenait. Et après une demie-heure, rarement plus pour ne pas prendre de retard sur son programme, elle redescendait. Sauf que ce soir là, alors qu'elle allait etait tête en bas, en pleine exécution d'une roulade du paresseux, elle remarqua une silhouette au sol. Un adulte. Un homme. Qui pouvait bien être venu les observer? Emplie de curiosité, elle changea donc d'optique et fit bifurquer son balai alors même qu'elle était en train de remonter. Heureusement qu'elle avait un peu d'élan, sinon elle serait actuellement mollement pendue à son balai comme... comme un paresseux à sa branche.

Remise d'aplomb, elle regagna le sol. Descendit souplement de son balai et s'approcha, balai à la main, de l'homme qui se trouvait non loin du chemin menant aux vestiaires du terrain d'entraînement. Même si elle se doutait qu'il s'agissait d'un membre du corps professoral, elle s'attendait plutôt trouver l'apprenti du garde chasse qui venait parfois leur rappeler l'heure. Non. Il s'agissait du professeur de Defense contre les Fores du Mal, en poste depuis le départ de Miss Holloway. Lirlandaise l'avait en cors lors des séances en option, donc assez peu. Et n'avait pas d'opinion très tranchée sur ce dernier. Elle avait cependant cette question qui lui trottait en tête.

- "Bonsoir professeur," lui dit-elle avec son accent habituel en passant à proximité de l'adulte. Hésitant intérieurement à l'aborder des maintenant sur cette question concernant l'enseignement qu'elle suivait, elle ralentit son pas avant de finalement s'arrêter et pivoter vers lui:

- "Est ce qu'il serait possible de vous parler s'il vous plaît?" Demanda-t-elle posément.


@Mark Dole

L’air était d’une agréable douceur en cette fin de mois de mai. Un temps parfait pour passer sa soirée dans le parc. Si la météo restait au beau fixe quelques jours encore, Mark prévoyait de multiplier ses cours en extérieur.

Les mains dans les poches de sa robe de sorcier, c’était en déambulant un peu par hasard près du terrain d’entraînement de Quidditch qu’il vit l’équipe de Gryffondor s’entraîner. L’homme resta là quelques instants à observer ces silhouettes virevoltantes devant un soleil couchant. Des années plut tôt, c’était lui qui jouait dans cette équipe. Emprunt d’une douce nostalgie, l’anglais décida de pénétrer sur le terrain pour jauger de plus près si la relève était aussi douée qu’on le disait.

Mark pénétra sur le terrain et, debout, fixa son regard vers le ciel et ces drôles d'oiseaux. Dix, vingt, trente minutes ? Il l’ignorait le temps qui s'était écoulé depuis son arrivée et s’en moquait. Profiter du moment présent était tout ce qui comptait en cet instant. Le ciel ocre magnifiait à merveille le ballet des balais. Un spectacle des plus agréables. Lorsque l’entraînement prit fin, Mark décida de suivre l’équipe pour les féliciter de l’énergie qu’ils avaient déployée lors de l’entraînement. Mener de front les études et le Quidditch n’était pas toujours chose aisée pour ces adolescents.

En chemin vers les vestiaires, il entendit des pas s’approcher sur l'herbe derrière lui. En se retournant, Mark vit O’Belt, une préfète de Gryffondor, le dépasser en le saluant. L’enseignant hocha la tête et d’un sourire lui retourna la politesse. La jeune fille qu’il croyait vouloir rejoindre ses camarades fit finalement volte-face pour l’aborder.

La manière dont O’Belt le questionna le fit doucement sourire. Vous me parlez déjà en me demandant ça, se disait l’homme amusé. Mark ouvrit grand les yeux et pointa du pouce le terrain derrière lui.

« Si ce sont des conseils en Quidditch, j’ai perdu mon niveau d’antan, vous savez. Mais dites toujours. »

L'adolescente ne manqua pas de discerner le sourire de son professeur qui apparut à l'instant même où elle posait sa question. Elle n'était pas dans sa boîte vncranienne mais elle était en mesure d'imaginer ce qu'il se disait. Maisnelle ne put pas vérifier qu'elle avait raison car finalement il parla de tout autre chose. Des conseils en Quidditch? Elle n'était pas au courant:

- "Je ne savais pas que vous aviez joué quand vous étiez adolescent." Et d'ailleurs elle n'avait même pas cherché à savoir. Ca ne l'intéressait pas réellement. Mais nul doute que d'autres avaient été à la pêche aux informations. Certains étaient des maîtres dans cet art. La préfète trouvait que c'était déposer de l'énergie pour pas grand chose. Alors elle laissait les informations venir à elle, choisissant l'émotion qu'elle montrerait selon le degré d'importance de la chose. A tel point que beaucoup pensait qu'elle savait tout ou presque avant qu'on vienne lui en parler. Ce qui était assez drôle de son point de vue.

- "À vrai dire ça n'a rien à voir avec le Quidditch." Les circonstances qui l'avaient menées à interpeller son professeur étaient totalement fortuites, ca aurait pu être en le croisant dans les couloirs comme en fin de cours pour peu qu'un de ces deux cas se soit présenté avant cette fin d'entraînement:

- "Je souhaitais plutôt votre avis sur les BUSE." Tout à fait, même si sa matière n'était pas un enseignement obligatoire de sa filière.

Il arrivait à Mark de parler de son passé de joueur de Quidditch en classe mais apparemment pas avec les élèves de quatrième année. À moins que ce soit simplement O’Belt qui n’était pas suffisamment attentive durant les cours de défense contre les forces du Mal. Une matière où, de plus, elle rencontrait des difficultés.

« Oui, je jouais poursuiveur à Gryffondor. Il y a quelques années, c’est moi qui me tenait à votre place sur ce terrain à suer à grosses gouttes. »

Mark lui adressa un discret sourire mais enchaîna rapidement avec un geste du menton pour qu’elle pose sa question. La préfète avait une requête et n’avait sûrement que faire de la nostalgie de son professeur.

Finalement, l’interrogation de l’adolescente n’avait aucun lien avec le Quidditch. Non, elle souhaitait le questionner sur le brevet qu’elle passerait en fin de cinquième année. Le visage de l’homme se ferma légèrement. Il était venu profiter d’un bol d’air frais pour se détendre après sa journée de travail et il aurait préféré parler sport de balles plutôt que des BUSE. C’était malheureusement trop tard. En outre, quel professeur ferait-il à refuser d'aider l’une de ses élèves ? Ce fut donc d’un ton quelque peu nonchalant qu’il répondit.

« Mon avis sur les BUSE ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? Vous souhaitez des informations sur le contenu, sur la difficulté, sur la charge horaire ? Soyez un peu plus clair. »

Mark avait été un peu sec malgré lui. Quelle idée aussi de l’embêter à cette heure avec ce genre de question ?

Ennis remarqua rapidement le changement d'attitude de son professeur. Avant même qu'il eut parlé, elle avait senti la modification de son humeur. Pa son expression faciale bien sûre. Mais aussi ce qu'il dégageait. Le sentiment l'envahit par surprise tant et si bien qu'elle eut bien du mal à ne pas se laisser envahir et donc à le laisser couler. Mais elle avait fait des progrès, elle réussissait de mieux en mieux cet exercice et avait eu rapidement les idées au clair. Ce sentiment ne lui appartenait pas. Elle n'allait donc pas s'infliger un mal-être pour rien. Plus facile à dire qua faire, elle ne le savait que trop bien. Ce qui ne l'avait pas empêcher de se redresser et de remettre son masque distant pour se protéger. Restait la demande de précision, bien plus sèche que ce que l'homme avait l'habitude. Et comme son maintient et son visage, sa voix se faisait plus distante par ricochet. Elle avait encore de quoi progresser pour que cela ne se remarque plus autant:

- "Sur la pertinence de me présenter aux examens de votre matière d'enseignement." Commença-t-elle factuelle et elle continua en présentant des faits: "Vous n'êtes pas sans avoir remarqué que mes résultats en Défense contre les Forces du Mal n'égalaient pas ceux que je peux obtenir dans mes cours obligatoires. Malgré le travail que je fourni. J'ai déjà idée du cursus que je souhaite suivre plus tard mais je ne voudrais pas me fermer de porte juste par peur de n'avoir qu'un E aux examens officiels." Sa voix était restée égale, ce qui n'était pas gagné d'avance. Surtout au moment dévoquer sa note habituelle. Car si Ennis excellait dans ses matières obligatoires avec des O qui fleurissaient sur son bulletin - même en botanique puisque la théorie rattrapant les cafouillages occasionnel de pratique - ce n'était pas le cas en DcFM où elle avait généralement Effort Exceptionnel en raison de ses réussites disparâtres quand elle lançait un sort. Encore que c'était moins pire - mieux serait optimiste - ces dernières semaines. Cette peur d'obtenir un E tout ça en raison de ce que sa mère lui rabâcher sans cesse. Elle avait vécu une fois le travail en sus tout au long d'un semestre jusqu'à ce que cette dernière soit satisfaite. Elle n'était pas certaine d'y survivre en étant en cinquième année, puisque ses difficultés à lancer correctement des sorts en cours de défense dataient de cette année. Alors autant anticiper. Sauf qu'elle sentait bien quebmalgre toute la maîtrise dont elle avait déjà fait preuve, tout pouvait basculer.

O’Belt sembla légèrement déstabilisée par la manière dont lui avait répondu son enseignant. Malgré cela, elle garda la face et apporta une réponse à Mark. Ce dernier l’écouta attentivement en tentant d’analyser le fond des pensées de la jeune fille. Pour l’homme, l’histoire des BUSE n’était qu’une façade, un prétexte. La Gryffondor avait en réalité une classique peur de l’échec.

Mark renifla avant de répondre. L’été n’était pas encore arrivé laissant la fraîcheur vespérale s’infiltrer dans les corps.

« Qu’est-ce qui différencie les défenses contre les forces du Mal de nombreuses autres matières ? La question était rhétorique. La pratique de sortilèges en situation active. La vraie Magie en somme. Pas celle des livres. Celle du terrain. »

Mark sortit un mouchoir de la poche de sa robe avant de le porter à son nez. Cela laissa quelques secondes à la joueuse de Quidditch pour comprendre où voulait en venir son professeur. C’était en tout cas l’idée qu’il avait en tête. Il plia ensuite le morceau de tissu et reprit.

« Les questions que vous devriez me poser sont les suivantes. Mark leva son index droit qu'il toucha du gauche. Pourquoi je n’y arrive pas en défense contre les forces du Mal ? Il leva ensuite son majeur qu'il tapota à son tour. Et comment puis-je faire pour progresser ? »

Mark était peut-être un peu dur avec O’Belt ce soir mais elle devait rapidement remettre en question sa manière de voir les choses.

Autant dire que la réponse, ou plutôt les questions, de son professeur furent déstabilisantes. Où donc l'adulte voulait-il en venir en parlant de vraie Magie. Sous entendait-il qu'il en existait une fausse? A part les tours de bluff et de passe-passe que pouvaient faire les moldus elle ne voyait pas où il voulait en venir. Pourquoi réaliser des sortilèges dans le feu de l'action serait plus vrai que réaliser une potion ou un talisman? Non ce n'était pas ça, mais ses propos pourraient très bien être compris comme tels. Si elle avait été élevée autrement peut être aurait-elle eu l'affront de le lui faire remarquer. Mais elle serra les dents et prit le temps d'inspirer puis de les desserer et expirant. Ce n'était pas le moment de perdre le contrôle. Pas en pleine discussion avec un professeur. Professeur qui reprit en énumérant deux questions. Ennis ne le quittait pas des yeux. Elle savait depuis quand lancer des sorts était devenu difficile dans toutes les matières, ça l'était juste plus en Défense contre les Forces du Mal. Et il n'y avait qu'un seul événement qui y était associé. Ou deux. Mais un seul se produisait Régulièrement. Et puis le problème avec Smith semblait réglé depuis l'intervention d'Owen. C'était donc la deuxième option. Quelque chose de physiologique pour une adolescente. Mais elle n'était pas la seule, toutes les jeunes filles passaient par là. Alors pourquoi elle, depuis cette première fois, était elle déstabilisée au point de ne pas réussir à lancer correctement un sort qu'elle maîtrisait? Et surtout, comment expliquer ça à un homme qu'elle ne connaissait pas vraiment. C'était gênant. Elle dut donc trouver un moyen détourné de le faire.

- "Comment réussir à maîtriser mes émotions? Régulièrement, cycliquement, je... je ne maîtrise plus rien. Je sais que c'est essentiel, je n'arrive pas à expliquer pourquoi je n'y arrive plus depuis quelques mois." Même ses exercices de méditation, rangement de son esprit ne suffisaient plus.

Ce fut en écoutant les explications d’O’Belt que Mark réalisa concrètement qu’il enseignait à des adolescents. Leur puberté avait un impact inévitable sur la maîtrise de leurs émotions, une étape essentielle à la réussite du lancer d'un sortilège. D’autant plus dans sa matière où le contexte était rarement propice à une sérénité optimale. C’était peu dire.

Pour autant, tous les élèves de Poudlard vivaient la même chose même s’ils n’en étaient pas tous affectés au même degré. Sur ce sujet, l’homme parfois un peu trop franc et sans pincette, était conscient qu’il risquait des maladresses.

Mark, de sa main droite, attrapa doucement l’épaule de la Gryffondor pour qu’elle puisse lui faire face correctement. Il plongea alors son regard bleu dans celui de la jeune fille tout en maintenant le contact avec elle. Son ton s’était adouci.

« Gérer ses émotions est sûrement l’étape la plus compliquée pour réussir un sortilège. Je n’ai aucune recette miracle malheureusement. Ce n’est qu’avec un entraînement régulier et votre expérience de la vie que vous pourrez petit à petit apprendre à vous découvrir réellement. Il existe bien quelques petites astuces comme la pratique du sport, la méditation et toutes ces choses là mais rien de miraculeux selon moi. En parler peut aussi vous faire du bien. »

Mark relâcha l’épaule d’O’Belt. Il aurait pu s’arrêter là, lui souhaiter une bonne soirée et s’en aller. Après tout, il était venu se détendre et non se lancer dans une psychanalyse. Pourtant, il savait qu’il n’avait pas aidé l’adolescente. L’enseignant n’était pas allé au fond des choses et s’était en quelque sorte dérobé au problème. Mark regarda le ciel et vit les premières étoiles apparaître. Il soupira discrètement. Il avait prit sa décision. Le professeur jeta un coup d'œil à la tenue de la jeune fille et put deviner qu'elle avait sa baguette. Parfait.

« Je vous propose un petit jeu. En réalité, Mark n’avait pas l’intention de lui laisser le choix. J’imagine que vous êtes fatiguée après cet entraînement mais … L’homme hocha la tête, pensif. Mais c’est peut-être mieux comme ça. »

Elle sera plus rapidement repoussée dans ses retranchements.

Mark fit apparaître son Patronus, un dingo. Entre chien et loup, la créature montrait les crocs. L'anglais avait détourné l’utilité habituelle du protecteur qui considérait désormais la jeune fille comme une menace. Au son des grognements, le dingo s’approchait lentement mais assurément d’O’Belt.

« Si vous réussissez à vous défendre face à mon Patronus, vous êtes prête pour votre BUSE. »

Mark espérait, par la même occasion, donner envie à la Gryffondor de poursuivre sa matière l’année prochaine pour y découvrir la forme de son gardien spirituel. À moins que l’exercice ait l’effet inverse.

« Ah oui, j’oubliais … Colloshoo. »

Un jet de lumière atteint les pieds de la jeune fille. Elle avait sûrement souvenir de ce sortilège appris dans ses premières années d’études.

Il était assez connu des camarades d'Ennis qu'elle n'aimait pas les contacts physiques. En dehors de Jeffrey et Clément aucun ne pouvaient la toucher sans la prévenir. Et il n'était pas dit qu'elle accède à la demande. Mais avec le temps, elle avait du apprendre à prendre sur elle car force avait été de constater que les contacts physiques faisaient pleinement partie de la vie des sorciers, des humains. Alors, quand le professeur de Défense posa sa main sur son épaule, il sentit sans aucun doute la tension musculaire qui parcourra instantanément l'adolescente. Mais elle ne chercha pas à se dégager. Ses prunelles noisettes observèrent la main posée puis allèrent se fixer dans les yeux de l'homme qui avait prit un ton bien différent, plus rassurant. Alors elle l'écouta. Ça ne lui apportait pas vraiment de réponse. Rien qu'elle ne savait déjà réellement. Mais peut être que le rappel n'était pas inutile. Elle allait devoir réapprivoiser sa magie avec tous les changements qu'elle avait vécu et qu'elle vivait encore. La seule chose dont elle ne savait quoi faire, c'était le fait de parler. A qui? Ses parents... pour ce qu'ils l'écoutaient... Ses frères? Elles ne les voyaient plus autant et ne voulaient pas avoir ce genre de discussion par courrier interposé. Et puis c'était des garçons. Non. Pour la même raison elle ne pouvait tout simplement pas aborder le sujet avec Clément ou Jeffrey. Et elle n'avait pas d'amie proche. Cette possibilité était donc pour le moment mise de côté par la jeune irlandaise.

La légère pression sur son épaule s'atténua puis disparut. De nouveau, elle ne put s'empêcher de regarder son épaule maintenant libre. Cela dura qu'une fraction de seconde, le temps que l'homme prononce le mot jeu? Son visage se tourna à nouveau vers lui. Qu'entendait-il par là? Alors que la nuit tombait et donc que le couvre feu approchait? Elle fronça très légèrement les sourcil en ne sachant que répondre. Et puis même si elle l'avait voulut, la suite se passa bien vite. Le patronus du brun apparut sur le terrain, les éclairant de sa lumière argentée. Le canidé était visiblement agressif. Et son professeur lui donnait un défi. Il en fallait rarement plus à la préfète de Gryffondor. Et même si elle prenait généralement le temps de la réflexion lorsque ces situations se faisaient avec des camarades, là c'était un professeur. Alors elle n'avait pas une once d'hésitation et fit un mouvement de tête affirmatif. Elle plia les genoux pour poser son balai au sol, il allait l'encombrer, et prit sa baguette dans la poche de sa veste de Quidditch. La bête l'approchait doucement, comme si elle était une proie. Mais ce qu'elle n'avait pas vu venir, c'était le sortilège qui allait suivre. Se schaussures étaient collées au sol, la rendant prisonnière de l'herbe humide. Elle déglutit.

Elle était face à un... un être?... une bête, qui lui en voulait, sous l'œil de son professeur, dans l'impossibilité de mouvoir ses pieds. Et la dite bête marchait dans sa direction. Il lui fallait donc commencer par gagner du temps. Elle commença par calmer sa respiration qui avait accélérer sans prévenir puis restera sa prise sur sa baguette. Elle laissa son esprit être envahit par une cacophonie, celle qu'elle voulait utiliser pour distraire le chien, et son professeur quelque part, puisque c'était lui qui donnait son énergie et son intention au Patronus.

- "Bombarda." Elle ne l'avait pas dit fort, mais emplie de volonté. Et elle avait ensuite enchaînée avec le sortilège de fin pour libérer ses pieds. Mais sa magie se heurta à celle bien plus forte de l'adulte. Cela n'allait pas suffire. Alors plutôt que de s'épuiser, elle lanca plutôt un autre sort assez basique; "Fumos", de manière à être dissimulée derrière un écran de fumée grise et surtout opaque. Elle l'avait imaginée tel un mur et alors qu'il apparaissait dans étincelle, elle commença l'affaire urgente de retirer ses bottines qui heureusement n'avaient pas de lacets. Et comme elles étaient fixées au sol, il lui suffit d'une main pour sortir son pied gauche de son entrave. Puis le droit. La voilà en chaussée sur l'herbe du terrain d'entraînement, un chien sauvage lumineux après elle.


D'humeur joueuse je laisse a votre appréciation, ou vos lances de dés, la réussite de Bombarda. Je me suis permise de décider de l'échec de Finite Incantatem. Le sortilège d'écran de fumée est également une réussite mais je laisse également dans vos mains son degré: ce mur de fumée sera-t-il vraiment opaque?

La Gryffondor ne se laissa pas démonter face au défi imposé. Mark, qui dirigeait son Patronus tel un chef d’orchestre, regardait amusé O’Belt tenter de se défaire du dingo.

Un Bombarda résonna puissamment dans les airs. Un son profondément accentué par le fait qu’aucun bruit ne perturbait la quiétude de cette soirée. Mark ne trembla pas mais marqua une fraction de seconde d’arrêt. Une hésitation suffisante pour que l’adolescente tente de se défaire du sol avec un Finite Incantatem. Une idée pertinente, souleva l’homme intérieurement, mais il vous faudra un peu plus de puissance pour vous détacher.

Reprenant un contrôle assuré sur son Patronus, Mark fit lentement avancer son défenseur - aujourd’hui agresseur - vers la Gryffondor. L’anglais sourit lorsqu’il vit un mur haut de deux mètres se dresser entrer le dingo et la jeune fille. Cette dernière avait complètement disparue de la vue de Mark et de son Patronus.

« Dommage que vous soyez collée au sol … », grimaca l’homme un peu déçu de mettre si rapidement fin à la confrontation.

D’un geste sec de la baguette vers l’avant, le professeur fit bondir le chien-loup vers la position d’O’Belt à travers l’écran de fumée. Du moins, sa position initiale. Car lorsque le Patronus atterri de l’autre côté, il fit chou blanc. Ses pattes aux allures fantomatiques avaient traversé deux bottines vides.

Même s’il ne pouvait le voir, Mark ressentit que le dingo n’avait pas atteint sa cible. Le lien intime qui les unissait lui fit comprendre que tout ne s’était pas déroulé comme prévu. L’enseignant, un peu décontenancé, dut rapidement courir pour contourner le Fumos. Si j’avais su que j’allais devoir courir, je me serais bien garder de proposer ce défi, pesta-t-il contre lui-même.

Arrivé de l’autre côté en quelques enjambées, Mark constata que la Gryffondor avait réussi à se défaire de ses chaussures pour retrouver sa mobilité. Quelque peu frustré de s’être fait berné, l’homme hésita à relancer un sortilège pour entraver la quatrième année. Non, ce ne serait pas fair-play. N'exagère pas. La surprise passée et son ego mit de côté, Mark dut s’avouer qu’il était finalement content que son élève ait réussi à se défaire du sortilège. Après tout, il avait à cœur qu’elle triomphe du Patronus. Mais pas si facilement.

Le professeur de défense contre les forces du Mal fit avancer son dingo à environ trois mètres d’O’Belt avant d'entamer une lente procession en cercle autour de la Gryffondor. Chacun des muscles de l'animal était gonflé. Le Patronus était prêt à bondir à tout moment. Parfois, le canidé faisait un mouvement en direction de la jeune fille puis se reculait. À la moindre déconcentration, le dingo jaillirait.