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28 avr. 2021, 11:38
Une pique au cœur.  with L.G 
26 Avril 2046.



Vide. Vide sont mes yeux. Vide est mon cœur. Je ne suis plus que vide. Je ne suis plus rien. Depuis le début de l'année, je suis mes cours tel un élève normal mais ne fait plus rien d'autre. Je n'en ai plus l'envie. Je ne suis qu'un fantôme, le fantôme de celui que j'étais l'année dernière. Certains disent s'inquiéter pour moi mais je sais qu'ils ne le font que pour apaiser leur conscience, la vérité étant que plus personne ne se soucie de moi. Et pour être complètement honnête, je crois bien que je n'en ai plus rien à faire. Pour la première fois de ma vie, je ne lutte plus pour être quelqu'un que je ne suis pas. Je ne suis plus personne et c'est parfait ainsi.

Je ne veux plus laisser quiconque s'approcher trop près de mon cœur, alors je ne laisse plus personne s'approcher de moi tout court. Cette année j'ai coupé les ponts avec presque tout le monde, j'ai même commencé à éviter Lexa le plus possible même si je ne peux pas me résoudre à lui dire que je ne veux plus d'elle. Elle est tout ce qu'il me reste de moi-même. Mais par conséquent elle est aussi la personne qui tient entre ses mains le pouvoir de me détruire, définitivement. Ce qui m'effraie.

Je marche à toute vitesse dans les couloirs. Je ne sais plus exactement où je vais, mais j'y vais. Je bouscule les gens pour me frayer un passage. J'oublie parfois que en plus du poids, j'ai perdu pas mal de force cette année. Je suis projeté contre le mur par un groupe de cinquième année qui semblent en retard pour leur prochain cour. Ils ont beau murmurer un rapide pardon qui montre que ce n'était pas intentionnel je me sens humilié. Si j'en avais encore eu l'énergie je leur aurais couru après en les insultant de tout les noms, ce au lieu de quoi je serre simplement les dents, je n'ai pas le temps pour de telles gamineries.

Je fais quelques pas avant de relever la tête. Et à cet instant précis, je croise le seul regard que je ne veux surtout plus croiser, le seul qui me fait autant souffrir. Celui de Lumah. Rien qu'en croisant ses beaux yeux violets, une vague d'émotion me submerge. Je passe par la colère, comment ose t-elle poser les yeux sur moi après tout ce qu'elle a fait ou plutôt tout ce qu'elle n'a pas fait? Puis c'est le tour de la culpabilité, c'est moi qui ai tout gâché avec elle, je n'ai pas le droit de lui en vouloir. Et ensuite, je n'arrive plus à mettre de mots sur ce que je ressens. Je reste figé, dans le couloir, à simplement la fixer dans les yeux.

@Lumah Greenleaf voili voilou, tu me dis si il y a un truc qui ne va pas et j'édite!

5ème année RP; Batteur des Crochets d'Argent depuis la rentrée 2047; Préfet inRP à compter du 1er mai 2048.
Membre du Sixtgang.
Couleur de dialogue #134f5c
28 avr. 2021, 15:13
Une pique au cœur.  with L.G 
@Antonn Clifford
26 avril 2046, après les cours
TROISIÈME ANNÉE




Sur ces belles paroles

PRÈS DE LA PORTE DU COURS DE SORTILÈGES
Fuir pour ne pas se perdre


Les bras balants, doigts croisés et le regard las - vide -, Lumah attendait sa meilleure amie à l'extérieur de la salle de classe de sortilèges, juste à côté de la porte, afin de pouvoir jeter quelques coups d'oeils furtifs pour s'assurer que la rouquine en avait bientôt terminé. Élicia était passionnée par ce cours, c'était certain ; elle ne prenait jamais la peine de préparer ses affaires alors même que la fin de l'heure approchait, et allait même parfois, quand la majorité des élèves étaient partis - trop timide pour affronter quelques regards, mais Lumah en faisait de même -, interroger la professeurs sur des points qui l'intriguaient.

Et Lumah, dans tout cela ? Elle aussi appréciait les sortilèges, il était vrai. Pourtant, ces derniers temps, elle n'avait plus ni envie d'aller en cours, ni d'aller voler sur un balai, ni de dormir. Elle ne voulait plus être nulle part, son esprit à la fois trop vite et encombré pour lui laisser une seconde de répit. Elle appréciait les sortilèges, oui, mais n'arrivait plus à suivre les explications de miss Perkins, ni à les mettre en oeuvre. C'était sa honte qui la menait à quitter la salle aussitôt la permission accordée, à se cacher de la professeure derrière la porte tant elle s'en voulait.

La petite délia ses mains pour poser l'une sur l'anse de sa sacoche afin que l'autre puisse en farfouiller le contenu, sans but précis. Elle carressa les reliures de ses manuels, rangea ses parchemins, arrangea ses fioles, redressa sa baguette, qui était tombé dans le fond de sa besace, sous le poids de ses cours. Elle referma ensuite sa sacoche et jeta un dernier coup d'oeil à la salle de cours. Boucle d'Or en mettait, du temps ! Heureusement, la voilà qui venait de terminer de prendre ses affaires. Lumah soupira, autant de soulagement que d'ennui. Elle savait bien qu'elle était la fautive de l'histoire, qu'elle ne se serait pas ennuyée le moins du monde si elle était restée en compagnie de son amie, qui avait toujours tant de choses à dire, le don de combler son vide. C'était sa faute si elle préférait se mettre à l'écart.

La petite quitta du regard les tables de la salle de cours, pensive, pour considérer les couloirs et les élèves qui y passaient. Elle ne pensait cependant avoir à croiser son regard.

Combien de temps s'était-il écoulé depuis qu'elle avait cessé de lui parler ?
Combien de temps cela faisait-t-il qu'elle n'avait pas plongé ses yeux dans les siens, qu'elle ne s'était pas faite happer par le glacier de ses iris ?


Un noeud se forma dans sa gorge. Ce fut si soudain qu'elle fut incapable de réagir, incapable de détourner le regard, incapable de tout. Elle était muette, aussi immobile qu'une statue, démunie.

You and me, we used to be together
Every day together, always

Lorsqu'elle reprit ses esprits, Élicia venait de sortir de la salle. Mais elle l'ignora - non, elle ne l'avait même pas vue. Sa respiration s'était faite irrégulière, elle voyait flou, son coeur était serré, si bien qu'elle ne pensa qu'à une chose : fuir. Elle dégagea son regard de celui d'Antonn, tourna les talons et courut aussi vite que possible vers le premier lieu auquel elle put penser. Elle courut sans s'arrêter, sans un seul regard en arrière, sans prêter garde à sa rose qu'elle laissa tomber, sans plus rien entendre, saisir. Elle avait mal, elle avait la nausée, mais elle ne cessa d'accélérer le pas jusqu'à ce qu'elle ne voie la porte qu'elle recherchait, qui lui était familière. Complètement paniquée, à court de souffle, la petite s'enferma dans la pièce sans mettre prendre le temps de refermer la porte derrière elle et s'effondra sur le sol, le dos collé au mur, ramenant ses jambes contre elle avant de fondre en larmes.

Elle se sentait si idiote.

@Élicia Caldin

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7
28 avr. 2021, 18:44
Une pique au cœur.  with L.G 

My head and my heart are torturing me.
@Lumah Greenleaf


Elle s'en va. Elle rompt le charme en détournant son regard du mien et s'enfuit encore une fois. Et moi dans tout ça? Je me retrouve encore une fois abandonné. Une atroce douleur me déchire l'estomac. Cependant, Lumah n'avait pas l'air de me détester, je n'ai aperçu aucune haine dans ses yeux? Est-ce que je n'ai vu que ce que je voulais y voir ou est-ce que j'ai effectivement encore une chance de recoller les morceaux? Je m'accroche de toute mes forces à la deuxième option. Je veux comprendre, si ce n'est pas la haine, qu'est-ce qui peut bien pousser Lumah à m'ignorer de la sorte. Sans réfléchir je me lance à sa poursuite.

Toute ma tête hurle son nom. Ma bouche aussi, une fois ou deux. Mais elle ne se retourne pas, elle continue à courir. Je ne suis même pas sûr qu'elle m'ait entendu. Je continue à courir, me refusant à l'idée de lui laisser prendre de l'avance. Mes poumons me brûlent, voilà maintenant des mois que je n'avais pas fait de réel effort physique. Soudain mes yeux sont attiré par la petite rose de papier que je lui ai offerte. Elle repose par terre, abandonnée à son tour. Je m'accroupis et la recueille délicatement dans le creux de ma main. Je reste planté là, à la fixer sans un mot. Elle symbolise tellement. J'ai l'impression d'avoir toute notre histoire devant moi.

Quelle histoire? Me murmure avec ironie la petite voix dans ma tête. Je ne saurais lui répondre. Une larme coule le long de ma joue. Je l'essuie brutalement avant de me redresser. Toujours avec la rose en papier dans ma main, je cherche Lumah du regard. Elle a disparu. Evaporée. Mais je ne regrette pas un instant de m'être arrêté pour ramasser l'origami. Il est bien trop précieux à mes yeux pour risquer de le perdre. Refusant de perdre l'espoir d'une discussion avec Elle je continue à avancer dans la même direction que celle où elle s'est enfuie. Je la retrouverais. J'ai tout mon temps, je ne veux pas la laisser me filer entre les doigts. J'ai besoin d'entendre sa voix, une dernière fois. Si elle me dit, ses yeux dans les miens qu'elle ne veut plus entendre parler de moi, jamais, alors je la laisserais tranquille. Mais aujourd'hui plus encore que d'habitude j'ai besoin de savoir.

Finalement, je trouve une des portes encore ouverte, celle de la salle de répétition. Je sais que Lumah adore cet endroit alors je me risque à jeter un petit coup d'oeil à l'intérieur. Et bingo, elle est là. Elle pleure. La voir ainsi me fend le coeur. Est-ce ma faute? Si oui ne ferais-je pas mieux de partir rapidement avant qu'elle ne se rende compte de ma présence. J'en suis incapable. Doucement, pour éviter de l'effrayer je m'approche d'elle. Je m'arrête à une distance correcte avant de lui tendre la rose en papier. J'articule ces quelques mots d'une voix tendue.

-Tu comptes continuer à faire comme si tu ne me connaissais pas encore combien de temps?

Aussitôt je me mors la langue. Elle pleure et moi, plutôt qu'être là pour elle et la réconforter j'évoque des sujets compliqués. Je ne suis vraiment qu'un imbécile. Irrécupérable. Je me prend tout à coup à penser à ma mère. Que m'arriverait-il si elle savait qu'en cet instant je reparlais à Lumah? Je préfère ne pas l'imaginer. De toute manière la question ne se pose pas, elle ne saura jamais. Et quand bien même, à défaut d'avoir besoin de moi, la blondinette semble avoir besoin de quelqu'un. Alors je serais ce quelqu'un. Je serais n'importe qui ou quoi pour qu'elle m'adresse la parole.

5ème année RP; Batteur des Crochets d'Argent depuis la rentrée 2047; Préfet inRP à compter du 1er mai 2048.
Membre du Sixtgang.
Couleur de dialogue #134f5c
30 avr. 2021, 18:24
Une pique au cœur.  with L.G 


MAINTENANT, SALLE DE RÉPÉTITION
It's too late to apologize, it's too late


Les échos de sa voix criant son nom résonnaient dans les couloirs, s'entrechoquaient dans sa tête, et elle pleura de plus belle, tremblant comme une feuille - presque incontrôlable. Elle entendit ses pas retentir sur le sol froid, elle l'entendit venir et s'approcher, mais elle n'arrivait pas à mouvoir ne serait-ce qu'un doigt. Lève toi ! Elle n'en avait plus la force ; Bouge ! Elle n'en avait pas la volonté ; Fuis ! Elle était pétrifiée. Lumah referma ses poings sur sa jupe, en froissa les pans tant elle était angoissée, mais elle n'y prêta pas garde. Pas même lorsque ses ongles marquèrent ses paumes d'empruntes de demi-lunes comme si jamais le tissu qui séparait ses doigts de sa peau n'avait existé. Pars, pars, elle voulait qu'il parte. Elle le voulait, car elle n'avait pas envie de lui faire face, elle n'a pas envie d'avoir à l'affronter ; pas après dix odieux mois à l'éviter. Un seul échange de regards était pour elle pareil à devoir affronter ses peurs - après tout, c'était ce pourquoi elle avait rompu leur lien -, affronter ses regrets - lien dont elle était profondément nostalgique, lien qu'elle n'aurait jamais souhaité perdre -, affronter sa honte - mais il était déjà trop tard pour faire machine arrière - ; pourtant elle restait immobile, incapable de fuir - lâche -, comme si elle acceptait son sort, comme si une maigre partie d'elle-même s'était préparée à ce jour et l'avait même attendu impatiemment.

Mais il y avait sa peur. Cette peur qui lui bloquait des portes, cette peur qui la freinait dans sa volonté ; et si un moment, elle avait laissé sa place à un courage suffisant pour que la ptite envisage de reparler au vert et argent, elle avait vite abandonné. C'était pendant les vacances de Noël ; cependant, à son retour, elle s'était faite apostropher par Lexa, et celle-ci lui avait donné de maintes raisons de plus d'éviter Antonn encore un peu - non, beaucoup.

Alors, ce maigre espoir qu'il la pardonne, même s'il lui était cher, Lumah savait bien qu'elle pouvait d'ores et déjà tirer un trait dessus.

Si la petite avait répondu à ses lettres, si elle avait eu le courage de venir vers lui la première, peut-être auraient-ils pu se comprendre ? Mais un, trois, six, huit, dix mois s'étaient écoulés, et ni lui ni elle n'avaient osé de faire le premier pas. Si elle était revenue plus tôt vers lui, si elle s'était expliquée, elle aurait sans doute pu réparer sa bêtise, pas vrai ? Mais elle l'avait laissé dans le silence et l'incompréhension, et elle était de cette façon restée dans l'ignorance, le doute et la peur. Bien sûr, elle avait autant redouté qu'attendu qu'il vienne vers elle. Elle l'avait attendu parce qu'elle était lâche ; elle avait attendu de lui alors qu'elle était la fautive de l'histoire. N'était-ce pas ce qu'il se passait, ici et maintenant ? Pourtant, ce sentiment ne la quittait pas. Un sentiment de peur. Que comptait-il lui dire, faire ? Et elle, que lui répondrait-elle ? Il était déjà trop tard pour qu'elle ne s'excuse.

It's too late to apologize, it's too late

L'écho de la voix du garçon résonnait comme dans ses rêves - de véritables cauchemars -, dans lesquels elle revivait des bribes de souvenirs de sa primaire avec lui dont elle se rappelait encore, comme leur au revoir, la rose qu'il lui avait offerte. Sa rose. Lumah ôta sa main de sa jambe pour l'amener à ses cheveux par réfléxe. Mais ses doigts ne caressèrent aucune surface de papier, aucun relief fragile. Rien ? Un noeud se forma dans sa gorge, et une nouvelle larme perla le long de sa joue. Elle l'avait sans doute perdue dans sa course.

Mais elle ne bougea pas.

Il venait d'entrer dans la pièce. Lumah, incommodée, sentit son coeur se serrer et baissa son regard par automatisme, presque effrayée par l'idée de se noyer dans ses iris bleus. Un temps s'écoula, un silence qui permit à la jeune fille de se calmer, puis il exécuta un mouvement qui l'intrigua assez pour qu'elle lève ses yeux du sol. La rose. Il la tenait dans ses mains, qu'il avait tendues vers elle.

« Merci », lui murmura-t-elle d'une voix presque inaudible en détournant le regard.

Lumah esquissa un mouvement vers ses mains tendues ; mais, avant qu'elle n'ait pu prendre la rose, il prit la parole. Ses mots eurent l'effet d'une baffe pour la petite - à quoi s'attendait-elle ? -, qui suspendit son geste aussitôt, intimidée par cette différence de taille qu'elle avait avec lui creusée par leur posture : il lui paraissait encore plus grand ainsi. Souhaitant tout de même récupérer sa fleur de papier, la fillette acheva son mouvement, bien qu'hésitante, puis la ramena vers elle.

« Pardon », s'excusa la petite d'une voix tremblante.

Sa gorge s'était faite brûlante. Une simple excuse n'effacerait jamais dix mois passés à l'ignorer, mais ses pensées étaient si emmêlées que c'était le seul mot qui lui était venu à la bouche ; ce fut ce moment que choisirent ses larmes pour dévaler ses joues, imprégnant dans leur chute l'origami d'eau.

Lumah joint ensuite ses paumes l'une contre l'autre afin d'essayer de les faire cesser de trembler, en vain. Elle appréhendait cette discussion et ne savait même pas par où commencer.

« Tu m'en veux, pas vrai ? », articula-t-elle avec difficulté, luttant contre la panique qui la gagnait.

« Moi aussi, je t'en ai voulu », commença par avouer la petite, avant d'ajouter un ultime « J'ai honte, mais je peux déjà plus me rattraper, pas vrai ? » étouffé, puis de fondre en larmes.

*Sort les violons*
Dernière modification par Lumah Greenleaf le 30 avr. 2021, 21:44, modifié 2 fois.

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7
30 avr. 2021, 20:02
Une pique au cœur.  with L.G 

I need you, I need you right now.

La voir comme ça, si malheureuse, et savoir que c'est ma présence qui est responsable de son état me brise le cœur. Je ne suis pas normal, et je n'arrive même plus à être en accord avec moi même. J'ai tellement envie de la prendre dans mes bras et de sécher ses larmes et pourtant je redoute le moindre contact avec elle, il me ferait imploser. Je le sais, je le sens. Toutes mes envies actuelles sont terriblement contradictoires. Alors plutôt que d'en suivre une au dépit des autres, je décide de ne rien faire, je reste figé, continuant de serrer les dents après avoir risqué de la blesser avec mes mots encore une fois. Je vois bien qu'elle m'en veut et qu'elle aimerait que je parte. Mais ai-je envie de partir? On dit que le véritable amour est de toujours vouloir le meilleur pour quelqu'un même si ça ne t'inclue pas. Pourtant, je sais que je veux que Lumah soit heureuse mais heureuse avec moi. Cette nuance fait-elle de moi un égoïste? Je n'en ai pas la moindre idée.

Lorsqu'elle me dit merci en récupérant la fleur de papier, je ne peux m'empêcher de me détester. Je ne mérite plus ce mot, je ne veux plus l'entendre, de la part de personne. J'ai tout gâché entre nous, je lui ai fait du mal et pourtant elle éprouve le besoin de me remercier lorsque je n'ai fais que ramasser ce que j'ai causé. Si elle ne m'avait pas vu elle n'aurait rien fait tomber et je n'aurais rien eu à lui rendre. Ma simple existence lui fait du tort. Avant que je n'ai l'occasion de lui répondre, de lui dire à quel point ce mot venant de sa bouche m'est douloureux à entendre, elle se remet à parler.

Et là, je reste bouche-bée. Elle s'excuse, elle. Je m'y attendais si peu. Je pensais qu'elle me demanderait des explications. Qu'elle me demanderait pourquoi est-ce que j'avais tenté de créer une ligue anti-moldus, ce qui pouvait justifier la haine qui était enfermée en moi. Ce à quoi j'aurais répondu que rien ne pouvait justifier tout ça, mais que je tentais chaque jour de devenir quelqu'un de meilleur pour enfin pouvoir soutenir mon propre regard dans le miroir tout les matins et que j'étais terriblement désolé. C'est comme ça que ça s'était passé, les millièmes fois précédentes lorsque n'arrivant pas à dormir parce qu'Ils étaient là je m'étais imaginé lui reparler, la tête sur mon oreiller, les yeux fixés sur le plafond.

« Tu m'en veux, pas vrai ? », je suis pris de court par sa question, est-ce que je lui en veux? J'étais tellement hanté par l'idée de savoir à quel point elle, elle m'en voulait, que je n'y ai pas vraiment réfléchi. Je lui en ai voulu dans un premier temps, lorsque j'étais seul pendant les vacances, à envoyer des lettres dans le vide. Je lui en ai encore voulu, par la suite, lorsque j'ai été victime de la folie de ma mère, la tenant responsable de la brûlure que je m'efforce maintenant chaque jour de cacher sur mon bras. Mais je ne crois pas que je lui en veux encore, en tout cas elle me manque trop pour que la rancœur soit le sentiment qui prédomine lorsque je pense à elle.

-Lumah, je...

Mais elle ne me laisse pas le temps de répondre, je crois qu'elle ne m'a pas entendu. « Moi aussi, je t'en ai voulu ». Je m'en doutais bien, j'en étais sûr en réalité qu'elle m'en voulait puisque sinon elle n'aurait jamais arrêté de me parler, mais l'entendre le dire à haute voix me fait mal. « J'ai honte, mais je peux déjà plus me rattraper, pas vrai ? ». Une voix dans ma tête crie que si, il est possible de tout rattraper, que tout sera comme avant. J'ai envie d'y croire mais n'est-ce pas à nouveau qu'un beau mensonge? Une espèce d'utopie.

-Lumah je t'en supplie arrête de pleurer et de trembler comme ça sinon je vais finir pareil que toi. Je t'en ai voulu moi aussi, c'est vrai. Mais la vérité c'est qu'il n'y a pas un jour qui passe sans que je pense à toi, sans que je ne regrette la façon dont les choses se sont passées, chaque jour sans te voir sourire en discutant avec moi ou rigoler à mes blagues me déchire un peu plus le cœur. Tu me manques.

Je me sens comme un imbécile. J'ai l'impression d'en avoir trop dit. En cet instant je fais tout ce que j'évite de faire depuis le début de l'année: je lui ouvre mon cœur. Elle peut faire ce qu'elle en veut, elle a la possibilité de me détruire une bonne fois pour toute. M'imaginer cette option me fait frissonner. Une larme solitaire court le long de ma joue. Reprendre la parole me demande énormément d'efforts, pourtant, pour elle, je le fais.

-Si tu savais à quel point j'ai honte moi aussi. Il n'est jamais trop tard pour revenir en arrière, on a tous le droit à une seconde chance, on peut tous se rattraper. Si jamais j'avais une machine à retourner dans le temps, je te laisserais m'emmener quand tu veux et on recommencerait tout ce qui a merdé, pour que tout soit parfait tu vois? Mais j'en ai pas. Alors tout ce qu'il me reste c'est des excuses. Je suis vraiment désolé, moi aussi, pour tout ce qu'il s'est passé l'année dernière. Et si tu m'en laisses l'occasion, je te jure que je t'expliquerais tout, tout ce que tu veux savoir tu le sauras. Alors je t'en supplie, laisse moi ma seconde chance, Lumah...

Je la fixe droit dans les yeux. La détresse m'envahit tout entier. Et si elle refuse? Si elle ne veut pas entendre mes explications? Alors je ne serais plus rien. Car je ne vis plus que pour l'espoir qu'elle me pardonne un jour.
Don't let me down.

5ème année RP; Batteur des Crochets d'Argent depuis la rentrée 2047; Préfet inRP à compter du 1er mai 2048.
Membre du Sixtgang.
Couleur de dialogue #134f5c
01 mai 2021, 18:39
Une pique au cœur.  with L.G 

Just something in your eyes


Lumah avait honte, mais elle n'arrivait plus à arrêter ses sanglots. Elle avait honte, parce qu'elle était recroquevillée contre le mur, petite, ridicule, à pleurer toutes les larmes de son corps alors qu'elle aurait voulu lui faire face, lui demander pourquoi. Pourquoi il ne lui avait rien dit, pourquoi il haïssait tant les moldus - et depuis quand ? -, pourquoi il était revenu la voir après tout ce temps qu'elle avait passé à l'éviter. Pourquoi il paraissait s'accrocher à elle alors qu'il n'aimait vraisemblablement pas la moitié de ce qu'elle était ; moldue. Elle avait tant de questions sur le coeur mais la présence du garçon les avait tues, comme s'il l'avait ensorcelée, comme s'il la rendait faible.

Et ce depuis longtemps ;

Mais elle s'était menti.

Elle s'était dit afin de garder la distance qu'il n'était qu'un inconnu, elle avait tenté d'effacer leurs souvenirs, ne faisant que s'arracher du coeur une vérité. Elle ne l'avait jamais oublié, elle n'avait jamais oublié ni ses yeux, ni les moments qu'ils avaient partagés et qu'elle revoyait encore et encore dans ses rêves, ni ce drôle et agréable sentiment - ce besoin de l'avoir à ses côtés - qu'elle avait développé pour lui avant de voir la liste et qui lui donnait des papillons dans le ventre. Il avait toujours eu ce don d'être lui, avec ses tics et ses défauts, qui l'avaient rendu si spécial à ses yeux ; et la petite pleurait d'avoir pu lui sortir de tels mots alors qu'ils n'avaient pour elle plus aucune importance depuis qu'elle les avait recroisés, lui et son regard. Le fait est qu'elle avait toujours souhaité qu'il revienne, elle n'avait jamais attendu d'excuses de sa part, elle n'aurait pas su quoi en faire ; elle aurait voulu qu'il la secoue.

Elle était ridicule.

ridicule et prétendument indécise ;

Parce qu'en vérité, elle avait attendu ce jour depuis qu'elle avait brisé leur lien.

En entendant son nom sortir de la bouche du garçon, d'un ton presque suppliant, la petite s'extirpa de ses pensées, inquiète. Ce sentiment fut presque aussitôt remplacé par de la culpabilité lorsqu'elle l'écouta s'exprimer, lorsqu'elle l'écouta jeter ses pensées avec une sincérité qui la prit de court. La petite était perdue, elle n'avait aucune idée de la manière dont elle devait reçevoir ces informations ; elle ne savait pas quoi lui répondre, comme si sa voix s'était soudain bloquée. Elle avait encore envie de pleurer, à vrai dire, mais elle respectait sa volonté et concentrait toute son énergie sur ce simple travail.

« A moi aussi », réussit-elle à lui répondre après un instant. « C'est ironique quand on se dit que c'est moi qui me suis éloignée, mais... » (Elle rit légèrement - de soulagement, peut-être - tandis qu'une dernière larme dévala sa joue) « Tu me manques à moi aussi. »

Elle retomba dans un silence quasiment religieux quand le Serpentard reprit la parole, ne pouvant s'empêcher de sentir son coeur se serrer en voyant qu'il pleurait lui aussi. Si elle avait douté de la véracité des propos, il lui avait prouvé le contraire ; elle avait eu tort sur toute la ligne.

Plus le garçon parlait, cependant, plus Lumah avait l'impression que ce à quoi elle assistait n'était qu'une mise en scène, que ce qu'à ce que son esprit souhaitait et avait toujours souhaité. Pourtant, Antonn se tenait bien là, sous ses yeux, et c'était bien sa voix qui lui parvenait aux oreilles ; mais chacun de ses mots lui semblaient tous plus improbables les uns que les autres, ils lui semblaient tous bien trop précieux pour la petite personne qu'elle était.

Quand il cessa de parler, Lumah s'était déjà levée, bien qu'avec difficulté. Elle s'était même déjà avancée vers lui, abandonnant derrière elle sa peur.

Lorsqu'il prononça son nom une dernière fois, elle prit ses mains, sans oser le regarder.

« Antonn. Antonn, arrête s'il te plaît, je te pardonne, je te la laisse, ta seconde chance, d'accord ? », lui implora-t-elle, tremblant de plus belle.

« Je voulais pas te faire pleurer, je suis désolée », s'excusa-t-elle en levant finalement ses yeux pour les plonger dans les siens. Comme ça, parce qu'elle en avait envie -non, besoin.

<3

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7
02 mai 2021, 12:04
Une pique au cœur.  with L.G 

I let you see the parts of me
That weren't all that pretty


Elle est tellement belle. Même les yeux rougis par les larmes. Depuis combien de temps n'avait-elle pas été là, juste devant moi? Ces dix mois me sont apparus comme une éternité. Je savais que rien que le fait de la voir m'avait manqué, mais pas à ce point. Pourtant je ne suis pas naïf, même si on décide finalement de passer au-dessus de cette éternité, on aura du mal à reconstruire ce que nous avions avant. A nous reconstruire. Mais pas impossible, jamais. Et peut-être même arriverons-nous à devenir des meilleures versions de nous, qui sait? J'aime y croire.

« Tu me manques à moi aussi. » En entendant ces mots, mon cœur manque un battement. Lumah vient-elle vraiment de dire que moi je lui ai manqué? Je n'ose y croire. C'est trop beau pour être vrai. Cette phrase qui résonne dans mes oreilles semblent tout droit sortie d'un de mes rêves. Après tout le mal que je lui ai fait je compte toujours pour elle? C'est irréel. Mon cerveau a du mal à intégrer l'information.

Je la vois se lever, alors que moi je reste bouche-bée. Ebahi qu'elle veuille encore de moi. Malgré toutes mes erreurs. Je ne sais pas quoi en penser. « Antonn. Antonn, arrête s'il te plaît, je te pardonne, je te la laisse, ta seconde chance, d'accord ? » Ma seconde chance. Celle que j'ai tant attendue, mon opportunité de me racheter. Mais, je ne me sens pas joyeux, au contraire j'ai peur. Je suis terrifié. On a parlé de seconde chance, pas de troisième chance, alors que se passera t-il si encore une fois j'échoue? Que je me révèle plus mauvais encore que la dernière fois. Sera t-elle capable de me pardonner encore une fois? La seule solution pour ne plus la décevoir serait de tout lui dire, qu'elle sache tout de moi. Mais je ne suis pas prêt à lui présenter mon moi le plus laid. Elle prendrait la fuite, j'en suis convaincu. Alors quoi? Que vais-je faire? Je suis perdu.

Je me rends alors compte que mes mains sont dans les siennes. Depuis combien de temps? Je frissonne. Quelques centimètres au dessus de ses mains se trouve la brûlure. L'avertissement de ma mère, caché par mes manches. J'ai l'impression de mettre le pied sur la limite, de défier ouvertement ma mère en étant dans cette pièce avec Lumah. Et alors qu'elle s'excuse de plus belle de m'avoir fait pleurer, mes larmes continuent à couler, de plus en plus abondantes. Je ne sais plus où j'en suis. Je suis indécis et complètement perdu. Mes devoirs et mes désirs se battent en moi. Ils se livrent une lutte sans merci, et moi spectateur, j'attends silencieusement de voir qui gagnera. Spectateur, j'ai l'impression de n'être qu'un spectateur de ma vie. Je suis incapable de prendre des décisions.

Mes yeux sont plongés dans ceux de Lumah. Peut-elle y lire ma détresse? Peut-elle y lire tout ce que je m'autorise pas à dire? J'aimerais qu'elle le puisse, ça m'éviterait bien des peines à essayer en vain de mettre des mots sur mes émotions. Son regard est si doux, si apaisant. Le violet de ses yeux m'aspire. Alors sans réfléchir je lâche ses mains et la serre dans mes bras. Lorsque je me rend compte de ce que je viens de faire, je la lâche et recule de quelques pas, gêné. Qu'est-ce qui m'a pris?

-Je... Euhm, désolé.

J'évite son regard. Et si je venais de lui faire peur? Je mors ma lèvre inférieure, tracassé. Que pense t-elle de moi en cet instant? Ne pas le savoir me rend fou. Si seulement je pouvais deviner ce qu'elle attend de moi, alors je ferais tout ce qu'elle veut, pour devenir parfait au moins à ses yeux. J'ai alors besoin de me justifier ce que je ne fais pourtant que rarement.

-Je sais pas pourquoi j'ai fais ça. Juste, je ne m'attendais pas à ce que tu me laisses une nouvelle chance avant même de me poser des questions, et... Ca m'a fait perdre le contrôle? Ouais j'pense qu'on peut dire ça comme ça. Pardon.

You were a thief, you stole my heart.
Je perds totalement mes moyens lorsqu'elle est là. Je n'ai plus aucun moyen de gérer une situation lorsqu'elle est dans la même pièce. Mon seul but actuellement est de recoller les morceaux. Tout le reste m'est égal. Je veux juste que moi et elle on redevienne comme avant, deux pièces d'un même puzzle. C'est la seule personne capable de faire de moi une personne meilleure. Mon seul espoir.

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5ème année RP; Batteur des Crochets d'Argent depuis la rentrée 2047; Préfet inRP à compter du 1er mai 2048.
Membre du Sixtgang.
Couleur de dialogue #134f5c
02 mai 2021, 16:49
Une pique au cœur.  with L.G 

— Love is an echo.


Un silence s'installe durant lequel la petite se focalisa seulement sur les reliefs de sa main, sur la chaleur qu'il lui transmettait par ce maigre contact, et sur ses yeux, où brillaient des larmes qui n'avaient pas encore connu la chute. Lumah, n'ayant pas détaché ses iris de ceux du garçon, le vit passer par mille émotions, parmi lesquelles elle distinguait même de la peur. Pourquoi ? Antonn semblait perdu dans un dédale de pensées duquel elle ne pouvait le sortir. Chacun avait le sien, de labyrinthe, chacun un tas de doutes qu'il avait accumulé en dix mois, mais ils l'avaient tous deux bien caché tout au fond de leur coeur. Maintenant, il tentait de faire surface, le dédale, avec ses mille et une questions que la présence de l'autre poussait à évacuer ; des simples, qu'ils pouvaient poser sans une once d'hésitation, mais que leur timidité les empêchait de prononcer, et enfin d'autres, trop lourdes pour eux, symbole d'un passé qui les blessait toujours autant. A quelle catégorie celles d'Antonn appartenaient-elles ? Elle aimerait y répondre, prête à délaisser les siennes, mais n'osait rien lui demander.

Elle se contentait d'observer, mutique, impuissante, alors que lui luttait toujours, sans doute confronté à des pensées noires ; puis, finalement, des larmes dévalèrent ses joues. Lumah perdit ses moyens, son regard se fit inquiet ; elle aurait voulu les chasser d'un revers de main, ces pleurs, mais ses doigts étaient encore entrelacés à ceux d'Antonn. Complètement dépassée, elle se contenta de serrer la poigne, comme pour lui montrer son soutien.

Puis, tout se passa trop vite.

Un hoquet de surprise.

Antonn s'était approché d'elle pour la serrer dans ses bras. Lumah, prise de court, garda ses bras le long du corps, trop focalisée sur la musique que produisaient les battements de son coeur - l'entendait-il ? Elle allait répondre à son étreinte lorsqu'il s'en détacha, arrachant à Lumah sa chaleur, son réconfort. Partagée entre un joie sans pareille et le dépit que ce câlin n'ait duré que peu de temps, elle l'écouta s'excuser, l'incompréhension comme écrite sur son visage.

Pourquoi ?

Lumah porta ses mains à son coeur, jouant avec les manches de sa chemise. Elle aurait voulu avoir le courage nécéssaire pour le prendre dans les bras, elle aussi, mais rien.

« Pourquoi tu t'excuses... ? », lui demanda-t-elle, dépassée. « Je... »

Une hésitation.

« Tu aurais la force d'y répondre, à mes questions ? », répliqua la petite. Parce qu'elle n'en avait pas la force, elle ; sa présence, ce silence, il lui suffisait amplement.

Enfin, la blondinette prit une légère inspiration.

« Ça m'a pas dérangée, tu sais. Que tu me fasses un câlin. »

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7
02 mai 2021, 19:42
Une pique au cœur.  with L.G 

I realize, it was only just a dream
When I be ridin', I swear I see her face at every turn.


« Pourquoi tu t'excuses... ? » Oh Lumah, veux-tu vraiment une liste de toutes les choses que j'ai faites qui méritent que je m'excuse auprès de toi? Je n'en suis pas certain. Je m'excuse parce que je ne suis qu'un égoïste, je m'excuse parce que je t'ai blessée, je m'excuse parce que je ne suis ni né au bon endroit, ni au bon moment ce qui fait que je ne suis qu'un pur produit de mon éducation, un imbécile. La liste des raisons pour lesquelles je devrais m'excuser est aussi longue que mon bras. Mais là, je m'excusais simplement de t'avoir prise dans mes bras, sans même te demander ton accord, alors que nous venons tout juste de décider que oui, j'ai le droit à une seconde chance. Alors je me suis excusé car j'ai cru que ce contact tu le trouverais... Je ne sais pas en réalité. Il faut juste que tu comprennes que contrairement à ce que je tente de montrer lors des rares fois ou je suis vraiment conscient d'être, ma confiance en moi atteint dorénavant le taux moins mille. J'ai terriblement peur d'être repoussé alors je vais en sorte que personne n'ai l'occasion de le faire. Mais tu vois tout ça, je suis bien trop moi pour te l'avouer.

Oui je suis bien trop moi, le problème est là. Et le second problème, c'est qu'il y a moi et mon autre moi, qui ne sont jamais d'accord et qui par conséquent n'agissent jamais de la même façon. Voilà pourquoi je ne suis pas normal et pourquoi je n'ai pas des réactions normal. Car c'est vrai, personne ne s'excuse d'avoir pris une personne qu'il aime dans ses bras, mais moi j'ai ressenti le besoin de le faire. Tout simplement parce que je ne me sentais pas légitime de la prendre dans mes bras. Mon dieu je me répète mais je suis perdu. Ma tête n'est plus que chaos. Je m'accroche désespérément au fil de mes pensées alors que je ne suis plus en mesure de les comprendre. Un coup, la voix qui guide mes songes s'adresse silencieusement à Lumah, puis l'instant suivant elle me parle, ou plutôt je me parle si on part du principe que cette voix, elle est moi?

Je lève de nouveau les yeux vers Elle. Lumah aussi à l'air perdue. Est-ce ma réaction qui la trouble autant? Ce que j'ai dit? Encore une fois j'aimerais pouvoir lire en elle tout ce qu'elle m'écrit. Mais je ne suis capable que d'en comprendre quelques mots. « Tu aurais la force d'y répondre, à mes questions ? » Rien que cette question me paralyse, alors qu'en sera t-il des autres? Pourtant j'ai envie de répondre que oui, que je serais assez fort pour tout ce qu'elle me demandera. Mais ne serait-ce pas à nouveau un mensonge? Mon coeur se déchire. Serais-je capable de lui raconter ce que je n'ai jamais dit à personne? J'en ai envie. Mais je me connais, je sais que parfois les mots refusent de franchir mes lèvres. Je ne veux pas que mon silence soit une nouvelle épreuve pour elle. De plus certains de mes secrets n'engagent pas que moi. Je serre, le poing, tellement fort, ne sachant que répondre.

« Ça m'a pas dérangée, tu sais. Que tu me fasses un câlin. » Je l'observe avec incrédulité avant de malgré moi, sourire timidement. Et alors je fonds. Je vais tout lui dire. Je ne lui mentirais plus jamais. Je ne peux pas faire ça. En continuant sur cette voix je me fais autant de mal que je ne lui en fait, voir plus, car moi je sais ce que je lui cache. De plus je respecte assez Lumah pour savoir qu'elle, elle est assez forte pour entendre toutes les vérités.

-C'est plus qu'une question de force, Lumah. Je veux répondre à tes questions. Je veux que tu saches tout de moi, ce qui est bon comme ce qui est mauvais. Je ne supporterais pas que tu sois déçue, encore.

Et si mon honnêteté l'effrayait? Peut-être préfère t-elle ne pas savoir ce qui est mauvais en moi? Mais je sais que j'ai besoin qu'elle sache. Parce qu'un seul mensonge pourrait tout détruire, un seul mensonge pourrait remettre en question toutes les vérités avouées. Et ça il n'en est plus question. J'ai envie de la reprendre dans mes bras mais je n'ose pas. En plus si je fais ça elle ne me les posera jamais, ces foutus questions et je veux qu'elle me dise tout ce qui la fait douter de moi, tout ce qu'elle aimerait apprendre.

5ème année RP; Batteur des Crochets d'Argent depuis la rentrée 2047; Préfet inRP à compter du 1er mai 2048.
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Couleur de dialogue #134f5c
03 mai 2021, 12:52
Une pique au cœur.  with L.G 

J'ai le cœur en quarantaine
Sans toi


Lumah laissa ses manches tranquilles, joignant ses mains - encore - avant de baisser les bras, espérant de cette manière dissimuler son embarras. Oh, bien sûr, n'importe qui aurait pu savoir rien qu'en la regardant qu'elle était mal à l'aise, mais elle voulait avant tout, en ce faisant, se calmer elle-même. Car Antonn était loin d'être le seul à avoir l'esprit en vrac ; le sien aussi était pollué de pensées négatives, d'espoirs, d'émotions diverses, de questions par milliers, de tant de choses qu'elle ne savait plus quoi en faire, lesquelles privilégier - lesquelles croire.

Alors elle s'en remettait à lui.

La petite remarqua d'ailleurs qu'il avait fait l'effort de soutenir son regard à nouveau ; il ne lui avait laissé à voir que ses mèches brunes un instant durant, mais elle pouvait à nouveau détailler ses iris, bien qu'il était assez éloigné. Ceci dit, le fait qu'il la dévisage la rendait aussi heureuse que cela l'intimidait ; elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de peur, à cause en partie de leur différence de taille, mais aussi de la jolie couleur de ses yeux, qui avait un assez froid.

Le sourire qui se dessina sur ses lèvres un instant lui permit néanmoins d'être plus rassurée à son égard. Elle n'attendait maintenant plus que sa réponse, avec une impatience mêlée d'appréhension.

C'est plus qu'une question de force, Lumah.

La petite fronça les sourcils, perplexe, mais continua à l'écouter sans faire un bruit, son coeur ne cessant de tambouriner dans sa poitrine comme s'il était son porte-parole. Que voulait-il dire par là ?

Antonn venait de terminer sa phrase quand Lumah prit la parole, le coupant presque dans ses propos.

« C'est pas une question d'être déçue, c'est... », le corrigea-t-elle, avant de lui demander : « Tu m'avais rien dit. Pourquoi ? »

Le ton qu'avait employé a petite n'était pas accusateur, loin de là, de même qu'il n'était pas désepspéré. Juste curieux, étonné peut être ? La fillette laissa un léger silence s'installer avant de lui poser une nouvelle question, d'une voix perdue - car oui, aucun mot ne pouvait mieux la détailler que celui-ci : perdue.

« Et surtout, pourquoi - non, comment est-ce que tu peux m'apprécier alors que tu détestes les moldus ? J'en suis à moitié une, non ? » (elle avait formulé sa dernière interrogation en baissant les yeux ; elle avait repensé à Lexa et à ses propos au sujet de sa race, comme elle les appelait)

“ Il lui arrive d'avoir des agissements curieux. Mais bon, c'est Lumah ! ” ED
17 ans (à l'aide) 6eA #674ea7