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11 avr. 2019, 14:58
 Devant un heurtoir  Sans obstacle  PV Solal R. 
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Je chante pour toi
Le bonheur d'être jeune et de croire
Que l'amour est une belle histoire
Qui peut durer toujours
- Bambi


10th March, 2044
Au soir

« L'accepter revient à tout refuser. Le refuser revient à tout accepter. Que suis-je ? » Elian déglutit et regarda ses pieds comme pour mieux se concentrer. Il ne connaissait ce heurtoir en forme d'aigle qu'en théorie, puisqu'un élève de Serdaigle lui avait expliqué son fonctionnement. Répondre à l'énigme lui permettrait de rentrer dans leur salle commune pour y chercher son ami, c'était la seule condition qui les séparait à présent et le sorcier se trouvait incapable de connecter ses neurones pour fournir ne serait-ce qu'un semblant de réponse. Elian s'assit sur le sol froid en tailleur et patienta un instant enroulé dans sa couverture en patchwork avec un petit livre qu'il blottissait contre lui. La grande majorité des étudiants de Serdaigle se trouvaient déjà dans leurs appartements, il était tard et l'équipe de Quidditch dont faisait parti Solal Rosenberg venait d'achever un entraînement particulièrement éprouvant pour lui, ce qui ajoutait aux doutes qu'il avait déjà depuis la rencontre des Ailes d'Airain avec les Crochets d'Argent. Et c'était d'ailleurs ce qui avait décidé Elian : il s'inquiétait plus que de raison pour lui et ne pouvait tout simplement pas dormir sans le voir pour le réconforter. C'était un acte purement irréfléchi, mais nécessaire pour les deux garçons.

Une jeune sorcière un peu plus âgée que lui grimpa les dernières marches en lui lançant un regard rempli de suspicion. Malgré le fait qu'Elian ne portait pas son uniforme aux couleurs vives de Poufsouffle mais un pyjama, on pouvait facilement identifier qu'il n'étudiait pas dans la maison des sages puisqu'il n'avait pas réussi à répondre au heurtoir et affichait clairement sa déception.
« L'accepter revient à tout refuser. Le refuser revient à tout accepter. Que suis-je ? » répéta ce dernier, et la sorcière leva un sourcil en direction d'Elian. Il la fixa à son tour avec un regard implorant. « Tu veux peut-être que je fasse passer un message à quelqu'un ? » lui demanda-t-elle enfin. L'occasion était trop belle, mais Solal et lui avaient toujours su attirer la chance sur eux. « Est-ce que tu peux chercher Solal Rosenberg pour moi ? Il a à peu près ma taille, les cheveux foncés et - » Il venait d'être coupé : « Je vois qui est Rosenberg, il joue dans notre équipe, comment tu t'appelles ? » Sa voix était toujours sentencieuse, mais jamais insultante. « Elian. » lui répondit-il sans perdre de temps. « Le doute », dit-elle avec une évidence déconcertante en réponse à l'énigme du heurtoir. La porte s'ouvrit et Elian, toujours assis, releva la tête avec une curiosité non dissimulée pour essayer de percevoir l'intérieur de la pièce derrière sa messagère. La vision était furtive, mais il put saisir la largeur de l'espace ainsi qu'une ambiance très solennelle dégagée par la pierre et l'odeur des vieux grimoires.

Peut-être que son copain voulait rester seul, peut-être qu'il allait être puni pour être sorti de sa salle commune après l'heure limite, mais si un préfet en patrouille ou un professeur s'approchait, il lui suffisait de suivre Solal dans la salle commune des Serdaigle - à la condition que ce dernier se montre. Pour faire passer le temps, Elian décida de réfléchir à une autre énigme et frappa une nouvelle fois le heurtoir de la porte. « Je suis devant toi mais tu ne me vois pas car si tu me vois c'est déjà trop tard. » L'expression de son visage se figea avec effroi. « La... mort ? » La voix de l'aigle se fit dubitative. « Pessimiste, cette réponse. » Elian comprit alors qu'il attendait une réponse plus large comme celle de "l'avenir". Dans tous les cas, la porte ne s'était pas ouverte et le jeune sorcier préféra penser que c'était parce qu'il appartenait à la maison Poufsouffle et non parce que sa réponse n'avait pas été jugée comme satisfaisante par le heurtoir.

De nouveau inquiet de devoir retourner dans son lit sans avoir pu parler à cet autre qui occupait toutes ses pensées, Elian retourna dans son coin et glissa contre la paroi du mur aux pierres si froides. Des lettres gravées sur le dos de son livre formaient le tire "Contes de Crottes de Crapauds". Il ne l'avait pas encore ouvert, c'était une lecture que Solal et lui s'étaient réservés d'un commun accord en tombant dessus dans la bibliothèque de l'école. C'était assez intriguant de trouver ce titre parmi les manuels scolaires, et même s'ils n'avaient plus rien à apprendre des crottes de crapauds depuis qu'ils en avaient chacun adopté un, la légende racontait chez les sorciers que cette lecture était affreusement dégoûtante. Rien de plus pour les convaincre. Elian ne put s'empêcher de laisser son inquiétude grandir, les yeux rivés sur la porte : dans quel état allait-il retrouver Solal après cette terrible journée dont il n'avait entendu que des bribes, comment allait-il faire pour lui redonner le moral... Mais le plus important était de se montrer présent pour lui, comme Solal le faisait toujours lorsque les choses devenaient trop compliquées à gérer seul pour lui - ce qui arrivait très souvent.

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21 avr. 2019, 12:25
 Devant un heurtoir  Sans obstacle  PV Solal R. 
C'était toujours la même histoire. Solal cherchait une réponse dans les pierres encastrées du mur devant lui, assis par terre, les sourcils froncés. Il tentait de se faire le cheminement de l'entraînement de Quidditch dans sa tête, mais il avait beau tourner le problème dans tous les sens, il ne voyait pas où il fautait. Un an passé dans l'équipe des Ailes d'Airain lui avait bien permis de comprendre qu'il était autrement plus mauvais en Quidditch que ce qu'il avait espéré, mais même ses efforts ne semblaient le mener nulle part et le regard désabusé de Tally Jenkins lui revenait en mémoire. Il tournait en rond. Le dernier match avait été fructueux d'un point de vue personnel, bien que son équipe avait perdu, et Solal avait cru entrevoir une lueur d'espoir mais il devait se faire à l'idée que le Quidditch n'était pas fait pour lui. L'idée lui nouait la gorge. Voilà un an qu'il alternait entre des périodes de grande motivation et des périodes de désespoir pour le Quidditch. Il tentait parfois de se raccrocher au rêve de son père, comme pour prouver à l'adulte qu'on pouvait encore atteindre ses rêves. Mais lui même se berçait d'illusions trop optimistes, au contraire de son père qui avait lâché et préféré s'orienter vers un métier qu'on n'attribuait généralement qu'à ceux qui n'avaient plus aucune raison de se battre. Il se leva pour attraper l'oreiller sur son lit et le jeter brusquement contre le mur. Le geste impulsif semblait avoir puisé dans la profonde rage du garçon qui avait agit sans même se rendre compte. L'oreiller gisait à présent à terre et Solal eut l'impression étrange d'avoir la tête trop lourde. Fatigué de sa propre incapacité et de la situation de son père, exténué de ne pouvoir rien contrôler, le garçon au cheveux corbeau s'allongea sur son lit, les yeux rivés vers le plafond quand la porte s'ouvrit. Un de ses camarades lui annonça qu'Elian était là.

L'idée de voir Elian ne l'enchantait qu'à moitié : il n'était pas certain de pouvoir se défaire de sa mauvaise humeur et il ne souhaitait pas qu'Elian le voit à nouveau énervé, c'était déjà arrivé plus tôt dans l'année. Mais à cette heure, il était surprenant qu'un élève d'une autre maison vienne frapper à une autre porte. Le Serdaigle se leva d'un bond et, bien qu'il fut vêtu de son pyjama en coton bleu, il ne tarda pas à sortir de sa chambre. Son meilleur ami avait probablement quelque chose d'important à lui dire pour prendre la peine de se déplacer jusqu'ici.

Contrairement à ce qu'il pensait, Solal n'eut pas toutes les peines du monde à sourire. Dès que son regard se posa sur le visage de son ami, le coin de ses lèvres s'étirèrent en un grand sourire. Mais ses yeux ne souriaient pas tout à fait.
Elian semblait presque inquiet. Le Serdaigle eut encore l'impression d'être un poids pour quelqu'un mais il balaya sa pensée en remarquant le livre dans les mains du Poufsouffle. Sa bouche s'entrouvrit pour former un "O" enthousiaste.


« Oh, tu l'as ramené ! Tu veux qu'on lise ? Mais t'es pas fatigué ? » Comme s'il se rappelait l'état dans lequel il avait été juste avant, Solal s'empressa de passer une main dans ses cheveux pour se recoiffer. Il remarqua qu'Elian était vêtu de son pyjama, la tenue lui rappela leur bout d'été passé ensemble. Levant le doigt, comme s'il était pris d'une illumination, Solal prononça un rapide "Oh, attends !" avant de s'éclipser de nouveau dans la salle commune. Lorsqu'il revint vingt secondes plus tard, il serrait contre son torse une couverture pliée aux couleurs de Serdaigle. Sans plus tarder, il s'installa contre le mur, à côté de son ami.
« Tiens, mets ça, il fait pas chaud dans le couloir. »

Tapis en Chef, 2ème année RP.

27 avr. 2019, 16:13
 Devant un heurtoir  Sans obstacle  PV Solal R. 
Il arriva peut-être un moment où l'esprit d'Elian se demanda si ce n'était pas une décision tout à fait déraisonnée de patienter à dans un tel endroit à un horaire si rapproché de celui du couvre feu, mais cette pensée se dissipa machinalement quand la porte des étudiants Serdaigle s'ouvrit sur Solal Rosenberg. Le lieu se fondit en un flou abyssal d'un seul coup pour ne faire ressortir devant lui que la vue certaine de cet être si exceptionnel à ses yeux. Au moment où des couronnes de fleurs commençaient à tomber sous ses pupilles en cœur, son plus parfait ami lui adressa la parole. Elian n'eut d'autre choix que de focaliser son attention sur autre chose pour retrouver tous ses sens, alors il baissa la tête sur le livre qu'il tenait contre lui lorsqu'on le lui désigna. « Ah, oui ! » s'exclama-t-il pour lui montrer son ambition de lire le conte avec lui, avant de se reprendre rapidement en comprenant que cette réponse pouvait très bien s'appliquer à l'interrogation sur son état d'éveil, et en secouant la tête de gauche à droite : « Je veux dire non, je suis pas fatigué. » Il n'osa pas lui retourner la question au risque de lui soumettre l'idée de retourner dans sa salle commune pour y trouver un sommeil mérité. Et si Solal s'éclipsa tout de même, c'était avec cette expression qu'Elian lui connaissait bien, celle qu'il affichait lorsqu'il avait une petite idée derrière la tête.

La couverture aux couleurs bleu et bronze nouée autour de leurs épaules et les recouvrant presque entièrement, Elian n'osa plus regarder une seule seconde celui qui faisait battre son cœur à tout rompre, retrouvant un intérêt tout particulier aux pages du livre avec une bouche pincée et en affichant une teinte qui s'évertuait à être aussi blanche que rouge, si cela était possible. Lui qui avait voulu réconforter Solal se trouvait maintenant pris dans un piège dans lequel il lui était impossible de lutter, un combat contre ses propres états d'âme. Il en vint même à ignorer qui des deux servait mieux les intérêts de l'autre, son esprit concluant finalement que c'était un échange de bon procédé. Il se risqua tout de même à l'observer de côté, son inquiétude prenant le pas contre ses sentiments.
« C'est cool que tu sois là, j'avais peur de te réveiller. » En réalité, il avait davantage eu peur que son compagnon ne vienne pas. Puis, en regardant de nouveau devant lui avec un air moralisateur, il ajouta : « Parce que tu devrais dormir à cette heure-ci, tu as besoin de récupérer après- » Il s'arrêta, comprenant qu'il s'aventurait dans une zone à turbulences. Après quoi ? Après des entraînements pas à la hauteur, après des remises en question, des incertitudes sur la réalisation des buts à atteindre... Lui-même qui en nourrissait constamment pouvait légitimement comprendre Solal. Comme à chaque fois que son cerveau n'arrivait pas à mettre en mots ce qu'il pensait, Elian se fit comprendre autrement, il attrapa la main de celui pour lequel il voulait être le meilleur confident, oubliant même sa peur de le regarder dans les yeux. Ces derniers n'étant plus à couverts, ils lui laissaient le loisir de lire à travers eux comme le livre grand ouvert entre eux. "Je tiens à toi et je sais." voulaient-ils dire.

Sa voix s'éclaircit d'un coup comme s'il se reprenait après avoir commis une faute, et Elian fit mine de lire les mots extrêmement vulgaires et inadéquats de Beatrix Bloxam - même pour deux adolescents qui s'étaient préparés à l'idée. C'était tellement horrible que le jeune sorcier avait décidé de les modifier à sa façon dès le premier paragraphe, changeant complètement l'histoire malgré le fait qu'ils avaient toujours le texte original et les illustrations sous leurs yeux dégoûtés.
« Il était une fois un crapaud qui vivait au milieu d'un étang, sur un nénuphar fort joli. Il avait très peur de l'eau profonde qui l'entourait, alors il restait dans l'inaction malgré son envie de découvrir les alentours et de faire des rencontres. Une rencontre, la plus importante de toutes, de l'ordre de celles qui modifient le cours d'une existence ou bien l'âme d'une personne, l'attendait pourtant. » Sa lecture était fluide et trahissait vraisemblablement le fait qu'il connaissait très bien l'histoire qu'il contait par-dessus celle de Bloxam. Elle l'aidait à ne pas perdre connaissance face aux atrocités du livre, mais aussi à formuler une autre chose que son cerveau refusait de lui faire dire.

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27 avr. 2019, 18:15
 Devant un heurtoir  Sans obstacle  PV Solal R. 
Elian se tut assez rapidement, mais pas assez tôt pour que Solal ne comprenne pas où il voulait en venir —c'était l'inconvénient quand on se comprenait trop bien. Il avait pourtant fait l'effort de sourire, mais l'effort n'avait probablement pas été assez suffisant. Solal transpirait, qu'il le veuille ou non, la défaite. Les poches sous ses yeux rappelaient la fatigue d'un sommeil qui ne repose pas, et ses sourcils froncés de manière presque imperceptible laissaient sous-entendre l'état de chaos qui régnait dans les profondeurs de ses pensées.

« J'suis pas fatigué, c'est bon. » rétorqua t-il aussitôt, sans vouloir s'épancher et avouer qu'il se fichait de ne pas dormir si ça signifiait rester un peu plus avec Elian. Il le sentait déjà au creux de son estomac, dans la sensation étrange qui empoignait son cœur ; ce sentiment qu'il ne voulait pas nommer refusait de le lâcher. Et s'il voulu continuer à parler, les mots se turent, retombèrent dans le fond de sa gorge alors qu'il sentit la main d'Elian contre la sienne. Il se risqua à un rapide regard sur le visage de son ami comme s'il souhaitait mesurer la température, et comprendre ce que signifiait le geste. C'était toujours aussi compliqué de comprendre. Il savait depuis maintenant quelques mois que la relation qui unissait les deux garçons était spéciale. S'ils ne semblaient pas ressentir le besoin de la définir, ou s'ils avaient trop peur pour le faire, ils jouaient pourtant aux funambules, lançaient des mots et des gestes pour faire comprendre qu'il ne s'agissait pas que d'une amitié banale, avant de tout balayer comme pour éviter de trop y réfléchir, comme pour ne pas briser les certitudes qui accompagnaient leurs incertitudes.
Là encore, Solal ne savait pas. S'agissait-il d'un geste tout amical ? Était-ce une invitation à franchir un cap qu'ils n'avaient jamais osé franchir ? Le garçon avait beau y réfléchir, il était certain que ni Elian ni lui n'avaient tenu la main de quelqu'un d'autre à Poudlard. Les doigts de Solal se resserrèrent sur ceux d'Elian, il s'inquiéta d'avoir la main moite ou inconfortable.

Le Poufsouffle se mit à lire, permettant momentanément à Solal de ne plus réfléchir aux questions dont les réponses ne venaient jamais assez définitives. L'histoire qu'il narrait était toute autre que les écrits du conte, et le Serdaigle n'était pas certain que c'était ainsi qu'on lisait un livre, en réécrivant par dessus.

« Ew, faut pas que je montre ça à Blaze, ça lui donnerait des idées. » Il murmura en posant sans énergie un doigt sur une des illustrations, qu'il ne préféra pas décrire de vive voix.
« Et c'est qui, cette rencontre la plus importante de toute ? » Il n'attendit pas vraiment de réponse et attrapa le coin de la page pour la tourner afin que la lecture continue. Dans l'attente de la suite, il releva les yeux vers le visage du Poufsouffle et sentit à nouveau cette sensation étrange au niveau du cœur. Si n'importe qui d'autre lui avait proposé la lecture d'un livre, assis ainsi dans un couloir, il aurait refusé. C'était bien trop intime, le moment lui donna l'impression d'être nu —pas sans vêtements, mais sans défense. Et pourtant, il pensa que ce moment-là, il le partageait volontiers avec Elian, sans ressentir le moindre malaise.

« Tu lis pas du tout le texte. » fit-il enfin remarquer, comme s'il refusait de se laisser aller au silence, de peur d'ennuyer son ami.

Tapis en Chef, 2ème année RP.

27 avr. 2019, 20:44
 Devant un heurtoir  Sans obstacle  PV Solal R. 
Lorsqu'Elian s'était arrêté de réinventer le conte, il avait fini par se rendre compte de sa proximité spatiale avec Solal. Il fallait dire que les deux sorciers ne se trouvaient pas dans l'ambiance chaleureuse d'une de leur salle commune et que la couverture les forçait un peu à se rapprocher pour qu'elle tienne sur eux comme une cape. En essayant de ne plus y penser, Elian se risqua à jeter un œil à l'illustration que Solal désignait du doigt, mais s'en détourna presque immédiatement en affichant une grimace dégoûtée car son esprit ne put s'empêcher d'imaginer le petit frère de Solal le faire réellement. « Quand même, j'aimerai bien voir ça, alors m'en veux pas s'il en reçoit un exemplaire à son prochain anniversaire. » ricana-t-il avant d'être de nouveau surpris, cette fois-ci par la question de Solal qui voulait probablement lui faire penser qu'elle était anodine.

Il l'avait lancée sur le ton de la discussion, mais tout lui faisait penser du contraire, à commencer par la façon dont Solal avait tourné la page et à celle dont il l'observait.
« Cette rencontre c'est... » commença Elian en manquant, d'un seul coup, d'assurance. « C'est la rencontre d'un immonde crapaud baveux qui s'appelle Soulal Rosenbourg. » acheva-t-il avec un dédain incroyable marqué par une expression persifleuse. Pourquoi l'obligeait-il à dire ce qu'eux deux savaient déjà, c'était si périlleux et Elian ne pouvait s'empêcher de le punir, en quelque sorte, pour ça. Il entoura ses genoux par ses bras, recroquevillé et laissant le livre à portée de Solal pour ne plus avoir la vision encore plus atroce de la deuxième page sous les yeux. Ou bien cherchait-il à rassembler son courage.

« Ce deuxième crapaud, Soulal, est arrivé en planant sur son nénuphar-balai, enlevant notre héro pour survoler l'étang ainsi que les étranges créatures qui le composait. » Son expression qui se croyait bien maline s'était vue traversée par un voile plus noir. « Pendant tout ce temps passé ensemble, qui semblait une éternité pour les autres mais qui était dans leur réalité si court, Soulal et Echiant- » Il fit une pause et secoua la tête, précisant comme si c'était nécessaire à la compréhension de son récit : « Echiant c'était le nom du premier crapaud. » Puis il s'arrêta une nouvelle fois quand Solal lui fit remarquer qu'il ne suivait pas du tout le texte de Bloxam. Elian sembla réfléchir à cette remarque pendant un instant, sourit mystérieusement, et reprit comme s'il n'avait rien entendu avec plus de détermination : « Soulal et Echiant, donc, nourrissaient un but commun en imitant les oiseaux qu'ils aimaient tant, les inséparables. C'était le feu de leurs sentiments qui alimentait le nénuphar volant, et ce feu se tamisa quand un crocodile sur leur route insuffla le doute en eux. La seule façon de le raviver, c'était d'user de l'impressionnant pouvoir des Trois Mots, mais comment parler lorsque l'on est un crapaud qui est effrayé à la seule vue de la profondeur des eaux ? » Un instant, il sembla adresser la question à Solal, mais il se reprit rapidement pour conclure, après avoir tourné plusieurs pages du livre en même temps : « Heureusement, Echiant, perdu sur son nénuphar au milieu de l'étang, avait eu le temps de développer son imagination et commencé à saisir des mots et leurs intentions. » Elian tourna de nouveau un petit paquet de pages pour arriver de façon express à la fin du conte, augmentant également son flot de paroles. « "Je t'aime", dit-il à Soulal, sous l'étonnement de toute la population muette de l'étang. Du haut de leur nénuphar qui avait retrouvé son feu, plus rien ne pouvait les atteindre, leur chemin était sans obstacle, avec cette certitude. Et ils vécurent heureux jusqu'à la nuit des temps. » Il referma le livre d'un geste sec, à bout de souffle et risqua finalement un regard noir vers Solal qui voulait sûrement le défier de modifier sa conclusion. L'évidence était d'ailleurs de remarquer que Soulal n'avait eu aucun rôle dans cette résolution, Elian s'était bien gardé de lui donner la possibilité de réagir dans son histoire, il devait seulement accepter et ne jamais contredire cette fin heureuse. S'il la contredisait...

Elian se cacha la tête dans ses bras croisés autour de ses genoux, c'était horrible, bien plus atroce que les mots de Beatrix Bloxam, bien plus terrible que toutes les choses terribles existantes. C'était un sorcier qui s'apprêtait à perdre tous ses gallions en misant le rouge sur le tapis alors qu'il était maintenant évident qu'il fallait jouer le noir. C'était l'ajout fatal d'un mauvais ingrédient dans la réalisation d'une potion qui avait si bien commencé. C'était la traîtrise suprême d'une prophétie qui ne se réalisait pas ou bien la promesse d'une soirée reposante qui allait finalement prendre feu. Déguerpir aux confins des cachots, apprendre la formule "Oubliettes", feindre la folie - la vraie - pour s'y complaire finalement, telles étaient les seules solutions qui se dessinaient dans sa tête vertigineusement vide à présent. Il n'attendait plus rien d'autre que Solal acceptant l'existence du pouvoir des Trois Mots, et surtout le fait qu'il venait bel et bien d'avoir eu l'audace d'en faire usage pour lui. Elian essayait de se persuader que le silence lui convenait tout aussi bien car il leur avait toujours été bien plus familier. Mais, à cet instant, le silence paraissait bien piètre si on le comparait à la voix de Solal apportant sa touche au conte.

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28 avr. 2019, 16:59
 Devant un heurtoir  Sans obstacle  PV Solal R. 
La réponse d'Elian avait rendu à l'histoire un caractère bien trop sérieux, bien trop réaliste. Solal sentit une chaleur caractéristique lui enflammer le visage et il baissa les yeux sur le livre, comme si ignorer la présence du Poufsouffle permettrait sa propre disparition, afin que le blond ne voit pas l'embarras qui venait de s'exprimer sur son visage. Il se força à un rire amusé, bien trop bruyant, avant de se taire tout aussitôt comme s'il avait peur d'attirer le regard d'Elian sur lui. Le Serdaigle habituellement plein d'assurance se sentait affreusement faible, et ses mains moites dans lequel il attrapa le livre le lui rappela. Les prénoms des deux crapauds ressemblaient aux prénoms de leurs crapauds, et donc à leurs propres prénoms et la gêne apparente d'Elian —qui en faisait trop— ne laissaient pas de doute quant à l'interprétation de la situation. Le Poufsouffle était bien plus courageux que lui.

Solal se sentit comme étranger à la situation. Les mots entraient dans son oreille et son cerveau ne paraissait pas capable de les traiter. L'histoire qui était bien trop proche de leur propre situation lui rappelait l’ambiguïté de leur relation qu'il avait tenté de dissimuler depuis le début, comme une honte et à la fois comme un trésor inestimable qu'on ne veut pas manquer de briser. Il l'avait si bien enterré qu'il était parfois sur le point de l'oublier, avant de croiser de nouveau la route d'Elian Kernac'h, qui répugnait visiblement à quitter son esprit. Le Poufsouffle revenait à la charge, après des infimes tentatives de
montrer quelque chose à Solal, et le Serdaigle sentait son corps se tendre et son cœur se tordre un peu plus à chacun de ses mots. Ses mots cette fois n'avaient peur de rien. Incisifs, ils ne laissèrent pas la place au doute et pénétrèrent l'esprit déjà affaiblit par la fatigue du garçon.

Le Silence se fit, celui qui est lourd, qui se presse aux gorges des muets pour leur faire cracher des mots qu'ils veulent ravaler. Et son cœur lui rappelait, fort contre sa cage thoracique, bruyant dans ses oreilles, que la situation était bien réelle. Les mots qu'il avait entendus étaient bien réels. Il posa l'arrière de sa tête contre le mur, elle était lourde, pleine à craquer, et lui se sentait sur le point d'exploser. Mettre des mots sur leur relation, c'était risquer de la changer, c'était lui donner vie, et lui donner le pouvoir de mourir. Ne rien dire, c'était risquer que tout s'évapore avant même le commencement. Parce qu'Elian n'attendrait pas, il y avait des tas de personnes à Poudlard, dans le monde, et tant d'autres qui pouvaient accaparer son cœur. Il y avait des gens qui brilleraient aux yeux d'Evelyn.
Solal osa enfin poser son regard fatigué sur son ami. Il lui sembla que son souffle s'accrocha à ses poumons, lui donnant des difficultés à respirer —son cerveau était probablement trop occupé pour oublier de faire fonctionner son corps. Il n'avait jamais dit ces mots, pas même à ses parents, pas même à ses frères. Il avança sa main fébrile pour la poser sur les cheveux d'Elian, au dessus de sa nuque, et ce fut le premier geste intime qu'il s'accorda envers le Poufsouffle ; c'était quelque chose qu'il ne ferait avec personne d'autre. Il songea à faire une blague, mais rien ne vint. L'honnêteté fatale prenait toute la place : c'était ça ou rien, dire les choses ou ne rien dire. Solal savait pourtant parler, il savait être dur avec les mots, taper là où ça fait mal. Mais savait-il les utiliser pour exprimer quelque chose d'aussi fort ? Il attrapa le bras d'Elian pour essayer de le tirer afin de prendre à nouveau sa main.


« Pourquoi tu te caches ? » Il chuchota d'une douceur infinie, comme s'il avait peur de détruire quelque chose en prenant la parole. Son cœur battait fort, fort, comme s'il voulait s'échapper. Il murmura les Trois Mots dans un souffle rapide et pourtant si doux qu'il aurait enveloppé un chateau de cartes sans le faire tomber, sa voix se brisa sur le dernier comme pour témoigner de l'état intérieur du garçon.
« Jet'aimeaussi. » Les mots lâchés ne l'apaisaient pourtant pas, l'embarras le poignarda à son tour. Il lâcha la main d'Elian aussitôt, paniqué par ce qu'il venait lui-même de faire, apeuré à l'idée de s'être trompé ; et si son ami parlait de sentiments amicaux ?

Tapis en Chef, 2ème année RP.

30 avr. 2019, 02:39
 Devant un heurtoir  Sans obstacle  PV Solal R. 
La main d'Elian se porta à son front comme s'il se protégeait de la fatalité d'un coup de soleil, ou comme s'il mesurait l'ampleur de sa bêtise pour la première fois. Si le jeune sorcier n'avait jusqu'à maintenant jamais pu connaitre les effets d'une attraction de fête foraine comme ceux des montagnes russes, l'occasion semblait enfin se présenter à lui, et ce malgré le fait qu'il demeurait bien immobilisé sur le sol du château de Poudlard. Dans l'attente, son cerveau s'était mis à dérailler de bien des façons, et de telle sorte qu'il aurait été compliqué de retranscrire ses pensées - si l'on trouvait par un hasard curieux un intérêt quelconque à l'idée de les prendre en notes -, mais il fallait bien palier au silence de l'horrible d'une façon ou d'une autre car rien ne pouvait être moins pire à cet instant que cette absence de réponse jouant les prolongations.

Dans une symphonie familière de voix s'exprimant en chœur, aussi unies et distinguables les unes des autres, et toujours recroquevillé sur lui-même, Elian se réfugia dans son monde dans un bercement presque imperceptible. Celle de son parrain s'élevait d'abord, impitoyable à son sujet :
« Je suis sûr qu'il emballe déjà des filles dans les couloirs de Poudlard. Ou des garçons ; ce serait drôle, tiens, tu ne trouves pas ?! » Elian aurait voulu que ce soit drôle, tout était toujours plus simple avec le rire. Comme pour se faire pardonner, cette même voix arriva à un constat auquel le cœur du jeune sorcier adhérait davantage : « Tu sembles très proche de ce garçon. Tu sais petit, l’amitié, c’est très important. Prends bien soin de ton ami. » Fatalement, celle de son père se mêla rapidement aux paroles de Sigmund, les effaçant d'un seul geste las, avec tant de facilité : « Je saurai toujours mieux que quiconque ce qui est bien pour toi... Garde-toi de grandir... On se suffit à nous-même... » A l'entente de celle de Solal, son pouls s'accéléra soudain. Elle conservait cependant le même ton sentencieux, prenant la parole dans un écho : « C'est ton père qui t'a dit de venir me parler ou t'as réussi à réfléchir tout seul ? ...Reparle-moi quand tu auras arrêté de croire tout ce que dit ton père et que tu auras rebranché ton cerveau, jusque là je suis pas intéressé. » Avait-il finit par réussir à rebrancher son cerveau depuis tout ce temps ? Cette sensation agréable au creux de la nuque, la rêvait-il pour adoucir ces mots bien trop criant de vérité ? Mais une voix alto, celle d'Herminie Peers, prit le dessus pour lui redonner à nouveau un peu d'espoir : « Tu es libre à Poudlard, il n'est pas là, non ? » Et son père semblait en effet avoir disparu l'espace d'un instant, juste assez de temps pour permettre à son cerveau d'accéder au souvenir aléatoire d'un instant si simple et si heureux : « On n'a pas besoin d'avoir des amoureuses tant qu'on reste ensemble ! » « - Oui, t'es mieux que les filles de toute façon !
...Pourquoi tu te caches ? »


Elian mit un certain temps à comprendre que cette question venait de lui être posée, tellement semblait-elle appartenir à cette discussion mentale. En réponse, son visage émergea de ses genoux comme s'il revenait d'une sieste, et il se rendit compte qu'une sensation de chaleur transpirait au creux de sa main. Elle était tenue par celle de Solal, mais plus pour très longtemps. A peine son ami eût-il renchéri de son aveu qu'Elian secoua la tête de désapprobation. Il y avait quelque chose d'irréel dans le flegme retrouvé du garçon. « Tu ne peux pas m'aimer en retour, ça voudrait dire qu'on forme un couple. » Ses propres paroles lui firent soudainement écarquiller les yeux, l'évidence était là, pointée par des milliers de flèches clignotantes. « Attend, une seconde... On est en couple ? » répéta-t-il comme pour demander confirmation auprès de Solal et toujours aussi long à la détente.

Tout abasourdi, des milliers de questions fusaient dans sa tête. Il eut de nouveau un geste pour se dissimuler, cette fois-ci en rabattant un pan de la couverture devant son visage, ne laissant apparaître que son regard inquisiteur et presque craintif en direction de cet autre, qui occupait à présent et malgré tout la totalité de ses pensées - pour son plus grand plaisir. C'était difficile à croire : Elian ne pouvait plus rougir de l'aimer si tendrement, pouvant dorénavant assumer pleinement le fait qu'il le trouvait parfait à ses yeux, sans avoir à fournir de justifications capillotractées aux autres, à Solal ou à lui-même. Il lui tiendrait la main et serait fier de clamer partout qu'il est aimé d'un garçon aussi cool que cet aigle royal. Il avait l'assurance qu'avec ce nouveau statut à assumer, leur relation perdurerait encore et marquerait à jamais leurs vies respectives en tant que première idylle, la plus innocente de toute. Abandonnant l'idée de se cacher plus longtemps, et dans un état d'euphorie, Elian se dégagea de la couverture et s'agenouilla devant Solal, ses deux mains posées sur les genoux de ce dernier comme s'il surgissait de derrière un mur.
« Alors on est d'accord qu'on n'est plus obligés de cacher ce qu'on ressent, hein ? » Il posa sa tête sur ses mains et observa son Solal avec ses yeux attendris, pétillant du bonheur de se sentir en totale confiance avec un égal. Car, pour une fois, il était l'égal de quelqu'un sur un plan humain. « Et bien sûr, il faudra que tu dises que tu as treize ans comme moi si tu en informes tes frères ou d'autres sorciers, sinon j'aurais des problèmes. » Elian ne laissait parler que son instinct personnel, et cette dernière remarque pouvait laisser penser qu'il n'en allait pas être autrement en tant que copain de Solal.

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On a tendance à s'assimiler des choses et à les restituer en croyant que c'est de soi alors que c'est d'un autre. – Hergé

03 mai 2019, 13:34
 Devant un heurtoir  Sans obstacle  PV Solal R. 
S'il avait déjà vu des couples se former au sein de l'école —vivre des années durant avec les mêmes personnes forgeait des forts— Solal ne s'était jamais imaginé lui-même se mettre en couple. Il savait pertinemment que leur relation était on ne peut plus spéciale, dépassait de peu une simple amitié forte, mais il ne s'était jamais vu marcher en tenant la main d'Elian, ni faire des bisous au garçon. La situation était tout à fait inattendue. Or, Solal aimait avoir le temps de réfléchir aux choses sérieuses. En l'occurrence, se lancer dans une relation amoureuse avec Elian était on ne peut plus sérieux. C'était mettre en péril leur amitié, mais aussi découvrir de nouvelles émotions qu'il n'avait jamais connu jusque là : comment savoir que le Poufsouffle l'aimerait toujours en le voyant comme un petit ami, et non comme un ami ?
S'imaginer comme petit ami était aussi très étrange pour Solal. Il n'avait jamais été quelqu'un de très affectueux et il voyait le couple comme étant quelque chose d'infiniment étranger à lui, quelque chose qui n'arrive qu'aux autres ; et c'était très bien comme ça. L'idée d'être en couple avec Elian n'était pourtant pas désagréable. Il ressentait une fierté toute particulière à savoir que le blondinet ressentait quelque chose pour lui, et qu'il voulait l'officialiser. L'officialisation de leur relation signifiait aussi que le Serdaigle pourrait attraper Elian et le voler à ses camarades sans que personne ne s'en offusque : il aurait la priorité sur tous les autres. Le sentiment d'appartenance était quelque chose qui plaisait beaucoup à Solal, que ce soit comme Serdaigle, comme joueur de l'équipe de Quidditch ou comme petit ami.

Solal était resté immobile, comme en proie à une pétrification, bien que son cerveau fonctionnait à toute allure. Enfermé dans ses pensées, il ne fit même pas attention à ce qu'il ressentait, tout son être était tourné vers les mots qui cognaient contre son crâne violemment. Elian était différent, s'il semblait réfléchir un moment, il parut ensuite galvanisé. L'énergie du garçon fit rire Solal, un rire sincère bien qu'un peu timide, comme si l'idée d'être en couple avec Elian ne lui permettait plus d'être lui-même.


« Oui.. Oui ? Oui, je crois qu'on l'est. Et qu'on est pas obligé de cacher quoi que ce soit. 'Fin, j'sais pas trop comment ça marche, parce que t'es mon premier... copain. T'façon on dirait que j'ai treize ans, j'suis sûr que même eux ils ont oublié que j'ai que douze ans. » Une grimace suivit ses paroles avant de poser à nouveau les yeux sur Elian. Il prit une grande inspiration, et sembla réfléchir un instant.
« Ça va changer beaucoup de chose qu'on soit ensemble ? On pourra quand même aller regarder les escargots dehors, parler des oiseaux, arroser les plantes avec l'eau du lac ? Ce sera pareil ? » Voilà ce qui l'embêtait le plus. Qu'il ne puisse plus s'amuser avec Elian, qu'être en couple lui impose une conduite à tenir, qu'ils ne s'amusent plus : il fallait voir ses parents qui se forçaient à s'aimer, à se sourire de façon crispée. Il refusait de voir sa relation avec son meilleur ami prendre cette direction.

Tapis en Chef, 2ème année RP.

07 mai 2019, 19:57
 Devant un heurtoir  Sans obstacle  PV Solal R. 
Même si Elian n'attendait pas vraiment de confirmation à ce sujet, il fut content de savoir qu'il était le premier copain de Solal. Il se demanda seulement si, comme lui, il avait eu des copines. Il décida que ce n'était pas très important de lui parler de Peony Butterworth, une fillette moldue de la primaire qui avait voulu être sa copine pendant quelques jours, ni de Mary McGroin l'année suivante, toutes les deux pour des raisons bien différentes de celle d'un attachement sincère. Elian n'avait jamais compris mais son père, si : Peony Butterworth avait eu besoin de lui pour faire campagne durant les élections des délégués, et Mary McGroin l'avait utilisé pour rendre jaloux un camarade de classe. Dans les deux cas, Elian avait davantage subi ces courtes expériences, et c'était donc la première fois qu'il vivait une réciprocité avec l'un de ses pairs, et c'était un garçon. Bonne nouvelle, il ne ressentait pas l'envie d'être délégué, préfet, maître du monde ou bien de rendre jaloux un autre camarade en sortant avec Solal, il savait donc que leur couple durerait au moins plus d'une semaine.

Avec une expression attendrie sur le visage, Elian essaya de lire en Solal. Est-ce qu'il l'appréciait autant que lui l'appréciait ? Est-ce qu'il regrettait déjà et voulait battre le record de Peony Butterworth et de Mary McGroin en arrêtant de lui adresser la parole d'un seul coup ? Les inquiétudes de Solal étaient assez différentes, un trait de réflexion se dessina entre les sourcils d'Elian, avant de prendre la parole :
« Pour tout te dire, je ne sais pas comment ça marche, moi non plus. » Il étouffa son rire dans sa main et s'éloigna un peu de Solal en reprenant son sérieux. « En fait je pense que rien ne va changer parce que je crois qu'on est "ensemble ensemble" depuis bien plus longtemps que quelques minutes. Et si on peut plus faire tout ça... Je me désencouple de toi, t'es prévenu. » Il connaissait le mot "divorce", mais préférait inventer un mot à sa place plutôt que de le prononcer, ses parents ne devaient en aucun cas s'immiscer dans ce moment. Elian se redressa un peu, prit le visage de Solal entre ses mains et l'embrassa sur la joue, c'était si simple, automatique. « Est-ce que tu es plus heureux que tout à l'heure ? » Pourquoi n'arrivait-il plus à le laisser, Solal avait-il trouvé le moyen de l'aimanter à lui ?

Sourire aux lèvres, Elian attrapa le livre, se releva et s'éloigna un peu jusqu'aux escaliers qui descendaient la tour.
« Moi, en tout cas, je le suis. » A quelques étages plus bas, on pouvait entendre des éclats de voix bien indifférents au fait que tout le monde s'apprêtait à dormir : arrivé dans le hall du château, Elian n'avait pu s'empêcher de colporter la nouvelle aux derniers élèves qui passaient par-là. « Je sors avec Solal Rosenberg ! C'est fou hein ?! Je suis son petit ami, pas son ami, son petit ami ! » Le chemin inverse pour retourner jusqu'à la salle commune des étudiants de Poufsouffle lui parut une éternité loin de ce petit ami, et dans cette éternité, le père d'Elian avait totalement disparu du tableau.

Reducio
Dernier post pour ma part, merci pour ce RP Solal Rosembourg, inexorable plaisir d'écrire avec toi ! :ninja:

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On a tendance à s'assimiler des choses et à les restituer en croyant que c'est de soi alors que c'est d'un autre. – Hergé

22 mai 2019, 12:46
 Devant un heurtoir  Sans obstacle  PV Solal R. 
Le Serdaigle était impressionné par Elian ; par son calme apparent, par l'habilité avec laquelle il choisissait ses mots. Si certaines personnes l'avaient sous-estimé et avaient pensé qu'Elian était un imbécile heureux, il était bien plus que ça, et il était sans doute capable plus que n'importe qui d'une intelligence douce et bienveillante. Solal, les joues rouges, un incendie se propageant dans son ventre, observait le Poufsouffle comme il observait la lune : avec toute l'admiration du monde, tout en ne sachant qu'il ne pourrait jamais la toucher.
Mais il pouvait à présent toucher son ami, non, son petit ami. Et la réalisation était difficile à faire, elle lui paraissait bien trop irréaliste, il avait presque l'impression de s'être endormi plus tôt dans la salle commune et de s'être enfoncé dans un rêve aux allures de réalité.

« Oui. » fut la seule réponse qu'il parvint à articuler. Mais Elian semblait déjà dans sa bulle, s'éloignant et Solal se contenta d'un signe de la main timide pour lui souhaiter une bonne nuit, bien qu'il était certain que le Poufsouffle ne le regardait déjà plus. Il resta assis, écoutant les bruits de pas d'Elian résonner dans le couloir avant de devenir un peu plus rouge : il était certain d'entendre les éclats de la voix du blond et il était persuadé d'avoir entendu son prénom. Il attrapa sa couverture pour la cacher dans son visage en fermant les yeux pour essayer de remettre un peu d'ordre dans ses pensées — ce qu'il ne parvint pas à faire. Il n'avait jamais pensé que la soirée prendrait cette tournure là, et s'il était très heureux de savoir qu'Elian cultivait ce genre de sentiments assumés pour lui, il était un peu plus mitigé. Un peu plus timide. Parce qu'il s'agissait à présent de risquer leur amitié et de bousculer la dynamique tout à fait amicale de leur relation. C'était aussi la première fois qu'il se lançait dans une telle relation avec quelqu'un. Solal avait affreusement
peur, bien qu'il décida de ne pas l'avouer et de jouer au garçon confiant, à l'assurance inébranlable. Il attrapa la couverture pour la rouler en boule contre son torse, serrée dans ses bras, avant de se relever. Il fallait au moins qu'il raconte ça à Ivy. Ou à Christopher. Non, c'était trop gênant. Il ne pouvait définitivement pas dire ça à quelqu'un sous peine de se liquéfier sur place sous le coup de l'embarras.

Il soupira en se rendant compte de son état de fébrilité, ce n'était probablement que le début. Pour l'heure, il pouvait aller dormir et espérer regagner un peu de confiance en lui pour le lendemain, il était certain qu'Elian lui sauterait dessus dès son premier pas dans la grande salle.


Reducio
<3

Tapis en Chef, 2ème année RP.