Cette suite de posts retrace l’évolution de la relation entre Bad et sa chouette Obaia.

6 AVRIL 1943

Malgré la reprise des cours, Bad était tout sourire. Il entamait l’ascension de la tour Ouest, direction la Volière. Montant d’un pas rapide les marches, il finit de plier d’un geste précis le parchemin contenant la réponse à sa mère.


La veille, il avait fêté son douzième anniversaire, son premier à Poudlard. Attablé devant ses toasts et son chocolat chaud, il guettait avec impatience l’arrivée des hiboux. Plus particulièrement, il cherchait Fenrik, un hibou grand-duc marron appartenant à sa mère Madenn. Quand la volée d’oiseaux pénétra la salle, le rythme de son coeur s’accéléra et il tourna instantanément son corps et son regard vers la gauche, les jambes de chaque côté du banc. Le bruit des battements d'ailes emplissait la Grande salle d'un vacarme qui contrastait avec le calme qui régnait jusqu'alors.

Qu’allait-il avoir comme cadeau ? Il espérait des nouveaux gants pour les cours de Potions. Les siens avaient fini brûlés sous les éclaboussures de l’explosion du chaudron d’un élève. À moins que sa mère n’est pensée à lui offrir le dernier roman de Pierrick L. Dummond ! Il avait hâte de savoir et ne pouvait s’empêcher de faire tourner nerveusement sa petite cuillère entre les mains.

Les animaux messagers continuaient d'entrer dans le bâtiment un à un. L’impatience était à son comble. Les yeux de Bad fixaient chacun des hiboux cherchant le bon. La cadence du flux aviaire était de moins en moins rapide et il n’y avait toujours aucune trace de Fenrik. Une inquiétude commençait à germer en Bad. Sa mère avait-elle oublié son anniversaire ? Il savait que sa réaction était égocentrique mais alors que les derniers animaux entraient, sa crainte muta en déception. Le grand hibou n’était pas là. Une réelle désillusion l’envahit alors qu’il pivotait pour reprendre place face à la table. C’est là qu’il la vit.

Une jeune chouette blanche était debout à côté de sa tasse de chocolat chaud - qui ne l’était plus vraiment - et elle tenait un message dans son bec. Bad fut étonné de voir ce magnifique animal qu’il n’avait jamais aperçu par le passé. Elle avait le regard fier et son plumage de neige était tacheté de fines ellipses noires lui donnant de magnifiques reliefs. Le garçon se demandait qui pouvait bien lui avoir écrit. Il saisit le message délicatement du bec de l’animal avant de le déplier :

Bad,

J’imagine que tu es surpris de reconnaître mon écriture dans un message délivré par un autre animal que Fenrik. De ce que je connais de toi, tu ne mettras pas longtemps à comprendre qui est cette sublime chouette. Mais si sous le coup de la surprise, tu ne saisis pas tout de suite, je souhaite te présenter Obaia, ta chouette.

Je me demandais quel cadeau t’offrir et j’ai pensé qu’avoir ton propre animal te permettrait de trouver un peu de douceur et de réconfort lorsque tu auras des moments de mélancolie. Et ça t’arrivera, c’est normal. Je partais pour t’acheter un chat dans une ménagerie mais en passant devant Obaia, j’ai craqué. Elle dégageait quelque chose de fort, d’intense et j’ai su instantanément que vous vous entendriez à merveille. Je suis persuadée qu’un lien puissant vous unira.

Sache que je t’aime de tout mon coeur et que je te souhaite un merveilleux douzième anniversaire,

Maman

Il ne lui restait que quelques marches à gravir pour retrouver Obaia dans la Volière. Au sommet, Bad aperçut rapidement celle qu’il recherchait. La superbe harfang des neiges émit un court ululement à son arrivée, heureuse de retrouver son nouvel ami. Le garçon lui caressa la tête. L’animal affectionna particulièrement ce geste et pencha la tête en avant en fermant les yeux. Bad sentit qu’Obaia aurait aimé que ça dure plus longtemps mais le Serdaigle devait aller en cours. Il fixa la réponse pour sa mère à la cheville de la chouette avant de déposer cette dernière sur le rebord de la fenêtre. L’animal lui jeta un dernier regard affectif avant de s’envoler vers Brentwood au nord-est de Londres. Le garçon se dit qu’il n’aurait pas pu avoir plus beau cadeau.