Chaque matin et chaque après-midi se ressemblaient. Les journées de Szirhagna n'étaient guère d'un grand intérêt pour quiconque ne voulait pas porter sa curiosité sur l'animal. Elles consistaient à chasser les insectes et petits batraciens pour les amener dans un coin sombre, à l'identique d'une petite grotte, qu'elle s'était confectionnée dans un coin de la serre. Szirhagna avait bien remarqué les changements du climat de ces derniers temps : ces baisses de températures et de luminosité qui amenaient une période que les humains appelaient hiver. L'araignée avait donc ralenti son rythme de vie, profitant des fraîches journées pour tomber en état de quasi dormance, un état peu commun pour l'espèce tropicale qui n'aurait point connu cela dans son Laos d'origine... Mais elle était née en Grande-Bretagne, contre son gré et contre son métabolisme...

Heureusement pour elle, le professeur Featherstone, qu'elle comprit être un animal d'une espèce différente à elle mais habitant les mêmes lieux sans l'offenser, avait installé une serre tropicale, se rapprochant du climat de Khammouane, terre d'origine des Heteropoda. C'est d'ailleurs dans cette serre-là qu'elle se trouvait en ce vendredi, comme tous les autres jours de la semaine. Son horloge biologique avait sonné l'heure du repas, et la chasseuse avait réussi à capturer un cloporte qu'elle maintenait dans ses chélicères.

Peu habituée à être elle-même la proie d'un autre individu, elle avait perdu de sa vigilance, et n'avait pas noté la présence d'une chouette, profitant d'une ouverture de la serre pour s'y infiltrer.

L’air était frais et pur en cette journée de novembre. Planant au-dessus du parc, Obaia n’était pas là pour se dégourdir les ailes. Une autre envie, plus primaire, l’animait. L’heure du repas avait sonné : le mode chasseur était activé.

Après de longues minutes à chercher une zone où trouver de belles proies pour se sustenter, la chouette finit par se poser près du lac. Attendre et surveiller. Une technique de chasse adoptée depuis des millénaires par les rapaces de son espèce. À quelques mètres d’Obaia se trouvait un chemin régulièrement emprunté par les rongeurs. Un self-service pour la chouette qui guettait avec envie l’arrivée de l’une d’elles. Mais rien. Pas un seul morceau de souris ou de lièvre à proximité. Un vide alimentaire pur et simple.

L’animal frustré décolla dans un puissant battement d’aile pour rentrer à la volière. Mais en chemin, un éclat de lumière sur une fenêtre de la serre attira son attention. Le scintillement était inhabituel et attisa la curiosité d’Obaia. D’une incroyable adresse, le rapace effectua un looping pour faire demi-tour et piquer en direction de l’étrange lueur.

À quelques battements d’ailes de l’atteindre, la chouette comprit qu’une lucarne était restée ouverte. Le cerveau d’Obaia se mit à imaginer toutes les nouvelles proies qui devaient s’y cacher. Un univers nouveau s’ouvrait à elle. Peut-être que des mets succulents s’y trouvaient et l’animal ne mit pas longtemps à prendre la décision de s’introduire dans la serre.

Arrivé dans cet endroit interdit, l’air y était différent. Presque dérangeant pour la chouette habituée au grand air. Elle n’était pas à l’aise et ne souhaitait pas s'éterniser en ce lieu très longtemps. Juste le temps de trouver ce qu’elle cherchait. C’est là qu’elle la vit. Une araignée aux couleurs étonnantes semblait ramener un insecte. Un gâteau et sa cerise.

Ni une ni deux, Obaia fonça vers l’animal qu’elle saisit dans ses serres. Hors de question de déguster un met aussi exquis en cet endroit. Aussitôt capturé, elle s’enfuit par la lucarne, l’araignée prisonnière avec elle. Dans le ciel du parc, la chouette en avait l’eau au bec.

La petite araignée qui mangeait son cloporte imprudemment fut bien surprise lorsqu'elle sentit les brises chaudes que créèrent les ailes de la chouette à son approche. Elle descendit des airs, massives comme le sont les oiseaux de cette envergure. Les plumes qui frappaient l'air emportaient presque l'arachnide.

Szirhagna, qui se retrouvait en difficulté, se mit alors en position de défense, soulevant ses pattes avant pour paraître plus grande et mettre ses crochets en évidence. Mais l'oiseau ne semblait pas s'en préoccuper, et de ses serres prit la pauvre bestiole qui se fit emporter dans le ciel.

Hors de la serre, l'araignée n'était pas à son aise. La première raison était bien sûr que la chouette exerçait une emprise sur son corps qui l'empêchait de se débattre. L'araignée tentait de se mouvoir, de mordre la chouette pour qu'elle la lâchât, mais elle n'arrivait pas à bouger. Son abdomen se débattait de même, tentant d'accrocher au plumage un fil de rappel, au cas où le rapace la laisserait choir. Mais l'exercice était bien trop compliqué. La deuxième raison était que le ciel n'était pas un endroit approprié pour Szirhagna. Elle aimait davantage le sol stable, sur lequel elle pouvait se promener sans risque. Et la dernière raison était qu'il y faisait froid. Le climat tropical avait disparu, comme sous le coup d'un enchantement, et l'araignée mettait plus d'énergie à maintenir son métabolisme.

La chouette emmena sa proie haut dans le ciel, surplombant le château, loin de la maison de l'araignée. Il lui faudrait au moins toute sa vie pour revenir dans sa grotte... Peut-être avait-elle espoir que l'animal qui habitait sa serre vienne à sa rescousse. Elle fut emmenée dans une tour, "la volière" l'appelait-on chez les bipèdes. Il y avait là de nombreux prédateurs semblables à l'oiseau qui l'avait emprisonnée. Gardant son calme, elle attendait sa pénitence.

Le trajet d’Obaia jusqu’à la volière s’était déroulé sans encombre. Certes, la petite araignée colorée avait tenté de se débattre en lui mordant les serres mais la chouette avait davantage comparé cela à une séance de massage qu’à une véritable attaque.

À quelques coups d’ailes d'arrivée dans la tour, Obaia s’imagina la réaction de ses camarades. Elle sentait une grande fierté à montrer à tous son trophée. Elle visualisait les yeux jaloux des autres rapaces qui, la bave au bec, en quémanderait un minuscule morceau. Obaia pourrait choisir avec qui partager son précieux mets et qui faire languir. Assurément, elle allait devenir la coqueluche de la volière. Il y avait même de grandes chances qu'elle attire le regard de quelques mâles.

C’est en gonflant la poitrine, le bec levé, que le harfang des neiges fit irruption parmi ses acolytes. Elle fit le tour de la pièce laissant chacun admirer sa proie. Et oui, regardez ce que j’ai là …, pensa-t-elle. L'animal souhaitait que personne ne manque le spectacle et prenait un malin plaisir à passer près de chacun.

Mais ce fut un échec complet et total. Sa déception fut immense lorsqu’aucun ne réagit. La plupart dormait et les autres semblaient perdus dans leurs pensées. Comme d'habitude. Dépitée, Obaia en eut l’estomac noué. Elle n’avait même plus faim. L’araignée prisonnière de ses serres n’avait plus l’image attirante et alléchante des premières minutes. Survolant une mangeoire, la chouette y abandonna l’insecte la faisant chuter de quelques centimètres. Le rapace reprit position sur son perchoir, déçu. Sa désillusion était proportionnelle à la joie qu’elle se faisait de rentrer. Immense.

Alors qu'elle pensa sa vie bientôt terminée, l'araignée sentit, dans son instinct profond, un changement de plan. L'heteropoda ressentait les différences de pression que les serres de la chouette exerçaient sur elle, ils n'avaient plus la même allure et trahissait l'échec de la chouette. L'araignée en profita pour tisser sur les serres du rapace une toile qui lui servirait de fil de rappel en cas de chute. La trajectoire de l'oiseau changea d'ailleurs et, au dessus d'une mangeoire, les griffes se desserrèrent pour la laisser choir.

L'araignée tomba, un peu trop rapidement pour que le fil se maintint, ce qui eut pour effet de la laisser tomber en chute libre. Cette chute fut longue pour l'araignée, elle ressentait l'air sur son minuscule corps. Mais son poids mince comparé à son envergure fit que cela s'apparentait davantage à une descente en parapente qu'à une réelle chute. Cela dit, Szirhagna s'en serait bien passé, elle préférait la terre ferme !

L'araignée finit finalement sa chute dans le pot de graines. Cela amortit sa descente, qui n'était déjà pas bien violente. L'arachnide, qui craignait que le rapace changeât d'avis, ne perdit pas une minute et s'enfuit de la mangeoire aussi vite qu'elle put. Elle alla se recroqueviller dans les interstices que formaient deux briques du mur de la volière. Elle se sentait là en sécurité... mais pour combien de temps ?






Depuis quelques temps, le professeur voyait souvent son araignée s'activer. Elle semblait s'être accaparée les lieux et cela lui convenait bien : cela signifiait qu'elle s'y plaisait.

Pourtant, ce jour-là, il ne l'avait point vue et cela lui parut suspect. Le professeur s'était alors dit qu'elle était peut-être malade, mais en cherchant autour de la grotte qu'elle s'était faite, il s'était étonné de ne pas l'y trouver.

Le professeur trouvait cela bien étrange, mais las de la chercher en vain, il décida de poursuivre ses occupations de botaniste. C'est alors en passant dans les allées des serres, qu'il vit sur le sol quelques plumes agglutinées au même endroit. Levant les yeux, il se rendit compte qu'il avait laissé une ouverture. Il comprit alors les raisons de cette disparition. Récupérant une plume, il s'aperçut que c'était celle d'une chouette. Ne perdant une minute, il se rendit en direction de la volière.

Le professeur ne savait pas si il allait retrouver son animal. Après tout, les hiboux l'avaient sûrement déjà mangée... Mais le botaniste gardait espoir. Il entra dans la volière, une plume blanche de cette chouette à la main comme indice, et scruta les oiseaux qui s'y trouvaient. C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin...

Bad terminait de relire son coupon-réponse en grimpant les escaliers menant à la volière. On aurait pu penser qu’il était risqué de monter les marches sans regarder ses pieds mais après plus de trois ans à Poudlard, le garçon connaissait cet endroit comme sa poche. Perplexe, il n’était plus trop sûr de vouloir inscrire Obaia au concours organisé par Sorcière-Hebdo. C’est son amie Elowen Livingstone qui, enthousiaste, l’avait poussé à tenter sa chance. La récompense de quatre cents Gallions avait fini de le convaincre.

Arrivé sur la palier de la volière, Bad plia en deux le coupon et le glissa dans l’enveloppe. Allez, on a rien à perdre. Puis, le Serdaigle entra dans l’espace circulaire à la recherche de sa chouette. Le professeur Featherstone était là. L’adolescent allait le saluer sans davantage s’attarder lorsqu’il remarqua le comportement étrange de l’expert en botanique. Ce dernier regardait avec une étonnante insistance les différents animaux. Il ne semblait pas être là pour envoyer un courrier. Bad considérait l’enseignant comme un homme sûr de lui et toujours dans la maîtrise de ses actions. Le voir comme cela l’intriguait au plus haut point. Bad hésita un temps mais se laissa emporter par sa curiosité et s’approcha.

« Bonjour, professeur. Tout va bien ? Je peux vous aider pour quelque chose. »

Alors qu’il n’était plus qu’à quelques mètres de l’enseignant de botanique, Bad remarqua que l'homme tenait une plume blanche dans la main. Instinctivement, le Serdaigle eut une idée précise de sa possible provenance.

« Oh, vous avez ramassé une plume ! C’est peut-être celle de … »

Mais Bad s’interrompit au moment où un terrible pressentiment l’envahit. Et si jamais l’homme était mal intentionné. S’il s’apprêtait à faire un mauvais coup. Il devait bien avoir dans ses serres quelques plantes carnivores qui adoreraient dévorer une chouette au dîner. Une nouvelle image du professeur Featherstone naquit dans l’esprit de Bad. Comme ces policiers le jour et serial-killer la nuit, le vieil homme pouvait-il lui aussi avoir une part de ténèbres ? Balbutiant, le préfet termina sa phrase dans une malhabile pirouette.

« C’est peut-être celle de … d’un hibou ou d’une chouette. En même temps, on ne trouve pas beaucoup d’Hippogriffes ici ! »

Bad, le visage rouge, tenta de sourire mais cela ressemblait davantage à une grimace.

@Elowen Livingstone pour la mention

Le botaniste continuait d'épier les oiseaux présents dans la volière, comparant les plumages avec la plume blanche qu'il avait retrouvée dans sa serre. Les hiboux d'une telle clarté n'étaient pas nombreux, le professeur devrait arriver à retrouver la bestiole. Mais le vieil homme n'était pas de nature patiente, et mis de mauvaise humeur par l'incident, il commençait à se crisper. Il était d'ailleurs si concentré dans sa tâche qu'il n'entendit pas le préfet de Serdaigle entrer. Ce dernier vint vers lui pour lui demander s'il allait bien.

Le professeur se tourna vers lui, assez brutalement. Ses sourcils étaient froncés par le frustration de ne pas avoir retrouvé sa bête. Le préfet s'attarda sur la plume qu'il tenait dans la main, soulignant le fait qu'il s'agissait de celle d'un hibou. Le professeur, qui avait d'autres choses en tête, ne nota pas le bégaiement du garçon. Il se contenta de penser que le Serdaigle était un peu idiot de souligner ce fait. Il n'y avait pas beaucoup d'autres animaux à plumes dans la volière.

"Bonjour Eaven, dit-il assez sèchement."

Le botaniste ne perdit pas de temps à répondre à sa première question. Il se contenta de dire :

"Effectivement, ce n'est pas un hippogriffes que je recherche, vous êtes perspicace ! C'est bien un satané hibou blanc... Si je l'attrape, j'en ferai de la pâtée pour mes plantes !..."

Le professeur s'était un peu emporté. Il n'était pourtant pas de ces hommes dérangés au point de tuer un animal sans raison. L'homme reprit la parole, faisant un peu mine de s'intéresser à l'élève :

"Et vous, que venez-vous faire ici ? Des nouvelles à envoyer à vos parents ?"

Désolé pour l'attente

Bad ne reconnaissait pas son professeur. Ce nouveau visage qu’il découvrait inquiétait le jeune Serdaigle. L’effrayait même. Les envies de meurtres de Mr Featherstone confirmaient l’impression qu’avait eu le préfet en décryptant le visage de l’homme. Il était en colère et prêt à commettre des actes atroces et irréversibles .

Heureusement, il finit par s’adoucir un peu et demanda des précisions sur les raisons de la présence de Bad en ce lieu. Sur la défensive, le garçon n’entra pas dans les détails, scrutant avec une attention non dissimulée les réactions de son enseignant.

« Non, je voulais juste envoyer une inscription pour un truc. »

Mais le garçon ne bougeait pas. Il ne pouvait se permettre de se diriger vers Obaia au risque d’attirer l’attention du professeur sur celle-ci. Bad restait figé, son enveloppe dans les mains. Il réfléchissait à toute vitesse. L’adulte cherchait un hibou blanc. Ou une chouette … Il y avait peu de chance que ce soit sa magnifique Harfang des neiges qui soit visée mais autant ne pas prendre de risques inutiles se disait Bad.

Lentement, le préfet se dirigea vers un gros hibou marron qu’il n’avait jamais approché. L’animal écarquilla ses grands yeux verts, surpris de voir un inconnu s’approcher. Et soudainement son bec s’ouvrit pour laisser échapper un petit ululement que Bad tenta de couvrir en parlant d’une voix forte.

« ET DONC, QU’EST-CE QU’IL A FAIT CE HIBOU BLANC QUE VOUS RECHERCHEZ ? »

Le professeur continuait de fixer les chouettes et les hiboux qui volaient et faisaient des aller-retours dans la volière. Certains oiseaux blancs pouvaient correspondre à la plume qu'il tenait dans la main, mais il n'apercevait rien, ni dans leurs pattes, ni dans leurs becs, qui pouvait s'apparenter à une araignée.

Concentré, c'est à peine si le botaniste s'intéressa à la réponse du préfet de Serdaigle, se contentant d'hocher légèrement la tête en entendant la voix de l'adolescent. Quand celui-ci s'arrêta de parler, le professeur répéta le dernier mot. "Un truc...". Machinalement, d'une voix morne, comme une personne qui ne suivait pas ce que racontait son interlocuteur.

Il fallait dire que le professeur tenait à retrouver sa petite araignée. Il commençait à y tenir, bien qu'elle n'était pas très friande d'une quelconque sorte d'affection. Cela allait au professeur, qui n'était guère un sentimental. Il souffla alors, en haussant les épaules, se rendant à l'évidence : son Heteropoda devait se trouver dans l'estomac de l'un de ces oiseaux. C'était bien dommage, mais il s'en achèterait une nouvelle l'été d'après.

Alors qu'il avait presque oublié la présence du Serdaigle, celui-ci commença à vociférer, pour une raison que le botaniste ne comprit pas. Qu'avait-il ? Le professeur pensait que le garçon se moquait de sa surdité, il se pinça alors les lèvres, gardant en lui les remarques qu'il pourrait faire au préfet.

"Ne beuglez pas comme ça, Eaven. Je vous entends..."

Puis il répondit à sa question.

"Il se trouve que cet imbécile d'oiseau a emporté Szirhagna, mon araignée. J'osais espérer la retrouver..."

Navré pour ce retard impardonnable !

L’expert en botanique semblait se moquer éperdument de ce que lui disait Bad. De toute manière, l’adolescent était trop occupé à éviter que l’enseignant ne voit Obaia pour s’en soucier. Laissez tomber l’affaire, monsieur. Retournez dans vos serres, s’il vous plaît …, priait le garçon intérieurement. Plus l’homme restait dans la volière, plus le Serdaigle montait en pression.

Le ton exagéré de Bad n’allait pas adoucir le professeur de botanique, c’était certain. Il sembla même davantage contrarié après la question presque criée. Heureusement, l'homme accepta quand même lui apporter une réponse. Emportée ? Bad écarquilla les yeux devant l’espoir fou qu’avait encore son enseignant de retrouver sa protégée. Ne souhaitant pas énervé davantage l’homme mûr, Bad se mit en quête d’une araignée. N’importe laquelle du moment que cela fasse partir Mr Featherstone de la volière.

« Je vais vous aider à la chercher. Elle ne doit pas être loin. »

Bad avait essayé d’y mettre un maximum de conviction mais n’importe quelle personne censée savait que c’était peine perdue. Le garçon se mit à quatre pattes et commença à slalomer entre les fientes et les cadavres de souris à moitié consommés. Il accéléra le pas, agitant bras et jambes d’un mouvement rapide, pour s’éloigner du hibou marron terrifié.

Une araignée, juste une araignée. Ça doit bien se trouver quelque part quand même.

Bad commençait à avoir chaud dans sa robe de sorcier qui frottait sur le parquet usé. L’inquiétude que Mr Featherstone tombe sur Obaia et l’effort physique commençaient à le faire haleter. Heureusement, après un temps étonnamment court, son regard finit par tomber sur une petite araignée noire qui fuyait vers l'interstice entre deux lames de parquet. Bad, d’un geste vif et bien trop fort, rabattit sa main sur le pauvre insecte dont la peau velue entra rapidement en contact avec celle du Serdaigle. Le garçon au visage rouge vif referma ses doigts et se releva pour se précipiter vers son enseignant. Il manqua de trébucher mais finit par atteindre son aîné sans chute. Il ouvrit la main face à l’homme. Celui-ci était plutôt intimidant avec son air énervé.

« C’est elle ? »

Bad fixa l’araignée au creux de sa main. Ses pattes repliées sur son corps sans vie ne laissaient aucun doute. L’adolescent avait serré ses doigts un peu trop fort. Et mince ...