Le petit blond gravissait les marches de la volière à toute allure, une enveloppe dans sa main. Avant-hier, lorsqu’un hibou était venu déposer une lettre de son oncle, alors qu’il déjeunait dans la salle commune, Henry en était resté émerveillé. C’était sans conteste plus intrigant que le facteur faisant sa tournée ; lorsqu’il était encore en Irlande. Pour tout dire, il resta focalisé davantage sur l'animal à plume, qui repartit d’ailleurs bien vite, plutôt que sur le bout de papier en lui-même. Il ne la remarqua qu’après avoir baissé le regard pour continuer son repas. Ce matin-là, il s’était laissé tenter par un chocolat chaud, pour changer du bacon, son péché mignon. Il faut varier les plaisirs après tout.

Il avait encore un peu de mal à se faire à tout cela, c’était quelque chose de vraiment nouveau pour lui. Le château… La magie… Les hiboux… Ce genre de choses. Il était relativement mal à l’aise avec les gens qui avaient toujours vécu dans ce monde-là, lui en ignorait tout. Et bien qu’il ne le reconnaîtrait sûrement pas de si tôt, ça le peinait grandement. Mais il pensait qu'il fallait considérer le verre à moitié plein. Il aurait tout le temps de découvrir de nouvelles choses. Il avait entendu parler d’un sport pour sorciers, le Quavatch, si ses souvenirs étaient bons. Peut-être le Quivitch ? Ou bien le Quidditch ? Un sérieux doute se posa alors dans son esprit. Il était nécessaire qu’il aille regarder un match ! Il se demanda également s’il existait un équivalent sorcier au rugby. Après tout, c’était quelque chose dont il supportait mal l'absence. Il n’avait pas amené ses crampons, ne sachant pas à quoi s’attendre, mais le ballon de rugby offert par son oncle trônait fièrement sur sa table de nuit. En parlant de lui, il faut absolument qu’il lui envoie sa lettre !

À cette pensée, il se réjouit et se mit presque à courir, enjambant les marches, manquant de tomber la tête en avant. Il se rattrapa de justesse et poursuivit son ascension. Décidément, c’était toute une aventure pour arriver là-haut. Déjà, la volière se situait dans les derniers étages du château. Donc il faut gravir une volée d’escaliers. En parlant d’escaliers, Henry ne savait définitivement pas quelle dent ces derniers avaient contre lui. Mais ils ne semblaient pas du tout l’apprécier, et s’amusaient de son sens de l’orientation déplorable en l’envoyant à tous les étages sauf celui qu’il désirait. Au bout d’une demi-heure, il réussit à grimper au bon étage, et 10 minutes plus tard, il trouva les escaliers menant à la volière. Il n’était pas très loin de sa salle commune apparemment. Enfin, il lui sembla qu’elle était à cet étage. La plupart du temps, il suit un Serdaigle pour retourner à sa salle commune. Il tenta bien une fois d’y retourner seul. Autant dire qu’il s’était perdu complètement.

Arrivé en haut, légèrement essoufflé, le cœur battant dans sa poitrine, il prit quelques secondes pour regarder la lettre qu’il tenait en main et par la même reprendre sa respiration. L’écriture sur la lettre était incurvée, il avait du mal à se faire à la calligraphie à la plume, lui qui avait toujours été habitué au stylo à bille. Il semblait que les sorciers eussent quelques dizaines d’années de retard sur la technologie. C’est assez amusant, et Henry devrait vraiment s’intéresser à comprendre pourquoi. Pourquoi ne pourrait-il pas écrire au Bic ? Après tout, ce n’est pas sorcier les Bics non ?

Il avait pris son temps pour lire ce que son oncle lui avait écrit et il réfléchit une bonne partie de la journée d'hier à sa réponse. Son oncle lui demandait des banalités, il voulait savoir comment il allait, et où il avait été réparti, etc. Mais, il n’empêche que cela faisait déjà presque un mois qu’il ne lui avait pas parlé. C’est au travers de la lettre qu'il lui avait envoyée l’avant-veille qu’il apprit que son père était allé à Serdaigle. Et que Julian quant à lui était à Poufsouffle. Comment était-ce Poudlard à leur époque ? Cette question l’intriguait toujours, et il était bien décidé à leur tirer les vers du nez. Après tout, ils lui devaient bien cela. Certes, il leur en voulait toujours un peu, mais il fallait avancer. Même s’il regrettait de ne pas avoir su qui il était vraiment depuis plus longtemps. À vrai dire, Julian lui manquait, il ne le voyait déjà pas souvent. Parfois, il l’avait au téléphone. Mais là, son oncle était rentré au début de l’été et ne semblait pour l’instant pas décider à repartir. Mais Henry ne pourrait pas profiter de sa présence, vu qu’il se trouvait à Poudlard. Cette pensée le rendit quelque peu morose, mais son esprit revint sur le bout de papier entre les mains.

Il lui avait écrit une lettre de la meilleure écriture qu’il a pu, fichue plume ! Il lui racontait ses premiers cours, sa fascination pour les potions, les sortilèges et à peu près tous les autres cours. Mais aussi ses ratés en Métamorphose. Il ne comprenait pas pourquoi il n’arrivait à rien dans cette matière. Et Merlin, cela l’agaçait profondément. Mais bon, peut-être que c’était juste une discipline plus difficile que les autres. Alors ça s’arrangerait sûrement à un moment ou un autre.

Il releva le regard et ses yeux s’ouvrirent en grand devant tous ces hiboux. Il n’y en avait pas un seul qui était identique. Des gris, des blancs, des marron, des vieux et des plus jeunes. Henry en fut impressionné. Et il se retrouva complètement perdu au milieu de tous ces volatiles. Comment devait-il s’y prendre ? Il ne le savait pas… Et ça lui posait un sérieux problème. Il était là, au centre d’une armada de hiboux, sa lettre dans la main, mais il ignorait comment s’y prendre. Il tourna sur lui-même pour apercevoir toutes les chouettes. L’odeur n’était pas forcément très agréable. Mais il était tôt dans la matinée, et l’endroit ne devait pas avoir encore été nettoyé. Alors Henry s’en accommoda. Il tournait encore pour observer les hiboux et se parla sans s’en rendre compte à lui-même :

– Euh.... Comment je fais moi, maintenant ?

Il se sentit un peu stupide. Il n’était qu’un pauvre petit blondinet au milieu de la volière avec sa lettre à la main. Finalement, le facteur ce n’était pas si mal.

Voilà bientôt un mois que je suis à Poudlard, un mois que ma vie de moldu a cessé d’exister. Je suis désormais seule dans ce grand château où je ne connais personne, seule parmi des groupes d’élèves qui ont l’air de s’apprécier et de se connaître depuis un moment déjà. Pour remédier à ce problème la seule porte de sortie que j’ai trouvé c’est de me raccrocher à mon passé, c’est de ne pas oublier d’où je viens et seule moyen ici, dans cette école, c’est d’envoyer du courrier. Quelle tristesse le jour de la rentré où j’ai appris que les appareils électroniques ne fonctionnaient pas ici. J’avais eu les larmes aux yeux en pensant que je ne pourrais jamais avoir des nouvelles de mes parents. Finalement j’avais découvert la volière assez rapidement mais j’avais eu du mal à m’y mettre, je me souviens que j’avais lu quelques ouvrages sur les hiboux avant de tenter une approche quelconque. Évidemment, ça aurait été bien plus simple si j’avais pu m’acheter ma propre chouette. Au moins j’aurais pu lui donner mon courrier sans me préoccuper du reste mais non.

Aujourd’hui et comme toutes les semaines pour ne pas dire tous les jours je me rends à la volière pleine d’espoir. J’ai espoir que mes parents m’envoient un courrier en me disant que je peux suivre l’école depuis la maison, que je ne suis pas obligée de vivre loin d’eux. Mais je crois que je me fais de faux espoirs. Tout le monde a l’air si heureux ici alors pourquoi pas moi ? Parce que j’ai autant de mal à m’intégrer ? Je suis pourtant comme eux, comme tous ces élèves de première année qui quittent leurs parents pour la première fois. Alors pourquoi est-ce que j’ai l’impression d’être la seule à subir le manque, la seule à ne pas me sentir à ma place. En plus, on m’a installé dans les cachots de l’école, je prends ça comme une punition même si certains élèves de ma maison ont l’air ravi de se pavaner dans les cachots. Quelle drôle d’idée. Mon regard croise plusieurs fois celui des plus âgés de ma maison, j’ai l’impression qu’il me dévisage, qu’est-ce qu’ils ont à me regarder comme ça ? Je ressens une tension palpable dans les cachots, c’est trop pour moi, je préfère prendre mon parchemin et ma plume et écrire ma lettre dans la volière, au moins la bas je suis tranquille et personne ne peut me juger ou me dévisager.

Évidemment je ne pus me résoudre à attendre d’être tout à en de ce château pour commencer à écrire. Je commence déjà à me demander ce que je vais pouvoir mettre dessus. Une chose est sûr je pouvais au moins mettre un titre. « Papa, maman, » ça fera l’affaire. « Je veux partir tout de suite de cette école de nul ! » non j’abuse peut-être un petit peu.

Bousculée par des élèves.

Je leur lance un regard froid, quel bande d’idiots. Il ne mérite pas d’être ici ou alors je ne mérite pas ça. Qu’importe, ils sont méchants et je les déteste. Ils se permettent de me bousculer et ne s’excuse même pas est ce que je suis invisible ? Non. Raaah la politesse n’est pas l’affaire de tous ici. Comment faire pour m'intégrer dans ce monde magique, dans ce monde que je ne connais pas, que je connais mal.

Je baisse la tête pour cacher ma tristesse et je reprends ma route en direction de la volière tout en continuant de penser aux mots que j'allais écrire.

« Papa, Maman,
Aujourd'hui je n'ai pas cours donc je ne sais pas trop ce que je dois faire... Je pense profiter du parc et prendre le temps de lire un livre. Je dois avouer que j'ai vraiment hâte de rentrer à la maison. Ici il y a des gens bizarres, certains me regardent de haut, j'ai l'impression que j'ai fait quelque chose de mal mais je n'arrive pas à comprendre quoi. Bon je sais, vous allez me dire que j'ai des préjugés et qu'il faut que je me fasse des amis mais je vous promets que j'essaye. Ou du moins, que je vais faire des efforts. J'espère que vous allez bien toi et papa, vous me manquez beaucoup. »

Je suis enfin arrivée en haut du château, moi qui pensais être seule je tombais sur un garçon qui avait l'air quelque peu perdu. C'était l'occasion ou jamais de se faire des amis !

- Bonjour, est ce que je peux t'aider ? Lui dis-je en lui souriant.

Il tenait toujours la lettre dans sa petite main d’enfant. Un enfant en plein état d’émerveillement devant tant de volatils. Lui qui n’était habitué jusque là qu’au facteur qui faisait sa tournée dans leur petit quartier. C’était le même depuis des années, avec ses cheveux gris, ses grandes mains et son éternel sourire. Si bien qu’il se retrouvait complètement dépaysé dans cette volière. Avec tous ses animaux à plume.

Il fit un pas de côté, son regard dirigé vers le plafond. Il tenta brièvement de compter le nombre de chouettes qui se trouvait actuellement dans la volière, mais il abandonna bien vite cette idée, ayant compté trois fois le même volatile brun. Un hibou qui semblait âgé, il devait appartenir à un grand ou un adulte de l’école. D’ailleurs est-ce que tous ses facteurs avaient un propriétaire ou bien est-ce que certains étaient en quelque sorte à l’école, en libre-service ?

Il tenta de s’approcher d’un hibou en lui tendant sa lettre, un oiseau au plumage blanc qui le fixait presque comme intriguer. C’était étrange comme situation. Henry avançait prudemment ne voulant pas effrayer son peut-être futur postier. Un pas après l’autre, très lentement. Il tendit la lettre, il ne dut qu’a ses relativement bons réflexes d’éviter un coup de bec du facteur à plumes. Non, définitivement la lettre ne l’intéressait pas.

C’est à ce moment-là qu’une fille de son âge… Une Serpintard ? Non, Serpentard. Elle aussi avait un papier à la main. Henry était quelque peu gêné, ne sachant pas trop si elle avait vu sa tentative ridicule avec le hibou qu’il fusilla du regard deux secondes avant de se tourner vers la jeune fille. Sa gêne était palpable. Il n’avait pas vraiment pour habitude de demander de l’aide. Mais tout ça était nouveau pour lui. Alors, si elle pouvait l’aider à envoyer sa lettre il lui serait reconnaissant.

C’était la première fois qu’il en envoyait une, alors elle revêtait une certaine importance à ses yeux. D’autant qu’ironie du sort elle n’était pas destinée à ses parents comme beaucoup d’autres l’auraient fait, mais à quelqu’un qu’il considérait presque comme un second père. Qui n’en était pas trop éloigné puisqu’il s’agissait de son oncle.

Il fit face à sa camarade de Serpentard, tenant l’enveloppe le long de son corps. Il ramena sa main qu’il ramena à sa hauteur pour qu’elle voie ce qu’il avait en main. Il pensait que cela se passait de mots. On venait dans une volière pour envoyer une lettre. Enfin c’était ce qu’il pensait. Après tout, les sorciers avaient le don de tout faire d’une façon relativement anormale. Henry avait présupposé que cet endroit servait en quelque sorte de Poste. Mais peut-être s’était-il complètement planté.

Il passa sa main libre dans ses cheveux, les ébouriffant davantage qu’il ne l’était déjà. La gêne était palpable sur ses traits. Demander de l’aide n’était pas dans ses habitudes. D’ordinaire c’était plutôt lui qui volait au secours des autres. Henry n’était pas un enfant qui rechignait à beaucoup. Il était d’ordinaire assez volontaire. Pour à peu près tous. Aidez une vieille femme à traverser, un camarade à se défendre, etc. Alors que là, c’était lui qui était dans le besoin. Il prit alors la parole, presque dans un murmure au départ :

— Je voudrais envoyer une lettre, mais je ne sais pas comment on fait. Tu sais comment on fait toi.

Il avait presque fini sa phrase dans un murmure. La situation était pénible pour lui, décidément plus rien ne serait comme avant. Et d’ailleurs comment savoir que la lettre arriverait à bon port ? Il y a une sorte d’accusé de réception ? Aucune idée à vrai dire. Et puis comment le hibou pouvait-il savoir où son oncle habitait ? À sa connaissance un hibou ça ne lit pas. Les sorciers étaient vraiment des personnes particulières, et finalement envoyer sa lettre par les chemins classiques aurait surement été moins prise de tête. Mais il ne semblait pas y avoir de Moldu à des kilomètres à la ronde. Normal, déjà que le château était une île donc fallait pas s’attendre à y voir des Moldus.

Il se retourna, remarquant une plume quasiment à ses pieds. La plume était brune tachetée de gris. À quel hibou appartenait cette plume ! Il l’amena au niveau de ses yeux, la faisant tourner entre ses doigts pour l’étudier sous toutes les coutures. Il se fascina pour la plume, observant les différentes taches. Aucune n’était exactement identique à sa voisine. Chacun avait sa propre forme, on dirait que chacune possédait sa propre volonté. Henry ne voulait pas être comme les autres. Il ne voulait pas être une tache semblable aux autres. Il aimait se démarquer par une certaine différence. Pas un anticonformisme non. Mais il aimait se démarquer. Et peu importe qu’il soit un sorcier ou un Moldu comme il dise. Cette caractéristique faisait partie de lui. Il n’appréciait pas d’être rangé dans une case. Il était sa propre case en sorte.

Mais il revint bien vite sur le plancher des hiboux, arrachant son regard perçant de la plume pour de nouveau se tourner vers la Vert et Argent, l’enveloppe dans une main, la plume dans l’autre. Il semblait comme attendre une réponse de la jeune fille. Alors en attendant, il fit un pas dans sa direction. Il lui aurait bien tendu la main, mais ses deux dernières étaient déjà prises. Donc, il resta à bonne distance.

— Moi c’est Henry, je suis là depuis pas longtemps alors je suis complètement perdue, donc si tu pouvais m’aider… Bah ce serait sympa quoi.

Il se maudissait intérieurement, pour quoi avoir voulu combler ce qu’il lui était apparu comme un moment de gêne. Intérieurement il se tapait la tête contre la main. Si ça se trouve, il venait de lui donner une raison de se moquer. Bien qu’elle semblait de ton âge cela n’empêche. Les moqueries étaient son point faible. Même s’il semblait ne pas être atteint par de telles attaques au fond il savait que cela minait sa confiance en lui. Autant dire qu’aujourd’hui sa confiance en lui était très faible. Alors, il espérait que la fille serait gentille en lui indiquant comment envoyer une lettre. Peut-être allait-il se faire une amie après tout.

Apparement il n'avait jamais envoyé de courrier avant aujourd'hui, il était sûrement comme moi alors, un enfant né dans une famille de moldu. Un enfant qui avait sans doute tout à apprendre de la magie. Il m'indiqua qu'il avait besoin d'aide, il semblait perturbé de me faire une telle demande. Ce garçon n'avait sans doute pas l'habitude de demander de l'aide. A moins qu'il se sente honteux de ne pas savoir envoyer du courrier à la façon des sorciers ? Heureusement pour lui je n'étais pas du genre à me moquer ou à faire d'autres bêtises du même genre. Je le regardais se passer la main dans les cheveux c'est dingue ce qu'il avait les cheveux épais c'était à se demander comment sa main avait réussi à se faire à chemin la dedans.

Alors que j'allais lui répondre il aperçut une plume sur le sol et fit complètement distrait par celle-ci. Je restais là, bouche bée que l'on puisse être distrait aussi facilement. Malgré tout, le voir ainsi me fit sourire. Il avait l'air heureux malgré son échec à envoyer un courrier à je ne sais qui. C'était presque plaisant de voir une personne prendre du bon temps sans ne rien faire d'extraordinaire. Tout était tellement magique ici qu'il en devenait presque difficile de s'extasier pour la moindre petite chose mais ce n'était pas le cas de ce garçon. Pas du tout.

A peine quelques semaines à Poudlard et j'avais l'impression d'avoir perdu cette joie de vivre que j'avais fut un temps. Est ce que c'était réellement Poudlard qui m'avait rendu ainsi ? Ou bien est ce que c'était le drame qui m'avait changé ? Et si j'avais grandi trop vite. J'avais l'impression de n'avoir eu que peu de temps pour moi, peu de temps pour m'en remettre. Comme si je ne devais pas être affectée par ce drame, par ce trou noir. On m'avait demandé de ne plus y penser mais comment faire pour ne pas y penser alors que je revois son visage tous les soirs lorsque je m'endors. Je me sentais coupable d'un vide que je ne pouvais pas ou plus combler.

Puis, le garçon replongea son regard dans mes yeux. Il avait fini par se rendre compte que j'étais toujours là. Il se présenta à moi sous le nom d'Henry, il était lui aussi nouveau à Poudlard. J'en avais rapidement déduis qu'il était en première année tout comme moi. Peut être que ce garçon pourrait devenir mon premier ami ici, à Poudlard. Ou au moins devenir une connaissance, une personne qui pourrait me faire apprécier Poudlard.

- Enchantée Henry, moi je suis Kelly. Je suis élève en première année alors tout comme toi je ne connais pas grand chose ici. Mais, tu as de la chance car la première chose que j'ai appris en arrivant à Poudlard c'est comment envoyer un courrier avec les hiboux ! Etrange d'ailleurs comme moyen de communication à l'heure de smartphone non ?

Je sortie de ma poche du miamhibou que j'avais pris pour habitude d'emporter à chaque fois que je me rendais à la volière. Les premières fois ou j'étais venue ici pour envoyer du courrier je m'étais faite pincer à plusieurs reprises. Et puis, j'avais fini par les amadouer avec des confiseries. Décidément c'est bien la nourriture qui dirige le monde. Je tendis la main en direction d'un hibou pour qu'il puisse picorer tranquillement avant de reprendre la parole pour expliquer mon geste à Henry.

- Au début je venais ici sans friandise et je me faisais pincée. Alors, depuis quelques jours j'ai décidé de prendre avec moi du miamhibou et depuis ça va beaucoup mieux ! Je te conseille de faire la même chose ! Ensuite tu as le choix de lui donner ton courrier directement dans son bec, aux pattes ou bien de lui accrocher avec un ruban ! C'est à toi de voir mais dans tous les cas, ton hibou arrivera toujours à destination... C'est bizarre quand on y pense car le hibou ne sait pas lire mais c'est magique. J'imagine que c'est l'endroit parfait pour ne pas trop chercher à être rationnel. Tu ne penses pas ?

Je ne savais pas si mes explications avaient été claire pour lui mais je ne savais pas comment l'expliquer autrement. Il suffisait simplement de donner son courrier au hibou et celui-ci savait instinctivement ou se rendre et les hiboux arrivent toujours à destination. Parfois, il fallait juste se laisser porter par la magie même si, je restais convaincu qu'un bon vieux téléphone portable serait plus pratique qu'un hibou.

Il ne savait pas trop quoi faire alors qu’il attendait la réponse de l’autre fille. Il prit le temps de l’observer plus en détail qu’il ne l’avait fait jusqu’alors. Ses cheveux roux étaient réellement longs, il n’avait pas souvenir d’en avoir vu d’aussi longs depuis longtemps. Cette constatation le fit bouger l’espace d’un instant. Lui avait des cheveux dont le terme le plus approprié pour les décrire serait : bordélique. En effet, outre leur indiscipline plus que visible, il possédait également la fâcheuse tendance à s’agglomérer dans un ensemble désordonné de mèches chacune semblant tirer au sort le sens qu’elle prendrait.

Ce n’était pourtant pas faute de tenter d’y apporter le plus grand soin. Il passait au bas mot une bonne quinzaine de minutes chaque matin à tenter de dompter la crinière du lion, bien qu’il ne soit pas un Gryffondor. Serait-ce donc un plumage ? La question bien que sans grand intérêt demeurait ouverte. Il continuait par ailleurs de passer sa main dans ses cheveux blonds, c’était une manie qu’il avait depuis petite en réalité. À chaque fois qu’une situation l’obligeait à attendre une réponse, il se passait la main dans les cheveux. Pour se rassurer ? Se calmer ? Il ne savait pas réellement bien qu’il soupçonnait que la réponse soit: les deux.

Il poursuivit alors son observation de la fille qui se tenait devant elle, elle était visiblement de Serpentard. Alors certes cette maison avait mauvaise réputation, cependant il ne fallait pas se fier aux apparences. Bien que la maison renferme certainement quelques ordures cela n’empêche que la majorité doit être bienveillant. Le petit blond détestait plus que tout lorsqu’on faisait des généralités, il n’allait donc pas s’essayer à en faire. Une autre chose qui attira son regard outre les cernes impressionnants qu’elle avait c’était sans conteste la musculature qu’elle possédait. Henry est un sportif et bien qu’il ne soit pas une montagne de muscle il avait une bonne poigne, cependant elle semblait plus musclée que lui. Henry.exe cessa de nouveau de fonctionner.

Qu’elle était son secret, le petit blond était tout à coup devenu beaucoup plus curieux à ce propos. Une fois qu’il aurait compris comment envoyer une lettre via les hiboux il chercherait à percer son secret. En parlant de sport, il serait peut-être temps qu’il s’intéresse aux sports que l’école proposait. Il y avait bien un sport sur balais, mais Henry n’y connaissait pas grand-chose, et il ne lui avait pas semblé voir de terrain de rugby, juste un stade en contrebas du château. Quant à l’utilité de ce stade, il n’en savait rien. Quand bien même il n’existait pas d’équivalent Moldu au rugby, il aurait toujours l’option d’aller courir dans le parc, après tout bien que le château soit apparemment depuis peu une île le parc restait tout de même très étendu.

La jeune Serpentard l’arracha cependant à ses réflexions sportives. Ainsi la rouquine qui lui faisait face s’appelait Kelly, elle était bel et bien à Serpentard et non elle ne semblait pas appartenir à la catégorie des mauvais Serpentard. Ou si c’était le cas, elle jouait très bien son jeu. Elle donna alors une drôle de friandise au même hibou qui a failli le mordre quelques minutes plus tôt. Désormais, ce même hibou semble la zieuter avec grands intérêts. *Sont sexistes ces hiboux toute façon*, ne pu-t-il s’empêcher de penser. Il pencha la tête légèrement pour essayer de reconnaître la friandise : une sucrerie, un bonbon, un morceau de rat séché ? Non ça ne ressemblait à rien de tout cela. Cela devait donc être quelque chose de différent. Il ne put s’empêcher de s’interroger :

— C’est quoi que tu lui as donné pour qu’il ne te morde pas ? J’ai essayé tout à l’heure j’ai failli y laisser un doigt, ne sont pas très commodes ces hiboux.

Il aurait mieux fait de se taire, car il avait loupé le début de sa phrase. Elle lui montrait désormais comment donner la lettre aux hiboux. Le bec on va évité, le petit blond n’était pas spécialement enchanté à l’idée de risquer de se faire mordre à nouveau. Restent les pattes ou la cordelette. À vrai dire Henry hésitait sur la technique à choisir, il ne faisait pas trop confiance à ces volatils au bec coupant. Après tout un hibou un peu stupide pourrait laisser tomber par mégarde ce qu’il tenait et impossible d’arriver à bon port dans ce cas. Attacher avec une cordelette lui semblait donc le mieux à faire. Second problème, il n’avait ni ruban, ni fil, ni cordelette. Mais il aurait le temps d’y penser plus tard après tout.

À vrai dire, la jeune fille avait raison. Les sorciers possédaient un formidable plus, mais alors qu’est-ce qu’il était archaïque dans leurs pratiques. Les lettres, les hiboux, les plumes, le parchemin, les calèches. Non décidément c’était là bien quelque chose qui l’avait choqué. Le retard technologique des sorciers. Alors que les Moldus n’utilisaient presque plus de papier et préféraient taper à l’ordinateur, les sorciers eux restaient à la plume et au parchemin.

— C’est pas faux, c’est vraiment le truc le plus étrange ici. On dirait qu’ils ont en moyenne deux siècles de retard. Il éclaire encore aux bougies, écrit sur des parchemins, s’envoie des lettres. Alors que les moldus ont l’électricité, Internet et les téléphones. Je ne sais pas c’est comme s’il avait deux siècles de retard technologique. Tu imagines comment c’était à l’époque où les sans pouvoirs écrivaient encore sur des parchemins. Tu crois que les sorciers en étaient encore aux hiéroglyphes. Franchement ça ne m’étonnerait même pas. Je comprends cette obstination qu’ils ont à rester dans le passé. Je suis sûr qu’on peut trouver une alternative plus moderne. Un système de hiboux instantané ou un truc du genre peut-être… Fin je ne sais pas.

Il se sentait bien stupide, il venait à peine de débarquer dans ce Nouveau Monde qui s’offrait à lui. Il venait à peine de débarquer et voilà qu’il se mettait déjà à vouloir tout changer. Il devait y avoir une raison bien plus profonde à l’archaïsme des sorciers. Tout à coup il se trouvait bien égoïste et sa main qui avait quitté sa tignasse blonde était retourné s’y percher, signe apparent de sa gêne. Afin de ne pas faire durer ce blanc qui n’avait déjà que trop duré il approcha la main de la poche de la jeune fille afin de lui demander de cette mystérieuse friandise sans nom capable de soudoyer un hibou.

— Je peux essayer… Enfin s’il t’en reste encore ? D'ailleurs ça s'appelle comment ?

Il l'avait sans s'en rendre compte bombardé de question si bien qu'il jugea le moment opportun pour se taire.

Elle se sera un peu fait attendra mais la voilà ma réponse, encore désolé pour ce retard.

Les hiboux étaient des créatures bien étranges, avant Poudlard je n'en avais jamais vu. J'avais pu voir quelques documentaires à la télévision mais c'est tout. Pourtant une fois, mes parents m'avaient conduit au zoo et j'avais pu y voir beaucoup d'animaux mais aucune chouette à l'horizon... Il me semblait que le soigneur du zoo avait expliqué qu'il s'agissait d'animaux nocturnes mais sans certitude, j'avais été plus occupé à regarder les serpents. A croire que déjà à cette époque j'étais destinée à devenir un petit serpent.

J'étais ressortie de mes pensées en entendant le jeune garçon parler. Mais je n'avais pas fait attention à ce qu'il avait dit, ça ne devait pas être important et au pire, si c'était une question il n'aurait qu'à me la reposer après. Pendant que ma main droite caressait le hibou je gardais ma main gauche tendue pour que le hibou puisse se nourrir.

Le jeune garçon avait reprit la parole, apparement je n'étais pas la seule à trouver les sorciers très en retard sur leur temps. Alors peut être qu'ils avaient été utile à l'époque ou le monde était à l'arrêt mais c'était incroyable de voir à quel point ils avaient oublié d'évoluer depuis les années... Euh les vieilles années en noir et blanc.

- Oh bah tu sais je partage ton avis c'est vrai que les sorciers on tendance à rester coincés dans une époque bien lointaine... Déjà le simple fait de s'éclairer à la bougie c'est franchement abusé... Surtout lorsque l'on voit qu'on peut s'éclairer facilement avec un petit sortilège. Enfin bon si il n'y avait que ça d'accord mais non, on ne peut même pas avoir un peu de technologie ici à poudlard... Tu sais moi au début je voulais prendre un appareil qui permet d'écouter de la musique sans déranger les autres, je ne sais si tu connais mais ici mon appareil ne fonctionne pas alors je l'ai renvoyé à mes parents.

Avant de partir à Poudlard j'avais fait un petit carton avec plusieurs affaires que je voulais prendre pour me tenir compagnie au cas ou je n'aurais pas d'amis. Quelle déception quand je me suis rendue compte qu'aucun de mes appareils électronique ne fonctionnaient ici. J'avais du trouver une nouvelle occupation et puis j'avais du apprendre à écrire une lettre sur du parchemin et avec une plume.. Ca n'avait pas été une chose facile à faire. J'avais suivi un entrainement drastique à la bibliothèque pour ne plus faire de grosse tâche. Et puis c'est finalement à la bibliothèque que j'avais fini par trouver un nouveau passe temps, la lecture. Oh j'en avais lu des livres en à peine 3 semaines ici... Il fallait voir le côté pratique, j'allais écrire de mieux et en mieux et m'exprimer bien mieux également.

Je commençais à m'éloigner du hibou pour laisser la place au garçon. Il n'avait pas l'air rassuré mais je pouvais le comprendre, j'avais été à sa place. Il me demanda si il pouvait essayer à son tour, délicatement je lui fis une ouverture avec mon bras pour qu'il prenne ma place. Je fouillais dans ma poche, il avait de la chance, il me restait encore du miamhibou, j'en sorti une poignée et lui mis les friandises dans le creux de sa main en lui souriant.

- C'est du miamhibou, ils en raffolent ! Mais il faut pas trop en donner non plus je pense, enfin je sais pas... Mais j'imagine que c'est comme nous, si on mange trop de bonbons on devient malade donc j'ai tendance à croire que eux aussi.

Je regardais avec attention le garçon en restant non loin de lui pour lui venir en aide en cas de besoin. Après tout, nous n'étions jamais à l'abris d'un petit incident. J'essayais de ne pas faire trop de bruit afin de ne pas le décentrer et pour qu'il puisse donner son courrier sans avoir une gêne quelconque. En attendant, je regardais ce garçon, il avait les cheveux dans tous les sens mais ça faisait son charme. Je me demandais si lui aussi avait deux parents moldus ou bien si il s'agissait d'un garçon ayant un des deux parents moldus... Je ne savais plus comment les sorciers surnommés ces gens là, les sang ou sans quelque chose...

Plus le petit blond y réfléchissait, plus la réponse lui semblait évidente, il avait enfin trouvé quelqu’un comme lui. Elle lui parlait sûrement d’un MP3, Henry n’en avait jamais eu, la faute à sa mégère de mère. Elle lui avait pour ainsi dire toujours refusé de lui acheter un tel objet. Il avait eu beau pleurer, tenter de l’amadouer, faire un effort pour lui être sympathique, mais rien, nada, que pouic. Ses yeux s’ouvrirent lorsqu’il fit le rapprochement :

— Alors toi aussi on t’a menti depuis que tu es petite en te disant que tu étais normale alors que tu avais des pouvoirs magiques. Moi on me l’a dit juste après que j’ai reçu une lettre trop bizarre, d’ordinaire je ne reçois jamais de lettre. Enfin si, quelques une, de Julian, mais le plus souvent il m’appelle par Skype, je ne sais pas si tu connais. Il est toujours au bout du monde et il ne reste jamais à la maison, c’est marrant, mais il me manque. C’est à lui que j’envoie une lettre d’ailleurs. Je sais plus trop où il est actuellement, en Espagne, ou au Brésil je n’en sais trop rien. Tu penses que le hibou saura le retrouver, mais d’ailleurs il ne se fatigue pas sur les longues distances. Genre si tu veux envoyer un hibou à ton oncle d’Amérique comme on dit, et que toi tu es ici à Poudlard le hibou risque de se fatiguer et de tomber dans l’océan… Et de se noyer…

Le petit enfant s’arrêta ayant parfaitement l’image en tête d’un hibou épuisé qui se laisserait avaler par l’azur bleu de l’océan. L’image était bien trop triste pour qu’il la garde en tête, est-ce que finalement il ne devrait pas l’envoyer à son père qui se chargerait de le transmettre à Julian par il ne savait quels moyens. À vrai dire, il hésitait alors que la fille lui déposait une poignée de miamhibou dans la main. Il recula tenant les friandises dans sa main, il hésitait à envoyer sa lettre, s’imaginant le hibou tomber de fatigue. Peut-être devait-il trouver un autre moyen de communication. Il regardait la lettre qu’il tenait dans une main et les friandises. Il hésita de longues minutes pesant le pour et le contre. Apparemment c’était courant d’utiliser les hiboux et puis si ce n’était pas adapté pour les longues distances aucun ne doute que Kelly lui ait signalé. Alors finalement est-ce que ça ne valait pas le coup, si ça se trouve le hibou allait comme par magie lire l’adresse et refuser de prendre la lettre parce que la destination était trop lointaine pour lui et qu’il risquerait de ne pas arriver à destination.

Finalement il se décida et s’avança vers un hibou qui lui sembla assez jeune au pelage brun, il le regardait avec un regard intrigué, mais dès lors qu’il vit les friandises au creux de sa main il se désintéresse complètement du jeune garçon et fixait presque avec avidité les sucreries qu’il tenait dans sa main. Le petit blond approcha ladite main de sorte que le hibou puisse se servir. Ce dernier donna un coup de bec pour récupérer une friandise, mais consciemment ou non il mordit la main du petit blondinet. Ce dernier poussa un juron.

— Aie ça fait mal ! Il m’a mordu !

Il retira sa main et empêcha de justesse le reste des friandises de tombée. Fichu volatile à plumes. Il fusilla l’oiseau du regard, qui lui rendit son regard, visiblement il n’avait pas du tout apprécié que le reste des friandises lui passe sous le nez, et le petit blond n’avait pas spécialement apprécié se faire mordre la main alors qu’il donnait à manger gentiment au volatile.

— Je crois qu’il ne m’aime pas… Regarde comment il me regarde méchamment et il m’a mordu en plus, tu es sûr que ça fonctionne. Fin moi je sais que le meilleur moyen de m’amadouer c’est du bacon ou une pomme, mais visiblement lui il a juste envie de me pincer la main. Je n’ai pas une tête de méchant nan. Et rien à voir, mais tu écoutes de la musique, moi ça m’arrivait de faire du piano. Sauf que ma mère me l’a retirée parce que je jouais de la musique trop triste, c’est vraiment une enquiquineuse elle, toujours là pour râler, j’l’aime pas !

D'après les dires d'Henry on lui a menti sur sa vrai nature, sur lui. Est ce que je pouvais en dire autant ? Je l'écoutais attentivement, apparement il avait su qu'il était un sorcier seulement lorsqu'il eu reçu sa lettre. Alors comme ça il n'avait jamais eu de petits indices lui faisant dire qu'il avait un potentiel magique ? Certes je n'étais pas la mieux placé pour connaitre ce genre de détail mais tout de même, il aurait du voir que parfois il faisait des choses magiques. A moins qu'il n'en ait aucun souvenir, c'était possible aussi.

Mes parents à moi ne m'avaient pas menti, du moins je ne pensais pas. Quelques fois j'avais fait des choses bizarres mais mes parents avaient toujours trouvé une explication logique et rationnelle à tout ça. Mais est ce que je pouvais leur en vouloir ? Pas vraiment. Après tout, il ne savaient rien du monde magique, ils ne pouvaient pas deviner que j'avais des pouvoirs. Alors non, d'après moi, ils ne m'avaient pas menti, ils avaient simplement effacé quelques morceaux de vérité pour ce rassurer eux-mêmes.

- Pour te dire toute la vérité je ne suis pas sur que mes parents m'aient menti... Après tout, ils sont tous les deux moldus alors tu vois ils ne se doutaient pas qu'un tel monde existait. Je peux pas trop leur en vouloir tu comprends ? Mais moi aussi j'ai reçu une lettre un peu bizarre et c'est comme ça qu'on a compris que j'étais différente des autres enfants !

Je l'écoutais terminer sa phrase, il me parlait de Skype et de ses amis. Bien évidemment que je connaissais Skype, c'est aussi là dessus que je correspondais avec mes amis avant de quitter mon monde de moldu pour un monde de sorcier.

- Oui, je connais bien Skype c'est aussi là dessus que je communiquais avec mes amis avant d'arriver ici... Julian c'est ton meilleur ami ? Comment ça se fait que ton ami voyage autant ? Il a de la chance de voir autant de pays ! Je voyageais beaucoup moi aussi avant d'arriver ici... Mais à la base je suis de Dublin en Irlande, je suis née là bas, je ne sais pas si tu connais. Ma ville me manque, c'est tellement différent d'ici, fin bref.

Ensuite Henry parla de la fatigue des hiboux pour les trajets longue distance. Il n'avait pas tord mais peut être que les hiboux prenaient du repos sur la route. Après tout, c'est magique, il doit y avoir un moyen pour qu'ils puissent se reposer. Du moins, je l'espérais, je ne m'étais jamais posée la question avant aujourd'hui mais la vision d'un hibou en train de se noyer par ma faute, c'était horrible.

- Non, je l'espère pas. Je pense que les hiboux doivent avoir un petit coin de repos ou quelque chose comme ça. Après tout la direction des écoles correspondent avec d'autres écoles du monde entier par hibou ! Et je ne crois pas avoir déjà entendu un cas de noyade de hibou...

Finalement, très de plaisanterie Henry s'approcha du hibou après quelques instants d'hésitations s'approcher du hibou en lui tendant la main pour qu'il puisse picorer le miamhibou que je venais de lui mettre dans la main. Tout semblait bien se passer jusqu'à ce que Henry recule brusquement en criant que le hibou venait de le mordre. Etrange, ce hibou était pourtant docile en temps normal... Alors pourquoi avait il mordu Henry aujourd'hui ?

- Je ne comprends pas, il est gentil d'habitude...

Décidément Henry n'avait peut être pas le truc qu'il fallait pour nourrir ce hibou... Cela dit, je ne pouvais pas le laisser comme ça avec sa lettre encore dans la main et à moitié blessé. Je m'approchais de lui, je repris le miamhibou qui lui restait dans le creux de la main et je remis le tout dans ma poche. Je regardais le creux de la main de Henry, c'était bien rouge, le hibou ne l'avait pas loupé. Je n'avais rien sur moi pour le soigner alors je pris sa main et embrassa le creux avant de relever la tête et de lui dire en souriant :

- Bisous magique ! Allez, donne moi ta lettre je vais lui donner à ce hibou... Peut être qu'il n'aime pas les garçons... Mais pour répondre à ta question non, tu n'as pas une tête de méchant ne t'inquiètes pas ! Oui, j'adore la musique, j'en écoute enfin, j'en écoutais tout le temps avant mais je ne sais pas jouer d'un instrument, je suis complètement nulle pour ce genre de chose. Ma mère aussi est difficile avec moi mais mon père dit que c'est parce qu'elle m'aime beaucoup et que c'est pour mon bien. Je ne sais pas si c'est vrai mais bon...

Tout en continuant de discuter avec Henry je m'étais approchée du hibou en lui tendant le miamhibou et en attendant que Henry me passe sa lettre.

Henry sentait sa main le démanger, ce fichu truc à plume n’y était pas allé de main morte, il baissa le regard vers sa main. Il ne saignait pas, heureusement, mais il avait la main bien rouge, et en plus c’était sa main droite, la main dans laquelle il tenait sa baguette. Il aurait un beau bleu dans quelques heures. Foutu hibou à plumes. Il fusilla d’ailleurs une nouvelle fois l’animal. Il l’aurait bien pendu par les pieds tiens. Devrait-il aller à l’infirmerie ? Il allait y songer vu comment le hibou ne semblait pas l’avoir loupé.

Cependant il éclata de rire, un rire franc et spontané quand elle lui demande si Julian était un de ses amis. Julian, oh oui c’était un bon ami, mais c’était surtout son oncle, et même si parfois on se demandait s’il n’était un enfant dans un corps d’adulte ils avaient tout de même au moins trente ans d’écart.

— Ah non non Julian c’est mon oncle. Il est magizoologiste, même si pendant des années il a prétendu être vétérinaire pour animaux exotiques. Dans un sens il n’a pas tellement tords, mais ils sont vraiment exotiques les animaux alors. Il va toujours à droite à gauche découvrir de nouveaux animaux, paraît-il qu’il a même vu un dragon ! Et moi aussi je suis de Dublin, c’est trop cool là-bas pas vrai. Et puis pour mes parents, il savait très bien que j’étais un sorcier, paraît-il que j’ai cassé un cadre photo quand j’étais plus petit et en colère ? En même temps, je m’étais toujours demandé où été passé la photo en question, Papa m’a toujours dit qu’il l’avait fait tomber sans faire exprès, mais en fait non c’est moi qui l’est cassé. Après, ils ne m’ont jamais rien dit, ma mère à penser jusqu’au dernier moment que j’en étais un. Mais maintenant, je ne sais pas j’ai l’impression qu’elle me déteste. Depuis que j’ai reçu cette lettre, j’ai à peine eu droit à un câlin à la gare. Fin j’avais déjà l’impression qu’elle ne m’aimait pas, mais là c’est pire.

Il avait beau essayer de se montrer fort c’était pas quelque chose de facile à vivre que d’être rejeté par celle qui vous a mis au monde, il passa rapidement sa manche pour s’essuyer les yeux et tenta de retrouver un sourire avant de reprendre

— Mais bon, il faut avouer que hormis les hiboux casse-pieds et la métamorphose je trouve ça trop cool la Magie ! J’ai trop envie d’essayer le Quavatch ! Euh… Le Quidditch ! Ça à l’air trop cool. Je me demande quel genre de hiboux ils s’écrivent les directeurs d’école, ils ne doivent pas parler de la pluie et du beau temps, j’avoue que moi la directrice elle me fait flipper… On dirait presque les vieilles sorcières dans les histoires pour enfant. Enfin, en plus réel.

Cependant, il fut complètement déstabilisé par le « bisou magique de sa camarade », ses joues prirent une teinte rosée et son regard se fit gêné un peu mal à l’aise. Non pas qu’il n’aimait pas cette proximité, mais c’était quelque chose de très étrange pour lui. Il esquissa un léger sourire cependant à la suite de son propos et s’insurgea faussement :

— Ce hibou est sexiste envers les garçons alors ! Méchant hibou !

Henry éclata alors de nouveau de rire et mit quelques secondes à se rendre compte que la rousse attendait qu’il lui tende sa lettre pour la donner au hibou. Est-ce qu’elle aurait plus de succès que lui ? Aucune idée, mais si après tout ce hibou ne se laissait approché que par des filles c’était surement moins risqué pour elle, mais si ça se trouve ce hibou à trois Gallions six noises étaient juste d’humeur ronchonne et voulait juste manger des friandises. En même temps, quand le petit blond se goinfrait de bonbons il n’aimait pas être dérangé alors dans le fond il le comprenait un peu. Mais généré un tout petit peu. Il attendit donc de voir comment allait réagir la volatile face à la jeune fille.

Henry s’était mis à rire, il riait si fort que j’avais sursauté. Même le hibou devant moi avait été surpris et avais reculé, pauvre créature. Ce n’était d’ailleurs pas le seul hibou à avoir eu peur, certaines de ces créatures s’étaient envolés de panique. Puis, Henry m’expliqua que Julian n’était pas un de ses amis mais son oncle, c’était évident... Qu’est-ce que je pouvais être stupide parfois. Je m’en voulais de ne pas avoir deviné de suite de qui il parlait mais bon, c’était trop tard pour faire machine arrière à présent.

Il m’expliqua le métier de son père pendant un long moment, il était mazoologiste. En l’écoutant parler je trouvais ce métier de plus en plus intéressant, je regrettais presque de ne pas avoir un de mes parents sorciers. Ainsi, ils auraient pu me raconter des histoires incroyables et peut-être que j’aurais suivi leur trace. Aujourd’hui je ne savais pas quel métier je voulais faire plus tard mais je voulais exploiter mon potentiel magique, après tout, j’étais une sorcière et ça serait bête de ne pas me servir de la magie dans mon futur métier. Mais plus j’y pensais plus je me disais que le monde moldu offrait également plusieurs opportunités de métier très intéressant. En bref, j’étais perdue mais j’avais encore le temps d’y réfléchir.

Henry avait finalement changé de sujet en abordant le Quidditch et différent cours que l’on pouvait avoir à poudlard. Je ne connaissais pas encore grand chose au monde des sorciers mais j'avais déjà lu de nombreuses ouvrages concernant le Quidditch. Malheureusement, j'étais sur de ne pas pouvoir jouer à ce sport un jour, c'était beaucoup trop difficile pour moi et puis la hauteur, la violence de ce sport, non trop compliqué pour moi.

- Moi le Quidditch j’avoue que ça me fait peur.. j’avoue que je préfère rester sur la terre ferme tu vois. Par contre moi j’adore la métamorphose je crois que c’est la matière préféré avec l’histoire de la magie même si ce n’est que le début de l’année ! Est ce que tu as déjà essayé le Quidditch ? Voler sur un balai tout ça ? Moi j'ai eu mon premier cours de vol il y a peu et je peux te dire que c'était franchement pas une réussite... J'espère que toi tu t'en sors mieux que moi.

Alors que j'étais en train de lui faire un bisou magique pour soigner sa vilaine blessure au niveau de la main je sentie Henry se raidir. Il était devenu tout rouge et cherchait par tous les moyens à éviter mon regard. Et finalement, il changea de sujet en reparlant du hibou, en déclarant qu'il était sexiste et méchant... Difficile à dire, est ce qu'un hibou ou une chouette pouvait réellement être sexiste ? Est ce qu'il faisait une réelle différence entre les filles et les garçons ? J'étais persuadée que non.

Finalement, Henry me tendit sa lettre même si il n'avait pas l'air convaincu de ma réussite, est ce qu'il doutait de mes capacités ? Il ne devait pas douter, j'avais maintenant l'habitude de rencontrer les hiboux. Tout en lui souriant j'avais récupéré la lettre qui me tendait.

- Fais moi confiance, ta lettre va partir !

Une fois la lettre en main, j'avais attrapé un petit bout de ruban qui se trouvait dans ma poche puis, j'avais roulé la lettre de mon camarade avant de la fermer avec mon petit ruban. Enfin, je m'approchais du hibou, je le caressais quelques secondes puis, je sortis un nouveau ruban de ma poche que je nouais à sa patte avec le courrier.

- C'est bien, tu es sage ! Allez va maintenant et attention sur la route !

Puis, le hibou fit un signe de la tête avant de partir vers sa destination. J'espérais que le petit hibou ne se fatigue pas trop en chemin mais je savais qu'il allait arriver à destination sans problème.

- Finalement tu as peut être raison Henry... Il devait être sexiste ce hibou ! En tout cas maintenant tu peux être sur que ton oncle recevra ta lettre ! J'espère qu'il te répondra vite et qu'il te racontera des histoires de dragons ! J'adore les dragons mais je n'en ai jamais vu haha.