Nous étions dimanche, j'avais déambulé un peu partout dans le château à la recherche de Carry, j'avais besoin de lui dire des choses, j'avais besoin de son amitié. Malheureusement pour moi, mon ancienne amie m'esquivait, elle ne prêtait plus du tout attention à moi. J'avais tout essayé pour qu'elle revienne vers moi mais rien n'y faisait, elle était bornée et je le savais.

C'est en la voyant lire son courrier dans la chambre que j'avais finalement eu l'idée de lui écrire une lettre. Au début, je voulais simplement lui dire qu'elle me manquait mais après notre dispute il y a de ça 2 semaines environ j'avais bien compris qu'une simple lettre de ma part n'allait pas la faire revenir vers moi, je devais me montrer bien plus maline que ça pour qu'elle me revienne comme avant.

Aujourd'hui, dimanche, j'avais donc pris un morceau de parchemin et une plume pour lui écrire un courrier, je voulais lui donner rendez-vous pour que l'on puisse s'expliquer toutes les deux sans que personne ne puisse nous voir, nous interrompre ou encore nous juger. Je m'étais donc rendue dans la volière pour être sur de ne pas être dérangée le temps que j'écrive mon papier. Après avoir pris une grande inspiration, je me lançais.

Bonjour,
Excuse moi de ne pas te révéler mon identité mais je préfère rester anonyme pour le moment. Je dois te dire que je t'admire pour ce que tu es et pour ce que tu as fait.

Bien sur c'était faux mais il fallait bien que je lui vende du rêve pour quelle baisse sa garde.

Je dois te dire que je suis moi aussi une sang-pur mais que je n'ose pas vraiment dévoiler ma véritable identité aux autres car j'ai peur que les moldus, les nés moldus et les pro né moldu s'en prennent à moi.

Parler de ses faiblesses c'était un atout, Carry y verrait forcément quelqu'un à rallier à sa cause.

Pour te dire la vérité, les moldus m'ont déjà fait du mal à moi et à ma famille mais je ne préfère pas t'en parler dans cette lettre car je me dis que n'importe qui pourrait l'intercepter et la lire. J'espère que tu ne me trouves pas trop bizarre de t'écrire comme ça alors que tu ne me connais pas mais je suis révoltée et j'ai besoin de me confier à quelqu'un de confiance... Cela dit à Poudlard je ne vois pas à qui je peux confier mes secrets à part toi ? Si tu l'acceptes, j'aimerais te rencontrer ce soir, à 18 heures dans la volière. Pour que tu puisses me reconnaitre je porterais un poncho à capuche noir.
J'espère te voir ce soir... J'ai vraiment besoin de toi.
XOXO.

Je pensais avoir trouvé les mots juste pour toucher le coeur de Carry. Puis, je donnais la lettre à un des hiboux présent dans la volière et je repartis en direction de mon dortoir. J'avais maintenant dans sentiment qui se battaient en moi, j'étais à la fois anxieuse et à la fois excitée d'être à ce soir.


@Carry Harrison

Dimanche dix-sept heures cinquante-cinq. Il était presque l’heure indiquée dans cette mystérieuse lettre dont l’auteur se voulait inconnu. Même après avoir passé des heures à étudier les tournures de phrase utilisée et même en essayant de reconnaitre l’écriture de la personne, il m’était impossible de reconnaitre quoi que ce soit, il n’y avait quasiment aucun indice si ce n’est cet étrange mot qu’était ‘xoxo’. Qu’est ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Était-ce une signature ? Un code ? Une façon de finir une lettre, je n’en avais absolument aucune idée et le fait de ne pas savoir commençait à m’irriter sans surprise. J’ai horreur de ne pas contrôler la situation car cette lettre aussi belle était-elle, pouvait s’agir d’un piège dans le but de m’attirer dans cette voilière et qui sait, si j’y allais, peut-être que j’y connaitrais une fin atroce mais ce qui me montrait méfiante dans cette histoire, c’est que je connaissais beaucoup de familles sang-pur et qu’aucune d’elles n’avaient fait le rapport d’avoir été victime de violence moldu. D’un autre cotée je pouvais comprendre ce choix, en me mettant a la place de l’auteur si ma famille s’était faite attaquée par des moldus, j’aurai ressenti de la honte et ma famille aurait surement tout fait pour garder le secret.

Ayant pris ma décision de rencontrer finalement cette âme en peine qui avait besoin de parler, je m’attachai les cheveux, m’habillai de la tenue règlementaire de Serpentard et fini par laisser les dortoirs derrière moi. Tout en prenant mes précautions de ne pas être suivi, mes pas me menèrent en dehors de la salle commune avant que je ne me dirige en direction de la tour qui menait à la volière. Pour y accéder, il fallait pénétrer au centre avant de prendre des escaliers en colimaçons qui menaient à l’extérieur exposant un merveilleux couchée de soleil faisant rougir de mille feu le ciel qui commençait doucement à s’éteindre, annonçant l’arrivée de la nuit qui allait bientôt dominer l’espace aux dessus de ma tête.

Après avoir montée une cinquantaine de marche en ayant pour seule compagnie le vent qui tenait de défaire mes cheveux a contre sens, ma destination se présenta devant. Une porte en bois qui dégageait une odeur pour le moins désagréable. En regardant ce qui avait juste au-dessus de la porte, je pouvais apercevoir des chouettes et des hiboux faire leur va et vient sans vraiment prêter attention à moi. Certains arrivaient avec des lettres, tandis que d’autres se contentaient de flotter dans les airs pour se dégourdir les ailes. Lançant un dernier regard amusée dans leur direction, ma main poussa finalement la porte qui allait me mener au lieu de rendez-vous. Dedans, il y’avait cette personne habillée exactement comme il… enfin comme elle l’avait dit dans sa lettre. Avec des courbes pareil, Pas besoin d’être Merlin pour deviner que sous se poncho et cette capuche s’y cachait une fille mais ce qui m’inquiétait c’est que malgré cette capuche, je pouvais voir un soupçon de roux…

-Salut… Commençai-je en joignant mes mains dans mes poches. Je m’appelle Carry Harrison mais tu peux m’appeler Carry… J’ai reçu ta lettre et… Je suis désolée pour toi… Ce n’est jamais facile de devoir reconnaitre ses faiblesses surtout contre les moldus et leurs congénères… Avant que tu me racontes quoi que ce soit, est ce que tu peux me dire Comment tu t’appelles ?

J’attendais Carry, je faisais face au vide, j’étais face à la fenêtre, dos à la porte qui donnait sur l’entrée de la volière. Je ne voulais pas qu’elle me découvre dès son arrivée, je voulais être sûr qu’elle ne parte pas trop vite.

Sous mon poncho je commençais à avoir chaud et à paniquer lorsque je voyais les minutes défiler. Est-ce qu’elle allait me rejoindre, avais-je été assez convaincante, avait-elle deviné que c’était moi l’auteur de la lettre... J’avais en tête un milliard de question et aucune réponse. Jusqu’au moment où j’entendais la porte s’ouvrir, je l’entendais derrière moi, je reconnu immédiatement son parfum. Avant même qu’elle ne se présente j’avais deviné que c’était elle, c’était ma Carry.

Elle s’était présentée à l’inconnue qu’elle pensait avoir devant elle, sa voix était si douce et protectrice. Les quelques mots qu’elle avait prononcé m’avaient automatiquement plongé dans le souvenir de notre première rencontre. Cette fois là je lisais une lettre, je me demandais si elle s’en souvenait, est-ce qu’elle avait fait le rapprochement ? Est-ce qu’elle savait que c’était moi ?

Pendant de longues secondes je ne prononçais pas un mot, je restais là à observer le ciel et ses couleurs dorées. Avant de finalement prendre mon courage à deux mains. Je commençais par retirer mon capuchon, laissant mes longs cheveux roux virevolter au vent. Puis, dans un souffle qui se voulait courageux, je me retournais pour lui faire face. Je voyais son visage, elle n’avait pas changé. Oh bien sûr je la voyais tous les jours dans le dortoir mais voilà bien longtemps que je ne l’avais pas vu d’aussi près. Cependant, elle pouvait me glisser entre les doigts à tout moment, fuir face à moi, me détester alors il fallait que je parle, que je la retienne ou au moins que je fasse un maximum pour la persuader de m’écouter.

Je m’apprêtais à lui faire un long discours lorsque mes jambes s’étaient mises à trembler, j’avais le souffle coupé et les mots ne venaient pas. La seule chose que je pouvais faire c’est lui sourire, je n’étais pas capable de faire plus. Je ne pouvais que lui montrer mon plus beau sourire, mes joues rosées commençaient à me brûler, mes yeux se plissaient de plus en plus, bientôt ma vision se brouillait. Elle n’avait rien fait de spécial mais j’avais l’impression de la revoir comme au premier jour, comme lors de notre rencontre. Je voyais de nouveau une Carry belle et douce, elle était de nouveau à l’écoute de son prochain, prête à aider une personne dans le besoin. Voilà la fille qui était devenue ma meilleure amie, une fille que peu de monde pouvait comprendre. Je voulais temps partager ma façon de la voir à ce moment avec le monde. Je savais qu’elle n’était pas aimée de tous mais si seulement ces gens là pouvaient voir le quart de la bonté que je voyais en elle à cet instant précis alors c’était une évidence que Carry serait lavé de tout ses péchés.

C’était elle. Evidemment que cela ne pouvait être qu’elle. Qui d’autres pouvait trouver les mots juste pour me faire venir si ce n’était pas Kelly Fullbuster. Je savais depuis le début qu’il pouvait s’agir d’un piège, je le savais et je ne m’étais pas trompée. La Serpentard que j’évitais depuis voila des semaines avait trouvé un moyen de pouvoir me parler en tête a tête sans que personne ne puisse nous déranger. C’était malin je devais l’admettre, mais voir son visage me rappelait aussitôt à quel point je pouvais détester cette fille qui m’avait caché la vérité et qui s’était jouée de moi depuis notre toute première rencontre. Mais les choses avaient changée depuis la dernière fois que l’on s’était parlée, aujourd’hui je lui en voulais moins pour ne pas dire plus du tout. Je m’en voulais à moi-même car malgré toutes les méchancetés que je lui avais dit, elle m’avait quand même confiée que je lui manquais, secouant ma conscience qu’il pouvait quand même y avoir du vrai dans ses paroles.

Comme toujours, une partie de moi voulait la croire, voulait que je la serre contre moi dans mes bras, mais j’avais été trahis tellement de fois dans ma courte vie que je ne pouvais pas me permettre de me jeter tête baisser car si jamais Kelly venait a me trahir comme beaucoup d’autres avant elle, elle n’en sortirait probablement pas vivante. Après tout, je devais garder à l’esprit que c’était une sang-de-bourbe et qu’ils étaient tous capable des pires fourberies qui existent.

Mon moi d’avant n’aurait surement pas chercher d’explications plus longtemps, elle aurait pris très vite la porte sans attendre qu’elle ne prononce un seul mot, mais ce temps-là est révolu. Aujourd’hui ma rancœur diminuait plus rapidement qu’auparavant et aussi incroyable que cela puisse paraitre, j’étais plus enclin à laisser à Kelly une chance de s’expliquer mais si elle voulait le faire, elle allait devoir le faire vite car la porte n’était pas si loin de moi et en un éclair je pouvais m’extirper de cette situation qui commençait à devenir déplaisante.

-Encore une merveilleuse manipulation de ta part Fullbuster, félicitions. Dis-je en applaudissant lentement avant de m’adosser jute à côté de la porte. J’aurai dû m’en douter que cette lettre venait de toi, je te voyais en train d’essayer de m’épier dans notre chambre quand je lisais mon courrier et j’aurai dû deviner que c’était toi… xoxo, encore une de tes expressions de nés-moldus j’imagine… Mes bras se croisèrent, mon regard se faisait un peu plus dur au fil des secondes qui passèrent. L’impatience me gagnait et j’ignorai pendant encore combien de temps je tiendrai avant de prendre la décision de partir. Bon, qu’est ce que tu me veux ?

Elle m'avait appelé par mon nom de famille, une marque de fabrique de la part de Carry pour dire qu'elle ne me considérait plus comme une personne assez proche d'elle pour pouvoir m'appeler par mon prénom et non mon nom. Même si l'entendre m'appeler ainsi m'avait piqué le coeur, je faisais comme si je ne ressentais rien. Du moins, j'essayais de ne pas y prêter attention.

Puis, elle parla de moi dans la chambre, de mes regards et surtout de ma signature "XOXO" l'entendre prononcer ça me fit sourire. Pourtant, le moment n'était pas propice à sourire mais je n'avais pas pu résister, c'était plus fort que moi. Elle me jetais un regard noir et pourtant, je continuais de la regarder avec mes grands yeux pétillants sans froncer les sourcils. Il fallait que je la laisse voir la douceur de mon visage, ma sincérité et surtout, mon amour pour elle.

J'attrapais son bras, je la tirais vers moi et la serrais fort pour qu'elle ne puisse plus partir. Je ne relâchais pas mon emprise sur elle, maintenant qu'elle était dans mes bras elle allait y rester. Il était hors de question que je lui laisse un peu de mou sinon, elle allait m'échapper et fuir sauf que je n'aurais plus jamais pareille occasion.

- Carry, écoute mon coeur et par pitié, écoute TON coeur. Ne crois pas que je ne te vois pas dans la chambre... Alors oui je t'ai observé ouvrir ton courrier tous les jours mais toi aussi tu m'as souvent observé... Je le savais et je n'ai jamais rien dit. Je sais très bien que tu m'aimes alors s'il te plait arrête de penser à mon sang et penses à moi, juste à moi : La personne que tu as rencontré dans la salle sur demande, la personne faible que j'étais à ce moment là ! Tu sais, grâce à toi j'ai eu confiance en moi, j'ai appris à m'accepter et surtout je ne me sens plus coupable d'un crime dont je n'ai aucun souvenir... S'il te plait, ne me laisse pas replonger dans les ténèbres.

J'avais prononcé cette dernière phrase à voix basse mais, elle était pleine de sincérité. Sans Carry j'avais tendance à replonger dans mes travers. Je me posais tellement de question, je dormais mal, je tournais et me retournais sans jamais avoir personne pour me rassurer, sans avoir personne pour me tenir compagnie. Dernièrement j'étais seule avec mes pensées. J'avais besoin de Carry, grâce à elle je m'étais sentie mieux, j'avais arrêté de penser à cette cousine qui me hantait, à mes parents qui m'accusaient, ma tante qui ne souhaitait plus me parler. Quand j'étais avec elle, j'oubliais mes problèmes.

Je serrais toujours Carry dans mes bras, j'attendais qu'elle réagisse en espérant qu'elle ne me rejette pas et qu'elle comprenne qu'on avait besoin l'une de l'autre. Car, même si j'avais besoin d'elle, je savais qu'elle aussi avait besoin de moi, je le ressentais, je le voyais dans ses yeux.

"Soudain", c’était l’adverbe parfait que je ressentais en ce moment même. Mon cerveau n’avait pas eu le temps de traiter les informations qui venaient de se passer mais en une demi seconde je me retrouvais dans les bras de Kelly comme si ce que mon cotée saint se réalisait par la simple pensée. Mais au fin fond de mes entrailles, ma rage s’était allumée comme un brasier dans une foret sec. Mes bras restèrent stoïques tandis que l’expression de mon visage se durcissait avec agacement aux paroles de la née-moldue. Apprendre à s’accepter ? Ne pas replonger dans les ténèbres ? Tout cela n’était que des paroles enrobées afin de me faire baisser ma garde et pour mieux me poignarder derrière, au moment des faits je le savais car après tout, j’étais encore dans l’état d’esprit de la famille : Un sang de bourbe ne pas exprimer d’amour si ce n’est pas pour mieux décevoir ensuite.

Lentement mes mains se posèrent sur ses épaules et dans une vaine tentative de la repousser, Kelly ne lâchait pas prise au contraire même, cette sangsue était aussi collante qu’une limace a corne et son étreinte redoublait de force manquant même de me couper le souffle à plusieurs reprise. Ouvrir mon cœur ? Mon cœur était déjà ouvert depuis bien longtemps et Kelly avait craché dedans en me cachant la vérité. J’étais si en colère contre elle et si déçue qu’encore aujourd’hui j’ignorai si j’étais capable de montrer le moindre signe d’empathie à son encontre et puis, est ce que j’avais déjà montrer ce genre de sentiment auparavant ? J’en doutais fortement.

Toujours serrez contre moi. Les cheveux couleur crépusculaire de Kelly dégagèrent une odeur familière. Un parfum ambré avec une pointe d’acidité qui me ramena au temps ou elle et moi dormions ensemble comme pour se protéger l’une l’autre de toute menace extérieure. Est-ce que je ressentais de la joie à ce moment-là ? Oui et je me souviens dans mon sommeil avoir ses cheveux sur mon visage et son odeur me recouvrir entièrement. Alors que mes mains vinrent se déposer comme des plumes sur ses épaules, ma tête se posa doucement sur le sommet du crane de la Serpentard et mes yeux se fermèrent au ralentit, évacuant tout sentiment négatif de mon esprit. Les souvenirs, les moments passés ensemble. Nos rires, nos joies, nos inquiétudes et nos tristesses, je me souvenais d’absolument tout de ce que j’avais fait avec elle et l’avoir dans mes bras était comme un remède contre un cancer contre lequel je me battais.

Mon cœur battait sans relâche. Mes mains devinrent moities et mes joues devinrent pur feu. Ma gorge sèche ne me laissait pas dire un mot et lorsque mes bras entourèrent finalement Kelly, je tremblais de peur. Non pas qu’elle me rejette mais de peur de lui faire du mal. A mon tour, je refermai mon étreinte autour de ma Serpentard et la serra avec frénésie.

-Je te demande pardon… Je me suis montrée monstrueuse avec toi alors que tu m’as tant donnée… Tu as beau être une née-moldue tu es celle qui a montré le plus d’amour pour moi… et je t’en suis vraiment reconnaissante… Merci. Dans ce dernier mot, mes lèvres vinrent se poser sur ses cheveux tandis qu’un sourire vint doucement s’insinuer sur mon visage chagriné.

J'avais senti Carry poser sa tête contre l'arrière de mon crane, elle venait de faire un pas vers moi alors, doucement, je relâchais mon étreinte autour d'elle. Elle m'entoura de ses bras comme pour me dire que tout irait bien à partir de maintenant. Elle me sera plus fort encore comme je venais de le faire précédemment. Je me sentais soulagée et surtout j'étais heureuse de pouvoir compter sur elle de nouveau, comme avant.

Puis, elle prit la parole en me demandant pardon même si elle n'omettait pas de me rappeler mon statut de sang mais ce rappel me fit sourire. Décidément je ne la ferais jamais changer et c'était tant mieux, après tout je l'avais connu comme ça et je l'avais aimé comme ça. Sans m'en rendre compte j'avais eu quelques larmes qui s'étaient détachées du bord de mes yeux, elles glissaient le long de mes joues pour venir s'échouer dans les cheveux de Carry.

- Tu sais Carry je m'excuse aussi pour ce que je t'ai dit… Tu sais sur ton père, ton oncle et tout ça... Je le pensais pas vraiment c'est juste que je voulais te piquer et ça a marché.

Tout en prononçant ces paroles, je me reculais pour me défaire de son étreinte et pour observer son visage. Voilà quelques mois que je ne l'avais vu uniquement en colère à toujours me regarder en fronçant les sourcils mais là, elle avait le visage détendu, les traits moins tirés, elle était de nouveau comme je l'avais connu.

- Tu m'as manqué. Lui dis-je en lui apportant mon plus beau sourire.

C'était vrai, j'avais perdu mon amie pendant beaucoup trop longtemps et j'allais devoir rattraper avec elle tout le temps que nous avions perdu. Oh bien sur j'espérais aussi qu'elle change pour moi et qu'elle ne fasse jamais plus aucun acte de cruauté comme elle avait pu le faire par le passé. Mais, je le savais capable de changer, pour moi et pour notre amitié, j'étais persuadée qu'elle arriverait à surmonter ses appréhensions. Après tout, j'étais une née moldu, une personne qu'elle était sensée détester et pourtant, elle venait de me prendre dans ses bras peut être même de pleurer mais ça, je n'en étais pas sur. J'allais lui apprendre à connaitre le monde moldu, j'étais persuadée que certaines choses allaient lui plaire comme la musique moldu, les films, les moyens de transports moldus et surtout, j'allais pouvoir lui faire découvrir internet. Malheureusement cette étape devra attendre que l'on soit en vacance car à Poudlard, impossible de faire fonctionner un quelconque appareil électronique.

Tout en pensant aux merveilles du monde des moldus je repensais à ma famille... Ils n'allaient jamais accepter d'accueillir une sorcière de plus chez nous, déjà une c'était beaucoup pour eux alors deux... Et une sorcière comme Carry en plus, non. J'allais devoir réfléchir à un autre moyen de lui faire découvrir mon monde.

Tu m’as manqué. Ces mots m’avaient fait l’effet d’une bombe dans mon ventre que je n’oublierai jamais. A part ma famille, personne d’autres ne m’avait jamais dit des mots qui sonnaient aussi sincères au point que ces simples paroles arrivèrent à me tirer un sourire de mon visage qui avait tant l’habitude d’être tirée par la colère.

Au finale, je n’étais pas déçue que ce soit Kelly qui vienne me trouver, j’en étais rassurée. Avec tout ce stratagème pour me faire venir et me parler, je ne pouvais m’empêcher de penser que cette fille peut faire preuve de sournoiserie quand nécessaire, mais était-ce vraiment surprenant de la part d’une des filles appartenant à la maison de Salazar Serpentard ? Notre maison était connue pour cela et Kelly adoptait le credo de la maison à la perfection. Mais elle restait une sang impure et c’était mon seule regret.

Alors que les secondes continuaient de défiler, je me posais la question dans ma tête. Comment allais-je expliquer à mes parents que ma meilleure amie est une née-moldue ? S’ils apprenaient son existence ET son sang, ils allaient clairement se débarrasser d’elle exactement comme ils avaient fait avec l’épouse de mon frère. Et je n’avais aucune envie de retrouver le corps inerte de ma meilleure amie six pieds sous terres. Non il fallait que je trouve une solution pour la protéger et vite.

-Tu m’as manqué aussi. En ce qui concerne ma famille, je ne peux pas dire que c’est grave, mais ne le redit pas… Certains de ma famille ont en effet des parents qui sont aussi leur oncle ou tante. Avouais -je en riant avant de revenir à la charge pour la prendre dans mes bras. Plus jamais je ne te lâcherai. Je suis vraiment désolée pour tout, je n’aurai jamais dû douter de toi et plus jamais je ne douterai.

Les mots venaient à me manquer. J’étais si contente de la retrouver que je pouvais sentir mes yeux doucement s’humidifier. Cette fois, j’avais avec moi une amitié forte et puissante. Un fil rouge qui me connectait enfin à quelqu’un et que je me promis de ne jamais couper.

Enfin elle avoua que je lui avais manqué, c'était pas trop tôt. C'est dingue comme elle pouvait jouer les durs parfois et même avec moi alors que je savais très bien qu'au fond d'elle, elle n'était pas comme ça. Mais elle était comme ça Carry, il fallait qu'elle montre au monde qu'elle était forte et les seules fois ou elle s'autorisait un peu de repos c'est quand elle était persuadée d'être seule ou avec une personne digne de confiance autant dire que ça n'arrivait que peu de fois dans ce château.

Comment ça des membres de sa famille ont des parents qui sont également leur oncle ou leur tante ? Elle rigolait ou quoi ? Mais c'est dégoutant ! Il fallait absolument que je me retienne de rire, de pleurer et de vomir. Me rappelant les exercices de respiration que j'avais appris, je les mis à exécution et pensais à autre chose.

For heureusement Carry reprit la parole et m'indiquant que plus jamais elle ne me lâcherai. Ces mots me firent du bien et en voyant ses yeux devenir humide je ne pus m'empêcher de la serrer dans mes bras de nouveau. Elle, elle m'avait peut être lâché durant ces quelques semaines mais moi je ne l'avais pas oublié. Je savais exactement ou elle était, ce qu'elle faisait et même si je la détestait je l'aimais tout autant et jamais je n'aurais laissé quiconque lui faire du mal. Maintenant j'allais devoir lui apprendre à aimer son prochain qu'importe son sang ou ses fréquentations et ça, ça n'allait pas être une tâche facile.

- Carry, je veux que tu me promettes de ne plus utiliser le terme Sang-de-Bourbe devant moi.. S'il te plait. Et moi, je ne parlerai plus de ta famille comme je l'ai fait et je m'en excuse encore d'ailleurs... Mais je suis bien contente que ton père soit pas ton oncle... Enfin bref.

C'est vrai je suis bien contente car si je devais un jour rencontrer la famille de mon amie je n'aurais pas su comment lui parler : «Bonjour Monsieur le Paponcle de Carry» c'est bizarre quand même.

- Je suis contente de te retrouver ! Au fait, je t'ai vu parler avec Aliosus il y a quelques jours, il te plait ? Ne me mens je te connais par coeur. Oh non... Je sais ce que tu vas me dire, comment je sais ? Crois pas que je te suivais surtout, tu te fais des films mais vous étiez dans les couloirs donc je t'ai vu.

Evidement que je la suivais, je l'avais vu tomber de son balai et je voulais venir l'aider quand je l'avais vu entamer une discussion avec le préfet. Et comme la petite curieuse que je suis j'avais finalement pris la décision de rester dans un coin pour les observer de loin. Est-ce que c'était malsain ? Oui sûrement mais j'en avais rien à faire. Après tout, ils ne s'étaient pas caché c'est que leur conversation n'avait rien de très sérieux.

Tout en continuant la discussion avec Carry, je plaçais mon bras par dessus son épaule pour que l'on rentre ensemble dans notre belle salle commune.

Promettre que plus jamais je n’utiliserais le terme sang de bourbe ? C’était de la folie, cette insulte faisait partie de mon langage et s’en débarrasser serait comme me demander de ne plus jamais marcher. Non c’était impossible, je ne pouvais pas faire ça. Oui, j’adorais Kelly mais il y’a des choses qui ne pourront pas changer du moins je ferai cette effort en sa présence mais je ne pouvais pas lui promettre quelque chose que je ne pourrai pas tenir.

-Euh… Je ne peux pas te promettre de ne plus jamais le dire mais je peux tout de même essayer pour toi. Je lui sourit comme j’avais l’habitude de lui sourire avant la terrible dispute dans la salle commune.La revoir comme avant était comme un vent de fraicheur dans mon cœur, après ces mois à la détester et à ressentir ce vide constant en moi j’avais enfin retrouver cette partie de moi qui avait disparu.

Et pour preuve que je l’avais retrouvée, cette petite peste avait laissé trainer ses yeux lorsqu’Aliosus Nerrah m’avait amenée à l’infirmerie. Mais est ce qu’elle avait laissée trainer ses oreilles aussi ? Compte tenu de la question, je pense que non mais cela ne me plaisait pas trop de savoir qu’on m’espionnait. Mais elle brisa mes doutes en quelques mots, non elle ne me suivait pas qu’elle disait et qu’elle m’avait simplement aperçu dans les couloirs. Était-ce vrai ? J’avais du mal à la croire et que Merlin me foudroie, notre dispute avait quand même laissé des séquelles sur notre confiance mutuelle. Je pardonne mais je n’oublie pas.

-Si tu me connaissais vraiment par cœur, alors tu ne me poserais pas ce genre de question. Lui répondis-je en plissant les yeux avec un petit sourire amusé. Je ne pense pas qu’il me plait, il m’amenait simplement à l’infirmerie et disons que nous avons eu des différents a cause d’une histoire dont je n’ai plus du tout envie de parler. Mais on peut dire que je travail sur une amitie avec lui.

C’était la vérité, cette histoire avec Alice Sangblanc était de l’histoire ancienne. Alice n’était plus la et je n’avais plus commis d’atrocité dans ce genre depuis. Ce qui était fait était fait, en reparler me ferait plus de mal que de bien et je n’avais pas envie de replonger dans une dispute avec Kelly car je devrais lui donner des explications et remettre sur la table le débat sur le Sang était la dernière chose que je souhaitais avec elle.

En prenant Kelly dans mes bras, mon cœur se resserra doucement sur lui-même. Si seulement cette fille était une sang-pure, elle aurait été parfaite. Pas que pour moi, mais pour ma famille aussi. Aujourd’hui je ne savais pas du tout comment la présenter a père et mère, ils lui poseraient des questions sur le monde sorcier et comme la fois dans la salle commune, elle ne comprendra pas et de fil en aiguille il ferait le liens sur qui est vraiment Kelly et ce serait la fin de notre amitié que l’on aurait construite.

-Et sinon, pour changer de sujet, si on rentrait ensemble à la salle commune ? Tu me racontes ce que tu as fait pendant ces deux derniers moi ? Ah et aussi tu as prévu quoi pour l’été ?