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17 nov. 2020, 00:37
 CdC +  Nos distinctions rêvées

Quelle heure est-il ? Sûrement dix-neuf heures, peut-être vingt heures, Siobhán n'en sait trop rien si ce n'est que sa promenade respecte le couvre-feu quand elle se dirige décidée mais discrète vers la salle des trophées en tenant au creux de sa main une petite boîte d'allumettes rectangulaire et allongée. Non non, ne vous inquiétez pas, elle ne va pas y mettre le feu : regardez.

Elle s'approche d'un chandelier à trois têtes, sort un bâtonnet à l'extrémité rougie - c'est qu'il commence à faire froid à cette saison - et le gratte contre le flanc de la boîte de papier cartonné. Sa main gracile s'approche de chaque bougie et une à une, elle en allume les mèches noires ; une minute n'est pas passée que dansent déjà une dizaine de flammes, réveillées si tard dans la journée par l'allumette qui circule encore.

Sa ronde terminée, Siobhán embrasse la pièce d'un œil attentif, l'autre est songeur et court déjà les étagères, s'arrêtant tantôt sur un trophée de Quidditch, tantôt sur un titre posthume, un insigne honorifique à un élève un jour remarquable. Un peu plus loin se trouvent les médailles, suspendues les unes à côté, au-dessus ou en-dessous des autres sur un mur clouté qui leur est dédié, il y en a pour tout le monde : des plus insignifiantes personnalités aux héros de Poudlard, et chaque maison a droit à son carré de gloire et de succès via un ou plusieurs élèves récompensés.

Un pincement au cœur accompagne chaque soir la flânerie de Siobhán devant les belles vitrines, il la guette, la rattrape et la devance même parfois mais sans jamais s'éloigner beaucoup ; face à sa patte raide et pénible qui peine à suivre l'autre encore vigoureuse, les médailles ont eu le temps de s'enfuir à toutes jambes, l'abandonnant là dans la pénombre qui l'envelopperait à nouveau sans les bougies qui vacillent et éclairent les oboles lui rappelant un peu qu'elle a eu, un jour, sa petite gloire ; et si le monde ne s'en souvient pas il restera toujours son père pour lui dire année après année combien il est fier que sa petite fille ait un jour été championne d'athlétisme.

Face aux vitrines et aux murs cloutés, Siobhán n'est pourtant pas dépitée car elle s'est vite faite à l'idée que les médailles de l'année de ses douze ou treize ans seraient les dernières puisqu'on n'a jamais vu une adolescente claudicante remporter une compétition ayant pour principe la course, et malgré cela elle continue de venir environ un soir par semaine contempler envieuse les trophées et les coupes d'illustres sportifs et de grands noms de l'histoire de Poudlard.

Elle ne sourit pas, elle est immobile et se tient légèrement bancale, elle n'attend rien, curieusement sereine et calme pour une enfant d'habitude si énergique.

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Rendez le repos dominical

18 nov. 2020, 12:49
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Le début de soirée de la jeune préfète des Gryffondor n'avait pas vraiment débuté comme elle l'avait escompté. Pourtant en l'absence de ronde prévue comme d'entraînement de Quidditch elle aurait dû avoir le champ libre pour mener à bien l'activité qui lui conviendrait. Sauf qu'en se rendant à la bibliothèque elle avait aperçu au loin la silhouette de ce septième année qui ne cessait de lui faire des remarques graveleuses. Et elle, qui habituellement était plutôt inspirée afin de remettre les autres à leur place, à force d'insistance de la part du jeune homme, en perdait sa verve. La situation lui échappait... alors ce soir là, pour éviter une nouvelle allusion douteuse elle avait rebroussé chemin pour faire un détour.

Ce contre-temps l'avait amené dans la Salle des Trophées. Il y faisait sombre. L'irlandaise s'empara donc de sa baguette pour y faire apparaître la douce lueur d'un Lumos contrôlé. Juste de quoi éclairer l'espace autour d'elle. La lumière fit briller de nombreuses coupes et autres médailles. La quatrième année s'avança d'une vitrine. On pouvait y voir de vieilles médailles de Quidditch des années quatre-vingt; des noms qui étaient également connus pour leur implication dans la deuxième guerre des sorciers mais aussi les événements qui secouaient à ce jour la Grande Bretagne. La chatain s'en détourna et fit quelques pas. Une nouvelle vitrine qui présentait d'antiques badges de préfets, parfois avec une photo, le plus souvent seulement un nom. Des noms qui ne lui disaient rien.

La rouge et or s'enfonça un peu plus dans la pièce, des coupes de Quidditch, celles des Quatre Maisons, des distinctions pour services rendus... chaque pièce métallique lui renvoyait un peu de la lumière produite par sa baguette en châtaignier. Elle lançait des regard distrait aux différents trophées jusqu'à ce que de la lumière jaune typique de l'éclairage à la bougie ne l'interpelle dans une allée voisine. La jeune fille s'y engagea pour y découvrir une autre Gryffondor. Siobhán.

Elle s'appuyait de manière dissymétrie sur ses jambes tout en contemplant des médailles pendues sur le mur devant elle. Des récompenses récentes. La nouvellement gardienne de l'équipe s'approcha pour constater qu'il s'agissait des distinctions des deux dernières saisons, son titre de meilleure poursuiveuse obtenu en 2043 devait y figurer. Ennis repéra la médaille, la détailla une seconde ou deux pour détourner les yeux comme gênée. Voilà qu'être mise en avant la mettait mal à l'aise. Portant ce titre lui avait fait plaisir et, sans s'enorgueillir, jusqu'à maintenant, ça ne la dérangeait ni qu'on lui rappelle, ni d'en discuter.

L'irlandaise, qui s'était arrêtée deux pas derrière sa camarade, s'adressa à cette dernière d'une voix posée et basse - sans être chuchotée pour autant:

- "
Ça en fait des récompenses..."

CABANE DE CRISTAL - NOV 2020 - MISSION 10

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et à partir du 05/01/48- Avatar par A. Davis

19 nov. 2020, 15:57
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Tourner à peine la tête de droite à gauche n'avait pas suffi pour que Siobhán voie s'incruster dans sa vision périphérique la lumière blanche d'un Lumos se reflétant sur les trophées métalliques, et c'est la voix d'Ennis derrière elle qui la fait sursauter, dont elle n'avait pas non plus senti la présence. Elle n'est pas très loin, juste un peu en arrière, il y a peut-être un mètre entre elles deux. Sa jambe lui fait trop mal pour qu'elle fasse un mouvement pour si peu, alors Siobhán fait simplement pivoter sa tête de côté jusqu'à apercevoir le visage de sa camarade d'un œil, puis reporte ses yeux - pas son attention - sur les médailles. La mèche gondolée qui tombe devant ses yeux est balayée par le long soupir qu'elle pousse ensuite, et après une inspiration supplémentaire grand symptôme de sa concentration, elle ajoute patiemment :

- Il y en a des belles et bien méritées..

Elle a bien vu la médaille au nom de la jeune préfète et son allusion lui tend une gentille perche, sans le dire elle salue avec sincérité la réussite et son admiration est facilement discernable dans le ton employé pour faire sa remarque. Son expression ne modère pas son extase bien réelle et franche. Pourtant elle contourne un peu le sujet : la bouche pincée tordue d'un léger sourire empreint de fatalisme elle demande, certaine de connaître déjà la réponse :

- Ça fait quoi de recevoir une distinction comme ça ?

Siobhán aime se tenir sur un podium, le souvenir du léger vertige qui la prenait en grimpant sur la marche la plus haute avec la médaille au cou et le sourire aux lèvres lui est doux-amer comme les petits gâteaux sans sucre à la crème et aux amandes.
Ses yeux sont posés sur les vitrines, elle lit une à une les étiquettes ; elle qui accorde aux matchs de Quidditch une considération toute particulière et crie son soutien aux joueurs de la maison se sent soudain à des milliers d'années-lumière, elle expire fébrilement, sa main se crispe dans sa poche droite et sa poitrine se serre.

Avec le dos tourné à Ennis, tout ça est absolument imperceptible et étouffé « tant mieux » : elle a si vite rejeté sa concentration sur l'échange qui prend place à l'instant que c'est oublié, poussé dans un coin et et elle se met à l'écoute de ce qui peut survenir ensuite.
Son placement n'est pas très favorable à la discussion et elle s'en rend bien compte, alors elle recule lentement et se décale très légèrement pour se même sur le même plan que sa camarade de Gryffondor et tente maladroitement de se redresser, « à ce stade c'est une canne qu'il me faudrait, comme les personnes âgées », et la pensée l'amuse assez pour qu'elle souffle du nez un petit coup en haussant les épaules.

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Rendez le repos dominical

24 nov. 2020, 22:54
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La châtain ne pensait pas qu'elle ferait sursauter sa camarade rouge et or. Certes elle n'était pas du genre à faire claquer ses talons au sol mais elle n'avait pas cherché non plus à être particulièrement furtive. Mais ce bref mouvement éclairé de la faible lueur de sa baguette et de la lanterne de maître jeune fille attire le regard de l'irlandaise. Quelque chose cloche dans sa posture. Mais quoi? Pas si simple à déterminer dans la pénombre. Ennis fronce les sourcils avant de se rappeler que cela ne sert strictement à rien. Elle n'y verra pas mieux en utilisant cette technique. Elle n'a guère l'occasion de poursuivre ses investigations sur ce qui lui paraît étrange. La Gryffondor l'a félicitée à demi-mot pour la médaille à son nom qui pensait sur le mur en face d'elle. Ennis ne répondit pas tout de suite, son regard se fixa un instant sur la pièce de métal avant de s'orienter vers le crâne de sa camarade. Que pouvait-elle bien y répondre? Pas grand chose en somme. Rien même. Alors elle reste silencieuse et déglutit lorsque survient la question suivante. Auparavant jamais elle n'avait ressenti cette gêne dans le creux de son estomac quand on évoquait cette récompense. Mais là, après avoir évité le jeune homme et s'être comme cachée ici... Elle porta une main à son visage pour se frotter les yeux du pouce et de l'index pour finir en se pinçant l'arrête du nez. Elle-même ne voyait pas le lien que son esprit faisait entre ces deux événements si différents. Elle devait se ressaisir.

- "
Sans mentir c'est gratifiant. Et c'est plutôt plaisant." Elle fit une pause avant d'ajouter: "Puis passé le moment où on la reçoit... Disons que je n'y pense pas plus souvent que ça." Ses yeux qui avaient dérivés vers une étagère où plusieurs coupes reflétaient la lumière émise par sa baguette autant que la flamme de la petite bougie fût à nouveau attiré par le déplacement de sa comparses du moment. Elle ne fit pas de réel pas mais ce fût suffisant pour que ce qui a avait dérangé Ennis précédemment ne s'impose à elle. La jeune fille ne se tenait pas symétriquement sur ses deux appuis. Tout son poids semblait reposer sur sa jambe gauche. Une attitude typique lorsqu'on est blessée. Mais pourquoi rester avec cette douleurquand un tour à l'infirmerie pourrait certainement régler le problème? Et comment aborder le sujet sans froisser sa camarade?

- "
Tu préfères qu'on s'assoit?" Elle ne se voyait pas être plus directe. Et puis Ennis n'était pas connu pour exprimer plus de curiosité que cela. Même si elle prenait régulièrement de plein fouet les ressentis des autres, elles se faisait toujours un devoir de les laisser couler sans creuser pour éviter d'en souffrir.

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et à partir du 05/01/48- Avatar par A. Davis

09 déc. 2020, 21:07
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La réponse d'Ennis lui convint parfaitement tant et bien qu'elle hoche la tête en signe d'approbation. La joie qui se hissait avec elle jusqu'au sommet du podium avait l'infidélité collée au train puisque sitôt la journée passée elle se rangeait dans un tiroir et dormait jusqu'à ce que la suivante la réveille pour une histoire de quelques secondes, un regard fier mais lointain avant de se rendormir pour une durée indéterminée. Puisque la préfète a partagé un petit bout d'elle, après une expiration maniérée, du bout de ses mots Siobhán tend à son tour ce que sa mémoire lui a laissé de la dernière victoire qu'elle ait vécu.

- C'est pareil pour moi : contente sur le moment, et puis on oublie.

Sûrement qu'avec le temps ses médailles se sont faites méconnaissables tant elles se sont grimées de poussière. Les yeux de Siobhán ne se perdent plus sur le mur, et pour la première fois elle tourne la tête sans discrétion vers Ennis et scrute le visage de l'adolescente.
La question qui suit donne un coup à son ego malgré quand même elle savait sa posture ostensiblement bancale.

- Non non, c'est bon, je vais m'adosser quelque part.

Elle a déjà repéré un pan de mur suffisamment vide pour qu'elle y appuie son grand dos et marche tranquillement jusque là, un peu gênée de ne plus savoir quoi dire, inutile de continuer à tergiverser. Le confort de sa position est troublé par le morceau de papier grossièrement plié en huit dans sa poche ; il date déjà d'il y a quelques jours mais il n'est pas nécessaire qu'elle le déplie pour se souvenir de ce qu'il contient : c'est la une de la Gazette du Sorcier annonçant la prise du pouvoir des chefs des clans. Elle plante ses yeux dans ceux d'Ennis ; son visage s'est durci plus qu'elle ne le voulait et sa voix s'élève comme un obstacle à franchir si la préfète veut poursuivre l'interaction :

- Le coup d'état, tu en penses quoi ?

Siobhán avait fait la moue en lisant le journal le dimanche matin, emprisonnée par un sentiment mitigé. Elle avait décoché un regard meurtrier aux quelques élèves dont les patronymes apparaissaient dans les premières pages, mais s'était exceptionnellement imposé le silence et avait limité ses commentaires à un flot de parole adressé à ses camarades de table.
Aussi même si la question est prétexte pour ne pas terminer là l'échange, elle est sincèrement curieuse de l'avis d'Ennis, bien qu'elle ait décidé que celui-ci n'impacterait pas son attitude vis-à-vis d'elle.
Siobhán se regarde, le visage encore fermé, puis elle baisse les épaules et soupire, adoucie :

- Je change de sujet mais j'ai vraiment envie de savoir ce que t'en dis. Moi je ne sais pas encore quoi en penser, alors ça m'intéresserait d'avoir ton avis.

Siobhán regarde toujours Ennis, l'air d'attendre une réponse. Elle déplore un peu triste un de ses déséquilibres : elle parle très facilement, mais se trouve rapidement en difficulté pour formuler proprement et joliment ce qu'elle veut dire.

alt+0225 || #5A0D0D || 5e année RP
Rendez le repos dominical

10 déc. 2020, 17:59
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Ennis devina le hochement de tête approbateur de la seconde gryffonne dans la pénombre. L'ombre de sa silhouette portée sur le mur - géante par rapport à elles - fit de même, créant un jeu de scintillement entre leurs deux sources lumineuses et toutes les pièces de métal accrochées aux murs ou posées sur des étagères. Elle ne.savait pas que sa camarade avait reçu des récompenses sportives et quelque chose disait à l'irlandaise que sa condition physique l'empêchait - au moins pour l'instant- de connaître à nouveau l'effet grisant d'une victoire ou d'une récompense. Elle pouvait essayer d'imaginer. La quatrième année aurait pu poursuivre la discussion sur la voie sportive, questionner la brune sur son sport mais tout juste appuyée contre le mur qu'elle plantait son regard dans celui de le préfète. Et Ennis sentait bien que quelque chose la taraudait et que ça n'avait rien à voir avec un quelconque sport qu'il soit sorcier ou moldu. Alors elle attendit que sa comparse lui parle.

Le coup d'état. La Gazette en avait fait sa une le dimanche précédent. La cheffe du Conseil des Sorciers arrivée au pouvoir par un coup d'état début mai 2044 venait d'être renversé dix-mois après par les dirigeants des familles de sang-pur qui la suivaient. Ses familles étaient en train de créer leur gouvernement qui luibsemblait etre dans la continuité des bases précédentes. A croire que c'était la reconnaissance obtenue de la part des autorités moldues par la dirigeante qui avait fait sa perte. Mais qu'en pensait-elle?

- "
On sait plus ou moins ce qu'on a perdu
Reste à savoir ce qu'on va gagner.
" Et c'était bien vrai. Des quelques décrets publiés par le quotidien sorcier seul le troisième semblait donner une vague idée de leur ligne directrice. Mais que dire de plus à Siobhán? De qui était elle partisane? Du Ministère? Du Conseil? Des Familles? La joueuse de Quidditch n'en savait rien. Et Ennis était prudente avec les avis politiques. C'est son père qui leur avait appris ça. Le moins ils en disent, le plus ils se protègent. Que tous dehors pensent les avoir du même avis que le leur. Mais l'exercice n'était pas évident. Du tout.

- "
Pour l'instant il est bien difficile de juger. Il semblerait que leurs idées sur les nés-moldus ne soient guéries différentes de ce qu'énonçait Ursula Parkison lors de sa prise de fonction. Pour pouvoir mieux juger je suppose qu'il va falloir attendre leurs prochaine décisions." Ennis ne voit pas en quoi sesreponses vont aider l'adolescente en.face d'elle. Mais elle n'en a pas d'autres. Ses yeux se détachent du visage de la gryffonne qui s'est adoucie à mesure de ses propres incertitudes et dérivent sur le mur sans s'accrocher à aucune quinquaillerie. Il se repose ensuite en direction de la jeune fille au physique androgyne:

- "
Tu attendrais quoi d'un gouvernement?"

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14 déc. 2020, 01:04
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Siobhán est surprise d'en entendre si peu de la part d'Ennis. Elle l'aurait pensée assurée et certaine, de ceux dont l'avis est fixé et brandi en étendard immobile et immuable - mais après tout à leurs âges, on commence à peine à s'interroger, la preuve en est que Siobhàn elle-même est mitigée sur la question. Elle hausse les épaules pour elle-même et opine discrètement, signe qu'elle a entendu et intégré les informations communiquées par Ennis.
Au final, la préfète semble si droite dans ses bottes qu'elle ne se risquerait pas à pencher d'un côté ou d'un autre - ou bien elle le fait en cachette - si droite que la moindre inflexion la ferait basculer dangereusement jusqu'à tomber.
Peut-être que son interlocutrice n'a juste pas d'opinion, ou bien elle se garde bien de le partager, ce que la grande fille aux cheveux courts trouverait assez dommage puisqu'il faut de tout pour un débat.

Siobhán croise ses bras sur sa poitrine naissante et pour s'offrir quelques instants de réflexion, balaye du regard les trophées, les médailles et les coupes, recroise les chandeliers qu'elle a allumés et revenue à Ennis, elle lève les yeux au plafond.

- C'est une bonne question.

Elle lâche par automatisme un long soupir et continue :

- J'attendrais d'un gouvernement qu'il protège ses citoyens, donc ça inclurait les nés-moldus. Les zigotos qui se vantent de leur sang pur sont des débiles, j'aimerais bien les comprendre mais ça m'échappe.

Elle redescend ses pupilles jusqu'à Ennis et attend une réaction, un froncement de sourcils ou un acquiescement.

- Mais t'as pas tort, pour l'instant on n'en sait rien puisqu'il ne s'est rien passé. Mais ça me parait pas normal ce truc de prendre le pouvoir sans rien nous demander, comme si ils gouvernaient des morts.

Elle ramène ses pieds vers elle et en poussant sur ses jambes, remonte son dos contre le mur, faisant racler son pull aux bordures rouge et or contre la pierre.

- D'abord je me suis dit qu'avec un groupe de chefs plutôt qu'une dame toute seule on avait plus de chance de voir sortir des idées pas trop mauvaises, mais au final je ne pense pas qu'il y ait de grands changements puisqu'ils ont l'air d'avoir à peu près les mêmes idées, c'est dommage.

Comme tout le monde, Siobhàn s'inquiète pour les siens, le contexte actuel est encore tendu et les attentats à l'encontre de sorciers ont traumatisé l'entiéreté de la communauté magique britannique. Elle se demande s'il reste encore un espoir qu'une réconciliation soit possible un jour.

- Après je comprends un peu leur avis sur les moldus, mais je pense aussi qu'ils devraient essayer de causer un peu, les gouvernements moldus et sorciers. Et puis moi je veux choisir qui nous dirige, là c'est juste pas fair-play.

Finalement si : elle savait exactement quoi en penser et la discussion lui avait permis de le formuler clairement.

alt+0225 || #5A0D0D || 5e année RP
Rendez le repos dominical

19 déc. 2020, 22:36
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Il était souvent déstabilisant pour les autres que l'adolescente irlandaise ne réponde pas franchement à ce genre de questions. Certains pensaient que ça avait pour but de clore le débat mais en réalité il s'agissait surtout de ne pas trop se dévoiler. Et comme toujours cela amenait ses interlocuteurs à réfléchir, comme Siobhán le faisait à cet instant présent. Mais elle répondit et amenait dautres questions tout aussi intéressante que celle qu'elle avait posée:

- "
Pour être née dans une famille où ce statut de sang est important - au moins pour une partie de ses membres - je peux peut-être nourrir ta réflexion. Je pense que - et certains auraient les poils dressés en entendant dire ça- plus que le sang c'est ce que les moldus appellent les gènes. Ce qui fait que nous sommes bien les enfants de nos parents. Cela pousse à croire que parce qu'on a plus de sorciers dans sa famille on est plus sorciers ou plus légitime. Quelque part c'est essayer de garder 'sa place'dans une société où le mérite gagne en valeur comparé au simple 'privilège'." Était-elle claire dans tour ça? Pas sûre, mais elle ne savait pas trop comment formuler sa pensée autrement. Elle avait essayé de retranscrire ses impressions sur les attitudes et dires de ses parents, de leurs 'amis', mais aussi de sa propre expérience. Sa camarade rouge et or reprend la parole et la préfète laisse échapper un étouffement de rire ironique:

- "
Quand on sait qu'Ursula Parkinson a elle aussi pris le pouvoir par la force..." Puis elle laissa la brune finir d'exposer sa pensée. Ennis changea ses appuis et repositionna sa cape d'étudiante plus par réflexe que par réelle nécessité.

- "
Ça ne m'étonne pas. Ce groupe de famille a toujours prôné la supériorité des nés-sorciers - des sangs-purs - sur les sangs-mêlés, les nés-moldus et dénigré les moldus. Ces deux derniers groupes étant inférieurs. C'est ce que prônait Ursula Parkinson. Je suppose qu'ils n'ont pas apprécié qu'elle se rapproche des autorités moldus. Rien ne va changer et le fait qu'ils soient douze est pour moi un handicap. Se mettre d'accord à douze c'est pas si facile." Et puis les moldus... un sujet épineux. Sans mentir Ennis est effrayé par ce qu'ils peuvent faire. Trouver les sorciers si facilement, avec des techniques dont on ignore encore tout à ce jour. Rien pour la rassurer. Sa famille fréquente peut le monde moldu mais parfois on n'a guère le choix.

- "
C'est sûr qu'un gouvernement choisi par sa population c'est encore la moins pire des situations. Leur réussite tiendra certainement à la proportion de sorciers qui les suivra." Oui elle a délibérément éviter la question des relations entre sorciers et moldus.

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25 déc. 2020, 23:25
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Siobhán opine et intègre au fur et à mesure de leur venue les propositions d'Ennis, prend le temps de les étudier - chose qu'elle n'avait jamais vraiment faite auparavant, c'est un étrange moment pour elle que de réfléchir ainsi, posément et dans une situation dédiée à la réflexion.

- Je vois ce que tu veux dire, et je comprends ce que peuvent ressentir les sang-pur. Il n'empêche que je continue à trouver ça stupide, imagine : tu nais blond, et on vient te dire que la voisine d'en face a plus de légitimité à être blonde que toi parce que ses parents sont blonds, c'est ridicule. A l'inverse je trouve ça pas mal le mérite.

Elle est toute calme, absorbée par l'échange et elle en oublie les trophées, les bougies, les médailles et même sa jambe. La fanfaronne qui disait quelques mois plus tôt tomber endormie dans les sempiternelles discussions de son père et sa belle-mère au sujet de l'actualité est à aujourd'hui toute ouïe, préparant tranquillement sa réponse.

- Parkinson me scandalisait déjà, mais du coup j'espérais un peu naïvement qu'on aurait mieux. Mais le truc avec les moldus j'avais l'impression que c'était pas mal quand même. Après c'est sûr qu'à douze ça risque d'être plus compliqué, surtout si ils prennent les décisions dans leur coin avec leur petit tas de connaissance du monde du bout de leur nez. Blackwave avait des experts quand même, il ne prenait pas les décrets tout seul...

Prise d'un doute, elle s'interrompt, se rendant compte qu'elle ne savait pas non plus grand chose de l'ancien-ancien gouvernement. Elle regarde ses pieds, l'air embêtée, et soupire.

- Enfin j'espère.

Elle relève la tête pour chercher le visage d'Ennis, ce qu'il peut lui dire, parce qu'en poseuse de questions invétérée, Siobhán sait plus que quiconque qu'il y a bien des choses qu'on ne lui dévoile pas, mais que les visages crient. Pourtant, elle n'arrive à rien aujourd'hui. Les yeux, le front, les sourcils, la bouche et les joues de la préfète à aucun moment ne chuchotent. Déstabilisée, la brunette fronce ses propres sourcils ; elle scrute, elle fouille et farfouille mais ne voit rien. Elle tâtonne alors, n savant plus quoi dire sur le Conseil, elle s'aventure par là où elle connaît un peu plus le sujet, après tout elle les a côtoyés, les moldus, et bien que cela ne soit réduit qu'à une demi-douzaine d'individus, c'est tout de même arrivé.

- Je crois que je n'ai pas trop peur des moldus. Regarde-nous, enfin les sorciers : on peut transplaner, prendre des portoloins, s'enfuir en balai ou par les cheminées, eux ils courent, à la limite ils ont des machines qui volent. Et puis les moldus ne peuvent pas prendre le risque de nous envoyer l'artillerie lourde puisqu'on vit parmi eux, même si on a nos villages et nos faubourgs, ils ne nous enverront pas la bombe atomique ou ils se tueraient eux-mêmes.

Il faut croire que la discussion la pousse à penser, à aller au bout de ses idées :

- N'importe quel sorcier qui possède une baguette et quelques sorts en poche peut carrément s'en sortir face à un moldu.

Après un long silence :

- Quoiqu'ils sont plus nombreux, beaucoup plus.

Puis, mi-rieuse, mi-amère :

- J'ai un peu peur quand même en fait.

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Rendez le repos dominical

07 janv. 2021, 13:52
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La discussion entre les deux représentantes de la maison des courageux avait pris une tournure à laquelle Ennis n'aurait jamais pensé en trouvant Siobhán observant tout un pan de récompenses dans la Salle des Trophées. L'échange banal avait tourné en quelque chose de beaucoup plus interessant. Et ce n'était pas désagréable. Rare étaient ceux de sa maison avec qui elle avait pu avoir des échanges d'opinion constructifs. Hormis Clément, personne à vrai dire.

- "
Bien sûr que l'idée de voir le mérite récompensé et pas seulement l'origine est... tentante. Quelque part ça ne serait pas plus mal." Quelque chose la dérangeait et elle peinait à trouver la bonne formulation pour l'exprimer.

- "
Je sais que ce que certains regrettent aussi ce sont l'abandon des traditions sorcières au profit des traditions moldues. Rien qu'à Poularde on fête Noël, sauf que chez moi on fête Yule. Et si par hasard je suis obligée de rester à l'école pendant cette période, je ne peux pas faire les rites que j'ai l'habitude de faire. Pourtant il s'agit de vénérer la Magie... Je trouve ça assez dommage..." Mais c'était ainsi. Elle avait essayé de l'expliquer mais rares étaient ceux qui avaient ne serait-ce que bien voulu écouter. Pour eux cela ne signifiait rien, ils voulaient leurs cadeaux en lien avec une fête mordue religieuse dont beaucoup ne savaient rien.

La discussion se poursuivait. Blackwave... a sa connaissance il avait tout un tas de personnes spécialisées dans différents domaines pour le conseiller. C'était un ministère pas une sorte de dictature qu'il dirigeait.

- "
Je crois." Fut la réponse laconique de l'adolescente irlandaise à l'espérance de sa voisine sans faire attention à son inspection minutieuse de son visage. La préfère, en dehors de toute perte de contrôle, savait maintenant plutôt bien murer ses ressentis bien à l'abri dans différentes graphies. Offrant ainsi un air détaché, distant.

- "
Ils ont quand même des moyens pour nous retrouver. Ces sorciers disparus puis retrouvés. Morts. Ils savaient transplaner." Elle repensa à sa discussion avec le professeur d'Étude des Moldus. "On ne sait pas vraiment de quoi ils sont capables, comment ils font... mais ils nous repèrent et moi je n'ai certainement pas envie de finir entre leurs mains." Son regard se posa sur sa camarade en se demandant si c'était l'inconscience qui lui dictaot sa confiance.

- "
Et puis dans une rue il n'y a que rarement un seul moldu. En un contre un peut-être qu'un adulte pourrait s'en sortir sans briser le Secret - ou ce qu'il en reste - mais contre plusieurs..." Même au travers de sa posture et de sa voix neutre, l'inquiétude d'Ennis transparaissaitent. Elle se reprit toutefois très vite. Se laisser aller ne servait à rien.

7ème année RP - Préfète-en-Chef inRP de 09/47 au 05/01/48 - Préfète RP de 09/44 à 06/47 et à partir du 05/01/48- Avatar par A. Davis