1ère année à Poudlard de Craig

Craig junior parcourait les allées de la salle des trophées, du pas lent d’un jeune garçon en train de peser ses pensées une par une. Il prenait pied petit à petit, essayait de rassembler point après point ses impressions de rentrée pour reconstituer le défilé de sa pensée. Comme si chaque avancée d'une jambe de sa part allait lui fournir un nouveau maillon de sa réflexion.

Il les revoyait, tous, là, juste dans sa mémoire. Sa famille. Grands-parents ? 4 "Moldus". Père ? "Moldu". Mère ? Poufsouffle. Lui : Pouf... Serdaigle. La surprise de sa répartition à Serdaigle avait serré quelque chose en lui : il était certes déjà un petit garçon autonome, très peu en contact avec ses pairs, mais ce choix de ne pas le répartir à Poufsouffle le coupait de ceux de qui il se sentait jusque-là le plus proche, sa famille. Et de la seule sorcière de sa famille, une Poufsouffle, sa mère. A des kilomètres de l'enfant, de l'autre côté de l'océan. De sa famille, le petit garçon se sentait distant et incompris.

Alors, à cet instant, il se recentrait sur Cameron, celui qui l'aidait en toute circonstance à se repérer, en l'absence de sa famille. Mais se perdait quelques peu dans ses pensées en franchissant la porte de la salle des trophées en compagnie de son aîné. Le septième année était à Serdaigle, était-ce pour rejoindre ce fils d'une camarade de sa mère qu'il avait été réparti dans cette maison par le choixpeau ? Craig réussissait ses contrôles brillamment, toujours prêt à les approfondir, toujours d'attaque pour continuer opiniâtrement, têtu à la tâche. Etait-ce parce qu'il avait quelque chose à se prouver, lui dont les proches n'étaient pas sorciers ?

En voyant les coupes scintillantes pointées du doigt par Cameron dans la salle, il cherchait des lueurs d'explications en questionnant : "Pourquoi récompenser toute une maison si certains élèves n'y sont pour rien ?" Le petit fils unique autonome avait été principalement concentré sur le triangle bibliothèque-salle de cours-dortoir jusque-là et la notion de collectif n'avait pas d'autre valeur pour lui qu'un nuage de points.

Il entendit Cameron, élève très sociable, saluer Maddison. Il leva le regard et vit la grande blonde près de la vitrine d'en face. Il se tourna vers elle et salua poliment : "Bonjour Maddison !" Il l'avait déjà vu plusieurs fois en compagnie de Cameron et ses amis et la considéra avec confiance.

Alors que Craig était désormais arrêté devant une vitrine avec des coupes de maison, les idées frappaient son esprit, progressivement : "Qu'est-ce qui différencie vraiment les Serdaigle des autres maisons ? Il y a des élèves intelligents partout." Être très attentif en classe suffisait à en acquérir la certitude.

Il se tourna vers Maddison : "A Poufsouffle, est-ce vraiment différent ? Tu joues au quidditch - Cameron le lui avait dit- "mais qu'est-ce qui fait vraiment la différence entre tes adversaires et toi ?" Craig entendit Cameron lui dire de poser une question à la fois, mais ses questions étaient plus nombreuses que les trophées dans la pièce. Le septième année eut beau souffler à Maddison que la mère de Craig était Poufsouffle et qu'il se posait beaucoup de questions sur son entrée à Serdaigle, ce constat laissait des doutes plus grands chez Craig que le tapis qui s'étendait d'un bout à l'autre de la pièce.


Cameron : point sur le PNJ

Maddison est loin d’être une personne nostalgique et pourtant, aujourd’hui, elle avait besoin de se diriger vers la salle des trophées pour, petit à petit, tourner la dernière page du chapitre Quidditch qui a rythmé sa vie pendant près de quatre années maintenant. Dans quelques semaines, la septième année ne foulera plus les couloirs de Poudlard et entamera sa première année d’études supérieures et ça, ça rime avec la fin du Quidditch pour elle. La Poufsouffle aurait aimé continuer ce sport autant qu’actuellement mais elle sait que c’est impossible. Seulement, depuis le temps qu’elle pratique le Quidditch, qui est presque devenu une passion pour elle, elle sait que ce ne sera pas simple de laisser cette partie de sa vie de côté, surtout qu’elle le pratiquait aussi à Leeds pendant les vacances pour garder le rythme et s’améliorer de jour en jour.

Garder des souvenirs en mémoire n’est pas vraiment le fort de la blonde mais, en posant son regard sur les coupes de Quidditch, cela lui revient peu à peu et c’est ce qu’elle souhaitait comme effet : il vaut mieux que le plus de souvenirs lui reviennent maintenant, tant qu’elle a encore des matches à jouer, pour qu’elle puisse se donner encore plus que lors des derniers matches qu’elle a disputé pour ne rien regretter.

Elle relève la tête lorsqu’elle voit Cameron et Craig non loin d’elle et qu’elle les entend la saluer. Heureusement que la blonde a vu le première année il y a peu, sinon, elle aurait sans doute oublié son nom. Il faut dire que retenir les visages ainsi que les prénoms des gens n’est pas son fort.

- Bonjour vous deux ! répond-elle du tac au tac.

Elle est tout d’abord étonnée par la question du jeune Serdaigle mais elle est ensuite intriguée, rares sont les personnes son âge qui se posent de telles questions, c’est en tout cas ce que se dit Maddison. Elle s’approche d’eux, d’une part car avoir une conversation avec quelqu’un est plus agréable en étant plus proches, mais aussi pour ne plus avoir en visuel les coupes de Quidditch : finalement, elle n’est pas certaine que venir ici était une si bonne idée. Plus les souvenirs remontent, plus la Poufsouffle se dit que laisser cette partie de sa vie dans quelques semaines sera plus dur que prévu et ce, même si les études vers lesquelles elle se dirige lui plaisent plus que tout.

La blonde réfléchit un instant et comprend mieux pourquoi le jeune Serdaigle se pose de telles questions quand Cameron lui explique brièvement sa situation. Cela lui donne encore plus envie d’en discuter avec lui.

- Je suis d’accord avec toi, il y a de tout dans toutes les maisons, sinon nous serions tous des copies conformes des autres et ce serait franchement pas drôle. Ce qui fait la différence entre moi et mes adversaires, difficile à dire, tu sais, mais je pense que ce sont nos traits de caractères principaux qui font que nous allons dans une maison ou dans une autre, ou bien encore qu’une maison nous convient plus qu’une autre pour une raison que seul le choixpeau sait, je pense que les raisons sont diverses mais que nous finissons toujours par aller là où nous devons être.

Elle s’arrête un instant, le temps de marquer une pause.

- Ma mère était à Serdaigle, ma soeur aussi et mon frère est à Gryffondor. On savait pas du tout où on allait aller en arrivant pour la première fois à Poudlard mais on s’est senti comme chez nous dans nos maisons respectives et c’est le principal à mes yeux. Toi, pourquoi penses-tu que tu es à Serdaigle et pas dans une autre maison ? Est-ce que cette maison pourrait t’apporter quelque chose, selon toi ?

Maddison regarde Cameron, se demandant s’il aimerait ajouter quelque chose ou s’il préfère observer pour le moment. Puis, elle regarde de nouveau Craig : elle espère ne pas l’avoir perdu, elle sait qu’elle peut être facilement bavarde mais là, il faut dire qu’il y a de quoi faire avec les questions du Serdaigle.

Maddison parla d'élèves tous les mêmes, une situation pas très drôle d'après elle. Cameron commenta imaginant l'armée d'élèves bleus : "L'invasion de Poudlard par les schtroumpfs. J'aurais fait un excellent Schroumpf à lunettes !". Ses yeux glissèrent sur son uniforme bleu puis dérivèrent petit à petit sur son bras. "Moi, pas de doute, vu le bleu des veines, c'était Serdaigle ou rien." Il maintint quelques instants son regard malicieux puis reprit une mine sérieuse. Avant d'ajouter d'un petit air taquin : "Et toi, Maddison, vu tes résultats brillants... pourquoi pas Serdaigle ?" En vérité, il trouvait que la blonde correspondait à Poufsouffle, vu sa douceur et sa patience avec le première année. Mais les plaisanteries apportaient un peu de légèreté face aux vitrines de lourds trophées.

Le regard curieux de Craig se posait alternativement sur l’uniforme bleu et bronze de Cameron, puis sur celui jaune et noir de Maddison. Il ne s’était jamais posé la question de la couleur qu’il préférait, et voilà qu'on lui en imposait une : *bleu*. Pourquoi pas une autre maison, grise, blanche ou marron ? Être sérieux, c'était synonyme d'*aimer le bleu* ?

Il ne savait pas ce qu'il était aux yeux des autres et... voilà qu'un Choixpeau sans yeux lui servait comme un elfe une réponse sur un plateau : "sage, érudit et réfléchi". Le souci perçait le regard du première année : rester "sage" pendant sept ans, c'était un sérieux engagement. D'autant si Maddison disait que la sagesse devait être désormais son "trait de caractère principal", celui qui toujours le caractériserait. 1m45 d'interrogations avancèrent de quelques pas vers les deux septième années.

Le jeune Serdaigle laissa ses doigts parcourir la vitrine de trophées bien posés, les statuettes ne devaient pas tant s'interroger. Les défilés sur les tapis étaient du passé, le défilé des questions lui n'était pas terminé. Pourquoi, comme les fées qui déposaient des qualités sur le berceau, les voeux du Choixpeau ne pouvaient être changés ni influencés ? Une fois que Maddison eut achevé, il continua à chercher : "Est-ce que vous croyez que je devrai être sage toute ma vie pour être Serdaigle ? Pas que je ne sois pas sage, je veux dire. Mais être toujours gentille, ce n’est pas dur, Maddison ?"

Craig junior haussait un sourcil, puis l'autre, en réfléchissant à l'histoire de la famille de Maddison et en la comparant à la sienne : "Je ne comprends pas. Ma mère est à Poufsouffle. Alors je ne vois pas pourquoi je n'ai pas été à Poufsouffle. Je suis patient et persévérant, comme un Poufsouffle. Est-ce que je ne me serais pas senti "comme chez moi" comme tu dis à Poufsouffle ?" Sa tête levée vers la grande blonde, il s'apprêtait à l'écouter...

Mais il ajouta, toujours aussi intéressé : "Tous les élèves apprendront quelque chose en cours et deviendront des érudits, non ? Alors pourquoi seule ta maman est à Serdaigle ? Ton papa n'a rien appris du tout ?" Les réponses de la grande l'avaient bien aidé et il était encore plus intrigué.

Maddison sourit et lève les yeux au ciel en entendant les plaisanteries que le septième année sort. Cela contraste un peu avec les réflexions très sérieuses de l’élève en première année, on dirait presque que les rôles se sont momentanément inversés.

- Vu les vannes que tu peux sortir à la minute, tu devais être à Serdaigle pour que ta créativité brille, je te le dis. Moi, je pense que c’est surtout ma franchise et ma loyauté qui dominent donc je trouve que le choixpeau ne s’est pas trompé, ajoute-t-elle avec un haussement d’épaules.

A vrai dire, elle ne s’était jamais vraiment posé la question et c’est pour cette raison que cette discussion l’intéresse réellement : sa curiosité prend le dessus, car, après tout, pourquoi ne s’est-elle jamais posé la question en sept ans d’études ? Ce n’est pas comme si le choixpeau était une nouveauté pour elle, pourtant.

- Non, c’est pas ce que je veux dire, il faut que tu restes fidèle à toi-même, bien sûr. Je t’avoue que je sais pas trop comment le choixpeau répartit les élèves mais peut-être que, pour le moment, c’est compliqué pour toi de savoir pourquoi tu es à Serdaigle parce que t’as tout juste commencé tes études ici ? Après, les qualités qui caractérisent les maisons sont un peu des clichés, il faut pas que tu te dises que tu dois convenir parfaitement aux qualités de ta maison. Je suis loin de toujours être gentille ou patiente, on peut pas toujours l’être.

La Poufsouffle avait du mal à répondre aux interrogations du jeune Serdaigle mais elle n’hésite pas à le faire savoir. Elle n’a pas la science infuse et ce, même si elle avait été à Serdaigle, et elle aurait peut-être perdu patience avec des élèves de son âge mais, là, elle est intriguée en constatant que le cerveau de Craig bouillonne. Ses questionnements lui semblent tellement évidents maintenant qu’elle les entend et elle aimerait bien avoir des réponses, mais elle doute que ce soit possible.

- C’est pas toujours de famille, ces répartitions, mais peut-être que cette maison peut t’apporter quelque chose qu’elle n’aurait pas pu apporter à ta maman et vice versa si tu avais été à Poufsouffle ? Je suis désolée, mes réponses t’aident pas trop hein, dit-elle dans un rire. Tu t’y serais sûrement bien senti, comme dans toutes les maisons, je pense, mais peut-être que tu grandiras différemment en étant à Serdaigle plutôt qu’ailleurs ? C’est peut-être quelque chose comme ça, la raison derrière ses répartitions.

Tu n’as aucune idée de ce que tu avances mais tu te dis qu’un petit tour à la biliothèque pour trouver un livre qui parle de la création du Choixpeau ainsi que de son utilité pourrait être une bonne alternative pour comprendre les choses. Tu ne fais que supposer mais, maintenant que les questions sont posées, tu aimerais bien mieux comprendre, tout comme le Serdaigle.

- Faut pas voir ça comme ça, y a aussi la créativité qui vous caractérise ! T’as un bon exemple à côté de toi, ajoute-t-elle en regardant Cameron, sourire en coin. Mais sinon, mon papa est pas allé à Poudlard parce que c’est un Moldu, je sais pas dans quelle maison il aurait été sinon, honnêtement.

Le première année étendit un peu les membres de son corps ; les deux étaient plus grands que lui : ce constat inconscient faisait naître les germes d’une fine frustration inavouée. Ce n’était jamais agréable d’avoir à élever en permanence le regard pour parler à un autre que soi. Mais pourtant, ces deux-là, par leur bienveillance, savaient lui faire oublier cette différence d’année qui les séparaient.

Craig était certes de nature difficile à convaincre par des arguments qui ne tenaient pas de la pure logique, et son sourcil levé sceptiquement était un signe visible des doutes qui ne l’avaient pas tout à fait quittés sur la répartition en maisons pas très rationnelle que proposait -ou plutôt imposait- le Choixpeau. Le hasard lui semblait un élément destiné à lui échapper et ainsi une source infinie de frustration. Même si ce hasard ne représentait qu'une part des explications des choix du Choixpeau. Il ne voyait en effet pas d'autre alternative que la raison ou le hasard pour une prise de décision, fut-elle réalisée par un vêtement mou.

En tout cas, Craig junior enviait la confiance en eux qu'avaient les septième années. *Vu les vannes que tu peux sortir à la minute, tu devais être à Serdaigle pour que ta créativité brille, je te le dis.* disait Maddison. *Brille comme un saphir.* répondait Cameron, se référant à la phrase chargée de bleu qu'elle avait remarqué. Craig retirait une satisfaction certaine de la compréhension des références de cette conversation entre les deux septième années. Il se réjouissait de connaître la pierre bleue dont Cameron parlait, celle du diadème de la fondatrice de sa maison qu'il avait étudiée en cours d'histoire de la magie. Assistant quelques dizaines de centimètres plus bas aux échanges, il les observait en tout cas avec grande attention et les mémorisait avec grande précision, faisant résolument des deux Grands ses modèles.

S'il envisageait avec détermination l'avenir - où il atteindrait les qualités d'analyse et de maîtrise des mots et des idées des deux Grands, il n'y voyait déjà pas d'alternative, du haut de ses 11 ans -, il n'était pas très satisfait du présent. *Après, les qualités qui caractérisent les maisons sont un peu des clichés, il faut pas que tu te dises que tu dois convenir parfaitement aux qualités de ta maison.*. Il était en effet en train de comprendre des propos de Maddison que les qualités liées à chaque maison étaient des idéaux. Or, plus que savoir comment être intelligent idéalement, ce qui l'intéressait vraiment, c'était d'être intelligent dans les faits ou plutôt, être le plus intelligent, tout le temps. Cette idée lui plaisait tellement plus que d’être dans une maison des intelligents qui en théorie auraient le potentiel pour être de temps en temps intelligents.

Maddison continuait patiemment, illustrant effectivement la qualité de sa maison qu'elle s'attribuait : *Je suis loin de toujours être gentille ou patiente, on peut pas toujours l’être.* Craig estimait hautement l’aide patiente que lui apportait la septième année. Et l’Irlandais junior se permit de rire doucement en même temps que la grande de la complexité inestimée du thème abordé.

Les réponses de la blonde étaient toujours intéressantes en cela qu’elles le faisaient réfléchir, l’intriguaient et stimulaient la naissance de nouvelles idées : *peut-être que tu grandiras différemment en étant à Serdaigle plutôt qu’ailleurs*. Elles soulevaient aussi des questions d’identité : est-ce qu’il avait vraiment envie de grandir selon un principe déjà établi par un autre que lui ? Il n’aimait pas trop l'idée qu’on lui imposât quelque chose qui ne vînt pas de lui contre son gré, encore plus pour des années. Il préférait forcément être celui qui fixe les règles. Et l'idée que le Choixpeau ait fixé les règles pour sa mère, qu'il croyait toute-puissante avec sa magie ne l'enchantait pas plus.

Craig entendit Maddison souligner la créativité de Cameron et hocha la tête pour appuyer le propos de la blonde. Quand celle-ci parla de ses parents, Craig corrobora, paré d'un sourire très fier : « Moi aussi mon père est un Moldu ! ». Il n’avait encore jamais croisé de sorcier anti-né-moldu ou anti-moldu. Aussi, sa fierté envers son père bibliothécaire ne connaissait pas de frontières, il l'aimait autant qu'il l'estimait, de sa culture à sa bienveillance, dans tout son caractère. « Il fait le même métier que le bibliothécaire de Poudlard, exactement ! Peut-être bien qu’il aurait tout de même été à Serdaigle comme il est vraiment très intelligent ? Et ça expliquerait que je sois à Serdaigle maintenant ? » Craig insistait un peu, mais il avait vraiment l’impression que l’héritage familial ne cessait de jouer un rôle central dans les répartitions, ayant croisé plusieurs frères et soeurs de même maison dans les couloirs. Les parents de Cameron par exemple étaient tous deux des Serdaigle, il le savait.

Le regard de Craig retomba un instant sur une coupe de quidditch - de Poufsouffle. « Et le quidditch, Maddison, tu en fais pourquoi ? ».

Je me nomine seul dans la catégorie Guinness grimoire des retards. Avec mes plus plates excuses. Je ferai tout pour que cela ne se reproduise pas.

La septième ne l'aurait pas cru et pourtant elle apprécie beaucoup la conversation actuelle. La partager avec Cameron et Craig doit sûrement y être pour quelque chose mais, quoi qu'il en soit, elle prend du plaisir à réfléchir et à aller au bout des choses sur un sujet qu'elle n'avait jusqu'à maintenant pas touché du tout car elle avait simplement pris les choses telles qu'elles sont, sans vraiment vouloir en savoir plus. Voir que c'est un élève plus jeune qui la fait réfléchir de cette manière l'impressionne et lui donne même envie de trouver d'autres idées de conversation dans le genre pour que de nouvelles discussions plus ou moins identiques puissent avoir lieu dans le futur.

Maddison lève les yeux au ciel lorsqu'elle entend le septième année renchérir après ce qu'elle a dit. Parfois, elle se demande comment il peut avoir autant de répartie en stock car, visiblement, ils n'ont pas le même fournisseur.

La Poufsouffle sourit au petit Serdaigle quand il lui indique que son père est également un Moldu. Elle le laisse poursuivre puis elle lui répond en se basant principalement sur son histoire et sa famille.

- C'est bien possible, oui ! Mais tu sais, parfois, on est très différents de ses parents ou on a pas vraiment envie de leur ressembler donc il se peut que ça soit pas toujours le cas. Mais ça arrive qu'il y ait des familles qui vont toutes à Gryffondor ou à Serdaigle etc.

Avec une seule question, Craig vient d'illuminer le regard de Maddison. Il y a deux sujets qui ont ce pouvoir sur elle : les potions et le Quidditch, et ça n'a pas loupé, même si évoquer le Quidditch peut lui faire un peu de peine ces derniers temps puisqu'elle sera obligée de tout arrêter à la fin de l'année.

- Pourquoi ? Parce que j'adore ça ! Dès que je suis arrivée ici, j'ai tout de suite accroché aux cours de vol et j'aimais beaucoup voir les matchs de Quidditch qui avaient lieu ici. En troisième année, j'ai choisi la filière sciences, ce qui voulait dire plus de vol pour moi. J'ai donc fait une année sans avant de me dire que je ne pouvais pas continuer comme ça. En quatrième, j'ai décidé de passer les sélections de Quidditch et depuis, je suis restée dans l'équipe. Chez moi, il y a aussi un club de Quidditch et je m'y entrainais pendant toutes les vacances. Je sais pas pourquoi j'adore ça, mais je sais juste que j'aime être sur mon balai, sur le terrain, à essayer de ramener la victoire à notre maison avec mes coéquipiers. J'ai toujours aimé faire du sport aussi, ça doit aider. J'aime moins les coups de Cognard, par contre, mais je crois que c'est le cas de tout le monde.

La jeune fille rit légèrement puis elle sourit simplement. Elle sait bien qu'elle a parlé pendant un long instant mais ça lui est égal, ça ne lui dérange pas d'étaler sa vie, surtout avec ces deux-là.

- Et toi, tu aimes le Quidditch ou c'est pas trop ton truc ?