[PV : @Lia Foster]

Bouleversement (Troisième année)

Le dernier cours de la journée était fini. Sortilèges. Vous veniez d'apprendre quelque chose de très intéressant à ton sens, et tu avais encore excellé dans la partie pratique, comme d'habitude. Heureusement que tu étais douée en Sortilèges et en Défense contre les Forces du Mal, ça rattrapait légèrement les notes désastreuses que tu obtenais dans les autres matières. Mais de toute façon, tu ne pouvais pas être virée de Poudlard. Certes, les commentaires de ton bulletin de fin d'année n'allaient pas être des plus gratifiants, car les professeurs de Botanique, de Soins aux Créatures Magiques et d'Histoire de la Magie se plaindraient certainement de ton gros manque d'investissement, mais à vrai dire tu t'en fichais, et il fallait avouer que tu y étais habituée, maintenant. Et puis, à quoi ça servait d'apprendre à soigner des animaux étranges, à s'occuper de plantes dégueulasses et à retenir tout un tas de dates ou d'informations concernant des personnes inconnues au bataillon et qui, de plus, étaient mortes il y a des siècles ?

Les seules périodes de ta scolarité pendant lesquelles il faudrait que tu travailles un minimum, ce seraient les B.U.S.E et les A.S.P.I.C, les deux examens rendus obligatoires par le Ministère. Mais tu avais le temps avant d'arriver à la fin de ta cinquième et de ta septième année, et puis si ça se trouve d'ici là les sorciers auront tous été tués par les moldus, qui sait ? Alors, à quoi bon apprendre des choses pour préparer le futur alors que celui-ci est totalement flou et incertain ? À rien, effectivement. Écrire, regarder les étoiles, faire de la photographie et du piano ne servaient pas à grand-chose non plus, certes, mais étaient au moins des activités un peu plus plaisantes que de se plonger dans des bouquins plus ennuyeux les uns que les autres. Tout ça pour dire que les cours, tu t'en fichais pas mal. Mais tu appréciais apprendre à lancer un tas de sortilèges, qui étaient utiles pour beaucoup de choses, et faciles à effectuer - du moins pour toi. Mais voilà donc que tu te retrouvais dans le Hall, à cause des ces foutus escaliers qui avaient décidé de t'y déposer au lieu de t'emmener là où tu voulais aller, soit dans la Salle de Répétition.

Enfin, tous les cours de la journée étaient finis. Mais il restait encore une chose à faire avant que la gamine aille dans le parc, tranquille à écouter de la musique.
Lia marchait vite dans les couloirs de Poudlard. Elle ne voulait pas perdre trop de temps avec sa question. Une question qu'elle devait poser à la prof de sortilège.

Arrivée dans la classe, Lia regarda dans la salle pour voir ou était la prof. Mais elle n'était plus là.
*J'suis arrivé trop tard? Mais la salle serait fermée non? Génial. J'aurais pas d'réponse à ma question aujourd'hui.*
Dépité de ne pas pouvoir savoir sa réponse, la gamine allait sortir de la salle de cours.
En partant, un objet attira son regard. C'était un journal.
Elle alla vers le journal en question.
*Pourquoi les gens oublient toujours leurs affaires ?*
Lia prit dans ses mains ce journal. Tentée, elle décida de juste regarder la première page pour voir s'il avait écrit le prénom de la personne qui détient ce journal.
Quand elle l'ouvrit elle vit tout d'abord un nom.
*Cassiopée? Ça veut dire quoi ça? J'pense pas que c'est le prénom d'la personne...*
Elle regarda en bas de la page et vit ce qu'elle cherchait. Un prénom.
*Harriet Greenwood. Génial. En fait savoir le prénom va pas beaucoup m'aider puisque je n'ai jamais vu à quoi elle pourrait ressembler. Comment j'vais la retrouver celle-là?*
C'est sûr que ça n'allait pas beaucoup l'aider. Il fallait maintenant la trouver. Mais comme elle ne la connaissait pas, il faudra peut-être demander aux gens s'ils la connaissent ou au moins à quoi elle ressemble pour lui permettre de lui rendre son journal.

Toujours le journal dans les mains, la gamine sortit de la salle de sortilège.
*C'est partie pour la rechercher d'cette Harriet.*
Lia arriva dans le Hall d'Entrée. Il n'y avait pas beaucoup de monde à cette heure là. Mais ces personnes étaient au moins deux ou trois.
*Y a pas une personne qu'est seule ici? Toujours être en groupe c'est pas possible...*
La gamine jeta des regards discrets pour trouver une personne seule. Et elle en trouva. Une qui descendait les escaliers.
*Aller, tu peux l'faire!*

La jeune Poufsouffle se dirigea vers elle. Un peu trop lentement.
*J'vais avoir l'air conne si je continue à avancer comme un escargot.*
Avec un effort, Lia avança un peu plus vite. Un peu trop vite à son goût, car elle était déjà devant cette fille.
Sans vraiment la regarder, la gamine commença à parler.

"B'jour. J'voulais savoir si tu connaissais une certaine Harriet Greenwood. Elle a oublié son journal dans la salle d'sortilège. Est c'que par hasard, tu l'aurais vu?"

Voilà, c'était fait. Elle avait demandé ou était cette Harriet. Et la, elle n'avait qu'une hâte, c'était que la fille réponde bientôt à sa question. La gamine était mal à l'aise de rester devant elle à attendre sa réponse.
*Pourquoi il faut toujours que j'aide les gens à trouver leurs affaires? J'serais déjà au Parc à écouter d'la musique si j'm'étais pas dit de prendre ce foutue journal et de chercher à qui il appartient.*

Les gros escaliers de pierre s'étaient lourdement posés sur le Hall d'Entrée. *T'ain, faut toujours qu'ils me fassent chier eux, c'est pas vrai !* C'était certain qu'à ce rythme-là, tu ne serais pas arrivée avant un petit moment dans la Salle de Répétition. Poudlard était doté de mystères et envahi par la magie, tu l'avais vu dès que tu étais entrée pour la première fois dans le Château. Entre les fantômes, les tableaux qui vivaient - avec lesquels tu aimais d'ailleurs discuter puisqu'ils étaient, selon toi, bien plus intéressants que les gamins de ton âge -, le plafond incroyable et les bougies volantes de la Grande Salle, les objets qui disparaissaient sans cesse ou bien étaient changés d'endroit par des élèves farceurs, les repas qui apparaissaient sur les tables en un clin d'oeil, et ces escaliers qui décidaient où ils vous emmenaient en fonction de leur humeur, cette école ne ressemblait en rien à un bâtiment habituel.

Mais encore, la plupart des choses que je viens de citer étaient amusantes, sauf que ce n'était pas le cas de ces escaliers ensorcelés. Bien évidemment, certains élèves les adoraient car ils permettaient des rencontres qui aboutissaient parfois à de belles relations ou alors d'intéressantes découvertes, mais je mettrais ma main à couper qu'un tas de gamins pestaient tous les jours dans leur barbe. D'accord, c'était une bonne excuse pour arriver en retard - "Désolé m'sieur, c'est les escaliers, ils m'ont déposé au cinquième étage au lieu du deuxième" - mais bon, leurs conneries faisaient perdre un temps fou !

Enfin bon, tout ça pour dire que tu descendais l'escalier en direction du Hall, lorsqu'une petite rousse apparût dans ton champ de vision. Elle portait l'uniforme de Poufsouffle mais tu ne la connaissais pas, ça devait donc être une première année. Ses cheveux de la même couleur que les tiens étaient lisses et détachés, avec une petite couette de chaque côté. Son visage était parsemé de taches de rousseur et ses grands yeux verts te fixaient alors que la fillette se rapprochait de toi à une vitesse étrangement lente. Mais d'un coup, son pas s'accéléra, peut-être d'une manière un peu trop contrastée avec son allure de départ.

Tu te demandas où elle pouvait bien allée pour être décidée à ce point, jusqu'au moment où elle s'arrêta devant toi. Descendant la dernière marche, tu te postas face à ta petite, un sourcil levé, en attendant de savoir ce qu'elle te voulait. Mais alors qu'elle parlait, ton regard se posa sur un petit carnet niché dans sa main. Il était simple mais joli, avec une couverture de cuir sur laquelle on pouvait apercevoir des reflets bleus lorsque la lumière le permettait. Et dessus, il était écrit *Cassiopée - carnet numéro 8*. Sans trop réfléchir, tu lui arrachas le journal des mains et le serras contre toi. Puis, par réflexe, tu l'interrogeas, sur un ton qui se voulait un peu agressif :

"Tu l'as lu ?"

Alors qu'elle s'attendait à une réponse plus ou moins bonne de la part de cette fille, la gamine eu droit à se faire arracher le journal qu'elle avait entre les mains.
*Okkk... J'crois, c'est Harriet sinon une autre personne n'aurait pas prit l'journal comme elle vient de le faire. Sinon c's'rait un peu bizarre si c'est pas elle.*

Pour confirmer ses minis doutes de savoir si oui ou non, c'était bien Harriet la personne devant elle, la fille posa une question avec une voix quelque peu agressive. Une question pas très étonnante en vrai.
*J'ai bien fait de pas l'lire, j'imagine même pas ce qu'elle m'aurait fait! D't'façon pourquoi j'l aurais lu son journal ? Ça m'intéresse absolument pas son journal. *
Lia dévisagea la fille pendant un temps et répondit finalement à sa question.

"Nan j'l'ai pas lu ton journal. J'suis pas comme les autres cons qui l'auraient possiblement fait. Et puis ça m'intéresse pas l'contenue d'un journal d'quelqu'un d'autre. J'vois pas trop l'intérêt de savoir tes pensées ou ta vie."

*Bon après j'vais pas la blâmer, j'aurai fait la même chose si quelqu'un avait mon journal dans ses mains. Fin faut déjà qu'j'ai un journal avant que ce genre de chose arrive. Par contre faut qu'elle me croit. C'est dur de croire les gens. Pour moi bien sûr, pour elle aucune idée puisqu'j'la connais pas. Peut-être qu'elle m'croira, p't-être pas. On verra bien quand elle parlera. *
La gamine commença à faire craquer ses doigts comme elle le fait tout le temps quand elle est stressée ou mal à l'aise. À chaque seconde de plus devant cette Harriet et à attendre sa réponse, ça la rendait de plus en plus mal à l'aise.

*Mais d'ailleurs, pourquoi t'attends sa réponse ? À tout moment, elle te gueule dessus disant qu'elle te croit pas et que t'aurais jamais du prendre son journal pour le lui rendre... Qui te dit qu'elle va vraiment te dire "merci" alors que toi-même, tu ne le ferais p't'être pas ?
C'est vrai, qui me dit qu'elle va le faire ? Moi ?*

Malgré ça, la gamine resta quand même devant la fille. Elle ne la regardait même pas et continuer à craquer ses doigts, qui d'ailleurs, n'avaient plus besoin d'être craqué.
*J'aime pas c'genre de situation. J'déteste même. Mais j'reste.*
Elle n'avait qu'une hâte : sa réponse, qui, elle l'espérait, arriverait vite pour arrêter ce moment que la gamine trouvait gênant.
*Beaucoup trop gênant même.*

Tu serrais ton carnet contre ta poitrine. Comme avais-tu pu l'oublier ? Toi qui y apportais le plus grand soin du Monde ? Ce journal était tout pour toi, enfin plutôt devrais-je dire, ces journaux étaient tout pour toi. Et oui, tu avais gardé tous les anciens, bien cachés au fond de ta malle. Cassiopée était le huitième carnet, cela faisait donc huit ans que tu écrivais tes Mots, racontais ta vie et déversais tes pensées. Et jamais, au grand jamais, tu n'avais perdu un seul de tes carnets sur ses pages désormais tachées d'encre, décorées d'illustrations et de quelques photographies. Comment aurais-tu fait si cette gamine ne s'était pas rendue dans la salle de Sortilèges juste après toi ? Tu t'en serais rendu compte à un moment dans la soirée, mais qui sait si quelqu'un ne serait pas passer par là avant toi et aurait embarqué, même pire, lu, ton journal ?

Tu la crue quand elle t'assura qu'elle ne l'avait pas ouvert. Cela m'étonna de toi, à vrai dire. D'habitude, tu étais bien plus méfiante, insistante et colérique ce qui te faisait gueuler sur n'importe qui pour n'importe quoi - et pour une fois, tu avais une bonne raison -, mais ce jour-là, tu n'insistas pas auprès de la petite blonde. Je ne sais pas si c'était son visage qui t'inspirait confiance ou quelque chose d'autre, mais tu te contentas de garder la bouche fermée, et d'étirer tes lèvres en un semblant de sourire. Le visage qui te faisait face semblait, effectivement, totalement innocent. Sa timidité et son manque d'assurance dans ses gestes lui servaient de preuve qu'elle n'avait rien lu. Machinalement, tu ouvris le journal comme pour vérifier que tout était là. *Cassiopée - carnet numéro 8. Si vous trouvez ce carnet, merci de le rendre à Harriet Greenwood.* Puis, relevant la tête vers ta jeune interlocutrice, tu la remercias.

"Merci, de l'avoir retrouvé."

Lia arrêta d'essayer de craquer ses doigts. Elle se mit à regarder intensément le sol pour passer le temps qu'elle trouvait incroyablement long. Puis elle commença à s'impatienter.
*Nan, mais j'm'attends à quoi d'sa part? Ça y est elle a reprit son cher carnet, j'peux donc m'en aller alors pourquoi j'le fait pas? Vu comment elle a repris son journal elle avait l'air pas très contente que j'l'aie. Moi et ma connerie à aider les autres pour tout et n'importe quoi.*
La gamine recommença à regarder cette Harriet. La contemplation du sol s'arrêta donc. Avec surprise, Lia vit un semblant de sourire sur le visage de cette fille.
*Elle est... Intrigante ? Finalement, elle a pas l'air si méchante que ça. C'est normal d'avoir été agressive pour ça... Fin faut la comprendre quoi !*
Elle n'avait plus rien à faire ici, mais étrangement elle voulait rester.

"Merci, de l'avoir retrouvé."

Là, elle était choquée. Cette réponse, c'était celle ou elle s'y attendait le moins. La gamine n'était pas préparé à ce qu'elle dise ça après sa "crise".

"Heu... Et bien de... De rien ! C'est... Normal après tout héhé... Qui sait si je l'avait pas pris quelqu'un de mal intentionné l'aurait voler..."

Lia faisait de grands gestes et se perdait totalement dans ses mots.
*Mon dieu j'sais pas quoi dire! Pour me déstabiliser, elle l'a fait! En même temps j'm'attendais vraiment pas à ce qu'elle dise merci ! J'me demande si moi-même je l'aurais fait dans ce genre de situation...*

Elle prit quelques secondes avant de se reprendre. Pour compenser ce qu'elle venait de faire elle sourit à Harriet et dit ce qui l'avait fait réagir comme ça.

"Pardon, j'm'attendais à une autre réaction... Du genre : "J'te crois pas" ou "qu'est ce qu'il me prouve qu'tu l'as pas lu?". J'l'ai vraiment pas lu bien sûr mais les gens, enfin, la plupart des gens sont d'venu tellement méchant qu'ils s'raient capables de tout... C'est donc difficile d'croire sur parole les autres...!

La jeune Poufsouffle se rendit compte qu'elle parlait trop... Pour rien. Elle arrêta donc immédiatement son monologue pour la laisser parler à son tour.

*C'est... Un peu pathétique...Faut qu'j'arrête de faire ça, là elle risque de m'trouver soûlante, et même énervante. Essayer de faire bonne impression chez moi, c'est rater. En espérant qu'elle se mette pas en colère ou quoi, car j'risque de faire pareil! J'suis déjà un peu en colère contre moi-même pour avoir dit n'importe quoi !*

La gamine était marrante. Elle hésitait, parlait un peu, se perdait dans ses mots. Ça la rendait un peu plus touchante, encore plus innocente. Mais qu'est-ce qui te prenait, Harriet ? Tu commençais vraiment à t'intéresser à certaines personnes ? Mais quel sort t'avait été jeté, par Merlin ? Tu reportais ton regard sur la première année. Elle te ressemblait un peu, avec sa peau pâle parsemée de taches de rousseur, ses cheveux roux, ses grands yeux... mais elle, l'uniforme de Poufsouffle lui allait à ravir. Les lunettes posées sur le bout de son petit nez lui donnaient un air d'élève appliquée, et bien plus investie que toi. Elle n'arrêtait pas de faire craquer ses doigts, certainement parce qu'elle était stressée ou mal à l'aise, ce qui la rendait un peu plus humaine.

"Je t'avoue que bon, même moi je m'attendais pas trop à cette réaction. M'enfin, tant mieux pour toi j'ai envie d'te dire !"

Le sourire qui habillait ton visage s'élargit légèrement. Elle parlait vraiment, vraiment trop. C'était une habitude qu'avaient beaucoup de gens, de blablater pour ne rien dire, et cela t'énervait énormément, te donnait envie de leur foutre une bonne claque, histoire qu'ils se taisent pour de bon. Mais là, c'était différent. Tu étais bien plus indulgente avec la bonne samaritaine, certainement car elle t'avait rapporté ce que tu avais de plus cher sans le lire. Machinalement, tu lui donnas un gentil coup de poing dans l'épaule et éclatas de rire juste après lui avoir dit :

"Tais-toi, tu parles trop."

Harriet lui répondit. Ce n'était absolument pas agressif juste une fille qui parlait tranquillement et qui n'avait pas l'air énervé.
* Ha ? Bah en fait j'l'ai pas soûlé... Et y paraît que c'est tant mieux pour moi si elle a pas eu une autre réaction ? C'est vrai, tant mieux, j'aurais pas apprécié sinon.*
Son sourire fut un peu plus grand qu'avant. Elle avait l'air... Amusé par la situation.
*P't-être que blablater trop pour m'justifier de quelques chose d'aussi ridicule, l'amuse...*
Elle sentit quelque chose lui toucher l'épaule. Ça ne faisait pas mal et ça ressemblait à un petit coup de poing. Effectivement, Harriet lui en avait donné un, comme ça, parce qu'elle en avait envie sûrement. D'un seul coup, celle-ci se mit à éclatait de rire.
* Qu'est ce que... ?*

Cette fille à la même couleur de cheveux que la Gamine, lui demanda de se taire. Elle parlait beaucoup trop.
*C'est une première que quelqu'un m'dise que j'parle trop ! J'ai pas su réagir correctement du coup j'ai trop parler... Bon, au moins, elle a pas eut la réaction à laquelle j'm'attendais ! Ça peut être pleins d'surprise parfois les Autres...*
Le faite que Harriet riait la fit un peu rire elle aussi. Elle l'aimait bien cette fille.
* Wouah... J'm'intéresse à quelqu'un ! C'est p't-être parce qu'elle a agit différemment ou juste que j'apprécie enfin un peu quelqu'un.*
Les rires finirent et Lia se dit que même si elle parlait trop, il serait plus polie de dire son prénom.
*J'sais pas si ça l'intéresse, mais puisque je sais l'tien autant l'dire.*

" J'voulais t'dire que je m'appelle Lia... Comme j'sais ton prénom..."

*J'pense pas qu'elle va mal réagir... Fin j'espère. J'ai l'droit de dire mon prénom après tout, non ? *
Il n'y avait pas besoin de réponse, c'était juste un prénom, mais Lia voulait rester. Comme Harriet avait l'air plus grande, elle risquait de ne plus trop la revoir. Et puis elle aurait trop peur de lui reparlait et de la déranger.
* D'ailleurs, j'devrais m'en aller. C'est fini, j'lui ai donné son carnet, maintenant elle voudrait que je lui foute la paix, j'pense... Mais... Au moins j'peux lui poser cette question puis je partirais. On est dans la même maison, j'ferais un effort si j'avais envie de lui parler... Si j'avais envie et pas peur surtout.*

" J'te laisse tranquille après, mais j'me demandais... Comme tu as l'air d'être plus grande que moi, j'voulais savoir si c'est bien Poudlard comme école ?"

* Ça fait quelque mois que j'suis ici, on peut pas dire que ça c'est bien passé mais si ça c'trouve elle est géniale cette école ! Bon, après faudrait qu'je fasse des efforts mais sinon elle a plus d'expérience que moi, elle en sait donc un peu plus...?*
Elle se mit à regarder intensément le sol en attendant la réponse d'Harriet. Elle avait un peut peur de sa réaction, sachant qu'elle avait du mal à la prévoir, donc elle attendit. Après tout, elle n'allait pas lui mettre un vent.
*Fin j'espère qu'elle va pas m'en mettre un.*

La gamine semblait beaucoup réfléchir avant de parler, ce que tu devrais apprendre à faire. Tu n'étais pas une bavarde, mais quand tu voulais dire quelque chose, tu ne t'en empêchais généralement pas. D'ailleurs, ta mère t'avait dit trop de fois de tourner sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler, conseil que tu n'avais jamais appliqué mais surtout jamais compris. *Pourquoi ma langue elle devrait faire du sport déjà ? Et puis à quoi ça sert à part paraître totalement débile ? Attends mais y'a vraiment des gens qui arrivent à tourner leur langue ? J'sais pas ce qu'elle a la mienne mais c'est un peu inquiétant du coup...* Et encore une fois Harriet, tu essayais de trouver la manière de laquelle il fallait faire tourner sa langue, et te perdais dans tes pensées à la con jusqu'à oublier la présence de la petite. Alors que c'était qu'une fichue expression que tout le monde sauf toi connaissait, mais bon. Ce fût ton interlocutrice qui te tira de tes divagations.

Et elle s'appelait donc Lia. Tu ne savais pas trop quoi faire de cette information et te contentas d'un hochement de tête. Puis, la gamine enchaina sur une question qui te troubla, bien que tu ne le laissases évidemment pas paraître. Est-ce que c'est bien Poudlard comme école ? Hein Harriet, qu'est-ce que t'en penses toi ? *Foutue prison de merde.* Bon, c'est vrai que tu n'avais pas vécu deux premières années faciles, mais depuis septembre ça allait un peu mieux pas vrai ? *Mouais...* Ta rencontre avec Mily avait déjà rendu cette troisième rentrée moins difficile, et puis tu étais enfin débarrassée de ces fichus cours de vol ! Si l'on oubliait l'ambiance étrange qui régnait dans le dortoir, c'était déjà moins pire que ce que tu avais vécu ici. Et puis, beaucoup de gens adoraient le Château, c'était juste toi qui étais étrange... Alors, souriant à la petite poufsouffle pour que ton avis paraisse encore plus crédible, tu lui répondis sur un ton étonnamment enjoué.

"Boarf, t'en fais pas, tu me fais déjà moins chier que mes devoirs." Tu lâchas un petit rire et poursuivis, dans l'espoir de la rassurer. "Ouais, carrément ! Tu vas voir, les premiers mois sont un peu compliqués : plein de nouvelles matières, des couloirs et des escaliers à n'en plus finir, du monde partout... Mais tout le monde est très sympa ici et tu vas vite trouver ta place c'est sûr !"

"... Tu m'avais déjà moins chier que mes devoirs."

Ce n'était peut-être qu'une qu'elle avait dit à la va-vite, juste pour remplir, ou pas. Mais Lia l'interpréta d'une tout autre manière.
* Moins chier qu'mes devoirs... Moins chier qu'mes... Moins chier... Moins... Wouah. Est-ce que quelqu'un m'a déjà dit ça d'une autre façon ? *
Pendant qu'elle réfléchissait à la question en fronçant légèrement les sourcils, celle devant elle continuait de parler. Elle avait bien répondu à sa question. Harriet disait qu'elle trouverait sa place ici, ce ne pouvait qu'être sûr, apparemment.
Elle prit un peu de temps avant de se saisir le sens de ses mots. Des mots rassurant, dénué de colère ou de dégoût envers cette école. Étrangement, elle ne fut pas du tout satisfaite de la réponse, mais elle n'en montra aucun signe.

* J'ai du mal à l'idée que j'm'y sentirais à ma place ici... " Tout le monde est très sympa ici " Sans blague. Y sont tellement sympa et heureux que ça m'donne envie d'vomir. Y puis j'vis pas dans l'monde des Bisounours, m'fait pas croire qu'tout le monde est "sympa". *
Elle sourit poliment, une certaine façon de la remercier, on va dire.
* Ok, j'aurais dû fermer ma gueule au lieu de poser cette question débile et m'en aller, ce que je vais enfinnn faire. *

" Merci ! Ça m'rassure déjà un peu plus. J'imagine sans aucun doute trouver ma place dans cette école, qui a l'air incroyable ! "

Elle ne mentait que très rarement, mais là, elle se fit un plaisir de le faire. Et elle n'y allait pas de main morte. C'était peut-être même un peu trop exagérer, qu'elle se retint de dire encore plus le contraire de ce qu'elle pensée. Pourquoi elle faisait ça ? Elle se disait que pour une fois qu'elle arrivait à parler tranquillement avec une autre personne, il ne fallait pas la brusquer. Harriet lui a répondu gentiment, Lia n'allait pas déverser tout ce qu'elle pensait de cette école et de ses élèves sur elle.
* C'est bien. Retiens-toi, te fais pas une autre ennemie. *
Ne voulant plus dire quoi que ce soit qui pourrait faire tout dégénérer elle fit un pas en direction de la Grande Salle.

" Je pense que j'vais y'aller et te laisser tranquille surtout. "

Elle se tourna et se mit à courir. Elle se retourna pour dire une dernière chose à Harriet. Elle ne put s'empêcher de le faire.

" J'suis contente d't'avoir rencontré ! À... À bientôt ! "

* Merde, merde, merde ! Qu'est-ce que je viens de dire la !? Au non, mais pourquoi j'ai dit une chose pareille ! N'importe quoi, décidément, je fais n'importe quoi ! *
Et elle partit, rouge de honte après lui avoir dit ça, même si c'est une chose normale pour les Autres. Mais pas pour elle. C'était bizarre pour Lia de dire ça à quelqu'un.
* Mais étrangement, ça fait du bien...*