Un coup de baguette à gauche. Le bout de bois représentant le bras gauche se leva légèrement. Non. Ce n’était pas ce qu’elle voulait faire, pas exactement. Les sourcils froncés, Lydia s’entraînait avec sa marionnette. Elle avait eu ce pantin pour Noël et s’entraînait à la contrôler, afin de mieux maîtriser les réactions de sa baguette et de pouvoir canaliser la magie qui émanait d’elle. C’était un exercice difficile, qui lui soutirait toute sa concentration, un défi personnel qu’elle voulait obstinément se lancer.

Le Hall d’entrée était plutôt calme à cette heure-là. Les élèves étaient trop occupés à déjeuner et la brunette avait pu trouver un coin de silence sans problème. Elle avait envie, depuis ce matin, de se mettre à l’épreuve. De se tester, de voir si elle en était capable. Cette marionnette était la traduction de ce qu’elle voulait faire, de ce qu’elle voulait prouver et sans doute affronter.

« Wingardium Leviosaaaaaa ! » murmura-t-elle.

La petite figurine se leva du sol et passa tout près des sabliers. Concentrée, Lydia la fit léviter juste devant le sablier de Serdaigle. Elle s’empêcha de contempler le nombre de saphirs – ce serait une pure déconcentration.

Elle entendit les portes de la Grande Salle claquer et des voix retentir. La marionnette tomba immédiatement sur le sol de marbre. Lydia jura et foudroya du regard les imbéciles qui l’avaient déconcentrée.

Elle n’avait plus qu’à reprendre son entraînement et il lui semblait qu’elle n’était pas au bout de ses peines.

Une pomme à la main et dans la tête un refrain, je quitte la Grande Salle à la hâte, frustrée d'écourter le festin. C'est qu'elles étaient bonnes ces pommes de terres, le temps a beau passer les délices des repas je ne saurais jamais m'y faire. Mon ventre tout aussi charmé émet un goulu ronronnement, cependant pas question d'y retourner par manque de temps. Plus amusée qu'énervée par mon oubli, je plisse les yeux visualisant ce maudit bouquin patientant sur mon lit. Ne serait-il pas plus utile dans mon sac, oh ça oui mais il faut croire que le manuel avait prévu de rythmer mon mardi. L'heure de cours approchant, je regrette la hauteur de la Tour des Serdaigle un court instant. Plus encore je déplore qu'Eridan ne partage pas son cours avec moi aujourd'hui, cela m'aurait bien éviter de traverser le château pour un livre d'Histoire de la Magie. Résignée, le nez retroussé, je souffle bruyamment, signe de tout mon mécontent.

Les pensées qui s'emmêlent mes pas dévient sans que je le réalise réellement, faisant que je tombe nez à nez sur une fille sans que je sache comment. Celle-ci ne semble pas m'avoir remarqué, du moins comment aurait elle pu le dos tourné ? D'un pas je me décale et aperçois une sorte de pantin, à la manière de ceux que Ace utilise pour le dessin. Ma curiosité piquée à vif, mon esprit divague de plus belle, mais que fait t'elle ? Baguette en main tournée vers celui-ci, s'entrerait-elle donc à faire de la magie ? Bien malgré moi mes lèvres me brulent, me démangent, et sans pouvoir me retenir je brise le silence oubliant que je dérange. « Il a fait quelque chose de mal ce petit bonhomme pour que tu le provoques ainsi en duel ? », ose-je avant de lui sourire malhabile.

@Lydia Holmes pardon pour délais mais me voilà

Elle soupira. Il fallait qu’elle remette son pantin dans la bonne position et qu’elle réajuste ses articulations boisées. Très simple en théorie mais en pratique… Lydia soupira à nouveau. Là était le problème : elle n’avait pas le courage pour passer de la théorie à la pratique. Une fatigue soudaine s’était envahie d’elle et les promesses d’entraînements qu’elle s’était faites avait été balayées.

Une voix la tira alors de sa mélancolie – ou devrais-je plutôt dire, flemme –, sa tête pivota et ses yeux se firent méfiants. Ce timbre de voix inconnu appartenait à une Serdaigle, en quatrième année si les souvenirs de la jeune Holmes étaient exacts. Elle se souvenait vaguement d’avoir déjà vu ce visage quelque part, à priori dans le Petit Salon ou à la table des Bleus. Impossible cependant de se souvenir du nom que portait ce corps – et puis, elle n’en avait pas grand-chose à faire.

Cette personne, inconnue, paraissait avenante. Lydia aurait été furieuse si elle l’avait déconcentrée pendant un redoutable exercice de lévitation du bonhomme de bois, mais à présent qu’elle était démotivée, elle n’était pas indisposée pour engager la conversation.

« Alors, à l’origine, il m’avait rien fait mais il apparaît que ce petit bonhomme ne veut absolument pas se plier à mes sortilèges et c’en est fort frustrant. »

Elle songea qu’il fallait trouver un nom à la marionnette. Joel ? Albert ? Mh, ce pantin n’était pas censé avoir l’âge de Mr Featherstone et il n’était pas très sympathique de lui donner un prénom si vieux…

Tu parlais de longs délais ? Je ferai mieux de ne rien dire...
@Archibald Featherstone pour la délicate mention