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29 juin 2020, 15:42
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
Je lui souris. Parce que comme ça j'essaye de ne pas voir le malaise d'Aelle depuis notre arrivée. Je lui souris doucement parce que je veux me montrer forte. Stupide Volonté. Je lui souris parce qu'il est comme un rocher, depuis quelques instants. Un rocher où je m'accroche pour ne pas défaillir tandis que les vagues me tapent le dos. Tandis que la mer me malmène. Tandis que la tempête s’abat sur moi. Une tempête sous le soleil. L'absence d'Aelle face à la gentillesse qui émane de Grabryel.

Alors, oui, je souris, peut-être pour rassurer le Serpentard. Que je n'ai pas lâché. Sans doute, oui. Même s'il n'a pas l'ai très inquiété.

Grâce au Rouge et Or, j'apprends que tout le monde, enfin, que lui et Aelle vont bien. Ou pas trop mal. C'est dur, dans ces moments là, de fermer son esprit aux souvenirs. De ne pas les faire revenir. Pour ne pas se rappeler des détails de la situation. Mais il y en a certains dont je ne me souviens pas. Ou dont je n'ai pas eu connaissance. Des détails nouveaux qui sortent de la bouche de Gabryel. Et font échos au brides de mots que j'ai entendu plus tôt, quand Celia les déversait à une vitesse folle sur Rufus. Le Serpentard nous a aidé. A nous sortir de la fâcheuse situation dans laquelle nous nous trouvions. Une montagne de corps emmêlés dans tous les sens.

Alors je sers son bras entre mes doigts, toujours en fixant le garçon rouge et or. Je sers doucement. Un Merci silencieux. Pas envie de le sortir à voix haute. Timidité ?

Je sais qu'il serait mieux de les laisser seuls, tous les deux, maintenant que nous nous sommes retrouvés et remerciés. Je vois la tête baissée d'Aelle, qui paraît subir la situation. Je sais qu'il serait mieux de leur dire au revoir et de tourner les talons. Mais mes pensées ne sont pas de cet avis. Des souvenirs confus de ce bal, il me semble que Gabryel n'était pas avec nous au moment du choc. Peut-être qu'il a vu quelque chose. Peut-être qu'il sait quelque chose. Et, ça, j'ai besoin d'en avoir le cœur net. Alors je détourne mon regard de ma camarade de dortoirs et je fixe de nouveau Gabryel, avec sa présence réconfortante.

« Tu sais ce qui nous a percuté ? Parce que comme tu étais un peu en retrait, tu as peut-être vu quelque chose ou autre … »

Peut-être trop directe. Mais aucunement agressive. Perdue. A la recherche de réponse à cette question. Qui m’obsède. J'aime bien tout savoir, tout comprendre. Et là, je ne peux pas. Alors, ma voix a prononcé ces mots avec un peu de désespoir, sans doute. Je sais que ça finira par me passer. Que mon cerveau enfouira cette question dans ses recoins les plus cachés.

Mais ce n'est pas que par rapport à moi. C'est aussi pour Aelle. Et pour Celia. Pour que, toutes les trois, on sache pourquoi. Pourquoi j'entends ces sifflements. Pourquoi cette douleur s'irradie dans tous mon corps au moindre mouvement. Pourquoi Celia a cette canne. Et pourquoi Aelle est comme ça. Parce qu'elle doit bien avoir quelque chose. Explosion. Puis corps qui lui tombent dessus. Impossible de rester indemne. Sans que cela soit trop grave, je pense, puisque le Gryffondor a dit que tout le monde va bien.

Mais juste savoir.

Pourquoi passes-tu autant de temps dans ma tête ? Parce qu'il y fait toujours beau.

04 juil. 2020, 20:14
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
Je la vois sourire, ce n'est pas le meilleur sourire qu'elle aurait pu me donner mais c'en est un. Je détourne mon regard d'elle, me retenant de la serrer contre moi. La conversation m'ennuie, clairement. Le bal, le bal, blabla bla... C'est vraiment du déjà vu, tout le monde n'en a pas déjà assez parlé pour qu'on puisse passer à autre chose ? C'est comme regarder plusieurs fois le même épisode d'une série, on veut passer à autre chose mais les gens ne font que répéter les mêmes choses. Naze.

NiaNiaNia il nous a soulevé... nianiania il nous a sauvé. C'est pas mieux. Jamais on ne voit ce qui nous intéresse quand on s'y attend, ou quand on voudrait qu'il soit là. Le regard vide, je fais comme si je n'avais pas entendu qu'ils parlent de moi, de toute façon si c'est pour rajouter des commentaires stériles ça ne sert à rien.

Je reporte mon attention sur d'autres choses, qui seront je l'espère pus intéressante. Je regarde du coin de l'œil Maggy, ses cheveux brun-roux et ses yeux émeraudes. On pourrait s'y perdre. Qu'est-ce que je donnerais pour des papouilles, tranquille sur le banc de Serpentard, ou de Poufsouffle. J'aimerai juste fuir cette conversation à la pécho derrière la porte des toilettes, sans un seul regard indiscret, juste nous deux. Mais bon sa soif de connaissance par rapport à la soirée du bal aura raison de ce genre d'idées niaises. Stupide.
Je reporte mon regard ailleurs, pour changer d'air, et voit Aelle. Elle est perchée cette meuf. Mais bon, comme c'est peut-être une occasion de changer le sujet de la conv, je tente.

«Aelle, Tu vas bien ? Demandais-je bien que je ne me préoccupais pas de la réponse »

6ème année RP
couleur : #1FA055
Formateur du MERLIN et fou à temps partiel.

07 juil. 2020, 18:33
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
L'amie de Rufus me rend mon regard, et nous restons là quelques secondes à nous regarder, sans rien dire. J'essaie de me remémorer les tenues qu'ils avaient ce jour là, mais c'est peine perdue. Comme certaines choses de cette soirée, j'ai oublié. C'est peut être mieux ainsi.
Nous nous dirigeons vers les deux autres membres de ce groupe étrange que nous formons. Liés par l'horreur et la douleur. Derrière moi j'entends la voix de mes deux aînés, mais je ne m'attarde pas dessus. Chaque pas est épuisant, et je dois mobiliser toute ma concentration pour ne pas flancher. Je ne dois pas m'écrouler. Teddy ne mérite pas que je lui offre une autre raison de s'inquiéter, déjà que je sais qu'il ne va pas bien non plus.
Arrivés devant le couple attablé à la table des Verts , je ne dis rien. Je n'en ai pas la force. La douleur dans ma cheville s'est réveillée, se propageant jusque dans ma poitrine, réveillant celle de mes côtes. Je n'aurais pas mis de corset, si j'avais su. Si j'avais su, je ne serais pas allée au bal, même si j'aime danser.
Je fais de mon mieux pour suivre les échanges. Maggy remercie Gabryel. Je devrais faire pareil. Mais j'ai peur de m'écrouler si le moindre de mes muscles bouge. Rufus plaisante sur de la bierreaubeurre, et je me sens soulagée. Si les filles de notre groupe semblent être des loques, les garçons tiennent le coup. J'aimerais être aussi forte qu'eux. Je voudrais pouvoir converser comme si de rien n'était, plaisanter , sourire. Mais je n'en ai pas le force.
La fille qui était blessée, au sol semble aller bien. Mais elle semble contrariée. Ou bien est-elle toujours ainsi ? Probablement pas. Je la regarde un instant, la détaille, et me sens envahie par la culpabilité. L'enfer est pavé de bonnes intentions. Je viens de le comprendre. J'avais voulu l'aider. J'avais juste...
La culpabilité que je ressent est si forte que je me sens sur le point de vomir. Ou est-ce la faim ? Je n'ai pas mangé de la journée. Ni hier soir. Je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. Je ferme les yeux un instant, toujours aussi immobile. Essaie de reprendre mon souffle. Mais le monde commence à tanguer doucement. Je raffermis ma prise sur ma canne, et garde les yeux fermés.
Seule la voix de Maggy me donne des indications sur ce qu'il se passe. Elle a décidé qu'elle voulait savoir. Comme je voudrais être aussi courageuse qu'elle. Mais je ne me sens pas d'être curieuse. Malgré le blason bleu que j'arbore fièrement, je veux rester dans l'ignorance. La vérité peut être plus terrifiante que mes cauchemars.
Puis Rufus essaie de changer de sujet. J'ouvre les yeux surprise. Il est au courant de quelque chose. Il sait, et ne veut pas que nous sachions. Je regarde le formateur avec attention. Mais je ne sais toujours pas si je veux savoir. Mon indécision m'exaspère.
Je finis par me rendre compte que je devrais m’asseoir. Au prix d'un effort, je me redresse (je m'étais a nouveau tassée sur moi même), et m'avance vers Aelle et Gabryel. Leurs prénoms sont si jolis. Et ils riment.
Je souris, ou du moins tente de sourire, avant de me présenter :
_Je m'appelle Celia-Awena. Puis, mon sourire s'evapore, et je me tourne vers Aelle, un air mortellement sérieux sur le visage, et une lueur de contrition dans les yeux. Je suis désolée. Je n'ai pas fait exprès, je voulais te mettre à l'abri. Je suis réelement désolée.
Je baisse légèrement la tête, incapable de regarder plus longtemps Aelle. La culpabilité, cette idiote, revient m'envahir.
_Vous permettez que je m'asseye ? Je ne savais pas qu'une canne serait aussi fatiguante, je ne sais pas comment Miss Bergstrum fait. Un léger sourire flotte sur mes lèvres, et la seule façon qu'ils ont de le savoir et de l'entendre dans ma voix, ma tête étant toujours baissée, et mes cheveux formant un rideau autour. Peut-être que si je me force a sourire, j'irai mieux ?

pour éviter que les livres ne prennent feu... Si tu veux lire la suite, vas chez Joy Wakberg

Fehu




Petite rune perdue au milieux d'Enfants Resistants et Libres.

02 août 2020, 15:50
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
Le visage d’aelle avait soudainement changé. Gabryel le connaissait par coeur. Il se l’était visualisé des heures durant après le bal, chacun de ses traits dessinés dans son esprit à l’encre du désespoir... Ses yeux clos lorsqu’elle gisait sur le sol, ses lèvres roses comme deux pétales, ses traits figés échoués sur la pâleur de sa peau... Parfois, il revoyait son sourire offert dans le parc quelque temps plus tôt, tandis que le soleil inondait ses joues. C’était un fugace instant de bonheur ancré dans son coeur.

Mais à cet instant, la jeune sorcière s’était soudainement refermée sur elle-même, tentant pourtant de masquer son mal-être. Gabryel effleura discrètement de sa main avec douceur le bout des doigts de son amie, comme pour lui dire « je suis là, nous sommes ensemble ». Il aurait voulu la prendre dans ses bras, alors qu’elle dévisageait Rufus du coin de l’oeil. Le Serpy sentait cette défiance en essayant de ne pas perdre sa décontraction naturelle. Face à eux, leurs deux autres camarades ressemblaient à des moineaux fragiles tombés du nid. Le Rouge et Or connaissait déjà Celia-Awena, dont il avait tenté de prendre soin après l’arrestation des faux Mangemorts. Elle ne tenait plus debout, frêle et tremblante. La seconde demoiselle présente au chevet d’Aelle le soir du bal, et dont il ignorait encore le prénom, semblait pour sa part en attente de réponses sur les circonstances de leur chute. Elle s’adressa au Gryffondor :

- Tu sais ce qui nous a percutés ? Parce que comme tu étais un peu en retrait, tu as peut-être vu quelque chose ou autre … 

La question figea l’Écossais. Rougissant, il jeta une oeillade à Rufus, gêné par la réponse qu’il aurait à formuler.

- Tu sais... C’était le chaos et... tttttout est allé très vvvvvite... J’essayais d’aider un autre garçon et quand je suis revenu... vous étiez allongés les uns sssssur les autres... des sortilèges fusaient de partout...

Gabryel ne voulait pas avouer que Rufus en avait reçu un dans le dos, et s’était écroulé sur elles ce qui eut pour effet l’effondrement des corps comme un château de cartes. Tout le monde avait les yeux fixés sur lui. Il percevait avec netteté ce que chacun d’entre eux ressentait, comme un catalyseur de sentiments mélangés. Pris d’un soudain vertige face à cet afflux de pensées qui le submergeait, il tenta de détourner la conversation et mit un genou au sol devant Celia :

- Ça va, tu ne souffres pas ttttrop... ?
Dernière modification par Gabryel Fleurdelys le 08 août 2020, 01:53, modifié 1 fois.

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

07 août 2020, 12:08
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
Les voix se mélangent autour de moi, tout comme les regards. Tout se confond, tout me perd. Je respire difficilement, la bouche entrouverte pour permettre à l’air d’entrer dans mon corps. J’essaie de me souvenir des conseils de Maman *prends trois profondes inspirations* mais j’ai du mal. Et Williams qui me cache Thalia ; pourquoi faut-il qu’il soit aussi grand, aussi imposant ? Pourquoi faut-il qu’il soit si près de moi ? Et tous les autres, pourquoi persistent-ils à rester ici ? Ne comprennent-ils pas que j’en ai assez de la présence des Autres, de leur bruit, de leur présence ? Je dois faire un effort incommensurable pour me concentrer sur la conversation actuelle, et c’est à peine si je la comprends. Je saisis qu’ils parlent du bal, et après ? Après, je n’en ai rien à faire. Je ne veux pas parler du bal, je ne veux pas penser au bal. Même si certaines de mes questions restent sans réponse ; pour une fois, je me fous de savoir, de comprendre, de saisir. Je veux seulement disparaître, me rouler en boule sous ma couette et oublier que ma tête va exploser, que le bal a tout foutu en l’air, que Maman a risqué sa vie, que le monde vrille complètement.
Mais on ne m’en laisse pas la possibilité.
On m’accroche à la réalité, que je le veuille ou non.

« Aelle, Tu vas bien ? »

Sans le vouloir, je lève les yeux sur Williams. Aujourd’hui, c’est la première fois, il me semble, que le garçon m’adresse la parole. Avant ce jour, il n’était qu’une présence dans la salle de classe, un garçon de la même année que moi ; l’un des rares dont je connaissais le prénom, le nom et la Maison — son niveau magique est assez intéressant pour que je lui porte un intérêt. Mais je ne lui ai jamais parlé. J’aurais préféré n’avoir jamais à lui parler. Je n’ai pas envie de lui répondre. J’aimerais être capable de crier. Je lui aurais jeté au visage un bon « TA GUEULE ! » violent pour qu’il garde ses questions pour lui, mais je n’en ai pas la force. Alors distraitement, lentement, le visage figé dans une expression de douleur et détournant le regard, je hausse les épaules sans oui, sans dire non, mais en lui offrant tout de même une réponse pour qu’il me laisse tranquille.

J’aurais dû me douter qu’être en présence de tant de personnes serait synonyme de paroles. Les Autres parlent, c’est connu. Ils parlent, ils parlent et ne comprennent pas le besoin qu’ont les autres de tout simplement rester silencieux et loin des regards. Non, ils ne comprennent pas. Cette fille avec sa canne ne comprend pas, c’est pour cela qu’elle me parle, qu’elle s’excuse pour rien et qu’elle me dit des choses que je comprends pas. Je hoche la tête dans sa direction *ça fait mal* pour lui faire croire que j’ai saisis ce qu’elle m’a dit alors que je n’ai presque rien entendu. Pour une fois, je n’ai pas la force de rester sincère, de dire la vérité — je préfère mentir si cela peut me permettre d’être tranquille. Je me décale légèrement vers Gabryel lorsque la fille à la canne *Celia-quelquechose* demande à s’asseoir. Au moins, elle a un moyen d’atténuer la douleur ; moi je ne peux rien faire pour empêcher mon crâne de vibrer sous les sons et la lumière, je ne peux que souffrir en silence.

Un effleurement. Mon coeur sursaute – moi aussi. Je croise le regard inquiet de Gabryel. C’est rassurant. Ses doigts caressent ma main. Je suis tenté, un temps, de le laisser faire. Je suis tenté, un temps, de lui attraper la main pour la serrer dans la mienne. Je suis tenté, un temps, de lui dire de m’emmener loin d’ici. Je suis tenté… Mais je ne fais rien. Je récupère ma main, l’enfonce dans ma poche, détourne mes yeux pleins de larmes. Je suis tellement misérable, je suis tellement faible ; Gabryel le comprend, cette Celia croit même avoir le devoir de s’excuser à cause de cela, même Williams qui ne me connaît voit que je suis faible. Et Thompson... Thompson doit se demander quel lien il y a entre la chose inutile qu'elle regarde actuellement et la fille qu'elle a côtoyé toutes ces dernières années.
Faible.
Misérable.

De toute façon, Gabryel se détourne rapidement pour s’accroupir devant la fille à la canne. J’en profite pour me décaler afin que Williams ne me cache plus la vue. Je me détends en apercevant, là-bas au loin, Thalia qui me regarde toujours. Son regard me rassure, il me fait du bien. J'oublie que je suis ici, entourée des personnes que j'ai envie de croire responsable de mon état.

Je me demande pourquoi je reste. Je crois que je n'ai pas le courage de m'éloigner. Je vais devoir leur dire au revoir, m'excuser peut-être, leur dire que je suis attendu, que j'ai quelque chose à faire. Je n'en ai pas le force. Je pourrais simplement partir sans ne rien dire ? Oui, c'est une idée. C'en est une.
Je n'ai pas le force de prendre une décision.

08 août 2020, 16:36
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
Non, il ne sait pas. Pas très étonnant. Il l'explique très bien lui-même. C'était la cohue. Sortilèges. Plafond qui s'effondre. Cris. Tout ça. Intérieurement, contrairement à ce que j'aurais pu penser, je ne m’effondre pas. Certes, le rouge-et-or représentait mon dernier espoir, il me semble, d'avoir une idée un peu plus concrète de ce qui nous a causé tout ça. Mais, finalement, je pense comme Mima m'a appris à le faire. Si la vérité ne vient pas à moi -enfin, pas tout de suite-, c'est que ça doit se passer comme ça. Et que ça ne sert à rien de chercher, de fouiller plus. A part à se torturer l'esprit, à se faire du mal. Pendant que je donne un triste sourire à Gabryel, je sens le regard de Rufus sur moi. Puis j'entends sa voix qui s'élève. Il questionne Aelle. Sur si elle va bien. Je réprime un ricanement nerveux. Du peu que je connais Aelle, et à voir son état depuis qu'elle est sortie de l'infirmerie, ça m'étonnerait qu'elle lui réponde. Ou alors, sèchement. Enfin, quelque chose de très Aelle. Mais elle ne fait que hausser les épaules. Pas à l'aise.

Celia prend elle aussi la parole, accrochée à sa canne comme si sa vie en dépendait. Enfin, il y a peut-être un peu de ça. Je l'écoute sans l'écouter. Mais je la détaille avec mes yeux. Ses yeux foncés. Son corps, si fin que je m'étonne, malgré moi, qu'il ne se soit pas plus brisé lors de notre chute multiple. Sa peau pâle. En est-il toujours ainsi ou est-ce dû aux blessures, au choc ? Et sa canne, qui prolonge maintenant un de ses bras. Elle s'assoit. Le rouge-et-or se précipite à son secours. Ou est-ce mon cerveau qui fait jouer la vie en accélérée ? Après les sifflements, la douleur, le voici qu'il m’enlève le Temps ?

Je crois que il y a encore quelques échanges, mélangés dans ma tête au bruit aigu et aux brouhaha de la Grande Salle qui commence vraiment à me taper sur le système. J'ai eu une réponse -certes, pas celle que j'attendais, mais il n'y est pour rien-. Je peux maintenant partir et les laisser. Je crois. Et puis, sortir de cette boîte à bruits. Aller dehors, dans le parc. Me poser au pied d'un arbre -j'aurais bien grimper dedans, mais au vue de la douleur en marchant simplement, ça me semble compliqué-. Et observer la vue en face de moi. Le lac. Le ciel. Pour me concentrer sur autre chose que sur le vacarme dans ma tête.

Doucement, je décrispe mes doigts du bras du Serpentard, sans pour autant enlever ma main. *Pas encore* Je lui souris rapidement et puis me tourne vers le reste de ces compagnons de douleur.

« Je vais vous laisser. Merci Gabryel de cette réponse. Et puis, j'espère que ça va aller pour vous, tous. A bientôt ! »

Mon dernier regard s'adresse à Aelle. Elle qui n'a pas parlé. Je sais que je vais la recroiser, dans les dortoirs, dans les cours, n'importe où. Je pourrai m'assurer, discrètement, qu'elle ne va pas trop mal. Même si, il me semble, elle a déjà des personnes pour prendre soin d'elle. Et veiller sur elle. Mais je suis comme ça, incorrigible.

Tandis que je tourne les talons, ma main quitte peu à peu le bras du Sepentard. Et mon bras retombe le long de mon corps. Je garde contenance et essaye d'avoir une démarche régulière, normale, jusqu'à ce que je tourne vers le parc, après la porte de la Grande Salle. Ne pas montrer que chaque putain de pas te torture. Ils ne peuvent pas voir mes yeux, alors je les autorise à se remplir de larmes, qui sont sur le point de chavirer dans le reste du monde. Au bout de quelques pas, là, dans le couloir, je me tiens au mur quelques secondes. Bientôt l'air libre. Le silence du parc. La pierre sous mes doigts. Je souffle et j'avance.

J'espère les revoir. Pour parler d'autres choses. Faire leur connaissance. Savoir qui ils sont. Ne pas les perdre de vue. Jamais.

Plumes, je crois que ceci est bel et bien le point final pour moi. Merci d'avoir partagé vos Mots avec les miens.

Pourquoi passes-tu autant de temps dans ma tête ? Parce qu'il y fait toujours beau.

08 août 2020, 17:33
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Je ne connais pas vraiment Aelle, et pourtant nous sommes amenés à être en contact pendant quasiment toute la journée, il n'y a que dans le cour d'étude des runes et le cour de vol qu'on ne partage pas. Depuis la première année nous sommes dans la même classe et nous ne nous sommes presque pas parlés, non pas par une quelque animosité, mais de parts à nos caractères qui sont plutôt indifférents l'un de l'autre. Elle ne parle pas souvent et par un concours de coïncidence nous n'avons jamais eu à travailler ensemble. Je reste avec mes amis même si je ne suis pas contre travailler avec d'autres personnes tant que ce ne sont pas de parfaits imbéciles, et elle est reste avec... elle reste. Les seules fois où on la voit avec quelqu'un d'autre c'est avec une autre Poufsouffle ou un étrange renard bleu encre, animal sur lequel je ne l'ai jamais questionné.
Aussi sa réponse en soit ne me déçoit pas, je ne m'attendais pas à ce que les seuls mots qu'elle prononce soient pour moi. Ma seule réaction est un sourire un peu forcé que je veux réconfortant.

Voyant Maggy qui part, je me dis que je partirais bien également. Je n'ai plus envie de manger ici, et puis je ne dirais pas non pour préparer les derniers devoirs à rendre pour lundi, lecture et relecture, je suis sûr que je pourrais les étoffer un peu. Je n'ai que ça à faire de toute façon.

« De toute façon, je vais y aller aussi. Je suis assez crevé de ma semaine. Bonne soirée à vous. Dis-je d'un ton neutre »

Je me penche sur la table, me remplis une assiette de Sandwichs et d'une pomme, puis part sans un dernier regard envers eux jusqu'à ma salle commune en croquant dans un des sandwichs.

FIN pour moi également !

6ème année RP
couleur : #1FA055
Formateur du MERLIN et fou à temps partiel.

14 nov. 2020, 19:11
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Quelques mots pour raconter, rassurer, des regards, des gestes de soutien... Une pudeur naturelle ricochait sur le coeur de ce petit cercle d’enfants. Pour certains, des questions avaient trouvé certaines réponses. Pour d’autres, le déroulement des événements restait encore flou, mais tous partageaient ce sentiment de ne plus être seuls dans leur douleur physique ou morale. Avant le bal, tous s’étaient déjà croisés, se connaissaient de vue et avaient en commun l’école de sorciers. Aujourd’hui, une soirée cauchemardesque les liait et rien ne serait jamais plus comme avant.
Maggy et Rufus s’en étaient retourné à leur quotidien, Gabryel les observait s’éloigner en sachant dans son fort intérieur que leur histoire commençait tout juste. Son instinct le lui soufflait, ils se reverraient bientôt.

Aelle restait immobile. Célia, assise près d’eux semblait perdue dans ses pensées. Le Rouge et Or avait de la peine face à la souffrance des deux filles. Il la ressentait avec force, au point d’avoir le souffle coupé. Il fallait que ça s’arrête. Il voyait aussi qu’Aelle voulait rejoindre Thalia. Un genou au sol face à Célia, il se releva. Sa tête tournait un peu. Après une courte hésitation, il opéra une légère pression sur le coude d’Aelle afin qu’elle se trouve face à lui, et plongea un regard grave dans le sien.

- Vas-y... Va rejoindre tttton amie. (silence) C’est déjà assez dur pour moi de te laisser partir...

II aurait aimé la prendre par la main, et partir loin avec elle. À cet instant, la serrer contre lui était son seul désir. La Grande Salle était pleine, le moment ne s’y prêtait pas. Noyé dans ses yeux, il ne parvenait pas à s’en détacher. Les secondes s’écoulèrent avant qu’il ne finisse par s’en détourner. L’Écossais releva les épaules en même temps que son visage se ferma. Il se tourna vers son autre camarade et posa affectueusement sa main sur son épaule.

- Célia, pppprends bien soin de toi surtout. J’espère te revoir vite. Et si tu as besoin de quelque chose, fais-moi signe.

Gabryel s’engagea d’un pas timide en direction de la sortie, puis un second... Comme un petit enfant un peu égaré dans une foule d’inconnus, il avançait fébrile, laissant derrière lui celle qui chamboulait son coeur. Arrivée devant la porte, il s’arrêta un court instant, passa sa main sur sa chevelure ébouriffée, souffla, puis quitta la Grande Salle.


Fin pour moi, au plaisir d’écrire à nouveau ensemble !

Gabryel Fleurdelys (avec deux « Y »)
6ème année RP Gryffondor
Auteur de « La touille, c'est la vie »

25 nov. 2020, 16:50
Comme un lien invisible  PV multi-joeurs 
Avec soulagement, je regarde Williams et Thompson s'éloigner. Je sais déjà que leur départ entraînera celui des autres. Et moi, je vais pouvoir aller rejoindre Thalia, rester près d'elle et m'abreuver à son regard et à son silence. J'ai hâte. Mais déjà, mon regard se détourne d'elle pour se tourner vers Gabryel. Je me souviens de notre complicité, de nos moments passés ensemble, si simples, si agréables — aujourd'hui tout est différent et je suis persuadée, oui persuadée, que rien ne sera jamais plus comme avant. Je ne sais pas si je pourrais retrouver mon innocence d'avant le bal, si je pourrais réapprendre à sourire ou même à parler. Ma vie semble prendre une direction inévitable ; je vais finir par me casser la gueule et je ne pourrais plus jamais me relever.

Les paroles de Gabryel me détournent de mes pensées. Je tombe dans son regard ; si doux, si attentif. Cela me met mal à l'aise. J'ai l'impression de devoir faire un effort pour comprendre le garçon, chose que je n'ai jamais réellement réussi à faire. Je n'ai pas besoin de cela pour le moment. Les mots qu'ils m'adressent me font mal au coeur. Non pas qu'ils soient désagréables, au contraire ; ils me font plaisir, cela me donne envie de pleurer et pleurer me fait mal à la tête — pleurer me fait me dire que je suis idiote et faible et que je ne mérite pas l'attention de Gabryel. Le fait qu'il ait, en plus de cela, compris que je voulais rejoindre Thalia aggrave la culpabilité débile que je ressens. Je grimace un sourire en réponse, incapable d'en faire davantage. Pour lui dire quoi, de toute manière ? Je ne peux plus rien dire.

Malgré ma hâte de retrouver la Poufsouffle, je n'arrive pas à bouger. Gabryel s'éloigne et moi je le regarde. Ma tête bourdonne, mon coeur joue au tambour ; j'ai envie de vomir. À l'instant même où le garçon quitte la Grande Salle, je fais demi-tour. Je jette un vague regard à la fille *Celia* toujours assise sur le banc. Un vague et simple regard ; elle devra se contenter de cela comme salutation parce que je n'ai pas l'intention, ni même l'envie de me montrer plus polie.

Enfin, je me dirige vers Thalia. Elle est là, assise à table. Elle m'a attendu tout ce temps, sans jamais me lâcher du regard, comme si elle avait deviné que cela pouvait me faire perdre pied. Et si elle cessait de me regarder, me noierais-je en moi-même ? Si j'étais capable de faire quelque chose de mes dix doigts et de la bouillie qui me sert de cerveau, j'aurais inventé une potion qui puisse me permettre de faire se taire toutes mes pensées. Mais à peine cette idée passe-t-elle dans mon esprit qu'elle tombe dans l'oubli. Mon cerveau est un gouffre soumis à la torture de mille courants d'air : à chaque fois qu'y vogue une pensée, celle-ci se fait emporter par le vent qui souffle et je l'oublie instantanément. Encore une fois, l'idée même de rester coincer dans cet état pour toujours me coupe le souffle. Diantre, comment ai-je pu vivre quatorze ans sans savoir que les traumatismes crâniens pouvaient rendre débile ? J'en veux à Maman ; elle aurait dû m'apprendre cela et m'enseigner comme empêcher qu'une telle chose arrive.

Je me glisse sur le banc à côté de Thalia sans un sourire, sans un mot. Ma jambe frôle la sienne. Je plonge mon regard dans le sien.
Enfin, je suis chez moi.

- Fin -


Merci pour ces moments ! Cette Danse était vraiment sympa à écrire, même si Aelle ne l'était pas ahah. J'ai beaucoup apprécié.