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11 avr. 2020, 16:24
 Table de Gryffondor  Melancolia  Libre 
@Henry Shoftshire


Premier post réservé
Mot ainsi souligné pour le Stand des Défis

06 JANVIER 2045
MÉLANCOLIE.


Un jour sans envie. Un jour sans goût, un jour sans rien. Le temps était fade, la vie était terne, ton être était lourd. Ton visage était éteins, aucune étincelle ne faisait briller tes yeux clairs. Ta marche toujours aussi silencieuse, mais trainante et lente. Tu ne savais où te mettre, perdue dans ce bazar d'évènements incompréhensibles.
Tes pensées bouillonnaient dans ton crâne, hurlaient et te donnaient un mal de tête ignoble. Une citerne remplie d'idées noires et de Mal profond. Tout était si sombre, et les Autres si nombreux. Ambre était bien plus présent qu'en début d'année, mais tu t'étais rendu compte que cela ne te rendait pas plus heureuse qu'avant. *Non, c'est aut'chose.* Mais quoi donc ? De quoi avais-tu essentiellement besoin, qu'est ce qui manquait à ton cœur ? *J'veux la revoir.* Alors c'était ça. Juste Elle. Maintenant que tu connaissais son prénom, cela te faisait un bien fou. *Ruby.* Mais tu en voulais plus. *La revoir.* S'expliquer, enfin. Pas juste croiser son regard en l'espace d'un millième de seconde dans les couloirs ou dans la Salle Commune. Ouvrir la bouche sans qu'un filet de voix s'en échappe, et la voir s'enfuir une nouvelle fois. A moins que ce soit Toi, qui fuis à chaque fois. Non, parler. De quoi ? C'était une autre histoire.

L'heure du diner avait sonné, et les élèves affluaient dans les couloirs vers la Grande Salle, pour nourrir leur panse. Tu essayais d'éviter les Autres, n'encourageant aucun contact physique avec eux. Ils produisaient un bruit énorme, insurmontable. Tes oreilles vrillaient de leurs cris et de leurs rires sonores. Portant à bout de bras quelques livres de cours, tu avais décidé de réviser avant d'aller te coucher. Ils étaient si lourd que tu avais l'impression de porter des briques sur tes bras maigres.
Aillant oublié de cacher ton livre de poésie dans ta malle ce matin, tu le transportais également, au dessus de la pile, et malheureusement, bien en évidence pour les Autres.
Mais tu étais si bien plongé dans tes pensées, que quand le précieux livre tomba à terre, aux milieux des pieds frappant le sol, tu ne t'en rendis pas compte. Continuant ta marche silencieuse parmi le tapage, vers la table des Gryffondor, tu posais délicatement la pile, sans un regard pour elle. T'asseyant enfin, tu pris une coupe de jus de citrouille, que tu avais appris à apprécier, avec l'habitude.

Les conversations fusaient de toutes parts dans l'immense salle, devenant un peu plus basse, alors que les élèves remplissaient leurs assiettes. Comme une berceuse, les couverts vinrent à leur tour frapper, et les bruits de mastication te firent frissonner de dégout. *Pas faim.* Te tournant finalement vers les livres à ta gauche, ton cœur eut un violent sursaut. Te levant d'un bon, certains regards se tournant vers toi, mais tu n'en avais plus rien à faire. *Merde.*

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

11 avr. 2020, 18:57
 Table de Gryffondor  Melancolia  Libre 
Janvier étendait déjà son long manteau de fraîcheur blanche, le Soleil timide astre stellaire ne daignait pas montrer le bout de son nez depuis plusieurs semaines. Tour à tour, il neigeait ou pleuvait. Le temps était maussade, rien pour redonner le sourire en cette période. Les cours n'avait pas repris depuis longtemps, un jour ou deux et les habitudes reprenaient peu à peu leurs droits avançant inlassablement vers un horizon incertain et flou. Henry, emmitouflé dans une écharpe banale aux couleurs de Serdaigle, avait passé la plupart de la journée dehors, profitant de l’air frais, il se sentait à l’étroit à l’intérieur. Il en avait profité pour écrire une lettre à Oncle Julian, il était encore parti vadrouiller en Afrique, à la recherche d’animaux exotiques… Cela faisait des mois qu’il n’avait pas vu son magizoologiste d’oncle, il se demandait si sa barbe piquait toujours autant, ce n'était pas agréable quand il frottait sa barbe contre sa joue. Il se demandait également s’il lui ramènerait des chocolats comme à chaque fois qu’il venait chez son frère. Il lui avait offert un ballon de rugby dédicacé pour Noël, Henry avait exulté de joie, c’est le cas de le dire… Et de son équipe favorite en plus les Boys in blue. Ca l'avait aidé à digérer la mauvaise nouvelle. Il s’était empressé de la poser sur sa table de nuit. Lorsqu'il rentrerait cet été, il le poserait surement sur une étagère dans sa chambre à Dublin. Elle se remplissait petit à petit d’objets divers, des maillots, des ballons, des chaussures à crampons… Il songea qu’en revenant, il devrait peut-être aménager une étagère pour le Quidditch à côté de celle pour le rugby. Enfin, s’il habitait encore sous le même toit lors des prochaines vacances. La situation allait de mal en pire, et leur petite escapade de Noël, n'avait rien arrangé. Ses parents ayant par exemple décidé de faire chambre à part, son père dormant dans le salon, et sa mère dans la chambre. Il avait passé le nouvel An l'an passé avec son père, sa mère ayant préféré le passer avec ses collègues à Temple Bar. Ils étaient partis tous les deux sur les rives du Liffey et avaient observé le feu d’artifice… Il se demanda alors ce que cela aurait donné avec une baguette… Il en aurait bien été incapable de toute façon. C’est donc un Henry mélancolique qui passait les immenses portes menant à la cour extérieur et s’engouffrant dans la masse informe et fourmillant d’élève qui se dirigeait vers la grande salle. Comme lui, ils n’avaient pas su résister à l’appel impérialiste de leur ventre. Il avait froid et cette proximité des corps permettait de réchauffer un peu, il ne reconnaissait aucune tête familière parmi les personnes devant, il jouait un peu des coudes et de sa carrure naissante pour se faufiler un chemin dans cette masse d’estomac en manque. Dans cette masse informe d’élève qui se dirigeait d'un pas pressée vers le salut gustatif, car il fallait reconnaître qu'à Poudlard, on mange bien, il remarqua une jeune fille tenant une pile de livre, l’un de ces derniers finit par tomber, sans que la jeune *Il prit le temps de regarder son uniforme* Gryffondor dont il ignorait le nom ne le remarque. Il joua alors des coudes, quitte à bousculer quelques zombies affamées afin d’arriver à l’endroit où le livre était tombée, par chance aucun de ces affamées n’avait poser la semelle dessus. Il prit le livre dans la main, retirant une fine pellicule de poussière qui s’était déposé dessus, sûrement due à l’agitation ambiante qui avait dû soulever la poussière qui s’était alors déposer sur le livre. Il observe le livre attentivement cherchant une étiquette indiquant le nom de la jeune fille qui l’avait perdue, il inspecta alors la tranche, puis la quatrième de couverture sans succès… Il ne ressemblait pas à un livre de cours, le papier semblait relativement neuf à première vue. Il ouvrit sur la première page, cherchant des informations sur la Gryffondor… Mais il devait bien le reconnaître intérieurement qu’il le faisait aussi par curiosité, il lit alors le titre aux lettres de sang. Il s’agissait donc d’un carnet de poésie… L’envie de tourner la page pour lire lui semblait tentante, mais cela aurait été pénétré dans son intimité, et Henry était assez mal à l’aise avec ça. Il posa son doigt comme pour tourner la page, avant de se résoudre à fermer le livre. Henry poursuit donc son jeu de coude silencieux avec les autres élèves pour se faufiler à l’intérieur… Une fois à l’intérieur de la Grande Salle, l’afflux d’élèves se dispersa chacun rejoignant un groupe d’ami… Ou sa table… Il cherchait du regard le rouge et or qu’il avait entr'aperçu… Il essaye de se souvenir à quoi elle ressemblait pendant que ses pas se dirigeaient vers la table des griffons dorés… Elle avait des cheveux noirs comme la nuit, un visage assez fatigué et des cheveux pas très long, on aurait dit qu’elle portait le poids du monde sur ses épaules… Son regard se posa alors sur une jeune fille en train de boire du jus de citrouille… À vrai dire il ne s’était pas encore faite à cette boisson, le goût le hérissait, il lui préférait largement un jus de fruit tout ce qu’il y a de plus classique, surtout à la pomme, son péché mignon. Il s’approcha alors de la jeune fille au jus de citrouille, arrivé à sa hauteur, il avait désormais la certitude que c’était elle. Cependant, cette dernière se leva sans crier gare ce qui le fit reculer de quelques petits pas. Il tenait son livre dans la main droite, il la fixait quelques courts instants se grattant la nuque de sa main libre, ne savant pas comment entamer la conversation, la jeune fille était de dos à toi. Finalement, Henry se décala pour entrer dans le champ de vision de la jeune fille, souriant légèrement, pas énormément pour ne pas passer pour un tueur en série dérangé, mais suffisamment pour paraître chaleureux :

« Dis-moi, je crois que tu as fait tomber ton carnet de poésie tout à l'heure en entrant. Je l'ai récupéré dans le Hall avant que quelqu'un ne marche dessus.  »

Il avait essayé d’être le plus chaleureux possible dans son intonation pour ne pas l’effrayer, il lui tendait alors le livre à la couverture rouge. Il observait sa réaction, sans un mot de plus toujours souriant, l’écharpe de Serdaigle enserrant son cou, bien que la température soit plus agréable. Il défit l’écharpe qu’il tenait dans sa main libre cherchant à la fourrer dans une des poches de sa robe de sorcier.
Dernière modification par Henry Shoftshire le 13 févr. 2021, 12:56, modifié 3 fois.

2e année RP/ Code coleur : #3d85c6

18 avr. 2020, 11:15
 Table de Gryffondor  Melancolia  Libre 
Plus là.


Le Livre. Il n’est pas là, sur la pile, à attendre bien sagement à tes côtés que tu ne l’ouvres avec douceur et grattes ses pages blanches de ta plume noire. Il n’est plus. Plus présent devant Toi, à tes côtés. Ce Livre tant aimé. Te la t-on dérobé ? Comme tu l’avais précédemment volé ? Ou c’était-il simplement envolé, las des Songes Noirs d’une Âme en peine. Mais le résultat est le même ; il n’est plus là.
Ce n’est pas un Cauchemar, c’est bien réel. Cette pensée te donne le tournis. Comme si tu avais perdu un être cher, un être bien vivant, que tu aimais si profondément, que tu ne pouvais l’imaginer disparaître de ta pauvre existence. Comme ça. Pouf. *Pouf.* Une douleur aiguë, indescriptible, si violente que tu dois te retenir au rebord de la table pour ne pas t’effondrer. Cette peine immense, qui absorbe ton être et fait trembler tes lèvres. Sur le coup, tu ne penses même pas à le chercher, il est mort, disparu à jamais. Et cette pensée ignoble tourne et retourne dans ta tête, noie ton corps dans une vague titanesque de désespoir. Ignobles pensées, *Allez tous mourir !* Qu’ils aillent au Diable, qu’ils rendent le Livre, qu’ils crèvent. Tous.
Tu lèves les yeux vers une fille devant toi, de l’autre côté de la table. Elle arbore les couleurs de Gryffondor, et te regarde avec une lueur de pitié brillante au fond de ses prunelles. Elle doit sûrement te prendre pour une folle, attendant qu’il se passe quelque chose, tout en grignotant une tartine. Cette lueur t’énerve encore plus. Affaibli par la colère, ton être ne contrôle plus, et ta bouche se déforme et laisse échapper des mots impensables.

- Y a quoi, bouffonne ? Va voir ailleurs si j’y suis !

Tu serres les dents, la regardes droit dans les yeux. Mais du coin de l’œil, tu aperçois un mouvement près de toi. Tu tournes la tête, découvres un jeune garçon de Serdaigle qui te regardes, presque avec gêne. Tu allais lui rétorquer des choses bien infâmes, quand il prit rapidement la parole. *Carnet de Poésie* Les trois mots ressortent, alors que tu baisses les yeux vers ses mains.

- Mon Livre.

Enfant Ingrate. Tu le lui arraches des mains, sans attendre la fin de sa phrase. Il est de nouveau là, la peur a disparu, alors que les battements effrénés de ton cœur se calment peu à peu. Tu le sers tout contre ton cœur, baisses les yeux, et te sens soudain si honteuse. Ta réaction n’était que stupide, et tu devais avoir l’air complètement folle et égoïste. Fixant le sol, les joues enflammées, tu lâches encore quelques mots, après avoir expiré pour faire disparaître les derniers fragments de Colère.

- Euh… Merci.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

18 avr. 2020, 17:09
 Table de Gryffondor  Melancolia  Libre 
Henry tendait le bras, ne sachant pas quoi faire. La jeune fille semble perdue, égarée. Plus de doute possible, c’est bien à elle qu’appartient ce carnet. Il ne sait pas vraiment ce que cet amas de pages inconnues représente pour la Gryffondor. Cependant, il n’allait pas laisser un livre se faire piétiner par une foule d’inconnue. Il était certain d’avoir fait le bon choix. Sans lui, elle ne l’aurait surement pas retrouvé. La curiosité avait failli prendre le pas, il avait eu envie d’ouvrir ce livre, d’en parcourir les pages, de découvrir les secrets qu’il renfermait. Mai il n’en avait rien fait, s’étant contenté de rendre service en lui ramenant ce livre. C’était dans sa nature de rendre service, il en avait hérité de son père. Toujours prêt à aider quelqu’un qui avait besoin d’aide, il avait aussi hérité de sa grande compassion. Il était toujours une oreille attentive, il ne jugeait jamais quelqu’un. Il se contentait d’écouter. C’était apaisant de parler à quelqu’un, de vider son sac. Chaque personne avait ses propres démons, ses craintes, ses angoisses, ses doutes, ses peurs… Henry aussi, mais il se contentait d’écouter.

Janvier avançait dans les neiges écossaises, les vacances étaient passées. Cela aura été une dure épreuve pour lui, ils les avaient passées loin de chez lui. Il n’avait toujours pas digéré la lettre qu’il avait reçue il y a de cela trois semaines. Il voyait encore la lettre se consumer dans l’âtre de la cheminée, se réduire en poussière. Merlin qu’il aurait aimé que la lettre disparaisse dans les cendres de son âme. Mais il n’en était rien, les semaines étaient passées, les vacances aussi. La croisière ne s’était pas bien passée. Ils n'ont pas pu discuter cinq minutes sans se traiter de botrucs unijambistes. De mémoire d’Henry, le record devait être de quatre minutes trente-six secondes. Peut être que son père, lassée, avait passé par-dessus bord sa mère. Non, c’était improbable après tout. Il n’était pas comme ça. Il revoyait cette lettre, ce foutu torchon d’encre et de papier. Merlin qu’il était en colère à ce moment-là. Quels parents laisserait seuls leur fils pour la Fête des Enfants !

Ils avaient tenté de se rattraper apparemment en envoyant quelques cadeaux. Des Chocogrenouilles, une nouvelle plume. Il n’avait pas supporté l’ironie de la situation. Il avait brisé la plume en deux et offert les Chocogrenouilles à quelqu’un d’autre. C’était comme ça qu’il voulait rattraper leur manque d’affection, avec des cadeaux impersonnels, une lettre d’excuse qui coûte quelques galions. Ces « cadeaux » n’avaient fait qu’attiser sa rage. Le seul cadeau qui lui avait fait plaisir était le ballon de rugby dédicacé que lui avait offert son oncle, il le gardait à côté de son lit. Lui au moins avait pensé à un cadeau pour faire plaisir au blondinet, pas pour se faire pardonner de son déficit d’amour. Il avait été extrêmement déçu par son père. Venant de sa mère, il ne s’en serait jamais offusqué, mais là le couteau venait de son père. En fin de compte, ce Noël serait surement le pire qu’il est passé, loin des yeux loin du cœur. Il n’avait pas eu le goût à la fête et avait passé la majeure partie de son temps dans son lit à penser. Penser et lire, ça lui permettait de s’enfermer dans une bulle pour ne pas crier. Crier sa rage, sa colère, crier sur la petite blonde qui lisait dans la bibliothèque, celle qui déchirait son livre dans les couloirs, et cette fille qui avait perdu son livre. Il voulait crier sur chaque personne qu’il voyait, peu importe qui était-il. Il lui fallait de quoi se défouler. Il n’avait pas reçu de nouvelle lettre autre que les pathétiques cadeaux. Peut-être que c’était une croisière ou les hiboux n’étaient pas autorisés.

Il s’arracha à ses pensées, les enfermant à double tour dans la petite cage qu’il avait créée dans son esprit où il refoulait ses sentiments les plus violents. Il soupira un grand coup, le carnet toujours en main, la jeune fille ne semblait pas l’avoir remarqué. La Gryffondor à la tartine en face, regardait Miss-J’ai-Perdu-Mon-Livre avec un regard offusqué. Avait-elle dit quelque chose de médisant ? Peut-être, les gens pouvaient être tellement susceptibles. Il le savait, parfois il manquait de tact. Enfin parfois, c’était plutôt souvent d’ailleurs. Il respira calmement, enfouissant son écharpe bleue dans une de ses poches. Il détestait cette sensation, cette pression du bout de tissu sur sa gorge. On aurait dit une main qui enserrait son cou jusqu’à ce qu’il manque d’air, qu’il s’étouffe. Mais il n’avait pas le choix, le temps était particulièrement froid dehors, alors il devait se contenter de cette pression sur sa gorge pour ne pas tomber malade. Il n’avait pas envie d’attraper un rhume, ou une quelconque maladie magiques. La jeune lionne semblait enfin la remarquer, elle tournait la tête dans sa direction. Il fut choqué, son regard froid et vide lui semblait emplie d’une certaine crainte, ou alors était-ce une forme de mélancolie ? Il ne savait pas, il avait envie de savoir, de l’aider, mais au vu de son regard de serpent. Il abandonna cette idée, se faire traiter de noms d’oiseaux ne l’enchantait pas trop.

Il n’a pas le temps de finir sa phrase, en lui tendant son livre qu’elle lui arrache des mains. Henry reste estomaqué, elle aurait pu dire merci, son agacement est palpable. Il était serviable et n’avait pas regardé outre mesure son carnet et c’était comme ça qu’elle le remerciait. Il n’en revenait pas, sa colère revint au galop, cheval pressé libéré de son enclos. Même pas un s’il te plait, un merci, juste « Mon livre ». Visiblement, il n’était pas le seul à manquer de tact, il allait lui lancer une remarque cinglante dont il avait le secret. Elle serrait le livre contre elle, comme une mère et son enfant. Quelle relation entretenait-elle avec ce livre ? Visiblement, il avait sous-estimé son importance pour elle, ou alors elle était débile, ce n’était qu’un ramassis de lettres et de mots parfois sans aucun sens. Son regard se baisse sur le sol, elle semble être moins angoissée. Il attendait un peu désemparé qu’elle le remercie, cependant elle ne semblait pas vouloir. Quelle ingratitude ! Il allait lui faire remarquer quand elle reprit de nouveau la parole, fixant le sol, un grain de honte transpirait à travers sa voix mal assurée :

— Euh… Merci.

Enfin, ce n’était pas trop demandé. Cinq lettres, trois consonnes, deux voyelles, ce n’était pas si dur que cela à prononcer, c’était la moindre des choses. Il lui avait visiblement rendu un très grand service, au vu de sa réaction. Il abandonna la phrase qui restait suspendue au bout de ses lèvres, et répliqua :

De rien, je l’ai vue tomber. Je n’avais pas envie qu’il soit piétiné dans le
hall, je l’ai ramassé et je te l’ai ramené. Faut croire que j’ai bien fait.

Il lui dit cela esquissant un petit sourire, il essayait de sympathiser, après tout elle semblait de son âge, peut être quelques mois de plus tout au plus. Ses mains étaient glissées dans ses poches désormais, une petite mèche blonde tombait devant ses yeux, sans qu’il soit gêné.
Dernière modification par Henry Shoftshire le 13 févr. 2021, 13:14, modifié 1 fois.

2e année RP/ Code coleur : #3d85c6

14 mai 2020, 23:26
 Table de Gryffondor  Melancolia  Libre 
Navrée pour l'attente et la médiocrité de ce post

Merci. Ce mot n’avait rien de simple. Comme Pardon, il figurait en première ligne dans les mots à éviter à tout prix. Beaucoup se seraient fâchés, te criant dessus dans l’espoir de savoir Pourquoi tu avais autant de mal avec ces deux mots. Tous les autres, tu les connaissais, les employais quand bon te semblait. Mais eux... Pourquoi ? Impossible à expliquer, même avec tous les mots du monde. C’était comme si tu étais trop faible, et ses mots bien trop Grands, bien trop Fort. Tellement Puissants, mais d’un autre côté incompréhensibles. Quand tu les prononçais, une boule se formait au fond de ta gorge, tes lèvres devenaient sèches et tes yeux fous. Tu en avais honte, à vrai dire, mais c’était contre ton gré.

Le garçon en face de toi devait te trouver idiote, trop enfantine, comme d’habitude. Il allait finir par te détester, trouver les failles de ton âme, être écœuré par ton caractère et ta façon d’exister. Comme les Autres. Et puis pourquoi avoir fait ça ? Pourquoi te l’avoir rapporté. Il aurait pu l’ouvrir, lire avec cette curiosité détestée, parcourir tes pensées noires d’un œil lumineux. L’a-t-il fait ? Tu en doute. Il ne te regarderait pas de la sorte s’il l’avait lu. Sans doute l’aurait-il gardé ou même montré à tout le monde. Tu secoues la tête pour éloigner de telles pensées. Un sourire s’était formé sur son visage, mais tu n’y répondis pas, préférant enchaîner pour éviter que la gêne prenne possession de tes sentiments.


- Ou... Ouais, c’est cool.


Tu tournes la tête et croise le regard de l’autre Gryffondor. Elle n’a pas dit un mot – à moins que tu n’ai pas entendu – et te regarde à présent avec une haine féroce. Tu avais réellement un don pour te faire détester des Autres, et depuis ton arrivée à Poudlard, ton nombre d’ennemis n’avait pas diminué.


- C’est quoi ton nom ?


Tu te tournes de nouveau vers Lui, le regarde droit dans les yeux, comme si ce contact allait le faire fuir loin de toi. Du moins, tu l’espérais.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

15 mai 2020, 03:17
 Table de Gryffondor  Melancolia  Libre 
Henry était resté debout, ne sachant pas trop quoi faire. Devait-il s’en aller ? Rester et faire la conversation ? Elle ne semblait pas des plus bavarde. Il n’avait aucune idée de quoi faire. Maintenant qu’il lui avait rendu son livre. Aurait-il dû le consulter ? Surement pas, le petit blond n’aurait pas aimé qu’on fouille dans ses affaires. Alors il ne l’avait pas fait. Est-ce que cela contenait ses créations ? Auquel cas, il n’avait aucun regret, ce livre revêtait alors un caractère bien plus personnel. Henry se contenta de rester là, immobile.

L’immobilité avait un sérieux avantage, on se fatiguait moins à bouger. On n’était pas obligé de parler, c’était reposant d’être immobile. Presque relaxant. Il se tenait droit, comme un I, l’air gêné, il se passait la main dans les cheveux. C’était l’occasion rêver de filé sans demander son reste. Alors pourquoi ne le faisait-il pas ? Il ne savait pas. Après tout, pourquoi devrait-il partir ? Parce que’il n’a rien à dire, que sa présence semble ennuyer voir gêner la griffonne. Ainsi que le fait qu’il avait autre chose à faire que de faire le piquet en silence devant quelqu’un qu’il ne connaissait ni de Circé ni de Merlin.

Elle se tourna alors vers une autre Gryffondor, que le jeune blond n’avait jusqu’alors pas remarquée. Cette dernière fusille l’autre du regard. Décidément, ce n’est pas la joie entre ces deux-là. Elle lui demande son nom ? Le jeune blond esquisse un sourire, tout en passant une main dans sa chevelure dans une tentative espère pour la dresser et faire en sorte que ses mèches blondes ne lui retombent pas sur le visage :

- Moi c’est Henry et toi ? Je n’ai pas vu ton prénom inscrit sur le livre enfin sur la première page, je ne suis pas allé plus loin. Ça t’appartient après tous, je me sentirais mal si on fouillait dans ma vie.

Le jeune garçon avait tenu à se justifier, mais pourquoi donc, après tout, il aurait pu ne rien lui dire ? Son trop-plein d’honnêteté le perdra. C’était certain. Il passait sa main dans ses cheveux ne sachant pas trop quoi faire. Elle ne semblait pas vraiment apprécier sa présence. Elle semblait lui faire la conversation plus par politesse que par réelle envie de lui parler.

- Si tu veux être seul… Je peux… Aussi… Enfin… Par… Partir.

Sa voix avait été hésitante, il cherchait ses mots, ne souhaitant pas la blesser. Peut-être voulait-elle être seule après tout. Lui, après avoir englouti une ou deux tranches de bacon, irait profité de la froideur de l’hiver, p’t’être qu’il irait s’allonger dans la neige. Ou regarder les arbres couverts de neige. Il n’en avait pour ainsi dire aucune idée… Mais visiblement la Gryffondor ne semblait pas vouloir outre mesure lui parler. Il ne fallait pas être devin pour le voir. Henry recula alors de quelques pas, ne sachant pas trop quoi faire, il resta figé là, observant la fille à qui il venait de rendre son carnet… Devait-il quand même essayer de discuter ? Il ne savait pas. Il n’y connaissait pour ainsi dire rien en poésie. Sa poésie à lui c’était la musique. C’était, mais ce n’est plus. À son plus grand désespoir.

2e année RP/ Code coleur : #3d85c6

05 juin 2020, 13:16
 Table de Gryffondor  Melancolia  Libre 
Il ne paraissait pas à son aise. Tu pouvais sentir sa gêne, cette impression immonde qui faisait rougir les joues, trembler les mains, et baisser les têtes. Qui rendait si petit et faisait croire à l’immensité de l’Autre. Sentiment nauséeux, qui t’effrayait, et t’arrivait bien trop souvent. Et il ne bouge pas. Alors tu fais de même, à présent transformée en une de ses statues de pierre, capable de traverser le temps sans que jamais un muscle ne frémisse. Époustouflantes statues. Silencieuses statues. Mystérieuses statues.
Bien que tu ne saches plus comment bouger, tes yeux n’ont pas oublié de miroiter au fond de leurs orbites. Les voilà qui détaillent l’Autre, ne perdant pas une miette de ces mèches blondes qui emprisonnent la lumière, les rendant d’or scintillant, et encore moins de ses deux billes nacrées. Et voilà que ses fines lèvres s’ouvrent, dévoilant de petites dents. Il parle, tu écoutes d’une oreille, regardes le tissu bouger et frotter au rythme de ses mouvements. Tu regardes ses mains qui s’entortillent, de ses doigts qui se lient et se délient. Tu regardes l’Humain, devant toi. L’Humain, qui ne pense qu’à parler, bouger, s’amuser. L’Humain qui ne pense pas, mais agi, qui ne rêve pas, mais soupir. L’Humain qui vit. L’Humain qui meurt.


- T’as bien fait.


Humain. H. Tu ne veux pas être comme eux, une H. Car ils comprennent rien, les H. *H.* Ils ne méritent même pas un mot entier pour les nommer. Juste une lettre. H. Qui est bien laide. H. Sans poésie, pleine d’artifice. *Hache. Ash. H.* Laid.
Parfois, comme pour consoler cette sombre vérité, tu te dis que tu n’es pas comme eux. Un être surnaturel venu d’une autre planète, bien loin de la Voie Lactée, dans les tréfonds de l’univers ou même de l’autre côté d’un trou noir. Que ta véritable famille t’avait caché sur terre, à cause d’une lointaine guerre. Tu t’imaginais reine d’un peuple inconnu, souveraine de terres invaincues. Que tu avais pris forme humaine pour passer inaperçu, et que bientôt, ils reviendraient te chercher. Bientôt. Quitter la terre. Et aller au fin fond de l’Univers.


- ‘M’appelle Ashley.


Liberté. *Liberté.* Quel beau mot, plein d’étoile. On se croirait doté d’ailes rien qu’à le prononcer. Prêt à s’envoler, pour rejoindre cette liberté. Que se soit à bord d’un vaisseau ou d’une catapulte. S’envoler si haut, qu’on pourrait voir la terre entière sous nos pieds. Détailler les chaînes de montagnes et leurs pics acérés. Regarder l’infinité bleue de l’océan, sans la crainte de se faire emporter par le courant. Mourir au milieu des astres, frôler un astéroïde et briser les mystères de la vie.


- T’aimes la poésie ?

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

14 juil. 2020, 18:12
 Table de Gryffondor  Melancolia  Libre 
Henry était toujours immobile, stoïque, ne sachant pas vraiment ni quoi dire ni quoi faire. Il semblait être persona non grata. Devait-il faire demi-tour, tourner les talons sans autre forme de procès ? C’était une possibilité qui lui traversa l’esprit. Ses bras s’étendaient le long de chacun de ses flancs serrant par à coup sa robe de sorcier. Signe manifeste de sa gêne. Lui qui d’ordinaire avait toujours la phrase parfaite à répondre. Là dans cette situation il ne savait pas quoi faire. Ses doigts s’entortillaient autour de sa robe. Le jeune blondinet n’était pas à son aise. Il avait l’allure d’une statue, ça lui rappelait une vieille histoire, dont il avait oublié le nom. Ça lui reviendrait surement de toute façon.

Il sent qu’elle prend le temps de la détailler, il sent son regard bleu-gris sur lui. Un regard presque inquisiteur, scrutateur tout du moins. Cela se rajoute au malaise déjà palpable entre eux. Il n’aimait pas se sentir sonder du regard. Cela le hérissait quelque peu. Il sentait son regard sur son visage. Qu’avait-il de si particulier pour qu’elle s’y attarde autant. Il avait toujours apprécié ses yeux. Des yeux d’un vert profond. Il ne pouvait pas savoir si c’est ce qu’elle fixait, vu que ces derniers étaient tournés vers ses mains qui agrippaient sa robe. Mais c’était selon lui la chose la plus probable. Elle ne dit toujours rien ? Le fixe-t-elle toujours ? Surement. Puis finalement, elle prend la parole. Sa voix est particulière maintenant qu’il y prête attention, elle est empreinte d’une note de tristesse. Un do qui meurt lentement, agonisant. C’était pour le moins particulier.

Cette particularité lui fit détacher le regard de sa robe, qui jusqu’ici lui paraissait ô combien intéressante. Il avait plus ou moins eu le temps de détailler les différents plis, d’observer ses mains en créer de nouveau. Mais maintenant c’était la jeune Gryffondor qu’il fixait. Il semblerait qu’il est bien fait de lui ramener son petit carnet. Qu’est ce qu’il aurait pu faire d’autre après tout ? Le laisser se faire piétiner ? Donner un coup de pied dedans pour ne pas glisser dessus ? Le ramasser et le garder pour lui ? Toutes ces possibilités ne lui ressemblaient pas. Il avait fait la chose qu’il pensait meilleur, rendre son carnet à sa propriétaire. Il avait eu de la chance de l’avoir vite trouvée. Est-ce qu’il existait un « Service des Objets trouvés » à Poudlard comme dans les gares moldus ? Il avait dû y aller une fois avec son père, après qu’il est pris le train pour aller voir Oncle Julian. Il avait oublié sa peluche d’alors, un lapin blanc dans le train. Son père l’y avait emmené, sans succès. Il n’avait que quatre ou cinq ans à l’époque. Il l’aimait bien cette peluche, mais il ne la revit jamais. Oncle Julian lui en offrit une nouvelle, mais ce n’était pas la même chose.

- C’est normal, tu n’en fais pas. Je n’allais pas laisser quelqu’un marcher dessus. Et puis tu as l’air d’y tenir en plus. Je me doute que tu n’aurais pas aimé qu’on marche dessus, même sans faire exprès.


Après cela elle sembla de nouveau replonger dans ses pensées. À quoi pensait-elle ? On dirait presque qu’elle rêvait ? De quoi ? Bonne question après tout ? Il n’était pas devin. Paraît-il qu’un bon sorcier pouvait lire dans les pensées de quelqu’un ? Henry dut reconnaître intérieurement qu’il aurait bien aimé pouvoir à cet instant précis le faire. Savoir à quoi elle rêvait. Il s’hésita à une petite question alors qu’elle semblait plonger dans ses réflexions :

- Tu penses à quoi ? Enfin… Ça ne me regarde pas vraiment… Mais je suis curieux.

Juste après sa petite question, elle reprit la parole. Elle s’appelait Ashley. Peu commun comme prénom. Beaucoup moins commun que lui. Il connaissait beaucoup d’Henry, mais très peu d’Ashley… À vrai dire une seule… Celle qui se trouvait en face de lui en ce moment même. Il était perdu dans ses réflexions et mit presque une minute à répondre. Il secoua brièvement la tête de gauche à droite pour revenir sur le plancher des vaches.

- Hum, désolé Ashley… Moi c’est Henry… Henry Shoftshire. Mais tu peux aussi m’appeler Ryry, Roro. Je m’en fiche.

Henry fit un léger sourire avant de reporter son attention sur le cahier qu’elle tenait désormais entre ses mains. Il mentirait s’il ne disait pas vouloir y jeter un coup d’œil. Par simple curiosité. Il détailla un peu le bouquin, sa couverture, l’inscription dessus. Est-ce qu’elle avait jeté un sort de Repousse-Curieux dessus ? Est-ce qu’un tel sort existait déjà ? C’était une bonne question. Après tout, un petit détour à la Bibliothèque après manger ne ferait pas de mal. La dernière question surprit le jeune blondinet. Est-ce qu’il aimait la poésie ? Il ne s’était jamais posé la question à vrai dire. Il n’en avait lu qu’une ou deux fois à l’école sans que cela ne lui procure plus de sensation que cela. Ce qui le faisait vibrer lui, c’était la musique. À l’époque, tout du moins, il n’avait pas joué depuis 3 4 ans environ. Il ne trouvait plus l’inspiration pour jouer. Ses réflexes de pianiste devaient s’en aller progressivement. Est-ce qu’il était encore capable de jouer correctement ? Il n’en était pas vraiment sûr après tout. Est-ce qu’on pouvait considérer la musique comme une forme de poésie des notes ? D’une certaine façon oui. Il mit un temps pour réfléchir.

- Je n’en ai jamais vraiment lu, mais je jouais de la musique avant. C’est une forme de poésie nan ?

Sa phrase lui sembla tout à coup bien stupide. Il pensait vraiment qu’elle allait vouloir discuter avec lui ? Elle semblait avoir hâte de partir et visiblement il la retenait. Il s’attendait à se faire envoyer paitre avec sa question. Mais bon. Il zieuta brièvement quelques tranches de bacon et une assiette vide à côté de la jeune fille. Il avait une petite faim alors du bacon ne pourrait pas lui faire plus plaisir que cela. Il désigna du regard la place à côté de la jeune fille.

- Ça te dérange si je m’assois là ?


Encore désolé pour la longue attente... @Ashley Swan

2e année RP/ Code coleur : #3d85c6

21 août 2020, 18:08
 Table de Gryffondor  Melancolia  Libre 
Tu approuves lentement de la tête. Quelles paroles ! Bien sûr que tu y tenais, comme le trésor le plus précieux, et s'il venait à être piétiné, tu n'oses imaginer ce que tu ferais. Si, tu imagines. Et quand tu imagines, tu es bien plus forte et impressionnante. Si un pied s'était permis de marquer d'une trace immonde la couverture du carnet, il n'aurait plus à ce jour le moindre orteil. Tu commençais déjà à choisir l'arme avec laquelle tu allais les arracher, quand il reprit la parole.
Tu ricanais intérieurement à l'idée de lui dévoiler tes pensées, même si d'un côté, tu avouais que c'était tentant, rien que pour voir sa réaction. Mais tu préférais changer de sujet, et répondis du tac au tac en faisant comme si tu n'avais pas entendu.
Tes yeux se dévoilent et tu le regardes de nouveau, vraiment, alors qu'à son tour, il te donne son prénom. *Tu veux que je te donne un surnom ? Mais on se connaît même pas !* Ce n'est pas que vous vous étiez décliné mutuellement vos identités que vous alliez devenir les meilleurs amis du monde. Comment pourrais-tu devenir familière avec un inconnu aussi vite, en lui donnant un surnom ? Tu trouvais ça complètement déplacé. Et son sourire t'irrita encore plus, comme s'il appuyait ses propos avec une assurance nouvelle.
Tu marmonnais tout de même la question auquel il prit un peu de temps à répondre.


- Moui. Mais pas aussi douce et profonde que la vraie poésie. Tu pris le temps d'appuyer sur le "vrai", montrant ton indifférence pour cette musique qui semblait vivre à l’intérieur de lui. Les notes n'égaleront jamais les mots. Les partitions seront toujours plus vide de sens qu'un texte. Vois-tu, dans une chanson, la mélodie est la première chose que l'on retient, mais elle ne raconte rien. Le plus précieux, ce sont bien les paroles.


Tu termines par un silence, lui fais signe que non de la tête, alors que toi-même, tu t’assois de nouveau sur le banc. *Tiens, parlons donc poésie.*



Navrée pour le retard.

Go away chicken ! Alison M.
Éloge à la Charogne.

03 nov. 2020, 00:28
 Table de Gryffondor  Melancolia  Libre 
Le jeune Serdaigle continue de lorgner sur le bacon avec envie. Il faut dire qu’il n’avait quasiment rien avalé de la journée. Elle ne semblait pas particulièrement convaincue par sa phrase. Lui aussi la trouvait idiote de toute façon, mais dans un sens n’avait-elle pas un fond de vérité ? Tout ceci attendra. L’estomac à ses raisons que la raison ignore. Aussi le jeune Serdaigle s’installe à côté, remettant son écharpe. Il faut dire qu’il avait particulièrement froid depuis quelques minutes. Il jeta un bref regard sur les assortiments de plats qui était disposé sur la table. Rien qui ne lui fasse bien envie, exception du bacon.

Il attendit un peu avant de se servir, ne voulant pas avoir l’air malpoli. Il pensait à ce qu’il allait dire. Sa phrase était bancale, mais plus il y pensait plus elle lui semblait quand même intéressant. Et il dut avouer que le rejet presque hautain l’avait légèrement irrité. Il n’aimait pas qu’on réduise la musique à un artifice. C’était bien plus que cela. Il laissa quelques minutes histoire de réfléchir.

- Je ne suis pas vraiment d’accord avec toi. Après tu penses comme tu veux. Mais j’aurais tendance à dire que la douceur et la profondeur d’une œuvre ne dépendent pas vraiment de son support. Mais plus de son âme. Une poésie sans âme c’est comme une partition sans âme. Ça n’a aucun goût. Fin c’est ce que j’ai tendance à penser. Après tout je n’écris pas de musique, je ne jouais pas non plus. J’ai plutôt tendance à laisser parler mes émotions. Je ne chante pas de toute façon, j’utilise la musique comme parole. Mais de là à dire que les paroles sont le cœur d’une chanson. Je suis désolé, mais je ne suis absolument pas d’accord. Les plus grands compositeurs, il n’écrivait pas de paroles. Mettre des paroles sur une Claire de Lune serait juste horrible. C’est pour ça que je trouve que la musique ait tout aussi poétique que la poésie. Elle est profonde, douce, elle traduit ce que les mots sont incapables de dire. Tu ne trouves pas qu’il est plus facile d’exprimer ses émotions avec de la musique plutôt que des mots. Après, c’est vrai que la poésie, c’est très joli, mais de là à dire que la musique des notes est moins belle que la musique des mots. Là franchement je suis pas d’accord.

Il avait débité ses paroles presque d’une traite sans réellement reprendre sa respiration, ce qui fit qu’il dut s’arrêter et rester silencieux quelques instants pour reprendre sa respiration. Il était devenu rouge à force de parler. Il s’était laissé emporter, il ne gesticulait pas, mais fixait la jeune fille dans les yeux. Il s’était légèrement irrité de la réponse de la jeune fille, cela se voyait à son visage. Mais hormis son faciès rien d’autre ne montrait réellement son énervement.

Il n’était pas énervé à cause de la jeune fille, mais surtout parce qu'elle avait attaqué quelque chose qui était vitale pour lui ? La musique. Elle avait toujours été là, près de lui. Depuis le berceau où il entendait des musiques irlandaises fredonnées. Jusqu’à chez ses grands-parents, qu’il n’avait presque pas connus, c’est son grand-père, un ancien violoniste qui lui avait donné le goût pour la musique. Lui n’était pas doué pour d’autres instruments que le piano. Il n’avait jamais réellement aimé apprendre les partitions. Bien sûr il savait les lires, mais pour autant, il n’aimait pas les jouer. Déjà, car elle était bien souvent trop complexe pour lui. Mais aussi, car, il avait comme l’impression de voler un labeur qui n’était pas le sien. Il préférait laisser ses doigts errer sur le clavier. Voir ce qu’il en ressortirait. Quelque chose de laid ? Ou bien de beau. Il ne savait jamais réellement à l’avance. Il ne cherchait pas forcément à jouer quelque chose de beau, la beauté est éphémère, mais quelque chose de juste, la justesse elle est éternelle. Il avait toujours cherché à traduire ses émotions.

À vrai dire, il avait longtemps considéré le piano comme un ami proche, une sorte de confident auxquels il racontait tout, sans artifices, sans faux-semblants. Ses joies, ses peines, ses doutes, ses craintes. Mais il avait fini par prendre la poussière, dans un coin du grenier.

Sa mère l’avait privé d’un ami, elle ne supportait plus de l’entendre marteler le piano, et jouer des mélodies tristes. Cela la rendait nerveuse. Alors elle avait sévi et Henry en avait fait les frais. Il l’avait très mal vécu lorsque l’an dernier elle avait vu son père et son oncle monté le piano au grenier. Il en était resté enfermer toute une semaine dans sa chambre. Il n’avait d’ailleurs toujours pas réellement pardonner à sa mère ce coup d’épée qu’elle lui avait infligé. Lui qui avait pris l’habitue de se confier à son piano se retrouvait alors sans confident, devant conserver pour lui tous ses petits tracas. Ce n’était pas une solution viable, et tôt ou tard, il finirait par tout relâcher. Jusque là il arrivait à accumuler, mais viendra le jour où les roses faneront et que le verre sera pleins. Et ce jour-là Henry serait bien incapable de prédire sa propre réaction. Il était quelque peu déboussolé depuis l’année dernière, cherchant un nouveau repère, qu’il n’avait su trouver. Il avait cependant entendu parler d’une salle de répétition. a tenter sa chance en musicien ? Il n’en était absolument pas certain, après tout, il aimait parler avec ses émotions, transformer ses doutes en une suite de do et autres là. Mais jouer des musiques sur commandes. Il n’était pas sûr d’aimer cela. Il devrait se renseigner savoir si la salle était libre juste pour jouer de la musique. Il n’en savait rien, mais s’il possédait un piano, alors il était certain que le jeune blondinet s’y rendrait très souvent. Il espérait que si-t elle était le cas, le piano ne serait pas trop ancien. Il aurait beaucoup de scrupule à abimer un objet ancien avec ses doigts. Il était réellement plongé dans sa réflexion, et n’avait pas dit un mot depuis plusieurs minutes.

Il finit par revenir à lui et se servit trois tranches de bacons, et commença à manger. Décidément, les elfes de maisons étaient des as des fourneaux. Cela lui avait l’air succulent. Cependant repenser à cet épisode lui fit prendre un air légèrement mélancolique, et il eut bien du mal à finir sa bouchée, fût-il le meilleur bacon qu’il ait mangé depuis longtemps. Il perdait beaucoup de sa saveur. Il zieutait tout de même du coin de l’œil la Gryffondor attendant qu’elle lui réponde alors qu’il entamait sa deuxième bouchée.

Encore désolé pour le très très gros retard @Ashley Swan

2e année RP/ Code coleur : #3d85c6