Une idée lui est venue. Une idée excellente. Très intelligente, très drôle, en somme : une idée merveilleuse. Bon, ça ne l'étonne pas vraiment, elle en a souvent. Elle est très douée pour penser, faire des blagues. De mauvaises blagues. Celle-ci est vraiment, vraiment très drôle. Elle en glousse à l'avance.
La jeune fille est à sa place habituelle à la table de Gryffondor. Elle regarde à droite à gauche, à la recherche de quelqu'un ayant le même contenu dans son assiette qu'elle et semble avoir la même boisson dans son verre. Elle n'en repère aucun qui ait tout ça à sa table. Pourtant, j'avais choisi des trucs simples. Elle va devoir changer de table. Elle cherche, elle cherche. Pour l'instant, elle ne trouve personne. Allez, allez ! Elle se mordille la lèvre tandis que ses yeux font la navette entre chaque élève, entre chaque assiette de ces élèves. Il y en a beaucoup et certains sont cachés par d'autres, ce qui lui bouche la vue. Et il vaut mieux qu'elle évite de se tortiller, contorsionner dans tous les sens pour essayer de voir, sinon elle aura l'air vraiment suspect.

Deamon aurait adoré cette idée. Un élan de mélancolie la gagne à la pensée que son ex-meilleur ami aurait pu être là, à se préparer à se marrer pour la blague du siècle. Elle baisse les yeux vers le sol une seconde, pousse un gros soupir et se remet à son travail de recherche.
La deuxième année a eu cette idée la veille au soir, avant d'aller s'endormir. Et ce matin, au lieu de réviser de cinq à sept heures comme elle en a l'habitude, elle a écourté et est plutôt descendue récupérer ce qu'il lui faudrait. Primo, de la nourriture, deuzio du sel, tertio, du sucre. Et elle a commencé le mélange. Beaucoup de sucre dans les aliments ordinairement salés et beaucoup de sel dans les sucrés. Elle a goûté des bouts pour être sûre que ce serait bien dégoutant et elle en a eu la confirmation. Elle n'a jamais été aussi heureuse d'être au bord du vomissement.
Ensuite, à une heure plus décente, elle a apporté tout ça en douce dans la Grande Salle. Ni vu ni connu j't'embrouille.
Elle croit repérer quelqu'un. Une fille brune de Serpentard, peut-être en première année mais elle n'est pas sûre. Bien. Elle arrange les aliments comme ils sont arrangés dans l'assiette de la Serpentard, récupère tout son barda, s'approche de façon normale et arrivée à sa hauteur, trébuche et tombe à moitié sur elle, faisant glisser l'autre au sol.

-Oh merde ! J'suis désolée !

Elle prend un ton vraiment contrit, avant de se mettre la main sur la bouche, comme choquée par son gros mot. Ses yeux font des allers retours vers la table des professeurs, comme si elle a peur que l'un d'eux l'aie entendue. La diversion n'est pas excellente, beaucoup d'yeux sont toujours fixés sur elle et non sur les professeurs. Merde, merde, merde ! Miraculeusement, un gros bruit se fait entendre à une table, ce qui détourne l'attention générale, elle en profite pour échanger la nourriture discrètement. Son verre s'est un peu renversé, mais ça ira. Elle se précipite ensuite vers la fille, posant les récipients volés sur le sol, avant d'aider l'autre à se relever.

-Pardon, vraiment. J'ai pas fait exprès, j'suis pas très réveillée et j'ai pas vu où j'posais les pieds. Rien de cassé ?

Sa voix est emplie d'une sollicitude non-feinte. Certes, elle avait prévu ce mauvais coup et le pire est encore à venir pour la vert et argent, mais elle n'a pas voulu lui faire mal. Juste rigoler un peu. Enfin, là, maintenant, elle ne rigole pas vraiment vu que c'est pas drôle, mais plus tard, oui, sans aucun doute. Oh oui, ça va être vraiment marrant ! Tordant, même, de voir sa tête.

-J'voulais changer de table, mais j'aurais mieux fait de rester là où j'étais. Désolée.

Voilà, elle s'est suffisamment excusée sans paraître suspecte. Peut-être un peu bavarde, mais ça ira. Sa phrase sur le changement de table semble anodine, mais elle était nécessaire pour que l'autre ne se demande pas pourquoi une Gryffondor était arrivée là en trimballant son repas. Maintenant, elle n'a plus qu'à attendre d'être sûre que la Serpy aille bien, avant d'aller s'installer plus loin et d'attendre. Elle en trépigne d'avance.

C'était parti pour une nouvelle journée. Nouvelle journée qui ressemblait aux précédentes. Talya n'aurait jamais pensé pouvoir installer une sorte de routine en venant à Poudlard, et pourtant elle l'avait fait. Se lever, se préparer pour avoir l'apparence parfaite, se rendre dans la Grande Salle pour manger un peu, assister au cours... Elle détestait avoir une routine mais celle-ci était différente de celle qu'elle avait avant. D'abord elle dormait dans un château magique où elle apprenait la Magie. Et il y avait tellement d'endroits à découvrir, où passer son temps. La biblothèque, le parc, le Lac noir et bien sûr, sa salle commune. En arrivant ici elle avait été agréablement surprise par sa facile intégration. Serpentard était une grande famille dont elle faisait partie maintenant.

Talya mit différents aliments sur son plateau avant de se diriger, comme à son habitude, vers sa table attitrée. Elle vit une gryffondor venir dans sa direction sans pour autant lui prêter attention. Elle jeta un coup d'oeil à sa table afin de voir qui était en train de manger. Tout à coup elle sentit quelqu'un trébucher sur elle, envoyant valser son plateau. Elle ne pût le rattraper et elle glissa violemment au sol. Elle sentit son genou droit se replier sous elle, lui provoquant une énorme douleur. Elle ne cria pas, se contenant du mieux qu'elle le pouvait. Elle avait connu pire. Lorsqu'elle avait six ans, ses os du bras s' étaient cassés lors d'une chute. Se remémorant ce souvenir et la douleur qui l'accompagnait, elle grimaça. La fille l'aida à se relever, marmonnant des excuses. C'était la fille de Gryffondor que la Serpentard avait vu au loin quelques instants auparavant.

Lorsqu'elle fût debout, elle remarqua les regards braqués sur elle. Elle ne pensait pas avoir fait tant de bruits que ça mais ses couverts s' étaient éparpillés sur le sol. Elle sentit la honte monter en elle. Elle jeta un regard noir à celle qui avait causé ce désastre avant de lui lancer froidement :

Tu m'as fais très mal au genou.

Un bruit se fit entendre à la table d'à côté. Les regards changèrent de direction, ce qui l'apaisa. Puis elle ramassa son plateau même si elle n'avait plus très faim. Tant pis, elle se forcerait. La fille semblait réellement s' excuser. Après tout, ce n'était pas de sa faute. C'est pourquoi Talya ne rajouta que quelques mots de la manière la moins dûre qui soit, et ce malgré sa colère.

La prochaine fois, tu feras attention où tu vas.

Talya s' éloigna en boitant. La douleur était constante. Dès qu'elle aurait terminé, elle irait à l'infirmerie. Elle espérait au moins que ce n'était pas trop grave.

@Katherine Bailey

Sa culpabilité s'envole en un instant quand la vert et argent lui adresse la parole. Son air désolé disparaît aussitôt derrière un masque neutre. Elle serre les dents, regarde fixement sa victime en plissant les yeux. Elle aurait pu le prendre autrement ! Certes, la deuxième année lui a fait peut-être mal, mais ce n'est pas une raison pour lui parler ainsi. La réaction de cette fille est digne de l'une des siennes quelques mois plutôt. Ça lui rappelle même son emportement quand une fille avait fait tomber son livre sur son nez à elle, le faisant saigner et manquant de le casser. Du coup, la colère de cette fille lui semble disproportionnée. C'est juste un genou. Si elle se repose... allez une demi heure ou même moins que ça, ce sera guéri et elle ne sentira plus rien. Elle, elle a dû attendre des jours avant de cesser d'avoir mal et que son nez dégonfle. Même non cassé, il a été très douloureux. Alors qu'elle évite de se la ramener avec son sale genou.
L'autre lui dit que la prochaine fois, elle feras attention où elle va. Ce n'est peut-être pas dit durement, mais ça l'énerve quand même.

-La prochaine fois je m'excuserais pas et je ne t'aiderais pas si c'est pour me faire traiter comme ça. J'suis désolée pour ton genou, mais c'est pas une raison.

Un regard glacé, elle reprend son assiette et va s'asseoir plus loin, là où elle l'avait prévu. Elle a presque envie de retourner à sa table, mais elle reste, parce que cet endroit est encore le meilleur pour observer cette brune manger ce repas échangé. Deux minutes auparavant, elle se sentait coupable de l'avoir bousculée, maintenant elle est juste bien contente de l'avoir fait. Elle a pas à me parler comme ça. Elle a hâte que l'autre se mette à manger. Ce sera une meilleure vengeance. Et là, l'autre brune aura au moins une bonne raison de s'énerver. Ces premières années, ils se prennent pour les rois du monde. Aucun respect pour leurs ainés.
Elle n'a plus faim, elle repousse son assiette. Croise les bras et pose sa tête dedans. Elle a juste l'air de profiter encore un peu du sommeil, mais à travers sa frange, elle ne regarde que sa victime, dans l'attente de l'instant fatidique où celle-ci prendra la première bouchée. Sa respiration se précipite, emballée par l'impatience, mais elle la canalise du mieux qu'elle peut. Il ne manquerait plus que les autres pensent qu'elle fait de l'asthme et insistent pour qu'elle aille à l'Infirmerie. Quoique, c'est des Serpys, du coup, j'imagine qu'ils s'en fichent. Vu que la gryffonne a fait boiter l'une des leurs, elle se dit que peu nombreux seront ceux qui essaieront de l'aider si elle a un problème. Je hais les Serpys et je hais les filles de mauvaise humeur. Sachant qu'elle voulait aller à Serpentard et que l'année dernière, c'était elle la fille de mauvaise humeur, ce qu'elle pense est vraiment un comble, mais elle s'en fiche. Elle a fait l'effort de changer. Et elle s'est rendu compte que Gryffondor est mieux que Serpentard. Mais elle, elle a pas fait l'effort d'être plus sympa. Ou peut-être que si, la dernière phrase de cette fille a été prononcée avec plus de douceur, mais il n'en reste pas moins que même sur un ton doux, la phrase reste insultante. Pas agréable à entendre. Maintenant, je sais ce que ça fait. Certes. Au moins, elle s'est rendue compte de ce qu'elle faisait au gens il n'y a pas si longtemps. N'empêche.

Elle sort sa tête de ses bras, bois une gorgée de jus, sourit devant le bon goût de la boisson. Puis, elle reprend sa position initiale. Alors, c'est quand qu'elle mange, celle-là ? Elle a un livre à finir, elle. Pas que ça à faire, tout de même !

Elle resta stupéfaite. Cette fille lui avait fait mal et c'était elle qui s'énervait. Elle était assise quand elle avait prononcé ces mots mais elle les avait très bien entendus. Talya avait le droit d'être irritée mais elle ? Après tout, c'était elle qui lui avait foncé dedans, elle qui lui avait tordu le genou. Elle s'empêcha de s'énerver après la fille. Cela ne servirait à rien, il y avait trop de monde autour d'elle et sa jambe lui faisait mal. Pourtant ce n'étaitt pas l'envie qui lui manquait.

La Gryffondor retourna s'installer à la table avec une mine renfrognée. Cette fois-ci, pas question qu'elle se sente coupable. La culpabilité rongeait de l'intérieur et trop de fois elle avait connu ce sentiment. C'était la première fois depuis qu'elle était arrivée à Poudlard qu'elle était aussi énervée contre quelqu'un. Peut-être que cette fille était en deuxième année. En tout cas, elle était plus grande qu'elle. Mais tout de même, cette supériorité l'irritait fortement.

En venant ici, sa mère lui avait fait promettre de ne jamais se laisser marcher sur les pieds. Elle avait à moitié échoué mais cette dispute n'aurait sûrement menée à rien. Elle regarda son assiette puis tourna la tête pour regarder les élèves autour d'elle. Certains mangeaient en silence, d'autres bavadaient gaiement, d'autres encore dormaient malgré le bruit. Personne n'avait les yeux rivés sur elle, ou du moins pas qu'elle ne sache. Elle pensait s'être donnée en spectacle mais apparemment, personne n'y avait prêté attention.

Elle prit sa fourchette et piqua lentement dans son assiette, la faim lui manquant. Lorsqu'elle mit les aliments dans sa bouche, elle eut un haut-le-coeur. Que s'était-il passé ? Elle prit sa sérielle en papier et recracha le tout, une grimace sur le visage. Les aliments étaient salés. Pas assaisonnés mais salés. C'était comme si elle avait versé une cuillère à café de sel dans sa bouche. Afin d'enlever l'affreux goût, elle prit son jus de citrouille et en avala une gorgée avant de le reposer violemment sur la table. Il était lui aussi salé. La nourriture était infecte, comment ? Les cuisiniers, d'habitude si parfaits, se seraient-ils trompés ? A voir les autres enfants manger goulûment, ça ne devait pas être cela. Que cela pouvait-il être ?

Sa journée commençait vraiment très mal. Une chute, une dispute et maintenant cela. Ce n'était pas vraiment la bonne période pour ce genre de choses. Elle était très à cran ces derniers jours et c'était la chose de trop. Une larme roula sur sa joue. Elle faillit laisser tomber, se lever et partir en courant dans son dortoir afin de ne plus jamais en sortir. Mais elle se rappela la promesse qu'elle avait faite à sa mère et se leva, déterminée. Cela ne pouvait être une erreur. Quelqu'un avait donc changés les éléments qui se trouvaient sur son plateau. Sauf qu'elle n'avait pas lâché celui-ci entre le moment où elle s' était servi et celui où elle l'avait posé sur la table. Sauf quand elle était tombée.

La solution se forma dans sa tête et elle se tourna vers la Gryffondor. Celle-ci lui prêtait un peu trop d'importance. Elle se dirigea vers elle, le regard noir.

@Katherine Bailey désolée pour le retard

Sa patience fut récompensée quand elle vit l’autre porter la nourriture à sa bouche. La jeune fille retient son souffle, les yeux grands ouverts pour ne rien rater du spectacle. Et la vision de sa victime recrachant sa bouchée dans sa serviette vaut effectivement le coup. Elle aurait peut-être préféré que la Serpentard fasse une véritable scène ou pousse un hurlement, mais bon, elle ne va pas commencer à chipoter pour si peu. Elle n’est pas une ingrate, tout de même. Quand elle voit la brune tenter de se rincer la bouche avec son jus de citrouille, c’est l’apothéose ! La gryffonne prend un air triomphal, qu’elle masque vite histoire de ne pas se faire repérer. Parce ça risque sûrement d’arriver. Si la première année n’est pas une débile finie, elle comprendra vite qu’elle est la seule personne à avoir vu sa nourriture trafiquée. Et comme la métisse est la seule à avoir approché l’assiette de l’autre... le rapprochement va être vite fait. Bon, je suis la plus grande et la plus forte des deux. Si elle veut me casser la figure, ça va être compliqué.

Au final, elle n’a pas à attendre longtemps avant que la fille ne se lève pour venir la voir... l’air pas très contente. Oups ! La deuxième année relève sa tête, qu’elle avait toujours dans ses bras. Se redresse totalement, prête à se faire pourrir par sa victime. Elle s’en moque un peu, que l’autre ne soit pas contente. Et rien de ce que cette lui dira ne pourra la faire culpabiliser. Sauf si elle vient de perdre quelqu’un de sa famille. Elle espère bien que non. Elle connaît cette douleur et elle ne l’a souhaite qu’à une seule personne. Et la vert et argent n’est pas cette personne. Cette personne, elle mérite les pires tourments du monde. Et même ça, ça ne serait pas assez.
Elle se prépare à une volée d’injures. Ou à une gifle. Peut-être une grosse engueulade. Dans ce cas, il vaut sans doute mieux pour elle de quitter la Grande Salle. Mieux éviter de se faire remarquer par les profs ou les préfets... Elle n’est pas suicidaire, pas à ce point là. Elle tient à garder sa réputation d’intello modèle. Il semble qu’elle n’en soit pas véritablement une, mais elle préfère conserver les apparences.

Elle se retourne, dos et coudes contre la table. Son visage ne montre aucune émotion, elle attend, l’air nonchalant, un sourcil haussé. Elle fixe la Serpentard droit dans les yeux, alors qu’elle brûle de tourner la tête vers la table des professeurs, pour vérifier qu’aucun d’entre eux ne remarque ce qu’il va sûrement se passer. Elle a également envie de quitter la salle. Tout de suite. Il n’y a que sa fierté et son orgueil qui la retiennent de s’en aller. Elle n’a pas peur de cette fille. Et elle ne veut pas que l’intéressée le croit. Quelle horreur ! Elle flippe juste pour la sentence. Mais pas trop. Je suis pas peureuse, quand même ! Elle relève la tête, l’air déterminée. Quoiqu’il se passe, elle ne fuira pas comme une trouillarde ah ça non !
Elle prend son - ou plutôt le verre de sa victime - et le porte à ses lèvres, narguant l’autre de façon éhontée. L’adolescente fait mine de le savourer, pour la faire bisquer. Et toc ! T’avais qu’à pas être de mauvaise humeur !

Le regard de son adversaire la transperça. C'était elle qui avait fauté, elle qui l'avait bousculé (intentionnellement maintenant elle en était certaine), elle aussi qui avait changer son petit déjeuner lors de la bousculade. La Gryffone porta SON verre à sa bouche comme pour la narguer. C'était LA chose qu'elle n'aurait jamais dû faire.
Mais comment pouvait-elle agir ? Il y avait des élèves dans la Grande Salle, elles n'étaient pas seules. Talya se serait bien jetée à la gorge de cette enfant malpolie mais hélas pour elle, la rouge et or était plus grande qu'elle donc sûrement plus costaude. Elle aurait voulu avoir le cran de lui jeter son verre de citrouille salée à la figure, de lui balancer son plateau sur la tête mais sa réaction serait des plus puériles et ce n'est pas ce que sa mère aurait attendue d'elle.
A la place elle lui jeta un regard empli de haine. Elle prit une grande respiration pour faire comprendre à la fille que cette fois-ci, elle était sortie de ses gonds et bientôt, toute l'école le saurait car un événements comme celui-ci ne passerait pas directement. Elle prendrait un bon bout de temps à l'avaler et à le digérer elle qui était d'une extrême rancoeur. A cause d'elle elle serait de mauvaise humeur le restant de la journée.

Waouh ! T'es vraiment une fille géniale toi ! Alors... Qu'est-ce-qui a bien pu se passer pour qu'une personne comme toi, à l'air intelligent et mature, s'en prenne à une personne dans le but de lui pourrir sa journée ? Qu'est-ce qui te fait tant plaisir à voir une autre fille s'enrager après la merveilleuse idée de Madame ? Explique-moi en quoi cette blague est d'un génie tel que tu ne peux te délecter de ma réaction. Et il va falloir que tu m'expliques aussi pourquoi tu te sens si supérieure à moi alors qu'au fond, t'es qu'une élève comme la plupart des sorciers ici.

Elle espérait qu'elle avait bien commencé son discours qui pouvait être aussi assommant qu'un coup de point. Mais elle venait juste de commencer, la Gryffondor n'était pas au bout de ses surprises.

Alors c'est quoi le problème ? Tes parents étaient tellement exigeant avec toi que tu n'as jamais pu te défouler et faire des bêtises de ton âge ? Alors tu préfères déranger des gens comme moi qui n'ont absolument rien demandé ?

Elle comptait s'en aller sans laisser à la Gryffone le temps de réagir ou même de se justifier.

C'est vraiment pathétique et puérile.

Elle jeta un dernier regard vide à son adversaire du jour avant de ramasser son sac, de le mettre sur son épaule et de partir d'un pas déterminé en faisant abstraction de cette douleur qui se répandait maintenant dans toute sa jambe.
Elle ne voulait plus voir la tête de cette fille qui avait finalement l'air torturé. Elle espérait sincèrement qu'elle se s'acharnerait plus sur la Serpent. Mais au fond d'elle, elle savait que personne ne pourrait comprendre la raison de tel ou tel acte. Chacun avait sa propre justification, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Aucun être ne pouvait décider pour nous d'être une bonne ou une mauvaise personne mais certains pouvaient toujours essayer.

@Katherine Bailey Désolée pour le retard et je pense que c'est pour moi la fin de cette danse

Oups ! Elle a l'air de vouloir m'arracher la tête ! Pas que ça l'inquiète. Si la deuxième année à la carrure d'une allumette, elle est toute en muscles noueux et sait se battre. Elle n'aura aucun problème à envoyer valser sa victime si elle le veut. En plus, elle a le genou en vrac dont ça va être un jeu d'enfant. Tellement facile qu'elle se demande si elle ne devrait pas laisser l'autre lui donner quelques coups, histoire de pimenter un peu les choses. Mais d'un autre côté, la fille se croira tout permis. Et ça, pas question.
Étonnamment, sa victime ne lui saute pas dessus pour lui faire la peau, préférant entamer un monologue qui fait rouler des yeux l'adolescente. Elle continue à siroter le jus de citrouille, ses traits exprimant l'ennui le plus total. Elle n'est même pas tentée de lancer des remarques sarcastiques. Ça me fatiguerait. "Lui pourrir sa journée", sérieux ? Apparemment, il en faut peu à cette fille pour passer une journée merdique. Qu'est-ce que ça sera quand elle sera adulte et que dix fois plus de tracas lui tomberont dessus... Par contre, c'est vrai qu'elle se sent supérieure. Je me sens toujours supérieure aux gens qui perdent leur sang-froid à la moindre contrariété. C'est fascinant tellement c'est stupide. Elle, en première année, ne perdait son calme qu'au bout de quelques minutes, ou quand La Voix avait décidé de la tourmenter, comme lors de sa course face à Arya. En dehors de ça, elle s'est toujours contentée d'un haussement de sourcil et d'un air méprisant. La rouge et or trouve cela bien plus déstabilisant qu'un pétage de plombs. Et autrement plus satisfaisant.
C'est au moment où la Serpentard lui fait ce commentaire sur ses parents qu'elle commence à serrer les dents. Ça aussi, ça me fait sortir de mes gonds. Il n'y a qu'à regarder la cicatrice à sa main droite. Et encore, cette fois-là, c'était juste en lisant une de leur lettre. L'envie de casser la figure de la fille en face d'elle l'a démange furieusement, néanmoins elle se contente de lui lancer un regard glacial, sans âme, ni émotions. Un regard de psychopathe qui cherche la meilleure façon de la torturer. Ledit regard disparaît la seconde suivante, à la deuxième question de la Monologueuse, pour devenir moqueur. Pourquoi j'embête quelqu'un qui n'a rien demandé ? Et bien peut-être parce que personne ne veut être embêté, bécasse ! Qui donc, dans la Grande Salle, aurait demandé à ce qu'elle lui fasse ce genre de blagues ? La réponse est évidente. C'est simplement tombé sur la Monologueuse, comme ça aurait pu tomber sur n'importe qui ayant le même petit-déjeuner. Et pour l'affaire du genou, ce n'était pas volontaire. Elle est pas douée, c'est tout.

La née-sorcière se détourne dès que l'autre fait mine de partir, lui tournant complètement le dos alors que la vert et argent est désormais à plusieurs pas. Elle n'a pas prononcé un mot depuis les dernières minutes de confrontation, et n'a pas l'intention de le faire à présent. Elle termine son petit-déjeuner, résistant à l'envie de prendre quelque chose d'autre. Pas qu'elle n'aime pas, mais elle est habituée à des aliments plus sucrés le matin. Et du coup, j'ai l'impression de manger mon dîner. Ce qui n'est pas très chouette.

Merci à toi pour ce RP !