Elle réfléchit sérieusement à la suggestion de Daisy. Bien sûr, elle y a déjà songé, des mois auparavant. Avant de finir par préférer manquer de sommeil plutôt que de devoir subir des séances de psy, car ça ne manquera sûrement pas d'arriver. Il y a des sacrifices qu'elle est prête à faire, mais celui-là, jamais. Jamais, jamais, jamais, jamais, jam... C'est bon, elle ne va pas s'exciter pour ça. Il y a des sujets plus importants. Comme ce qu'elle va dire à Daisy. Elle ne va pas tout déballer, mais que doit-elle taire, que doit-elle avouer ? Elle hausse les épaules. La vérité, pourquoi pas ? Ou une partie. Ce n'est pas si terrible. Je me sens étonnamment sage. C'en est même flippant.

—J'y ai pensé, mais... Justement, il va poser beaucoup de questions et je serais bonne pour une psychanalyse. Merci, mais non merci. Et puis, ça ne me gêne plus. 'Fin, pas tout le temps. Ça m'permet de cogiter.

Et elle en a tout le temps, entre trois et cinq heures du matin. Généralement, ça concerne surtout sa famille et ses cours, mais pas que et des fois, elle s'interroge même sur le sens de la vie. Sujet passionnant, qui l'occupe pas mal. Et j'ai toujours pas trouvé la réponse. Si elle la trouve un jour...
La question de sa camarade la fait se figer. Ça, elle n'a clairement pas envie d'y répondre. Pas du tout. Pas parce que la question est indiscrète, pas tellement, parce qu'à sa place, elle aurait demandé elle aussi, mais surtout parce qu'elle n'a pas envie que ça lui plombe le moral. Son frère à ce pouvoir-là et elle n'aime pas ça. Il faut pourtant bien qu'elle dise un truc. Mais quoi ? Parce qu'il y a beaucoup de chose à en dire, justement. Trop. Elle n'est pas toute blanche dans cette histoire, mais en même temps, qu'aurait-elle pu faire ? Ce que Chan lui reproche n'a pas de sens. Elle s'en veut tout de même. Parce qu'elle aurait peut-être pu changer quelque chose. Peut-être. Ou peut-être pas.
Elle contemple l'autre Gryffondor, finit par lâcher :

—Disons qu'il a toujours été habitué à tout obtenir et que là, il n'a pas obtenu quelque chose — qui soit dit en passant était tout bonnement impossible — et il m'en veut.

Daisy lui dit qu'elle pourra sans doute mieux s'entendre avec son petit frère à naître. Elle hoche la tête, d'humeur un peu moins sombre. Ça, c'est prévu. Elle va tout faire pour, en tout cas. La jeune fille espère même que sa grand-mère Hesther-la-Flippante va venir habiter à Oxford. Sûr que cette femme ne laissera pas la mère de la deuxième année faire n'importe quoi avec le petit Quinton. Grand-Maman Lee était géniale et elle savait bien qu'il ne fallait pas gâter les enfants, mais elle n'a jamais eu assez de force de caractère pour le dire clairement à sa fille.
Elle s'en veut terriblement de penser ça, même si c'est vrai. Je veux pas l'insulter. De toute manière, sa mère en a toujours fait qu'à sa tête. Moi, elle m'a pas trop mal éduquée. C'est sûr qu'elle n'a pas été pourrie gâtée et avec un peu plus de considération et de compréhension, elle n'aurait pas été une peste. Mais quand bien même elle a réussi avec son ainée, Eldora Bailey a tout foiré avec Chan. De façon incompréhensible. Elle avait la bonne méthode ! Pourquoi a-t-elle voulu essayer quelque chose de différent ? Mystère et boule de gomme. Ou pas. Elle sait bien pourquoi sa maternelle a fait différemment. Chan, c'est l'enfant prodigue. Tout est dit dans cette seule et unique phrase.
Elle écarquille les yeux quand Daisy se met à parler de... des trucs qui vont sortir des fesses de Quinton. Elle a tout fait pour chasser ça de son esprit, et voilà que ça revient ! Quelle horreur. Elle est à deux doigts de tout dégobiller. Elle écoute pourtant sa compagne jusqu'au bout, en frissonnant de dégout.

—Pitié... Je ne veux même pas y penser. Sûr qu'un sort serait très utile, dans ce cas. Mais j'vais gerber.

Elle plaque sa main sur sa bouche et ferme les yeux. Avant de les rouvrir aussitôt. Il faut que je les garde ouverts, sinon je vais imaginer. Aussi les garde-t-elle bien ouverts, jusqu'à en avoir des larmes et que ça commence à piquer, tandis que Daisy se met à parler du fait que les bébés deviennent intéressant à partir d'un an. Du peu de souvenirs qu'elle a, elle est tout à fait d'accord.

—J'ai appris tout un tas d'trucs à Chan. J'avais sept ans, j'étais pas bien maligne et je me faisais toujours punir. Mais c'était marrant d'le voir jeter d'la nourriture partout. Et pour une fois, j'étais pas la seule à être grondée.

Déjà, à cette époque, elle était un peu jalouse de lui. Pas encore beaucoup, parce que c'était un bébé, mais assez pour tout faire pour qu'il ait des ennuis. Enfin, pas seulement pour ça. Parce que c'était quand même super drôle, ce qu'il faisait. Pour Quinton, elle ne fera pas pareil, cependant. Elle sera une super grande sœur. Exemplaire. Parfaite. Je rattraperais tout ce que j'ai raté avec Chan.

Elle se fige à la question de sa camarade. Elle ne pensait pas que ce serait aussi direct. D'un côté, elle aurait peut-être préféré que Daisy ne demande rien, car la jeune fille n'a pas envie d'en dévoiler autant sur sa vie, d'un autre, elle apprécie la franchise. Elle n'a jamais aimé que les gens s’embarrassent en politesses plutôt que de poser directement une question. C'est totalement hypocrite. Elle est donc contente que Daisy ne soit pas une faux-cul.
Elle sent que cette dernière l'observe, la dévisage. Elle n'est pas la seule à le remarquer car sa compagne dévie soudain le regard. Elle attend donc une réponse. La deuxième année fait la moue, et de nouveau, dit la vérité, une petite partie, d'une voix basse.

—Mes problèmes familiaux. (Grimace.) Les devoirs, les cours. Et des questions existentielles. (Baisse les yeux.) Un peu de tout, quoi.

L'adolescente regarde autour d'elle, vérifiant que personne d'autre n'a entendu ce qu'elle vient de confier. Apparemment non, aussi se rassérène-t-elle. Elle ne connait pas la plupart des personnes présentes et la plupart de ces personnes ne la connaissent pas non plus, mais mieux vaut se montrer prudent avant de balancer des choses qui pourraient être répétées à tout le château. Elle tient à sa réputation. Déjà qu'elle n'aurait rien dû avouer à Daisy, ce n'est pas la peine d'en rajouter. D'ailleurs, pourquoi elle lui a dit, déjà ? Bah... Je sais pas. Si elle ne s'en souvient pas, c'est qu'elle ne devait pas avoir de raison de lui raconter tout ça dès le départ. Elle aurait pu éluder, mais elle a décidé de faire tout l'inverse. La gamine se demande bien ce qui lui est passé par la tête.
Elle écoute l'autre brune. Et sourit. Un peu. Elle est contente de ne pas être la seule à subir un cadet chouchouté. Que quelqu'un comprenne enfin ce qu'elle peut ressentir par rapport à ça. Elle l'a expliqué à Henry, ce Serdaigle qui a été son confident d'une journée. Mais il n'a pas... compris. Tout le reste, oui. Mais pas ça. Elle a eu une légère déception, elle croit s'en rappeler. Et là, finalement, elle rencontre quelqu'un qui a vécu la même chose qu'elle. C'est triste pour Daisy, mais je suis contente quand même. Par contre, elle n'a pas eu l'expérience de la grande sœur. J'ai déjà eu assez de malchance dans ma vie, une de moins c'est déjà cool.
Elle voit sa camarade grimacer en mangeant une nouvelle dragée. Vu à la vitesse à laquelle elle se les enfile, il est évident qu'à un moment ou à un autre, elle va tomber sur un mauvais goût. La seconde année lui fait un petit sourire compatissant, avant de prendre une tête scandalisée quand l'autre la menace du surnom vomito.

—Essaie un peu et j't'enfonce la tête dans la cuvette des chiottes ! s'exclame-t-elle avant de lui tirer la langue. On verra qui c'est qui va vomir.

Finalement, la nausée finit par lui passer, à son grand soulagement. Elle n'a pas particulièrement envie d'enfoncer des têtes dans des cuvettes de toilette. C'est dégueulasse. À coup sûr, elle aussi gerbera. Elle fronce le nez rien qu'en l'imaginant.
Elle se met à rire en entendant la farce de Daisy. Super malin. Mais à coup sûr, chez elle ça n'aurait jamais fonctionné. Sa mère l'aurait d'abord accusée elle et même si elle sait bien mentir, on ne l'aurait pas crue. Dommage.

—T'es un génie ! Faudrait que j'trouve un truc dans ce genre, mais maintenant, Chan est trop vieux. Il saura s'défendre si j'l'accuse. Et j'vais pas essayer avec Quinton. Faudrait que j'me trouve un cobaye.

L'idée du siècle. Sauf qu'elle n'a aucune idée de qui serait son cobaye. Ici, tout le monde est trop vieux pour se laisser avoir. Sauf si elle attend l'année prochaine, profite de son statut de troisième année et se dégote un première année super naïf. Mais vraiment très très naïf. Elle hésite pourtant. Elle n'a pas envie de martyriser un petit nouveau qui n'a rien demandé. Ou alors, il faut qu'elle en trouve un anti-moldu. Elle aura ainsi beaucoup de scrupules. Je suis censée être gentille. C'est vrai. Et ça, c'est pas gentil. Soupir.

Elle sourit, rigole un peu de l'imitation — pas mauvaise — de Daisy. Ladite imitation semble cependant en agacer, voire en énerver certains. Ils n'ont aucun humour, sérieux. Elle lève les yeux au ciel. Certes, ce qu'à décrit sa camarde n'est pas forcément ce qui la tient éveillée la nuit — à vrai dire, elle n'a pas de problème de page blanche pour les devoirs. Au contraire, elle a même beaucoup d'infos à y mettre et elle doit faire un peu le tri pour ne pas sortir du sujet. N'empêche que c'est drôle. Elle tire la langue aux mécontents. Bande d'abrutis.

—T'as déjà pensé à une carrière d'imitatrice ?

Elle, elle y a songé après la remarque de Henry après qu'elle ait singé Nick-Quasi-Sans-Tête. Mais elle doit quand même se renseigner avant, elle ne sait pas si ce métier à de l'avenir et elle n'a pas envie d'être payée un salaire de misère, même si elle s'amuse. La deuxième année ne court pas à la richesse, mais si elle ne peut pas être célèbre, autant être bien payée. Elle pourra s'acheter des dragons, comme ça. Et plein de livres. Beaucoup de livres. Tellement de livres qu'il lui faudrait une maison entière pour tous les stocker. Et il y en aurait sur tous les sujets, pour tous les gouts. En une vie bien longue, elle ne réussirait pas à en lire le tiers, mais elle s'en fiche. Mais d'abord, il faut commencer par ceux de chez moi. C'est vrai, elle s'en est fait la promesse. Il lui en reste encore beaucoup. J'y arriverais.
Daisy n'a pas l'air bien convaincue par sa menace. Il faudra que je trouve autre chose. Autre chose de suffisamment fort pour faire peur à sa camarade mais aussi suffisamment gentil pour qu'elle n'ait aucun scrupule si l'autre brune décide de faire fi de sa menace. Ça m'a l'air assez compliqué.

—Méfie-toi quand même, j'suis plus roublarde que j'en ai l'air, lâche-t-elle en plissant les yeux.

Elle aime bien Daisy. En tout cas, cette fille l'a fait rire, elle est franche et elle ne l'a trouve pas débile, ce qui est quand même un miracle. Elle a rencontré quelques filles sympas — elle pense notamment à Elwing, Adulith, l'Autre et Ruby, avec des mentions spéciales pour quelques personnes en plus — mais quand elle regarde toutes les autres, elle a honte de faire partie de la gent féminine. Si j'étais un garçon, je serais tellement classe que toutes ces débiles me courraient après. Mais comme même en étant un garçon elle haïrait l'amour, elle leur mettrait à toutes des râteaux phénoménaux dont elles se souviendraient toute leur vie. Quand elle y pense, elle a envie de jubiler. Mais la rouge et or apprécie quand même d'être une fille — malgré certains désagréments — parce que justement, ça veut dire qu'elle est différente des autres filles. Si elle était un garçon, elle serait comme tous les mecs, avec peut-être de l'exubérance en plus et un intérêt assez bizarre pour les robes de l'époque victorienne.
Malgré son cerveau bien prit par des pensées diverses, elle aperçoit quand même sa camarade engloutir une frite en grimaçant, puis trois dragées. La Bailey fronce le nez en imaginant l'horeur du mélange. Si les trois dragées ont bon goût, ça fera peut-être passer le goût de la frite. Apparemment, ce n'est pas le cas car sa camarade fait une drôle de tête. Et un drôle de bruit. La gryffonne pince les lèvres pour s'empêcher de rigoler.
Elle observe le cobaye proposé par sa compagne, l'air d'y songer sérieusement. Ce n'est pas le cas, mais si cette blonde a entendu la phrase de Daisy, ça peut vraiment être marrant de voir sa tête.

—C'est vrai qu'elle a l'air cruche.

Elle entend une exclamation indignée lui répondre. Après tout, elle n'a pas fait l'effort de chuchoter. Elle éclate de rire, ne se souciant nullement de la colère de cette blondinette, qui quitte d'ailleurs la table aussitôt, vexée.

—Oups ?

Nouvel éclat de rire, qu'elle essaie d'étouffer avec sa main.

C'est avec intérêt qu'elle écoute l'avis de sa camarade sur la carrière d'imitateur. Parce qu'elle n'avait pas pensé que cette carrière puisse avoir ces inconvénients. C'est sûr qu'avec du Polynectar... Elle grimace. Elle qui l'avait un instant envisagée, ce genre de détails ne lui avaient pas sauté aux yeux. La jeune fille se sent donc un peu idiote d'avoir pensé pouvoir choisir cette profession. Et surtout, de ne pas avoir réfléchi aussi loin. Mais c'est pas comme si je voulais en faire mon métier principal. C'est vrai. Il y en a à peu près trois autres milliers qu'elle a un jour envisagé. Plus, même. Bon, peut-être pas autant, mais quand même une belle tripotée.
Journaliste est une idée aussi, mais la gamine ne sera sûrement pas colporteuse de ragots comme Daisy. Déjà, parce qu'elle s'en fiche un peu des on-dits et puis aussi parce qu'elle trouve plus intéressant d'être journaliste dans des revues de botanique et de créatures magiques, ses passions. Ça lui permettra sûrement de voyager et de découvrir des tas de choses très intéressantes.

—Même si je n'suis pas une adepte des ragots, j'peux pas t'jeter la pierre quant à donner mon avis sans qu'il soit souhaité. Je le fais peut-être un peu trop souvent ou quand je ne le fais pas, j'en ai quand même très envie.

Bon, l'autre deuxième année n'est toujours pas convaincue par sa menace. Et sûr le moment, elle n'a pas assez d'imagination pour trouver quelque chose d'autre. Parce que si elle apprécie Daisy et qu'elle n'a pas envie de lui faire des trucs méchants, c'est toujours un plus quand les gens réfléchissent à deux fois avant de l'embêter. Du coup, va falloir que je trouve une menace bien flippante et que je fasse les yeux méchants qui vont avec. Ça, elle devrait encore en être capable. Après tout, l'époque où elle était une peste quasiment sans scrupules n'est pas si lointaine. J'aurais pas pensé que ça me resservirais un jour. Comme quoi, tout peut arriver.
L'éclat de rire de Daisy manque de faire redoubler le sien, mais elle parvient à se contrôler assez pour parvenir à se calmer, seulement cinq secondes avant que sa camarade n'y parvienne également. C'était vraiment méchant. Certes, mais c'était marrant aussi. Elle pince les lèvres, évitant ainsi de laisser échapper un nouveau gloussement.

Oui, bien sûr ! s'apprête-t-elle à répondre à son interlocutrice, quand celle-ci lui propose une amitié, ou quelque chose dans ce goût-là. Elle lui sourit même de toutes ses dents. Avant que le souvenir d'un garçon aux yeux dorés ne lui traverse l'esprit et que ledit sourire disparaisse complètement. Tu le remplaces déjà ? Ce n'est pas exactement ça. Vraiment ? Bon, presque. Mais en même temps, elle l'avait déjà entre guillemets "remplacé", en se confiant à Ruby et à Henry, de parfaits — ou quasi parfaits — inconnus à qui elle a pourtant raconté des trucs hyper secrets. Des trucs qu'elle n'aurait jamais pensé confier à d'autres. Des trucs qu'on ne confie qu'à des amis. De grand amis, des vrais. J'avais pas vraiment ça en rayon, moi. Le seul avec qui elle s'est jamais sentie vraiment proche, c'était Deamon. Encore et toujours lui. Il lui trotte constamment dans la tête et si elle sait qu'elle ne lui fera plus jamais confiance, même si il revenait vers elle en la suppliant, elle ne s'est jamais sentie prête à faire qu'un ou une autre prenne sa place. Mais Daisy ne prendra pas la sienne. Si ça se trouve, on sera juste potes et point barre. Après quelques secondes supplémentaires d'hésitation, elle finit par hocher la tête.

—Oui, ça me ferait très plaisir. T'as l'air sympa, j'pense qu'on va bien s'marrer.

Si ses lèvres se sont étirées et que son visage à de nouveau exprimé la bonne humeur, la joie ne règne nullement dans son esprit. Seulement un mot, un prénom, encore et encore, qui résonne, virevolte dans sa tête. Deamon, Deamon, Deamon, Deamon...

Ce fut un plaisir d'écrire ce RP avec toi, j'attend avec impatience la suite

Avisant l'agitation autour d'elle et Daisy qui regarde sa montre, elle jette un coup d’œil à la sienne. Une grimace comique lui échappe quand elle se rend compte de l'heure qu'il est. En théorie, même si il ne restait que deux minutes pour arriver dans les temps, elle y parviendrait sans difficultés au pas de course, néanmoins il vaudrait mieux que les jeunes filles partent maintenant. Elles auraient largement le temps de discuter en chemin. Voyant Daisy vérifier ses affaires, elle tend la main pour attraper sa besace en cuir. Nul besoin pour elle de de jeter un coup d’œil à l'intérieur pour savoir que plume, encre et parchemins sont déjà à l'intérieur. Elle a tout préparé le matin avant de descendre, comme à son habitude. Elle porte juste la main sur un côté pour s'assurer que sa baguette est bien là. Ouf ! Même en faisant attention, il lui est arrivé deux ou trois fois de l'oublier, tant elle est habituée à ne pas vraiment s'en servir en dehors des cours. Heureusement, ces oublis étaient sans gravité : la botanique et l'astronomie ne requerrent nullement l'usage d'une baguette. Cependant, elle a prit l'habitude de faire attention, n'ayant pas envie de se faire gronder et que les autres élèves se moquent d'elle en la traitant de sorcière à deux balles. Ce n'est jamais arrivé, mais elle pressent que c'est cette insulte qui risque d'être répétée le plus souvent.
Observant Daisy finir de manger en quatrième vitesse, elle s'avise que de son côté, elle n'a presque rien avalé. Pour une fois, elle n'a pas vraiment faim, mais décide quand même de prendre un petit truc au cas où. L'heure du déjeuner est encore loin et la faim risque de se faire sentir entre temps. Un morceau de brioche conviendra très bien. À peine a-t-elle le bout de nourriture en main que Daisy reprend la parole. La née-sorcière relève la tête et acquiesce en souriant.

—Ouaip ! J'arrive, le temps de finir ça...

Elle engloutit plus qu'elle ne mange le morceau de brioche, avant de glisser sa besace sur son épaule, le poids conséquent manquant de la faire chanceler. Elle n'avait pas remarqué tout à l'heure, mais le sac de sa nouvelle amie est rose. Rose, quoi ! La couleur qu'elle déteste le plus. Trop fille. Mais bon, si Daisy aime bien, elle ne va pas critiquer.
En contemplant les premières années ultra pressés, un ricanement lui échappe, en écho au rire de l'autre deuxième année. Elle lui rend son sourire, avant de remarquer que ses chaussettes descendent bas sur ses mollets. Elle l'a rejoint à cloche-pied, les réajustant l'une après l'autre, puis décide de revêtir l'air nonchalant qui la caractérise, histoire de retrouver un peu de dignité.

—Histoire de la Magie, nous voilà !

Bon, bah pour l'air digne, c'est rapé.

Merci à toi pour ce RP, vivement la suite !