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29 juin 2020, 00:36
Le monde ne tourne plus rond.  J. Hunter 
Le 12 janvier 2045

Ce jeudi était un jeudi tout à fait ordinaire, rien ne semblait présager quoi que ce soit d’étrange. Comme un matin normal d’hiver, la neige tombait sur les Highlands Écossais ; mais pas plus abondamment ni plus maigrement que la veille. Vraiment, ce jeudi matin était des plus banals. Cependant, ce fut avec la sensation que quelque chose n’allait pas que la jeune Irlandaise se réveilla. Mais à cette sensation, Eileen tenta de ne pas y prêter attention ; se disant que le malaise qu’elle ressentait provenait sûrement d’un rêve qu’elle avait dû faire dans la nuit et qui l’avait sûrement secoué. Bien que, malgré tous ses efforts, elle semblait être dans l’incapacité de se souvenir dudit rêve.

La jeune fille mit alors cette sensation de côté pour se lever comme tous les autres matins qui précédaient une journée de cours ; c’est-à-dire relativement tôt car la Poufsouffle était loin d’être matinale. Eileen se connaissait pour mettre un certain temps à émerger de son état de sommeil et commencer à fonctionner comme une personne normale. Ce réveil aux aurores lui permit, par la même occasion, de pouvoir se réveiller confortablement, mais surtout de s’assurer qu’elle était bien réveillée et qu’elle ne risquait pas de se présenter en classe avec la tête encore dans les choux. Ce qui s’avérait être plus que nécessaire car la jeune adolescente commençait sa journée par un cours de Potions avec la Professeure Xarinez, et elle n’avait pas spécialement envie de faire exploser son chaudron car elle était bien trop somnolente pour faire attention à ce qu’elle faisait.

Une fois qu’elle fut vêtue de son uniforme aux couleurs jaune et noir, Eileen prit tranquillement la direction de la Grande Salle ; son estomac commençant à lui réclamer de quoi se sustenter. Cependant, malgré la frénésie des pensées engourdies qui occupait son esprit ; l’esprit de la brune ne cessait de ressasser qu’une seule et unique chose -comme un vinyle trop usé qui ne jouait plus que la même mélodie- ; le mal-être qu’elle avait ressenti au réveil. Et la Poufsouffle ne savait pas quoi en penser.

Enfin, c’est aux alentours de sept heures et demies que la jeune Eileen franchit le seuil de la Grande Salle qui commençait d’ailleurs, peu à peu, à se remplir. Mais pour l’instant, seuls les plus matinaux -dont la brune faisait partie- étaient assiégées aux tables respectives de leur maison. Une fois installée parmi les autres Poufsouffle déjà présents, elle empila dans son assiette un œuf à la coque dans son coquetier, des mouillettes ainsi que deux tranches de bacon. La jeune fille mangeait tranquillement son œuf lorsque quelque chose en périphérie de sa vision attira son attention ; c’était l’édition du jour de la Gazette des Sorciers qui relatait les événements de la veille. Eileen n’était pas une fervente lectrice du journal et encore moins en ce moment. Elle savait ce qui l’attendrait si elle décidait de le lire, encore des mauvaises nouvelles ; le monde qu’ils avaient toujours connu semblait continuer de s’effondrer un peu plus chaque jour.

Mais sa curiosité et son désir d’être tout de même au courant de ce qu’il se passait dans le monde extérieur à Poudlard l’emportèrent ; bien qu’elle devait avouer que ce désir était légèrement… Masochiste, car elle savait que ce qu’elle lirait lui ferrait du mal. Prenant alors le journal en main, elle repoussa son assiette, abandonnant ainsi son petit-déjeuner, avant de se plonger dans la lecture de la Une.

Le Conseil des Sorciers a organisé des attaques contre des commissariat moldus.

Eileen n’eut pas besoin d’en lire plus, elle en était déjà malade. De colère, elle froissa l’édition de la Gazette de Sorcier en boule et le lâcha avec rage et dédain à côté d’elle. Le visage fermé, les sourcils froncés, Eileen plongea sa tête dans ses mains. La voilà, la raison du malaise du réveil ; cependant, elle ne savait pas comment elle avait pu pressentir une telle chose.

Certes les moldus n’étaient pas à l’abri de représailles suite à la découverte des corps de sorciers mutilés, Eileen le savait. Mais… Répondre à la violence par la violence n’avait jamais été la solution. La brune ne savait plus quoi penser de tout ça, la situation était bien trop complexe pour des jeunes de quatorze, mais la vie n’épargnait personne, même pas les enfants. Mais l’Irlandaise était sûre d’une chose, cela ne présageait rien de bon pour le futur du Royaume-Uni.

« Free will does exist, it's just fucking hard.»

16 oct. 2020, 14:34
Le monde ne tourne plus rond.  J. Hunter 
Courbaturé, Jeffrey avait mis du temps à se lever ce matin-là. Le match contre les Ailes d'Airain allait tout bientôt avoir lieu et les Hel's avaient un compte à régler avec eux. A titre personnel le jeune Hunter n'avait encore jamais joué contre eux à cause de blessures et il tenait à être prêt pour affronter de nouveaux adversaires. Les entraînements menés par leur capitaine Rey Sifferlen était rudes et Jeffrey n'y était pas étranger. Il s'en donnait à cœur-joie avec la batte et le cognard et les affrontements avec son excellente coéquipière Alienor étaient vraiment intenses et... brutaux. Aussi, quand il pivota dans son lit pour se lever le jeune anglais eut un rictus de douleur en sentant ses cotes endolories.

L'adolescent se leva en prenant garde de ne pas réveiller ses plus proches camarades, Chems et Kevin. Puis il prit la direction des douches de son dortoir en espérant qu'elles le réveillerait d'une manière moins traumatisante que ses nombreux bleus sur le corps. Sans doute aurait-il fallu qu'il passe à l'infirmerie pour un petit check-up afin de s'assurer que tout allait bien avant le match à venir. Mais vu les dernières frasques de l'anglais en compagnie de son ami Chems, il y avait fort à parier qu'il ne serait pas le bienvenu en ces lieux avant un petit moment. En tout cas pas pour de si petits maux.

Ragaillardi par cette douche matinale, le batteur des Hel's se prépara pour sa journée, enfilant sa tenue pour les cours et sa robe de sorcier. Il se coiffa ensuite à la hâte, pressé par les gargouillis de son ventre qui semblait se réveiller à son tour. De toute manière il était visiblement perdu d'avance d'essayer de discipliner sa chevelure... C'est donc en baîllant et en s'étirant que Jeffrey quitta ses dortoirs avant de traverser la salle commune, saluant au passage respectueusement le portrait d'Helga Poufsouffle qui était déjà réveillé.

Le chemin jusqu'à la Grande Salle n'était pas bien long, c'était un des avantages à appartenir à la Maison Poufsouffle, ce qui permettait de grappiller de précieuses minutes de sommeil par rapport aux autres élèves, surtout ceux de Gryffondor et de Serdaigle. Lorsqu'il arriva dans l'immense pièce, il vit que beaucoup n'étaient pas encore arrivés. Jeffrey avait alors l'embarras du choix pour déterminer où il allait s'assoir. Pendant un temps il fut tenté de rester dans sa bulle et de prendre le temps de se réveiller pleinement en mangeant seul, d'autant plus que ses potes de dortoir étaient encore assoupis ou en train de se préparer. Mais il se ravisa quand il vit son amie et coéquipière Eileen en train de manger et de lire la Gazette du Sorcier. Jeffrey pensa qu'elle était un peu maso de s'infliger cela au réveil vu le nombre effroyable de mauvaises nouvelles qu'on trouvait dans les journaux ces derniers temps. Il se dirigea néanmoins vers elle, et la salua en s'installant à ses côtés sans prendre la peine de voir l'article qu'elle lisait.

« Salut binôme ! » dit il d'une voix énergique, ce surnom faisant référence à la fois où les enfants avaient affronté ensemble un Epouvantard. « Rude l'entraînement hier hein ? Je t'ai pas trop amochée avec mes cognards ? Moi j'ai une belle collection de bleus, on dirait un lutin de Cornouailles... » dit le garçon en rigolant avant de se raviser en voyant la tête d'Eileen.

« Bah t'en tires une tronche par Merlin ! Qu'est ce qu'il se passe ? » dit il en désignant d'un geste de la tête le journal qu'elle avait devant elle.

15 nov. 2020, 11:49
Le monde ne tourne plus rond.  J. Hunter 
Eileen avait beau avoir la tête plongée la tête dans ses mains, ses orbes gris bleuté restait fixé sur la nouvelle édition du journal principal du monde sorcier britannique qu’elle venait de froisser en boule. Elle la regardait comme si ce malheureux bout de papier renfermait tous les malheurs qui perduraient dans le monde qui était le sien. Elle la regardait surtout comme si, à travers un simple regard, elle pouvait la faire disparaître, la faire brûler et la réduire à l’état de cendre ; emportant ainsi avec elle tout ce dont Eileen en avait appris. L’Irlandaise savait très bien ce qu’elle risquait lorsqu’elle avait saisi la Gazette du Sorcier, mais elle ne s’attendait pas à ce que les nouvelles soient aussi… Sombre. Quelle naïveté… La jeune fille avait été bien ignorante de croire, que même si elle savait que ce qu’elle lirait ne lui plairait pas, qu’elle en ressortirait indemne. Cependant, elle n’aurait jamais pensé que le monde était aussi mal en point, que les relations entre les sorciers et les moldus étaient aussi conflictuelles. Et comment pourrait-elle, cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas quitté Poudlard, qu’elle n’avait pas quitté son monde restreint rempli de sorcier, coupé de l’extérieur, pour retrouver celui des moldus, celui où elle pouvait retrouver sa famille. Et peut-être était-ce mieux ainsi ? Comme ça, au moins, elle était protégée des horreurs de l’extérieur. Mais à force d’être trop protégée, ne risquait-elle pas de s’enfoncer dans un faux sentiment de sécurité ? Elle n’aurait sûrement jamais la réponse.

Depuis combien de temps la jeune Irlandaise était comme cela, la tête dans les mains, elle ne savait pas vraiment ; vingt ? Trente minutes ? Elle ne saurait le dire. Mais ce qu’elle savait, c’est qu’elle aurait pu rester dans cette position toute la matinée si l’arrivée de quelque chose -ou plutôt de quelqu’un- dans son champ de vision périphérique ne l’avait pas ramené à l’instant présent. Son regard toujours dans le vide, ce n’est pas le visage, ni la voix, mais le surnom qui fut employé par la personne qui termina de la sortir de la boîte imaginaire dans laquelle elle s’était enfermée. Elle tourna alors sa tête vers celui qu’elle appelait binôme, Jeffrey Hunter. Un petit « Salut, » sorti alors d’entre ses lèvres qui s’étirèrent difficilement en un petit sourire. Elle s’entreprit ensuite de répondre aux questions de son coéquipier concernant l’entraînement de Quidditch qu’ils avaient eu la veille, et qui avait été, comme il le disait, plutôt rude ; mais pour Eileen, c’est ce qui faisait que c’était un bon entraînement qui leur permettrait de progresser.

« Un peu oui et non t’inquiète pas, je commence à avoir l’habitude, » répondit succinctement Eileen en essayant du mieux qu’elle le pouvait de garder un ton ‘normal’.

Mais ce qu’elle avait entreprit ne semblait pas avoir convaincu Jeffrey, car il vit immédiatement à travers son jeu ; il avait vu à travers le semblant de façade qu’elle avait essayé de mettre en place. Les traits du visage de l’Irlandaise étaient, sans doute, restés crispés et contractés ; des vestiges de ce qu’elle venait de lire. Oui, elle en tirait une de ses tronches. Suite à la remarque de l’Anglais, les yeux de la brune se baissèrent immédiatement vers le bois de la table des Poufsouffle, ses mains s’entrelacèrent sur le dessus de ses cuisses, jouant machinalement l’une avec l’autre. Elle ne répondit pas immédiatement sa question du garçon, sa gorge était trop sèche, les mots lui échappaient ; elle ne savait pas quoi lui dire. Alors, au lieu de lui parler, avec ses mains tremblantes, elle ramena la boule de papier qu’elle avait jeté sur le côté, vers elle. Eileen la déplia et tenta de lisser le papier pour que les titres de la Une soient lisibles pour l’Anglais à côté d’elle. En levant son regard vers Jeffrey, elle fit glisser l’exemplaire de la Gazette du Sorcier -toujours sans un seul mot prononcé- et le laissa lire.

« Free will does exist, it's just fucking hard.»

11 mars 2021, 23:44
Le monde ne tourne plus rond.  J. Hunter 
Jeffrey s'était vite rendu compte en voyant l'expression de son amie et coéquipière que quelque chose clochait et qu'il avait encore une fois bel et bien mis les pieds dans le plat. Il ne connaissait que trop bien ce sourire de l'irlandaise. Elle avait bien trop de pudeur pour s'étendre spontanément sur ce qui pouvait la préoccuper. Pour autant l'anglais la fréquentait depuis des années maintenant et il n'était pas dupe face à sa salutation qu'elle avait tentée de prononcer avec légèreté. Pendant quelques brèves secondes Jeffrey se demanda s'il n'y était pas allé un peu trop fort à la batte lors de l'entraînement. Peut-être lui en voulait elle un peu et qu'elle essayait juste de faire bonne figure ? En tout cas le jeune Hunter culpabilisa quelque peu en entendant sa camarade qu'elle avait désormais l'habitude. Et même si sa boutade sur le Lutin de Cornouailles n'était pas hilarante il aurait au moins espérer arracher un sourire à son amie.

Le garçon observa ensuite Eileen agiter ses mains avec anxiété et se dit qu'il devait finalement y avoir une autre raison à son état. Après tout, comme elle le disait elle avait l'habitude des cognards et des entraînements corsés des Hel's. L'anglais resta interdit et regarda sa camarade déplier le journal et le lisser avant de lui montrer la Une.

« Par le caleçon de Dumbledore... » dit sans s'en rendre compte Jeffrey, reprenant ainsi une des expressions fétiches de sa grand-mère.

Le garçon cligna fortement des yeux comme pour vérifier qu'ils ne lui avaient pas joué un mauvais tour. Mais non. La Une était là, sous ses yeux. On aurait dit une première page alarmiste du Chicaneur mais il s'agissait bel et bien de la Gazette du Sorcier. Jeffrey sembla oublier Eileen en plongeant dans la lecture de l'article, après avoir tourné frénétiquement les pages du journal. Au fur et à mesure qu'il avançait dans sa lecture, le joueur des Hel's sentait une sorte de petite nausée s'installer. Il avait beau être encore jeune, il mesurait l'importance de cette nouvelle et l'escalade de la violence entre les sorciers et les moldus ne semblait pas prête à s'arrêter.

Jeffrey était en sureté relative à Poudlard mais il se faisait d'avantage de soucis pour les conséquences de tout ceci. Sa mère était moldue et ne pourrait pas se défendre si elle se retrouvait au milieu d'une attaque. Pour son parrain Andrew c'était guère mieux à vrai dire... Un mois plus tôt, lors des vacances de Noël, Jeffrey avait découvert le lieu de travail de son oncle et parrain. Et le fait qu'il avait été vandalisé en raison du nom de son enseigne, évoquant la magie dans un jeu de mot, ne lui avait pas échappé. Il pouvait certes mieux se défendre que sa mère en cas d'attaque avec sa baguette magique mais tout de même. Le Poufsouffle releva la tête et s'adressa à Eileen pour voir ce qu'elle pensait de tout ça.

« C'est fou non ? C'est vraiment des crétins dans ce Conseil... T'imagines jusqu'où ça pourrait aller tout ça ? Qu'est ce qu'on ferait ? » dit Jeffrey l'air préoccupé avant de se rendre compte qu'il avait peut-être une nouvelle fois mis les pieds dans le plat sans le vouloir.

« T'as pas de famille qui bosse dans un commissariat j'espère ? »