Tu frissonnas alors que la soirée avancée. C'était bientôt la fin de l'année scolaire et les événements qui s'étaient déroulés récemment marqués encore ton esprit. Assise à la table de poufsouffle, un châle sur les épaules, tu regardais d'un air absent le fond de ton assiette de soupe de potiron en remuant doucement ta cuillère dans le mélange orangée, mais sans pourtant le finir.

Une poufsouffle qui a perdu l'appétit… Plutôt rare non ? Oui, mais tu avais l'esprit embrouillé. Bientôt, tu pourrais rentrer chez toi et retrouver tes parents, mais tu ne savais pas si c'était de bonne ou de mauvaise augure ? Tout ce qui se passait dans le monde était bien triste, mais aussi terriblement effrayant. Tu grimaças en regardant une nouvelle fois ta soupe avant de finalement, poser ta cuillère, rassembler tes jupons et te lever pour quitter la table. Le mieux était encore d'aller se coucher et de cesser de penser à tout cela. Cela n'apporterait rien de bon et puis surtout… Cela ne servait à rien de continuer à réfléchir sur le passé, car il n'était pas possible de le changer.

Tu soupiras, puis, saluant d'un geste de la main ton amoureux, tu te dirigeas vers la porte de la grande salle alors que plusieurs élèves se retiraient également… Soudain, un éclair jaune et vert attira ton attention … Ou plutôt un groupe de deux personnes.

Alienor et Carry étaient en train de discuter sans vraiment se cacher et plutôt dans la joie… Ce spectacle te laissa interdite et tu te figeas sur place en les observant avec des grands yeux ronds.

Au fond de la salle, elle avait mangé la moitié de son repas debout et terminait avec une pomme. Elle n’avait pas envie de rejoindre les autres et s’assoir dans la liesse. Mais contrairement à ce qu’il se passait habituellement, aujourd’hui, elle avait vu Carry débarrasser les plats que certaines maisons terminaient trop rapidement. Plus personne ne la remarquait, c’était devenu normal pour les autres. Mais Aliénor ne voyait pas les choses de cette façon. Alors elle avait décidé de passer le repas avec elle, debout à ses côtés et essayant d’aider la Serpentard déchue quand on avait besoin d’elle. Le repas était presque terminé, elle devait nettoyer les tables à la fin mais pour cela, les élèves devaient partir. Alors elles attendaient. Aliénor croqua dans une pomme analysant les tables des maisons.

-Purée t’as vu la table des Serpents, parfois le me demande s’ils ne font pas exprès…. Enfin visiblement il y a eu une bataille de nourriture sur celle de Poufsouffle. Tu crois si on fait une bataille d’éponges en nettoyant les Elfes nous dirons quoi ?

Elle prit une voix ridicule pour symboliser celle d’un Elfe de maison.

-Miss Harrison doit arrêter ! Miss Delphillia ne doit pas encourager Miss Harrison dans le jeu.

Aliénor laissa son rire éclater s’imaginant le pauvre Elfe impuissant face aux deux filles. Même si certains d’un claquement de doigt ils pouvaient les faire taire, ils étaient souvent bien trop serviables et gentils pour en arriver là. Aider Carry dans sa tâche était une preuve qu’Aliénor appréciait sa camarade, mais aussi parce qu’au fond d’elle voir quelqu’un servir les autres sans l’aider c’est compliqué.

Et puis en soi, se retrouver sur les tables de la grande salle, éponge mousseuse dans une main, torchon dans l’autre, ça avait un sacré potentiel d’amusement dans les yeux de la jeune fille.

Son rire se calma mais un sourire persistait sur ses lèvres. Aliénor passa une main dans ses cheveux et laissa son regard se balader sur les élèves sortant de la grande salle. Soudain son regard se posa sur Cassandre. Elle faisait une tête bizarre et même si la jeune Delphillia l’ignorait depuis qu’elle était venue la chercher dans la salle de bain, voir quelqu’un avec qui elle était proche auparavant avec une telle expression ne lui plaisait pas vraiment. La différence avec Carry c’était que toutes les deux subissaient déjà les piques et les remarques des autres, Cassandre elle, Aliénor devait lui épargner tout ça au moins autant qu’elle le pouvait.

En fixant sa camarade de Poufsouffle Aliénor haussa les épaules. Elle n’avait pas vraiment d’idée de ce qu’il c’était passé entre Carry et elle. Peut-être que Cassandre lui en avait parlé, il lui semblait. Mais elle ne s’en souvenait plus vraiment, elle avait eu d’autres choses à penser.

-Tu parles, la table des Griffons rivalise avec la votre en terme de saleté ! Le problème c’est que votre table mange trop et parfois trop vite ! Du coup, vous en mettez plus dans le vide que dans votre bouche ! Se laissa dire la jeune Sang-pur en narguant gentiment Alienor qui était avec elle.

Carry ria d’amusement a la bêtise d’Alienor quand elle imita la voix d’un elfe de maison. Même si Carry savait que c’était pour rire, Alienor était une brise fraiche avec ses idées plus ou moins farfelues. Mais c’est vrai ça ! Qu’est ce que les elfes de maisons diraient si elles démarraient une bataille d’éponges ? Carry avait grandement envie de savoir mais dans un éclair de lucidité, elle se voyait déjà en train de tout ranger et tout nettoyer dans la grande salle en plus de débarrasser les assiettes des élèves. Non, mauvaise idée, très mauvaise idée et Alienor pourrait elle-même avoir des ennuies si jamais elles se faisaient toutes les deux attraper.

-Je t’avoue que je serai bien curieuse de voir ce que ça pourrait donner une bataille d’éponges…Surtout si on lance les éponges sur les elfes de maisons ! Suggéra Carry avec amusement et exagération. Mais bon après il faudra assumer, hein ! Parce qu’eux contre nous en termes de magie, on va très vite se retrouver la tête en bas en un claquement de doigt. Reprit-elle en riant de nouveau à cette idée saugrenue.

Alors les élèves sortaient de la Grande salle, Carry fut surprise pendant un instant de voir Alienor l’aider à nettoyer les tables. Une éponge a la main, elles s’entraident à rendre les tables plus brillante que jamais. Etonnamment avoir de l’aide rendait la tache moins pénible et surtout plus amusante. Elle comprenait maintenant pourquoi Effie, la petite elfe de maison adorait faire ça, dans chaque nettoyage il y’avait la possibilité de voir des gags arriver à n’importe quel moment. Alors que Carry interpellait Alienor pour montrer a Alienor une nouvelle méthode de nettoyage en se laissant glisser sur la table avec les bras tendus avec l’éponge au bout, elle surprit son regard perdu, figée sur quelqu’un que Carry n’eut aucun mal a identifiée… Cassandre Mcwood, une autre Poufsouffle avec qui Carry s’était battue et qui avait reçue une merveilleuse retenue a cause de cette fouille-merde. Pfeu, Carry haussa les épaules et essaya de tirer son amie de ses rêveries en lui jetant son éponge propre dans ses cheveux.

-Dit donc, arrête de la regarder comme ça après elle va venir te voir ! Plaisanta Carry qui se rapprocha d’Alienor pour récupérer son éponge et se mette à nettoyer la part de travail qu’elle n’avait pas encore fait. Si tu veux allez lui parler vas-y, moi j’ai encore beaucoup de travail à faire et… Fait attention, cette fille je ne l’aime vraiment pas du tout. Elle met son nez dans les affaires de tout le monde…

Elle ne bougeait pas d’un pouce, comme si elle avait vu un fantôme. La mise en garde de Carry lui fit quitter des yeux sa camarade de Poufsouffle quelques secondes. Elle fronça les sourcils en observant la Serpentard déchue. Il y avait donc bien un passif entre les deux filles, mais quand même, Cassandre ne mettait pas spécialement son nez partout. D’ailleurs elles ne s’étaient pas reparlé depuis qu’Aliénor l’avait rembarré dans la salle de bain du dortoir des filles. Enfin si, mais cette fois là au parc, c’était plus étrange qu’autre chose. Elle ne savait pas trop quoi en penser d’ailleurs, encore aujourd’hui. C’était une expérience vivre, on va dire ça.

-Mh mh. Non je vais t’aider t’inquiète, j’ai rien de mieux à faire. Juste 2 secondes.

Elle reporta son regard sur sa camarade de Poufsouffle et pencha la tête sur le côté. Avant de faire quelques pas vers elle avec une lenteur qui lui permettait de faire demi-tour rapidement si Cassandre démontrait la moindre colère ou tressaillement de sourcil énervé. Ce n’était pas son but que de se confronter à elle, même si, se retrouver dans cette situation n’était pas des plus agréable au vu des mots de Carry et du regard de la Poufsouffle. Elle marchait sur des œufs. Non pas qu’elle veuille spécialement passer du temps avec elle, elle tenait sa promesse et ne voulait pas s’approcher des gens qu’elle appréciait sachant qu’il y avait toujours quelques personnes qui trainaient à l’entrée de la grande salle. Elle aperçut d’ailleurs un regard rieur en sa direction, mais elle avait mieux à faire. Elle restait tout de même très protectrice envers les gens qu’elle côtoyait. Elle avait déjà vu Cassandre dans de sales états et elle voulait s’assurer que tout allait bien.

-Ca va ? On dirait que t’as vu un fantôme.

Oui bon ça, elle n’a toujours pas de tact, mais ce n’est pas parce qu’elle ne parle pas à grand monde qu’elle est devenue plus tendre dans ses paroles, au contraire d’ailleurs. Avec Carry c’était différent, les gens se moquaient déjà d’elle, elle ne pouvait pas pourrir sa réputation, elle était déjà bien sale. Donc elle pouvait passer du temps avec elle et ce qu’elle découvrait ne la repoussait pas, au contraire. Elle s’arrêta à quelques mètres de la troisième année histoire de garder une distance de sécurité. Le regard d’Aliénor trainait sur Cassandre à la recherche du moindre signe qui lui montrerait une quelconque détresse. Avec tout ce qu’il se passait en ce moment dehors et au château, tout le monde se montrait plus méfiant, y compris Aliénor, même si elle vivait tout cela avec un certain détachement qui était bien plus une façade que ce qu’elle ressentait vraiment.

Lorsque la brune s'approcha de toi, tu l'observas en la regardant droit dans les yeux, interdites et même surprise qu'elle accepte de s'approcher de toi. D'ailleurs, lorsqu'elle te parla, tu hésitas à faire demi-tour et à partir.

Elle avait décidé de mettre de la distance dans l'espèce de relation que vous entreteniez toutes les deux et, bien qu'elle n'en soit visiblement pas consciente… Toi ça te blessait cette distance qu'elle avait décidé d'établir de son proche chef.

Lorsqu'elle s'adressa à toi, tu te contentas de secouer négativement la tête :

"Non … Je n'ai pas vu de fantôme…"

Où peut être si … Le fantôme d'une relation potentiellement amicale qui venait de s'envoler. C'était peut-être étrange, mais ça te faisait vraiment mal de penser à tout cela, tu te contentas de baisser la tête, tristement avant de déclarer :

"Bonne soirée …"

Tu n'avais rien de plus à ajouter et surtout, tu n'avais pas forcément envie d'en apprendre plus sur la relation que la batteuse de quidditch entretenait avec la serpentard.

Pour l'heure, voir ce que tu venais de voir avait eut un impact négatif sur ton esprit. Tu avais essayé de t'investir dans une relation et une nouvelle fois, c'était un échec cuisant pour toi et mine de rien, tu commençais vraiment à souffrir de ce vide amical invisible qui s'établissait autour de toi.

On ne pouvait pas vraiment dire que tu n'étais pas entouré, car tu avais des camarades … Mais plus le temps passait, plus tu te demandais si tu avais vraiment de véritables amis à Poudlard.

Tu tournas les talons et tu quittas la grande salle. Tu avais besoin de réfléchir et de t'isoler.

Eponge a la main, Carry observa les filles du coin de l’œil pendant qu’elle frottait la table avec maladresse. Son attention était pratiquement absorbée par la marche d’Alienor en direction de Cassandre qui semblait quitter la grande Salle. Tant mieux, l’ex Serpentard n’avait pas envie de devoir supporter la compagnie de cette petite peste de Poufsouffle qui se mêlait de tout.

- Delphillia! Interpella Carry en criant avant que sa voix baisse soudainement a la dernière syllabe du nom de famille.

D’un geste las, Carry jeta son éponge dans le sceau et s’empressa d’aller rejoindre Alienor qui semblait troubler par cet échange. De ce qu’elle avait pu voir de la ou elle était, Alienor avait essayée de parler avec Cassandre mais celle-ci ne semblait pas vouloir lui parler, du moins le fait qu’elle ne s’en aille aussi soudainement en ayant presque rien dit, c’était l’hypothèse la plus plausible.

Les mains débarbouiller d’eau après un séchage expresse sur sa robe, Carry rejoignit d’un pas plus ou moins impatient la Poufsouffle. Une fois a son niveau, elle prit un instant pour la considérer de dos pour voir si elle allait se retourner mais rien. Inquiète de ce qu’elle pensait, la troisième année tendit la main et tapota l’épaule de sa partenaire de nettoyage en espérant avoir son attention.

-Hey…ça va aller ? demanda-t-elle en devinant à moitié la réponse. C’est quoi son problème à elle ? demanda Carry en regardant derrière le dos d’Alienor en direction de Cassandre avec un regard méprisant. Tu veux qu'on aille lui parler ensemble ?

Elle était venue pleine de bonnes intentions. Pleine de bonnes intentions ! Et quoi ? On lui crachait à la gueule à coup de mépris ? Mais elle avait quoi putain ? Aliénor la regarda se diriger vers la porte de la grande salle. Elle allait la laisser planter là ? Et Aliénor considérait quasiment cette fille comme son amie ? Alors oui elle l’avait rejeté quand celle-ci était venue la voir dans la salle de bain des dortoirs, mais ce n’était clairement pas le bon moment. Mais la jeune Delphillia avait aussi été là pour elle lorsqu’elle faisait n’importe quoi avec ce crétin de Kingson. Alors quoi, elles n’allaient jamais se reparler ? Pourtant il y aurait de quoi faire non ? Mais non, elle se barrait comme si la batteuse des Hel’s n’était personne, une inconnue.

Les points de la jeune Poufsouffle se serrèrent immédiatement et les muscles de sa mâchoire tressautèrent sous la force qu’elle mettait à serrer les dents. Mais non, elle ne pouvait pas la laisser partir comme ça, elle avait quoi à la fin ? Carry arriva à la hauteur d’Aliénor, mais elle n’en avait rien à faire, elle était concentrée sur sa camarade de Poufsouffle.

-Mais t’es sérieuse ? Tu vas te barrer comme ça ? Mais t’as quoi putain, c’est quoi ton putain de problème ?

Aliénor criait dans la grande salle telle une chiffonnière, mais elle n’en avait absolument rien a faire. Elle voulait protéger les gens qui lui étaient proche et Cassandre en faisait partie. Lors au moins qu’elle s’exprime qu’elle parle parce que visiblement elle avait un problème avec Aliénor, ça crevait les yeux.
Amère Aliénor se tourna vers Carry.

-T’as raison, cette fille ne VAUT RIEN.

Elle avait appuyé sur les deux derniers mots pour être certaine que la troisième année les entende. Elle voulait juste une réaction en fait, c’était tout. La piquer pour qu’elle réagisse, même si ça faisait du mal, Aliénor s’en fichait, elle voulait savoir ce qu’elle avait bien pu faire à Cassandre pour qu’elle la fuit comme ça. Aliénor oui Aliénor fuyait les gens depuis quelques temps, mais quasiment tout le monde savait pourquoi. Cassandre, il n’y avait absolument aucune raison de faire ça.
Elle attrapa le bras de Carry pour retourner à « leur » travail. Toujours énervée, elle pressa un peu fortement le bras de sa camarade. Elle retira immédiatement sa main.

-Pardon, on y retourne, elle m’a saoulé.

Elle se retourna pour de bon espérant entendre la voix de Cassandre résonner dans son dos, n’importe quoi, qu’elle vienne, qu’elle lui foute une claque peu importe, quelque chose qui lui montrait que ce n’était pas Aliénor le fantôme.

Il y a la douleur physique et la douleur mentale. Les paroles d'Alienor sont comme une claque d'une extrême méchanceté pour toi. Oh bien sûr que tu les entends, de même que les injonctions de la batteuse pour t'inciter à te retourner, à agir, à faire quelque chose … Mais tu n'en fais rien. Tu te sens abasourdi… Trahis par ce qu'il vient de se passer. Ton "putain" de problème, comme le dit si bien la Delphilia, c'est d'avoir un cœur beaucoup trop gros et d'apporter ton aide à beaucoup trop de monde, de lier des amitiés de façon beaucoup trop facile et surtout, surtout, de donner ta confiance trop facilement !

Ce point de ta personnalité qui pourtant est positif est en train de te ronger et de devenir beaucoup trop handicapant pour toi.

Alors que tu t'apprête à franchir les portes en essayant de rester neutre, tu sens que tu es sur le point de t'effondrer lorsqu'Alienor lance dans une exclamation de colère, ce qui est pour toi, la phrase la plus blessante qu'elle puisse faire à ton encontre. Tu n'es rien … Tu ne vaux rien …

Une larme coule le long de tes yeux et tu quittes la salle en essayant de garder un calme apparent, comme si tout cela ne te touchait pas … Mais ce n'est pas le cas … Ce n'est absolument pas le cas …
Au lieu de retourner en salle commune, tu vas te perdre dans les méandres du château… Tu passes dans plusieurs salles qui auraient bien besoin d'un bon coup de ménage, puis, tu finis par arriver dans la tour de l'horloge de Poudlard.

Les mécanismes de cette dernière ont l'avantage d'avoir un clic-clac régulier qui se veut apaisant, mais tu n'es pas apaisée du tout.

Tu t'installes sur le bord de la tour et tu observes, les pieds pendants dans le vide, les briques du château, la façon dont est construite la tour et en son sommet, cette immense girouette…
Nul doute que ce soir tu rentreras bien après le couvre-feu dans ta salle commune, mais tu t’en moques… Tu as besoin d'un peu de temps pour oublier.

Fin du Rp pour moi merci

Regardant d’un air complétement dégoutée, Carry laissa un soupire de lassitude lui échapper quand la folle de Cassandre finit par quitter la Grande Salle. Une chose qu’elle ne comprenait pas c’est comment Alienor faisait pour être ou avoir été amie avec cette fille ? Elle savait que ses pensées devenaient redondantes mais elle insistait beaucoup sur le fait que Mcwood était une fille qui se mêlait des affaires des autres et qui aimaient plus que tout jouer la rapporteuse pour bien se faire voir des autres professeurs.

Haussant une dernière fois des épaules, Carry se laissa emporter par la soudaine étreinte autour de son bras. Alienor s’était saisie du bras comme une s’il s’agissait d’une baguette sortie tout droit du four et manquait à plusieurs reprise de l’arracher. Si cela ne tenait qu’a son imagination, Carry aurait juré qu’elle finirait avec un bras en moins avant la fin du nettoyage. Dans sa course pour essayer de survivre à la colère de Delphillia, Carry poussa discrètement un gémissement de douleur mélanger a un rire bref et correcte.

-Mais…Ça fait mal! S’écria-t-elle en riant. Tu as une poignes de troll ce n’est pas possible, tu vas m’arracher le bras si tu continus ! Carry se dégagea doucement de la prise d’Alienor et se positionna comme obstacle devant elle. Délicatement, elle vint poser ses deux mains sur les deux épaules de la Poufsouffle en la forçant à la regarder droit dans les yeux. Calme-toi et reprend doucement ta respiration, lui demanda-t-elle gentiment avec le sourire. Si tu nettoies les tables dans cette état, j’ai peur que tu casses les table en deux…Et moi aussi en bonus… Essaya-t-elle de plaisanter avec ce même rire. Oublie la cette fille, elle n'en vaux vraiment pas la peine... Efface la et retrouve ta joie de vivre.

Ne sachant pas vraiment quoi faire d’autre pour suggérer le calme, Carry laissa ses mains doucement masser chacune des épaules de Delphillia. Elle ne savait pas si cela faisait effet, mais elle se souvenait que c’était ce que faisait sa grande sœur quand Carry piquait une crise au manoir et qu’elle essayait de la calmer. Qui sait peut-être que cela marcherait sur son amie aussi aujourd’hui ?

Heureusement pour la jeune fille sa camarade prit la chose plus simplement et ne lui en voulut pas vraiment pour sa poigne un peu trop ferme. Elle se plaça devant Aliénor ce qui força la jeune fille à plonger son regard dans le sein. Comment cette fille qu’on caractérisait de folle pouvait prendre tant de recul sur une situation ? La batteuse esquissa un sourire et leva les yeux au ciel devant la dérision de sa camarade. Casser une table en deux ? Elle n’en avait pas la force c’était certain et casser Carry en deux, ce serait certainement la pire erreur de sa vie au vu de la situation actuelle. Elle n’avait plus grand monde autour d’elle, elle ne pouvait pas se priver de l’une des seules personnes amicale de son entourage.
Elle secoua la tête de gauche à droite pour nettoyer son esprit de cette étrange altercation qui venait d’avoir lieu. Elle offrit un demi-sourire à la Serpentard déchue, elle ne pouvait pas vraiment faire plus.

Oublier Cassandre ? Elle avait été là dans des moments où Aliénor était au plus bas, et dans des moments de joie aussi. Mais Carry avait raison en un point, elle ne pouvait pas se laisser emporter dans une tristesse qui ne lui ressemblait pas.

-Ouais.

Elle retira les mains de sa camarade qui trainaient sur ses épaules, non pas que ça ne lui fasse pas du bien, mais ce genre de contact n’étaient pas accoutumés de la jeune Delphillia. Elle plongea sa main dans un seau d’eau savonneuse qui trainait là, en sortit une éponge et arrosa Carry d’un geste ample qui envoya de l’eau un peu partout mais principalement sur la cible de la jeune fille.
Aliénor éclata d’un rire franc, elle ne devait pas y penser, pas se laisser abattre, se raccrocher à ceux qui était là pour elle maintenant, et Carry était là. Alors elle allait tout faire pour oublier ce moment, au moins pour un instant et ce soir certainement, quand elle sera seule dans son lit, les remords la rendront, mais pas de suite, là, elle devait continuer à vivre ses rares moments où elle lâchait prise, loin de toute cette histoire et de tous ses regards.

Fin pour moi! Merci à vous deux!