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20 déc. 2020, 23:06
 Salle des professeurs  On se connait ?
PV Eleanor Perkins
12 septembre 2045


Cela faisait un peu plus d'une semaine que Matthew Hughes avait repris son poste d'enseignant à Poudlard. Il ne lui avait guère fallu plus que quelques jours pour replonger dans sa routine habituelle de préparations de cours, de corrections de devoirs et d'encadrement des élèves de la maison Poufsouffle. Le cadre avait radicalement changé en dix ans — après tout, le château était désormais entouré d'eau, les collègues qu'il avait eu à l'époque étaient tous partis à la retraite ou avaient vogués vers d'autres horizons — mais le vieil homme se sentait encore comme à la maison. Il ne pouvait qu'être heureux de retourner dans les lieux où il avait passé un grand nombre d'années.

En cette fin de journée — le dîner n'allait pas tardé à être servi dans la Grande Salle —, le professeur s'était rendu dans la salle des professeurs afin de corriger les devoirs des Troisième Année qu'il avait récupéré sur le cours d'introduction. Il s'agissait principalement de connaître ce qu'étaient les moldus — et donc dans un sens d'expliquer ce qui rendait les sorciers spéciaux — et déjà avec cet exercice, il pouvait séparer les élèves en deux catégories : ceux qui avaient un lien avec des non-magiciens et ceux qui n'avaient jamais mis un pied dans le monde moldu. Durant toute sa carrière, le constat avait été le même : il y avait de sacrés différences non seulement sur les connaissances, mais sur les points de vues des élèves selon leur origine.

Assis à la table des professeurs, avec une tasse de thé qui commençait à tiédir, Matthew griffonnait des annotations dans les interlignes laissés par les élèves, notait des commentaires en espérant qu'ils soient lus de ses élèves. En plongeant une dernière fois sa plume grisâtre dans l'encrier et en essayant de griffonner un commentaire supplémentaire, l'homme se rendit compte que son encrier était vide. Dommage pour lui, ses réserves d'encre étaient toutes dans son bureau fraîchement réaménagés et il n'avait guère envie de remonter un étage pour aller les chercher. Levant la tête, il regarda à droite à gauche et finit par interpeller l'une de ses collègues qui était non loin de lui.

— « Excuse-moi. Il avait toujours du mal à tutoyer les personnes qu'il ne connaissait pas, mais puisqu'il s'agissait de sa collègue. Tu saurais me dire si les réserves d'encre sont toujours entreposées dans l'armoire au fond ? »

Pour accompagner sa demande, il pointa du doigt un vieux meuble en bois à l'autre extrémité de la salle. De son temps, c'était là où les professeurs rangeaient certaines fournitures scolaires — dont l'encre — mais cela avait bien pu changer en dix ans. Il ne voulait pas se lever et paraître impoli en cherchant dans toutes les armoires de la salle.

♫ Where did I go wrong, I lost a friend ♫

20 déc. 2020, 23:38
 Salle des professeurs  On se connait ?
*Mais où est-elle, bon sang ?!* pensa la jeune professeure alors qu'elle était à la recherche de la pile de copies qu'elle avait déposée plus tôt sur la table de la salle des professeurs. En tous cas, c'est là qu'elle pensait l'avoir déposée. Se trompait-elle ? Même si elle était persuadée de l' avoir laissée sur cette fichue table, vu sa distraction habituelle, c'était tout à fait possible qu'elle se trompe. Inquiète, elle parcourait la salle et soulevait même les tasses de café de ses collègues pour voir si elle ne s'y trouvait pas. De toute évidence, elle faisait fausse route.

Alors qu'elle allait abandonner ses recherches dans la salle des professeurs et retourner dans sa salle de classe afin s'assurer qu'elle n'avait pas laissé trainer ses devoirs là où il ne fallait pas, Eleanor fut interpellée par l'un de ses collègues. Depuis quand était-il là ? Prise dans ses recherches, elle ne l'avait même pas remarqué et ne l'avait pas salué. Quelle image d'elle allait-elle lui donner ? Quand elle s'aperçut que c'était son nouveau collègue, Matthew Hugues, professeur d'Etude des moldus, elle ne put retenir le rouge qui lui montait aux joues. Depuis une semaine maintenant, la jeune professeure faisait tout ce qui était en son pouvoir pour l'éviter. Pourquoi ? Et bien, parce qu'elle n'avait pas forcément envie de se retrouver face à son ancien professeur même s'il ne l'avait pas reconnue... surtout si c'était pour lui demander une telle chose. S'il avait envie de savoir si les réserves d'encre étaient encore entreposées dans l'armoire du fond, il pouvait très bien le vérifier par lui-même. N'avait-il pas remarqué que sa collègue courait dans tous les sens ? Visiblement, non puisqu'il corrigeait ses copies. Faisant abstraction de sa gêne et de sa surprise concernant la question qui lui était posée, la jeune femme répondit à son collègue.

- " Monsieur Hughes ... Hum, Matthew, je suis désolée, je ne vous avais pas vu ". C'était vraiment bizarre d'appeler son ancien professeur par son prénom... " Oui, c'est toujours là. Vous en avez besoin ? "

Puisqu'elle était debout, c'est tout naturellement qu'elle proposa à son ancien professeur et nouveau collègue de lui apporter son aide. Lorsqu'elle eu terminé sa phrase, elle se dirigea vers l'armoire dont il parlait, l'ouvrit et saisit un encrier. Ensuite, elle revint et déposa l'encrier sur la table.

Ancienne professeure de Sortilèges (2043-2046)

21 déc. 2020, 00:12
 Salle des professeurs  On se connait ?
Entrapercevoir les émotions des personnes au travers de leur expression faciale et de leur gestuelle était l'un des nombreux talents que Matthew avait acquis avec l'âge. Il aimait pouvoir comprendre la psyché d'un individu non pas avec ses mots, mais avec ce qu'il pouvait voir de lui. Ainsi, le vieil homme n'eut aucune difficulté à voir le changement de nuances de la couleur des joues de sa collègue — et ne put s'empêcher de se demander ce qui la gênait dans la demande qu'il venait de faire. Le jeu de silence qui s'installa entre eux deux — elle le regardant sans savoir quoi dire de suite, lui se demandant bien ce qu'il se passait — mit aussitôt mal à l'aise l'homme, qui se mit à son tour à rougir et à sourire pour cacher sa gêne.

Elle finit enfin par se décider à lui répondre. Même si les deux adultes étaient collègues, elle commença par l'appeler Monsieur Hughes avant de se reprendre et de le nommer par son prénom. Cette correction intensifia le sourire qu'avait déjà Matthew, fit disparaître toute trace de gêne que le silence entre eux deux avait pu causer. Néanmoins, même si elle l'avait appelé par son prénom, elle l'avait vouvoyé et non pas tutoyé. En soi, cela ne le dérangeait pas — de nombreux jeunes adultes le vouvoyaient, il s'agissait d'une marque de politesse — mais il n'était pas forcément à l'aise que ses collègues marquent autant la distance entre eux et lui. Ce professeur confirma ce que l'ancien retraité pensait : l'emplacement des fournitures scolaires n'avait pas changé en dix ans ; enfin quelque chose qui n'avait pas changé dans ce château !

— « Ah, merci, lui répondit-il d'une voix aimable. Tu peux me tutoyer si tu préfères, cela ne me dérange pas du tout. »

À peine eut-il le temps de la remercier qu'elle s'empressa d'aller chercher l'encre dans l'armoire en question. Il n'eut même pas l'opportunité de lui dire si oui ou non il en avait besoin — même si il ne lui aurait jamais posé la question si il n'en avait pas besoin. En deux trois mouvements, sa collègue était déjà revenue avec un encrier et le déposait à côté de lui. Matthew la gratifia d'un sourire en coin et lui demanda alors :

— « Je suis vraiment désolé, mais je n'ai pas retenu ton nom. Tu pourrais me rafraîchir la mémoire s'il te plaît ? »

À vrai dire, il ne se rappelait pas si elle lui avait déjà dit son nom ou pas — il ne se rappelait même pas lui avoir parlé durant cette première semaine à Poudlard —, mais il avait préféré prétendre avoir oublié son nom par politesse, puisqu'il aurait été inconvenant de dire qu'ils ne s'étaient jamais rencontré si tel n'était pas le cas.

♫ Where did I go wrong, I lost a friend ♫

21 déc. 2020, 22:20
 Salle des professeurs  On se connait ?
Face à son ancien professeur, la jeune femme n'était plus elle-même. Pourquoi se mettait-elle à ce point la pression alors qu'il ne l'avait même pas reconnue ? Elle l'ignorait. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle allait avoir du mal à le tutoyer. En effet, au-delà du fait que ce soit son ancien professeur, Eleanor n'avait pas l'habitude de tutoyer les hommes, comme les femmes d'ailleurs, à partir d'un certain âge. Pour elle, c'était une marque de politesse et de respect. Un peu gênée, elle s'adressa à son professeur après avoir déposé l'encrier sur la table.

- " C'est normal ... Pour le tutoiement, c'est d'accord mais il me faudra peut-être un petit temps d'adaptation ". Après quelques secondes de silence, elle reprit la parole. " Je réalise que je ne vous ... je ne t'ai même pas demandé si tu en avais besoin ... j'ai supposé que c'était le cas. ".

Lorsqu'elle eut terminé sa phrase, le moment qu'elle redoutait tant arriva ... Voilà qu'il lui demandait son nom. Pendant toute la semaine, la jeune femme avait tenté par tous les moyens de l'éviter. Bien sûr, elle savait qu'elle serait bien obligée de passer par là à un moment et qu'elle ne pourrait pas l'éviter durant toute l'année. D'ailleurs, elle ne comprenait pas pourquoi elle était tant gênée à l'idée de devoir se présenter à son ancien professeur. Peut-être était-elle déçue qu'il ne l'ait pas reconnue car, après tout, elle était plutôt une bonne élève lorsqu'elle étudiait au château... D'une voie plus calme qu'à son habitude, Eleanor répondit à son nouveau collègue.

- " Bien sûr, je m'appelle Eleanor Perkins. C'est ma troisième rentrée en tant que professeure de "Sortilèges" ! "

Eleanor ignorait si son nouveau collègue connaissait le poste qu'elle occupait alors, à titre informatif, elle le lui rappela également.

Ancienne professeure de Sortilèges (2043-2046)

21 déc. 2020, 23:08
 Salle des professeurs  On se connait ?
Matthew put à peine retenir un sourire en coin lorsque sa collègue dit qu'elle était d'accord pour le tutoyer, mais que l'instant d'après, elle le vouvoya avant de se reprendre. Il comprenait très bien qu'il n'était pas facile de tutoyer quelqu'un avec qui on aurait naturellement utilisé le vous. Quand il était plus jeune — et Merlins seul sait que c'était il y a fort longtemps —, il avait cette même difficulté à tutoyer les personnes d'un âge. L'homme avait dû se faire violence à l'époque pour arrêter d'appeler Monsieur et Madame Willams les parents de sa femme et encore plus pour les tutoyer puisque c'était ce qu'ils désiraient.

— « Oui, oui, j'en avais bel et bien besoin. »

Lorsque fut arrivé le moment des présentations — ou plutôt de sa présentation puisque visiblement elle semblait le connaître —, le vieil homme perçut une hésitation dans son regard, comme si elle ne voulait pas lui révéler de suite son identité. *Pourquoi tant de mystères ?* ne pouvait-il s'empêcher de se demander. Cette micro-expression, couplée à sa précédente gêne, Matthew commençait sérieusement à s'interroger sur sa nouvelle collègue et se questionnait même sur les secrets qu'elle voulait lui cacher.

Eleanor Perkins. Il ne retint de sa phrase que son identité, zappant entièrement la suite de sa phrase. Un éclair de compréhension traversa le regard de Matthew, rapidement suivi d'un mouvement de sa tête pour regarder de haut en bas sa collègue avant de regarder son visage plus en détails. Ce nom lui disait quelque chose. Si il pouvait oublier les visages — bien que ce ne fut rarement le cas de visages d'adultes qui n'évoluaient plus —, le professeur n'oubliait jamais un nom et les souvenirs associés. Il recula sa chaise pour se redresser et fit deux pas pour s'approcher d'Eleanor.

— « Eleanor Perkins. Il ne me semble pas que notre communauté en compte plus d'une. L'homme afficha un sourire bienveillant sur le visage et continua : Je suis désolé, je ne t'avais pas reconnu... mais pour ma défense, tu as bien changé en... dix ans, c'est bien cela ? »

Sa collègue était ainsi l'une des dernières élèves qu'il avait pu avoir en cours et en tant que directeur de maison avant de prendre sa retraite. En regardant la femme qui se tenait devant lui, il arrivait à présent à reconnaître quelques traits de l'étudiante qu'il avait jadis connu, bien que cette impression de connaissance restait tout de même floue. En même temps qu'il essayait de se rappeler à quoi elle ressemblait à l'époque, certains souvenirs des échanges qu'il avait pu avoir avec elle refaisaient surface, et ils étaient loin d'être tous glorieux pour la sorcière. Ne perdant pas son sourire, il lui demanda :

— « Je ne te demanderai pas ce que tu deviens, puisqu'apparemment, tu enseignes à Poudlard, se permit-il de dire avant de s'esclaffer. Alors, cela fait combien de temps que tu travailles ici ? »

Il lui posait une question à laquelle elle avait déjà répondu — mais il avait été bien trop pensif par la découverte de son nom pour écouter l'information.

♫ Where did I go wrong, I lost a friend ♫

25 déc. 2020, 21:14
 Salle des professeurs  On se connait ?
Lorsqu'elle se rendit compte que son ancien professeur se souvenait d'elle, Eleanor ne put s'empêcher de ressentir une sorte de soulagement. En effet, elle n'avait aucune envie de commencer à se présenter ou à lui rappeler des moments peu glorieux afin de se faire reconnaitre. Quand Matthew précisa qu'il ne l'avait pas reconnue parce qu'elle avait bien changé, la jeune professeure ne put s'empêcher de rigoler. En effet, si lui n'avait pas pris une ride, ou presque, ... elle était devenue une femme ce que, de toute évidence, elle n'était pas il y a dix ans de ça.

- " Oui, c'est bien ça ! J'ai l'impression que c'était hier ... Mes vieux réflexes sont toujours là comme tu as pu le remarquer ... Le "Monsieur Hughes" est sorti tout seul ! "

Eleanor était nerveuse et se demandait ce que devait ressentir son collègue. Après tout, si, pour elle, c'était étrange d'avoir son ancien professeur comme collègue, l'inverse devait être tout à fait vrai aussi. Que pensait-il de la situation ? Après quelques secondes, la jeune professeure se rappela qu'elle n'était pas seule au monde et que plusieurs de ses collègues avaient du avoir Matthew comme professeur.

La question suivante ne tarda pas à arriver. N'avait-elle pas déjà répondu à la question ? Elle aurait juré que si pourtant son nouveau collègue ne semblait pas avoir retenu l'information. Etait-ce lié à son âge ? Après tout, en 10 ans, une personne pouvait beaucoup changer et perdre la tête. Aussitôt, la jeune professeure balaya l'idée de sa tête.En effet, elle se dit qu' il n'aurait jamais eu le poste s'il n'avait pas encore toute sa tête.

- " Et bien, c'est ma troisième année en tant que professeure ! Le temps passe terriblement vite ! J'ai l'impression d'avoir vécu plus de choses ces deux dernières années qu'en 25 ans ... "

Cette fois-ci, Eleanor espérait que son nouveau collègue retiendrait l'information et qu'elle n'aurait pas à se répéter une troisième fois.

Ancienne professeure de Sortilèges (2043-2046)

28 déc. 2020, 11:37
 Salle des professeurs  On se connait ?
Tout juste après qu'il lui ait demandé depuis combien de temps elle enseignait au château, Eleanor semblait une fois de plus gênée, comme si il avait dit quelque chose de mal ou s'y était mal pris d'une quelconque manière. Décidément, le vieil homme avait du mal à communiquer sans la mettre mal à l'aise — mais il n'en chercha pas davantage l'origine, se disant qu'il devait être peu aisé pour la jeune femme de discuter comme si de rien n'était avec son ancien directeur de maison.

L'attention de Matthew fut rapidement captivée lorsqu'Eleanor lui affirma que les deux dernières années de sa vie, années qu'elle avait passées en tant qu'enseignante, avaient été bien prenantes. Le professeur d'Étude des Moldus avaient entendu bien des histoires sur ce qu'il s'était passé à Poudlard depuis qu'il était parti en retraite. À chaque fois, il se demandait bien ce qu'il pourrait arriver de pire la prochaine fois - un élève retrouvé mort près de la Forêt Interdite en 38, un feudeymon dans la salle sur demande en 39, et que dire des récents événements qui avaient mené à la transformation du domaine en île. Seulement, le vieux professeur ne voulait pas montrer de suite où était son intérêt ; il préféra à la place questionner sa collègue sur son travail :

— « Si ma mémoire ne me fait pas défaut, tu es partie étudier à l'Académie des Enchantements et Sortilèges, n'est-ce pas ? Si je ne m'abuse, et dis-moi si ce n'est pas le cas, tu serais la professeure de Sortilèges ? »

La mémoire de l'ancien retraité pouvait paraître impressionnante — après tout, quel professeur se souviendrait des choix de carrière d'un de ses étudiants d'il y a plus de dix ans ? — mais le faible nombre d'élèves à Poudlard et encore plus dans la maison Poufsouffle, et l'intérêt que portait Matthew aux élèves qu'il jugeait prometteur lui avait laissé dans son esprit de nombreuses traces du passage d'Eleanor Perkins au château. Trèves de politesse, sa curiosité le titillait, et une question ne tarda pas à échapper de sa bouche.

— « C'est vrai qu'il s'en est passé des événements dernièrement ici... Comment ça se fait ? Je veux dire... ce n'est pas habituel d'en avoir autant en si peu de temps... »

Le directeur de Poufsouffle avait perdu son sourire bienveillant, et une mine bien déconfite avait remplacé l'éclat de son sourire. Les deux mains sur les hanches — autant pour marquer son interrogation que pour aider son mal de dos —, Matthew regardait en silence sa nouvelle collègue.

♫ Where did I go wrong, I lost a friend ♫

02 janv. 2021, 17:23
 Salle des professeurs  On se connait ?
Même s'il était bien plus vieux qu'Eleanor, Matthew donnait l'impression d'avoir encore une plutôt bonne mémoire pour son âge. Toutefois, il était évident qu'elle n'était plus aussi vive qu'il y a dix ans, époque où le professeur était enseignait encore à Eleanor. Quand Matthew évoqua ses études supérieures et son parcours à l'Académie des Enchantements et Sortilèges, la jeune femme ne put s'empêcher de s'étonner que son ancien professeur se souvienne d'un tel détail. Visiblement, si elle ne l'avait pas oublié, lui non plus ne l'avait pas fait. Plus en confiance désormais, la professeure répondit à son collègue.

- " Oui, c'est bien ça... Enfin, j'ai d'abord voyagé quelques années en Afrique et ailleurs dans le monde avant de rentrer à l'Académie. Et oui, j'enseigne les Sortilèges ! Une suite plutôt logique, n'est-ce pas ? "

A peine eut-elle répondu, qu'une nouvelle question s'échappa de la bouche de son nouveau collègue. Visiblement, il faisait preuve d'une grande curiosité et n'avait aucune envie de résister à la tentation d'interroger sa collègue sur les événements des dernières années. Toutefois, Eleanor n'avait aucune envie d'évoquer ce sujet. Comment allait-elle faire pour le lui faire comprendre ? Il fallait qu'elle reste évasive. De plus, elle n'avait toujours pas retrouvé cette satanée pile de devoirs. Où pouvait-elle bien être ? Même si elle mourrait d'envie de demander à son collègue s'il ne l'avait pas vue - on ne sait jamais - Eleanor se refusa de le faire. Quelle impression allait-elle lui donner ?

- " Et bien, tu n'es pas sans savoir ce qu'il s'est passé durant ces dernières années en dehors de l'école, je suppose... Disons que, d'une manière ou d'une autre, nous y avons été mêlés et confrontés ". La jeune professeure n'avait rien d'autre à ajouter, pour le moment. Alors, regardant dans le vide, elle essaya de faire comprendre à son nouveau collègue qu'il ne devait pas insister. S'il voulait plus d'informations, il devrait s'adresser à un ou une autre collègue, plus bavard(e)s. Ne laissant pas le temps à son collègue de lui répondre, elle s'adressa de nouveau à lui. " Sans indiscrétion, je peux savoir ce qui t'a poussé à revenir enseigner ici ? ".

Ancienne professeure de Sortilèges (2043-2046)

12 févr. 2021, 22:00
 Salle des professeurs  On se connait ?
Le vieil homme opina du chef en écoutant son ancienne élève lui raconter le sentier de vie qu'elle avait emprunté après avoir quitté les bancs du collège de magie. Chaque élève qu'il avait pu avoir au long de sa carrière avait un parcours unique, qui lui était propre, et Eleanor Perkins n'échappait pas à cette règle. Découvrir ce qu'étaient devenus les jeunes pousses qu'il avait pu arroser de connaissances à Poudlard ne cessait de ravir Matthew.

La réponse que lui donna la professeure de Sortilèges sur les curieux événements qui s'étaient déroulés ces dernières années laissa son collègue avec bien plus de questions que de réponses. Aux travers des propos de la jeune femme, il était évident qu'elle ne désirait pas s'épancher davantage sur ce qu'il avait pu se passer au château, mais le vieil homme était bien incapable de définir pourquoi elle agissait ainsi. Ne lui faisait-elle pas suffisamment confiance ? Car si ce qu'il avait pu se passer à Poudlard avait été relaté dans la Gazette du Sorcier, le professeur d'Étude des Moldus savait qu'il ne s'agissait que de la partie immergée de l'iceberg et que bien d'autres secrets étaient ensevelis.

Ne voulant ni brusquer sa nouvelle collègue, ni se montrer bien trop curieux, il se contenta d'acquiescer d'un signe de la tête et ne relança pas la discussion sur ce sujet. L'homme aurait tout loisir d'investiguer sur la situation dans un prochain avenir, il ne fallait pas qu'il brûle toutes ses cartes la première semaine. Souriant à Eleanor, il lui répondit :

— « Très bonne question. Après avoir passé autant d'années à vivre dans ce château, je dois avouer qu'il me manquait pas mal. Mon épouse étant décédée depuis quelques années et mes enfants étant tous suffisamment grands pour avoir leurs propres enfants, je me sentais un peu seul à la maison Quoi de mieux que de retourner ici pour être de nouveau entouré d'effervescences et d'animations ? »

Matthew retourna à la chaise sur laquelle il était assis quelques instants plus tôt, la fatigue s'insinuant doucement dans ses jambes. Loin était le temps où il pouvait rester toute une journée debout à surveiller les allers et venues de certains sorciers. Après avoir tourné la tête vers sa collègue, il lui demanda :

— « Je ne connais pas beaucoup d'élèves de Poufsouffle, hormis quelques têtes que j'ai pu croiser par le passé avec leurs parents. Tu dois en avoir vu passer un certain nombre — il lui adressa un sourire en énonçant cette évidence — Tu pourrais me faire un topo des élèves auxquels je dois faire attention ? »

♫ Where did I go wrong, I lost a friend ♫