Dépassée. La blondinette était raide comme un piquet sur le banc, se sentant parfaitement inutile alors qu'elle voyait bien que sa petite soeur de coeur était en complète panique. D'ailleurs, Lumah était si frustrée que des origamis étaient sortis de sa poche pour sautiller nerveusement ; lorsqu'elle le remarqua enfin, ses oreilles et son nez prirent une jolie couleur rubis tandis qu'elle tentait tant bien que mal de les attraper pour les cacher ; mais elle abandonna très vite, préférant tendre sa main pour attraper comme elle pouvait celle d'Eileen afin de lui montrer son soutien. Elle ne supportait pas de la voir mal... Merlin merci, Elyna et l'autre fille n'avaient pas perdue leur langue, elles. Quant à Mary, elle avait posé son livre après avoir placé un marque-page là où elle s'était arrêtée par pure politesse, et Lumah savait que le visage impassible qu'elle affichait n'était qu'un masque, dont Mary elle-même n'avait pas connaissance.

La petite planta son regard vers la table des professeurs, rêveuse : elle ne pensait cependant pas y aperçevoir un nuage de fumée sortir de nulle part. Surprise, elle lâcha un hoquet qu'elle étouffa de sa main libre. Qu'est ce que c'était que ça ?



D'accord. Là, Mary voulait bien rejoindre le club des angoissés. Même les professeurs étaient sans voix devant le soudain départ des élèves, et semblaient maintenant complètement désarmés face au troupeau d'élèves en panique, pleurnichants ou insultant les professeurs d'incompétents. Parce qu'au final, en prenant du recul, ils l'étaient quelque peu. Ils n'avaient jamais adhéré à cette idée de tournoi, pusiqu'elle leur avait été imposée ; et eux-même, hormi s'ils avaient tout manigancé, ce qui avait peu de chance d'être probable, ne savaient même pas où s'étaient rendus leurs élèves - non, où ils les avaient envoyés.

La serdaigle tapota le dos de Lumah en la voyant aussi immobile qu'une statue puis ajouta suite aux paroles d'Elyna (dont elle avait entendu parler par Lumah) :

« Les professeurs ne les auraient pas envoyés là-bas s'ils n'avaient pas un minimum le contrôle de la situation... Ils ne laisseraient pas leurs élèves courir le moindre danger » Elle avait dit cela en essayant de paraître le plus convaincante possible, malgré son propre manque de conviction. Et puis, qui allait y croire, sincèrement ? La manière d'agir des professeurs en disait long...

Elle passa vite à autre chose en entendant Lumah lâcher un hoquet. Intriguée, elle regarda dans la même direction pour voir un écran de fumée se dresser pour finir sous la forme d'un haut et large mur de pierre. Que se passait-il, à la fin ? Mary observa la surface laisser apparaître des formes et silhouettes, muette comme une carpe.

« Une carte ? », laissa-t-elle échapper en reconnaissant des chemins et ce qui semblait être des points en train d'évoluer dessus. La petite plisse les yeux, quasi-aveuglée par les jets de lumière qui fusent à tout va, qu'elle ne tarde pas à reconnaître comme des sortilèges. De là, elle ne mit pas longtemps à comprendre ce qui leur était montré.



La petite peinait à comprendre ce qu'elle voyait - ou ne voulait pas y croire, au choix - et n'osait pas le demander de peur d'envenimmer la situation. Un plan... Elle voyait un plan avec des éclairs de partout, mais tout allait si vite qu'elle attrapa vite un gros mal de crâne qui l'empêcha de chercher plus loin. Elle sentit alors la main d'Eileen quitter la sienne et leva les yeux par simple curiosité pour la voir dans un pire état. Perdue, elle regarda à nouveau l'écran de fumée et la réalité lui sauta aux yeux. L'écran de tout à l'heure représentait bien un plan, en effet, mais pas n'importe lequel. Et les personnes qui y étaient n'étaient pas n'importe qui. On leur avait projeté la bataille en direct.

« Eileen... », comença la petite, incapable de trouver ses mots.



La carte laissa place à un différent point de vue, affichant deux garçons qui n'étaient apparement pas de Poudlard, dont l'un portait une grosse cape - Durmstrang, peut-être ? On les vit brandir leur baguettes et se lançer des sortilèges sans le moindre répit. Mary prit un air refrogné : est-ce que l'écran allait faire de même pour chaque combat qui allait se dérouler ? Elle imaginait déjà l'écran montrer l'un des candidats de Poudlard... Non, en fait, elle ne préférait pas y penser. Rien que regarder ce duel la mettait mal à l'aise ; elle sursautait au moindre geste brusque de l'un deux, dès qu'elle voyait la fumée du roux évoluer, et son poing, qu'elle avait serré si fort que ses ongles rentraient dans sa peau, en prenait forfait. Malgré cela, elle n'arrivait pas à défaire ses yeux de l'écran, comme un papillon attiré par une lumière. C'est la question posée par Laurence qui réussit à l'en détacher, au moins l'histoire de quelques secondes.

« C'est de la magie noire. Aucune idée de ce qu'est cette fumée, mais l'autre, le blond, lance Endoloris - un sortilège interdit -, j'en suis quasi sûre. », répondit-elle au tac-au-tac, avant de redigiriger ses yeux sur le mur de fumée.

[PV @Lena Smith et @Lily-Rose Holland]

Bouleversement (Troisième année)

La Grande Salle grouillait de Monde. Des élèves discutaient de partout, une étrange angoisse régnait, un journaliste avait débarqué de nulle part... Enfin bref, la situation t'avait totalement échappé. Alors que tu étais tranquillement assise à la table de Poufsouffle, la pièce s'était remplie sans que tu n'aies réellement le temps de réaliser ce qui était en train de se passer. Et puis voilà que miss Loewy, la directrice, et miss Montmort, la professeure d'Histoire de la Magie, se tenaient devant tout le monde, accompagnée par quatre élèves, qui étaient certainement les plus populaires de l'École. Tu les reconnaissais, c'étaient ceux qui avaient été choisis par l'Urne Noire. Tu ne suivais que de loin tous les évènements du Château, mais n'avais pas échappé à celui-ci. D'après ce que tu avais compris, ces gamins avaient un rôle extrêmement important à jouer. Des tas de rumeurs avaient été répandues sur eux, certaines disaient qu'ils allaient faire face à d'affreuses épreuves, d'autres qu'ils en mourraient, d'autres que c'étaient des grands sorciers choisis par le destin... Enfin bon, ces quatre-là étaient reconnaissables parmi tous, notamment grâce - ou à cause, tout dépend du point de vue - des colliers de ronces qu'ils portaient.

Deux d'entre eux étaient issus de la maison Serdaigle. C'étaient des jeunes filles qui avaient toutes deux de longs cheveux roux qui leur tombaient sur les épaules et de nombreuses taches de rousseur. L'une avait les yeux bleus, l'autre verts. Pour ce qui était du seul garçon du quatuor, c'était un élève de Gryffondor. Sa peau était pâle et son expression courageuse, tandis que ses cheveux bruns étaient coiffés en pagaille et n'étaient pas loin de cacher ses yeux marrons. Donc trois élèves plus âgées que tu ne connaissais pas. En revanche, la dernière était Lilly. Celle avec laquelle tu avais assisté au match de quidditch qui avait eu lieu un peu plus de deux mois avant ce jour. Elle n'avait pas l'air méchante, en réalité tu n'en avais pas retenu grand-chose. Mais ce dont tu étais persuadée, c'était qu'elle était très appréciée par ses camarades de Poufsouffle, et que toi comme eux ne voulaient pas qu'elle meure. Et oui, tu avais peur de perdre cette camarade aux cheveux bruns désordonnés et à la frange qui lui ombrageait le visage. Évidemment, tu ne souhaitais pas la mort des trois autres élus, mais le destin de Lilly t'inquiétait davantage, certainement parce que tu la connaissais un peu plus, bien que très peu finalement.

Dans une autre situation, tu aurais fui, quitté la Grande Salle au plus vite pour errer dans les couloirs et trouver un coin tranquille, mais le fait de voir les quatre adolescents mis en avant, miss Loewy et miss Montmort ainsi que l'équipe professorale aussi sérieuse, l'étrange silence qui régnait dans la pièce et le journaliste inconnu te convint à rester. Il allait se passer quelque chose d'incroyablement angoissant et exceptionnel, dans quelques minutes à peine. Baissant alors ton casque anti bruit pour le poser sur tes épaules, tu tendis une oreille attentive, plissas les yeux quand la directrice distribua à chaque membre du quatuor une clé et sursautas lorsqu'ils disparurent. Un brouhaha se mit à raisonner, doublé par un stress général. Qu'allait-il se passer pour eux ? Allait-on les revoir vivants ? Tu savais que ce spectacle était encore plus difficile pour les proches de tes camarades, qui devaient actuellement être transis de peur. Mais c'est alors qu'un étrange nuage noir apparût entre la table des professeurs et celles des élèves. Toi qui étais située au bord de la table de Poufsouffle, et donc à la place qui était la plus proche du nuage, tu reculas de quelques centimètres, heurtant la personne qui était située à côté de toi.

POSITION D'HARRIET DANS LA SALLE
La gamine est assise au bout de la Table de Poufsouffle (non pas celui qui est situé à côté de l'entrée de la pièce), et occupe donc une des huit places (deux par table) les plus proche de la Table des Professeurs, et de l'étrange nuage de fumée noire.

COURT RÉSUMÉ
Harriet est intriguée par la suite des évènements, et regarde attentivement. Elle sursaute une première fois quand le quatuor disparaît, et une deuxième à l'apparition du nuage, en bousculant au passage sa voisine, à savoir Lena Smith.

Amaia s'était levée tard ce matin. Elle n'avait pas du tout envie d'aller dans la Grande Salle. Ce qui était en train de se passer là-bas lui faisait vraiment peur. Finalement, elle descendit avec la boule au ventre. Elle se pressa quand même un peu pour arriver dans la Grande Salle. Elle avait envie de revoir les quatre candidats avant qu'ils s'en aillent car il se pouvait que ce soit la dernière fois qu'elle les voit. Elle ne pouvait pas y penser ! Pourquoi ils avaient décider de mettre leur nom dans cette foutue urne ? Pourquoi la directrice avait-elle laisser des élèves de Poudlard y aller ? Pourquoi eux et pas d'autres ? Amaia se posait trop de questions et elle était tellement enragée, ou apeurée, qu'elle en avait mal à la tête.

Quand elle arriva enfin dans la Grande Salle, elle eu à peine le temps de voir la directrice donner une clé aux 4 participants et elle les vit disparaître. Ça y est, ils étaient enfin dans le Dominion ! Amaia préférait ne pas penser à ce qui les attendait là-bas, toute cette horreur lui donna la nausée. De plus, le brouhaha venait d'augmenter car une épaisse fumée noire venait de faire son apparition entre les tables des élèves et des professeurs. Il y avait des images de... NON ! Ça Amaia ne pouvait pas y croire ! Comment osaient-ils leur montrer un duel en direct du Dominion ! Les deux personnes qui étaient en train de se battre utilisaient des sortilèges très puissants qu'Amaia en avait presque peur ! Heureusement que ce n'était pas des élèves de Poudlard. Mais ils étaient quand même très jeunes ! Trop jeunes pour mourir !
Quel était le but de ce "tournoi" ? Quels étaient les idées de ceux qui l'avait fait recommencer ? De faire tuer des enfants au combat ?! Amaia ne pouvait y croire. Elle était trop sensible à cela donc elle s'assit à la table des Poufsouffles pour reprendre ses esprits. Elle but aussi un verre d'eau qui l’apaisa beaucoup. Elle n'avait même plus envie de regarder ce qu'il se passait en ce-moment dans le Dominion.

N'hésitez pas à rejoindre ma Protégée Elle se situe au bout de la table des Poufsouffles, près des portes

Alors même qu'elle aurait voulu se battre tout de suite, Kristen ne pouvait détourner le regard de cet écran de fumée. Elle voulait savoir ce qui allait arriver, à quoi il fallait s'attendre, ce que les élèves de Poudlard risquaient,... quel genre de magie elle allait pouvoir découvrir... Elle était complètement happée par ce film. Et cela ne faisait sans doute que commencer. Les enfants venaient de partir, et on pouvait déjà observer deux inconnus faire usage de magie noire et de sortilèges impardonnables. Dans ces conditions, Kristen ne conçut pas tout de suite que des gamins, dont la salle était remplie, puissent vouloir détourner le regard. Tout le monde devait vouloir savoir ! Qui fermerait les yeux devant cela ? Et puis, elle pensait que c'était aussi ça, le monde, qu'il était cruel et qu'il ne fallait leurrer personne. Ces bouts de bois que chaque élève possédait, c'étaient des armes. C'était capable de faire le mal. Et pour vaincre le Mal, il fallait déjà l'avoir vu... Mais d'autre part, elle ne se sentait pas assez dérangée pour forcer des gamins à assister à cela s'ils ne voulaient vraiment pas savoir. Elina était au moins d'accord avec cette partie-là du raisonnement de Kristen. Cependant, la directrice lui répondit :

« Les inviter à sortir, ce serait leur donner la confirmation que tout peut très mal se passer. »

Elle inclina un peu plus la tête vers ses doigts croisés, si bien qu'ils ne l'étaient plus au niveau de sa bouche, mais de son nez, et masquaient sa tête baissée. On ne pouvait pas voir son visage ou ses expressions.

« Mais si vous voulez. Dites-leur qu'ils peuvent fuir avant le désastre. Croyez-vous que beaucoup vont vraiment sortir ? Détourneriez-vous le regard si l'un de vos amis était en danger ? »

À cet instant, une gamine de Gryffondor demanda s'il était possible d'arrêter, tandis qu'une autre, de Serdaigle cette fois, demanda s'ils étaient libres de partir. Kristen, dans un souffle, lâcha un rire sourd qui n'en était pas vraiment un. Vraiment ?

@Elena Corbeau et @Magdaleen Roseberg, car vos actions sont mentionnées.
@Elina Montmort !

Dans ce flot incompréhensible de pensées, une se démarqua des autres. Pourquoi? Elle observa la brume, comprenant sans comprendre la violence des images. Pourquoi ne pouvait-elle rien faire? La petite brune remarqua les professeurs chuchoter. De quoi? Elle ne savait pas. Elle ne pouvait vraiment détourner le regard de ce qu'il se passait.

Et elle voyait la directrice, cette femme qu'elle avait toujours cru puissante, qu'elle avait toujours admirée, ne rien faire. Ne rien pouvoir faire. La fillette ne put comprendre. Elle pensait que ses camarades seraient un minima en sécurité. Elle s'était visiblement trompée. Dans ce flot de pourquoi, elle ne trouvait pas de réponses. Les pourquoi étaient dangereux mais nécessaires. Noémie avait besoin de logique et ce qui se passait là ne l'était pas.

Et dans tout ça, elle perdu son filtre lorsqu'elle vit la directrice rester là, sans rien faire. Toute timidité avait disparue. Le pourquoi se transforma en comment. Comment pouvait elle rester impassible face à cette situation. Elle la fixa avant de dire sans se rendre compte haut et fort:

" Poudlard est sensé être un lieu sûr pour tout ses élèves. Comment ne pouvez vous rien faire? Rester ici et ne rien faire? Comment avez vous pu les laisser partir?"

Elle ne se rendit compte que trop tard de ces mots sortis sans son autorisation. La fillette eu peur, peur de ses paroles et de leur conséquences. La première année fixa le sol. Elle ne voulait pas être irrespectueuse. Il n'y avait pas eu une once de haine dans sa voie, juste une incompréhension totale. Elle avait besoin des ces réponses, sinon elle se sentait perdue.

" Excusez moi madame, je ne voulais pas vous manquer de respect." dit-elle d'une voie calme, les yeux refixés sur cette image. Ce duel sans pitié. Elle imprima au fer rouge les expressions des élèves devenus statues dans sa mémoire, pour qu'ils ne tombent jamais dans l'oubli. Dans ce tourbillon de non sens, la gamine retint ses larmes.

Assise, comme très souvent, à l'extrémité de la table de Gryffondor, Ennis prenait son repas du soir comme tous les autres soirs. Elle mangeait généralement peu et assez léger. En ce 20 mars, elle profitait même du repas pour lire un mensuel traitant des potions. Elle l'avait posé à côté de son assiette et tournait régulièrement une page, entre deux cuillers d'une soupe de légumes savamment relevée d'épices. Elle était tellement absorbée par sa lecture qu'il lui fallu un long moment avant de comprendre que le tournoi des dix-huit écoles débutait.

Lorsqu'enfin elle accorda son attention aux quatre sélectionnés de Poudlard, ces derniers se colatilisaient sous les yeux ébahis de tous les élèves. Les siens y compris. Elle en s'attendait pas à un portoloin. Puis très vite, des exclamations variées et cette brume noire. Une brume semblable à celle qui avait illustrée les propos de l'Urne. Elle montrait ce qui se passait dans le Dominion. La gorge d'Ennis se serra. Même si elle avait toujours dit qu'il était inconscient de vouloir participer à cette compétition à laquelle ils n'étaient pas préparés, ces quetre élèves, elle les connaissaient. Elle avait partagé des cours ou des moments de vie avec eux. Même si ce n'était pas des amis proches.

Ses yeux scrutataient les différentes scènes qui s'offraient à elle. Et l'irlandaise sentit de la colère monter. Ses prunelles cherchèrent la table des professeurs. Qu'avaient-ils fait pour empêcher tout ça? Elle serra les dents et referma d'un coup sec son magazine. Au point de faire trembler son extrémité de la table. Elle tourna la tête vers sa main et ferma les yeux. Nul doute que ses voisins allait la trouver bien étrange.

@Théo Williams, @Elfie Chassin Merci à Charlie Reagan pour cette illustration remarquable de la Table de Gryffondor.

← précédemment
Assise au bout de la table des Poufsouffle, près de celle des professeurs, elle observait avec une angoisse croissante ces derniers. C'était aujourd'hui que le tournoi du Dominion commençait. Irene, Elowen, Jacob et Lilly. Deux Serdaigle, un Gryffonder. Et une Poufsouffle. Elle s'inquiétait particulièrement pour la Jaune et Noire, bien qu'elle ne la connaissait pas vraiment. *Juste de vue*
Mais ce qui retenait le plus son attention, c'était le collier de ronce posé sur le coup des candidats. Il était devenu d'un blanc éclatant, du blanc le plus pur. *Pique les yeux*

Sous prétexte que ça lui faisait mal aux pupilles, elle détourna le regard. En réalité, elle ne supportait juste pas de voir quatre élèves de Poudlard s'en aller loin... vers *peut-être* leur mort. Ça lui rappelait son frère.
Elle fixait ses mains posées sur la table, tapotant le bois du bout des ongles. Elle avait besoin de s'occuper, de se concentrer sur quelque chose. De ne pas penser à ce qui allait se passer.
*Oublier oublier oublier oublier*

« Salut. »

Cette voix, elle l'aurait reconnue entre mille. Mais le ton était différent cette fois. Il manquait ce qui la faisait vivre. Le petit timbre amusé et joueur.

Elle tourna la tête vers son cousin. À sa grande surprise son expression faciale avait complètement changé.
Plus de sourire taquin, plus de lueur espiègle dans les yeux. Il était terne. Sombre. *Lui aussi il va tomber*
Non, il ne le fallait surtout pas.

« Triste journée, pas vrai ? »

Elle hocha la tête, ne sachant pas quoi dire de plus. De toute façon, elle ne voyait pas l'intérêt de parler. Elle n'en avait pas envie, aussi. Zackary enjamba le banc qui les séparait et s'assit à côté d'elle. Elle aurait aimé le voir sourire. Rien qu'un petit soulèvement du bout des lèvres. Juste de quoi lui donner la force de continuer à observer les élèves sélectionnés pour le Dominion.

Un "pop" retentit vers la table des professeurs, et elle dirigea automatiquement sa tête vers la direction d'où avait retenti le bruit. Lilly et les autres avaient disparu. Comme ça, d'un coup. *Ça a commencé*
Aussitôt, la peur s'empara de son corps, se glissant dans les moindres recoins de ses membres. Paralysée, elle n'arrivait plus à faire un geste. Son souffle s'accéléra. Elle ne voulait pas voir ça. Mais en même temps, une partie d'elle même ne supportait pas de rester dans l'ignorance vis à vis de ce qu'il se passait là-bas.

Un étrange nuage noir apparut alors, prenant l'apparence de sortes de murs formant un labyrinthe et d'ombres ressemblant à des personnes courant ou tombant. Ce tourbillon de fumée lui donnait mal à la tête, et elle ne tarda pas à détourner le regard. *Ils veulent nous forcer à regarder ou quoi ?*
Elle sentit quelqu'un la percuter. Fronçant les sourcils, elle observa ladite personne. Poufsouffle, sûrement une troisième année. Agacée, elle lança :

« Eeeh ! »

Pas la meilleure des réactions. Un coup d'œil vers son cousin lui indiqua qu'il portait toute son attention sur l'écran de brume. Elle ne l'avait jamais vu aussi sérieux.
Ses yeux se posèrent de nouveau sur la Poufsouffle qui l'avait bousculée. *Elle s'est même pas excusée, tseuh*
Cheveux roux, yeux bleus. Une sorte de casque était posé sur ses épaules. Elle ne savait pas ce que c'était, enfin ne connaissait pas le nom *ça peut pas être de la musique, ça marche pas ici*, et la curiosité l'emporta sur l'énervement.

« C'est quoi c'que t'as autour du cou ? »

Peut-être que ça lui changerait les idées, de parler d'autre chose que de ce qu'il se passait dans la grande salle.

Plume d'@Harriet Greenwood

Alison : 1, 2
Adulith : 1, 2


Le léger sourire qu'elle entraperçut la rassura. Un tout petit peu.
*Pas seule. Moins seule.*

"Je crois que plus rien ne sera comme avant maintenant, ça fait déjà longtemps que tout part en vrille..."

Avant? Avant, avant sa rentrée au château?
Parce que si elle faisait un bref récapitulatif de sa scolarité, elle n'avait jamais connu le château sans tensions entre nés-moldus et nés-sorciers, ni sans morts dans les grandes salles, ni sans élèves qui n'avaient pas de séquelles psychologiques dues à leurs rentrées au château, ni sans magie noire, ni sans les sept lignées.
Certes, elle avait aussi été mal avisée de naître en cette période et d'avoir 12 ans l'année-où-il-ne-fallait-pas, mais ce n'était pas de sa faute !
Et jamais au grand jamais elle ne regretterait l'apparition de sa magie. C'était un bien trop précieux.

Elle eut envie de rétorquer que pour le moment, la grande salle semblait foutrement calme pour un temps où quatre élèves manquaient, qu'on avait envoyé Merlin savait où et avec Merlin savait quoi.
Sauf que le temps lui fit cruellement défaut, et choisit de faire tomber du ciel un gros nuage noir.

Retenant son souffle, elle se crispa sur son banc et enfonça ses ongles courts dans le bois.
Relevant les épaules comme pour encaisser un coup, elle se mit à fixer la nébuleuse grise, grondante, qui séparait leur table de celles des professeurs.
*Ils veulent quoi? Nous séparer?*
L'agitation la gagna, et elle ne put s'empêcher d'aller récupérer sa baguette dans sa poche, et de la faire tournoyer entre ses doigts.
Elle connaissait le bois par cœur, mais aujourd'hui encore, il ne parvint pas à la calmer.
Une pensée amère s'insinua dans sa tête, la glaçant toute entière. *Pourquoi apprendre la magie si en d'telles circonstances, elle nous sert à rien? Même Miss Loewy est un pantin actuellement, elle peut rien faire !*
Une autre pensée se superposa à la première : sérieusement. Rester ici alors qu'un gros nuage menaçait d'en faire des siennes? C'était la pire idée au monde.
Mais aucun professeurs ne semblait réagir, comme pétrifiés par la nuée anthracite qui les coupait des élèves. *Putaiiiin, et allez, c'est r'parti...*

Elle avait envie de leur hurler de faire quelque chose, de les renvoyer dans leurs dortoirs, de les cacher à Ce... Ce truc qui virevoltait paresseusement dans la salle.
Puis le nuage laissa apparaître des formes.
Elle se refusa à les voir, mais elles étaient de plus en plus nettes. Des contours humains, des visages qu'elle ne connaissait pas.
*Ils sont déjà morts s'ils les montrent pas?*

Malgré leur ancrage dans le bois, ses mains se mirent à trembler, entraînant tout son corps à la suite.
C'était sûr, elle ne pourrait plus jamais regarder un Nuage de la même façon.
On aurait dit qu'ils étaient tous au ciel, en train d'essayer de deviner la forme d'un Nuage, sauf que cette fois, les formes étaient à l'intérieur de celui-ci.

"Ils sont fous... Comment on peut faire ça ? On va vraiment devoir regarder... et ne rien faire ? C'est des sadiques..."

*Pu-tain.*
Elle avait été lente, beaucoup trop, comme si la peur engourdissait tous ses sens. La phrase de la fille à ses côtés lui fit l'effet d'un coup de massue.
Le souffle coupé, la mâchoire inférieure décrochée du reste de son corps, elle regarda le spectacle morbide du dominion se dérouler sous ses yeux.
Et saleté de nuage qui n'était pas assez clair ! *Normal, c'est d'la foutue brume!* Elle n'arrivait pas à savoir si les corps qui étaient tombés étaient morts, blessés, connus ou inconnus de tous.

Puis comme si la grosse forme opaque avait entendu sa protestation, elle se fixa sur deux sorciers.
Décidée à ne pas fixer les visages, elle remarqua des pierres grises et sombres, qui ressemblaient à celles des cachots de potions. *J'l'avais toujours dit, les cours d'potion c'est dangereux dans les cachots.*
Le duel qui se déroula sous ses yeux n'avait pas eu son semblable à Poudlard.

Oh, bien sûr, elle avait déjà assisté à des duels plus ou moins amicaux dans le château. Mais toujours, les échanges étaient... Plus... Moins... Différents.
En cet instant, on aurait dit que les deux garçons *j'les connais pas* agissaient pour tuer.

En même temps qu'une vague de soulagement à l'idée qu'elle ne regardait pas un élève du château crever, une nouvelle vague de panique s'abattit sur elle. Bien sûr que non, ce n'était pas "on aurait dit". Ils agissaient pour tuer.
Frapper, plus vite que l'autre, plus sournoisement, toujours plus fort.
Et tuer.
En pleine conscience de leurs actes, regarder quelqu'un droit dans les yeux, et l'achever.
Elle repensa à Lilly, à son visage enjoué dans les dortoirs. Est-ce que la Jaune allait elle aussi fixer un enfant droit dans les yeux, avant de lever sa baguette et de lui ôter tout espoir de survie? Ou, plus probable, elle se laisserait attendrir et y passerait la première?
Tous. Tous les élèves étaient dans ce cas en ce moment. Confrontés à devenir des assassins.
Et les directeurs avaient tous accepté de donner des enfants, des gosses, qui étaient en pleine crise d'adolescence, à devenir des meurtriers.

Écœurée, elle voulut se détourner pour parler à la Bleue, lorsqu'un mouvement de lèvres capta son attention.
*En...Endo? Endob, endok, endolo...? PUTAIN NON!*
Tous ses maigres espoirs de survie des autres partirent en fumée.
Les quatre de Poudlard n'étaient pas prêts, n'auraient jamais été prêts et ne le seraient probablement jamais.
Agrippant le bras de la Bleue avant d'avoir pu former une pensée cohérente, c'est un chuchotis cassé (qui aurait dut être un hurlement) qui franchit ses lèvres.

"P-putain, c'est p-pas des sorts n-normaux!"

Secouant presque la fille, au bord de l'affolement le plus total, elle réussit à bégayer :

"C-C'est d'la m-magie...D-des sorts... Imp-pardonnables!"

Son visage se contracta tout entier alors qu'elle relâchait ces derniers mots avec fracas. Elle sentit confusément, dans l'ouragan de ses pensées, les larmes perler à ses yeux.
*Ils vont tous crever...On a envoyé des... Des agneaux à l'abattoir !*

C'était aujourd'hui que les sélectionnés rejoignaient le Dominion. La simple existence de ce tournoi me donnais la nausée, mais j'avais tout de même choisi de venir assister à leur départ, de toute façon une fois partis, il y aura plus rien à voir... J'avais exceptionnellement laissé ma Boursouflette dans les dortoirs, pourtant elle m'accompagnait habituellement pour les repas et un peu tout les moment en dehors des cours en fait... Mais aujourd'hui les pitreries de la boule de poils ne suffirait pas à me faire rire et elle serait déçue si je ne réagissais pas.

En entrant dans la Grande Salle je suis hésitante je ne sais pas où me mettre. Je pense d'abord m'assoir le plus loin possible de la table des professeurs, avant de décider que je veux les voir de près une dernière fois avant leurs retour. Oui, parce qu'ils reviendront c'est obligé, pas vrai ? On les aurait pas envoyé à la mort, n'est-ce pas ? Me concentrant sur le fait qu'il vont revenir, je m'installe finalement près de la table des professeurs, côté Serdaigle. Pas loin de moi je reconnais Lena une camarade de dortoir de l'année passée et une des filles qui a participé à la bataille d'oreiller un peu plus d'un mois avant. Je leur jette un petit regard pour signifier que je les ai vu, mais ne dis pas un mot, aussi inhabituel cela soit-il pour moi.

Je reporte ensuite mon regard sur l'estrade, sur les visages familiers des sélectionnés. Celle que je connais probablement le moins c'est Irene, je ne lui ai jamais parlé et en dehors du terrain de Quidditch, je l'ai rarement vue. Après il y a Elowen, une brève discussion en juin dernier autour de cette même table à laquelle je suis assise, elle m'avait paru gentille, un peu originale, si j'étais rester un peu plus longtemps à discuter avec elle je l'aurais peut-être même trouvé attachante. Je pose ensuite mon regard sur Jacob, le Gryffondor était sympathique, il s'intéressait aussi beaucoup à la culture moldue pour un né-sorcier, c'était en tout cas ce qui m'avait marqué l'année passée lors d'une petite incursion dans le bureau du Concierge.

Enfin il y avait Lilly. J'avais rencontré plusieurs fois la Poufsouffle, elle avait toujours été gentille avec moi. Elle m'avait soutenu lors du dernier incident grave qui s'est déroulé dans cette même Grande Salle. Nous avions discuté plantes et boules de poils dans la serre de Poufsouffle, nos deux Boursouflettes étaient même devenues copines. Je l'avais recroisé dans le parc pour un entrainement à la métamorphose... Ressassant mes souvenirs en commun avec la brune, je fus ramené au présent par un "pop" caractéristique d'un Portoloin, je relevais les yeux sur l'estrade, mais plus aucune traces des quatrièmes années ou de leurs colliers blancs.

Ça y'est. Ils sont partis. Maintenant il faut attendre et croiser les doigts pour que ce cauchemar se termine vite. Qu'ils reviennent tous sains et saufs et que les organisateurs de ce maudit tournoi soient tous punis de façon adéquate. Ça y'est. Y a plus rien à voir et tant mieux. Quoique, c'est quoi ce nuage de brouillard qui se répands dans la salle ? Très vite il nous englobe et prend une forme distincte presque tangible. La panique commence à me gagner sérieusement quand je vois défiler les visages figés dans la pierre. L'image se fixe sur un duel entre deux adolescent inconnus. Je ne reconnais pas la magie qu'ils utilisent, elle me semble irradier quelque chose de sombre. J'aime pas ça. J'aime pas du tout ça. Je détourne le regard et essaye de me calmer malgré les couleurs qui ont quitté mon visage et le rythme anormal de ma respiration. Je murmure pour moi-même d'un ton semi-affolé :

"Tout va bien. Tout. Va. Bien. Ils vont revenir. Ils vont tous revenir."

@Lena Smith et @Harriet Greenwood comme Lily est près de vous, je vous laisse voir si vous la remarquez.
Si quelqu'un d'autre veut se joindre à moi, n'hésitez pas à me mentionner !

Erza avait apparemment entendu sa petite phrase sur l'avenir des élèves de Poudlard. Elle tenta de la rassurer vaguement en lui promettant que tente qu'elle serait là elles n'y passeraient pas et ajouta qu'elles les aimaient. Les ? Lydia remarqua alors la présence d'une Gryffondor. Était-ce Tsuchy ? Non, la petite amie d'Erza n'était pas encore de retour à Poudlard. Ça devait être Julie Herman alors, Erza lui en avait parler plusieurs fois. Lydia allait se présenter quand Miss Loewy s'approcha du trio. *On est dans la merde !* Elle s'approcha alors d'Erza et lui jeta un sort qui l'empêchait de parler. Pourquoi ? Pourquoi faire du mal à un enfant alors qu'elle en avait déjà envoyé quatre à l'abattoir ? Lydia ne savait pas quoi faire, elle regardait son amie avec de grands yeux et écoutait Julie paniquait. Elle semblait dans tous ses états. C'était à présent au tour de Lydia de paniquer.

"-Erza ! Tu parles plus ! C'est quoi ce délire... S'teuplait dit quelque chose !" La jeune fille changea alors d'humeur, elle passa d'inquiète à furieuse, elle se doutait bien que si son amie était dans cet état, ce n'était pas pour rien. "-Qu'est-ce que t'a fait encore pour que la directrice en personne s'en prennent à toi ? T'as insulté un né-moldu ? Raaah ! J'espère que ça ne va pas durer longtemps. "

Lydia ne savait pas quoi pensait du sortilège d'Erza. Si elle s'en était prise à un né-moldu la directrice n'avait peut-être pas eu tort d'agir ainsi, mais la réaction lui paressait tout de même légèrement excessive. Elle remarqua alors que tous les regards des autres élèves étaient portés vers le plafond. Lydia se risqua à jeter un coup d'œil. Une sorte d'amas de fumée s'était formée. Lydia mit un peu de temps à comprendre de quoi il s'agissait. La grande salle s'était transformée en Tribunes, c'étaient les Tribunes du Dominion. Les élèves pouvaient voir des personnes courir, tomber ou même s'affronter. Des adolescents à terre semblaient être enrobés par le sol et les murs, formant très vite des statues de pierre laissant apparaître les dernières expressions de leurs visages. Lydia était horrifiée et voulait détourner les yeux, mais elle était comme hypnotisée par ces images de torture. Le tourbillon de fumé se stabilisa et deux silhouettes se dessinèrent. *Pourvu qu'ils ne s'affrontent pas ! Pourvu qu'ils ne... oh non !* Les deux hommes sortirent leurs baguettes, ils allaient se battre. Étaient-ils conscients de leurs gestes ? Ils commencèrent un duel, mais rien n'était bien dangereux. C'est alors que l'un des deux coinça l'autre. Lydia qui fixait les moindres détails de la scène pu lire le mot "Endoloris" sur les lèvres du sorcier. La jeune Serpentard laissa échapper un couinement plaintif et ne put s'empêcher de se rapprocher d'Erza. Elle prit sa main, après tout, elle avait promis que tant qu'elle serait là, et même si Lydia savait que la présence d'Erza ne suffirait pas à la protéger, elle suffisait à la rassurer.

"-J'ai peur Erza, j'ai peur..."