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17 avr. 2021, 20:07
 ++  I miss you when it rains
I miss u • Au/Ra

Dimanche 7 janvier 2046
Aux alentours de 19h20
Table de Poufsouffle
Tout au bout, côté porte

Qu’est-ce qui était le plus douloureux ? Les larmes qui coulaient à flot, sans s’arrêter, pendant des heures ? Ou celles qui ne glissaient pas en dehors des yeux, qui faisaient souffrir intérieurement, sans aucun contact avec l’air extérieur ? J’avais eu deux semaines pour y réfléchir, la tête enfoncée dans mon coussin, sur mon lit, dans ma chambre, sous les yeux inquiets de mes parents. « Tu n’es pas comme ça d’habitude… qu’est-ce qui t’arrive ? » Jusqu’à ce jour-là, les pleurs amers étaient restés coincés dans ma gorge, n’avaient pas bougé, pas coulé. Mais cette phrase de Papa, qui était venu s’asseoir sur mon lit un soir, m’avait fait craquer. Alors je lui avais tout raconté, tout déballé. Tout ce qu’on s’était dit ce 2 décembre dernier, Lena, Alison et moi. Alors que la journée, en leur compagnie et celle de Granny, je souriais, j’étais joyeuse, je décorais le sapin avec eux et jouais des morceaux de Noël au piano, le soir, je sortais la Boîte des Mots que je gardais à la maison, celle où j’avais amassé toutes les lettres de Lena, et je les relisais. Certaines m’arrachaient à grande peine un sourire, mais la plus part étaient comme un coup de poignard dans le ventre.

Je lui avais raconté comment, en octobre, je m’étais disputée avec Alison. Alison ? C’était l’amie de Lena, un peu froide et renfermée, à qui je n’avais jamais parlé. Lena était mon amie la plus précieuse à l’internat. En décembre, après avoir décoré un sapin de Noël avec elle, on avait joué à gage ou vérité – le jeu du malheur et des problèmes par définition. Elle m’avait demandé qui était ma pire rencontre… « Tu t’en rends compte, Papa ? J’ai essayé de lui mentir pour pas devoir lui avouer… » Quand j’allais rentrer au dortoir, Lena m’avait rattrapée… avec Alison… À ce point là du récit, j’éclatai en larmes dans les bras de mon père qui tenta tant de bien que de mal de me consoler, alors que j’espaçai deux sanglots d’un « c’est ma faute », « j’suis horrible », « j’me hais, j’veux tout recommencer », « j’veux oublier oublier oublier… ».

Je ne m’étais jamais sentie aussi proche de mon père que ce 25 décembre, mes larmes ayant trouvé une oreille attentive pour être écoutées et une voix rassurante pour être réconfortées. Non, ce n’était pas de ma faute. Non, je n’étais pas horrible. On avait toutes fait quelques erreurs dans cette histoire. Je ne devais pas m’en vouloir, qu’il me disait. Peut-être que Lena m’en voulait, oui. Mais alors, pourquoi je n’allais pas lui parler ? Alison aussi, mais elle, elle me haïssait. Avant de régler un quelconque problème avec l’amie de mon amie – « ex-amie, P’pa. Elle voudra plus jamais s’approcher de moi » –, je devais me mettre au clair avec la personne principale de l’histoire. *Le pont qui aurait pu souder un trio…* Ça ne servait à rien de relire nos vieilles lettres ! Il fallait plutôt me concentrer sur le après, sur le futur. C’était bien d’être quelqu’un d’aussi consciencieux, qui prenait tout à cœur, une bonne amie, mais il ne fallait pas me tracasser avec ça et gâcher mes vacances.

Je m’étais calmée dans ses bras et, finalement, lui avait demandé s’il pensait que je devais lui écrire. Sa réponse avait été formelle, c’était toujours mieux de se voir en face. Mais… Je ne me sentais pas d’aller la voir et… lui parler… après… Les sanglots reprirent deux ou trois fois avant de pouvoir continuer une conversation normale : Papa me proposait de trouver un intermédiaire. Un intermédiaire ? Comment ça ? Oui, quelqu’un pour faire le ponts entre nous, pour ne pas me jeter dans l’arène, en pâture aux lions. Connaissais-je quelqu’un ainsi ? *Zackary* Le sympathique cousin de Lena, avec lequel nous avions pris le Poudlard Express, quatre mois auparavant. Le souvenir de son grand sourire imperturbable et de ses blagues pourries gravées comme sa personnalité, j’avais néanmoins peur qu’il refuse ma demande. Je l’avais vu extrêmement proche de sa cousine : et si celle-ci lui avait raconté sa version selon laquelle j’étais la pire personne du monde et qu’il ne voulait plus entendre parler de moi ?

J’avais ensuite préparé mon plan d’attaque pendant le reste du congé. Enfin, préparer n’était pas le bon mot : je fermais les yeux et m’imaginais toutes les scènes possibles pouvant découler de cette idée. Hier soir, lors de mon premier repas dans la Grande Salle, j’avais pris ma place habituelle, tout au bout de la table, du côté de la porte, *pour être prête à fuir à n’importe quel moment*, et avais passé mon repas à observer la pièce discrètement. J’avais repéré qu’Alison mangeait à l’opposé de ma place, près de la table des Professeurs et du côté des Bleus et Bronzes. Lena, quant à elle, mangeait avec Zackary à la table des Jaunes, pas très loin de ma place, en face de moi en diagonale. Faisait-elle semblant de pas me voir ou ma présence lui était-elle encore inconnue ? En tout cas, aujourd’hui, ce ne serait plus pareil.

Le regard plongé dans ma passionnante ration de soupe verte *l’est moche ce vert*, je n’avais même pas saisis mes couverts. Je n’avais pas faim. *Ça doit être le stress…* Si je m’étais servi autant de quantité de ce repas, c’était parce que manger était bon pour la santé. *Raison incroyable, applaudissez-la* Être heureuse était tout aussi bon pour la santé alors je fixais depuis une vingtaine de minutes l’entrée de cet immense endroit, attendant que mon seul espoir arrive. C’est pourquoi, je m’ordonnai de ne pas réfléchir et sauter sur mes pieds quand Zackary apparut par la porte de la Grande Salle. *Oublie Lena. Non, l’oublie pas, c’est d’elle que tu dois parler. Oublie qu’elle est là. Oublie qu’Alison aussi. Oublie les, oublie tout ET VAS-Y*

Za… je laissai le repas auquel je n’avais pas touché se refroidir seule et courus jusqu’au brun. Zackary… déjà essoufflée, je m’approchai de lui pour n’être qu’à un mètre. Zackary !

Qu’allaient penser tous les élèves de Poudlard en voyant la petite O’Kieran interpeller le grand et beau Zackary Dilleux, quatrième année à Serpentard ? Qu’allait penser Lena ? Qu’allait penser Alison ? Pendant un instant, j’oubliai tous mes doutes pour plonger mes yeux dans ceux du sorcier – *aujourd’hui, tu pleures pas*.

Eeeet voici la suite tant attendue @Lena Smith ! Ça faisait longtemps qu'on avait pas écrit ensemble, dis moi :roll:
Promis on réécrira vite toutes les trois ensemble, @Alison Morrow... Elles ont encore tant de gentilles choses à se dire ! :love:

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26 avr. 2021, 15:20
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7 janvier 2046
Deuxième année
12 ans




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Environ un mois s'était écoulé depuis la dernière fois où elle avait parlé avec Eryne. Et il fallait bien le dire, elle lui manquait énormément. Ne plus parler avec la Jaune et Noire pendant les repas, les dortoirs, la salle commune ou autre part dans le Château lui manquait énormément. Ne plus voir son sourire, entendre son rire et sa voix lui manquait énormément.
Mais ça, elle ne se l'avouait pas. Il en était même hors de question. Mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir, au plus profond de son Être, un pincement au cœur, comme un manque. Un vide.

Assise à la table des Poufsouffle, elle fixait son assiette, les yeux vides. Elle n'avait pas faim. Et de toute façon, ses pâtes et son poulet lui semblaient peu appétissants. Et la soupe présente sur la table pour ceux qui en voulaient encore moins.
Elle prit sa fourchette et avec un ennui affiché volontairement, piqua une coquillette dans son assiette et la porta à sa bouche, avant de recommencer la gestuelle avec une extrême lenteur. *C'est pas bon* La nourriture avait pour elle un goût amer. Elle reposa aussitôt ses couverts, réprimant une grimace de rejet envers son plat. Depuis *Ce jour là*, tout avait perdu de sa saveur. Manger, dormir, regarder les étoiles, lire, travailler,... Elle n'aimait plus rien faire. Même jouer du piano. Elle n'aimait plus, et surtout n'y arrivait plus. Et c'était le vide *Les vides* qui lui enlevai(en)t ces plaisirs.

Elle releva la tête, ayant le réflexe de tourner sa tête vers la porte, en diagonale, là où d'habitude Eryne s'asseyait. Bien mal lui en prit. Son amie *J'peux encore l'appeler comme ça ?* venait de regarder dans sa direction. Elle baissa aussitôt les yeux, préférant fixer ses pâtes. Pour passer le temps, elle se mit à les compter. Zackary n'était pas là. *Pas encore.* La seule personne capable de la consoler. La seule personne dont elle supportait la compagnie. Mais ce soir là, il n'était pas là, assis à sa gauche. Peut-être avait il décidé de manger avec les Serpentard.

Elle était arrivée à 32 coquillettes quand un mouvement vers la porte d'entrée de la Grande Salle attira son attention. *Zack !* Les mains dans les poches, son cousin avançait dans sa direction. Elle le regardait, pressée qu'il parvienne à sa table.

*Euh... Attends. Non non non, tu fais quoi là ?*
Elle se raidit quand elle aperçut Eryne se lever précipitamment et courir vers Zackary. Elle lut sur ses lèvres qu'elle appelait le Serpentard *sûrement pour lui parler*.



Image
Zackary Dilleux
4ème année, Serpentard
Cousin de Lena


Au moment où il franchit les portes, Zackary s'arrêta pour contempler les élèves devant lui. Ils étaient presque tous attablés à leur Table respective, sauf quelques uns qui se mélangeaient avec les autres Maisons. La plupart bavardaient bruyamment en mangeant et certains restaient silencieux ou avaient le nez plongé dans leur livre ou leurs devoirs.

Il s'apprêtait à aller s'asseoir à la Table des Poufsouffle pour manger avec sa cousine, Lena, quand une voix, d'abord hésitante puis plus affermie l'interpella. Il baissa la tête, une lueur curieuse dans les yeux. Une deuxième année de Poufsouffle *Je l'ai déjà vue quelque part* se tenait devant lui, comme si elle voulait lui parler.
Blonde, des yeux bleus *comme L*.

Il l'avait déjà rencontrée et lui avait déjà parlé. Cherchant dans sa mémoire, il essayait de s'en rappeler. *Ah j'sais !*
C'était pendant le trajet du Poudlard Express, le 1er septembre 2045. Il avait fait le trajet avec Lena, en compagnie de cette Jaune et Noire, *Eri ?... Non Eryne*

Son regard s'assombrit légèrement. Il savait que la relation entre sa cousine et Eryne n'était plus des plus amicales. Il n'était pas au courant des détails, mais de ce que lui avait raconté Lena, elles ne se parlaient plus depuis début décembre *pour je sais plus quelle raison*

Voir un quatrième et une deuxième année ensemble n'étant pas des plus courant, un sourire taquin s'afficha sur son visage.

« Que me vaut l'honneur de cette visite ? »

Son ton était blagueur. Il ne prenait absolument pas la situation au sérieux.

Zackary releva la tête en direction de la Table des Poufsouffle. Il croisa le regard de Lena, qui n'avait pas l'air très contente.
Parce qu'il mettait du temps à arriver ou parce qu'Eryne lui adressait la parole ?
En guise de réponse à sa cousine, il lui tira la langue, l'air amusé, avant de reporter son attention sur la deuxième année devant lui.

Cinquième année rp 2048-2049
« If you're the sickness, I suppose you can't also be the cure. » – Cardan Greenbriar
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27 avr. 2021, 17:20
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Ok. Ok, tout n’avait pas viré à la catastrophe. Le cousin de Lena s’était arrêté devant moi et, comme dans mes souvenirs, était détendu dans une attitude cool, comme si j’étais son amie depuis toujours. D’une voix farceuse, il fit une petite blague, comme à son habitude, *comme si c’était qu’une plaisanterie*. Ça n’avait rien d’une plaisanterie. C’était des journées de larmes, passées à raviver des souvenirs, à se dire que tout était de ma faute, que j’avais perdu ma plus précieuse amie. Mais tout cela, il ne le savait pas ; Zackary était en quatrième, il n’avait sûrement pas le temps pour écouter sa cousine lui parler de nos problèmes.

Je me tournai vers la place qu’elle occupait quand le grand Serpentard lui tira la langue, puis je revins à ma cible principale, frissonnante. Maintenant, j’étais surveillée par la Jaune – Jaune, comme un tigre près à bondir dès qu’il se passait quelque chose. Je n’étais déjà pas très à l’aise en me levant pour rejoindre le sorcier, mais maintenant que mon ancienne amie me fixait, la tâche allait être mille fois plus compliquée. *Et s’il veut rien entendre ?* Et s’il me haïssait, parce que Lena lui avait tout raconté ? Je chassai ces pensées pour retourner à ce qui m’intéressait, les jambes tremblotantes.

Les yeux plongés dans le vide, les dizaines et dizaines de scénarios défilaient devant mon regard, sans pourtant que j’arrive à me souvenir de ce que je devais lui dire. Prise d’une soudaine panique, j’essayai d’arrêter les soubresauts dont étaient prises mes jambes et d’ordonner à mon cœur d’arrêter de battre à cette vitesse. Je joignis mes mains, les entrelaçai et les approchai de ma bouche, toujours en fixant les pieds de Zackary. *Vas-y. Faut qu’tu te lances, t’as rien à perdre, rien à perdre, rien à perdre, rien à…*

Jjjj… j’essayai de hausser la voix après le lourd silence qui suivit ses mots, mais à grande peine. Lena…

Ça n’allait pas fonctionner, comme ça. Ma voix était tremblotante, j’étais tout sauf sûre de moi, et puis c’est que les dalles de la Grande Salle étaient intéressantes. On ne s’en rendait pas compte au final, mais ça avait dû mettre des années avant d’être construit – quoique, avec la magie peut-être ? Mais la magie n’aurait pas créé ces inégalités au sol, ces dalles de travers… Ou alors était-ce l’érosion et le temps qui avaient modifié la pièce depuis sa création. Quoiqu’il en soit, le sol était le chef-d’œuvre des quatre créateurs de Poudlard, une œuvre d’art bien plus incroyable que ce qui ornait le plafond de la pièce : je fixais maintenant la Chapelle Sixtine du château. Pourquoi me dignerais-je d’observer l’élève devant moi si une telle beauté avait sa place devant mes yeux ?

*VAS-Y*

Mmm… Je, j’sais pas, jjj…

Oh oh, tiens voilà qu’un autre élève passait à côté de nous ! Qu’il était intéressant, cet adolescent, au visage renfrogné, marchant les mains dans les poches vers une table, plus loin. Je le suivis du regard en me tournant, pour observer sa trajectoire. Peut-être mon interlocuteur allait-il penser que c’était une personne très importante à qui je devais parler ?

*Réponds lui*

P’t-être-que-Lena-t’as-parlé-d’c’qui-s’est-passé-mais-j’viens-pas-t’voir-pour-ça.

Mais qu’est-ce que c’était que ça ?! Des jolies bottines noires à mes pieds ! Qu’elles étaient belles ! Était-ce du cuir ? Ma grand-mère n’aurait jamais été d’accord avec ça : la maltraitance animal c’était mal. D’ailleurs, on entendait « mal » dans « maltraitance » et « animal ». Coïncidence ? Sûrement pas !

*Il attend la suite, j’te signale*

Je… J’mhhmh, en gros, on s’pas trop parlées d’puis décembre et tout et et et… J’m’en veux un peu et jjj… J’voulais juste…

*Inspiration. Regarde-le dans les yeux*

J’voulais juste m’excuser. J’arrive pas à l’parler, on s’évite et… j’peux… pas… J’aimerais juste que tu… Qu’tu lui dises… j’inspirai rapidement, le souffle coupé, m’interdisant de pleurer. Elle… Elle m’manque.

Je baissai immédiatement les yeux pour que le Grand ne voit pas mes yeux larmoyants et fermai mes paupières, une seconde, deux secondes. C’était bon, je l’avais dit, ce que je voulais faire était fait, et je… *j’peux pas, j’peux juste pas, j’peux pas*.

M-m-merci, murmurai-je avant de contourner le quatrième année et me hâter vers la sortie, ne voulant pas laisser couler les billes qui me piquaient les yeux devant tout le monde.

Ouch. Je m'attendais pas du tout à ça, pas au tout début au moins...
Considère qu'Eryne se rue vers la porte, en marchant rapidement, si personne n'intervient, elle quittera la pièce pour aller se réfugier dans les dortoirs. Sinon... Je sais pas si j'ai envie de voir ce qu'il va se passer après...

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10 août 2021, 14:35
 ++  I miss you when it rains
Point de vue de Zackary

Zackary attendait. Il ne savait pas trop ce qu'il attendait, mais il attendait. Que la petite Poufsouffle dise quelque chose ou qu'elle fasse quelque chose, sûrement. Il n'avait pas toute la journée devant lui. Il devait aller rejoindre Lena, manger avec Lena, aller en cours, faire des blagues et préparer sa prochaine farce.
D'ailleurs, il avait déjà une idée en tête.
Pourquoi pas fabriquer une bombabouse géante ? L'idée avait déjà due être faite, à coup sur, mais si il y ajoutait quelque chose... *Une bombabouse géante avec des caramels fondu à l'intérieur !* Voilà, ça c'était une bonne idée. Rien ne pouvait être plus puant et... collant. Un sourire se dessina sur son visage. Il faudrait qu'il note son idée plus tard dans un carnet.

Son attention fut reportée vers la deuxième année qui venait de prononcer quelque chose d'inintelligible. Il faillit lui dire « Tu peux répéter ? » avant de se reprendre de justesse. Ce n'était pas très sympa, et à y regarder de plus près, la Jaune et Noire n'avait pas l'air de vouloir plaisanter.
Zackary n'avait pas vraiment fait attention à elle depuis qu'elle avait dit son nom. Mais quand on l'observait d'un oeil attentif, quand on daignait l'observer d'un oeil attentif (parce que oui, elle passait vraiment inaperçue avec sa petite taille et sa tête baissée au milieu de tous ces autres élèves beaucoup plus grands et bruyants qu'elle), on remarquait qu'elle tremblait légèrement. Et qu'elle n'avait pas l'air sure d'elle. Et qu'elle observait partout, comme si elle essayait d'éviter le sujet qu'elle devait aborder.

Quand elle se retourna, Zack pensa qu'elle allait s'en aller. Il amorça un geste vers la table des Poufsouffle avant de s'arrêter quand elle se re-retourna pour lui faire face.

« P’t-être-que-Lena-t’as-parlé-d’c’qui-s’est-passé-mais-j’viens-pas-t’voir-pour-ça. »

*Ah.*
Il s'était donc passé quelque chose entre les deux fillettes.
Maintenant, Eryne avait toute son attention. Il savait que Lena tenait beaucoup à la deuxième année, et s'il était arrivé quelque chose qui avait pu lui faire du mal, il serait prêt à tout pour faire regretter à la personne ce qu'iel lui avait fait. Même si c'était Eryne. Parce qu'il l'aimait beaucoup, sa cousine. Il ne le disait pas *T'façon elle aime pas ça*, mais il l'aimait beaucoup.
Et ça justifiait tout acte qu'il pouvait faire pour la protéger.

Eryne reparla. Son monologue avançait. Lentement, mais ça avançait. Elle n'avait plus que quelques mots à dire. Ou plus ? Zackary espérait que non. Il s'impatientait vraiment, et tant pis s'il était forcé de sortir les vers du nez à la Poufsouffle.

C'est le souffle coupé et larmoyant qu'elle termina.
Il s'était passé quelque chose de grave.
Ça se voyait.
Zackary ne chercha pas à en savoir plus. Savoir que Lena manquait à Eryne *Et c'est sûrement réciproque* suffisait à vouloir le faire réagir. Et la Jaune et Noire lui avait demandé de le dire à sa cousine.
Il la contourna au même moment qu'elle le contournait *pour sortir* et se dirigea à grands pas vers Lena.



Point de vue de Lena

C'était long. Très long. Pourquoi était-ce aussi long ? Le Serpentard et la Poufsouffle n'avaient pourtant pas grand chose à se dire. Ils ne s'étaient rencontrés qu'une seule fois, et c'était en septembre. Et ils ne s'étaient pas reparlé depuis. Enfin elle le pensait. Et s'ils se rendaient visite en secret ? Qu'ils étaient amis, trainaient ensemble, s'amusaient ensemble ? Et si Eryne l'avait remplacée, elle, sa meilleure amie *Pas ancienne, j'veux pas que ce soit ancienne* par son cousin ?
Une vague de jalousie s'empara d'elle. Elle ne pouvait pas lui faire ça. Il ne pouvait pas lui faire ça. Ils ne pouvaient pas lui faire ça.
Peu à peu, la colère remplaça la jalousie. Elle fronça les sourcils, ses mains serrant le rebord de la table d'une force qu'elle ne se connaissait pas. Ses jointures virèrent au blanc, ses dents se serrèrent à s'en briser, et ses pupilles lancèrent des éclairs.
Ils n'avaient pas le droit de lui faire ça.

Elle tourna la tête vers là où se trouvaient Eryne et Zack. Ils ne semblaient pas parler. Ou alors, c'était son amie qui parlait. Elle tapa du pied, impatiente. Elle avait faim, et ses pâtes allaient refroidir. Des pâtes ne devaient pas refroidir. Les pâtes étaient ce qu'il y avait de plus important au monde. Gâcher des pâtes, qui plus était des coquillettes, était un crime impardonnable qui méritait la peine de mort. Pour faire passer le temps qui était incroyablement long - sérieusement, qui avait eu l'idée de mettre 60 secondes dans une minute ? - elle reprit son comptage de coquillettes.
32, 33, 34,...
*35, 36, 37...*

Elle était à 55 quand *Enfin !* Zackary revint vers elle. L'air sérieux, les sourcils froncés, la bouche crispée, les poings serrés.
Il s'arrêta devant elle, et sans prendre le temps de s'asseoir lui dit :

« Écoute, lutin. Écoute moi bien. J'sais pas qui s'est passé avec Eryne, j'veux pas savoir les détails, mais crois moi. Va lui parler. Elle m'a dit qu'tu lui manquais. Et même si j'suis pas sérieux la plupart du temps, là j'le suis vraiment. Donc va la voir. Dis lui quelque chose. J'sais pas moi, mais là elle est vraiment pas bien. »

Oh.
Oh.
Oh !
*OH*
L'effet fut comme si on l’avait trempée avec un sceau d'eau glacé. Immédiat. Elle se leva d'un coup, les yeux écarquillés. Elle n'en croyait pas ses oreilles.
Ça ne pouvait pas être vrai, ce n'était pas vrai. C'était un rêve, plutôt. Oui, c'était ça. Forcément. Elle se pinça pour vérifier, laissant une trace rougeâtre sur sa peau.
Non, elle ne rêvait pas.
C'était bien réel.
Et elle manquait à Eryne.
Et Eryne lui manquait.

« O-ouais. »

Elle marcha au milieu de l'allée entre les tables de Serdaigle et de Poufsouffle. Là, tout là bas, près de la porte, il y avait Eryne.
Qui.
S'en.
Allait.
*Non. Non, non, non. NON !*

Sans réfléchir, elle s'élança en courant vers la porte, ignorant le regard étonné des Autres sur son passage.
La colère qu'elle ressentait quelques secondes auparavant avait laissé place à de la tristesse, à cause de ce qu'il s'était passé en décembre. Il y avait de l'espoir aussi.
L'espoir que tout redevienne comme avant.
Qu'Eryne lui pardonne et lui reparle.
Qu'elles trainent de nouveau ensemble.

La Jaune s'éloignait de plus en plus, avait presque franchit les portes de la grande salle. *C'est trop loin. J'vais pas réussir à la rattraper*
Elle accéléra, ne touchant presque plus le sol de ses pieds. Ses cheveux attachés volaient dans tous les sens derrière elle, frappant de temps en temps son dos.
Elle trébucha, ce qui la fit ralentir. Plus que quelques mètres.
Cinq.
Quatre.
Trois.
Elle ralentit, ne voulant pas percuter la Poufsouffle.

Arrivée à un mètre d'elle, elle haleta, essoufflée :

« E... Eryne ! »

Ne lui laissant pas le temps de se retourner, elle s'approcha d'elle (toujours en courant) et la pris dans ses bras, la serrant fort.
Sa respiration était rapide, elle avait du mal à respirer. *Tant pis*
Elle sentait les omoplates de sa camarade rentrer dans ses côtes. Ça lui faisait mal, mais d'un côté, c'était rassurant. La douleur la soulageait, en quelque sorte.
Elle serra plus fort Eryne, fermant les yeux et fronçant les sourcils.

Elle pouvait sentir les dizaines de paires d'yeux posés sur elles. Leur regard brûlant les juger, parler dans leur dos, critiquer, peut-être...
*J'm'en fiche !*

« Toi aussi tu... tu m'manques. »

Ces 5 mots, prononcés dans un souffle, ne pouvaient être entendus que par elles deux.
Peu à peu, elle desserra son emprise sur Eryne, avant de la lâcher complètement et de se reculer d'un pas.
La tête baissée, elle appréhendait la suite.
Ce que ferait la Poufsouffle, ce qu'elle dirait.
En bien ou en mal.

Une seule chose à dire : <3
Et p'tit retard oups

Cinquième année rp 2048-2049
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11 août 2021, 22:35
 ++  I miss you when it rains
Et voilà. Elles étaient là. Plus rien ni personne ne pouvaient les arrêter, pouvaient sécher les gouttes qui coulaient sur mon visage, mouillaient ma peau – le calme avant la cascade. Je voulais courir, m’élancer, partir ; pourtant, n’étais-je pas pleine d’énergie avant d’avoir parlé avec le Grand ? Pleine d’espoir. Mais les souvenirs, son regard, le poids… Les larmes coulaient et mes pieds tapaient le sol, vite, de plus en plus vite, partir, faire comme si de rien était.

*J’aimerais juste qu’tu lui dises…*

Je n’arrivais même plus à courir, prise de soubresauts, causés par l’orage que j’empêchai de se montrer. Une fois que je serais dans mon dortoir, je pourrais enfin laisser les digues se briser, lâcher le contrôle que j’effectuai sur mon cerveau.

Plus que quelques mètres.

*Elle me manque*

Le dos de ma main se frotta contre mon visage et mes cheveux fouettaient mes joues, cachant des autres tout ce que me causait cet éloignement avec Lena. Au final, tout ce que je voulais c’était… lui reparler. Que tout soit comme avant. Juste entre nous. Mais voilà que je me remettais à pleurer, à marcher le plus vite possible vers la sortie.

*Tu me manques*

Les grandes portes se dressaient devant moi, et je pouvais enfin les traverser, sortir. Ne plus sentir ces milliers de paires d’yeux inexistantes sur moi. Des élèves bizarres, on en voyait tous les jours. Rien ni personne n’était normal à Poudlard. Une gamine qui pleure en courant vers la sortie ? Coup classique.

*Je suis désolée*

Une fois l’imposant meuble en bois traversé, je serais enfin libre. Plus dans la même pièce que Zackary. Qui savait ce qu’il allait faire ? Parler à Lena ? Lui transmettre… Lui transmettre ce que j’avais essayé de lui faire comprendre ? Peut-être ne m’avait-il même pas comprise. Avais-je parlé trop bas, trop… Pas suffisamment… Me jugeait-il ? Rien qu’une gamine, une autre. Qui mérite même pas que j’en parle à ma cousine. Et s’il ne lui disait rien ? Et si mon *ancienne* amie ne voulait rien entendre ? Peut-être avais-je fait ça pour rien, et…

*Je suis désolée*

Les bribes d’espoir qu’il me restait s’envolèrent bien vite. Plus qu’un mètre. Un mètre et je l’avais laissée derrière ; tout laissé derrière. Et ce geste pouvait avoir une signification bien plus grande que ce que je pensais – que ce que je voulais bien penser.

Plus qu’un mètre.

Une distance si petite que je n’arrivai même pas à freiner l’élan lorsqu’un mot fut prononcé derrière moi.

Ce n’était pas une exclamation comme les autres. Pas un rire, pas un cri, pas des élèves qui s’amusaient, qui discutaient, qui mangeaient, qui étudiaient, qui se préparaient pour le prochain cours, la prochaine farce, le prochain jour, la nouvelle année. C’était une interpellation, un « arrête-toi ! », un « attends-moi ! », un « je suis là ! », un « bouge pas, j’arrive ! ».

Ce n’était pas un mot comme les autres. Ce n’était pas une phrase, pas une insulte, pas des gens qui discutaient, rien de tout cela. C’était mon nom, le mien, les cinq lettres me définissant, le mot que mes parents m’avaient choisi. Eryne.

Ce n’était pas une voix comme les autres. Une voix nasillarde, braillarde, qui criait, qui se plaignait, qui riait, qui s’amusait ; une voix rêche, plate, sèche, qui ordonnait, se fâchait, gueulait ; sifflante, stridente, désagréable, blessante. Non. Ce n’était pas une voix comme les autres, ce n’était pas n’importe quelle voix. C’était la sienne.

C’était sa voix.

C’était la voix de Lena.

*Lena*

Et c’étaient ses bras qui s’enroulaient autour de moi, ses mains qui se serraient sur mes épaules. C’était elle, elle tout entière, elle qui s’appuyait contre moi, qui me rapprochait d’elle. C’étaient ses cheveux contre ma joue, sa respiration haletante à côté de moi. C’était Lena, Lena tout entière, Lena qui m’avait rattrapée, qui m’avait appelée, attrapée.

C’était moi qui manquais à Lena.

Moi aussi, je lui manquais.

*Je lui manque*

Ma main s’éleva, tremblotante, comme pour se serrer contre la sienne, mais l’étreinte s’éloigna : Lena me lâcha et recula, me laissa seule, seule et abandonnée. Seule et abandonnée, mais avec une fournée d’espoir qui me fit prendre une nouvelle bouffée d’air, arrêta mes larmes, releva mon visage, fit battre mon cœur.

*Lena*

Elle était là, elle était revenue, elle *elle elle elle elle*Elle.

Je me retournai doucement, la tête légèrement baissée de gêne, appréhendant ces… retrouvailles ? Le premier face à face avec mon */* amie, la première fois que je pourrai la regarder dans les yeux depuis ce jour maudit… Ou pas. Elle se tenait, fixant ses pieds, comme terrorisée par…

*Non !*

Les actes n’étaient même plus contrôlés par mes pensées. Tout ce qui comptait c’était *elle*.

Alors je franchis le pas qui nous séparait pour l’entourer de mes bras et la serrer fort contre moi. Je savais que Lena n’avait jamais aimé les longs câlins, les embrassades et les étreintes mais *c’est elle qui a commencé* après tout. Et peut-être en avions-nous besoin, après tout ce temps…

*Lena*

Enfonçant mon visage dans son cou, j’espérais de tout cœur qu’elle ne se recule pas, qu’elle ne me repousse pas, qu’elle ne recrée pas cette barrière entre nous. Je voulais juste rester là, avec elle, ignorant les regards aux alentours, laissant libre cours aux gouttes d’eau salées dans mes yeux. Mais, cette fois-ci, ce n’était plus ces larmes de tristesse, de manque de sa compagnie. C’étaient ces larmes qui ne coulaient pas mais se glissaient en dehors de la pupille, restaient bloquées sur les cernes des cauchemars. Ces larmes libératrices, ces larmes d’espoir. Ces larmes qui voulaient dire je suis désolée, je suis désolée pour tout, je suis désolée ; tu m’as manquée, tu m’as tellement manqué Lena, tu sais ça ? Tu me manques, tu me manques terriblement… ; je t’aime, et je veux plus jamais que quelqu’un ou quelque chose se mette entre nous, ni Alison ni un cap ou pas cap, rien, rien…

*Rien ni personne*

Retard tout pardonné grâce à une crise aigüe de mignonnerie :love:
Après y'a aussi que je peux pas t'en vouloir mais chhht.

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