Aliénor souffla discrètement quand Leo accepta ses excuses. C’est vrai qu’elle n’avait jamais pris le temps avant parce que… Parce que elle avait tout un tas de choses dans la tête comme tous les adolescents de leur âge et puis elle n’aimait pas perdre alors au début, elle l’avait un peu en travers de la gorge. Aliénor mangea son repas bien plus tranquillement écoutant les paroles de la capitaine avec attention. Si elle se souvenait bien, elles étaient rentrées dans leur équipes respectives la même année, Aliénor était alors en seconde année et Leo en première. Cette fille devait être naturellement bien plus douée que la jeune Delphillia. Elle hocha de la tête comme réponses aux paroles de son interlocutrice ayant la bouche pleine. Les gardiens et leur piques incessantes… Elle s’était énervée contre Hannah à cause de ça en soi et elle faisait pareil sur le terrain.

-J’suis aussi du genre à préférer protéger. C’est pour ça que je suis devenue batteuse à la base, et parce que j’étais nulle comme poursuiveuse.

Son regard allait de sa fourchette au visage de la rouge, tout comme elle en fait. Protéger, c’était dans la nature de la jeune Delphillia et elle avait mis du temps avant d’accepter qu’une part d’elle voulait vraiment parfois blesser ses adversaires pour gagner. Elle était compétitrice et en plus de ça, jouer avec le cognard procurait une certaine puissance malsaine à la jeune fille. Quand elle réussissait son coup elle avait un peu l’impression d’être le bourreau du terrain et d’avoir tous les pouvoirs. Mais non. Heureusement, cette impression restait fugace et passait bien vite quand elle voyait le cognard se diriger vers ses coéquipiers.

-C’est un jeu de fou et on a un rôle bizarre. On sert à rien pour gagner le match, on met pas de points, on empêche pas l’autre équipe d’en mettre… On essaye juste d’offrir des opportunités à nos coéquipiers. Si parfois on fait mal aux autres et que ça peut paraitre hors-jeu, pour moi batteur est le post où il faut le plus jouer et penser en équipe. Parce que contrairement à un bon poursuiveur, un bon batteur peut pas faire gagner son équipe par les points. Sauf si tu met tout le monde à l’infirmerie, mais c’est du jamais vu.

Elle imaginait bien un batteur seul sur un terrain, ce serait bien ironique. Si elle, elle essayait parfois de faire du ménage dans les rangs adverses, bien souvent ils étaient toujours assez nombreux pour qu’elle ne tue pas tout le monde. Et puis à force on s’habitue aux coups de cognards, comme elle d’ailleurs. Son corps en était la preuve et maintenant cette marque au niveau de sa tempe juste à côté de son sourcil. Une belle cicatrice qu’elle veut garder, juste pour ne pas oublier ce que peut faire la distraction. Comme une leçon de vie.

OS++, solo



Concommitamment et immédiatement après cela.



Assis au milieu de la table, la rumeur susurrée venue du côté de la table des professeurs s'était amplifiée, répercutée de voisin en voisin, pour se répandre plus vite qu'un Nimbus. Ils avaient laissé un *tenez-vous bien* sombral entrer dans le parc ? Une vague d'étonnement d'abord. Non, il n'arriverait jamais à être blasé sur ce qu'il se passait par ici. Même cinq ans après sa première rentrée, il allait de surprise en surprise.

Et puis les informations lui parvenaient une par une, par vague de téléphone gryffon, version sorcière du téléphone arabe. Il faisait appel à un groupe d'élèves. Oh, il impliquait les élèves. C'était qui, il ? Un adulte ? Evidemment Jacob n'arrivait pas à avoir l'information qu'il cherchait dans le brouhaha et les bouts qui lui parvenaient étaient une bouillie de "chamallows grillés" et "bataille d'oreillers". Visiblement sans lien avec le Sombral. Il n'était pas Serdaigle mais tous ses neurones n'étaient pas grillés, il fallait un nom de prof ou de l'équipe éducative, là, pour compléter le trio "service" et "sombral".

Il se concentra pour éplucher les différentes possibilités. Qui avait accès au parc de nuit ? Mister Devon qu'il avait croisé dans les tribunes du duel de Rafaëla était parti, ce n'était pas lui. Et puis il laissait un mot sur son panneau d'affichage d'habitude, non ? Rusard, beuh, non, il ne se fierait jamais à des élèves. Et puis Jacob aurait entendu au moins dix "beurk" si c'était vraiment Rusard. Le doyen Featherstone ? Pour un animal ? Non, plutôt un des trois jeunes de Poudlard : Fleming ? Montmort ? Falkner ? Ou Loewy. Elle avait bien été professeur de SACM en un temps, non ?

Bouger un peu pour essayer de reconnaître la silhouette là-bas. Bingoblin ! C'était apparemment Mister Falkner. Jacob regarda les plus grands de Gryffondor : d'après radio rumeur de la table des Rouges, il en fallait deux. Il hésita un bref instant, eut un début d'élan pour se lever. Aller vadrouiller dans le parc de nuit, c'était tout de même diablement tentant. Et il aimait bien Megan qui s'était proposée à Poufsouffle, avec qui il aurait volontiers rediscuté.

Adaline se proposa en moins de deux tête baissée évidemment, c'était comme Dale, elle ne perdait pas une occasion pour remonter sa réputation. Il y en avait toujours deux comme ça par promotion. Pas qu'il comparât Adaline à Dale, hein, attention. Adaline était de Cambridge comme Megan, et comme Jacob, au passage - et la Dale family était insupportablement hors-catégorie.

Jacob chercha à consulter du regard ses camarades des promotions 4,5,6,7. Peut-être Dylan voudrait-il y aller ? Il avait presque l'âge de Samuel, ils pourraient s'entendre ! En pensant aux résultats brillants de Dylan, il se souvenait de son côté de son propre devoir catastrophique en SACM l'an dernier. Qui avait assuré à l'examen de SACM à Gryffondor ? Dans sa promotion, Ennis avait majoré et elle était habituée aux rondes comme préfète. Dawn avait été décrite comme un des moteurs de la classe par le même Falkner qui leur faisait passer leur examen. Il les interrogea du regard : Am stram gram... Qui y va ?

Les Gryffons étaient réputés pour leur audace aventureuse, aussi ils avaient sans doute tous envie d'y aller. Dawn saisit l'opportunité. Elle voulait comme Adaline la formation Animagus, il lui semblait. Ce qui faisait d'elle aussi un profil qui avait besoin de se faire repérer par les professeurs et Mister Falkner en particulier. Oui, c'était logique que ce soit elles deux qui y aillent. Il leur souhaiterait vraiment tout le meilleur -peut-être pas les bons vieux slogans de tribunes : motivation, Gryffon ! Gryff'et coeurs Gryff'vainqueurs ! rouge et or, médaille d'or ! mais Dawn était sa camarade de promotion alors il pourrait au moins lui rappeler l'appréciation élogieuse de Mister Falkner de l'an dernier pour l'encourager. Il recroqua sa pomme qui avait un étrange goût de dilemme.

Il ne savait vraiment que faire face à ces services : soit il y allait, avec la réussite qu'on savait, le souvenir des captures de viffet sur balai ratées alors que le vol avait été depuis sa toute première année sa -au singulier- matière forte et qu'il était attrapeur de l'équipe encore bien cuisant dans sa mémoire (en véritable véracrasse sur balai rouillé, il avait fait perdre le nombre de points maximal à sa maison), s'il y allait donc sa maison perdrait encore les points maximaux de son fait, peut-être même des points surmaximaux si ce n'était pas le vol, qui savait, soit il laissait les autres y aller et finissait sur cette sensation d'envie frustrée.

Par Merlin. Par moments il était vivement conscient que le Dominion l'avait bien détraqué. Et que comme là-bas il n'était arrivé qu'à se faire casser sa baguette face à une créature sombre, la scène de déchirure de cette baguette qui peuplait ses cauchemars allait se reproduire face à chaque nouvelle créature. Par Merlin. Il avait promis de ne pas se laisser ronger par ses souvenirs. Mais malgré tout, il ne pouvait cesser de penser que sa maison ne devait pas subir ses difficultés avec la SACM, pas alors qu'elle était deuxième de façon serrée à la Coupe. Et pas tout court. Non, il n'allait pas gâcher les occasions de sa maison de gagner des points. Il termina sa pomme avec énergie. Allez, Adaline et Dawn, vous allez gérer.

Le pas pressé, je franchis le pas de la grande salle. Mon ventre crie famine depuis facilement une heure, mes neurones sont épuisés parce que bien évidemment les cours sont fatiguants... Et par conséquent, je n'ai qu'un seul but en tête : me rassasier. Je ne sais pas où se trouve Renn — pas ici en tout cas, puisque je ne l'aperçois pas — mais hors de question que je l'attende ou que je la cherche. Mon ventre est plus important. Et puis, je ne suis pas trop inquiet, elle a d'autres personnes avec qui manger.

Arrivé devant la table des gryffons, je salive déjà en apercevant le repas. Par Merlin, j'ai faim ! Je pourrais dévorer une dinde entière que j'en redemanderai encore ! Sans ménagement, je dépose donc mon sac sous la table, n'étant évidemment pas repassé par la tour de Gryffondor — c'est bien trop loin ! —, et commence à me servir avidement de tout ce qui me tombe sous la main. Carottes, on prend ! Sandwich au poulet, on prend ! Même le plus détestable des plats me suffirait, à l'instant. Puis, satisfait de ce qu'il se trouve dans mon assiette, j'entame sans plus attendre mon repas.

– J'ai si faim, il n'y a pas idée de faire déjeuner aussi tard les élèves !

Entre deux bouchées, je ne peux m'empêcher de m'exclamer cela tout haut, regardant des deux côtés pour tenter de repérer quelqu'un avec qui engager la discussion. Mon regard accroche alors une silhouette toute proche, et je me réjouis. Je ne vais pas déjeuner tout seul !

Avec ses cheveux noirs et son visage fin, la tête du garçon que je viens de repérer me dit quelque chose. Pas étonnant, s'il est sur cette table, c'est qu'il appartient certainement à la même maison que moi. Néanmoins, je n'arrive pas à restituer de nom à sa silhouette. Moi qui me débrouille plutôt bien dans le domaine, pourtant.

– Tu t'appelles comment ? On s'est déjà parlé ? Si oui je ne m'en souviens pas... Tu as peut-être des frères et sœurs à Poudlard ?

Ma dernière question n'est pas si anodine, s'il a des frères et sœurs, sa tête me dit sûrement quelque chose car je les ai déjà croisés... Sinon, ce doit être le hasard. Nous sommes certainement dans la même maison, après tout.

Je me sers un grand verre d'eau que je bois d'une traite pour me désaltérer. L'estomac désormais plus rempli, je suis curieux d'écouter ce que me répondra mon camarade.

Un rire léger bien que sincère s'échappa des lèvres de Leo :

"Moi aussi ! Poursuiveuse en carton, je veux dire. La première fois qu'on s'est rencontrées sur le terrain, on était porusuiveuses toutes les deux. Je m'en souviens, j'avais teeellement le seum : si j'avais tiré quelques secondes plus tôt mon tir aurait été comptabilisé et ça nous aurait évité de finir le match sur un vilain égalité." ^(*)

Pour ne pas dire qu'ils avaient raté une victoire à un battement d'aile de vif d'or près. Merlin, combien de fois s'était-elle rejoué la scène ! Avec le gardien adverse sonné, les buts avaient été totalement libres et par dessus le marché, son souafle avait traversé l'anneau, simplement... quelques fractions de seconde après le coup de sifflet mettant fin au match. C'était au cours de sa première année, tant à Poudlard que sur le terrain de Quidditch. Voilà qui commençait sérieusement à dater, et peut-être qu'était là la raison pour la quelle, à présent, la rousse pouvait sourire de cette victoire qui leur - qui lui - avait filé sous le nez. Baissant le regard sur son assiette, Leo prit quelques fourchettes de riz avant de reporter son attention sur sa vis-à-vis pour ajouter :

"Par contre, faut croire que t'as trouvé bien plus rapidement que moi le chemin vers la batte... Mais maintenant que j'y suis, je compte bien rester."

Elle-même avait fait le détour par la case de gardienne et avait passé une saison entière à défendre les anneaux rouges avec un succès, en vue des résultats, plutôt limité. Il faut dire que passer toute la durée d'un match dans les quelques mètres cube délimitant l'espace devant les anneaux, ce n'était pas vraiment sa tasse de thé. Trop statique, trop dans l'attente d'action adverse plutôt qu'à l'initiative. Pour avoir l'impression de faire quelque chose de productif et ne pas uniquement être celle agissant en dernier rempart, il ne lui restait qu'à lancer des piques à l'adversaire. Bon au moins, pas d'infirmerie avec les joutes verbales...

"Ouais, le côté infirmerie... pis bien sûr fallait que ça touche..."

Leo se tut, réalisant qu'elle venait de songer à voix haute. Oui, l'année passée, elle avait cassé le bras de celui qui, à l'époque, avait été son... enfin... Edmund Dale, quoi. D'un vif geste de la main signifiant de laisser tomber, elle reprit :

"Bref, en tout cas c'est quelque chose que je préfère éviter. Et pis bon, maintenant qu'il y a un joueur de plus sur le terrain, bonne chance pour envoyer tout le monde voir l'infirmière ! D'ailleurs t'en penses quoi de la refonte du Quidditch ?"

C'était une drôle de situation, quand même. Elle était installée à la table de Gryffondor en face d'une adversaire de Quidditch qui, par leur antécédent sur le terrain et le poste qu'elle occupait, avait presque quelque chose d'une rivale. Et bien que ce n'allait certainement pas être un repas partagé qui allait faire d'Alienor Delphillia sa grande amie, c'est non sans surprise que Leo constatait à quel point il lui était simple, une fois les rivalités suspendues, de nourrir une conversation ayant peut-être quelque chose de banal mais n'étant pas moins sincère avec la batteuse des Hel's.

@Alienor Delphillia

Repenser à cette égalité, à ses deux buts qu’Aliénor aurait pu marquer pour éviter ça… Ce n’était pas vraiment un bon souvenir et finalement Rey l’avait bien vu, quelques mois après il la mettait comme batteuse lors d’un match d’entrainement, puis titulaire au match suivant dans ce rôle. Elle avait eu de la chance d’avoir un capitaine qui avait su lire ses capacités de batteuse et finalement ce rôle lui collait à la peau même en dehors du terrain. La plupart des gens de l’école la connaissait comme la batteuse de Poufsouffle sans même avoir une idée de son prénom.

-J’ai eu de la chance, c’est pas évident de trouver ce pourquoi on est fait et encore plus au quidditch il y a des rôles qui font bien plus rêver que celui de batteur…

Le protecteur des anneaux, gardien, une bien trop grande responsabilité pour Aliénor, elle n’était pas du genre à être le dernier rempart mais plutôt à être en première ligne. Et attrapeur ? non, elle détestait ses fichues petites balles.

-On s’affrontera encore longtemps alors.

Un sourire en coin apparut sur ses lèvres. Les batteuses de Poudlard étaient fortes et impressionnantes que ce soit Leo ou Irene par exemple elles avaient suivi le chemin de filles encore plus impressionnantes. Ambre, Tally, elles resteraient dans les annales. Être leur successeur était un poids autant qu’une fierté.
Mais Aliénor tiqua sur le fait que Leo semblait rétissante à l’idée d’envoyer quelqu’un à l’infirmerie. Là où Aliénor s’en fichait royalement. C’était le jeu et tous les joueurs de quidditch avaient le corps constellés de bleus à cause de cette balle de fer. Du moins c’était le cas de la Poufsouffle qui se prenait régulièrement le cognard lors de ses entrainements solitaires. Sa main passa d’ailleurs sur sa tempe gauche ou subsistait une marque, une cicatrice d’un cognard passé par là. Mais elle ne souhaitait pas rebondir là-dessus et heureusement la Gryffondor lui fournit une porte de sortie.

-Je trouve ça bien que le quidditch évolue. On évolue nous aussi alors… Et puis deux poursuiveurs, ça va envoyer sur le terrain !

Elle était excitée, elle aimait le challenge et l’idée de passer à un nouveau style de jeu, de nouvelles règles… Ca mettait en joie la jeune fille. Et puis elle partageait ça avec des personnes qu’elle appréciait. Eileen dans un premier temps, amie et capitaine et le reste de son équipe. Deryn sa petite protégée, Shado qui s’était révélée au quidditch, Alystair plus discret mais diablement efficace… Bref elle était ravie.

-Et toi alors ? En étant capitaine ça doit rajouter une pression non ?

Aliénor n’avait pas ce titre et quelque part ça l’arrangeait. Pas de pression, pas de responsabilité, elle était libre d’être chainte aux entrainements, de mauvaise humeur dans ils établissaient des stratégies…. Mais elle connaissait tout de même son rôle dans l’équipe. C’était un pilier alors elle faisait quelques efforts, de temps en temps.

@Leo Ginger

Alors que le regard de Leo était posé sur Alienor, la Gryffonne nota la main que la jaune avait porté à sa tempe et la cicatrice que les doigts effleuraient. Hum, voilà qui laissait supposer une frappe ratée. Aux yeux de Leo, il y avait une nette différence entre blesser quelqu’un d’autre et se blesser soi-même. Dans le premier cas, la rousse ne pouvait s’empêcher de ressentir de la culpabilité se mêlant à une inquiétude plus ou moins forte suivant de qui il s’agissait. Alors que quand c’était elle qui se prenait un cognard qu’elle n’était pas parvenue à dévier, la batteuse ne pouvait que s’en vouloir à elle-même et elle était la seule responsable de la douleur. Des bleus, de l’agacement ou parfois de la frustration, mais au moins pas ce sentiment bien plus rongeant de mauvaise conscience.

Longtemps… à bien y réfléchir, plus si longtemps que ça, en réalité. Aliénor étant en cinquième année, les deux batteuses allaient s’affronter trois fois encore, le trois novembre prochain compris - à moins que l’une comme l’autre ne décide de poursuivre dans le Quidditch après Poudlard.

“C’est toujours particulièrement stimulant quand on est face à un adversaire de taille. ”

Avec un petit sourire, Leo inclina la tête en direction de la Poufsouffle pour qu’elle comprenne qu’elle faisait partie de ces “adversaires de taille”. Si ce n’est l’adversaire à qui se mesurer. Aussi redoutable que plaisante à affronter.

“Et puis quelque part, je pense que ça permet de progresser aussi. Tu vois, au bout d’un moment, les styles de jeu de tes coéquipiers deviennent familier. Alors c’est enrichissant de se retrouver face à de la nouveauté. Parce que toi, tu joues pas tout à fait de la même manière que moi, donc les matchs ça crée des situations inattendues, différentes des entraînements aussi.”

En entrant dans l’équipe, ça avait été Audric à la batte. L’anglaise l’avait vu jouer et s’entraîner - c’était par exemple lui qui avait réalisé les tout premiers doublés magiques qu’elle avait vu. Tout comme elle avait vu Esmée et Maisie plus tard. Les premières fois que Leo avait pris la batte, ça avait été sous la supervision et les conseils de quelqu’un de plus expérimenté. Et puis l’année où elle avait pour la première fois joué au poste de batteuse durant un match, elle était également devenue capitaine. Tout à coup, Leo était devenue celle qui devait se charger de former les nouveaux batteurs, transmettant ce qu’elle avait appris tout en utilisant ces connaissances-là comme une sorte de base à partir de laquelle elle avait pu progresser de son côté, et grâce à la répétition et la créativité, développer un jeu de batte bien à elle, une manière de jouer qui était celle de Leo. Et c’était là que les matchs différaient du cognard à maîtriser toute seule en entraînement : chaque bon batteur avait sa manière à lui, individuelle de jouer avec la batte. Alors se retrouver face à la créativité de l’autre batteur lors d’un match était toujours particulièrement palpitant. Et Leo sentait que ça allait être un peu la même chose avec le nouveau Quidditch, elle ne put qu’hocher la tête a maux propos de la joueuse des Hel’s.

“Capitaine ou non, j’ai hâte de voir ce que ça donnera. Probablement qu’il y aura de quoi puiser dans les stratégies et compagnie du vieux Quidditch à trois poursuiveurs, bien sûr des choses qui resteront de ce qu’on connaît. Mais en réalité c’est du totalement inédit, c’est à nous de nous l’approprier. C’est cool je trouve.”

En tant que capitaine, elle allait tenter de coordonner tout ça, de prendre les rênes et l’initiative lors des entraînements pour que ces adaptations puissent se faire dans l’équipe - de laquelle il fallait tout d’abord compléter les rangs. Phoebe et Britanny : Leo sentait que le duo de rousses, après la flamboyante saison de l’année passée, pouvaient donner quelque chose de réellement redoutable, complémentaire mais harmonieux et surtout efficace autour du Souafle. Les prochaines semaines allaient le confirmer, mais ce qu’elle avait pu voir depuis le début de l’année promettait.

@Alienor Delphillia

Un sourire étira les lèvres aux paroles de la rouge. C’était toujours agréable de savoir qu’on était estimé comme adversaire d’autant plus qu’Aliénor estimait également Leo mais ne lui aurait jamais dit sans savoir qu’elle aurait un retour positif et identique. Ah la fierté… Mais oui se frotter à des joueurs de qualité était extrêmement agréable et permettait, comme elle l’avait souligné de s’améliorer sans cesse, d’innover dans sa manière de jouer, et de tester de nouvelles choses.

-Je comprends, c’est vrai que les entrainements c’est différents… Et puis en match on a pas la même pression, l'adrénaline tout ça, ça change tout. Et ouais, les techniques de chacun… Mais on commence à se connaitre, le changement des règles va encore pouvoir nous permettre de changer et de progresser.

Oui c’était clairement différent. Quand elle s’entrainait elle suivait un programme, visait des anneaux avec le cognard ou même lors des matchs d’entrainement, elle avait plus de ressenti à viser ses camarades avec une balle en fer.
Le vieux quidditch, elle devait certainement parler du quidditch à 7 que leurs parents avainet connu. Elle qui avait déjà du mal à s’imaginer à 10 sur le terrain alors 14… Et partager le cognard avec un coéquipier ? C’était assez déstabilisant comme idée.

-Oui il y aura des trucs à faire c’est certain. Ça va nous faire réfléchir pendant un moment en tous cas, les stratégies seront totalement différentes et nous, on va devoir avoir la tête encore plus de partout avec tout ce beau monde !

Elle laissa échapper un rire s’imaginant la tête dans tous les sens alors que les poursuiveurs et l’attrapeur se passaient le souafle. Un vrai match de tennis moldu, sans chaise haute du coup. Ce qui enlevait pas mal de charme au sport… Aliénor fronça les sourcils à cette pensée avant de se reconcentrer sur le quidditch.

-Ouais ça va être cool, en tous cas j’ai hâte et surtout hâte de voir les équipes. Chaque année des nouveaux, des anciens, des revenants… Analyser les autres équipes je trouve ça vraiment drôle.

Finalement cette discussion était bien plus légère que prévu ce qui rassura la jeune fille. Elle était partie de loin avec Leo, elle ne la connaissait pas, lui avait fait un doigt d’honneur en plein match… Rien de bien sympathique et finalement le moment qu’elles passaient ensemble était agréable.

Coudes appuyées sur la table, les doigts entrecroisés et le menton appuyé sur le plateau horizontal formé par ses mains, Leo écouta la Poufsouffle. De temps à autre, elle hochait la tête pour marquer son approbation. Oui, cela promettait d'être innovateur, stimulant et juste super cool en fait. Elle aussi avait hâte de voir les stratégies des équipes et les techniques de chacun évoluer avec la réforme de leur sport. De manière générale, la rousse devait constater qu'elle partageait sur un grand nombre de points l'avis de la batteuse des Hel's. Outre les similitudes qu'il y avait dans leurs manières respectives d'envisager le jeu, l'anglaise n'avait pas de mal à se retrouver dans certains points évoqués par son homologue jaune. Et curieusement, elle n'en était pas si surprise qu'elle aurait pu le croire encore quelques heures auparavant.

"On commence à se connaître, tu dis ? Alors... qu'est-ce qu'elle dit de ton analyse de la batteuse de Griffes Ardentes ? "

Se penchant légèrement vers sa vis-à-vis en mimant un air complice, Leo ajouta avec un sourire légèrement narquois :

"Ou est-ce qu'il s'agit d'informations classées top secret ?"

Décroisant les mains, Leo s'empara de son verre pour boire quelques gorgées de jus de citrouille. Pendant une bonne dizaine de secondes, la rouge et or se contenta d'observer Alienor. Le verre presque vide tournant distraitement entre ces doigts, son regard parcourut la jeune fille en face d'elle. Il était clair que la batteuse des Hel's dégageait quelque chose de décidé et de fort, de "qui ne se laisse pas faire". Peut-être que Leo n'y avait simplement jamais réellement prêté attention, mais il lui semblait maintenant qu'elle n'avait encore jamais vu Alienor sincèrement sourire, auparavant. Et encore moins rire. Reposant son verre d'un geste sec, la regard de la Gryffondor s'arrêta sur les prunelles de la Poufsouffle.

"Hé Delphillia. "Un nouveau sourire s'installa au coin de ses lèvres et elle lâcha d'un ton désinvolte : "T'sais que ça te va bien de sourire."

On avait rarement l'occasion de sourire à son adversaire, sur le terrain - ou du moins de sourire d'un vrai sourire qui souriait sincèrement. S'il y avait quelque chose de déroutant à être ainsi face à face sans animosité mais avec leur fierté respective et sans oublier la rivalité qu'il y avait entre elles sur le terrain, Leo constatait qu'Alienor Delphillia, au-delà d'être son adversaire et une personne ayant le doigt d'honneur facile, pouvait également se révéler être franchement sympathique.

@Alienor Delphillia

C'était le deuxième jour que Jennifer était à poudlard. Elle était très exiter à l'idée de rencontrer de nouvelles personnes. Elle s'avança vers la table de Gryffondor. Il n'y avait pas vraiment beaucoup de place. Après avoir fait le tour,elle trouvit une place entre Esteban Mcfire et Alison Willow. Tous les deux étaient très sympa. Ils avaient tous les trois en commun cette grande passion pour l'histoire de poudlard. Jennifer était ravie par ses deux nouveaux amis . Ils discutèrent pendant toute la soirée parlant de leur joie d'être à poudlard, de leur métier qu'ils voudraient faire et de leur passé.
Esteban habitait à Londres et Alisin était écossaise. Mais elle leurs promit de les inviter pendant les vacances une fois chez elle. Jennifer était ravie de cette deuxième soirée. Elle se sentait bien intégrée dans sa nouvelles maison.

Et cette légèreté ce confirma avec les paroles de la batteuse des rouges. Aliénor leva les yeux au ciel avec un faux air de diva avant de répondre, sur un ton beaucoup trop hautin pour être vrai.

-Ne t’y habitue pas, te le verra moins souvent que mes coups de batte !

Elle se mit à rire simplement et que c’était agréable ! Elle prenait un réel plaisir à être ici avec la rousse. Mais cela n’était-il pas utopique ? Toutes les relations interférant avec le quidditch sont si fragiles et si compliquées. Bien trop souvent mis à mal par la compétition et le jeu en lui-même. D’autant plus à leur place, envoyer un cognard sur quelqu’un, ce n’est jamais pour lui faire du bien, alors quand il s’agit d’une personne qu’on apprécie… Aliénor secoua la tête à cette idée, elle ne voulait pas y penser, pas maintenant alors qu’elle essayait d’apaiser les tensions autour d’elle.

-Top secret, non pas vraiment, après tout, tout le monde te vois jouer. T’as un jeu vif, bien plus basé sur la vitesse que sur la force même si tu n’es pas en reste à ce niveau-là. Fluide dans tes déplacements, t’es à l’aise sur ton balai mais je trouve que tu fais pas assez attention à ta position sur ton balai. Quand tu t’énerve ou que tu te déconcentre tu penches un peu à droite ce qui influence tes cognements. Enfin t’sais, je suis pas sur ton balai non plus.

Quelques remarques à quelques moments. Voilà ce que c’était, elle n’était ni une pro en vol, ni en quidditch. Elle ne faisait que donner un avis subjectif.

-Mais je peux toujours être surprise, peut-être que je me trompe…

Aliénor lui accorda un clin d’œil, espérant bien entendu être surprise lors de leur affrontement. Il était agréable de voir un adversaire progresser pour pouvoir soi-même progresser, apprendre à s’adapter et à mieux faire, réfléchir plus rapidement et improviser. En fait elle aimait tout dans ce sport et affronter meilleur que soi était toujours gratifiant.

-Bon sur ce, Je te laisse Leo capitaine des Griffes Ardentes. on se voit sur le terrain.

La jeune fille se leva souriant à la Gryffondor et lui fit un signe de main en partant de la grande salle. Finalement elle avait vraiment apprécié cet échange qui pourtant partait sur de très mauvaises bases.

@Leo Ginger