Mes membres se figent, mon coeur se paralyse, lorsque j’entends sa voix. Un son atroce, un supplice pour mes tympans, un épée tout droit sortie de sa bouche pour qu’elle transperce mon âme. Toujours cette même moquerie dans ses expressions, dans ses gestes, dans chacun de ses mouvements exercés par son être que mon esprit ne peut supporter. Je manque d’avaler de travers la gorgée du breuvage déposé au creux de ma bouche lorsque je l’entends prononcer le nom de Shado.

Elle… a… osé.
ELLE A OSÉ ?

Je sens la braise petit à petit s’enflammer. Le tonnerre s’apprête à gronder. Je respire de plus en plus fort, de plus en plus profondément. Comme si ma conscience n’était plus qu’immergée dans un flou de démons. Un flot de rage se déverse sur mon coeur. Une foule de tourments s’imprègne de mes entrailles. Le feu de la haine redevient réalité. Il a survécu. Et il est prêt à survivre pour toujours, tant que Son visage me reste en mémoire et tant qu’Elle n’a pas goûter aux flammes ardentes qui naissent, expulsées de mon âme souffrante.

Je veux hurler. Hurler. C’est tout. Ecrire. Ecrire milles mots de colère sur une feuille blanche à l’encre noire de rage. Le contraste serait beau. Et remplir cette feuille autant que je le puisse, pour qu’elle se noie dans le sombre de mes pensées haineuse. Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit.
Mais je ne peux pas écrire. Je ne peux plus rien faire à part lui cracher mes démons à la face. Pour m’en libérer, moi, et pour l’enfoncer, Elle. Mais le feu reste pour l’instant au fond de mon enveloppe charnelle lorsque Shado prend la parole.

Nom de.. ELLE LUI RÉPOND ?
NON !
PAS TOI AUSSI !

Et puis j’observe la douceur de son regard. Elle est avec moi.
Un soulagement continu apaise les démons. Il place un voile sur ceux-ci. Et j’espère que l’Autre ne déchirera pas ce voile délicat de ses bribes blessantes.



Sorti tout seul…

Ma langue fait comme un marteau. Mes mots sont des lances. Et mes yeux lancent des poignards.

Léna : 1.
Elizabeth : 2
Léna : 3.

La jeune fille qui était à Serdaigle ne semblait pas vouloir parler. Elizabeth cessa de la fixer, et mangea sa première pomme de terre. Peut-être que la jeune Poufsouffle avait trop parlé ? Ce n'était pas de sa faute, son caractère faisait d'elle une fille piplette. "Elle s'est servie de la purée, même si elle n'a pas faim... c'est pas normal... à part pour jouer avec ... mais elle a pas l'air d'humeur à rire...". Elizabeth mangea une deuxième pomme de terre toujours sans fixer la jeune Serdaigle: il fallait qu'elle trouve un moyen de détendre l'atmosphère qui semblait froid. Elle avala sa pomme de terre puis se tourna vers sa voisine et lui dit:
- Il me semble que tu ne veuilles pas parler, ce que j'accepte tout à fait, il n'y a aucun problème à cela... Je m'excuse d'avoir trop parler... J'ai l'impression que je te dérange...
"Étape une: s'excuser auprès d'elle pour ensuite qu'elle réponde.
Étape deux: se présenter sans dire son prénom"
Elizabeth posa sa fourchette et termina:
- Poufsouffle, première année. Enchantée de faire ta connaissance, même si c'est pour à peine discuter. Je trouve ça plus chaleureux de manger en compagnie de quelqu'un... Excuse-moi j'allais recommencer à parler...
"Et maintenant, plus qu'à attendre sa réaction" pensa Elizabeth en prenant un verre de jus de citrouille.

@Léna Romanoff Promis, Elizabeth est pas une forceuse

Il avait l’impression de revivre ce qu’il a vécu deux ans plus tôt mais en pire. Voilà que désormais, l’influence des né-sorciers anti né-moldu était si forte que Wilson ne pouvait plus s’asseoir où il voulait, aller dans les lieux à Poudlard qu’il voulait. Et encore, il n’est pas le plus à plaindre, lui à la chance d’être en sixième année et de pouvoir faire peur aux petits de première et deuxième année qui s’en prendrait à lui, Wilson imagine mal cette situation s’il était en première année. Et dire qu’il avait peur pour les épreuves d’Elina, au tournoi des trois sorciers. Mais c’était une réelle plaisanterie à côté.

A Serpentard, une majorité d’élèves était anti-né-moldu. Cela faisait deux ans que Wilson subissait des remarques en tout genre, à tout instant de la journée, et parfois il ressentait l’envie de changer de maison. Ce matin, il n’avait pas envie de prendre son petit déjeuner avec les membres de sa maison. Il détourna le regard de sa table habituel et se dirigea vers la table des Poufsouffle, peut-être y trouvera-t-il Cassandre, ou peut-être rencontrera-t-il d’autres personnes aussi gentille qu’elle, en tout cas, il avait envie d’être avec des gens juste et simple, pour une fois. Il s’installa donc à côté d’un groupe d’élèves de Poufsouffle, et commença à déjeuner.

« Salut ! Il paraît que les Poufsouffle sont sympa, j’espère que ça ne vous dérange pas que je déjeune ici, ce matin, pas envie d’aller les supporter eux ! » dit-il en regardant la table des Serpentard au loin. « Sont casse-bonbon parfois. »

Il n’avait aucune envie de faire d’efforts et se dit que les Poufsouffle sont des gens appréciable et respectable, et s’ils ne veulent pas de lui à leur table, il en changera. Il ne veut pas s’embrouiller avec eux non plus. Ce n’est pas son jour. Il commença donc à manger en écoutant les éventuels remarques de ses camarades.

Les cuillères et les bols s'entrechoquaient, se mélant aux bruits de mastications et aux bavardages de certains élèves. Oui, certains seulement. D'autres, tout comme Deryn, continuaient plus ou moins leur nuit. L'irlandaise machônait machinalement un de ses petits pains au chocolat préféré en observant ses camarades. Elle se servit un verre de jus de citrouille et s'apprêtait à en proposer discrètement à Tim, confortablement installé dans son col pour le moment quand une silhouette inconnue entra dans son champ de vision.

Deryn tourna la tête et découvrit avec surprise un élève de Serpentard juste à côté d'elle. Non. Pire. Un grand de Serpentard. Est ce qu'elle s'était plantée de table ce matin ? La Poufsouffle se redressa et balaya la salle du regard. Non. C'était la bonne table. Elle n'était pas à ce point à côté de ses bottines ce matin.

Quand le garçon expliqua sa présence, Deryn hocha légèrement la tête en suivant son regard. Elle était bien contente d'être à Poufsouffle. L'irlandaise fronça cependant les sourcils. Et si c'était un piège ? Il y avait tellement de gens bizarre maintenant dans ce château. Deryn avait appris à se méfier. Elle remonta son col pour dissimuler un peu son botruc.

"Et ben... bon appétit alors. Tu... tu es le bienvenu ici."

Pour appuyer ses paroles, elle lui tendit la corbeille remplie de petits pains dans laquelle elle venait de se servir.

"Enfin. Je te propose ça mais tu es peut-être plus céréales ou fruits."

Lorsque nous entrons dans la grande salle, une poignée d'élèves est déjà en train de manger, mais nous sommes beaucoup moins nombreux qu'hier soir. Nous nous installons à la table des Poufsouffle et admirons les victuailles qui sont devant nos yeux. Il y a plein de pâtisseries en tout genre, des fruits, des céréales, ainsi que de quoi boire et même des mets salés comme du lard ou du fromage. Je me sers un jus de fruit et commence à déguster une pâtisserie aux pépites de chocolat. Je mange ensuite une banane puis goûte une autre pâtisserie qui ressemble à un pain au raisin. Tout est absolument délicieux, mais mon ventre est déjà assez rempli. Je finis donc mon jus de fruit et décide de m'arrêter là. Tous les élèves discutent joyeusement autour de moi et je prends part à quelques conversations. On vient ensuite nous distribuer nos emplois du temps. Je commence par sortilège, puis histoire de la magie (j'ai eu du nez ce matin !) et cette après-midi j'aurais cours de botanique, métamorphose puis vol. J'ai hâte de monter sur un balai pour la première fois ! Même si j'ai peur de tomber. Mais bon, je suis sûre que nous serons très bien encadrés. Mon premier cours n'est que dans une heure. Je décide donc d'aller lire un peu dans le parc en attendant. Il y a un soleil radieux dehors et je crois que j'ai besoin d'être un peu seule pour me vider l'esprit avant les cours.

Wilson se servit un toast et de quoi déjeuner à l’anglaise. Il fallait qu’il démarre cette journée la plus sereinement possible. Ne pas avoir choisit sa table pour le déjeuner de ce matin en disait long : il avait envie de changer ses habitudes quotidienne pour la journée. Il avait donc commencé à manger en silence, quand il entendit une voix très proche qui semblait lui parler. Instinctivement, il tourna la tête pour vérifier et le fait est, une jeune fille de Poufsouffle venait de lui souhaiter la bienvenue.

« Merci » répondit-il.

La jeune fille était également en train de manger, et boire du jus de citrouille. Situation normal pour une matinée normale à Poudlard. Puis elle tend à Wilson une corbeille remplis de petits pains. Aussitôt l’adolescent en prit un et le posa à côté de son assiette. Elle avait l’air de déjeuner à la française cette jeune fille, mais peu importe, Wilson accepte les déjeuner différents.

« Nan, ça c’est parfait, merci beaucoup ! » répondit-il juste après avoir avalé un morceau de toast.

Wilson n’était pas très causant aujourd’hui, il se contenta de manger son petit déjeuner et de prendre des forces pour la longue et intense journée de cours qui l’attends. En tous cas, il était content d’être installé auprès d’élèves aussi serviable que pouvait l’être les Poufsouffle. Cela change radicalement de la table des Serpentard. Wilson, qui n’avait pas remarqué le botruc de la fille, vit l’uniforme bougé, il dit :

« Ya un truc qui bouge dans ton col » dit-il d’un ton serein.

Le Serpentard n'avait pas l'air trop agressif ou roublard à première vue. Deryn reprit donc son petit déjeuner après lui avoir adressé un sourire qui se voulait sympathique.

Le sommeil semblait la quitter peu à peu à mesure qu'elle mangeait. Comme si le fait de remplir son estomac chassait le reste. Est ce que la fatigue se ressentait dans l'estomac ? Deryn fronça les sourcils à cette pensée. Elle pensait vraiment des trucs bizarres des fois. La Poufsouffle secoua doucement la tête comme pour faire sortir les bêtises de son crâne, bousculant un peu le petit Tim au passage.

« Ya un truc qui bouge dans ton col »

Deryn sursauta presque s'attendant à voir une araignée jaillir avant de comprendre qu'il s'agissait probablement du botruc qui gesticulait. Il avait pris l'habitude maintenant de siroter un peu de jus de citrouille avec la Poufsouffle le matin entre deux cloportes et attendait impatiemment sa rasade quotidienne. Deryn se mordilla la lèvre, évaluant les risques. Le grand n'allait tout de même pas s'en prendre à Tim au beau milieu de la grande salle. Elle finit par hausser les épaules.

"C'est rien. C'est mon botruc. Je crois qu'il a soif."

Elle plongea une cuillère à café dans son verre et la leva jusqu'à son col. Aussitôt, la petite brindille sortit la tête et se pencha pour aspirer le liquide orangé. Peu de gens l'aurait remarqué parmi les cheveux de la Poufsouffle et le brouhaha général de la grande salle. Deryn ne savait pas trop quoi dire de plus. Le grand blond avait quelque chose d'impressionnant et elle avait soudain perdu tout son répondant.

Avril 2045
Première année
feat. @Edmund Long

^{Nouvelle Lune}

Ce soir, Eugène n'était pas d'humeur à se mêler aux autres. En fait, c'était la troisième fois qu'Eugène décidait de dîner dans son coin. En ce moment, il était patraque à cause du mal du pays. Cela faisait huit mois qu'il était à Poudlard et l'enfant n'arrivait pas à s'y faire. Sa maison lui manquait, tout comme sa famille. Ici, Eugène ne se sentait pas à sa place. Ce n'était pas son monde, sa culture. À ses yeux, il n'était qu'un imposteur à qui on lui avait fait croire qu'il était un sorcier. Pour autant, Eugène était capable de faire de la magie et il en avait bien conscience, mais malgré tout, il ne se sentait pas légitime de séjourner ici.

À contrario, ses parents étaient fier de lui et ils espéraient que cette nouvelle vie sera bénéfique. Ils supposaient, sûrement à tort, qu'être loin du cocon familial l'obligera à s'ouvrir aux autres et à se faire des amis. Mais le pourrait-il ? Huit mois qu'il était ici et mise à part des connaissances et quelques interactions, Eugène ne s'était lié à personne et au fond, le voulait-il ? Quelqu'un n'avait pas dit qu'il valait mieux être seul que mal accompagné ? Mais il y avait une différence distincte entre être et vouloir être seul. Eugène voulait être seul, il choisissait de l'être, ce qui n'était pas vraiment sain.

Eugène poussa les portes de la Grande Salle qu'il avisa. Le lieu était bondé tout comme la table des Poufsouffle, d'ailleurs. Néanmoins, il finit par trouver un coin tranquille en bout de table. Il n'y avait pratiquement personne, si ce n'est un garçon de son âge qu'Eugène reconnut au bout d'une petite minute. C'était Edmund.

— Euh... excuse-moi ? Je... eh bien... je peux m'installer ici ?

Il espérait qu'Edmund dise oui. Il ne voulait pas se mêler aux autres, tout du moins, pas tout de suite.

Edmund attendait impatiemment que les plats soient enfin servis sur la table des Poufsouffle pour enfin manger puis quitter la Grande Salle et son brouhaha constant.

À son habitude, il était arrivé en avance afin de dénicher un emplacement isolé en bout de table, prenant bien soin de s'asseoir à l'avant-dernière place — cela lui permettant d'avoir presque à coup sûr une place libre à côté de lui, et donc au moins une source de bruit en moins à proximité. Pour une fois, cependant, sa tactique n'avait même pas été nécessaire, puisque pour une raison inconnue — sans doute les aléas de la vie — son plus proche voisin s'était installé à plus de trois places de lui. Cela ne diminuait certes pas le bruit de fond épuisant qui emplissait la salle tous les jours aux heures des repas, mais il n'aurait au moins pas à devoir faire activement des efforts pour ne pas espionner les conversations voisines auxquelles il ne voulait de toute façon pas prendre part — la plupart du temps.

Il ne fut donc guère réjoui d'entendre derrière lui un garçon lui demander l'autorisation de s'installer à côté de lui.

Vraiment ? songea-t-il. Il y a littéralement trois places entre l'autre Poufsouffle et moi, t'as pas besoin de te mettre juste à côté de moi, si ?

Edmund se retourna tout de même à contrecœur afin d'indiquer au nouveau venu que la place était libre, mais s'immobilisa un instant en le découvrant. Le garçon au piano ! Enfin... Eugène ! — oui, voilà, Eugène.

La réticence qu'éprouvait l'enfant disparut avec fulgurance, remplacée par une certaine légèreté. Le moment qu'ils avaient partagé dans la salle de répétition lui avait laissé un bon souvenir, et il était content d'avoir une nouvelle occasion de lui parler — d'autant que si Eugène venait de lui-même s'installer près de lui, c'était certainement que le sentiment était réciproque. Un sourire sincère étira les lèvres du Poufsouffle qui hocha la tête vivement en prononçant un « Oui bien sûr ! » courtois — voire enjoué.

Sur ce, il enchaîna rapidement :

- On a de la chance aujourd'hui, il y a plein de place. Je ne sais pas comment j'ai fait pour effrayer les gens comme ça, mais je ne m'en plains pas !

Avril 2045
Première année
feat. @Edmund Long

^{Premier Croissant}

Sommaire

Eugène
1
Edmund
1

Edmund sourit, ravis de le revoir ou tout du moins, c'était ce que supposait Eugène. Dans tous les cas, le rouquin était lui-même de rencontrer à nouveau Edmund. Tout deux étaient dans la même promotion, mais ils se sont vraiment rencontrés dans la Salle de musique, il n'y a pas si longtemps que cela. L'échange avait été agréable, laissant un bon souvenir à Eugène.

— Oui bien sûr !

Aussitôt, Eugène s'installa à ses côtés et commença à remplir son assiette de légumes et d'un peu de viande. Il n'avait pas tellement faim, mais il ne voulait pas se coucher avec le ventre vide. Pendant ce temps, Edmund avait pris la parole. Il disait qu'ils avaient de la chance, car la table n'était pas aussi bondé qu'à l'ordinaire, chose qu'Eugène remarqua que maintenant. Peut-être que la plupart des élèves furent retenues ailleurs ?

— Je ne sais pas comment j'ai fait pour effrayer les gens comme ça, mais je ne m'en plains pas ! conclut Edmund.

Eugène lui sourit.

— Moi non plus, je ne vais pas m'en plaindre... j'suis assez sensible au bruit, enfin, au brouhaha ambiant surtout.

Mais là, c'était supportable, il devait bien l'avoué.

— En tout cas, ajouta Eugène avec pointe de timidité dans la voix, j'suis content de te revoir. Enfin, on se voit tous les jours en cours, mais nous ne nous parlons pas vraiment, surtout depuis notre première rencontre.

Il n'y avait aucun reproche, car lui-même n'avait fait aucun premier pas. Il avait peur de déranger, d'être de trop ou alors d'être incapable de tenir une conversation intéressante. Socialement, Eugène n'était pas doué et peut-être qu'il se refusait de le devenir, se réconfortant dans sa solitude.

— Mais... eh bien... j'aimerais bien que nous faisions connaissance, toi et moi.