Jacob passait les marches de pierre quatre à quatre : parcours empressé depuis la salle co' jusqu'au parc du château. Descente à toute vitesse traçant le chemin le plus direct, l'air décidé et les sourcils un peu froncés par-dessus son sourire du samedi. Ce sourire riant, libéré de l'enfermement des heures des cours.

Il n’était pas du tout là pour jouer aux sept différences avec les armures ou compter les centimètres de pierre grise à Poudlard. Non, pas du tout. Il filait. Jacob avait juste repéré depuis le cinquième étage un moment merveilleux pour tester la solidité du drapeau du dortoir, construit cette semaine force Diffindo et Collosho. Avec ce vent, pas de doute, il saurait si la construction était efficace. Hop, hop, pour cela, passage éclair dans la Grande Salle puis dans... *le hall*.

Il ne put s'exécuter et manqua de percuter un élève qui lisait et ne regardait pas où il allait. Il ne comprenait vraiment pas ces personnes qui, même un samedi, même dans la Grande Salle, même en se déplaçant, prenait leur attirail de cours. Il s'apprêtait à passer en coup de tramontane pour traverser la pièce vers le hall comme prévu, quand son regard, replacé sur sa trajectoire, heurta à son tour quelque chose aux alentours. Il s'arrêta net.

Un peu scintillant au milieu, un peu mystérieux, il approcha un peu. Il était tout proche de la table des Serpentard. La chose avait la couleur verte fascinante de la poudre de cheminette - ou le vert véracrasse, mais cette image ne lui passa pas par la tête. C’était la couleur de son enfance, qui le submergea tout à coup d’une danse de souvenirs. Il détourna sa tête avant de s'y reporter. L’objet avait ouvert la porte de ses souvenirs, il retrouva l’univers sévère plein de verts de ces Serpentard de parents.

Mince, la propriétaire du médaillon devait avoir remarqué son attention, tout à fait en disproportion par rapport à la taille miniature de l’ovale émeraude. Il leva donc les yeux vers les yeux de la propriétaire. Le visage fit tout de suite un flash dans l’esprit de Jacob : *McGowan*. Elle fréquentait largement le terrain d'entraînement. Jacob s’assit face à elle : « Salut ! », « Jacob… Tramontane. » Elle connaîtrait sans doute davantage son nom de famille, comme il avait été dans l’équipe de quidditch de sa maison l’an dernier. « Ton pendentif… il m’intrigue. Beaucoup ! Je veux dire... »

Il eut un bref instant d'hésitation, ce n'était pas un de ses sujets de conversation naturels. Puis il laissa rapidement défiler les mots, sans les appuyer : « mon père, à Cambridge, il a une chevalière qui y ressemble. C’est vraiment très très troublant. » Il leva un sourcil et planta son regard dans celui d’Erza, à la fois plein de curiosité et d’étonnement.

Tu t'étais attablée comme d'habitude au milieu des Serpentards, pour dîner dans une ambiance joyeuse. Posément assise, tu mangeais tranquillement quand un garçon t'abborda. Il était grand, et cela ne faisait aucu doute qu'il était plus âgé que toi. *Jacob Tramontane. Ah oui, il était Joueur de Quidditch à un moment* Tu te rapelais vaguement de lui, mais tu le connaissais un peu plus grâce au terrain d'entraînement, puisque tu y passais souvent. Il ajouta que ton pendentif le tracaissait, il ressemblait à un bijou que portait son père. *Qu'est-ce que j'en ai à faire* Intriguée bien évidement, de savoir si vous aviez un quelconque lien, tu lui répondis :


Peut-être avait-il de lointains parents qui venait de Shulista Croft, ou alors juste des parents amis avec les tiens, unis par un lien quelconque. Tu ajoutas :


Supposition qui n'étais pas vraiment intéressante, puisque c'était sur qu'il était plus grand que toi. Tu croquas dans ton morceau de viande, en triturant ton pendentif. Depuis maintenant une petite semaine, une question te trottait dans la tête : Quelle filière allais tu choisir. Il y en avais tant, et tu ne pouvais pas en parler avec ton frère, alors tu allais devoir te débrouiller par toi même.

*j'suppose que t'es plus grand que moi ?*
Il passe, passe dans mes veines, le fort afflux de l'étonnement. Il traverse mon regard grand'ouvert où la surprise perce. Après le vouvoiement d'une première année un autre jour, le renvoi cette fois-ci dans les premières années. Singulier. Surtout quand on savait qu'Erza avait elle-même un frère en quatrième année. Tout me semblait si intuitif pourtant ! Jacob, 1m73, élève d'année supérieure, ni adulte ni première année, tout s'associait. Les interrogations entortillées m'étonnaient beaucoup... et je saisissais plus facilement la tendance phrase directe-cognard que les subtiles questions loopings indirectes.

"C'est ça, expérience de Poudlard puissance 4. Ton frère est dans ma promo." Pas quelqu'un qui mâchait ses formulations et serpentait tout autour pourtant, dans sa catégorie, lui.

Je reportai mon regard sur le pendentif "Pas à ma connaissance. Mais tu sais, ma famille" Mettant ma main devant ma bouche, je toussotai pour manifester les complications. *C'est particulier* "Mon père s'est brouillé avec pas mal de cousins. Ces histoires de pureté de sang, ça monte vite aux neurones." Je finis en prenant mon accent britannique aristocratique le plus exact : "Je suis né à Cambridge.". Celui que mes parents ambitieux de la classe moyenne de Cambridge employaient pour faire comme s'ils appartenaient au milieu riche de la Citadelle et celui que je rejetais normalement toujours de plus belle, préférant plus de simplicité dans la prononciation, plus d'authenticité chatoyante dans la diction.

Les paroles étaient posées, il ne s'agissait pas de cracher sur la fierté rampante, invasive de mes parents qui était la fierté du nom que je portais. Je la détestais, mais pas en public. Je gardais ce sentiment de mes parents qu'attaquer l'un était attaquer la famille dans son intégralité. Mais je signifiais mon opposition totale à cette importance de la famille par tous les moyens par ailleurs : je ne me présentais pas comme "Tramontane". Moi, j'étais "Jacob". Ne venant pas "de Poudlard", non : "de Gryffondor". Alors cet accent imité, si je montrais ma capacité à m'intégrer dans ma famille, je la mettait aussi violemment à distance dans la différence avec ma prononciation habituelle.

Je pris la cruche posée sur la table : "J'pique un peu de votre eau, j'imagine qu'elle n'est pas du lac", servis les verres autour de moi et bus le mien.

"Ma famille mettrait totalement à l'échec ta tradition de mère en fille... avec 4 frères, elle serait mal barrée. T'as d'autres traditions spéciales dans ta famille ?" Il parcourut du regard la table à la recherche d'habitudes différentes ici de celles des Gryffondor, comme si elles allaient lui donner un signe. "Donc ?" finit-il en trouvant le regard de la brune. C'était paradoxal, d'être ainsi curieux de comprendre son pendentif qui renvoyait à ses origines tout en y opposant une résistance certaine.

Tu n'attendais pas vraiment de réponse à ta dernière question, tant cette dernière était sans intérêt. C'était, comme pourrait le dire Mariana, pour pallier à un blanc dans une conversation. Pourtant, le dénommé Jacob y répondit. Tu avais vaguement entendu ce nom, par ton frère, ou en fait tu ne savais plus. De toute manière, ce n'était pas très important à tes yeux. Le 4e année t'apprit qu'il n'avait pas de famille proche venant d'Écosse, ce qui te déçu, étrangement. Peut-être espérais-tu connaître un autre écossais dans cette école ? Ou simplement parce que tu aimais ton île natale ? Chassant cette pensée de ton esprit tu le regardas se servir un verre d'eau avant qu'il n'ajoute qu'il avait 4 frères, et qu'il y demande si tu avais d'autres traditions familiales. *La fête de l'été.* Tu te rendis compte que cela faisait 5 minutes qu'il parlait, et que tu n'avais pas ouvert la bouche. Tu te décidas donc à lui répondre.


Tu te demandas pourquoi tu avais dis cela, tant tu avais l'habitude de ne pas te confier sur ces choses là. Tu ajoutas :


Cela n'avait absolument aucun rapport, mais Ella te démangeait, alors tu t'étais permise. Au pire, il n'aurait qu'à ignorer ta question.

Reniés.
*Ah, bienvenue dans mon équipe !* Il se sentait étrangement proche de la Serpentard, pourtant adversaire de terrain. Ses parents à lui avaient clairement trop de fierté pour renier l'un des leurs -un tonitruant "Tramontane"- mais... il y avait bien une différence entre le frère aîné, le parfait premier-né, Tobias Serpentard studieux et méticuleux et le reste de la fratrie.

Adam, le redoublant, le nonchalant ou détendu, selon les points de vue. Qui avait disparu. Un vol dans le monde moldu d'après un de ses collègues d'expédition -une de ses "mauvaises fréquentations" en langage paternel- qu'il aurait prévenu de son habitude de voler. Du moins c'est ce qu'on pensait. Ce membre de la famille dont le visage apparaissait sur les portraits mais plus en vrai.

Simon, celui qui tendait toujours la main, le généreux ou un brin naïf, selon les yeux qui le qualifiaient. Quoiqu'il fasse, son père n'aurait jamais pour lui ce regard qu'il portait à Tobias.

Cette lourdeur de l'inégalité qui brise une fratrie, qui en élimine d'emblée la solidarité. C'était bien plus subtil et insidieux que le fait de renier. C'était aspirer les potentialités avant même qu'elles se présentent. C'était saper l'individualité.

Et pour ce passé, Jacob en voulait à ses parents. A son père d'avoir fait, à sa mère d'avoir laissé faire. Est-ce qu'on peut tout pardonner ? Cela franchissait les limites de ce que Jacob, 15 ans, semblait pouvoir faire en termes de mise de côté du passé. Problème de volonté et de capacité.

Pourtant, Jacob n'avait pas vraiment penché d'un côté avant son entrée à Poudlard. Et là, paf ! La claque du premier jour. Ce serait Gryffondor. Camp Simon et Adam. Avec les yeux de Cambridge : camp des ratés par avance. Déchirure de griffe de lion et fin de la question.

Et il avait constaté du haut de ses 11 ans la différence. Les attentes étaient toujours aussi hautes - un Tramontane ! un Tra-mon-tane - et pourtant présentées désormais comme inaccessibles et doublées d'un discours de reproche incompressible.

Il ne savait pas que dire, être renié devait être terrible, mais être rabaissé à chaque action en étant toujours accepté comme présent n'était pas la plus agréable des configurations, non plus.

Et le passage du froid au chaud à l'occasion d'une soudaine deuxième sélection (pas un Choixpeau, une urne) -"quelle réussite ! tu vas apporter ta contribution à la lignée, c'est une dignité, un honneur, une fierté, une si grande fierté." Pic, cap, péninsule de fierté qu'il avait parfois sacrément envie de piétiner. Être présenté comme le faire-valoir de sa famille. Un rêve qu'il n'avait pas plus caressé que celui d'être méprisé.

L'attirance pour ce pendentif, c'était un peu comme la fascination pour July, il s'était toujours demandé pourquoi il était toujours aussi fasciné par ses origines sans arriver à les suivre. Ca semblait gravé en lui. Et il n'avait toujours pas digéré cette remarque que sortir avec une Sang-Pur discréditait tout discours pro-né-moldu de sa part et qu'il devrait le savoir. *Certaines gifles se perdaient dans les virtualités mais seraient méritées.* C'était ce qu'il avait pensé mais cela l'avait tout de même ébranlé et interrogé.

Il ne pouvait pas choisir sa famille de sang (1). Il était tout aussi insupporté par les Anti-Sang Pur que les Anti-Nés-Moldus, parce qu'il se sentait touché au fond par les deux identités. Sang chargé de pureté, c'était son identité de naissance, l'identité qu'on lui avait inculqué et celle qu'il ne pourrait jamais quitter, qui n'était pas un habit, non, qui était lui, et Pro-Né-Moldu, et par conséquent de l'autre côté, l'identité qu'il s'était choisie et il était ainsi visé qu'on attaque l'un ou l'autre côté. Et au fond, les deux resteraient toujours des familles de coeur (1). Sa position avait beau se radicaliser - il ne protégeait pas les Nés-Moldus, plus encore, il se sentait tout autant des leurs qu'il ne pouvait renier son sang 100% sorcier -, il lui était impossible de n'avoir qu'une famille de coeur. Toute sa volonté n'y ferait rien, il serait les deux à vie. A faire mentir le règne des catégories.

Il répondit immédiatement à Erza pour éviter justement de s'appesantir sur tout ça : "Ah oui, les fêtes. Il faut essayer le quidditch, aussi ! Ca soude." Nia nia nia "ciment de l'édifice familial". Blabla "Le creuset de notre noblesse". Taratata "Les origines sportives d'une lignée intellectuelle établie." et caetera. Et vla ! ces regards entendus, cette complicité à exclusion préenregistrée qu'il connaissait et pouvait avec l'âge de plus en plus difficilement tolérer.

Il continua, sa main toujours accrochée à son verre et son sourire à son visage : "C'est marrant, le quidditch c'est ce qui vient de ma famille. Et en même temps, le vol, c'est ce qui maintenant me fait moi et me permet de m'affirmer. Comme quoi !".

Puis hocha la tête à l'évocation des filières : "Pratique et Ouverture, je pensais que c'était la filière entre mon père et ses "matières à baguette" et le vol. Mais en fait, c'est juste ma filière, celle que j'ai choisi et j'en suis fier ! Tu as déjà eu la sensation de te sentir à ta place ? Voilà, c'est pile cela !"

Voilà ce qu'il était aujourd'hui, ce garçon de 15 ans débordant d'initiatives qui détestait qu'on décide pour lui. Qui luttait avec l'acharnement qu'il lui avait fallu pour se détacher plus tôt à toute force de la pensée de ses parents, qui riait facilement parce qu'au fond il rejetait essentiellement ce sérieux austère et pesant de ses parents, mais vivait intensément l'instant, prouvant dans cette totalité de conviction de ses actions combien elles étaient inscrites profond dans ces racines qu'il n'aimait pas ramener à la surface.

"Qu'est-ce que tu veux savoir précisément ?"

Tu attendis la réponse de Jacob, qui semblait perdu dans ses pensées. *La famille sûrement* Toi, tu ne pensais qu'au Quidditch et à la 3e année. Le choix de la filière, et tout l'toutim, ça te stressait plus que tu ne voulais le croire. Tu hésitais trop, et tu ne savais pas du tout quoi choisir. Dans chaque filière il y avait des matières que tu n'aimais pas, et d'autres que tu appréciait plus. Jacob te parla tout d'abord du Quidditch, lui qui avait déjà de l'expérience concernant ce sport. Cela ne fit bien sur que tu donner encore plus envie de postuler. Voler... Ton rêve depuis toute gamine... Juste après, il bifurqua sur sa filière. Jacob te fascinait. Il avait mis son nom dans l'Urne. Il avait été sélectionné. Comment pouvait-il rester si calme ? En plus de ça, il était gentil, se confiait aux autres, et acceptait de discuter agréablement avec une gamine de 2 ans sa cadette. Tu étais subjuguée. Il était en filière Pratique et Ouverture, l'une des Rares que tu avais éliminée immédiatement. Tu répondis tranquillement, en essayant d'être la plus joyeuse possible.


Cela faisait beaucoup de matières, et tu n'avais pas fini de lui poser des questions, alors tu espérais que sa patience soit importante.

Haussement de sourcils.
Non, le Gryffon ne connaissait pas toutes les filières avec précision. Mais cela ne l'empêcherait pas de s'essayer -et donc d'arriver, en langage gryffon- à atteindre un palier spécialiste -niveau magyar- de l'orientation.

Il prenait cette présentation des filières et options malicieusement, comme une série d'anecdotes d'un élève déjà passé par là à une élève prête à franchir le cap, dites autour d'un verre, un sourire en coin, en se souvenant d'un temps pas si lointain. Une forme d'initiation. Parce que l'évocation de l'avenir dans les cours était aussi rare qu'un Gryffon habitant dans la salle commune des Serpentard, ce qui était bien bête pour les deuxième année, et de cela, il se souvenait tout à fait.

Il posa sa voix : "De celles que je connais, Pratique et Ouverture et Sports et Soins. A égalité. L'une est à 5-3, l'autre à 3-5 en unités de cours des deux matières, DCFM et vol. Mais tu peux prendre l'option de l'autre pour compenser et finir à égalité." 3-5, 5-5, marquant comme un score sportif, il aimait bien la formule.

"Tu n'as de l'HDLM et de l'astronomie dans aucune des deux, mais en Sports et Soins, tu as le maximum de potions : le côté "soins" alors qu'en Pratique et Ouverture tu n'en as pas. Alors celle qui répond parfaitement : c'est Pratique et Ouverture." On se demandait pourquoi il avait si bien mémorisé l'emploi du temps de la filière Sports et Soins, et encore mieux celui de la troisième année de Sports et Soins et ses intersections avec celui de la quatrième année Pratique et Ouverture. Une histoire liée à une cap'tain de quidditch, à n'en pas douter.

Il posa son regard sur celui de la Serpentard : "Mais un truc pour moi entre les deux, c'est que si j'adore le "sport", les "soins" aux créatures ne m'intéressent pas du tout, donc avec le recul, ça ne m'aurait pas convenu." Il but une gorgée d'eau. Goût normal. La rumeur que les Serpentard buvaient l'eau du lac n'était évidemment pas vérifiée. Le nombre de calomnies qui pouvaient circuler quand on y pensait !

"Mais si tu aimes la DCFM, inscris-toi au club duel ou viens dans les tribunes. ". Aller dans les tribunes soutenir les Gryffondor était une occupation qu'il aimait, à applaudir, acclamer, se répandre en joie et en soutien. Et il ne faisait pas très attention au regard de ceux qui étaient là pour avoir des fourmis dans les jambes corps fixés à leurs sièges et langues à leur palais. Il vivait le spectacle, son interaction.

Il avait même réalisé un duel contre Elfie Chassin cette année sans difficulté. Preuve s'il en fallait que la clé était au moins autant dans la force de la vaillante volonté que dans la DCFM point fort de scolarité.

Mais le vol appelait encore plus d'entraînante volonté chez le quatrième année qu'une matière, eut-elle quatre lettres pour impressionner. Si Erza aimait le vol, le quidditch déjà évoqué était sans conteste un exercice de haut vol, qui méritait qu'on s'y arrête - ou qu'on y fonce, monture de Keddle et Leather prête. Même si lui y avait renoncé au moment de la rupture avec Lily et toujours refusé d'y retourner comme joueur depuis. Il aimait aller à toute vitesse, foncer avec force, moins suivre une mini-balle qui passait son temps à narguer le monde qu'elle croisait et à imposer ses volontés ; moins aussi taper une balle de fer pour espérer faire sortir un adversaire sous l'effet de la douleur.

Ça ne le gênait pas, il n'était pas de ceux qui s'offusquaient devant la violence de ce sport, il a-do-rait l'activité. Mais il adorait le vol sans balles plus encore, à l'écart de tous les adversaires fâchés et autres caprices de viffets mal lunés. Et c'était paradoxalement par amour du vol qu'il ne reprenait pas le quidditch. Et par amour des tribunes, de leur ambiance, pour pouvoir capturer tout le match d'un regard plutôt que de n'en rien voir, dans la fureur rapide de l'action d'un instant.

*Cookiefors* pensa-t-il fort alors qu'ils étaient encore attablés. Et sa tête disparut quelques instants pour farfouiller dans sa besace posée sur le sol. Il venait de se rappeler les patacitrouilles qu'il avait dans son sac et les sortit. Il en déposa deux sur le centre de la table et en prit une. Il sourit à sa joyeuse voisine : "Tiens, ça donne de l'énergie pour réfléchir à l'avenir. Les pat'avenir... le nouveau concept qui déchire !"

Seule, comme elle l’aurait été elle. Assise à cette table qui n’était pas la sienne, elle qui avait pour habitude de ne jamais quitter la table de Poufsouffle elle se retrouvait à manger à la table des Verts. Serpentard. Elle en avait un tas d’ennemis à Serpentard, Hannah Lyse, Eileen Eastwood, ce crétin de Wilson… Mais elle était là parce que depuis quelques jours une personne de cette maison lui manquait : Carry. Elle était son amie, elle avait été là quand tout allait mal pour Aliénor et aujourd’hui, elle n’était même plus dans le château. Aliénor ne voyais plus ces cheveux de jaix voleter derrière son dos toujours droit, son regard hautain et ses mains fines et adroites pousser parfois ceux en travers de son chemin. Pourquoi Aliénor appréciait tant cette fille qui faisait tout pour qu’on la déteste ? Parce qu’elle savait qu’au fond Carry était quelqu’un de bon, curieuse et qui avait besoin de quelqu’un pour l’aider et la soutenir. Cependant Aliénor ne cautionnait pas tout ce qu’elle avait fait. Mais personne ne se mettait à la place de cette fille, elle ne faisait qu’écouter sa famille, elle avait été formatée pour un statut de sang illusoire. Et en tant qu’adolescente, elle devait gérer tous ses gens qui la haïssaient, ceux qui lui voulaient du mal, ses parents, les professeurs… Tout est si complexe à gérer quand on est ado. Aliénor le savait bien, sa colère, celle qui coulait dans ses veines et s’exprimait parfois en explosant et détruisant tous ceux autour. Elle y travaillait toujours. Elle avait fait beaucoup de progrès mais parce qu’elle avait eu la chance d’être entourée par des gens bienveillants. Mais dans cette maison, ils étaient si durs, si directs dans leur façon de penser. Personne ne laissait de seconde chance, du moins c’était ce que pensait la jeune Delphillia.

La pointe de sa fourchette posée dans son assiette, la main en l’air comme retenue par un fil venant du plafond, elle regardait dans le vide s’imaginant être en face de son amie qu’elle ne reverra certainement jamais. Pourquoi ne l’avait-elle pas écouté ! Aliénor savait qu’elle pouvait le faire, elle n’avait rien fait face à Lilly alors pourquoi s’était-elle encore fourrée dans une situation insortable ? Aliénor soupira en baissant les yeux vers son assiette. Elle faisait des cercles dans celle-ci sans même manger. Elle n’avait même pas pu lui dire aurevoir.

-Quelle conne.

Carry ou elle, elle ne savait pas de qui elle parlait, peut-être un peu des deux, mais il lui manquait quelqu’un au château et c’était encore une amie qui partait.

Jacob semblait apte à te répondre, et plutôt content de partager son savoir. *Tant mieux pour moi.* Tu ne voulais pas de la filière Pratique et Ouverture en raison de ses cours d'Études des Moldus, matière que tu répugnais d'avance. Bien évidement, tu n'allais pas le dire à l'attention de Jacob, puisqu'il était lui-même dans cette filière. *Pourtant il a pas l'air né-moldu...* Tu ne comprenais pas comment un né-sorcier puisse choisir cette filière. C'était comme partir vivre dans le monde moldu de son plein gré ! Tu ne savais pas trop comment répondre gentiment à Jacob que tu ne voulais pas de la filière Pratique et Ouverture. Tu attendis qu'il ajoutes autre chose. *Les soins aux créatures magiques.* Cette matière avait l'air plutôt amusante. Soulagée de ne pas avoir, du moins pas tout de suite, à lui parler même indirectement de ta haine des moldus, tu enchaînas sur la matière enseignée par le professeur Almeida.


Tu préférais choisir certaines matières en option, pour t'assurer plusieurs portes de sorties. L'entraîn de Jacob était vraiment contagieux. Sans t'en rendre compte, tu étais presque en train de sourire. Il semblait tellement aimer les cours, et tout l'émerveillait, comme un gamin découvrant le monde qui l'entoure. *C'est beau c't'image.* Il ajouta que tu pouvais t'inscrire au club de duel. Ça te tentait, et tu en avais parlé avec Lydia, mais tu n'étais pas sûre de vouloir vraiment y participer.


Pendant ce temps, il avait sorti deux patacitrouilles de sa besace, et t'en avais tendue une. En le remerciant rapidment, tu la dévoras tout aussi précipitement. Finalement, Jacob n'était pas si sérieux que ça. Il était vraiment gentil. *P'têt qu'il pourra m'apprendre*. Tu espérais.

Amusant ? Les SACM ? Oui, non, pas vraiment.
Jacob n'avait ni la patience ni la prudence requises pour s'intéresser de trop près aux animaux. Attendre qu'un animal soit prêt, approcher silencieusement, tout doucement, pour ne pas l'effrayer. En avançant ainsi, il avait eu le temps de prononcer vingt fois le mot ennuyer. Dessiner un animal ! Il était plutôt un précurseur de l'art abstrait qu'un dessinateur dont les croquis auraient eu ds similitudes visibles avec la réalité. Parler à un animal ! Autant parler à un fantôme, au moins il y avait des chances de ne pas monologuer, à supposer qu'on ne tombe pas sur l'autre Baron Sanglant. Le mieux était encore de s'adresser aux humains.

Les elfes, il aimait bien les elfes. Des créatures dotées de droits pour lesquelles une association avait combattu. Une histoire de maître, d'esclave et de dispute qu'on pouvait voir concrète à chaque fois qu'on croisait un elfe dans le château, qu'on pouvait se figurer au présent : le seul cours de SACM qu'il trouvait bien ancré dans l'ici et le maintenant, comme il les aimait. Il avait croisé Effie et sa maîtresse cet été à un concert en plein air, alors il se le représentait. L'idée de se libérer d'une contrainte, de vivre comme on le sentait, n'était pas étrangère non plus à son intérêt.

Néanmoins, le fait qu'Erza s'intéresse à la matière l'arrangeait. Il avait dans ce cas potentiellement un service à lui demander. "Tu comprends bien les animaux ? J'ai un hibou qui n'en fait qu'à sa tête dans le dortoir, un spécimen certifié galère à plumes ! Si t'as une solution du type "transforme-toi en hibou de temps en temps conciliant", je suis absolument preneur." Au fond, il pensait que ce hibou était un cas désespéré. Têtu et inconscient des risques comme un Gryffondor. Le Choixpeau l'aurait réparti aux côtés de Jacob, pas de doute. Mais en attendant, il y avait à peu près autant de probabilité qu'Izkyos devienne obéissant que de risques que son maître devienne statique, alors le petit-duc avait encore de beaux jours de caprices devant lui.

Ce qu'Erza dit sur la filière sports et soins fit tiquer Jacob : "Il n'y a pas que l'équipe pour faire un métier lié au sport, non ?" RIP les commentateurs et le cheerleading qui venaient de se faire éjecter des profils liés aux Sports et Soins par la Serpentard. Moment de silence dégustation de patacitrouille pour y méditer - ou profiter de ce bon goût sucré qu'avaient ces gâteaux croquants.

"Oh... pour l'entrée dans l'équipe, t'as eu vent de cette rumeur que votre équipe ne prenait que des nés-sorciers ? Tu penses qu'elle est justifiée ?" C'était tout de même une sacrée histoire qu'ils n'aient pas repris au sein de l'équipe un joueur de sixième année, très expérimenté et surqualifié, titré meilleur gardien de saison. Il ne savait pas exactement quels étaient les critères de Leo, mais a priori des élèves déterminés - ok, c'était le point commun des Gryffons -, qui avaient envie de gagner et étaient prêts à donner tout pour se préparer, qui avaient un potentiel pour progresser et sauraient cimenter une équipe soudée.

Les Griffes avaient de la chance d'avoir une capitaine comme Leo. Son sourire s'agrandit, alors qu'il mâchait sa patacitrouille. Et puis la patacitrouille laissait un délicieux goût parfumé. Honeydukes était décidément un fournisseur de qualité, et l'accès à Pré-au-Lard un incontournable pour le quatrième année. "En tout cas là où tu serais douée c'est divination. J'ai bien remporté un duel contre Elfie, l'attrapeuse des Griffes, cette année. Mais dis-moi quand tu affronteras ta meilleure amie, je pourrai venir t'encourager." L'inscription au club des duels et une filière Auror, ça ressemblait à un passage dans une équipe de quidditch ou de cheerleading ou chez les commentateurs associé à une filière Sports et Soins, c'était des paires à la George et Fred Weasley qui étaient connues pour bien marcher.