Ce soir-là, carry était seule à la tour d’astronomie, les premières années n’avaient cours que dans une bonne heure et ça donnait le temps à la Serpentard de respirer l’air frais avant de laisser la place au professeur d’Astronomie pour faire son cours. Et puis s’il le fallait, elle aurait surement demandé au professeur de rester avec eux pour profiter de la belle nuit étoilée qui était en train de se profiler au-dessus de sa tête. Un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte.

Carry, toute sereine, monta les marches les une après les autres en regardant vers le ciel étoilé. C’étaient d’une beauté indescriptible, les étoilées étaient éparpillées sur un large plan noir qu’était la nuit tout en se mélangent aux quelques nuages qui avait survécu à la journée. Carry était comme hypnotiser par le plafond céleste, jamais elle n’avait vue une nuit aussi colorée auparavant, c’était une grande première pour elle qu’elle n’oublierait jamais. *Quel dommage que je vive cet événement toute seule…*. Tout en douceur, Carry poussa la porte qui menait directement au sommet de la tour. Comme elle l’espérait, il n’y avait personne en haut et le souffle du vent était le seul bruit audible qui était possible d’entendre depuis ce sommet.

Après avoir inspecter les lieux de toutes parts, Carry s’assit en tailleur contre le rebord de la tour et profita des lumières célestes qui se trouvaient juste au-dessus d’elle avec un air ébahit. Elle avait besoin de voir ça. De voir les étoiles pour lui donner ce sentiment de liberté qu’elle désirait tant. Carry n’avait plus le gout a rien, elle ne dormait plus, son appétit avait grandement diminuer et ses notes chutaient… tout s’était enchainé avec une telle rapidité qu’elle-même ne savait plus où regarder. Elle ne voulait plus être à Poudlard, elle ne voulait plus être avec sa famille, elle ne voulait plus rien. Chaque jour, se lever était une épreuve. Chaque jour, la tristesse s’emparait d’elle lui donnant envie de se cacher dans sa chambre pour ne plus jamais réapparaitre.

-Si nous sautons…Est-ce que quelqu’un le remarquera ?
*Le seul moyen de le savoir c’est de le faire* répondit l’Autre.
-Est-ce que nous serons enfin libre ?
*La liberté n’est qu’une question de point de vue…*
-nous pleurera-t-on ?
*...*

Dans un sanglot, Carry laissa les larmes couler le long de ses joues.
D’un mouvement machinal, la Serpentard se leva en direction de l’extrême bord de la tour, monta sur la rambarde et se tourna dans la direction du centre de la tour. Le regret, la honte, la déception… Aucun de ces sentiments n’allaient pouvoir la suivre la ou elle allait. Enfin libre…C’était la solution que Carry voulait tant. Peu importe si on la traiterait de lâche, personne n’avait vécu ce qu’elle avait vécu…Elle savait ce qu’elle devait faire…

Dans un mouvement en arrière, le sourire aux lèvres et les larmes aux yeux, la troisième année se laissa tomber dans le vide... Enfin, elle etait libre de partir...*Pardon...Brett...Je t'aime...* Patiente, Carry sentie son corps gagner en vitesse...Est ce que ca ferait mal ? Est ce que ca sera instatannee ? 

La tour d’Astronomie. Un endroit merveilleux pour explorer de nouveaux horizons… Encore et toujours, nuit après nuit Carry rêvait de cet endroit qui lui donnait ce sentiment de liberté. Mais chaque fois, ce rêve devenait un cauchemar et se finissait de la même manière : un saut dans le vide.

La peur au ventre, le cœur serré la haine sur le visage. Carry essayait tant bien que mal d’étouffer ses pleures dans son coussin vert argent. Elle ne voulait pas que ses pleures soient entendus, elle ne voulait pas que ses partenaires de chambres fassent semblant de se préoccuper de son état même si au fond elle-même, elle souhaitait recevoir du réconfort, peu importe à quel point les personnes autour d’elle pouvaient être hypocrites, au moins elle aurait le sentiment que certaines personnes se préoccupent d’elle.

La tête sous les couvertures quelques secondes plutôt, Carry se leva discrètement de son lit et se dirigea hors dans la salle commune en s’assurant de faire le moins de bruit possible. Dans les couloirs, personnes, pas un chat vivant. Seul le silence pouvait se faire entendre avec le crépitement du feu venant de la salle commune. Toujours en essayant de faire le moins de bruit possible, Carry se dirigea d’un pas lent en direction des escaliers en refermant doucement la porte derrière elle.

Dans la salle commune sur l’un des canapés près du feu, Carry était assise, les jambes recroquevillées sur le côté avec sa robe de chambre tirée un peu vers le bas pour couvrir ses pieds du froid qui promettait de lui faire ressentir la morsure du gel au moindre centimètre de peau non couvert. Devant le feu, Carry avait encore des larmes visibles provenant du cauchemar qu’elle avait fait quelque temps plus tôt. La douleur qu’elle avait ressenti la bas semblait réel, tout comme ses larmes, son ressentie. Ce rêve ne donnait pas l’impression que tout avait été invite de toutes pièces et pourtant, elle qui s’était imaginé tombée depuis la tour d’Astronomie pour s’écraser dans la cour, se trouvait en ce moment même dans sa salle commune en train de regarder sans aucune expression, le feu en train d’achever le reste de buche qui restait.

Dans le canapé, Carry mordillait le haut de sa robe toujours avec son air vide se posant la question de ce qu’elle était en train de devenir, de la place qu’elle tenait dans ce monde. De nouveau, il y avait tant de questions sans réponses.

-Quand tout reviendra à la normale, nous les dénoncerons pour tout le mal qu’ils ont fait… Murmura-t-elle à elle-même.

*Nous dénoncerions notre propre famille ?* demanda la voix qui apparut comme une tempête dans sa tête lui faisant ressortir une douleur vive.

-Penses-tu que garder en captivité  des né-moldus dans les cellules du manoir est normal ?! Demanda Carry en sentant la colère monter. Penses-tu que je pardonnerai à notre sœur d’avoir assassiné la petite amie de notre frère et toute sa famille ?!

*Sans ça, nous n’aurions jamais eu le statut de sang-pur que nous aimons tant… Nous avons gagné ce titre dans le sang et toi-même tu te réjouissais de l’avoir au point de t’en vanter devant tout le monde. C’est grâce à Morrigan que nous en sommes là aujourd’hui*

-C’est à cause d’elle que tu existes… Lâcha Carry pleine de mépris.

*J’existe parce que toi tu l’as voulu… Je suis toi et tu es moi. Nous deux ensemble, nous nous complétons. Tu veux me voir disparaitre ? Laisse-moi t’expliquer ce que tu dois faire pour ça, tu dois m’accepter une bonne fois pour toutes pour qu’ensemble ne fasse plus qu’un*

-Tes idées sont noires et mauvaises et tu veux que je t’accepte ?! Tu incarnes ce que j’étais avant et je jure de ne plus me comporter ainsi ! Je peux me débrouiller sans toi , je n'ai jamais eu besoin de toi et jamais je n'aurai besoin de toi !

* Vraiment ? Dans ce cas, je me retire pour voir comment toi tu te débrouilleras… Oublie mes conseils, mes commentaires, mon aide, ma présence… Je ne reviendrai que quand tu seras dans la boue et me suppliera de t’aider… ce jour-là… tu devras m’accepter sans condition… ce jour-là… tu redeviendras celle que tu étais avant, la petite sang-pur que tu sois disant déteste, remplit d'arrogance, de haine et de mepris envers les autres … J’attends ce jour avec impatience... Carry*

Plus rien. La voix se tut laissant Carry seule dans sa tête. Était-elle déjà libre ? Non… Dans l’ombre elle savait que l’Autre attendait l’appel de l’original pour revenir un appel qu’elle fit la promesse de ne jamais faire sous aucun prétexte…

Carry n’était pas allée en cours de la journée. Elle avait feint d’être malade pour pouvoir rester tranquille pendant la journée. Mais c’était plus fort qu’elle, au lieu de rester au lit bien sagement pour savourer sa dépression, elle était montée jusqu’à la tour d’astronomie pour se changer les idées, une nouvelle fois. Contrairement aux fois précédentes il ne s’agissait pas d’un rêve mais bel et bien de la réalité. D’une bien belle triste réalité qui commençait à rendre Carry dans tous ses états.

Au sommet de cette même tour, Carry était là, assise comme dans son rêve a regardé le ciel avec émerveillement en plein fin de soirée. Le ciel était rouge ce jour la et le soleil commençait à disparaitre derrière l’horizon infini qu’était la mer. Que c’était paisible, tranquille, relaxent, peu importe le mot, cet endroit était un véritable paradis.

-Dit moi, Autre, tu pourrais me raconter une histoire ? demanda Carry le sourire triste et désolée aux lèvres.
*J’en ai une qui nous correspond…*répondit l’Autre d’une voix douce. * Il était une fois, une petite fille pale aux cheveux bruns, qui se sentait très seule.
-Pourquoi se sentait-elle seule ? Demanda Carry en regardant dans le vide avec le même sourire.
*Car tous la détestaient, c’est pourquoi ils la fuyaient. *
-Pourquoi la detestaient-ils ?
*Parce qu'elle etait differente...*
- Les a-t-elle tous pourchassées pour palier à sa solitude ?
*Au lieu de les pourchasser,elle prit une hache et fendit sa personnalité en deux*
-Pour toujours avoir une amie ?
*Pour toujours avoir une amie... *

Le sourire de Carry se désintégra petit a petit pour ne finalement laisser qu’un visage remplit de tristesse. Lentement par terre, Carry se recroquevilla sur elle-même pour finalement exploser en sanglot dans ses bras …Elle se sentait si seule…