Samedi 27 janvier 2046, aux alentours de minuit,
Avec @Athéna Augagneur,
Première année.


Réveil en sursaut. Je respire avec difficulté, depuis quelques temps je fais plusieurs cauchemars. Mes pensées se brouillent. Dans mes rêves, il y a toujours une aura étrange et sinistre qui vient me voir dans le dortoir. Parfois, elle prend la forme d'un fantôme accompagné de flocons et parfois c'est des corbeaux qui rappliquent avec une voix horrifiante et de la fumée. Mais toujours, je sens ce poids terrifiant sur mes épaules, et alors j'ai l'impression de mourir de peur. C'est dans ces moments que mon rythme cardiaque s'accélère et que je ne gère plus rien. Pourtant, généralement mes rêves commencent plutôt bien. Je vais tranquillement me coucher, j'ai passé une bonne journée, ou alors je suis juste dans le parc en train de discuter avec des amis. Mais, inévitablement, je me retrouve dans mon lit, avec une lumière glissant sous la porte du dortoir et une entité vient m'attaquer. Alors je me réveille complètement paniquée. Exactement comme maintenant finalement...

Si d'habitude, je file dans la salle de bain pour me passer un coup d'eau sur le visage en faisant attention à ne pas réveiller les filles du dortoir, aujourd'hui je n'en ai aucune envie. Je ne sais pas si l'une d'elle a remarqué que je cauchemardais la nuit mais je ne préfère pas. Je n'aime pas vraiment inquiéter les autres et ce serait les prévenir pour quelque chose d'inutile.

L'idée de rester ici m'empêchera de me rendormir. Je le sais. Je n'ai jamais brisé le couvre-feu consciemment pourtant, je sais que rester dans le petit salon de la salle commune me sera impossible et mon lit serait terrible, il me rappellerait trop de souvenirs. Je sens mes poils se hérisser et mon courage sensé être Gryffondoresque est désormais réduit à zéro. En quittant le dortoir à pas de loup, je regarde mon lit défait en songeant que mon absence se voit forcément. Enfin, de toute manière, elles ne peuvent pas savoir où je suis partie et aucune d'entre elle ne viendrait me chercher.

Une fois la salle commune atteinte, je sors par les tonneaux doucement éclairés d'une lumière qui apaise légèrement mon cœur. La salle commune est l'endroit où je suis sensée me sentir le mieux mais cette nuit tout ce qui est jaune m’angoisse. Comme si ça ne suffisait pas, depuis cette semaine, il parait que l'Ange est venu dans les serres de Poufsouffle. Je prends une grande inspiration pour passer en mode furtif, et même si dès que j'ai quitté la salle mon cœur bat vite par peur de se faire repérer, je crois que j'arrive à m'enfuir.

Je monte les escaliers. Vite, toujours plus vite, il me faut voir les étoiles, de l'air. Ma cape d'hiver sur le dos, l'effort m'empêche de respirer et même si je suis un peu sportive, je crois que ma peur associée à la montée des étages affole mes sens. Heureusement, les escaliers sont gentils avec moi et me laissent accéder à la tour plutôt facilement, je les ai remercié plusieurs fois.

Du grand air. Arrivée tout en haut, j'ouvre en grand la bouche, je me laisse tomber au sol et appuie mes mains sur mes genoux pliés. Je dois faire de la peine à voir mais je m'en contente. Ouf. Enfin libre. Malgré quelques flocons, l'ange ne m'aura pas, ni les corbeaux restés dans la grande salle. Je suis sauvée. Je ne pense pas. Je pense être seule et le vent sur ma figure m'empêche même de savoir si quelqu'un me suit. Je n'ai vu personne. Je respire.

Voilà pour toi ! Tu peux considérer que Charlotte est étalée en plein milieu telle une loche échouée Elle a paniqué

Je ne dors toujours pas. Le brouhaha constant qui se produit dans ma tête m'empêche même de fermer un oeil et au lieu de ça, je réfléchis toute la nuit à propos de choses qui feraient mieux d'être oubliées.

Les yeux dans le vide, assise sur mon lit une place je songe à ma vie qui vient récemment d'être bouleversée. Du coin de l'oeil j'aperçoit ma copine qui dort et un sourire se dessine au coin de mes lèvres. Si une de nous deux a le sommeil tranquille c'est déjà une victoire.

Lassée d'attendre, je me lève de mon lit en grimaçant au grincement du sommier et me dirige vers le petit salon, où je m'installe confortablement. Après une dizaine de minutes, la fatigue ne me gagne toujours pas mais l'énervement lui, commence à se faire sentir. Toutes ces nuit privées de sommeil, mon cerveau n'en peut plus et je prie pour juste une nuit à rêver. Quand je vois que ma prière ne sera pas exaucée, mes pas me conduisent hors de la salle commune et je me retrouve dans un des nombreux couloirs sombres de Poudlard. Mes sens en alerte, je peux entendre des grattements et quelques respirations mais je ne m'en soucie pas. Vêtue seulement d'un leggings ainsi que d'un t-shirt, je sens les courants d'air glisser sur ma peau et je retiens un frissonnement.

Toujours en train de marcher, je passe par les escaliers qui me laissent monter sans encombre et me retrouve dans un des lieux que je préfère à Poudlard, la tour d'astronomie. Mes yeux se baladent un peu par tout et se bloquent après sur une fille, posée au sol dans une posture théâtrale et je retiens un gloucement. Je ne sais pas ce que cette fille endure mais de loins, elle laisse place à un drôle de tableau ainsi immobile à terre.

D'un pas timide je m'approche d'elle. Je ne suis pas douée pour sociabiliser et ait même peur des gens en réalité cependant, la voir dans cet état m'inquiète tout de même et ce sentiment prend le dessus sur mes angoisses diverses. D'une voix douce et posée, je lui demande,

~Hey, moi c'est Athéna. Tu as besoins d'aide?

Après que ces mots soient sortit de ma bouche je souris. Ma question est ridicule et rien n'empêche cette fille de me rire au nez, tant ma tentative d'approche est maladroite. Malgré la voix posée que j'ai pris au début, les tremblements nerveux qui chatouillaient le grain de ma voix ont vite gâcher l'assurance que je m'étais feinte. Ne sachant pas quoi faire, je prend place à ses côtés, assise en t'ailleurs cependant. J'attend une réponse en savourant cet air hivernal qui me baigne dans une nostalgie constante.

@Charlotte Dwight

Je suis assise par terre, mes cheveux volent dans le froid de l'hiver mais ma cape me tiens très chaud. J'ai comme l'impression que le vent chasse mes pensées et m'apaise. Un sentiment doux mais glacé s'empare de moi. C'est très étrange de ne plus penser à rien comme je suis en train de le vivre mais après le cauchemar qui m'a frappé, je crois que je suis bien heureuse de pouvoir être calmée de la sorte.

Je suis bien ici. Pourtant, quelque chose vient briser le calme environnant. Je n'ai pas entendu les bruits de pas qui s'approchaient de moi, peut-être parce qu'ils étaient trop légers ? En même temps, qui voudrait venir ici en pleine nuit ? Une pensée s'impose à moi. Tout le monde. Finalement c'est si beau la nuit ici malgré le temps pas forcément coopératif. Je ne pense pas être la première à venir ici mais cela signifie certainement un risque. Il doit y avoir plus de contrôles ici qu'autre part. C'est certain. Je ne pense pas revenir à moins d'avoir une bonne raison comme aujourd'hui. Je ne suis pas de celles qui enfreignent le règlement consciencieusement. Le risque ne vaut pas cette vue que l'on peut voir une fois par semaine avec tout le reste de la classe. Enfin, j'avoue que tout seul c'est tout de même une autre expérience.

La voix douce qui s'élève à mes côtés me surprend plus qu'elle ne le devrait et m'arrache un sursaut. Je ne m'attendais pas à trouver quelqu'un ici à cette heure là. Et si ça avait été un professeur ? Ou même n'importe qui qui risque de me fâcher ? J'aurais été bien embêtée. Mais cette voix me semble familière comme si je l'avais déjà entendue quelques fois alors quand je lève la tête et que mes yeux tombent dans ceux de ma camarade de première année qui me s'est finalement assise à mes côtés, je soupire de soulagement.

Un peu brusquement, je me redresse et mes muscles rouillés par la position peu agréable que je tenais m'arrachent une grimace. Athéna. Je ne la connais pas bien même s'il m'est possible de savoir qui elle est. Nous ne sommes pas tant en première année et j'aime beaucoup rejoindre les autres pour en savoir plus à propos d'eux ou simplement les saluer et échanger quelques mots. Donc j'ai déjà entendu sa voix quelques fois mais bien peu pour la connaître. En même temps, on ne connait pas quelqu'un en échangeant seulement quelques mots alors si je ne lui ai jamais parlé.... Un peu de compagnie ne me fera pas de mal. Surtout pour éviter de penser à l'Ange seule.

- Salut ! Tu m'as surprise.

Je lui fais un sourire à la hauteur de ce dont je suis capable ce soir, assez timide. Ma voix est douce, curieuse, elle m'intéresse comme à peu près tous les habitants de ce château finalement. Que vient-elle faire en pleine nuit ? Pourquoi m'a-t-elle rejoint au lieu de rester dans son dortoir avec ses amis ?

- Moi c'est Charlotte si tu m'connais pas. On est dans la même année.

Un bâillement m'oblige à m'arrêter mais sitôt qu'il se termine, je lui demande.

- Tu fais quoi ici en pleine nuit ? Est-ce que tu te réveille d'un mauvais rêve comme moi ? La vue est belle ici, c'est rassurant. Tu viens souvent ?

Et voilà, je n'avais pas pu m'en empêcher. Encore une fois, mes mots étaient sortis tous seuls. Oups.

Plus besoin de m'identifier ! Je me suis abonnée

Toujours mes sens en éveils, je me délecte de la vue que m'offre cette tour. Si cette école est peuplée, je me sens aujourd'hui plus seule que jamais. Je n'ai plus vraiment de famille et je n'arrive plus à vivre comme avant ce qui contrarie mes amis. Seule ma copine me comprend et me soutiens mais, j'ai comme le sentiment que cette relation a une fin. Je me sens mal et je n'aime pas lui raconter tout mes problèmes, ce n'est pas son rôle. Peut-être est-ce que la relation est simplement vouée à l'échec, peut-être que je n'aurais jamais le courage de la laisser, rien n'en est moins sûre mais je ne veux pas me faire plus de mal en imaginant ma vie sans elle. Quand la fille prend la parole, je sursaute quelque peu et l'écoute d'une oreille peu attentive. Mes pensées divagues et j'ai du mal à me concentrer. Quand j'entend qu'une question m'est posée, je tourne la tête afin de la regarder et lui offre un de mes sourires qui se font rares.

~Charlotte, okay. Maintenant ton nom me revient. Sinon, je n'ai pas fais de mauvais rêves en fait, je n'ai pas encore dormi. Je suis venue ici car je sais que la vue m'apaise mais je ne viens que rarement au fait. J'en déduis que tu as fais un mauvais rêve toi? Tu veux me raconter?

Je ne suis vraiment pas bavarde, mais cette Charlotte a un visage chaleureux qui me pousse à lui parler, bien que la situation me stresse quelque peu. D'un énième geste nerveux je joue avec une mèche de mes cheveux tout en me mordillant la lèvre. En réalité je déteste ma part timide et nerveuse, j'aimerais pouvoir sociabiliser comme Charlotte et me faire des tonnes d'amis. Mon manque de confiance et mes expériences passées m'empêche de le faire et cela m'enrage. Je ne laisse cependant rien paraître, ne voulant pas troubler ma nouvelle connaissance qui, de surcroît est considérée comme populaire.

~Pourquoi tu es venue à cette tour exactement? Au fait, à quelle maison tu appartiens, tu es bien à Poufsouffle? Je t'avoue que je suis très observatrice mais, j'ai du mal à trop m'approcher des autres. On dit souvent que je suis bizarre alors désolée si tu as eu vent de ce commentaire sur ma personne.

Après avoir déballer ça, je fronce les sourcils. À aucun moment je n'ai prévu de parler de moi comme ça, et surtout à une fille à qui je n'ai jamais parlé. La confusion peut se lire sur mon visage et je ris nerveusement. C'est mon moyen de défense par excellence et ça permet normalement de détendre l'atmosphère. Un sourire timide sur le visage, elle attend la prise de parole de Charlotte.

C'est étrange. Athéna semble très préoccupée et rêveuse. Il existe plusieurs personnes comme ça dans le château. Mais moi, peu m'importe la manière d'être de la personne avec qui je discute. Qu'elle soit timide, seule, paumée, énervée ou de mauvaise humeur c'est du pareil au même. Je pars dès le départ du principe que la discussion pourra être intéressante parce que les autres ont toujours à nous apprendre. Je ne crois pas que tous pensent comme moi... Je n'ai jamais vraiment rencontré de personnes qui me semblaient inintéressantes sur tous les points de vus même si la grande Bristyle semble penser qu'il y a plus de gens indigne de son intérêt que le contraire, je ne suis pas de son avis.

La voix d'Athéna parvient à mes oreilles. Ah, elle aussi se souvient de moi. Je pense que ce n'est pas surprenant, si je connais tout le monde, les autres doivent bien avoir entendu parler de moi quelque part ! L'Ange m'était quelque peu sorti des pensées quand j'entends la voix de la fille. Mais pourtant elle me le rappelle. Ah oui. Mon cauchemar. J'allais commencer à lui répondre et tout lui expliquer quand elle prend à nouveau la parole. Et alors, je la laisse parler en l'écoutant attentivement. Elle me raconte ses insécurités, son problème vague. Dès les premières paroles. Qu'ai-je fait pour les mériter ? Est-ce simplement parce que nous sommes toutes les deux perdue en haut de cette tour ? Est-ce que la nuit unis au point qu'on n'ait juste pas besoin d'apprendre à se connaitre ? De toute façon, je crois que je lui aurais livré mon histoire sur un plateau d'argent. Je suis un livre ouvert pour quiconque est un tant soit peu attentif et Athéna se dit attentive. Je peux donc bien l'écouter elle aussi comme si elle aussi était un livre ouvert même si elle semble gênée de s'être dévoilée. Quand elle a fini, je m'empresse de répondre à quelques une de ses questions. Je n'ai plus peur. Je ne suis plus seule.

- Je suis bien à Poufsouffle ! Dans la maison des gourmands !

Je me rends compte à l'instant même que je n'ai pas pris ma poche de caramels. Tant pis, on aurait pu en manger pour passer le temps. Ma voix est plus claire, plus réveillée, alerte.

- Je suis venue à la tour à cause de mon cauchemar. Et j'veux bien t'en parler. J'avais besoin de prendre l'air, j'imagine que tu connais les cauchemar. Et pi ça a un rapport avec les dortoirs alors... J'me voyais mal sortir. C'est la première fois que je brise en faisant exprès le couvre feu.

Je réfléchi ensuit, toujours après coup, une seconde à ce qu'elle venait de me dire. Est-ce que j'avais entendu des choses sur elle ? Je ne crois pas. Il ne me semble pas avoir entendu quoi que ce soit.

- J'ai rien entendu de "bizarre" sur toi. Tu me parais tout à fait normale. Après j'te connais pas trop. Je t'ai déjà vue mais... Pas beaucoup parlé. Et puis peu importe. J'men fiche des racontars des gens. Ils disent c'qu'ils veulent ça m'empêchera pas d'connaitre la personne. Tu veux en parler avant que je te parle de mon cauchemar ? C'est pas commun d'pas dormir à c't'heure là. Pi j'crois que j's'rais pas capable de rentrer dans mon lit tout d'suite. On a l'temps.

À sa proposition, je hausse les épaules. Ce n'est pas que j'ai envie de parler de ce que je ressens ou quoi que ce soit mais, je sentais la solitude me dévorer petit à petit. Même lorsque je suis accompagnée, il y a un trou dans mon coeur qui grandit chaque jour un peu plus. J'ai pourtant presque tout pour être la plus heureuse de la terre cependant, le manque affectif et l'incompréhension de mes parents m'empêchent d'accéder à tout bonheur. Je sais qu'il faudra un jour que j'affronte ces monstres appelés parents et que cela me libérera d'un poid mais, je n'en ai toujours pas le courage. Un petit rire nerveux s'échappe de mes lèvres et je rougis avant de déblatérer.

~Hm. Souvent les gens disent que je suis bizarre parce que je n'aime pas les mêmes choses que les autres ou quoi mais... je m'en fiche pas mal en fait. Ce qui me maintiens éveillé depuis un bout de temps c'est mes parents. Je ne sais pas si tu le sais mais j'ai une copine et, mes parents ont très mal réagis à cette annonce. À tel point que la veille de noël ils m'ont mise à la rue. J'ai tout de même passé un noël joyeux dans la mesure du possible grâce à une fille que j'ai rencontré mais fin bon. Ça c'est une autre histoire. Du coup, je n'arrive pas à être moi même sans craindre de me faire juger et pis voilà. Je suis désolée, je comprend même pas pourquoi je te balance ma vie comme ça alors qu'on ne se connait pas mais vuala. Paraît que je ne suis pas bavarde... ce n'est pas vrai en fait. J'ai juste peur des gens et de ce qu'ils pourraient me faire.

Je me sens assez gênée de lui avoir raconter ça mais, peut-être était-ce l'ambiance qui reignait en se lieu qui me poussait à me confier. Les étoiles nous gardaient et la brise qui soufflait en ce mois de Janvier faisait frissonner la moindre parcelle à découvert de mon corps. Le regret de ne pas s'être mieux habillée se faisait sentir mais je ne laisse rien paraître. Une stupide fierté qui sort de je ne sais où.

~Enfin bon, et toi? Ton cauchemar alors? Raconte moi tout!

Je lui fais un sourire timide, étant toujours troublée de lui avoir ouvert mes pensées de cette façon. Bien que ce soit la première fois que je lui parlais, ses yeux et l'air qui l'accompagnait m'avait déjà fait comprendre que cette fille était gentille. Les yeux dans le vide, j'attendais la réponse de cette Poufsouffle, perdue dans mes pensées.

Oui, je m'en souviens... Il est vrai que je l'ai déjà aperçue avec une autre fille de Gryffondor de notre année sans vraiment y prendre garde. Il y a trop de monde à Poudlard pour que je puisse connaitre la vie de tout le monde et puis... Je crois que je ne fais pas toujours attention à tout. Surtout quad je suis avec des amies. Pourtant, les révélations de ma camarde me choquent. Comment ses parents ont pu la mettre à la porte ? Ou est-ce qu'elle vit maintenant ? Je ne peux pas imaginer papa et maman me mettre à la porte. Pourquoi ils feraient ça de toute manière ?

Assise à mes côtés Athéna lance des rires nerveux. J'ai comme l'impression de détenir un secret immense sans n'avoir rien fait pour le mériter. Elle a réussi à me dire quelque chose de terrible, alors qu'elle ne me connait pas. Je ne comprends pas vraiment ce qui a pu la décider à me raconter tout ça. Peut-être que c'est les étoiles ou le temps clément, ou encore notre insomnie commune ? Toujours est-il, qu'il me faut bien répondre avant de lui raconter ma propre histoire.

Son sourire me semble très gentil et elle a l'air un peu paumée cette fille. C'est peut-être parce qu'elle est perdue finalement qu'elle s'est ouverte à moi. Mais je ne suis pas certaine de mériter cette confession surtout que la mienne est bien différente. Je réponds à son sourire d'un sourire encore plus grand. Son histoire m'a tout de suite refroidie sur mes petits problèmes personnels... Comme elle doit avoir mal ! Je m'approche un peu plus près d'elle et si elle le veut bien j'attrape sa main en signe de soutiens.

- Oh... Par rapport à ce que je vais te dire, ce que tu as vécu c'est terrible... J'espère que tu trouves quand même un endroit où dormir en dehors de Poudlard et que ça va s'arranger avec tes parents. J'espère que tu vas vite trouver une solution...

J'inspire profondément, et si je tiens encore la main d'Athéna je la serre en sollicitude. J'aime beaucoup le contact avec les autres, je trouve cela rassurant, mais je n'aimerai pas qu'elle le prenne mal alors je lui offre un regard interrogateur avant de me lancer dans mes explications. Avec un sourire qui devient un peu fade, je lui raconte mon histoire.

- Tu vois, je suis un peu peureuse sur les bords... Enfin sur certains sujets. Mais s'il y a un truc que j'aime pas c'est un fantôme qui fait vraiment peur. Je ne sais pas si tu en as entendu parler mais dans les dortoirs des Poufsouffle filles, il y a un fantôme qui rode. Un soir, j'étais un peu fatiguée mais j'me suis levée parce que j'ai vu de la lumière sous la porte du dortoir. Je me suis levée sans faire de bruit et je suis allée bien vite vers le dortoir où il y avait de la lumière. Plus je me suis rapprochée, plus il faisait froid, je ne sais pas vraiment pourquoi mais il tombait de la neige dans le dortoir et devant moi, il y avait une silhouette vraiment étrange... On aurait dit un fantôme mais un peu plus solide. Avec un cape, on voyait pas son visage...

Parler de ça m'arrache un frisson que j'ai du mal à réprimer.

- Enfin et puis on a réussi à faire partir le truc mais on sait que c'est le fantôme de l'Ange des Marais. Tu ne dois pas savoir qui c'est mais Deryn... Une amie à moi a vu des traces du fantôme partout dans le château et il semblerait qu'il vienne nous rendre visite de temps à autres. 'Fin depuis je fais parfois des cauchemars mais là je voulais pas qu'il vienne nous voir cette nuit alors je suis partie. Au moins il me suivra pas en dehors de mon dortoir.

Parfois je me dis qu'il a du se passer quelque chose de terrible et que le dortoir de Poufsouffle est hanté...

Quand elle me prit la main, j'émis un mouvement de recul de surprise, n'ayant pas pour habitude les contacts physiques, ces derniers me faisant en réalité peur. Les mots d'encouragement de la Poufsouffle m'avaient arrachés un sourire cependant.

Au moment même où Charlotte avait commencer à conter son cauchemars, tout mes problèmes s'étaient évaporés afin d'écouter l'histoire plus qu'hypnotisante de la blonde assise également. À la fin, des frissons m'avaient parcourus et je mourrais d'envie d'en savoir plus, de le voir de mes propres yeux. Oh que oui, je mourrais d'envie de voir cette chose de mes propres yeux, l'entendre ne satisfaisait pas tout mes sens, il fallait que j'y aille afin de ressentir le froid, la peur, le danger et le plaisir. Me levant d'un bond, je regarde cette fille face à moi et lui sourit, un sourire empli de désirs et de bêtises.

~Moi j'ai pas peur, même pas un peu. Tu en as de la chance de l'avoir vu. Enfin euh, je suis sincèrement désolée pour tes cauchemars!

Rouge de honte, je me rend conte de la maladresse de mes mots et regrette instantanément d'avoir pris la parole, je le savais pourtant, je finissais toujours pas gâcher ce que j'entreprenait. Mais ne pouvant pas m'arrêter là, pas pour cette fois je continuais un air encore plus confiant sur le visage.

~Je veux le voir. Tu crois que tu peux me le montrer? Si tu as peur je serais ton chevalier fervent , te protégeant alors de tout dangers. Qu'en dis tu?

Et alors, j'attendais une quelconque réponse. Une positive serait la bienvenue mais je saurais accepter un non, étant donné que ce fantôme était l'origine de ses cauchemars et insomnies. Parfois je suis trop silencieuse et renfermée, puis parfois j'explose alors en m'emportant sur un sujet. Je me rend conte qu'il n'y a aucun juste milieu et cela me frustre désespérément. Soit trop soit pas assez. J'avais l'habitude que ma frimousse rousse soit maladroite mais, j'en avais marre de refléter cette partie de moi même, voulant alors paraître forte et aimée de tous.

Le ciel noir et les étoiles qui planaient en dessus de nous me donnait l'impression d'être piégée dans une de ces affreuses boules à neiges moldues qu'on retrouvait sur les cheminées des grands-parents. Mais alors, alors que je regardais les étoiles je pris conte de quelque chose. Si nous étions dans une boule à neige, c'était à moi d'en découvrir tout les recoins et leurs secrets. Me perdant alors moi-même dans mes raisonnements, je fronçais les sourcils avant de prendre comme résolution de ne plus me faire passer pour inaperçue tout le temps et de montrer ma présence, partir à l'aventure.

Encore frissonnante de ce que j'ai dû raconter, je suis stupéfaite devant la réaction d'Athéna. Elle a l'air de trouver mon histoire amusante... Pourtant, je crois bien avoir insisté sur le fait que cet Ange est terrifiant et que je ne supporte pas de le voir à mes côtés. C'est complètement ébahie que je la regarde se lever d'un bond. Je suis certaine qu'elle est excitée à l'idée de la découverte qu'elle vient de faire. Je savais qu'elle faisait partie des rouges mais pas au point de vouloir découvrir en chaire et en os les mystère de l'Ange.

Moi il hante certains de mes cauchemars depuis le début de l'année et elle me sort que j'ai de la chance. Je ne lui en veux pas mais je ne comprends pas pourquoi elle réagit de cette manière.

Elle semble d'ailleurs se rendre compte que quelque chose cloche dans son attitude parce qu'elle rougit instantanément. Pourtant, la suite de ses paroles ne change en rien et sa curiosité m'intrigue vraiment autant qu'elle me terrifie. Je ne suis pas sensée être apeurée par quoi que ce soit. J'ai toujours été un peu aventureuse sur les bords, une casse-cou. Mais cet ange... J'avais eu tellement froid ce soir là... Il me semble inimaginable de vouloir le retrouver consciemment. L'éviter oui. Mais le retrouver... C'est une idée bien étrange.

Alors, je réponds à sa proposition bien étrange, les yeux un peu écarquillés, telle une chouette un peu perdue. Mes cheveux volants dans le vent accentuent cet air de hibou pas réveillé que je suis en train de lui fournir. Ma voix ne tremble pas mais elle est bien plus fragile.

- Hum... Je... Comment arriverais-tu à me protéger ? Je crois que tu comprends pas bien ce que c'est cet Ange. Il est vraiment maléfique. Il me fait peur et je n'ai aucune envie de le revoir. Aucune. Il avait une voix à faire peur et heureusement que Deryn lui a lancé des oiseaux pour le faire fuir parce que sinon je ne pense pas qu'on aurait pu s'en sortir sans appeler des professeurs. J'en ai parlé à certaines filles de mes dortoirs, elles savent qu'il faut faire attention à ce monstre.

Mon ton n'est pas très dur malgré mes paroles un peu sèches et ma voix aigüe. Je ne pense pas qu'elle comprend réellement l'envergure de la chose. Et pourtant, la chose est grande. De plus, j'ai un peu de mal à savoir comment je pourrai lui faire rencontrer sachant que je ne l'ai vu qu'une seule fois malgré quelques brèves suggestions lors de Noël et de l'évènement dans la serre l'avant veille. C'était certainement cet évènement qui m'y avais fait penser par ailleurs.

- J'suis désole Athéna. J'aime vraiment pas cet ange. En parler ça ne me dérange pas forcément mais de là à le chercher... Peut-être quand j'aurais trouvé une dose de courage. Et puis... Il est dans la salle commune des Poufsouffle... J'aurais un peu de mal à t'y emmener je pense, pas envie de risquer une plus grosse punition que celle qu'on risque déjà d'avoir aujourd'hui...

Après un frisson de plus, je la regarde toujours droit dans les yeux en me relevant. Je déclare sur un ton ferme, avec un léger sourire.

- Par contre. Si tu veux vraiment... Je pourrai t'en reparler si j'ai des nouvelles... Même si je préfèrerai ne jamais en avoir...

Je crois bien que je ne suis juste pas bien courageuse. Désolée Bristyle. Je ne pense pas avoir la force de me dépasser sur ce point... Mais je ferai au mieux.

À la réponse de Charlotte, je m'en voulut immédiatement me rendant alors conte que j'avais été plus qu'indélicate. Je ne voulais pas au fond, j'avais juste été dépassée par mon envie d'aventure afin de me changer les idées.

~Oh oui cela va de soit, je suis vraiment désolée! Je ne sais pas ce qu'il m'a prit excuse-moi.

Jamais encore je n'avais fait pareille gaffe, la culpabilité me rongeait mais je ne pouvais rien y faire. Rien. J'espérais que Charlotte ne s'arrêterait pas à ça et qu'elle pardonnerait mon manque de tacte plus qu'affligeant.

~Je suis d'un bête! Enfin bon... sinon il se fait tard qu'en penses-tu? Je conte aller me recoucher mais si tu ne te sens pas de faire de même je peux rester avec toi sans problème!

Et dans un petit sourire j'attendais sa réponse. Ce n'est pas que je commençais à fatiguer mais la froideur de la nuit commençait à me piquer et le confort du lit également. De plus, je savais qu'un prof devait être en train de rôder dans l'école à la recherches de quelques rebelles. Mes nuits étaient étrange et j'avais hâte de revenir à la normalité. Peut-être devais-je simplement forcer le destin et me forcer à dormir. Mes songes ne faisaient aucun sens et je haussa les yeux. Me rendant conte que je dialoguais seule dans ma tête, je laissa échapper un petit rire. Puis regardant à nouveau la fille, je me rendis conte que je n'étais pas prête à l'abandonner ici. Elles étaient deux contre le sommeil après tout.

~Oublie, je vais rester ici avec toi! Oh et attends, je reviens vite!

Et alors dans un bond, je me leva et partit. Les escaliers en colimaçon que je dévalait me donnaient le vertige et après encore quelques minutes de courses j'étais arrivée à mon dortoir. D'un pas silencieux, je pris dans ma malle deux pulls bien chaud ainsi que deux paquets de chocolat moldu. C'étaient les derniers de ma réserve et je tenais à les partager avec cette blondinette. Rebelote, je partit en contre-sens, toujours au pas de course afin de rejoindre la poufsouffle sans trop la faire attendre. Une fois face aux escaliers, je soupira un bon coup et couru au travers, oubliant même que mes poumons ne supportaient pas la course.

Arrivée en haut je fit un sourire victorieux à Charlotte et lui tendit un pull ainsi qu'un de mes paquets de chocolats.

~Après tout, si il faut qu'on veille, vaut mieux avoir de la réserve ainsi que quelque chose de chaud, ou de mou si tu veux t'en faire un oreiller!

Et alors je mis à la bouche une de mes délicieuse sucreries.

@Charlotte Dwight Fin du rp pour moi!