Alors que sa propre série de remplacement venait de fonctionner sans catastrophe, le regard de Leo glissa vers le banc des Hel’s. Lightwood s’aprétait à enfourcher son balai...donc Gilway allait sortir. N’était-ce pas lui qui venait de réceptionner le Souafle?

Vive comme l’éclair, la rousse tourna la tête et ses prunelles capturèrent à nouveau la balle rouge. Et effectivement, elle chutait dans le vide. Loin de Sifferlen, loin de Lightwood, loin de Hunter et loin de ses anneaux. Les mains agrippés avec ferveur au manche de son Comète, Leo tentait de réfléchir. Ok, ok, ok. Soit je r'este devant les annaux. Ou alors je rattrape la balle. J'ai le temps, au moins? Mais si jamais j'la rate c'est chaud, y'aura personne devant les buts. Ok, je fais quoi!. Jamais encore, Leo n'avait réfléchi aussi rapidement. En fait, son cerveau n'eut même pas le temps de réellement prendre une décision, que ses mains avaient instinctivement raffermi leur prise sur le manche (si c'était encore possible), avant de le presser en direction du sol. Les pans de sa robe de Quidditch s'agitaient nerveusement sous le vent de la vitesse, tandis que la plus grande partie du tissus était pressée contre son corps, contre son coeur qui semblait retenir son souffle et avoir oublié qu'il fallait battre. Le Comète descendait en piqué à la poursuite du Souafle qui tombait MelinMerlinMerlin!

Et avant même qu'elle se rende compte, le coeur se remit à battre et le Comète grimpait à nouveau dans les ciel. Fermement coincé sous son bras, Leo tenait le Souafle. Ouuuf. Une vague de soulagement l'envahit. Sans demander de reste, Leo balança le souafle aussi loin que possible, tentant de viser Ennis, puis fila se repositionner devant les anneaux.

Se retrouver à côté du gardien pour lui dire des mots doux ça devenait une habitude visiblement. Entre Eileen et Erwan, elle ne faisait qu’encourager les gardiens et les autres démerdez-vous. Mais bon, la clef de voute d’une bonne défense c’était le gardien et c’est d’ailleurs pour cela que les Poufsouffle n’avaient encaissé que 60 pts. Mais c’était déjà 60 pts de trop pour la jeune fille. Cependant venir voir les gardiens lui permettait d’avoir cette vue d’ensemble qu’elle appréciait tant. D’ailleurs, encore une fois cette position lui permit de rapidement repérer le cognard qui venait de percuter Kévin. Aliénor grimaça, elle aurait pu l’empêcher, mais elle ne l’avait pas fait. Il fut rapidement remplacé par la nouvelle recrue de Poufsouffle au post d’attrapeur. La jeune fille espérait que ce n’était pas trop grave. C’était le prix de son relâchement. Elle devait se reconcentrer et maitriser cette balle folle, protéger ses coéquipiers ou leur offrir des ouvertures pour engranger des points.

Aliénor passa une main dans ses cheveux, sa queue de cheval laissant trainer quelques mèches à force de luter avec le vent et les mouvements vifs de la jeune fille. A nous deux cognard. Elle se pencha sur son balai et le vent siffla dans ses oreilles alors qu’elle passa juste à côté d’Erwan. Elle espérait ne pas l’avoir dérangé, ce n’était pas le but. Mais elle sentait que le batteur adverse pouvait se réveiller de sa sieste à tout moment. Oui parce que à ce niveau-là, elle faisait une sieste sur son balai la petite. Mais tant mieux pour Aliénor qui avait le champ libre !

Elle arriva à toute vitesse face au cognard, cette fois elle était certaine de son coup, de l’angle d’arrivé sur le cognard, comment positionner sa batte et la puissance nécessaire. Elle frappa un grand coup laissant échapper un râle tant elle libérait de force. Le bois de sa batte craqua et les vibrations lui firent mal à l’épaule mais peu importe. Le cognard allait exactement où elle voulait, ricochet nous revoilà.

Tu observais ton équipe du banc des remplaçants et tu étais plutôt fier de ce que tu voyais. Les Hel's géraient ce match et menaient 200 à 60. Votre victoire était vraiment bien engagée et cela entrainerait aussi la victoire au championnat. Tu avais la chance de vivre de l'intérieur ce grand moment pour les Poufsouffle et tu t'en délectais. Pas une seule seconde, tu regrettais ton choix d'être entré dans l'équipe même si cela signifiait se prendre quelques cognards et passer quelques tours sur le banc à être simple spectateur.

Mais ce dernier fait aller s'arrêter, ton capitaine te faisait signe de rentrer sur le terrain. Tu ne te fis pas prier et enfourchas ton balai pour t'élever dans les airs et te placer à un endroit propice pour observer le terrain et le jeu du souafle. Tu allais te diriger vers ce dernier lorsqu'une lumière dorée fugace rentra dans ton champs de vision. C'était le Vif d'or, le Graal du match qui donnait 70 points à l'équipe qui l'attrapait et mettait fin au match. Si tu t'en saisissais en premier, tu validerais officiellement le triomphe de ton équipe et marquerais les esprits. Tant pis pour le souafle, il te fallait te saisir de cette malicieuse et minuscule sphère métallique.

Tu dirigeas ton balai vers l'endroit où tu avais aperçu ce bref éclat. Tu pris de la vitesse afin d'engager une courte-poursuite contre l'équipe d'en face mais aussi cette balle qui adorait se faire la malle. Tu sentais de nouveau l'air envahir ton espace, mettant tes cheveux en arrière et fouettant délicieusement ton visage. Cette sensation tu l'adorais et tu te demandais comment tu avais pu t'en passer aussi longtemps. Ta vitesse croissait en même temps que ton adrénaline. Petit à petit l'espace se réduisait entre toi et ton objectif. Lorsque tu te sentis assez prêt, tu tendis ta main droit devant toi, le plus loin possible, afin de tenter de te saisir de ce convoité vif d'or.

Remplacer.
Il fallait bien l'admettre, c'était bien l'utilité que Jacob voyait dans un remplaçant. Sans doute que les Jaunes pourraient continuer dans leur sillage en le qualifiant de remplaçant de remplaçant de remplaçant de remplaçant. Ce serait plutôt drôle d'ailleurs et il en souriait déjà sous le soleil. Cette façon de créer des liens ne manquait pas de lui rappeler les "parent de parent de parent" des réunions de famille, un souvenir empreint d'amusement de son enfance. De quoi compter sur ses doigts pour trouver le lien de parenté - quand on n'était pas appelé à entrer attrapeur sur le terrain.

Non, après avoir éclaté en morceaux sa joie en le déstabilisant sur sa famille, celle de Cambridge, il n'y avait pas moyen que les Jaunes s'attaquent à sa "famille" du moment, les Rouges.

D'ailleurs le temps des piques semblait avoir cédé place un instant à quelques courbes rouges dans le ciel d'un bleu intense sous le soleil de plomb. C'était un joli spectacle qui se déployait sur le terrain : un ballet de rouges. Trois rouges se posaient, trois autres s'envolaient presque au même moment. Six points rouges se déplaçant avec grâce dans l'espace. C'était d'ailleurs aussi au tour des Jaunes d'opérer leurs remplacements. Un instant, avant de se concentrer pleinement à nouveau, sur le banc, Jacob avait pu se reposer et encourager certes mais surtout se rappeler à quel point le quidditch pouvait être beau, quand les tuniques de l'équipe coloraient ensemble le ciel bleu de teintes vives.

Puis lorsque son regard se posa un instant sur Leo, qui observait le mouvement depuis ses anneaux et résistait à la chaleur depuis le début du match, toute son attention convergea de nouveau vers sa tâche. Peut-être que les Lions regardaient de temps en temps le ciel mais leur spécialité était la capture, il le savait. Alors, il ouvrit la main pour tenter de la refermer sur la jolie petite forme ailée sur laquelle il venait insensiblement de se précipiter.

La fenêtre de jeu était courte : il semblait qu'un cognard allait le toucher pour la première fois du match. Mais entre tentative de capture et roulade du paresseux, il avait choisi son camp. A tort sans doute. Mais Leo avait en ce moment d'autres souafles à fouetter. Sans doute ne lui en tiendrait-elle pas rigueur.

Les mots d’Ali eurent un effet mitigé. Ils lui rappelèrent que presque personne dans sa famille ne savait ce qu’était le quidditch, si Erwan y jouait ou même ce que pouvait bien faire Erwan de sa vie... Même pas ses parents... Leur dernière rencontre remontait à plus d’un an et leurs rares échanges n’avait pas laissé la place au quidditch ou quoi que ce soit d’autres concernant sa vie si ce n’est sa scolarité. Non, sa famille ne serait pas fière de lui. Mais Erwan se remît tout de même à sourire. Ali avait raison, une famille il en avait une autre ! Une qu’il avait choisi autant qu’elle l’avait choisi. Poufsouffle était la famille qu’il souhaitait rendre fier et aujourd’hui était l’occasion parfaite pour le faire. Alienor ne s’attarda pas sur ses belles paroles et fonça si vite qu’elle décoiffa Erwan, lui faisant siffler le tympan. Ramené à la réalité, Erwan fonça à son tour.

Dix mètres. Le gardien ne put en parcourir plus. Alors qu’il pensait se placer plus haut sur le terrain pour pouvoir offrir à son équipe un ancrage défensif plus avancé, il se rétracta à la seconde où il comprit que la gardienne des Griffes allait être la première sur le souafle. Ennis était la plus proche de lui. Il fallait dire la bonne chose maintenant si Erwan espérait préserver ses anneaux après la prochaine passe. Il commença ainsi "Hey Ennis, tu... puis il se rappela ce qu’il s’était promis quelques instants plus tôt. Ne pas tomber dans la méchanceté, être soi-même. Si bien qu’il fut pris au dépourvu au moment de finir sa phrase... devrais, euuh, enfin je... Il est pas encore, enfin... tu vas... bon match à toi quoi..." C’était pathétique. Mais ça l’était tellement qu’Erwan allait sûrement réussir à déconcentrer son adversaire...

Aïe. En plein dans le mille. Alaska savait pourtant que le Quidditch pouvait être violent, tant au niveau des paroles que des actes.

Mais la petite avait tendance à prendre les paroles des autres trop à coeur. Et même si la première fois qu'on lui avait crié quelque chose, elle n'avait pas entendu, elle avait senti passer la dureté des mots. Il s'était excusé, certes. Mais il avait évoqué la première chose dont il ne fallait pas lui parler. La défaite. Leur défaite.

Elle lança à Erwan un regard noir. Plus noir que noir.

Puis, Alaska s'arrêta. Et elle se mit à y réfléchir. Alors c'était vrai, ils allaient perdre ? Et tout le château allait se moquer d'elle. Il avait bien réussi sa déstabilisation en tout cas. Perdue dans ses pensées, la brunette oublia complètement le match, l'espace d'un instant.

Il suffit des paroles de Leo pour la reprendre à l'ordre, même si elle était toujours énervée. Elle vit Jacob lui confier une batte et le remercia, d'un visage triste. Elle aquiesca la tête en direction de Leo, et se dirigea vers Maisie. Le changement venait d'être effectué.

Mais le match continuait. Et Alaska rentait maintenant au poste de batteuse. Elle n'était pas des plus à l'aise avec le cognard, mais s'était suffisamment entraînée pour pouvoir jouer avec.

Cependant, cette fois, elle allait encourager. Elle ne se sentait pas prête à cogner. Les paroles l'avaient trop déstabilisée.

Action : Encourager
Thème : Implication dans le match
Cible : Leo Ginger
Échec automatique - déstabilisée

Le Vif d'or est toujours sur le terrain ! LIGHTWOOD peut s'en emparer. Le Vif d'or octroie 70 points à l'équipe qui parvient à l'attraper et met immédiatement fin au match.

Voir le cognard faire ce qu’elle voulait qu’il fasse à la perfection était d’un jouissif. Un sourire barra le visage de la jeune fille alors que des changements se firent dans les deux équipes. C’était logique vu la méthode de jeu des jaunes. Mais visiblement Gryffondor aussi faisait du ménage et son adversaire direct changeait de tête. Elle se retrouvait face à Alaska qu’elle n’avait jamais affronté. Elle ne savait pas ce qu’elle pouvait donner mais autant ne pas prendre de risque et reprendre son rythme. S’acharner, aller plus vite, plus fort, être plus incisive.

Le vif d’or fit son apparition sur le terrain alors que Alystair arrivait tout juste. Il le prit rapidement en chasse, visiblement frais et opérationnel pour cette course-poursuite.

Elle s’accrocha à son balai autant qu’elle le pouvait. Les muscles de ses bras commençaient sérieusement à lui faire mal, mais elle s’accrocherais jusqu’au bout, jusqu’à ne plus pouvoir se lever le lendemain, elle aurait tout donné et elle savourerait cette victoire comme il se doit. Donc elle serrait les dents et elle partait à la suite du cognard. Elle filait la batte plaquée à sa cuisse pour avoir le meilleur aérodynamisme possible. Tout rentrait en compte dans ce genre de moments et la jeune fille ne voulait pas se faire avoir pour si peu, autant faire tout ce qu’elle peut.

Elle arriva à portée du cognard, le bras levé prête à frapper de toutes ses forces dans cette balle folle. Elle espérait continuer sur sa lancée et réussir à faire cette qu’elle veut de cette balle capricieuse. C’était le dernier match de la saison, elle voulait faire en sorte que ce soit moins catastrophique que les deux autres. Mais c’était déjà mal parti, mais peu importe, elle donnerait tout quand même. Son bras se lança en direction du cognard pour espérer faire de la place en direction des anneaux rouges. Engranger des points pendant que les attrapeurs coursent ce foutu vif d’or.

Tu t'étais approché si près du vif d'or, tu avais senti l'air rejeté par ses ailes. Mais tu étais un millimètre trop juste et il t'avait distancé. Tu n'avais pas baissé les bras et tu avais accéléré pour tenter de le rattraper, te servant de la fabuleuse rapidité de ton balai. Tu y étais presque, tu le sentais, tu pouvais le faire, tu devais le faire. Tu avais tendu ta main devant, senti les douces ailes contre ta paume mais au moment de serrer le poing, la balle avait fait sa coquine et avait accéléré, changeant sa direction pour t'esquiver. Par malchance, elle s'était rapprochée de ton rival, Jacob Tramontane. Tu avais stressé le voyant tenter sa chance mais décidément la minuscule balle n'avait pas décidé de vous faciliter la tâche. Il avait raté sa capture comme toi plus tôt.

Tout était donc encore possible pour toi, il fallait retrouver cette balle avant ton adversaire, t'en rapprocher assez pour t'en saisir. Tu étais de nouveau dans une espèce de bulle, dans ton monde il n'y avait que toi, le "chevalier", le vif d'or qui était ta quête chevaleresque et ton "vil opposant", l'attrapeur de l'autre équipe, qui ferait tout pour t'empêcher de réussir ta mission en te dérobant ton précieux sous ton nez. Tu ne pouvais le laisser faire, ton équipe comptait sur toi et ce match commençait à trop durer.

De plus, si tu l'attrapais, la victoire était à vous et tu comblerais ta maison, celle qui t'avait tant donnée de joie. Tu étais déterminé et tu refusais de lâcher l'affaire quoiqu'il t'en couterait. Tu essayerais encore et encore, jusqu'à te saisir de cette inarrêtable balle. Justement, tu avais réussi à revenir dans son sillon. Tu accélérais encore et toujours afin de la rattraper, essayant de t'en rapprocher le plus possible.
Quand tu te sentis prêt, tu essayas une nouvelle tentative, espérant y arriver cette fois-ci.