Arc I: Début des troubles

Elizabeth Merrow et Julie Jing

@Julie Jing j'espère que mon post te conviendra

Le clapping avait atteint un bon rythme qu'ils conservèrent pendant un moment jusqu'à l'arrivée du Viffet. Les mains en suspension, les Hel's Angels suivirent des yeux la balle faite d'argent qui virevoltait en direction de la tribune sud. Sinnegan piqua aussitôt dans sa direction et l'attrapa sans aucune peine et au même moment, Solomon venait de marquer. Eugène grogna ; Serdaigle venait d'empocher 50 points. En réponse, les Hel's Angels se mirent à hurler en cœur :

"Les Ailes d'Airain ont marqué des points, mais les blaireaux n'ont pas dit leur dernier mot !"

— Allez, il est temps d'essayer d'impressionner tout ce beau monde !

Surexcité tant par l'ambiance et la suite du programme, Lily-Rose se mit immédiatement en position, tout comme Maddie et Charlotte. Quant à Eugène, il récupéra son tambour pendant qu'Alicia s'exclamait :

— C'est parti !

Ils se mirent en formation, prêt à démarrer le Haka. Eugène était devant, attendant le signale de sa capitaine pour donner le rythme tout en enchaînant les cris et les grimaces de cette danse typique des Maoris pratiqué pour des occasions spécifique, comme, par exemple, une compétition amicale pour impressionner les adversaires.

Toujours accroupie sur le terrain, son sourire ne quittait pas ses lèvres. Le public avait l’air de bien apprécier leurs « spectacle » et elle en était contente. Non loin d’elles résonnait la fanfare des Poufsouffle ce qui lui donnait encore plus l’envie de bouger. Heureusement, après avoir vue un petit mouvement de la part d’Eileen, les filles purent toute se relever en même temps. La rousse jeta ses pompons en l’air et première année la recopia en les envoyant valser. Puis alors que sa voisine de devant se préparait pour sa roue vers la droite, elle en fit de même dans la direction opposée. Elle savait que Louise devait faire exactement comme elle et croisant son regard elle lui sourit. Les mains en l’air, la blonde prit son élan et les posa à terre dans un mouvement de rotation de son corps. Elle essaya de faire sa roue aussi gracieusement et jolie que possible mais elle n’aurait su dire si le résultat était à la hauteur.

Au-dessus de leurs têtes, le match se déroulait et malheureusement elle n’avait pas suivi les dernières actions. Mais elle avait bien suivi que son équipe menait à présent de 50 points et sous le coup de l’excitation, la fillette sautilla face au public après avoir fini sa roue. Ses yeux cherchèrent son amie Canelle qui devait être quelque part dans les gradins et lui fit un signe quand elle l’eut trouvé. Puis elle se retourna vers Louise qui l’attendait, en position. La jambe droite tendue à l’arrière et sa jambe gauche plié vers l’avant et faisant un angle droit. Zoey était quelque peu anxieuse de cette figure mais se rappela le nombre de fois qu’elles l’avaient exécutée afin qu’elle soit parfaite. La petite arriva devant Louise, se tourna vers le public et sourit. Puis levant ses bras pour la deuxième fois elle prit de l’élan et appuya ses mains sur les cuisses de sa partenaire. Ses jambes se levèrent dans un beau poirier tandis que Louise attrapait sa taille afin qu’elle ne retombe pas. La tête vers le bas, elle continua de sourire, tout en observant les autres filles faisant leur porté de leurs côtés. Elle était décidément enchantée de se trouver là et de faire de multiples pirouettes et n’aurait échangé sa place avec personne. Enfin peut-être si cela lui permettait de se trouver sur un balai. Mais l’équipe de Cheers lui plaisait tout de même beaucoup ainsi que de faire partie de cette merveilleuse équipe.

Le temps semble s'être arrêté. J'entends la fanfare des Poufsouffle et les balais qui sifflent au-dessus de nous. Mon souffle s'est un peu calmé. Je jette un rapide sourire à mes coéquipières et on est reparti.
Un mouvement imperceptible d'Eileen nous signale de bouger. On se relève toute comme un seul homme, comme lien par une même énergie. On jette nos pompons en l'air, nous n'en aurons pas besoin pour la suite. Les miens volent au-dessus de ma tête et je me prépare à la prochaine figure. Zoey, quelques pas devant moi, me lance un regard plein de malice. Elle effectue une roue plus que réussie et je me tiens prête à la copier.

Je n'ai jamais été très souple, agile ou même gracieuse. On pourrait même se demander ce qui m'a poussé à rejoindre l'équipe. Je suis plutôt sportive, mais du genre à marcher, nager ou courir pendant des heures. Je tiens plus du marathonien que de la funambule. Pourtant j'ai voulu me dépasser. Apprendre de nouvelles choses et faire partie d'une équipe. Les filles se sont donné un mal de chien pour m'apprendre les quelques figures de la chorégraphie. Lorsque c'est à mon tour, je lève les bras au-dessus de ma tête et me jette à l'eau. Ma réception n'est pas gracieuse. J'atterris à moitié sur les genoux et redresse le plus vite possible. Avec un peu de chance, mon erreur ne se verra pas trop au milieu des prouesses de mes coéquipières.

La prochaine figure m'est plus familière et je suis beaucoup plus à l'aise lorsque je me mets en place. Je dois simplement être un pilier pour Zoey. Je lui prête mes muscles, tel un roc, et elle s'occupe du reste. Nous l'avons répété mille fois et nous sommes toutes les deux faites pour ça. Elle se place avec une aisance déconcertante en équilibre sur mon genou. Elle est tellement stable que je n'ai pas l'impression de la porter. Elle lévite presque. Je m'autorise à la lâcher de ma main droite et à lance un grand salue à la foule, avant de la rattraper. J'en rigole presque tellement je suis heureuse.

J’ai finis le premier enchaînement, on peut donc passer à la suite. Je jette un discret coup d’œil vers les tribunes ou j’imagine les supporters en train de chanter le chant qu’ils ont imaginé. Souriante je me relève. Je lance mes deux pompons en l’air puis je pars en roue sur la droite.

Mes deux mains posées par terre je sens l’herbe fraîche sous mes doigts pendant que mon corps passe au dessus de mes bras tendus et de ma tête. A l’arrivée je n’ai pas besoin de regarder les filles pour savoir qu’elles ont fait la même chose. Je situe sans difficulté Zoey et Louise vers la gauche tandis que Léna et Eileen sont partis vers la droite comme moi.

Eileen se place en face de moi, nous demandant si on est prête. J’acquiesce d’un hochement de tête. « Prête ! » Je sais exactement ce qui va arriver, on l’a fait plein de fois pendant les nombreuses répétitions. Avec Eileen je vais devoir porter Léna.

Je me baisse puis dispose mes mains de façon à former une sorte de petite marche. Je sens ma camarade prendre appui sur mon épaule puis caler son pied dans mes mains en coupole juste sous mon menton. Elle se redresse et je fais pareil tout comme Eileen en face. J’essaye de ne pas trembler, ce serait dommage qu’il y ait un accident. Je fixe un point devant moi tout en imaginant Zoey et Louise qui de leur côté doivent elles aussi faire leur porté.