Je remets mon sweat, ma capuche et place mes deux mains dans mes poches ventrales.
Ce rhabillement me fait jouir d'une petite pause.
Je me pose quelques secondes en regardant le lac.
La beauté, cela aide à bien penser.
Il faut que je réfléchisse à la situation.
Une force intérieure me dit que j'en ai besoin.
Dans l'euphorie de l'incident, mon cerveau s'est mis en arrêt.

C'est étrange.
Oui. Il y a un truc qui cloche.
Pourquoi Erza veut absolument que je n'aille pas voir l'infirmière ?
Certes, le saignement ça cesse.
Au bout d'un moment.
D'un long moment.
Alors, au lieu d'attendre bêtement, on se fait soigner.
Jamais l'infirmière me dirait de repartir sans rien faire.
Je commence à douter de ce qu'Erza dit.
Après tout, les Serpentard sont malins, ça se peut qu'elle mente...
Mais quel serait son objectif à dire n'importe quoi ?
C'est méchant.
Obliger les personnes à se baigner dans l'eau glacée, ce n'est pas moral.
Alors, ce n'est pas amusant.
Ces deux adjectifs ne peuvent pas cohabiter.
Je ne comprends pas.
Et cela me met un mal de crâne.

J'en ai marre.
J'ai seulement envie de rentrer au château.
Me poser dans ma salle commune tranquillement.
Après cet épisode disons... louche ?
Je ne fais pas trop confiance à Erza.
En fait, je ne sais pas si elle ment ou me dit la vérité.

Je sais pas trop. C'est pas grand chose ma blessure, hein. T'as p'têtre pas besoin de t'épuiser à lancer un sort.

En parlant beaucoup plus bas, je rajoute :

Tu me fais marcher depuis le début n'est-ce pas ?

Je ne suis vraiment pas certain de ce que j'avance, juste un petit doute.
Je dois être sûr.
Intérieurement, j'espère qu'Erza n'a pas entendu cette question.
Je ne veux pas la brusquer.

@Erza McGowan Excuse-moi de ce retard colossal, les vacances y sont pour quelque chose...

Tu espérais tout de même que Charlie ne te demande pas de lancer ce sortilège, pour t'éviter au mieux de la fatigue, et au pire une retenue pour avoir blessé un camarade. *J'vais p'têt éviter de recroiser encore une fois Lili.* Tu l'écoutas te répondre. La première phrase ne t'alarma pas, mais la seconde te fit prendre conscience. Il fallait agir vite. Tu avais sur-estimé sa naïveté, il se doutait de quelque chose. Il te fallait le garder dans le collimateur. L'empêcher de dire la vérité à quelqu'un. Tu lui tendis immédiatement un sourire mielleux, avant de lui rétorquer d'un voix tout aussi mielleuse.


C'était comme jouer à pile ou face, à quitte ou double. Tu lui pris le bras pour le forcer à se lever, et l'emmena avec toi sur le chemin vers Poudlard. Inconsciemment, tu serrais un peu trop fort son bras, pour évacuer ton stress. Allait-il te balancer ? Si oui, à qui ? Il fallait vraiment que tu t'assures qu'il ne raconte rien de ce que tu lui avais fait faire. Tu regrettais amèrement de lui avoir dis ton prénom, ton nom, et même ton année ! Ce serait si facile pour un préfet de te retrouver... Tu ouvris enfin la bouche, tentant le tout pour le tout :


En disant ces paroles, tu essayais même de te convaincre que tu n'y étais pour rien, que personne ne pouvait rien contre toi...

Peut-être qu'en ce moment j'ai tendance à voir le mauvais côté des choses même avec l'été qui avance à très grands pas.
Alors, peut-être qu'effectivement Erza ne voulait que bien faire.
Je ne sais pas...
Je me repasse l'épisode qui vient de se dérouler.
Il y a tout de même quelques petites choses qui clochent.
Quand j'y repense, c'est complètement débile d'aller dans un Lac alors qu'on a une blessure qui saigne.
L'eau est salée, donc forcément cela fait mal d'y mettre son genou meurtri.
Et puis, la Serpentard a l'air tout à coup affolée quand je soupçonne qu'elle mente.
Typique de quelqu'un qui a quelque chose à cacher.
Bref, je suis très partagé et je ne sais pas trop quoi penser.
A avoir toutes ces pensées, j'ai mal à la tête en plus du genou.
Génial.

Oh je ne sais pas. C'est juste que c'est vachement étrange d'aller dans un lac gelé quand on a le genou ensanglanté.

Erza me prend le bras et me force à me lever pour se diriger au château.
J'en n'ai aucune envie.
Je suis encore congelé.
Je sens mon pantalon qui dégouline son eau froide sur mes deux jambes.
Je sens mon t-shirt qui me colle à la peau.
Je sens mes mèches qui trempent mon front.
J'ai très mal au genou.
Je boite en marchant.
C'est un enfer.

-Oui, peut-être. Elle a déjà réparé une blessure que tu t'étais faite cette technique ? Et si j'ai vraiment mal, encore plus qu'avant. Le sel a sûrement infecté mon genou.

Ton sourire sonnait aussi faux que tes paroles, bien que tu étais en train de tenter de le cacher. Tu étais allée trop loin dans ta blague de très mauvais goût et Charlie avait émit des doutes. Si la lueur d'intelligence qui avait refait surface avait le malheur de rester allumée, tu étais cuite. Grillée. Tu tentais de faire bonne figure lorsqu'il reprit la parole. Il venait de comprendre que l'eau salée et les blessures ne faisaient pas bon manège. Tu cherchais rapidement quelque chose à dire pour contrer son affirmation qui était pourtant vraie, lorsqu'il ajouta quelque chose. Il commençait vraiment à comprendre ce qui lui étais arrivé, alors tu compris à ton tour que la situation était critique pour toi. *Merde... Qu'est-ce que j'fais ? * Tu ressortis ton sourire, et tentas une nouvelle technique. Ça marcherait, ça marcherait pas...


Tu lui avais débité toutes ces âneries avec la voix d'une *pétasse* comme disait les moldus. Tu l'avais ponctué d'une série de geste ridicules qui ne servaient qu'à accentuer tes paroles. En une courte phrase : Tu étais ri.di.cule. S' il ne voyait pas un subit changement dans ta façon d'être, c'était que son cerveau était vraiment off...