Ne souhaitant pas figurer dans la chronologie de sitôt, je ne situe pas l’année du RP. Merci d’en tenir compte.



Cela faisait déjà un bon mois que Maisie était à Poudlard. Ses premiers moments dans le château avaient été difficiles, mais sur certains points, elle avait fini par s’adapter. Elle s’était fait quelques connaissances, bien qu’elle ne considérait encore personne comme étant son ami.

Avoir des relations amicales était très difficile pour Maisie. Elle était toujours solitaire et la plupart du temps, n’osait simplement pas aller vers les gens. Pour les travaux de groupe pendant les cours, elle était toujours la dernière à se trouver un coéquipier. Et encore, il arrivait très souvent qu’elle soit obligée d’être seule.

Après avoir pris conscience que finalement, elle était bien une sorcière, Maisie avait pris quelques bonnes résolutions.

L’apprentissage des cours était quelque chose qu’elle aimait particulièrement, mais uniquement lorsqu’il s’agissait de Mathématiques ou encore de Sciences. La première résolution qu’elle s’était donnée, était donc de travailler dur ses cours de magie. Elle n’avait accumulé jusqu’alors que des trolls ou des désolants, pas de quoi rendre fiers ses parents. À présent, elle visait l’effort exceptionnel voire même l’optimal. Une résolution ambitieuse, en somme.

La seconde résolution, était sûrement la plus difficile. Celle d’affronter sa timidité pour oser aller voir les élèves et se faire des amis. Elle avait tenté plusieurs fois, mais elle n’y était jamais parvenue, sa trouille étant bien trop grande. Il fallait qu’elle s’affirme, mais dans les conditions actuelles, c’était difficile pour elle. Son manque de confiance en elle ne l’aidait pas particulièrement.

Il faisait particulièrement bon, lorsque Maisie se décidait enfin à se rendre dans le parc, près du lac pour réviser un peu. Elle avait emporté avec elle quelques manuels, une plume, un morceau de parchemin au cas où elle aurait besoin de prendre des notes, et sa baguette.

Elle s’était assise en tailleur près d’un arbre, à quelques mètres de l’eau, à l’ombre. Son manuel de Sortilèges sur ses jambes, elle lisait avec attention toutes les instructions qu’elle pouvait sur le sortilège “Wingardium Leviosa”.

- On tourne et on abaisse… Il n’y a rien de compliqué quand même !

D’un seul coup, elle se levait, déterminée. Cette fois-ci, elle réussirait à lancer le sort.

Elle s'agrippait à sa baguette, tendant le bras vers un morceau de branche qui traînait sur le sol. Les yeux bien ouverts, elle fixait l’objet avec une grande détermination et prononçait la formule.

Elle avait un peu espéré qu’il bougerait, même un chouilla, mais rien ne se produisit une fois de plus. Le bout de bois n’avait même pas bougé d’un millimètre.

La déception était présente. Maisie était une fois de plus découragée. Ses résolutions étaient sur le point de tomber à l’eau, de même que sa baguette. Elle résistait, car d’autres élèves se promenaient dans le parc, elle ne souhaitait pas être faible. Mais c’était beaucoup trop dur.

Retournant à sa place, près de l’arbre, elle refermait ses manuels et laissa tomber sa baguette sur le sol. Les larmes menaçaient de couler mais elle les retenait. La tête calée entre ses bras, elle tentait de se remotiver. En même temps, elle réfléchissait à un moyen pour parvenir à lancer ce sort. Si ça n’allait pas depuis le début, c’était sûrement parce que sa méthode n’était pas bonne.

Le petit vent doux ébouriffa la tignasse de feu du garçon allongé près du lac. Rey profitait des derniers rayons de soleil avant que l'automne et sa grisaille ne s'installent véritablement. Bien que la douceur des rayons invitait à la paresse, le garçon ne pouvait cependant pas complètement se laisser aller et restait sur le qui-vive, les sens en alerte. Le moindre pas, le moindre cri le faisait ouvrir les yeux. Il n'était pas question de de se faire approcher par un de ses amis, il était incapable de gérer ça. Athéna l'avait à nouveau suivi dans ce nouveau périple et ronronnait sur son dos. La chatte semblait bien loin des préoccupations du poufsouffle.

Eliott, le seul dont il n'avait pas pu se résigner à éloigner de lui, ne l'avaient pas suivi. Il révisait... Le garçon n'était pas convaincu de son excuse mais n'avait pas insisté. Peut-être était-ce vrai, peut-être avait-il seulement besoin de temps seul avec lui même. Aussi était-il seul avec Athéna lorsqu'il capta une phrase non loin de lui qui retient son attention. "On tourne et on abaisse" avait-elle bien dit ? Une gryffondor semblait être sur le point de pratiquer la magie. Il se redressa légèrement sur ses coudes pour l'observer. Les élèves s'entraînant à la magie était toujours une attraction d'habitude pour lui, et il apprenait souvent en les regardant. Mais cette fois-ci, il n'y accorda qu'un coup d’œil. Avant même que la fillette prononce la formule, Rey savait qu'elle allait échouer. Même à plusieurs mètre de là, il avait perçu sa raideur. Wingardium Leviosa demandait de la souplesse. 

Après son échec, elle alla se caler contre un arbre la tête entre les bras. Rey, qui s'était laissé aller à un nouveau coup d’œil, hésita. Il ne voulait avoir à faire à personne, rien qu'il ne puisse complètement prévoir et contrôler. La fillette n'était pas prévu. Elle était néanmoins inconnue au bataillon et lui donner un coup de main ne changerait pas grand chose à sa situation. L'homme se fichait probablement bien de qui il aidait à faire ses devoirs non ? Il l'aidait, et il ne lui reparlerait plus. Aucun lien. Et si IL lui demandait pourquoi le garçon n'était pas aller plus loin, Rey répondrait que c'était une simple première année sans importance. Oui, rien de plus.

Il jeta un regard par dessus son épaule et croisa les yeux acier de son chat.
- T'en penses quoi toi ?

Bien sûr, sa question était purement rhétorique, il ne s'attendait pas à la moindre réponse, aussi fut-il amusé lorsqu'il sentit Athéna s'étendre puis se lever et se diriger vers la fillette à plusieurs mètres d'eux. L'animal donna alors des coups de patte à la baguette que la gryffondor avait laissé tomber au sol jusqu'à ce qu'elle relève la tête. Rey la regarda faire à peine surpris. Ce chat était trop bizarre. Un coup, il était complètement cinglé, un coup beaucoup trop intelligent pour son espèce. La domination des chats sorciers était proches... Un mince sourire étira ses lèvres à cette pensée saugrenue et il se redressa pour se mettre en tailleur. 

- Tu devrais te détendre, cria-t-il à la fillette pour qu'elle l'entende. T'es trop crispée sur ta baguette, on dirait que tu joues ta vie.

Réfléchir était son passe-temps. Lorsqu'elle faisait face à un problème, elle imaginait plusieurs possibilités afin de déterminer laquelle était la mieux adaptée à la situation. Elle se renseignait sur tout et pour tout, ce qui agaçait très souvent ses proches. Cela lui convenait très bien cependant, car elle aimait ça. Ses différentes recherches l'avaient amenée à avoir une assez grande culture, elle connaissait beaucoup de choses. Enfin… sur le monde des non-magiques.

Depuis sa rentrée à Poudlard, cet aspect-là de Maisie s’était peu à peu dissipé. Son manque d’intérêt pour la magie en était pour quelque chose, puisque rien ne voulait entrer dans son cerveau en ce qui concernait ce domaine. Elle n'avait même pas eu envie d’en apprendre plus sur les origines de Poudlard, ni même sur le monde magique en général. Elle était incapable de citer les prénoms des fondateurs de Poudlard, ni même citer deux friandises typiques. Elle avait oublié le nom de l'endroit où elle avait acheté ses livres, et même ses professeurs, elle ne savait pas les appeler.

Elle avait un peu essayé de faire des efforts, mais sans grand succès. Lorsqu’elle tentait d’en faire, cela se soldait par un échec, et quels que soient ses gestes, ses méthodes, ses réflexions, rien n’y faisait. Elle était constamment à côté de la plaque.

Alors, elle réfléchissait encore. Mais à présent, elle était à bout. Les idées lui manquaient, et sa non-motivation ne l’aidait pas. Elle ne souhaitait pas montrer ça aux autres, de toute façon, ils ne l’aideraient pas, et les professeurs avaient bien mieux à faire que d'entraîner une née-moldue en dehors des heures de cours.

Maisie se sentait bloquée. Elle ne savait pas quoi faire pour s’améliorer.

Soudainement, sentant que quelque chose s’était approchée d’elle, elle releva la tête. Un chat se trouvait à ses côtés, s'amusant avec sa baguette qui traînait toujours sur le sol. Aimant beaucoup les animaux, la jeune fille ne put s’empêcher de caresser la boule de poils. Souriant de nouveau, le chat agissait comme un calmant sur elle, lui faisant reprendre ses esprits.

La jeune fille n’avait pas pensé un instant que l'animal appartenait à quelqu’un. À vrai dire, elle n'avait même pas daigné lever la tête plus haut. L’élève à quelques mètres d'elle était passé totalement inaperçu à ses yeux.

Lorsqu’il lui adressa la parole, les joues de Maisie devinrent immédiatement rouges. Le garçon était bien trop sûr de lui, le cœur de la jeune fille palpitait à tel point qu'il menaçait de sortir de sa poitrine. À tout instant, il était susceptible de s’approcher d’elle. Le malaise était encore plus grand, rien qu’avec cette pensée. Ses mains commençaient à trembler, et Maisie ne pouvait prononcer un mot. Sa timidité était bien trop imposante.

La bouche ouverte, elle tentait de répondre, mais c’était plus fort qu'elle. Malgré ses efforts, aucun son ne se faisait entendre.

Observant le chat dans l'espoir de se calmer, Maisie réfléchissait encore. L’élève avait l’air de savoir comment s'y prendre… et il avait l’air de vouloir l'aider. Manquer une chance pareille était inconcevable. Alors, elle fermait les yeux et reprenait son souffle petit à petit. Maisie prenait sur elle.

- Je… Heu… tu peux peut-être me montrer… Ça me permettrait peut-être de comprendre le geste…

Ses joues étaient encore plus rouges. Ce garçon l’intimidait. Comme la plupart des gens à Poudlard, en fait.

Maisie espérait qu’il accepte, voir les choses directement serait très bénéfique pour elle.

Rey attendit une réaction mais la fillette semblait préférer rester à le fixer la bouche grande ouverte. S'il ne l'avait pas entendu parler une minute auparavant, il aurait même pu croire qu'elle était muette. Est-ce qu'il était effrayant ? Une qui ne semblait pas l'angoisser cependant était bien Athéna. Elle la caressait sans savoir qu'en réalité dans ce petit corps de félin résidait l'âme d'un démon. Un démon bien gentil avec la gryffondor. Elle n'essayait même pas de la griffer pour son audace ce qui était vraiment surprenant, elle qui ne laissait que de rares personnes la toucher et encore, pas à chaque coup. En témoignait les pauvres mains meurtries du garçon. Intéressant.

Il s'apprêtait à se rallonger tout en surveillant la scène de loin au moment où la gryffondor finit enfin par faire entendre sa jolie voix. Rey accepta sa demande et se rapprocha d'elle. Pas trop près non plus, il avait senti son malaise et n'avait pas louper ses joues rouges écarlates, mais juste assez pour qu'elle puisse voire ce qu'il faisait. Il sorti sa baguette de sa poche avant de se réinstaller en tailleur et visa la baguette de son homologue. Il fit le vide dans sa tête et n'y garda que la représentation du mouvement de l'objet s'élevant dans les airs. D'un geste fluide et souple, parfaitement maîtrisé, il effectua le mouvement et prononça distinctement la formule.

La baguette commença son ascension et le poufsouflle la fit monter jusqu'à ce qu'Athéna dusse sauter pour tenter de l'atteindre. D'un mouvement de main de gauche à droite, il évitait que la bête ne réussisse ses assauts. Quand la bête se tourna vers lui en grondant, il rompit le sortilège et permit à la fillette - et non au chat - de récupérer son précieux artefact.

- Soit détendue, légère, comme si c'était toi qui allait décoller du sol, expliqua-t-il d'un ton neutre. La magie répond à tes émotions. Et rien de pire pour un sortilège de lévitation que d'être autant crispé et figé au sol, lui-dit-il en connaissance de cause. 

Ses conseils ne sortaient pas de nulle part, il avait bien sûr éprouver lui aussi l'insatisfaction de ne pas réussir ce sortilège tout de suite deux ans auparavant. Entre le formulation insidieuse et le mouvement tout en courbure, il s'y était repris à plusieurs fois et la frustration engendrée par ses échecs successifs n'avait fait qu'empirer la situation jusqu'à ce qu'il comprenne son erreur.

- Ne t'inquiète pas, une fois que tu auras compris le truc, ça ira tout seul., dit-il en se voulant encourageant pour l'amener à essayer de nouveau.

Maisie baissait les yeux, son regard se dirigeait peu à peu vers l'animal auprès d'elle. Le garçon n'était pas très loin, et au fil des secondes, il devenait de plus en plus proche. Il était difficile pour Maisie de ralentir les battements de son cœur qui s'intensifiaient à chaque pas de son camarade.

Heureusement, il garda une distance assez grande. Sa timidité était beaucoup trop imposante. Même si elle ne voulait pas être ainsi, son corps réagissait de cette manière. Tout le monde l'impressionnait, et elle perdait toujours ses moyens, face aux autres humains qui l'entouraient. C'était trop déstabilisant et pénalisant, d'ailleurs. Se faire des amis, parler aux autres, demander conseils aux professeurs, tout cela était vraiment très compliqué.

Une fois le garçon assit sur le sol, Maisie tentait de reprendre son calme. Ses joues étaient encore rouges, mais son cœur commençait à reprendre une vitesse de pulsation normale. Peu à peu, elle sentait qu'elle pouvait parler sans bégayer. Ou du moins, essayer...

Lors de la démonstration de l'élève, Maisie était obnubilée par son visage. Il lui semblait si calme, détendu, reposé... Qu'elle ne se rendît même pas compte qu'elle passait à côté de sa baguette en train de flotter dans les airs. Ce n'est que lorsqu'elle l'eut dans les mains, que ses yeux se détournèrent.

Il l'impressionnait.

Son cœur battait de nouveau vite, mais elle ne savait pas pourquoi. Les mots que prononçaient le garçon étaient bien ancrés dans sa tête. Elle était contente que ce dernier vienne à son secours. À présent, il ne lui restait plus qu’à essayer à son tour.

Maisie se demandait tout de même si elle allait réussir. Les conseils du garçon étaient clairs, mais plusieurs choses la faisaient douter. Premièrement, elle n’était pas sûre d’être dans le bon état d’esprit : sa timidité l’emporterait certainement sur la concentration. Deuxièmement, elle n’était même pas sûre d’être une vraie sorcière. Peut-être qu’ils s’étaient trompés en la faisant venir ici.

Elle n’en dit rien, préférant essayer avant de devenir pessimiste. Le garçon lui avait redonné un peu d’espoir. Alors, elle tentait de nouveau. Elle tenait fermement sa baguette dans sa main, et essayait de suivre les conseils du garçon. Ses yeux étaient fermés, afin qu’elle puisse être concentrée au mieux. Elle savait que les yeux de son camarade étaient posés sur elle, elle tentait tant bien que mal de ne pas y penser…

- Wingardium Leviosa.

Le caillou qu’elle visait ne bougea pas d’un centimètre. Maisie en avait un peu marre et ses yeux commençaient à devenir humides. Ses doutes étaient revenus, malgré l’aide du garçon.

- Et si je n’étais pas une sorcière…

Elle n’osait plus le regarder dans les yeux.

Tout comme Athéna, Rey fixait la fillette en se demandant si elle réussirait ou pas à mettre en application ses conseils. Il ne pourrait pas lui en donner plus de toute façon. Il n'y avait qu'elle pour faire le plus gros travail. Mais à la façon dont elle tenait sa baguette, le troisième année se doutait qu'elle ne réussirait pas, ou pas complètement. Il ne lui avait pas dit de se détendre ? Elle était toujours aussi rigide et tenait trop fort sa baguette. Elle lança le sortilège et rien ne se produisit, sans surprise. Le poufsouffle essayait de réfléchir à un autre truc qui pourrait l'aider lorsqu'elle lui posa une question qui le laissa stupéfait.

- Pas une sorcière ? répéta-t-il pour être sûr d'avoir bien entendu.

La gryffondor détourna le regard, comme si elle avait honte. Impossible que ses oreilles lui aient joué un mauvais tour, c'était bel et bien ce qu'elle avait dit. Une élève de Poudlard pouvait vraiment se poser ce genre de question ? Qu'elle ait du mal à utiliser sa magie était une chose, mais quelle doute de sa propre nature le dépassait complètement. Le fait qu'elle soit là, en face de lui était une preuve en soi.

- Si t'étais pas une sorcière, tu serais pas ici. Cette école n'accepte pas les moldus ni les cracmols, dit-il comme une évidence. Tu doutes trop c'est tout. Et t'es toujours trop crispée.

La garçon hésita un instant mais décida d'y aller franco avec la première année. En plus, il venait tout juste de se rappeler un exemple sorti tout droit de chez les moldus.

- Je sais pas si tu connais la fée clochette, c'est un dessin-animé moldu. Eh bah si tu ne crois pas en son existence, elle perd tous ses pouvoirs et fini par mourir. C'est un peu la même chose avec toi. Si tu ne crois pas que tu es une sorcière, pourquoi ta magie, et même ta baguette t'obéirait ?

Son petit discours fait, il se leva. Maintenant, c'était à elle de se débrouiller, il ne pouvait pas faire mieux. Il n'avait pas vraiment envie de faire mieux non plus.

- Bon courage, conclut-il avant de repartir vers le château après avoir appeler Athéna qui le talonna.

[Fin du RP pour moi, merci !]