Maddie avait fini par craquer. Elle en avait ras le bol des regards désolés et des personnes qui lui parlaient encore de sa rupture avec Jeffrey. Cela faisait un mois maintenant qu'ils n'étaient plus ensemble, n'avaient-ils pas d'autres sujets à évoquer avec elle ? Même la Une de la Gazette du Sorcier de la veille n'avait pas suffit à les faire passer à autre chose...

La petite blonde ne supportait plus tout cela mais il était hors de question pour elle de rester cloîtrer dans son dortoir à déprimer sous sa couette pour esquiver certaines personnes. Non ! Bien qu'elle les aimait, elle avait besoin de changer d'air et de fréquenter d'autres personnes pour le moment. Peu importait qui, du moment qu'elles ne lui parlaient pas du sujet qu'elle souhaitait éviter. Pour cela, elle ne voyait qu'une solution : se tenir la plus éloignée possible de sa salle commune.

C'est pourquoi, ce matin là, elle quitta la maison des Jaunes et Noirs précipitamment après que le couvre-feu ait été levé. De cette manière, elle ne croisa personne. Enfin... personne en dehors de deux-trois Septième année qui en avait bien rien à faire d'une adolescente de treize ans, ce qui l'arrangeait tout à fait. Emmitouflée dans son gros manteau d'hiver, équipée de moufles et d'un bonnet pour affronter le froid écossais, elle prit la direction du parc, sautant ainsi le petit déjeuner. L'air avait beau lui glacer les poumons, cela lui était bien égale. Elle avait au moins le sentiment de respirer. Les mains dans les poches, elle marchait sans réel but en dehors de celui de se détendre quelque peu après toutes les tensions éprouvées ces dernières semaines. Après de longues minutes de marche dans le silence appréciable du matin, elle arriva sur l'un des appontements du lac. Elle avança jusqu'au bout de ce dernier et s'assit en tailleur à son bord. Elle huma l'air tout en admirant le paysage, écouta le chant d'un oiseau avant de fermer les yeux pour se détendre complètement. Cela lui faisait un bien fou. Elle sentait enfin tous ses muscles se décontracter. Tous hormis ceux de son visage qui y faisaient apparaître un sourire. Cela faisait un bon moment que ce cher ami l'avait quitté. Elle était contente de le retrouver. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait bien.

Cependant, un puis deux puis trois clapotis vinrent déranger sa quiétude. La blondinette ouvrit les yeux et vit quelque chose dans l'eau. Elle n'en croyait pas ses yeux. Ce n'était pas quelque chose mais quelqu'un. Quelqu'un qui nageait de bon matin, en plein mois décembre dans le Lac Noir.

*Mais qui peut être assez taré pour faire ça ?* se demanda-t-elle choquée. Elle ne voyait rien en dehors d'une chevelure blonde. *Une sirène peut-être !* s'autorisa-t-elle à imaginer.

Elle se releva sous l'effet de la surprise et entourra sa bouche de ses mains pour faire porter sa voix avant de s'écrier :

"Heyyy, qui es-tu ? Qu'est-ce que tu fais là ?" demanda-t-elle curieuse.

@Elfie Chassin

4 décembre 2044
Troisième année
@Maddie Joy

Elfie venait de finir sa nuit . Elle avait encore bien dormi, comme d’habitude. Depuis un
mois. Elle se leva en alors que la plus part des élèves dormaient. Elle était dans son lit et elle enleva son pyjama aux couleurs de gryffondor et enfila son gros pull et son jean. Elle s’allongea dans son lit en mangeant une chocogrenouille qu’elle avait volé le matin même. De sa fenêtre, elle pouvait voir les millier de petites gouttelettes givré de la gelé du matin qui étaient libre. Elfie, ne pouvait pas s’empêcher de les regarder avec attention, c’était vraiment un sujet qui la fascinait. Malheureusement dans son dortoir, il y avait pas mal de bruit. Elle n’arrivait pas à se concentrer sur les différentes particules qu’elle pouvait voir. La jeune fille appelée par les petits points blanc, décida d’aller dehors, à son endroit habituel pour mieux les observer.

Heureusement, à cette heure là, personne n’était à la salle commune, seules les filles de son dortoir pourraient la voir partir. Mais elles avaient sûrement l’habitude et Elfie pris comme excuse qu’elle avait une envie pressente et devait sortir, ce qui ne tenait pas la route, car il y avait des toilettes dans son dortoir. Heureusement pour elle, aucune ne vint l’embêter, elle fut assez discrète. Arriver en plein milieu de sa salle commune, la jeune fille enfila un sous vêtement en dessous de son jean et un sous son tee-shirt. Elle mis sa grosse cape d’hiver et descendit les escaliers.

Personne ne l’avait interpellé, ce qui était plutôt pas mal, elle n’avait donc pas eu à s’expliquer. Elle arriva très vite dans le parc et la troisième année se dirigea vers le lac, c’est là où il y avait le moins d’arbre, ce qui faisait de la vue à cet endroit, sans obstacle. Elle s’allongea dans sa cape et se mis à Toucher le gelé présent dans l’herbe. Elle faisait craqué les petits flocons sous ses mains. Elle leurs inventait même parfois des vies, en disant pensant à la façon dont elles étaient arrivées là. En tout cas, elle adorait les regarder.
Cela faisait à peine dix minutes qu’elle était allongée que la jeune fille fut dérangés par un bruit qui l’intrigua.

Elle se dirigea donc vers celui ci et compris assez vite qu’il s’agissait d’un poisson qui venait de sauter dans l’eau. La troisième année remarqua que le lac était gelé mais pas assez pour avoir une couche de glace entière . Elfie attirée par ca n’hésita pas malgré le froid. Elle enleva sa cape, son pull, son tee-shirt, ses baskets ainsi que son jean. Il ne restait plus que son sous maillot et son sous pantalon sur son corps. Elle s’approcha de l’eau et y plongea. Son corps se glaça instantanément. Elfie pensait y sortir mais elle pris sur elle, essayant de ne pas penser au froid, elle imaginait une chaleur intense recouvrir tous son corps. Et cela marcha car elle sentait moins le froid de l’eau. Elle adorait pouvoir contrôler son corps comme elle le voulait, cela montrait une forme de résistance en elle.

Elle plongea à plusieurs reprises. Elle savait que plusieurs créatures se cachaient dans le lac, mais elle adorait ça. Elle aimait beaucoup le fait de ne pas savoir ce que la vie lui déciderais. Et puis elle avait sa baguette sur elle, elle pourrait toujours tenter quelque chose. Mais ce n’est pas tous cela qui la fit détourner son attention, quelqu’un l’avait vu, quelqu’un lui demanda ce qu’elle faisait dans le lac. À sa voix, la gryffone sût qu’elle n’avait pas affaire à un adulte mais à un élève d’à peu près son âge. Ne voulant pas être dérangé, la jeune fille lui répondit assez sèchement :

-Bah ça se voit pas? Je me baigne!

Elle espérait ne pas être dérangée plus longtemps que ça...

En retour à ses questions, Maddie n'avait eu qu'une phrase prononcée sèchement. En plus de cela, elle avait l'impression d'être totalement prise pour une idiote et cela lui déplu au plus haut point.

*Noooon, ça je l'aurais pas deviné. Pfff !* râla intérieurement la blondinette fortement agacée. Si ses yeux avaient pu lancer des éclairs, la nageuse se serait pris une sacrée décharge. Ce n'était clairement pas le moment d'énerver Maddie. D'ordinaire, elle avait tout de la gentille fille : polie, empathique, avenante, ... mais en ce moment, ce n'était plus du tout le cas. Elle n'était clairement pas d'humeur à ce que l'on se moque d'elle. Les nerfs en pelote, elle crispa sa mâchoire pour se retenir de ne pas répondre à la blonde qu'elle avait reconnu malgré la distance.

Elfie Chassin. Une Gryffondor de sa promotion. Maddie ne lui avait jamais adressé la parole jusque là et elle se dit qu'elle aurait mieux fait de continuer... Elle ne connaissait rien d'elle en dehors de sa réputation. Apparemment elle serait coutumière des bêtises en tout genre. Maddie pouvait désormais ajouter "agressive" à la liste de ce qui la qualifiait.

L'adolescente n'allait pas entrer dans le jeu de qui allait être la plus bête. Elle ne s'abaisserait pas à cela. Elle était déjà suffisamment mal pour ne pas s'ajouter une querelle sur le dos même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Finalement, elle toisa simplement la Gryffondor du regard, lui montrant bien qu'elle n'avait pas apprécié le ton ni le contenu de sa réponse, puis elle détourna le regard pour le poser ailleurs bien décidée à totalement l'ignorer.

Elfie avait été interrompu par une jeune fille. Déjà, que faisait tellement ici en pleine hiver de bon matin? D’habitude, quand la troisième année allait se baigner à cette heure si, il n’y avait personne. Elle croisait de temps en temps des gens, mais qui était vraiment triste, ce qui n’avait pas l’air d’être le cas. Après avoir parler, la Gryffondor plongea sous l’eau, pour avoir cette sensation qu’elle aimait beaucoup. Quand elle remonta à la surface, la jeune fille lui adressa la parole mais sèchement, comme si elle avait été déçu des paroles précédentes d’Elfie. Mais en même temps, que pouvait elle dire d’autre, elle avait envie d’être seule et puis c’était clair ce qu’elle faisait quand même. Mais bien décidée à ne pas s’énerver trop vite, elle lui répondit:

-Oh bah désolée, mais vois tu, je me baigne juste, j’aime bien ça, c’est tout!

La jeune fille était quand même curieuse de savoir qui c’était. Elle sortit donc de l’eau, grimpa sur le ponton. Là elle pu remarquer Maddie Joy, une fille de la même année qu’elle. Elles s’étaient déjà croisées plusieurs fois en cours, ce qui était normal. Elle vit aussi que Maddie lui lançait un regard noir, ce qu’Elfie n’accepta pas du tout.

-Mais pourquoi tu le regardes comme ça? C’est juste que d’habitude je suis seule, c’est rare qu’il y ait du monde!

Connaissant l’identité de la jeune fille, la troisième année recula. Elle pris son élan et fit un plongeon par dessus Maddie pour atténue dans l’eau. Elle fit quelques brasses sans se préoccuper de sa camarade.

Maddie avait décidé de totalement ignorer Elfie, ne lui accordant qu'un regard noir avant de totalement se détourner d'elle mais cette dernière semblait apparemment savoir lire dans les pensées.

Alors que la nageuse de l'extrême sortait de l'eau glacée, Maddie ne marmona qu'un "oui oui, comme tu veux" en guise de réponse se moquant bien qu'elle l'entende ou non. Elle n'en avait plus rien à faire d'elle. Elle était désormais à des années lumière de vouloir faire la conversation avec la Gryffondor et encore moins d'avoir à se justifier à propos de son précédent regard dont il n'était pas difficile de trouver la cause. Bien décidée à respecter leur souhait respectif de solitude, Maddie prit appui pour se relever dans le but de quitter les lieux mais c'est alors que, dans son dos, la jeune fille s'était apparemment élancée et lui passa, au même instant, par-dessus la tête afin d'effectuer un plongeon.

Cette action totalement inconsciante du danger fit perdre l'équilibre à Maddie qui, en une fraction de seconde, se retrouva dans les eaux gelées et grouillantes de créatures du Lac Noir. Sous l'effet de surprise et du choc de température, elle paniqua et avala la tasse. Fort heureusement, son cerveau retrouva rapidement ses facultés. Bras et jambes parvinrent à effectuer les mouvements nécessaires pour la maintenir en surface. Maddie, elle, fulminait.

"Mais t'es complètement cinglée ma parole ! Qu'est-ce qu'il t'a pris de faire ça ? Ça tourne vraiment pas rond dans ta tête !"

Elle était folle de rage et, si l'eau n'était pas si gelée, elle aurait volontiers fait regretter son geste à la cascadeuse. Cependant, elle claquait des dents et n'avait qu'une envie : sortir de là au plus vite.

Elfie trouvait Maddie vraiment inintéressant elle osait même pas dire qu’elle ne voulait pas parler, simplement. La troisième année était là avant de toute façon, si la poufsouffle était énervée, c’est elle qui devait partir. Elfie pour s’amuser, avait effectué un plongeon. Malheureusement, son pieds entraîna Maddie dans l’eau. Elle tomba sans trop se faire mal, mais elle changea de couleur au contact de l’eau froide. Pour ne pas qu’elle gèle, il fallait qu’elle se concentre. Mais avant qu’elle puisse ouvrir la bouche, l’autre troisième année commença à l’engueuler. Elfie ne compris rien et se décida à penser que cela venait de la peur. Elfie ne répondit pas à ça mais ouvrir la bouche pour lui donner des conseils:

-Désolée, pas fait exprès, mais pour ne pas que tu gèles, il faut que tu te concentre sur tout ton corps. Il faut que tu imagines un radiateur dans chaque partie de ton corps, ainsi que la chaleur qui apparaît. Une fois que c’est fait, mets toi en étoiles et regarde le ciel, rien de mieux pour se détendre!

Ce dernier mot, elle l’avait dit, plus froidement que les autres. Pour lui faire comprendre qu’elle était tendu. Elfie avait tout fait pour Maddie, après si elle voulait partir, tanpis pour elle. Elle voyait Elfie pour une folle dingue, alors qu’il suffit de résister un minimum pour aller dans le lac sans souffrir. Sans se préoccuper de ce que faisait Maddie à ce moment là, la jeune fille se mit elle aussi en étoile et regarda le ciel. Il était bleu mais un peu gris de l’hiver. Elle sentait l’eau couler sur son corps, c’était vraiment agréable...

Ce matin, Amaryllis se préparait tranquillement pour effectuer sa ronde habituelle. Le temps s’étant fortement dégradé, elle enfila sa cape au-dessus d’un pull chaud et enroula son écharpe rouge et or autour du cou. La tête légèrement penchée en avant, afin de permettre à ses cheveux d’encadrer et de réchauffer son visage, elle sortit de sa Salle commune en direction du parc du château. Certains élèves se dirigeaient déjà vers la Grande salle pour prendre leur petit-déjeuner, tandis qu’Amaryllis les observait discrètement. Le dos bien droit et le visage inexpressif, la jeune fille ne devait pas avoir l’air bien commode. Sa grand-mère revêtait souvent cette expression lorsqu’elle souhaitait se montrer sévère. Alors, Amaryllis s’était entraînée à l’imiter devant le miroir. Cet exercice était bien ridicule, certes, mais elle espérait que cela aurait le même effet sur les autres, qu’il ne l’avait sur elle.

Une fois sortie, une légère grimace naquit sur ses lèvres. Malgré ses nombreuses épaisseurs de vêtements, elle était frigorifiée. Ainsi, elle accéléra le pas afin de retrouver rapidement la chaleur réconfortante du château. Bien qu’elle appréciait ses promenades dans le parc, celles-ci n’étaient pas idéales sous une telle température. Elles se faisaient plus rares lorsque l’hiver arrivait et seules ses rondes, et quelques cours, la poussaient à se rendre en extérieur. Rares étaient les élèves suffisamment courageux pour braver le froid. Ainsi, lorsqu’elle vit deux ombres au bord du Lac noir, elle fronça les sourcils et accéléra davantage la cadence pour les rejoindre. Quelle fut sa surprise lorsqu’elle les vit à l’eau en une fraction de seconde. La scène s’était passée à une telle vitesse qu’elle n’avait pas eu le temps de la voir, et de la comprendre, en détails. Mais cela avait peu d’importance. Deux résidents étaient à l’eau, en décembre. Il fallait être totalement inconscient pour plonger ainsi dans l’eau gelée.

Une fois devant les deux silhouettes, Amaryllis prit le temps de les détailler avant de s’exprimer. Quelques secondes furent suffisantes pour reconnaître les deux jeunes filles. Elfie, une Gryffondor et Maddie, une Poufsouffle. Toutes deux en troisième année également. Elle savait que la première n’était pas à sa première bêtise. Cependant, elle n’avait jamais rien entendu concernant la seconde. Mais peu importait, elles risquaient d’entrer en hypothermie si elles ne sortaient pas rapidement de l’eau. Malheureusement, Amaryllis ne savait pas comment réagir. Elle n’avait pas encore apprivoisé son nouveau poste de préfète et resta médusée quelques secondes devant le spectacle qu’offraient les deux jeunes filles. Puis, elle essaya de s’encourager mentalement.
*Inspiration, 1, 2, 3.*
Elle inspira profondément.
*Expiration, 1, 2, 3.*
Elle expulsa tout l’air de ses poumons.
Cet exercice avait fait ses preuves depuis des mois désormais. Ainsi, elle l’effectuait dès qu’elle sentait le stress l’envahir. Les sourcils toujours froncés par la tension, Amaryllis prit la parole, la voix claire et forte.



Cette formulation, elle ne l’avait pas improvisé. Sa grand-mère, Judith, commençait souvent ses remontrances ainsi, alors, Amaryllis avait décidé de suivre l’exemple. A nouveau.

Maddie n'en avait que faire des excuses d'Elfie. *Pas fait exprès, pas fait exprès, c'est ça ouai!* grogna-t-elle intérieurement. Elle le savait bien pourtant qu'il était possible que la Gryffondor n'ait pas prévu de la faire tomber. Après tout, elle ne pouvait pas deviner que Maddie allait se lever au même moment. Mais la base du problème était bien là : Quelle idée de plonger par dessus quelqu'un sans prévenir !

Ses débattant contre ses grelottements incontrôlés dans l'espoir de parvenir à effectuer une nage productive afin de rejoindre l'appontement, Maddie ne pouvait empêcher ses oreilles d'entendre les propos d'Elfie.

*Je t'en ficherais des étoiles de mer moi!* s'agaça-t-elle. Elle ne prit absolument pas en compte le conseil de sa camarade. Elle voyait Elfie comme une folle et n'avait qu'un seul souhait : sortir de l'eau au plus vite et fuir loin d'elle. Pourtant, dans d'autres circonstances, se laisser porter par l'eau lui aurait bien plu. C'était même une activité qui lui correspondait totalement. Elle aurait pu à nouveau s'amuser à imaginer des formes aux nuages comme elle aimait le faire plus jeune. Elle aurait été la première à se jeter à l'eau si la température avait été plus appropriée. Elle aurait même pu songer à tremper ses orteils par ce froid glacial si la Gryffondor ne s'était pas montrée agressive avec elle et si, elle-même avait été dans un meilleur état d'esprit. Tout cela faisait que, à ce moment, c'était impossible pour elle de rester une seconde de plus en ce lieu. Il ne faisait pas chaud et elle n'avait pas choisi d'aller dans l'eau.

Alors que sa main allait tant bien que mal enfin saisir le bois du pont. une voix féminine intervint. Maddie reconnu instantanément la préfète de Gryffondor. Elle avait l'impression d'être en plein cauchemar.

"Oh non, c'est pas vrai. Manquait plus que ça..." ne put-elle s'empêcher de dire à haute voix, pensant qu'elle risquait d'avoir des ennuis. Elle enchaîna :

"Crois moi ou non, mais pour ma part c'est un accident. Je suis tombée dans l'eau. J'aurais pris le temps de retirer mes vêtements sinon. Je suis congelée, je veux rentrer." dit-elle pour sa défense avec un regard plaintif. Elle se moquait bien de ce qu'Elfie allait dire pour se justifier. Maddie n'avait pas dit que c'était de sa faute si elle se trouvait là, elle s'estimait déjà bien assez gentille.

Maddie ne l’écoutait absolument pas, enfin n’approuvait pas ses dires. La poufsouffle était persuadée que Elfie l’avait fait exprès, ce qui n’était absolument pas vrai. Aussi, pourquoi s’était elle levé à ce moment ? Elle était assise depuis le début. Elfie décidant de passer au dessus lui répondit:

-Crois ce que tu veux, moi je m’en fiche!

Elle continua à se laisser porter en espérant que Maddie en fasse de même. La poufsouffle voulait sortir et ne pensait seulement au froid ce qui l’a frigorifiait encore plus. Si seulement elle l’écoutait, Elfie savait comment faire, car sinon elle aurait été congelée depuis bientôt dix minutes. La troisième année regardait Maddie faire et trouvait son comportement débile. Si elle avait froid, soit elle écoutait Elfie, soit elle sortait, mais elle restait pas dans l’eau sans rien faire.

Et la cerise sur le gâteau, une voix retentit de sur la berge. Cette voix, était reconnaissable, c’était Amaryllis, la nouvelle préfète de Gryffondor. Elle était de son année mais plus petite. Elfie n’allait pas se laisser faire par une plus petite mais ce soir ne voulant pas des ennuis, elle resta calme. Du moins pour le moment. Elle avait juste demandé ce que les deux jeunes filles faisaient ici, rien de bien méchant. Maddie par-là en premier et Elfie n’aillant aucune excuse, s’appuya sur les paroles de la poufsouffle pour répondre:

-Moi j’ai vu Maddie tomber alors j’ai vite enlevé mes affaires et j’ai plonger pour la récupérer.

Elfie ne savait pas si ça allait passer mais elle s’en fichait. Elke faisait ce qu’elle voulait dans le château, ce n’était pas nouveau. Pour se rapprocher plus de la préfète, Elfie s’agrippa au ponton, et se hissa hors de l’eau. Elle partit en direction de sa cape où elle s’allongea. Elle attendant plus que la suite des paroles de l’autre rouge et or.

Amaryllis observa ses deux camarades qui tentèrent toutes deux de se dédouaner. Leurs arguments étaient plus ou moins bons. L’une prônait la chute, tandis que l’autre affirmait lui être venue en aide. La blondinette était loin d’être une enquêtrice et elle ne souhaitait pas jouer la policière. Elle n’avait ni le temps, ni l’envie d’interroger les deux jeunes filles. De plus, certains détails ne trompaient pas. Notamment quant à l’allure d’Elfie. Il se dégageait en elle un air nonchalant qui agaça fortement Amaryllis. Elle ressentait la désagréable impression d’être prise pour une idiote. Naturellement, elle détestait ce sentiment. Rares étaient les personnes tolérant d’être prise pour plus bêtes qu’ils ne l’étaient. Cependant, probablement dû à son éducation, ce ressentiment s’était transformé en peur. La peur de l’humiliation. Sa confiance était en chute libre depuis quelques mois. Ajoutez à cela l’angoisse de ne pas être à la hauteur des espérances, et vous obtiendrez une jolie confiture d’Amaryllis. Ainsi, elle plissa les yeux par automatisme avant de se diriger vers Elfie, tranquillement installée sur sa cape. Une fois devant cette dernière, la préfète se tourna vers Maddie et l’incita à les rejoindre d’un mouvement de tête. Les sourcils toujours froncés, elle se tourna à nouveau vers sa camarade Gryffondor.

Elle resta muette pendant plusieurs secondes qui lui parurent durer une éternité. Elle n’avait pas pour habitude de réprimander autrui, et bien qu’elle ait réussi à faire preuve d’un minimum d’autorité quelques secondes auparavant, elle ne savait plus comment réagir. Devait-elle se montrer compréhensive ? Devait-elle laisser couler pour une fois ? Devait-elle les emmener voir les Directeurs de maisons ? Ou encore, devait-elle les emmener à l’infirmerie avant qu’elles ne tombent toutes deux malades ? Amaryllis ne connaissait aucun sortilège pour les réchauffer, elle n’avait pas encore étudié cela et ne s’était jamais attardée sur un tel sortilège. Elle n’aurait jamais imaginé une telle situation se produire sous son nez, mais elle accepta son erreur et ne s’attarda pas davantage sur cela.

Malgré le froid mordant, la Gryffondor retira sa cape en grimaçant et la tendit à la Poufsouffle. Elle ne le faisait pas de gaieté de cœur, cela se voyait à son sourire crispé, qui se voulait pourtant avenant. Puis, elle prit la parole en pensant d’abord à leur santé, avant de penser à la sanction.



Elle fit une pause, regarda tour à tour les deux jeunes filles et reprit la parole, d’un ton qui se voulait plus doux. Malheureusement, la douceur n’était pas comprise dans le pack Amaryllis.