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24 oct. 2020, 12:32
Mayday  RP+   Libre 
13 octobre, 19h00


Douce fraicheur de la nuit qui tombe s'empare de moi. Nous ne sommes pas encore au soir, disons plutôt en soirée, mais déjà la lune commence à se dessiner dans le ciel. Je me balade près de l'eau. Le bruit du vent sur le lac m'apaise. Ca me permet de réfléchir. J'ai croisé Lumah plusieurs fois dans les couloirs, depuis un mois que je suis de retour à Poudlard, mais elle n'a pas daigné me regarder. J'aurais aimé aller la voir, lui parler, m'excuser pour rien, pour tout, mais je suis trop fier pour ça. Et si la fierté était synonyme de bêtise? Dans ce cas je ne serais pas le premier idiot de cette planète. De toute façon ça n'aurait servi à rien et dans le pire des cas ça aurait même empiré mon cas. Lumah me déteste. Tout le monde me déteste. Je suis pas foutu d'être aimé par plus de deux personnes. En plus depuis la rentrée Lexa est différente, je sais pas ce qui a changé exactement chez elle. J'aurais pensé qu'elle serait heureuse de ne plus me voir avec Lumah, elle qui essayait depuis un an de nous séparer, mais bien au contraire, elle reste silencieuse. Comme si entre nous s'était installé un mur infranchissable. Et ça me fait mal. Mais je ne l'abandonnerais pas. C'est hors de question. Même si le silence doit continuer à s'installer je ne la laisserais pas tant qu'elle ne m'aura pas chassé. Elle est tout ce qu'il me reste. Ma dernière amie, ma dernière famille. Si elle s'en va, j'implose. Peut-être que si je lui dis elle me dira ce qui ne va pas, elle me parlera, et ainsi tout redeviendra comme avant. Sans Lumah.


Mais sans Lumah ne sera pas comme avant. Lumah faisait parti de mon passé, de mon présent et devait faire partie de mon futur. Comme Felinah que je ne croise plus non plus et avec qui je me contente désormais de "bonjour", "tu vas bien?", "quoi de neuf". Tout ceux à qui je tiens finissent toujours par sortir de ma vie, de manière plus ou moins brutale. J'ai fini par m'y résoudre.


Je m'arrête, face à l'étendue d'eau. Le coucher du soleil est splendide. Je m’assois pour le contempler. Son reflet dans l'eau est encore plus beau que l'original. Et si ce n'était pas le seul à avoir un reflet plus beau que le modèle? Pris de curiosité je m'accroupis au bord de l'eau. Et j'observe mon reflet. Je ne sais pas vraiment ce que je vois. Je me suis toujours trouvé beau, d'ailleurs je suis loin d'être le seul à avoir fait cette constatation, mais là quelque chose gâche le portrait. J'essaie de mettre le doigt dessus mais rien y fait. Mes yeux, bien que cernés, ont toujours leur belle couleur bleu-grise. Mes cheveux bruns ne sont pas parfaitement coiffés comme l'année dernière mais ils sont loin de manquer de charme avec leurs légères boucles. Mon nez et ma bouche n'ont pas bougés non plus. Mon visage qui n'était déjà pas bien gros s'est encore affiné comme le reste de mon corps. Mais ce n'est pas ça. Alors quoi? Qu'est ce qui a changé? Je remonte les manches de mon pull et commence à tracer du bout de mon index le contour de mon visage, encore et encore. Mais ce qui attire soudain mon attention n'est pas sur mon visage, c'est sur mon bras, sur cette trace de brûlure, qui na partira sûrement jamais. En frissonnant je rabaisse vivement les manches de mon pull. Je sais ce qui a changé. Tout a changé. Je ne suis plus le même. C'est mon aura, ce que je dégage qui a changé. Avant j'attirais tout ceux qui passait vers moi. Tout le monde venait me parler, même lorsque je n'avais que faire de leurs récits. Aujourd'hui je fais peur. On dirait que je suis prêt à attaquer tout ce qui bouge. Que je suis sur les nerfs. Je suis percé à jour. Je n'ai plus ma carapace. C'est tout ça qui a changé. Mais je ne veux pas faire peur. Je veux être aimé, admiré, adulé même.


J'avais tout ça avant le fiasco de la LAM. Une place dans l'équipe de Cheerleading, des camarades qui m'appréciaient, une réussite sociale. Mais je suis parti de l'équipe de Cheer, et pas mal de mes camarades m'ont tournés le dos. Je suis toujours commentateur oui, mais qui se soucie d'un commentateur comme moi? On l'écoute, on rigole à ses blagues, mais après le match les seuls héros sont les joueurs de Quidditch et on oublie ceux qui ont passé le match à tout regarder attentivement pour que nous ne rations rien. En fait la LAM et ses membres c'est tout ce qu'il me reste, voilà pourquoi je ne peux plus faire marche arrière. Mais ça qui le comprendrait? Qui m'écouterait en parler sans porter aucun jugement? Personne.


Si vous souhaitez répondre vous n'avez qu'à m'envoyer un hibou dans lequel vous devrez placer le mot ministre afin que j'ai la certitude que vous avez bien tout lu jusqu'au bout :disguise: / / Partenaire trouvée, merci à elle!

5ème année RP; Batteur des Crochets d'Argent depuis la rentrée 2047; Préfet inRP à compter du 1er mai 2048.
Membre du Sixtgang.
Couleur de dialogue #134f5c

24 oct. 2020, 20:12
Mayday  RP+   Libre 
13 octobre 2045
Lac — Poudlard
5ème année



Le nez tourné en direction de la rive, je plisse les yeux, concentrée sur ma recherche. Le soleil est beau, ce soir. Couchant, mais splendide. Le vent berce ma marche, il souffle tendrement autour de moi, jouant avec mes mèches de cheveux et soulevant les pans de ma robe d'école. Il n'est pas suffisamment bruyant pour couvrir les frémissements de l'herbe que j'entends dans mon dos. Zikomo me suit à quelques mètres de distance. Il sautille parfois pour éviter une touffe d'herbe plus imposante qu'une autre. Même s'il est discret, j'ai appris depuis le temps à tendre l'oreille pour savoir où il se situe en toute circonstance. Il n'a rien dit depuis un moment, il se contente de marcher et parfois s'éloigne de moi s'il entend un rongeur fourrager dans un coin — à croire que cette créature n'est jamais rassasiée.

Dans ma main droite, mes doigts jouent avec ma baguette magique. Ma *nouvelle* baguette magique ; je ne saurais m'en lasser. Je passe des heures à l'observer, à la tourner dans tous les sens et à relire en boucle le message que m'a laissé Ururu Yokohyama. Je n'arrive toujours pas à croire en ma chance. Et cette baguette est tout simplement *incroyable*. Lorsque je lance un sortilège, je sens quelque chose se soulever dans mon estomac, je n'arrive pas à savoir ce que c'est exactement. Je me sens à la fois très grande et très petite, très chanceuse aussi, et incroyablement fière de moi. La petite gamine qui n'a pas été foutue de rester près d'un mage imminent *Chu-Jung* pour apprendre de lui, celle qui s'est fait virer pendant six mois du château se retrouve finalement avec la création d'une sorcière japonaise entre les mains, une baguette incroyable, unique, parfaite, sensationnelle. Je baisse les yeux sur cette dernière, ravie quoique l'humeur légèrement assombrie par le souvenir de Chu-Jung.

*Pense pas à lui*.
Depuis l'arrivée de la boite dans la Grande Salle ce soir-là, Chu-Jung me hante. Je n'arrête pas de penser à lui. Je rêve même de lui — parfois, ce sont des cauchemars. Étrangement, je ne me souviens pas de ses traits. Je n'arrive pas à me rappeler de sa tête, ni même de sa voix, de sa taille, de sa coupe de cheveux. Je ne me souviens de rien, absolument rien, pas même de la forme exacte de ses magnifiques bracelets de jade. J'ai l'impression que les seuls souvenirs de lui que j'ai sont ma jalousie et mes regrets (que j'essaie la plupart du temps d'oublier).

D'un soupir, j'éloigne ces pensées et me concentre sur la rive du lac qui défile sur ma droite au rythme de mes pas. Je ne suis pas ici pour penser à lui, mais pour tester ma baguette, comme bien souvent ces derniers temps — je n'arrive pas à me passer des sensations qu'elle me procure. Et marcher loin des Autres me fait oublier pendant un temps toutes ces choses qui me hantent, à commencer par Chu-Jung et ce foutu tournoi.

J'avance silencieusement pendant quelques temps, mes pieds raclant contre les galets qui parsèment la rive. *Trop petit*, me dis-je régulièrement lorsque mes yeux tombent sur un rocher. Trop petit, trop petit et encore trop petit. J'ai l'impression d'avoir explosé tous les rochers qui habillent cette partie du lac, ce qui ne serait pas étonnant vu que je passe mon temps ici à tester ma magie. La prochaine fois, il me faudra changer d'endroit — ou de cible. *Ou de sortilège*.

« Aaah, » murmuré-je soudainement, laissant apparaître sur mes lèvres un sourire ravi.

Là, tout au bord de l'eau, à moitié caché par la pénombre et l'eau sombre du Lac Noir, un rocher suffisamment imposant pour être réduit en poudre dans une explosion impressionnante. Il est parfait, ce rocher. De quoi laisser éclater au grand jour l'osmose parfaite de ma magie et de ma baguette. Je me place à distance respectable et ferme les yeux, me concentrant sur ce que je veux, ce que je veux exactement, ressentant ma magie et, dans le creux de ma main, les douces aspérités qui parsèment ma Moitié.

« Reducto, » annoncé-je d'une voix calme en pointant le bout de mon arme en direction du rocher.

En une fraction de seconde, le rocher est réduit en poussière, provocant une gerbe d'eau qui éclabousse le bout de mes chaussures. Contre ma paume se ressentent encore les vibrations de ma baguette et dans le creux de mon ventre mon excitation. Je ne peux m'en empêcher : j'éclate de rire.

« C'était gé-nial, Zik ! » m'exclamé-je à voix haute.

Et voilà !
Je ne sais pas exactement où se situe Antonn. Il peut être à coté et se recevoir des gerbes d'eau ou être plus loin et apercevoir ce splendide spectacle ou ailleurs ; à toi de voir !
Merci à toi, plutôt !

24 oct. 2020, 23:29
Mayday  RP+   Libre 
Alors que cet engourdissement caractéristique, celui qui vient quand la tristesse et la nostalgie s'emparent de moi, arrive doucement je tend l'oreille. Le regard dans le vide, j'écoute tout ce qu'on me laisse entendre. Le bruit du vent qui frôle les branches des arbres, celui du pépiement des oiseaux, l'autre encore du clapotis de l'eau. Quand on pense à tout ce que la nature a à nous offrir si on est prêt à recevoir. Tout ce réconfort, simple, mais présent. En fait dans ce fouillis elle est ma dernière alliée si on y regarde de plus prêt. La seule qui continue à m'accueillir lorsque je cherche un refuge. Évidemment elle ne me répond pas, mais finalement ce n'est peut-être pas plus mal. Lorsque je parle à un semblable il cherche à tout prix à trouver des solutions à mes problèmes. Mais parfois quand on confie un problème, on se fiche des solutions, on veut seulement une oreille attentive, une âme compatissante. Quelqu'un qui souffrirait en silence avec nous. En tout cas je crois que c'est ce genre de soutient que j'ai tant cherché. Sans réellement le trouver hélas.


Je ressens tout à coup comme une présence à mes côtés. Est-ce Eux? D'habitude ils ne viennent que lorsque je suis affaibli. D'ailleurs en ce moment je ne les vois plus en journée, ils ne me suivent plus. Bien entendu ils n'ont pas disparus, ils continuent de m'empêcher à dormir, autrement ce serait bien trop beau. Mais disons qu'il m'offrent des instants de répits. Méfiant, je me redresse, la main serrée autour de ma baguette. Elle est inutile contre eux mais elle m'apporte quand même une certaine protection, du moins dans ma tête. De toute façon comment combattre des êtres dont je ne suis pas sûr qu'ils existent en dehors de ma tête.


Enfin je localise la source de cette présence. Il y a une fille. Une inconnue. Depuis quand est-elle là? M'a t-elle vu? Sans doute pas puisqu'elle me tourne le dos. Et on ne tourne pas le dos lorsqu'on se sait accompagné de quelqu'un dont on ignore tout. En tout cas je crois que c'est l'une de mes règles. Je l'observe, sans rien dire. J'essaie de déterminer quel est l'objectif de sa présence ici. Soudain je sursaute, je ne vois pas très bien d'où je suis mais je jurerais qu'elle vient de réduire un rocher en poussière, comme ça, d'un coup. Il y avait un rocher et une explosion plus tard, rien. Qu'a t-elle fait exactement?


Et maintenant la voilà qui rigole et s'exclame. Comment d'autres peuvent avoir le droit d'être si heureux lorsque moi je souffre autant. Je ne le supporte pas. Si je ne peux pas avoir le bonheur pourquoi d'autres l'auraient? Et en même temps qui suis-je pour m'opposer à ce qu'elle possède ce bonheur que je convoite. Peut-être qu'elle a déjà eu sa dose d'épreuves. Je ne connais rien de cette fille et pourtant m'en voilà jaloux. Je ne me reconnais plus. En même temps comment le pourrais-je lorsque je suis devenu une pâle copie du vrai moi?


J'ai mal à la tête et marre de tout. De cette vie que je ne maîtrise plus et dont je deviens spectateur. Un spectateur qui serait devant un très mauvais film mais forcé de le finir, d'aller jusqu'au bout. Le temps file et moi je ne parviens pas à le rattraper.


Je pose une nouvelle fois un regard envieux à la fille. J'aimerais partager son bonheur, aller vers elle, goûter un peu de sa joie. Mais ma présence fanerait sûrement ce beau sentiment qui est en elle en ce moment. J'ai peur que, si je tente de l'approcher, elle rejette ma présence. Alors je préfère rester là, dans l'ombre, attendant qu'elle s'en aille pour partir à mon tour. Avec un peu de chance elle ne me verra même pas et pourra aller se coucher sans songer à moi une seule fois. Alors que de mon côté je passerais la soirée à me questionner sur ce qui aurait bien pu se passer si j'avais été la voir. Comme d'habitude des remords.


J'abandonne une fois encore mon esprit aux sons qui m'entourent et cette fois-ci, je met à fredonner une vieille chanson qu'écoutait parfois ma soeur lorsque nous étions plus jeunes. Des souvenirs me reviennent rapidement et de nouveau je me perd dans mes pensées et mon regard, lui, retombe dans le néant. Je ne vois encore une fois plus que ce que je veux voir. Et ainsi je me laisse bercer par la douceur de mes songes, ces souvenirs dans lesquels je n'étais pas encore un enfant que la réalité de ce monde a contraint à grandir trop vite. Une réalité que j'aimerais savoir si différente.


Bon, c'est beaucoup de mots pour peu d'action, j'espère que ça ne te dérangera pas!

5ème année RP; Batteur des Crochets d'Argent depuis la rentrée 2047; Préfet inRP à compter du 1er mai 2048.
Membre du Sixtgang.
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25 oct. 2020, 01:56
Mayday  RP+   Libre 
Cela ne me dérange absolument pas ! J'ai beaucoup aimé te lire !

Le regard posé sur mon exploit, j’attends que vienne une réponse de mon ami bleu. Il va certainement arriver, sauter sur mon épaule et s’exclamer, ravi : « C’était incroyable ! ». Ce qu’il y a de bien avec Zikomo, c’est qu’il se réjouit toujours des jolies choses que je fais, c’est le premier à me féliciter et à me montrer qu’il est fier de moi. Aujourd’hui encore, j’attends qu’il me fasse des compliments, qu’il pose sur moi son regard brillant ; j’aimerais qu’il me dise encore que bientôt, j’aurais le niveau suffisant pour affronter Erza, qu’il me pense plus forte que je ne le suis réellement.
J’apprécierais beaucoup.
Alors pourquoi ne dit-il rien ?

Je jette un regard par-dessus mon épaule. Là-bas, se détachant dans le ciel, de plus en plus sombre au fur et à mesure que le soleil se couche, la masse imposante du château. Je ne vois aucune tâche bleue dans l'herbe, je ne vois rien du tout. *L’a p’t-être continué sans moi*. Cette idée me dérange beaucoup — elle signifie que Zikomo n’a pas vu mon exploit et qu’il ne peut donc pas me féliciter. *Pas grave, je recommencerais*, même si je dois exploser tous les rochers des environs. De toute façon, j’en suis capable alors pourquoi ne pas le faire ? *J’suis l’ennemie des rochers*, pensé-je en ricanant doucement. Si l’idée m’amuse, très rapidement je perds mon sourire — jouer ne me semble plus aussi sympa qu’avant, je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que jouer toute seule n’est pas marrant ; ou parce que j’aurais seize ans dans deux mois, très certainement.

Je jette un dernier regard à la poussière qui a remplacé mon rocher et, baguette en main, me détourne pour continuer mon chemin. Au lieu de surveiller la rive du lac, cette fois-ci j'observe la pente douce qui remonte vers le château, à la recherche de Zikomo, embêtée de l’avoir perdue. Je n'aime guère me retrouver seule. Je gonfle mes poumons d’air, mes yeux balayant les alentours, et prononce d’une voix claire :

« Zikomo ? T’es où, pu… »

*... tain*.
Mes mots me sont arrachés lorsque mon regard se dépose sur cette chose à demi-cachée qui me regarde. Ce n’est pas Zikomo, non ; c’est trop humain pour être Zikomo. Trop humain, trop curieux, trop indiscret. Je m’arrête aussitôt. *Comment j’ai fait pour pas l’voir ?*. Un garçon brun, à la tronche terriblement banale bien qu’elle ne soit pas désagréable à regarder. Irrémédiablement un Autre. J’ai certainement dû le croiser une fois ou deux dans les couloirs, mis à part cela c’est un terrible inconnu. Terrible inconnu qui patientait dans l’ombre le temps que je… *Quoi ?*. Peut-être espérait-il que je passe sans le remarquer — dans ce cas, il est plus intelligent qu’il en a l’air. Je regrette de l’avoir vu, cela me force à m'arrêter.

Les sourcils froncés, gênée malgré moi, je range mes mains (et ma baguette) dans mes poches et me penche ; une fois à droite, une fois à gauche : pour être certaine que Zikomo ne se cache pas dans le coin. Ce n'est pas possible qu’il ait disparu. La seule explication possible est qu’il a trouvé un rongeur à poursuivre. Dans ce cas, il peut être n’importe où et le mieux à faire serait de rester au dernier endroit où il m'a vu pour que nous puissions nous retrouver.
Ou alors…
*Ah nan !*.
Ou alors je demande à ce gars. Il est possible qu'il ait aperçu mon ami gambader dans une direction particulière.

Je soupire, grimace, me tourne vers le lac pour cacher ma frustration, prends quelques secondes pour réfléchir. Le problème avec les Autres — puisqu’il y a toujours un problème avec eux — c’est que dès lors que je leur adresse la parole ils pensent que je vais passer le reste de mon temps à discuter. Comme s’il y avait quoique ce soit d’intéressant à parler avec un inconnu un soir à dix-neuf heures au beau milieu du parc. Je n'ai aucune envie de faire cela. Pourtant, j'ai conscience d'une chose : je n'ai pas plus envie de perdre mon temps. Et poursuivre Zikomo me fera perdre mon temps.

Je soupire, encore, et daigne regarder le garçon.

« T'as pas vu un... » Je prends le temps de trouver mes mots — cet abruti ne comprendra rien si je dis Mngwi. « Une créature bleue ? De cette taille-là, » précisé-je en espaçant les mains de quelques centimètres devant moi pour lui décrire vaguement la taille de Zikomo.

J'aurais certainement pu m'arrêter à créature bleue. Peu importe sa taille, s'il a aperçu une bestiole bleue comme le ciel poursuivre un rongeur, il s'en souviendra, c'est certain.

25 oct. 2020, 09:36
Mayday  RP+   Libre 
Mince, me voilà repéré. Enfin je crois. Je me demande si je ne ferais pas mieux de partir tout de suite mais cela ne me ferait-il pas paraître plus louche que je ne le suis déjà? Un vieux proverbe latin dit "In dubiis abstine", dans le doute abstiens-toi. Alors c'est ce que je fais, je m'abstiens et j'attends, je l'attends, ne bougeant pas d'un pouce. D'ailleurs ma patience est plus ou moins récompensée puisque quelques instants plus tard elle se tourne vers moi. Pas de gaîté de coeur visiblement, ce qui me fait penser que j'ai eu raison de ne pas la déranger tout à l'heure. Je la regarde, méfiant. Qu'est-ce qu'elle peut bien me vouloir? Ne peut-elle pas continuer de détruire des rochers sans s'occuper de moi? Est-ce si compliqué?


Elle me parle. Complètement concentré sur autre chose, l'information met quelques secondes à arriver à mon cerveau. Je n'entends donc que ses derniers mots. A propos d'une créature bleue, d'une taille approximative de... La distance entre ses deux mains. Ai-je vu ou même aperçu une créature semblable à celle décrite par la jeune fille? Aucune idée, mon esprit était ailleurs, bien loin de tout ce qui se balade sur le lac, je n'avais même pas remarqué qu'elle était accompagnée. Cependant je fais un effort pour rembobiner le fil de ma mémoire. Ca ne me coûte rien et ça l'aidera sûrement puisque je présume que cet animal doit être très important pour elle puisqu'elle est venue parler à moi, un inconnu, dans le seul but de le retrouver.


Lorsque je suis arrivé, elle n'était pas là, j'en suis persuadé, donc son compagnon ne devait pas être là non plus, ce n'est pas à ce moment que je dois chercher. Mais alors quand? Peut-être pendant que je la regardais détruire un rocher? J'essaie de me rappeler de tout ce qui se passait autour pendant qu'elle faisait son, impressionnante soit dit-en passant , démonstration de magie. Soudain une petite lueur de satisfaction passe dans mes yeux tandis que je me rappelle avoir vu une espèce de tache bleue, passer derrière un des Saules du Parc, situé à une dizaine de mètres de la jeune fille. Je lui indique la direction de l'arbre d'un petit signe du menton avant de prononcer quelques mots.


- Je crois qu'il est parti par là en trottinant.

Je n'ajoute rien. Peut-être parce que je ne vois pas quoi ajouter. Elle m'a seulement posé une question. Je ne désire pas l'embêter en disant des choses n'ayant aucun rapport avec la discussion simplement pour avoir de la compagnie. De plus, elle a l'air préoccupée, ma présence ne risquerait que de l'agacer. Si ma mère était là, elle m'aurait dit de proposer mon aide, au moins par politesse. Mais a-t-elle besoin de mon aide? J'en doute. Cependant je ne saurais jamais si je ne propose pas. Raaaah, ça m'agace, pourquoi est-ce que je me pose tant de questions? La plupart des gens y seraient allés spontanément. La plupart des gens ne réfléchissent pas à leurs actions. Alors pourquoi moi je ne suis pas comme la plupart des gens?


Je me sens comme obligé de lui proposer mon aide, au cas où. Moi qui attends désespérément une main tendue je ne peux laisser ainsi quelqu'un seul alors qu'il a peut-être lui aussi besoin de cette main. C'est la conclusion qui s'impose à moi. Essayant un sourire que je voulais amical mais qui s'est sans doute transformé en une espèce de grimace blasée, ce que je déduis du fait que je n'ai pas envie de sourire. Je reprends la parole, cette fois d'un ton plus hésitant, je ne veux pas imposer mon aide.


- Si t'arrive pas à le retrouver, j'peux t'aider tu sais. Je ne suis pas pressé.

Au moins, me voilà en paix avec ma conscience. Même si elle refuse, je la lui aurais tendu cette main. Je ne serais pas resté là à la regarder chercher. D'ailleurs, même si je ne la connais pas, je n'ai pas l'impression qu'elle voudra de mon aide. Mais étrangement ça fait si longtemps que je n'ai pas eu l'occasion d'aider quelqu'un que j'en ai presque envie, moi qui voyais ça comme une corvée. Je ne sais sincèrement pas ce qui m'arrive. Je suis perdu, complètement paumé. Comme si mon esprit peinait à ressortir du labyrinthe dans lequel il avait pénétré malgré lui.


C'est un plaisir réciproque! Je suis curieux de voir comment la rencontre entre nos protégés va évoluer!

5ème année RP; Batteur des Crochets d'Argent depuis la rentrée 2047; Préfet inRP à compter du 1er mai 2048.
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25 oct. 2020, 17:17
Mayday  RP+   Libre 
Qui, je me le demande, qui donc peut prendre autant de temps pour réfléchir ? Soit il a vu Zikomo soit il ne l’a pas vu, pas besoin de tergiverser pendant trois plombes. Et puis, enfin, Zikomo est bleu ! Mon regard las ne quitte pas le garçon, mais mon impatience peut certainement se deviner sur mon visage, entre mes soupirs et le jeu de mes sourcils. Je dois d’ailleurs me faire violence pour ne pas battre du pied ou insister : « Bah alors ? La question est simple, non ? ». Cet Autre a l’air trop perdu pour que je le bouscule. Je n’ai pas envie de me retrouver avec un gars geignant sur les bras, je n’ai pas le temps.
Je regrette de lui avoir demandé.
Je regrette, jusqu’à ce qu’il me réponde enfin, avec une précision qui m’étonne.

*Par là ?*.
Je jette un regard au saule que me désigne le garçon. *Par là ?* me répété-je, sceptique. Merlin, mais Zik est-il incapable de me prévenir quand il se barre loin de moi ? Un petit « j’ai vu une souris, j’arrive », est-ce trop demandé ? Pendant une fraction de seconde je me demande si ce gars me ment. Finalement, puisque je ne trouve pas de raison pour laquelle il aurait pu me mentir, je décide que ce n’est pas le cas. S’il dit que Zik est parti par là-bas, c’est bien qu’il est parti par là-bas. A mon plus grand désespoir. Peut-être devrais-je le laisser courir après les rongeurs ? Après tout, Zikomo n’est pas du genre à vouloir que je le suive partout et n’importe quand ; il est indépendant. Mais entre rester ici avec ce gars et poursuivre un Mngwi mort de faim, je préfère encore la seconde option.

Je m’apprête à me détourner et à lancer un vague remerciement à l’Autre quand il me propose son aide. Cette fois-ci, c’est une grimace surprise qui me déforme le visage. Et au vu de l'expression qui habille la face du garçon, j’imagine que lui-même n’a pas plus envie que moi de m’accompagner. *C’est un sourire, ça ?*. S’il y a bien une chose que je n’aime pas chez les Autres, en plus des pleurs et des paroles inutiles, c’est la politesse. Les gens sont toujours polis quand il n’y a pas besoin de l’être. Pourquoi me proposer son aide s’il n’a pas envie de m’aider ? Cela me dépasse. Mais je suis bien trop mauvaise pour décrypter les expressions des gens — peut-être que cette espèce de sourire qui déforme la bouche du garçon est le plus beau sourire qu’il peut m’offrir, qu’en sais-je ? Ou peut-être a-t-il un papa qui ressemble à Papa et qui lui dit : « Il faut sourire, c’est une question de politesse ».

Sur mon propre visage, aucune grimace polie — je n’ai pas envie de feindre le moindre sentiment, surtout pas auprès d’une personne que je ne connais pas et qui ne peut rien m’apporter. C’est donc une face exempt de sourire ou de quoi que ce soit d’autre que je présente au gars lorsque je lui annonce d’une voix égale :

« J’ai pas besoin d’aide. »

Ce n’est pas un mensonge. Je suis tout de même capable de retrouver Zikomo sans aide, la tâche ne présente aucune difficulté : je dois seulement arpenter le parc. Et puis, même si la tâche avait été plus ardue, je n’aurais pas accepté son aide — je peux très bien me débrouiller toute seule. Et je n’ai aucune envie de me coltiner sa présence. Rien que d’y songer, des frissons me secouent. Je ne comprends vraiment pas comment on peut apprécier passer du temps avec des inconnus qui paraissent aussi peu intéressants. Aodren aurait accepté l’aide de ce gars, c’est certain, et il lui aurait posé plein de questions pour apprendre à le connaître — mon frère et moi sommes si peu semblables.

« Et puis je t’assure, poursuis-je, un rictus au coin des lèvres, t’as pas envie de voir un mulot se faire égorger, t’y survivrais pas. »

*Eurk*. J’ai beau avoir l’habitude, parfois moi non plus je n’aime pas voir des rongeurs se faire manger par un Mngwi aux dents pointues.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 28 oct. 2020, 11:28, modifié 1 fois.

26 oct. 2020, 11:37
Mayday  RP+   Libre 
Elle refuse. Je m'y attendais. Rare sont ceux qui acceptent une aide qui sort de nulle part. Et encore moins les gens solitaires comme elle semble l'être. Ca ne fait rien, au moins je ne peux pas me dire que je l'ai laissé se débrouiller sans rien tenter pour lui venir en aide. Même si je ne pense sincèrement pas que je lui aurais été d'une très grande aide de toute façon. Plus un boulet plein de bonne volonté traînant dans ses pattes. Autrement dit, un personnage très peu intéressant et même un tantinet agaçant. Je ne sais pas depuis quand je suis capable d'avoir un point de vue critique à mon égard. Mais si il y a une chose dont je suis sûr, c'est que c'est récent. Et pour être honnête ça me déstabilise. Moi qui me suis toujours vu comme une personne parfaite, sans défauts, voilà qu'ils me reviennent tous à la figure sans que je ne leur ai rien demandé. Je hausse donc les épaules en signe d'indifférence.

Mais, à ma grande surprise, elle ne s'arrête pas là en partant traquer sa créature. Elle me glisse une nouvelle petite phrase de... Comment appeler cela? De la dissuasion? C'est le mot dont le sens est le plus proche je crois. En effet je n'ai pas envie de voir un mulot se faire égorger, ça ne fait pas parti de ma To-do List de la journée on va dire. Je plisse le nez un peu repoussé par l'image avant de ricaner.


- Pas faux. Dans ce cas, bonne chance je suppose?

C'est sincère. Mes animaux m'ont déjà parfois déposé en guise d'offrande les restes de leurs proies devant ma porte d'entrée - que je me suis empressé de jeter- mais je prie pour ne jamais les voir les déchiqueter cruellement, alors même qu'elles sont encore vivantes, ces petites créatures qui n'ont rien demandé. Oui, en effet, j'ai plus de pitié pour des souris et autres petits rongeurs que pour certains humains, je ne vois pas où est le problème. Les animaux sont incapables de me détruire. Tandis qu'il n'a fallu que quelques mots tranchants à certains hommes pour le faire. Bien sûr je me reconstruirait, je me suis toujours reconstruit, la destruction n'est qu'une phase, pas une fin. Mais cette fois prendra plus de temps, je le sais. La haine de Lumah, la punition de ma mère et les mots de tout les autres m'ont atteints d'une manière que je n'aurais jamais cru imaginable. Ces sentiments se sont transformés en une arme qui ne cesse de me frapper chaque fois que j'y pense. Ca me fait mal.


Je regarde avec espoir le futur, mais qu'est ce qui me dit qu'il sera meilleur? Tant que je n'aurais pas touché le fond, ils pourront continuer de me descendre. Alors j'en viens à l'espérer ce fond. Ce jour où rien ne pourra être pire. Celui où je pourrais me résigner et me dire " C'est ainsi, maintenant je n'ai plus qu'à avancer malgré tout ces barbelés placés sur mon chemin". Mais peut-être que je n'aurais pas besoin de me résigner. Peut-être que les choses retrouveront leur équilibre, que je ne souffrirais plus, que je pourrais recommencer à sourire sans finir avec une crampe aux muscles de la mâchoire, sourire naturellement et pas par contrainte. Inspirer sans me dire "Ca ira mieux demain" car rien ne pourra aller mieux puisque tout sera perfection.


Mais j'en demande sans doute trop, cette vie n'existe pas, elle n'est qu'un mirage. Toute vie comporte son lot de bonheur et de malheur. Il faut seulement se concentrer sur le bonheur et oublier les malheurs. Seulement lorsque celui-ci se fait rare, ça devient plus compliqué. Et lorsque c'est trop compliqué, on sombre. Je suis en train de sombrer. Mais je tente de me maintenir à flots. Comme si j'arrivais à ralentir les choses en me débattant. Je crois au Destin, ce qui doit arriver arrivera. Ce dernier ne peut pas me laisser couler sans jamais revenir me secourir, c'est la dernière certitude à laquelle je m'accroche.

5ème année RP; Batteur des Crochets d'Argent depuis la rentrée 2047; Préfet inRP à compter du 1er mai 2048.
Membre du Sixtgang.
Couleur de dialogue #134f5c

28 oct. 2020, 17:45
Mayday  RP+   Libre 
Le ricanement du garçon m’étonne. Je ne sais pas très bien à quoi je m’attendais en prononçant mes précédentes paroles, mais certainement pas à un rire, tout petit soit-il. Et certainement pas non plus aux paroles qu’il m’offre. Je pensais qu’il serait dégoûté et qu’il me le ferait comprendre, voire qu’il me poserait des questions et essayerait d’en savoir davantage. D’ailleurs, je pensais même qu’il insisterait pour me suivre et m’offrir son aide. Mais ce n’est pas son but, semble-t-il, au contraire même. *Tant mieux*, songé-je, je n’ai aucune envie de me battre ce soir. C’est agréable de rencontrer, parfois, des Autres qui ont autant envie que moi de rester seuls — ils sont assez rares pour que je daigne accorder une dernière fois mon attention à ce garçon.

« La chance a rien à voir là-dedans, lui indiqué-je avant de me retourner. Salut. »

Et d’un bon pas, j’entreprends de rejoindre le saule dans l’espoir de retrouver rapidement Zikomo. Je me vois déjà embarquer mon ami vers un autre point au bord du lac qui n’est plus un lac. Tant que c’est loin de ce garçon, ça me convient. Quelle n’est pas ma surprise lorsque j’aperçois, tout juste éloignée de quelques mètres de mon point de départ, une tâche bleue se diriger vers moi. Je plisse les yeux pour mieux y voir et soupire en reconnaissant Zikomo qui bondit dans l’herbe, une proie coincée entre les crocs. *C’était bien la peine de d’mander à l’autre*, soupiré-je intérieurement. Si j’avais été un peu plus patiente, Zikomo serait revenu vers moi sans même que je remarque son départ.

« T’aurais pu me prévenir, dis-je pour l'accueillir quand il arrive près de moi.
Je n’étais pas loin, j’avais entendu un mulot. »

Je jette un regard dégoûté audit mulot qu’il a déposé entre ses pattes pour pouvoir me parler.

« Ouais bah si tu m’avais prévenu j’aurais pas eu à parler à l’autre idiot, marmonné-je pour moi en lui jetant un regard noir.
Quoi ? s’enquit Zikomo en dressant les oreilles — comme s’il n’avait pas entendu.
Rien. On repart ? On s’arrête un peu plus loin si tu veux, tu pourras manger ton… Mulot. »

Et sans attendre, je fais marche arrière pour retourner au bord du lac. Je sais que Zikomo me suivra, cette fois. Pour une fois, je suis contente qu’il ait la gueule encombrée par sa proie, cela l’empêchera d’adresser la parole à l’Autre duquel je me rapproche dans l’intention de le dépasser pour aller m’exercer à la magie un peu plus loin sur la rive. En passant près de lui, je lui accorde cependant mon regard. J’ai beau l’avoir qualifié d’idiot, ce n’est pas pour autant que je le pense réellement. Cet Autre a le mérite d’avoir répondu à mes questions sans en poser davantage et sans même insister pour m’aider. C’est suffisant pour que je pose sur lui un regard exempt de toute trace de dégoût ou de jugement.

« Il était bien là où tu m’avais dit, » marmonné-je à son intention en ralentissant en guise de remerciement.

Un dernier regard et je continue mon chemin. J’aperçois là-bas, un peu plus loin sur la rive, un rocher plus gros et plus imposant que tous les autres que j’ai détruit jusque là. Du genre que je ne pourrais même pas soulever de mes deux mains. Du genre qui sera difficile à réduire en poudre d’un seul coup de baguette — le genre, donc, à me donner envie de l’affronter.

Excuse-moi, j'ai un peu tardé à poster.
À toi de voir ce qu'Antonn a entendu de la conversation entre Aelle et Zikomo !

30 oct. 2020, 13:46
Mayday  RP+   Libre 
La chance n'a rien à voir dit-elle? Je ne suis pas d'accord. La chance à toujours tout à voir. Sinon comment se fait-il que sur un même effort fournit dans un même but l'un va réussir et l'autre échouer? Il n'y a aucune justice là-dedans, seulement de la chance. Une chance qui peut parfois être insolente et d'autres fois bien moins. Enfin bon, encore des réflexions qui n'aboutiront à rien. Elles concernent ma vision du monde et chacun a une vision du monde qui lui est propre qu'il n'a pas le droit d'imposer. Donc je ne relève pas et je la laisse partir en silence.


En parlant de silence, son retour me fait du bien. Non pas que la fille ai été bien bruyante, au contraire. Mais entre la solitude et la présence de quelqu'un, il existe une différence abyssale, même si ce quelqu'un n'est pas des plus bavards. Je ne saurais pas vraiment définir ça avec des mots, car ils me paraissent bien insignifiant en comparaison à ce que je souhaite exprimer mais lorsque je suis seul, mon esprit s'enveloppe d'une espèce de bulle dont j'ignore la réelle utilité mais dont je ressens la présence. Je me demande si tout le monde a cette bulle qui l'entoure lorsqu'il a besoin du réconfort de la solitude. Je demanderais peut-être à Lexa à l'occasion, si elle daigne m'adresser exceptionnellement plus de dix mots.


En tendant l'oreille je me rend compte que non, je ne suis pas entouré de silence. L'inconnue parle. A qui? Sa créature? C'est ridicule, comme si elle allait lui répondre. J'ai cependant l'impression d'entendre deux voix, elle dialogue donc bien avec quelqu'un. Les réponses ne peuvent tout simplement pas sortir du vide, même si plus rien ne m'étonne ça me paraît un peu gros. Je sais que ce que je suis en train de faire est malhonnête, mais je tente d'entendre de quoi il est question, même quelques mots qui me permettraient de découvrir l'identité de son interlocuteur. Je pourrais bien évidemment la regarder, pour en avoir le coeur net, mais je ne préfère pas. Elle risquerait d'avoir l'impression d'être espionnée. Je distingue brusquement un groupe de mots qui se discerne des autres. Le seul que j'ai réussi à distinguer en tout cas. "Parler à l'autre idiot". C'est de moi qu'elle parle? Bien sûr que oui, qui d'autre pourrait-elle bien désigner. Je trouve que c'est une drôle de manière de remercier quelqu'un qui vous a aidé mais bon, je ne peux que retenir pour la prochaine fois, si il y a une prochaine fois.


Blessé, je me renferme encore un peu plus sur moi-même. Je m'attendais à tout sauf à ce genre d'attitude en répondant à la fille. Je ne comprend pas pourquoi ses mots m'atteignent. Ce n'est pas une insulte non plus, ce n'est pas comme si elle avait insinué que j'étais un sang-de-bourbe ou ce genre de choses. En plus, je ne la connais pas. Vraiment j'ai du mal à comprendre. Peut-être est-ce un trop plein? Trop plein de quoi? De haine? Ce n'était pas de la haine mais du mépris, et ça me touche encore bien plus.


Je ne m'y attendais pas, mais, en passant près de moi elle m'accorde encore quelques mots. Pourquoi? Pourquoi se donne t-elle la peine de m'adresser la parole si elle me voit comme un imbécile? Non pas que ses mots me pèsent, je n'en suis pas indigné, je les associe plus ou moins à une espèce de remerciement. Mais j'aimerais comprendre comment elle réfléchit. Seulement, je ne pense pas qu'il soit possible de comprendre le mode de fonctionnement de certaines personnes et encore moins si je ne suis même pas sûr de la revoir. Alors je ne lui pose pas la question, je prononce seulement avec ironie la phrase qui suit.


-Comme quoi, il faut croire que les idiots dans mon genre savent encore observer!

Et je me tais de nouveau. Je ne sais pas si elle m'a entendue. Je ne la regarde plus alors je ne peux dire si elle est loin ou bien juste à côté. Dans tout les cas ça m'est un peu égal. Il faut croire que j'ai plus dit cette phrase pour moi que pour elle. Et puis, avec le temps on a l'habitude de parler sans être entendu.


Ne t'inquiète pas, on a tous d'autres occupations, le temps de réponse n'est pas un problème!
J'espère que ce que j'ai écrit te plaira!

5ème année RP; Batteur des Crochets d'Argent depuis la rentrée 2047; Préfet inRP à compter du 1er mai 2048.
Membre du Sixtgang.
Couleur de dialogue #134f5c

30 oct. 2020, 19:50
Mayday  RP+   Libre 
Surprise par la réponse du garçon, je me retourne sans pour autant m'arrêter de marcher, ralentissant néanmoins pour ne pas trébucher. Un sourcil se dresse sur mon front. Il marque mon étonnement, mais pas seulement. Ce gars m'a entendu l'insulter, mais il ne s'est pas énervé. C'est rare. Ce sourcil est comme une invitation ; je le défie de me reprocher, yeux dans les yeux, de l'avoir insulté — pour rien qui plus est, j'en ai parfaitement conscience. D'ailleurs, en y songeant je me demande pourquoi j'ai utilisé ce mot, idiot ; *comme avec Chu-Jung*. C'est ma façon de parler, mais pour une fois je me rends compte que de son point de vue à lui, lui qui ne me connait absolument pas, ce mot doit résonner comme une insulte alors que ça n'en est pas une. Encore une raison, donc, de m'étonner de son absence de colère. Mon sourcil dressé est remplacé par un grimace ; mi-sourire, mi-rictus, je la dédie entièrement au garçon.

« En effet ! lui lancé-je, plus curieuse que moqueuse. J'en suis la première étonnée. »

Un dernière grimace et je me retourne pour regarder devant moi, un rire au coin des lèvres. Il n'y a aucune raison de ricaner, mais le comportement de ce garçon m'amuse. Je crois qu'il me ressemble un peu — la brutalité en moins. C'est moi qui l'ait dérangé en me ramenant dans son coin (mais pour ma défense je ne l'avais pas vu), pourtant il se contente de me répondre sans méchanceté, sans pour autant me donner envie de rester avec lui. En soit, il est poli ; en cela, nous sommes dissemblables. Mais, comme lui, je suis capable de supporter les Autres tant qu'ils ferment leur gueule et qu'ils ne m'approchent pas. Et quelque chose me dit que ce gars ne va même pas s'éloigner quand il me verra m'arrêter à une vingtaine de mètres de lui. Non, il se contentera de rester dans son coin et c'est tout, puisque je ne le dérange pas.

Habituellement, je rechigne à avoir du public durant mes entraînements ; c'est bien pour cela que lorsque je m'exerce à la magie des golems, je me cache dans une salle désaffectée du château — là-bas, impossible de croiser qui que ce soit. Aujourd'hui pourtant je n'ai pas l'intention de disparaître. Déjà parce que ce gros rocher vers lequel je me dirige m'attire réellement, mais ensuite parce que ce gars n'est pas assez consistant pour me donner envie de changer mes plans pour lui.

Accompagnée de Zikomo qui, comme moi, est passé devant le garçon — sans doute lui a-t-il accordé un regard mais, les dents resserrées autour de son mulot, il ne lui a pas adressé la parole — je me rends jusqu'au-dit rocher qui, de près, est bien plus imposant que ce que je pensais. Je grimace, doutant soudainement de moi. Non pas que je ne pense pas être capable de le briser, mais j'aimerais le réduire en poudre, pas le casser en quelques morceaux. Et je serais très déçue si j'échouais.

« Tu veux essayer sur celui-là ? »

Je me tourne en direction de Zikomo. Le Mngwi s'est installé à quelques mètres de moi, dans l'herbe, son rongeur entre les pattes — plus proche de moi que du garçon, remarqué-je en jetant un vague regard dans la direction de ce dernier

« Ouais, soufflé-je. Ça va le faire, non ?
Essaie, tu verras bien. »

Typiquement le genre de phrase que je lui aurais sortie si nos rôles avaient été inversés. Je lui offre un sourire, sincère celui-ci, avant de fermer les yeux, concentrée sur mon futur sortilège.

Je te remercie.
Bien sûr que cela me convient !