Inscription
Connexion

04 janv. 2021, 18:36
 +  Le Bonheur nous écorche  Privé 
ELYNA, 13 ans
19h17, Mardi 28 mars 2045

•••

Image

•••


Le Souffle humide du Soir te propulse vers l'avant. Il force ton pas, se métamorphosant rapidement en une course aveugle. Sentir le vent qui gifle tes cheveux à en souiller tes joues, la peau nue de tes bras au contact direct de l'Atmosphère, les mouvements de ta cage thoracique qui se font moins réguliers, presque imprévisibles, saccadés, alimentés par seules quelques goulées d'air extérieur, l'énergie folle, sans élément déclencheur et sans qu'elle ne semble pouvoir un jour se consumer ; tout cela est foncièrement agréable. C'est cet ensemble vivifiant qui t'arrache un Sourire. Puis un rire hystérique. Il est puissant, profond. Provenant du creux de ton ventre, envoyant dans ton Corps des milliers de secousses qui ne font qu'amplifier ce sentiment d'extrême bonheur qui t'habite. Là. Maintenant. On pourrait croire qu'Il se multiplie à chaque inspiration. Ou alors, grandit-Il, plutôt ? Ton rythme cardiaque s'accélère en même temps que tes pas, s'accompagnant de l'étrange impression que le Sang coulant dans tes Veines se fait plus chaud et parcourt les sinueux chemins que constituent ces tuyaux sources plus rapidement qu'à l'accoutumée. Ça te donne envie de courir encore plus vite, fouler l'herbe en pensant passer au-dessus des Nuages. Près du Ciel. Les bras écartés de chaque côté de tes côtes, tu lèves la tête. Le Ciel n'a pas de teinte exceptionnelle, ce soir. Il est simple. Les Étoiles n'ont pas encore dispersé leur Éclat et attendront sûrement d'être moins observées. Tu te résous à ne pas les apercevoir aujourd'hui. Demain, qui sait ?
Tu redresses la tête, ralentis dans un soupir, sans pour autant t'arrêter complètement. Puis, ton Être s'anime. Intérieurement. Extérieurement. Tandis que tes bras s'alignent par-dessus ta tête formant presque une couronne, tes cinq sens s'éveillent. Ta vision s'élargit, ton odorat amplifie ses fonctions en te permettant de sentir l'odeur de l'eau du Lac, ton ouïe te rapporte le son de tes pas, plus lents à présent, et de l'herbe qui frétille sous tes semelles. Petit à petit, c'est l'ensemble de ton Toi-même qui s'éveille et s'émerveille. Bientôt, tu esquisses inconsciemment des pas de danse, associant une fois un roulement de tête à des pointes, tes baskets frôlant encore le sol, l'autre fois un relâché du buste avec une détente de tes bras. Tu danses. C'est libérateur. Ces simples mouvements ont vidé ta tête de toutes ses Pensées, négatives autant que positives. Juste le Vide. Et le Bonheur à l'état naturel. Brut.

Combien de temps cette euphorie durera-t-Elle ? S'arrêtera-t-Elle ? D'un signe significatif de la tête, tu éloignes ces idées. Pas de questions. Pas maintenant. Pas là. Il faut profiter. Le Bonheur sous cette forme est devenu une denrée rare depuis quelques mois. Il n'est qu'enfoui sous quelques bons centimètres d'épaisseur de négativité sous toutes ses formes : tristesse, rage, colère, dégoût, pessimisme, et d'autres encore, mais trop loin que pour être rattrapé par des mains aussi tremblantes que les tiennes. Et, à quoi les Autres songent en te voyant ? T'enfoncer. Comme l'Autre du Jour Sombre. Depuis, tu ne laisses plus personne t'approcher. Te toucher, encore moins. Ils sont tous pareils, et qu'Elle ne l'ait pas admis rend cette vérité encore plus tangible.

Pour tourner la page, le seul moyen que tu as trouvé est de te sentir libre. Mais sera-ce suffisant ? Tu ne sais pas. Mais ce n'est pas important. L'unique importance, à cet Instant est l'enveloppe de bien-être qui t'entoure comme une bulle. Elle te protège. Ça fait du bien de se sentir invulnérable, forte, puissante. Beaucoup de bien. Trop ? Peut-on être trop heureux ?



Plume de @Lena Smith, prête ?
Enfin, Dansons... Voyons où cela nous mènera. <3

#426b80 // sixième année
grandiose

17 janv. 2021, 19:22
 +  Le Bonheur nous écorche  Privé 
28 mars 2045
Lena Smith
Première année, 11 ans




Image



Ses bottines frôlant le sol, elle marchait au hasard dans le parc, les épaules rentrées et la tête baissée. Elle ne savait pas où elle allait. Vers le Lac, sûrement. Elle aimait y passer du temps en ce moment.
Regarder les vagues lécher la rive.
Plonger ses yeux dans les abîmes noires.
Enlever ses chaussures et tremper ses pieds dans l'eau glacée, au risque d'attraper froid.

Cette fois, elle n'avait envie de rien de tout ça. Elle voulait juste s'asseoir au pied d'un arbre et penser.
Ou lire, s'entrainer à lancer des sorts, ou encore regarder le bel oiseau noir qu'elle faisait apparaitre avec sa baguette, dessiner le lac, le paysage, les Autres.
*Ou juste une seule*

Elle s'arrêta, la tête penchée sur le côté, les yeux pétillants de curiosité - et d'admiration.
À quelques mètres, devant elle, une fille *plus grande que moi* dansait. Et ses gestes étaient beaux, gracieux, heureux.
Elle avait l'impression qu'ils étaient calculés avec précision, que chaque mouvement était aussi précis que les caractères des lettres dans les livres.

Elle s'approcha lentement, sans faire de bruit, pour ne pas stopper ce beau spectacle. À chaque fois qu'une brindille se cassait sous son pied, elle grimaçait, redoutant que l'Autre - qui n'en était peut-être pas une - devant elle ne s'arrête.

Elle arriva au pied d'un arbre, et glissa le long de son tronc, avant de s'asseoir en tailleur dans l'herbe humide. Ses yeux ne pouvaient plus quitter la Serdaigle devant elle.
Mais il manquait quelque chose à ce ballet. Quelque chose d'essentiel comme...

*Do-rmir*
*Ré-ver*
*Mi-roir*
*Fa-cile*
*Sol-eil*
*La-pin*
*Si-tron*

Musique.

De la musique. Voilà ce qu'il manquait. Une douce mélodie, qui accompagnerait avec merveille la Danse de la Bleue. Sauf qu'elle ne savait pas comment faire de la musique. Elle n'avait pas d'instrument avec elle et ne connaissait pas de sortilèges lui permettant d'en faire.
Même les oiseaux ne chantaient pas.
*Oiseau ?*
Le souvenir d'elle-même le nez plongé dans un livre de métamorphose lui revint en mémoire. À ce moment là, elle apprenait un sort en avance, le trouvant beau. Et ce sort, c'était *Avifors*.

Elle ferma les yeux, imaginant un bel oiseau bleu aux couleurs des Serdaigle virevolter autour de Celle-qui-dansait. Elle se concentra, sortit sa baguette, la leva, ouvrit la bouche et murmura :

« Avifors. »

Le volatile apparut au bout de sa baguette, et un sourire se dessina. Maintenant, ce serait encore plus beau.
Elle ordonna à l'oiseau de décoller vers la Bleue et Bronze et de voler autour d'elle, assez loin pour ne pas la toucher et de chanter en même temps.
Ses sifflements résonnèrent dans le parc, d'abord timides, puis plus sûrs d'eux.
Son sourire s'agrandit. Pour elle, cet Instant était parfait. Elle ne voulait pour rien au monde qu'il ne s'arrête.
Parce que pour une fois, elle se sentait presque heureuse.
*Si ça se trouve, le bonheur c'est ça. Des moments du présent comme celui-ci. Et si c'est ça, alors c'est facile d'être heureuse.*

Voilà, Plume. Nous pouvons Danser, enfin. J'espère que ce Pas te plait, et dis moi si tu veux que je change quelque chose.
Au fait, désolée pour ce léger retard...

Cinquième année rp 2048-2049
« If you're the sickness, I suppose you can't also be the cure. » – Cardan Greenbriar
Membre de la RASA.

25 août 2021, 21:49
 +  Le Bonheur nous écorche  Privé 
L'Être bouillonne. A l'intérieur de Toi, tout s'est animé, s'est embrasé. Le Feu est grandiose à présent. La température du Dehors ne te parvient même pas, le léger froid étouffé par les flammes bleues et or du Feu. Il crache, il ne demande qu'à ce qu'on l'entretienne, encore et encore. Il veut continuer d'exister. Il te fait prendre conscience que, toi aussi, tu veux continuer d'exister. Continuer à te battre, à éloigner ton Passé pour te frayer un chemin vers l'Avenir, qui ne peut qu'être plus beau. Ce goût qu'a le Bonheur est envoûtant. Plus jamais tu ne voudras t'en éloigner. Tu resteras le plus longtemps possible auprès de Lui et de ce qu'Il t'apporte. Tu réactiveras le Feu qui bourdonne et te lèche les poumons jusqu'à ce que tu n'en sois plus capable. Jusqu'à ce que le Feu brûle et te consume vive.

Il ne faut pas que tu t'arrêtes. Il faut que tu bouges, que tu nourrisses le Feu, que tu respires. Respirer. Tournoyer t'a peut-être rendue folle pour que tu oublies ce besoin vital. Ou est-ce le Feu, le Bonheur, qui t'a rendue insensible aux signaux qu'envoie ton Corps ? Il souffre, l'Air lui manque terriblement. La tête commence à te tourner — conséquence des nombreuses pirouettes que tu as accomplies ou du manque d'oxygène ? — quand tu inspires enfin, te redonnant l'énergie de continuer. Ne pas s'arrêter. Mais pourquoi se promettre une existence longue et heureuse si on n'est pas apte à en prendre soin ? Aucune réponse ne te vient. Il n'y en a pas. Ton Corps est sous ta responsabilité. Si tu souhaites nager dans le Bonheur jusqu'au bout, fais ce qu'il est nécessaire pour que le bout ne soit pas atteint à peine la Pensée t'eut-elle traversée.

Lamentablement, tes foulées se font plus douces, plus calmes, plus lentes. Les flammes s'apaisent, cessent de lécher tes poumons, ce qui ne t'empêche pas de tousser, cela contre ton gré. Le Regard planté dans le Ciel sombre, tu compares la sensation d'être incandescente à toutes celles que tu as pu ressentir jusqu'à maintenant. Compter l'ensemble des fois où tu as pensé frôler le Bonheur du bout des doigts avant qu'il ne t'emporte dans ses bras chauds et suaves serait impossible. A tellement de Moments de la Vie, passés de banals à réjouissants tu as cru en être porteuse. Mais jamais, au Grand Jamais, tu n'as éprouvé cette excise flambée. Celle-ci pourrait-elle atteindre les Cieux ? Accrocher le Ciel de ses tentacules ambrés pour s'en rapprocher et l'atteindre à son tour ? Cela changerait-il le bleu mer en orange désert ? L'envie d'expérimenter te chatouille. Mais comment s'y prendre ? Tu n'en sais rien du tout, et le demander au Bonheur lui-même reviendrait à parler à un mur.

.


Avant de le voir, tu l'entends. Ses sifflements sont familiers et harmonieux. Beaux, doux. Ils te réactivent. Tu souris et te remets à danser. Puis à sourire. Courir. Sans te préoccuper des Autres qui peuvent t'entourer — y en a-t-il, seulement ? Tu profites de l'instant présent, dévalant le parc à toute vitesse en prenant soin de respirer par goulées suffisantes, la mélodie de l'Oiseau te guidant. Tu t'appropries ce Moment, tu te l'offres avec une telle facilité que c'en est déconcertant. C'est bon de se faire du bien.



Je suis honteusement, terriblement, affreusement, horriblement (je continue ?)... désolée. Cette attente était bien trop longue. En toute honnêteté, j'ai voulu te répondre dès que j'ai lu ton Pas, mais je n'ai pas pu, faute de temps. Heureusement, je ne pense pas qu'il soit trop tard pour remettre ça. Pour écrire ce Pas et te l'offrir, en attendant impatiemment de connaître la suite de ce que cette magnifique Danse qui respire la Liberté et le Bonheur intense nous réserve :cute:

#426b80 // sixième année
grandiose