Tu serrais dans tes bras Rainry. Ton serpent que tu avais adopté pendant les vacances de Noël était espiègle, et aimait sortir dehors, alors tu l'emmenais parfois avec toi, lorsque tu venais ici. Toujours dans tes bras, tu te disais qu'il pouvait observer le Lac, cette étendue d'eau salée dans laquelle tu avais fait se baigner un paumé de Gryffondor. *C'était trop drôle.* Tu rigolais à cette pensée. Bien qu'il ai fallut s' en sortir à la fin, tu t'étais bien amusée. Tu marchais tranquillement à bonne distance du lac, pour être sûre que ton petit serpent ne risque pas de sombrer dans l'eau, tu faisais des tours, lentement, pour qu'il ai l'impression de se promener. Par pensée, tu lui parlais, comme s' il pouvait t'entendre... *Ça va ? T'as pas froid, ou chaud ?* Tu étais presque sérieuse. *presque*. Tu aimais Ton serpent, et tu espérais qu'un lien se créerait entre vous, pour qu'il devienne un confident, après le départ de Lydia, mais il n'était pas très bavard, comparé à certains animaux... Posaris était mignon, pour un lézard, et il s' était plutôt bien entendu avec Rainry. Tu avais senti que Rainry se sentait un peu seul depuis la rentrée. C'était la 1e fois depuis longtemps que tu n'étais pas dans la même chambre que Lydia... Cela t'avais procuré une sensation étrange au début, mais tu étais passée au dessus. Il fallait que tu passes à autre chose. Que tu te concentres sur le Quidditch. Sur les cours, pour t'habituer au système des filières, et que tu étudies encore plus hardiment lors des nouveaux cours, comme les Soins aux Créatures Magiques, ou l'Étude des Moldus, matière qui ne te plaisait pas particulièrement... Tu avais, au contraire, hâte d'étudier les animaux, surtout que tu avais appris que le nouveau professeur était l'ancien garde-chasse... Sachant que ce dernier était réputé pour être gentil et drôle, l'avoir comme professeur te plaisait encore plus. D'autres nouveaux professeurs étaient arrivés à Poudlard, comme la professeure de Sortilèges, et la professeure d'Histoire de la Magie. Tu étais surprise par ces changements, mais non moins curieuse de connaître les nouvelles têtes.

Tu n'allais plus avoir cours d'HdlM mais encore de sortilège. À Poudlard, les infos arrivaient vite par le bouche à oreille. Puisque tu étais plutôt friande de potins, tu les écoutaient, et les répétaient, quand elles te paraissaient intéressantes. Soudain, tu fus tirée de tes pensées par un mouvement dans tes bras. Rainry venait de sauter dans les plantes, et de disparaître dans les les herbes.


Paniquée, tu te mis à sa recherche, soulevant et poussant chaque touffes d'herbes, à la recherche du moindre sifflement. Tu espérais que quelqu'un viendrais t'aider, pour retrouver ton cher serpent, qui s' était évaporé dans la nature...

C’était enfin la fin des cours ; tu sortis enfin du château, les mains dans les poches de ton sweat bleu pastel.
Tu inspires un bon coup l’air frais du lac, un petit sourire déformant tes lèvres.
Ça t’avait manqué, tout ça.

Tu n'avais pas encore recroisé Leann, à part les rares fois où tu avais pu l'apercevoir dans les dortoirs. Tu avais la désagréable impression qu'elle t'évitait, et tu commençais à te demander si tu n’avais pas commis une imprudence.
Ni Lydia, que tu n'avais même pas pu la croiser, ce qui commençait sérieusement à t'inquiéter ; bien que les cours n'avaient débuté que depuis peu, Lydia faisait partie de tes amis auxquels tu tenais le plus.

Tu jettes un coup d’œil pensif en direction du lac, te ressassant de tes souvenirs plutôt… marquants.

Il y avait un an, lors de ta première année à Poudlard, tu avais percuté la barque de cette Shado et étais tombée dans l’eau glacial du Lac Noir de la plus ridicule des manières. Tu mordis dans la chair de tes joues en te ressassant du frisson qui t’avait envahi ce jour-là. Il faisait terriblement froid, et tu étais trempée de la tête aux pieds.

Malgré ce plongeon forcé, tu n’avais pas cessé venir te balader près du lac, et avais tout de même beaucoup d’autres souvenirs bien plus heureux.

Comme la fois où Clarke et toi aviez eu une conversation non loin du lac, dès l’aube.
Tu avais vu ton amie derrière son épaisse couche de glace, désarmée et impuissante, et cette fois-ci, c’était elle qui te décrivait un monde, et non l’inverse. Son monde à elle.
Son monde était bien différent du tien ; elle avait des parents moldus et séparés, une belle-mère et des demi-sœurs peu appréciables. Elle te faisait un peu penser à Cendrillon, la protagoniste du conte moldu, même si leurs personnalités étaient bien différentes.

Clarke, elle, était une vraie guerrière, et n’attendait pas de prince charmant pour se libérer de ses malheurs ; elle se battait elle-même pour s’imposer et acquérir ses droits. Cette fille t’émerveillait ; tu aurais tellement voulu être aussi courageuse qu’elle, mais tu ne l’étais pas.
Tu grimaças. Tu étais si lâche et susceptible, à toujours t’éclipser au moindre souci, pour réapparaitre ensuite, une fois le problème résolu.

Tu rediriges tes pensées vers le Lac. Tu t'y étais baignée – de ton plein gré, cette fois – avec April, une fille de ta promotion, vers la fin de l’année.
Tu avais pas mal de connaissances à Poudlard, en fin de compte...

Une voix interrompit tes pensées.
Tu fis volte-face, et aperçus une fille, peut-être un peu plus âgée que toi, fouiller les environs d’un air paniqué, en quête de ce dénommé Rainry.

Tu haussas intérieurement les épaules. Et alors ? Ça ne te regardait pas.
Cependant, tu n’avais pratiquement rien à faire de ton après-midi, excepté le fait de te perdre dans tes songes, et l’idée te paraissait moins attirante, cette fois.
Autant lui venir en aide, pour tuer le temps.

– Y'a un problème ? lui demandes-tu, essayant de prendre un air préoccupé.

Tu la vis soulever des touffes d'herbes, et en déduisis que ce n’était pas un être humain qu’elle cherchait, mais bien un animal.

Tu joues distraitement avec les cordons de ton sweat, mal à l’aise.

*Ne panique pas*. Rainry n'a pas pu aller bien loin, mais lui qui est vert dans l'herbe verte... *Ne panique pas*. Il va revenir, il est juste à mes pieds... *Ne panique pas* ! Je n'en peux plus. Moi qui ne perd jamais — ou presque — mon sang-froid je suis en train de paniquer alors que ça fait 10 secondes que mon serpent à sauté de mes mains. Je dois être ridicule, les genoux au sol à chercher mon serpent. J'espérais ne croiser personne, vu la position gênante dans laquelle j'étais. *J'dois vraiment être ridicule*. Je devais sûrement m'estimer heureuse qu'il fasse jour, mais pour moi, tout allait mal : Lydia était partie, je n'avais toujours pas réussi à oublier Ivy, et je venais de perdre mon serpent... Même la présence de Nefarius qui se voulait réconfortante, je n'arrivais pas à retrouver pleinement la surface. C'était comme si je peinais à rester en surface, parce que des vagues m'assaillaient en continu. La perte de mon serpent s'ajoutait à cela, et c'était la goutte d'eau qui allait faire déborder le vase.

*Y a un problème* ? La voix me fit sursauter et je tentais de retrouver une position un peu plus normale. *Y en a pas qu'un de problème* me retenais-je de dire. Un rapide coup d'oeil à la fille qui se tenait en face de moi m'indiqua que c'était Ava, l'amie de Lydia. Un élan de tristesse me saisit. Était-elle au courant pour son départ ? Je n'en étais pas sûre.

— Comment ça ? On voit si peu que j'ai perdu quelque chose ?! dis-je un poil énervée. — Désolé... J'suis un peu sur les nerfs... Mon serpent s'est enfui au milieu des herbes et je me remets pas du départ de quelqu'un...

Avec cette phrase, je serais fixée quand à sa connaissance — ou non — du départ de Lydia. Je savais qu'elle avait parlé à Gianna avant moi, mais il me paraissait que c'était tout. Ce départ de vacance qui aurait du être réjouissant avait fini en cauchemar.

Les premières paroles d'Erza et le ton qu'elle employa te prirent de court. Tu te gardas bien de lancer une de tes piques habituelles ; inutile de te faire une autre ennemie, surtout s'il s'agit d'une fille que tu risques de beaucoup côtoyer. À ton grand soulagement, elle changea tout de suite d’attitude, t’avouant être un peu sur les nerfs à cause de la disparition de son animal de compagnie et du départ de quelqu’un.

– T-tu parles de Lydia ? demandes-tu précipitamment.

Cela expliquait beaucoup de choses. En effet, tu ne l’avais pas vue depuis la rentrée ; au départ, tu ne t’étais pas vraiment inquiétée, trop occupée avec le début des cours et te disant que c'était sans doute parce que vous n'étiez pas de la même année. Ensuite, à mesure que les jours passaient sans nouvelles de Lydia, tu avais commencé à te douter de quelque chose.

Tu te sentais coupable d’avoir été aussi passive, de n'avoir pas cherché à en savoir plus.

Tu redirigeas ton attention vers ton interlocutrice.

– Et sinon… Pour ton serpent, tu veux un coup de main pour essayer de le retrouver ? Il est de quelle couleur ?

Cela te donnerait une occasion pour faire connaissance avec Erza tout en essayant de lui rendre service. De plus, tu la voyais très souvent avec Lydia et semblait très proche d'elle, tu pourrais donc lui poser quelques questions sur son départ.

Ava avait l'air sympathique, et je m'en voulais de lui avoir parlé sur ce ton. Je n'aurais pas du l'effrayer, et l'accueillir de manière si peu avenante alors qu'elle n'y est pour rien. *T'es vraiment pas croyable Erza...* La deuxième année me pose une question qui fait venir un gout de bile dans ma bouche. *Lydia* Elle m'a abandonnée. J'aurais préféré qu'elle s'en aille, loin, très loin, et que je ne la revoie plus jamais. Pourtant elle a fait encore plus horrible. Elle ne veut plus de moi, mais elle est toujours là. Je suis obligée de la voir tous les jours ou presque, et si ce n'est pas le cas, je sais simplement qu'elle est là, et ça fait monter en moi mille émotions qui me détruisent. Et mon cerveau qui en rajoute une couche, en me rappelant que c'est uniquement de ma faute. C'est ma faute si elle veut s'éloigner de moi. J'ai tout foutu en l'air avec mes conneries sur les nés-moldus et maintenant voilà le résultat. Oui on se parle encore. Mais c'est extrêmement gênant j'ai toujours l'impression de ne pas être à ma place. De la gêner.

- Comment tu sais ? T'façon elle est pas vraiment partie.

Je n'ai pas envie de m'étaler plus pour le moment, même si je comprends bien qu'elle connait Lydia.
Heureusement, elle passe ensuite sur Rainry, et je lui réponds du tac au tac.

- Vert-jaune. C'est un Boa, qui a des tâches noires aussi.

Je me relève, et me remet à la recherche de Rainry.

Tu eus l'impression d'avoir dit quelque chose de déplacé, ton interlocutrice te semblant songeuse lorsque tu lui posas la question. Tu te dis qu'évoquer Lydia devant elle n'était sans doute pas très judicieux. Bien que les rapports sociaux et les interactions humaines n'étaient pas ton point fort, tu te doutais bien que quelque chose n'allait plus entre les deux. Ou du moins, c'était comme cela que tu interprétais ce silence.

Elle finit cependant par te répondre par une autre question, elle-même suivie d'une petite phrase, déclarative cette fois-ci : Lydia n'était pas partie. Tu ouvris la bouche pour formuler une autre question, désireuse d'en savoir plus, avant de te raviser. La troisième année n'avait pas vraiment l'air vouloir en parler. Tu te contentas simplement de hocher la tête lorsqu'elle te donna une brève description de son animal de compagnie. Tu essayas d'esquisser mentalement une image du Boa. Vert jaune – couleur qui au passage se fondait parfaitement dans le décor – avec des taches noires.

Tu commenças par fouiller parmi quelques buissons aux alentours dans lesquels ce fameux serpent aurait éventuellement pu se faufiler. Alors que tu poursuivais tes recherches, tu te demandas où il fallait que tu positionnes tes mains sur l'animal dans le cas où tu le trouverais plus vite qu'Erza.

— Ça se tient comment, un serpent ? Par le cou ? l'interrogeas-tu.

*Et c'est où, le cou d'un serpent ?*

— Ça mord, un boa ? fis-tu d'une voix presque inaudible, comme pour toi-même.

Si tes souvenirs étaient bons, un boa n'était pas venimeux et utilisait ses replis pour étouffer ses proies. Quoi qu'il en soit, tu préférais pouvoir t'en sortir sans morsure.

La jeune Ava semblait vraiment ne pas s'y connaître en serpent, ce que je trouvais être un comble pour une Serpentard. L'emblème de notre maison était un serpent, et il ornait nos dortoirs et notre salle commune, ainsi que le bureau de notre directrice. En bref, il était presque partout. Je regrettais seulement qu'il y ai si peu de possesseur de serpent. C'était pour moi, l'un des plus bel animal au monde, et chacun méritait de le savoir. *J'devrais m'en servir la prochaine fois que j'ai un problème avec Huggins...* Ava me demanda comment se tenait un serpent. Je lui répondis d'un ton calme.

— Bah surtout pas ! Faut l'attraper par dessus, et avec les deux mains, sans serrer. Au pire si tu le trouves tu m'appelles.

Elle maugréa quelque chose dans sa barbe, ce à quoi je ne répondis rien, n'ayant pas entendu. Je jetais des coups d'œil de tous les côtés, cherchant désespérément mon serpent, lorsqu'enfin je repéras une masse de faufiler à travers les herbes.

— Ava Ava je l'ai trouvé !

Je lui fis signe d'approcher doucement et saisit mon serpent en le prenant par dessous. Il fit un mouvement brusque pour s'échapper, mais remarquant qui le tenait, il se calma. Je le fixais d'un air furibond, et il ne bougea plus d'un pouce.

— T'as un animal toi ? T'es en deuxième année c'est ça ?

Malgré le ton posé et patient qu'employa la troisième année devant toi, ce que tu crus déceler dans son regard t'apprit qu'il serait plus judicieux de ne pas poser plus de questions, au risque de te ridiculiser. Du moins, si ce n'était pas déjà fait. Tu marmonnas un « Ok » dans sa direction en opinant du chef. Tu étais contente qu'elle te propose de le faire à ta place dans le cas où tu retrouvais son animal avant elle ; l'idée d'agresser le serpent de ta camarade par ta maladresse et ton inexpérience ne te ravissait guère.

Erza partit de son côté, toujours en quête de son boa. Tu ne tardas pas à l'imiter, fouillant les arbustes et les zones où l'herbe semblait assez haute pour abriter un serpent en son sein. Tu tâtais un buisson fleuri lorsque la voix d'Erza parvint à tes oreilles. Tu te redressas aussitôt pour t'approcher de ton aînée à pas feutrés. Tu la regardas faire en silence, observant les gestes qu'elle esquissait avec précision. Le reptile sursauta violemment ; il sembla toutefois se détendre à la vue de sa maîtresse. Cette dernière le gratifia d'un regard réprobateur ; il le dissuaderait sans doute d'une nouvelle escapade clandestine, du moins pour les jours à venir.

Reportant de nouveau son attention vers toi, elle te posa deux questions.

— Non, mais j'aimerais bien. Ouais, en deuxième année.

Ton regard se posa sur le serpent vert-jaune.

— Rainry, c'est ça ? Il aime les caresses ?

Rainry se calme définitivement et je le gratifie de douces caresses sur le dos. Pas question qu'il m'échappe de nouveau, sinon il faudra que j'arrête définitivement de le sortir. Lorsqu'Ava me demande s'il apprécie les caresses, j'interprète cela comme une demande et approche mon serpent d'elle afin qu'elle puisse à son tour lui faire des caresses.

— Oui il adore, mais je suis déçue parce qu'à la base je voulais un serpent de combat

Si je dis ça en riant, je suis tout de même à moitié sérieuse. En effet, j'aurais préféré qu'il soit plus solitaire et moins câlin pour qu'il fasse plus peur, mais il s'est avéré très joueur et intrépide, si bien qu'il n'a pas peur de rencontrer de nouvelles personnes. Je n'ai pas envie de parler de Lydia mais pourtant il va bien falloir que j'aborde le sujet un jour. Que j'accepte que tout est de ma faute. Qu'à cause de mes fichues idées de tarée notre amitié s'est brisée. J'aurais pourtant du retenir la leçon avec Zoey, mais il a fallu que je recommence. Qui sera le prochain ? Gianna ? Kelly ? Nefarius ? Qui sait qui m'abandonnera avec raison la prochaine fois. Disparaître serait peut-être la solution la plus simple. C'est ce que je me dis à chaque fois, parce que c'est facile. Facile d'imaginer que tout mes problèmes pourraient s'évaporer si je les fuyais. Le problème, c'est que c'est pire. Sur le moment, on a l'impression que tout va bien, mais c'est simplement qu'ils reviennent plus forts et plus nombreux plus tard.